[0001] L'invention concerne la clarification de liquides chargés de matières fines en suspension.
[0002] Les liquides à clarifier par le procédé de l'invention sont généralement des eaux
qui apparaissent en sortie d'un processus industriel et sont par exemple destinées
à un second usage industriel ou à un rejet dans un réseau collecteur public ou dans
le sol. Bien que la description ci-après se réfère à des exemples pratiques de mise
en oeuvre de ce procédé dans le cas d'eaux résiduelles d'industries minérales ou papetières,
il est bien entendu que ce dernier peut être appliqué à la clarification de liquides
chargés très divers.
[0003] Les procédés utilisés jusqu'à présent nécessitent un temps relativement long pour
assurer la séparation et la décantation des matières solides en suspension de manière
à obtenir un liquide ou une eau suffisamment clarifiée pour répondre aux normes imposées.
Ceci résulte du fait que la vitesse ascensionnelle de séparation-ne dépasse pas quelques
mètres par heure, et oblige à utiliser un équipement de séparation coûteux et de dimensions
et volume importants.
[0004] Il est généralement connu que pour accélérer la décantation des particules solides
il est nécessaire d'établir des liaisons entre les particules en suspension. Dans
le liquide chargé on ajoute pour cela une faible quantité d'un adjuvant approprié
qui permet de déclencher le phénomène de floculation. Ce dernier forme des agglomérats
ou flocons de dimensions nettement plus importantes que les particules qui les composent.
[0005] Généralement, après floculation, le liquide chargé de flocons de tailles différentes
est introduit à un niveau intermédiaire du compartiment unique d'un dispositif de
clarification et de décantation d'un type dit à un seul étage. Ce compartiment contient
une concentration plus importante de flocons. Ceci permet d'accélérer le grossissement
des flocons et par voie de conséquence leur vitesse de sédimentation. Les flocons
décantés dans la partie basse de la zone de décantation de ce compartiment se concentrent
et sont extraits, de façon généralement continue mais parfois discontinue, sous la
forme de boue plus ou moine concentrée, avec un débit moyen convenablement déterminé.
Le liquide clarifié est enlevé dans la partie haute du compartiment par simple débordement.
[0006] Il est également connu que, pour obtenir un effet plus rapide, on peut séparer les
deux fonctions de clarification des liquides et de concentration des solides, c'est-à-dire
les réaliser dans deux compartiments distincts de l'appareil. On dit alors que le
dispositif est à deux étages. Les étages peuvent être superposés, l'étage de clarification
étant au dessus de l'étage de concentration, ou concentriques, ou côte à côte.
[0007] Il est connu que le phénomène de floculation déclenché par des adjuvants de floculation
forme des agglomérats dont la cohésion mécanique est faible, et que les mouvements
hydrauliques dans la zone de clarification peuvent avoir à la fois des effets bénéfiques
et des effets néfastes quant à la structure et aux caractéristiques physiques des
agglomérats.
[0008] Des vitesses trop rapides dans certaines parties de l'appareil brisent des flocons
antérieurement formés : Les flocons finalement formés présentent un spectre granulométrique
trop étendu avec beaucoup d'agglomérats très fins se décantant mal. Des vitesses trop
lentes dans d'autres parties permettent la formation de flocons trop gros qui s'agglomèrent
entre eux. Ils forment alors des couches continues peu perméables qui gênent le passage
du liquide à clarifier. Des phénomènes d'instabilité apparaissent alors avec formation
de zones où ce liquide prend des vitesses rapides qui détruisent les flocons.
[0009] Plus particulièrement un premier procédé de clarification connu applicable à un liquide
chargé de particules fines comporte les opérations suivantes :
- adjonction d'un adjuvant de floculation au liquide chargé pour que lesdites particules
fines qui se rencontrent se lient en formant des flocons,
- introduction sensiblement continue de ce mélange dans une chambre de distribution
à pression sensiblement uniforme amenant ce mélange dans une chambre de clarification
à travers une pluralité d'injecteurs répartis sur la surface de cette chambre au bas
de celle-ci,
- évacuation du liquide clarifié par un orifice d'évacuation de liquide en partie
supérieure de cette chambre,
- et évacuation de boue à travers un orifice d'évacuation de boue situé plus bas.
[0010] Le débit de liquide chargé injecté est choisi de manière à former au dessus de ces
injecteurs un lit de boue au sein duquel le liquide chargé monte entre des flocons
déjà formés, et les particules fines encore en suspension dans cette eau se lient
à ces flocons pour accroître le volume de ces derniers, de sorte que le liquide arrive
clarifié au-dessus de ce lit de boue, et qu'une couche de liquide clarifiée se forme
au-dessus du lit de boue.
[0011] Chacun de ces injecteurs est pourvu de moyens de guidage.
[0012] Ce procédé connu est décrit dans le document de brevet FR-A-2.477.896 (Ghezail et
autres). Il présente les caractéristiques particulières suivantes :
Les injecteurs sont des orifices d'injection percés dans le plancher de la chambre
de clarification, et lesdits moyens de guidage sont des éléments en forme d'entonnoir
s'élargissant vers le haut à partir de ces orifices. Dans chaque plan horizontal coupant
un tel entonnoir, la section de passage de l'eau chargée injectée serait, selon ce
brevet (page 5, lignes 1-5) constituée par la totalité de la zone intérieure à l'entonnoir
ce qui entrainerait une diminution très rapide de la vitesse de cette eau après la
sortie des orifices d'injection. Ce résultat est recherché car dans ce procédé, on
souhaite essentiellement l'absence d'agitation dans le lit de boue au-dessus des orifices
d'injection. En fait, dès que la vitesse à travers l'orifice d'injection est sensible,
il se forme un jet cylindrique axial à distance des parois de l'entonnoir. Par ailleurs
dans ce procédé, une sortie temporaire partielle de la boue se fait de manière périodique
à travers les orifices d'injection, par une aspiration temporaire entrainant une inversion
brusque du sens de circulation à travers les orifices d'injection. Les parois des
entonnoirs apparaissent alors constituer des moyens de guidage de la boue vers ces
orifices. Ce sont ces inversions périodiques brèves du sens de circulation de l'eau
chargée qui empêchent dans une certaine mesure la formation d'une couche continue
insuffisamment perméable et l'apparition des phénomènes d'instabilité précédemment
mentionnés.
[0013] Un deuxième procédé connu permet d'éviter dans une certaine mesure la formation d'une
couche continue de boue insuffisamment perméable. Il est décrit dans le document de
brevet FR-A- 1.115.038 (Degremont) et utilise des accélérations temporaires périodiques
du courant d'eau chargée à travers les orifices d'injection.
[0014] Un troisième procédé est connu par le document de brevet FR-A-2.431.317 (Dorr Oliver)
correspondant au brevet américain n° 4.263.137 (Kos). Il utilise des injecteurs mobiles
comportant des moyens de guidage en forme d'entonnoirs qui assurent un ralentissement
du courant d'eau chargé injecté et sa répartition.
[0015] Un quatrième procédé connu est décrit dans le document de brevet DE-A-238.959 (H.
Scheven).
[0016] Selon ce procédé le mélange de liquide chargé et d'agent de floculation est introduit
dans une chambre de clarification à travers une pluralité d'injecteurs répartis sur
la surface de cette chambre et chacun de ces injecteurs forme un jet vertical dirigé
vers le bas en direction d'un déflecteur en forme de coupelle. Ce dernier divise ce
jet, le répartit radialement et le renvoie vers le haut, c'est-à-dire vers un lit
de boue. Il est précisé que l'association de ces injecteurs et de ces coupelles crée
"un courant uniformément lent vers le haut". Ce procédé ne semble pas avoir été développé
industriellement.
[0017] La présente invention a notamment pour but, lors de la mise en oeuvre d'un procédé
de clarification du genre précédemment mentionné, de permettre de manière simple de
donner au liquide qui remonte à travers ledit lit de boue une vitesse ascensionnelle
moyenne augmentée et/ou de traiter un liquide chargé contenant une concentration accrue
en matières solides, tout en conservant une bonne efficacité de séparation avec un
même type de particules solides, et avec un même type et une même quantité de l'adjuvant
de floculation relativement à la masse de matière solide.
[0018] Toute augmentation de cette vitesse ascensionnelle moyenne se traduit par un débit
accru du liquide chargé traité dans une installation de surface donnée, ou, à débit
à traiter donné, par une diminution de la surface nécessaire de l'installation. Lorsque
le débit d'eau à traiter est important, une telle diminution de la surface de l'installation
constitue un avantage économiquement important.
[0019] La présente invention a pour objet un procédé de clarification à lit de boue pour
liquide chargé de matières solides, ce procédé étant appliqué à un liquide chargé
par des particules fines en suspension pour fournir d'une part un liquide clarifié
et d'autre part une boue , ce procédé comportant les opérations suivantes :
- adjonction d'un adjuvant de floculation audit liquide chargé pour réaliser un mélange
dans lequel lesdites particules fines qui se rencontrent se lient en formant des flocons,
- introduction sensiblement continue de ce mélange dans une chambre de distribution
(42) dans laquelle la pression est sensiblement uniforme et qui amène ce mélange dans
une chambre de clarification (40) à travers une pluralité d'injecteurs (44) répartis
sur la surface de cette chambre et présentant chacun un axe (80),
- évacuation du liquide clarifié par un orifice d'évacuation de liquide (72) en partie
supérieure de cette chambre de clarification (40),
- évacuation de boue hors de cette chambre de clarification à travers au moins un
orifice d'évacuation de boue (50, 52) disposé sensiblement plus bas que cet orifice
d'évacuation de liquide (72),
- lesdits injecteurs (44) étant eux aussi disposés sensiblement plus bas que cet orifice
d'évacuation de liquide (72), et le débit de liquide chargé injecté étant choisi de
manière à former au dessus de ces injecteurs un lit de boue au sein duquel le liquide
chargé monte entre des flocons déjà formés de sorte que les particules fines encore
en suspension dans ce liquide se lient à ces flocons pour accroître le volume de ces
derniers, et que le liquide arrive clarifié au-dessus de ce lit de boue en formant
une couche de liquide clarifiée au-dessus du lit de boue,
- chacun de ces injecteurs (44) étant pourvu de moyens de guidage (76),
- ce procédé étant caractérisé par le fait que, entre ladite chambre de distribution
(42) et la sortie de chacun desdits injecteurs (44), on crée une perte de charge interne
supérieure à une valeur minimale et sensiblement égale pour ces divers injecteurs,
cette valeur minimale étant égale à la différence des pressions au bas de deux colonnes
liquides éventuelles qui présenteraient une même hauteur égale à la hauteur maximale
du lit de boue au-dessus des injecteurs, l'une de ces colonnes étant constituée de
liquide clair et l'autre de la boue la plus dense susceptible de se former dans le
lit de la boue, ceci de manière à imposer une répartition sensiblement uniforme du
débit de liquide chargé entre ces divers injecteurs malgré les amorces d'irrégularités
qui apparaissent spontanément dans ce lit de boue,
- on agence lesdits moyens de guidage (78, 114) desdits injecteurs (44, 112) pour
donner au courant de liquide chargé injecté la forme de jets divergents s'écartant
de l'axe (80) de l'injecteur,
- et on choisit la pression et/ou l'altitude du liquide chargé dans la chambre de
distribution (42) pour donner à ces jets une vitesse d'injection suffisante pour former
au dessous du lit de boue, de part et d'autre de l'axe de chaque injecteur, au moins
un tourbillon primaire (W1) s'écartant d'abord de l'axe de l'injecteur, jusqu'au bord
d'une zone d'expansion de cet injecteur, puis montant, puis revenant vers l'axe de
l'injecteur pour réaliser une agitation ménagée des couches inférieures de ce lit
de boue, la distance entre deux injecteurs voisins étant choisie pour que ces zones
d'expansion se rejoignent et occupent sensiblement toute la surface de la chambre
de clarification sous le lit de boue.
[0020] (Les signes de référence entre parenthèses renvoient aux figures à simple titre d'exemple).
[0021] Il y a intérêt à utiliser des injecteurs présentant une section minimale de passage
de l'eau chargée assez grande pour éviter des bouchages ceci tout en réalisant ladite
perte décharge interne. De ce point de vue les injecteurs des types décrits ci-après
apparaissent les plus intéressants
[0022] Ladite perte de charge interne est généralement comprise entre 3 et 20% de la hauteur
maximale du lit de boue.
[0023] Il doit être bien entendu compris que lesdits jets divergents peuvent prendre des
formes diverses telles que des lames coniques de révolution, des lames planes ou de
multiples jets cylindriques pleins diversement inclinés sur l'axe de l'injecteur.
[0024] Il est de plus apparu avantageux d'adopter, au moins dans certains cas, les dispositions
plus particulières suivantes :
- L'angle desdits jets divergents en sortie de l'injecteur à partir de l'axe de l'injecteur
est en moyenne supérieur à 25° et de préférence à 60°.
- Chaque dit injecteur comporte d'une part un tronçon de tube qui reçoit le liquide
chargé provenant de la chambre de distribution après application de ladite perte de
charge interne et qui forme un jet primaire sensiblement vertical de liquide chargé,
et d'autre part un déflecteur qui reçoit ce jet primaire, le divise et l'étale radialement
pour former lesdits jets divergents.
- Ledit déflecteur a une forme de révolution coaxiale à l'injecteur. Il pourra dans
certains cas être pourvu d'ailettes réparties sur sa circonférence et s'étendant chacune
d'une part verticalement et d'autre part selon une direction horizontale inclinée
sur un rayon pour donner une composante circonférentielle à la vitesse de chacun desdits
jets divergents, et créer dans la zone d'expansion de l'injecteur un mouvement tourbillonnaire
d'axe vertical propre à favoriser la divergence.
[0025] Les dipositions selon la présente invention permettent de mai- triser l'ensemble
des mouvements hydrauliques dans les différentes parties du dispositif afin de former
des flocons les plus denses possibles, de dimensions suffisantes, par exemple de 1
à 10 mm, et afin que le liquide ne contienne pratiquement plus de matières fines en
suspension non floculées.
[0026] A l'aide des figures schématiques ci-jointes on va décrire plus particulièrement
ci-après, à titre non limitatif, comment l'invention peut être mise en oeuvre. Il
doit être compris que les éléments décrits et représentés peuvent, sans sortir du
cadre de l'invention, être remplacés par d'autres éléments assurant les mêmes fonctions
techniques. Lorsqu'un même élément est représenté sur plusieurs figures il y est désigné
par le même signe de référence.
La figure 1 représente une vue d'un premier dispositif de mise en oeuvre de l'invention,
en demie coupe par un plan passant par l'axe vertical de ce dispositif.
La figure 2 représente une vue partielle de dessus du dispositif de la figure 1.
La figure 3 représente une vue d'un injecteur du dispositif de la figure 1 en coupe
par un plan passant par l'axe vertical de cet injecteur.
La figure 4 représente une vue de dessus de l'injecteur de la figure 3.
La figure 5 représente une vue d'un deuxième dispositif de mise en oeuvre de l'invention,
en demi coupe par un plan passant par l'axe vertical de ce dispositif.
La figure 6 représente une vue d'un injecteur du dispositif de la figure 5, en coupe
par un plan passant par l'axe vertical de cet injecteur.
La figure 7 représente une vue très schématique des tourbillons crées dans le lit
de boue par un injecteur du dispositif de la figure 5.
[0027] Le procédé qui va être décrit ci-après est particulièrement adapté au cas des industries
de papeterie. Il utilise deux étages concentriques. _
[0028] Les décanteurs concentriques à deux zones comportant un étage ou bassin primaire
périphérique de décantation à lit de boue, suivi d'un étage ou bassin secondaire central
d'épaississement de la boue, sont connus notamment par le brevet américain n° 4390429
(Lejeune et al), par exemple pour le traitement des eaux d'effluents de papeterie
d'un débit de 1500 m
3/h où l'on utilise un décanteur de diamètre 25 m.
[0029] Pour le traitement de débits beaucoup plus importants, on est limité par la capacité
de l'étage périphérique qui est à fond incliné à la manière d'une surface de tronc
de cône renversé, et on serait amené à utiliser trois bassins concentriques ou à augmenter
de façon importante la profondeur du décanteur.
[0030] La présente invention permet d'augmenter la vitesse de décantation et de traiter
des débits plus importants de liquide et/ou de matière solide tout en simplifiant
la réalisation.
[0031] Le premier dispositif mettant l'invention en oeuvre dans ce but comporte un étage
périphérique annulaire primaire 40 à lit de boue et à fond sensiblement plat ; cet
étage est alimenté en liquide chargé à partir d'une chambre de distribution 42 annulaire
par des tubes plon- géants 44 présentant ladite perte de charge interne pour assurer
une répartition uniforme du fluide. Cette perte de charge résulte de la longueur de
ces tubes, longueur qui contrairement à ce qui est représenté est sensiblement la
même pour tous les tubes. Une paroi de séparation 46 délimite un bassin central d'épaississement
de boue 48 qui constitue l'étage secondaire. Elle comporte des ouvertures inférieure
50 et supérieure 52 assurant l'écoulement des boues entre le bassin de décantation
et le bassin d'épaississement central (figures 1 et 2).
[0032] La paroi cylindrique 46 séparant les deux bassins est suspendue à une goulotte flottante
54 recueillant par déversement l'eau clarifiée de l'étage secondaire 48. Des bras
rotatifs 56 munis de râcleurs inclinés 58 au fond du bassin d'épaississement central
peuvent donc être prolongés dans la partie périphérique pour assurer ainsi le nettoyage
du fond du bassin de clarification. Ces râcleurs entraînent la boue épaissie du fond
vers une cuvette d'évacuation centrale 60 munie d'une tubulure d'évacuation de boue
62. Le fond des deux bassins est légèrement incliné vers cette cuvette. Un arbre 65
est disposé sur le fond de cette cuvette et relie les bras de fond radiaux 56 à des
bras radiaux horizontaux 64 au dessus de l'eau. Il est disposé selon l'axe vertical
66 du dispositif. La rotation est assurée en continu à l'aide d'un chariot 68 roulant
lentement sur un chemin de roulement supérieur périphérique. Des tiges 70 relient
par ailleurs les bras 64 aux bras 56 pour assurer l'entraînement de ces derniers.
[0033] Une goulotte périphérique 72 recueille l'eau clarifiée du bassin de décantation 40.
La goulotte 54 est maintenue à l'aide de tiges 74.
[0034] Ceux des tubes 44 qui ne sont pas rectilignes ou sensiblement rectilignes sont éventuellement
munis, à chaque coude, d'ouvertures obturées par des bouchons amovibles, de manière
à permettre de desobs- truer ces tubes à l'aide de tringles rigides lorsqu'ils viennent
à être bouchés par des amas de fibres. (On peut aussi utiliser pour cela des jets
de rinçage à tête chercheuse, ou des systèmes à boule mobile).
[0035] La surface en projection sur un plan horizontal de l'étage primaire est comprise
entre 35% et 65% de celle de l'étage secondaire.
[0036] Le niveau supérieur du lit de boue 90 se maintient légèrement au dessus des ouvertures
supérieures 52 qui jouent le rôle de déversoir.
[0037] Les tubes plongeant 44 se terminent à leurs extrémités inférieures par des injecteurs
76 dont trois seulement sont représentés, mais qui sont répartis sur toute la surface
de l'étage de décantation 40 au bas du lit de boue, mais au-dessus des bras 56.
[0038] Ces injecteurs 76 vont être décrits à l'aide des figures 3 et 4. Chacun comporte
un tronçon terminal d'un tube 44, qui forme un jet primaire vertical descendant selon
un axe 80.
[0039] Un déflecteur 78, en forme de coupelle concave coaxiale reçoit de jet et l'étale
radialement tout en l'orientant légèrement vers le haut. Il forme ainsi les jets divergents
précédemment mentionnés, qui prennent ici l'aspect d'une nappe conique continue ascendante.
Les ailettes 82 précédemment mentionnées donnent à ces jets une composante de vitesse
circonférentielle autour de l'axe 80. Le déflecteur 78 est suspendu au tube 44 à l'aide
de tiges 84. Il doit être compris que, selon la matière et la concentration des particules
solides chargeant le liquide à traiter, la vitesse du jet primaire vertical peut être
choisie plus ou moins grande pour assurer la formation des tourbillons précédemment
mentionnés, qui peuvent être visualisés dans des chambres d'essais à parois transparentes.
Cette vitesse peut être ajustée sans changer la section des tubes 44, qui est choisie
par ailleurs pour assurer ladite perte de charge interne, en disposant, à l'extrémité
du tube 44 un divergent à faible ouverture angulaire, de 7° à 12° environ, pour diminuer
la vitesse ou un convergent pour l'augmenter. La perte de charge interne ne doit en
général pas être réalisée par un diaphragme ou analogue, car ce dernier créerait des
survitesses propres à détruire des flocons et créerait aussi des risques de blocage.
[0040] Par ailleurs le déflecteur peut être constitué par un cône comme indiqué sur là figure
6 ou par le fond du bassin de décantation.
[0041] Il est clair que des injecteurs analogues pourraient être utilisés si les étages
étaient de formes différentes par exemple rectangulaire.
[0042] Dans un deuxième dispositif analogue au premier et représenté sur la figure 5, la
paroi entre l'étage primaire périphérique de décantation 100 et l'étage secondaire
central d'épaississement 102 est supprimée. L'eau clarifiée est évacuée à l'aide d'une
seule goulotte périphérique 104.
[0043] La chambre de distribution est constituée par une conduite circulaire 106 alimentant
des conduites radiales immergées 108 qui alimentent elles mêmes des injecteurs 110.
L'un de ceux-ci est représenté sur la figure 6. Il comporte un tube 112 formant un
jet primaire vertical descendant et un déflecteur 114 présentant la forme d'un cône
coaxial à pointe en haut avec une base en coupole convexe vers le bas. Ce déflecteur
est maintenu par des tiges 116. Lesdits jets divergents sont orientés selon les génératrices
du cône, c'est-à-dire qu'ils forment une nappe conique continue descendante. Le tourbillon
primaire ainsi formé est représenté en W1 sur la figure 7. Il engendre des tourbillons
secondaires W2 de plus faibles étendues au-dessus de lui, et des tourbillons tertiaires
encore plus petits et plus lents encore au-dessus. Ces tourbillons homogénéisent le
lit de boue sans briser sensiblement les flocons. Leur énergie se dissipe progressivement.
Ils se superposent à un mouvement moyen uniforme vers le haut.
[0044] Dans le cas du traitement d'effluents de papeterie, le premier dispositif décrit
ci-avant peut fonctionner dans les conditions suivantes (valeurs approximatives) :
- concentration moyenne de l'eau à clarifier en matière solide : 2 g/1
- concentration du lit de boue : 50 g/1
- concentration de l'eau clarifiée : 20 mg/1
- vitesse ascensionnelle de l'eau à travers le lit de boue 3 m/h (au lieu de 2 m/h)
avec les dispositifs antérieurs)
- diamètre intérieur des tubes 44 : 50 mm (sur toute leur longueur)
- perte de charge réalisée grâce à la longueur de ces tubes : 250 mm de colonne d'eau
- Distance entre deux tubes voisins, de 1 à 2 m. Les adjuvants de floculation utilisés
ici sont ceux qui le sont habituellement dans ce genre d'opérations, et avec les mêmes
concentrations.
1/ Procédé de clarification à lit de boue pour liquide chargé de matières solides,
ce procédé étant appliqué à un liquide chargé par des particules fines en suspension
pour fournir d'une part un liquide clarifié et d'autre part une boue , ce procédé
comportant les opérations suivantes :
- adjonction d'un adjuvant de floculation audit liquide chargé pour réaliser un mélange
dans lequel lesdites particules fines qui se rencontrent se lient en formant des flocons,
- introduction sensiblement continue de ce mélange dans une chambre de distribution
(42) dans laquelle la pression est sensiblement uniforme et qui amène ce mélange dans
une chambre de clarification (40) à travers une pluralité d'injecteurs (44) répartis
sur la surface de cette chambre et présentant chacun un axe (80),
- évacuation du liquide clarifié par un orifice d'évacuation de liquide (72) en partie
supérieure de cette chambre de clarification (40), -
- évacuation de boue hors de cette chambre de clarification à travers au moins un
orifice d'évacuation de boue (50, 52) disposé sensiblement plus bas que cet orifice
d'évacuation de liquide (72),
- lesdits injecteurs (44) étant eux aussi disposés sensiblement plus bas que cet orifice
d'évacuation de liquide (72), et le débit de liquide chargé injecté étant choisi de
manière à former au dessus de ces injecteurs un lit de boue au sein duquel le liquide
chargé monte entre des flocons déjà formés de sorte que les particules fines encore
en suspension dans ce liquide se lient à ces flocons pour accroître le volume de ces
derniers, et que le liquide arrive clarifia au-dessus de ce lit de boue en formant
une couche de liquide clarifiée au-dessus du lit de boue,
- chacun de ces injecteurs (44) étant pourvu de moyens de guidage (76),
- ce procédé étant caractérisé par le fait que, entre ladite chambre de distribution
(42) et la sortie de chacun desdits injecteurs (44), on crée une perte de charge interne
supérieure à une valeur minimale et sensiblement égale pour ces divers injecteurs,
cette valeur minimale étant égale à la différence des pressions au bas de deux colonnes
liquides éventuelles qui présenteraient une même hauteur égale à la hauteur maximale
du lit de boue au-dessus des injecteurs, l'une de ces colonnes étant constituée de
liquide clair et l'autre de la boue la plus dense susceptible de se former dans le
lit de la boue, ceci de manière à imposer une répartition sensiblement uniforme du
débit de liquide chargé entre ces divers injecteurs malgré les amorces d'irrégularités
qui apparaissent spontanément dans ce lit de boue,
- on agence lesdits moyens de guidage (78, 114) desdits injecteurs (44, 112) pour
donner au courant de liquide chargé injecté la forme de jets divergents s'écartant
de l'axe (80) de l'injecteur,
- et on choisit la pression et/ou l'altitude du liquide chargé dans la chambre de
distribution (42) pour donner à ces jets une vitesse d'injection suffisante pour former
au dessous du lit de boue, de part et d'autre de l'axe de chaque injecteur, au moins
un tourbillon primaire (W1) s'écartant d'abord de l'axe de l'injecteur, jusqu'au bord
d'une zone d'expansion de cet injecteur, puia montant, puis revenant vørs l'axe de
l'injecteur pour réaliser une agitation ménagée des couches inférieures de ce lit
de boue, la distance entre deux injecteurs voisins étant choisie pour que ces zones
d'expansion se rejoignent et occupent sensiblement toute la surface de la chambre
de clarification sous le lit de boue.
2/ Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'angle desdits jets
divergents en sortie de l'injecteur (44) à partir de l'axe (80) de l'injecteur est
en moyenne supérieur à 25° et de préférence à 60°.
3/ Procédé selon la revendication 1; caractérisé par le fait que chaque dit injecteur
(76) comporte d'une part un tronçon de tube (44) qui reçoit le liquide chargé provenant
de la chambre de distribution après application de ladite perte de charge interne
et qui forme un jet primaire sensiblement vertical de liquide chargé, et d'autre part
un déflecteur (78) qui reçoit ce jet primaire, le divise et l'étale radialement pour
former lesdits jets divergents.
4/ Procédé selon la revendication 3, caractérisé par le fait que ledit déflecteur
(78) présente une forme de révolution coaxiale à l'injecteur, est pourvu d'ailettes
(82) réparties sur sa circonférence et s'étendant chacune d'une part verticalement
et d'autre part selon une direction horizontale inclinée sur un rayon pour donner
une composante circonférentielle à la vitesse de chacun desdits jets divergents, et
créer dans la zone d'expansion de l'injecteur (76) un mouvement tourbillonnaire d'axe
vertical (80).