[0001] La présente invention concerne les récipients destinés à contenir ou stocker un gaz
liquide.
[0002] Par gaz liquide, on entend tout corps présentant dans ses conditions de stockage
- (notamment pression, température) deux phases, à savoir liquide et gazeuse, normalement
séparées par un interface. Il peut s'agir d'un gaz liquéfié, c'est-à-dire d'un corps
pour lequel la phase liquide est en équilibre avec sa phase vapeur, la pression gazeuse
à l'intérieur du récipient étant alors égale à la pression de vapeur dudit corps ;
au premier rang des gaz liquéfiés se situent les gaz de pétrole liquéfiés (ou GPL),
par exemple butane, par référence auxquels la présente invention sera explicitée.
Il peut s'agir aussi d'un gaz dissout, c'est-à-dire d'un corps dont la phase gazeuse
est en équilibre avec une phase dissoute dans un solvant approprié, ce dernier constituant
la phase liquide dont il a été question précédemment. Par corps, il faut comprendre
de manière générale, aussi bien un corps pur qu'un mélange de corps purs ; ainsi le
butane dit commercial apparaît être un mélange de butène et d'autres hydrocarbures,
par exemple du butane.
[0003] S' agissant des conditions de stockage, le gaz liquide contenu dans le récipient
peut être sous- pression ou non, la pression interne au sein du récipient étant inférieure,
supérieure ou égale à la pression ambiante ou externe, par exemple atmosphérique.
De même, la température du gaz liquide peut être ou non inférieure ou égale à la température
ambiante ; les récipients selon l'invention peuvent être des stockages cryogéniques,
c'est-à-dire destinés à stocker des gaz liquéfiés à très basse température, par exemple
de l'azote liquide.
[0004] Les récipients envisagés par la présente invention peuvent revêtir différentes formes,
en particulier en fonction de leur utilisation.
1) ils peuvent être fixes ou mobiles, portables ou non, de petit ou grand volume ;
2) s'agissant des récipients portables, ils peuvent être rechargeables, et donc réutilisables,
ou jetables, et donc à usage unique ;
3) s'agissant des récipients jetables, l'invention concerne aussi bien des récipients
per- forables, que la pratique désigne sous fe nom de "cartouches", que des récipients
présentant un dispositif de prélèvement particulier en phase gazeuse par exemple un
robinet, une valve ou un clapet ;
4) s'agissant des récipients jetables avec valve, l'invention, concerne en particulier
les générateurs d'aérosol, pour lequels le gaz liquide sert d'agent propulseur d'un
autre corps divisé, solide ou liquide, contenu ou non dans le même récipient ;
5) enfin, les récipients envisagés par l'invention peuvent être ou non intégrés ou
incorporés dans des appareils d'utilisation, consommant d'une manière ou d'une autre
le gaz liquide sous forme gazeuse ; ainsi, pour un appareil avec brûleur alimenté
par la phase gazeuse d'un gaz de pétrole liquéfié, un récipient selon l'invention
peut être' un réservoir intégré dans l'appareil, rechargeable avec du butane commercial
par exemple, prélevé à partir d'une cartouche.
[0005] La présente invention s'intéresse aux récipients tels que définis précédemment, à
même de délivrer en phase gazeuse, et seulement sous cette forme, le gaz liquide qu'ils
renferment. En effet,. dans la plupart des utilisations de la phase gazeuse, le prélèvement
intempestif de phase liquide, sous l'effet de causes diverses, par exemple une position
inadéquate du récipient, conduit à divers inconvénients, voire des dangers. Ainsi,
si l'on se réfère à une lampe à souder avec brûleur à gaz, alimentée par une cartouche
de butane commercial, la lampe doit être au démarrage tenue verticalement, pour qu'on
soit sûr de prélever le gaz uniquement sous forme gazeuse, c'est-à-dire dans le ciel
gazeux de la cartouche. Toute agitation, par exemple inclinaison de la cartouche,
conduit à un prélèvement de gouttes de phase liquide, et à une combustion directe
de celle-ci dans le brûleur. Comme il est conçu pour travailler en phase gazeuse,
l'introduction de phase liquide provoque immédiatement l'apparition de longues flammes
mottes, de couleur jaune, dûes à une combustion sans air secondaire ; pour certains
appareils, par exemple de type domestique, l'apparition de telles flammes peut être
dangereuse.
[0006] Pour retenir la phase liquide du gaz, et ne prélever ce dernier qu'en phase gazeuse,
il est connu depuis très longtemps de "piéger" cette phase liquide sur un matériau
absorbant disposé dans le récipient. Dans toute la présente description et les revendications,
par matériau absorbant, il faut comprendre un matériau présentant un volume apparent
excédant dans une proportion importante son volume réel, et ayant donc une grande
surface développée, tant interne qu'externe, pour retenir par tension superficielle
la phase liquide du gaz liquide. Un tel matériau présente donc une proportion importante
de vides. Il peut s'agir d'un matériau poreux, fibreux, ou ayant toute autre forme,
consistance, ou texture, dès lors qu'il répond à la définition générale précédente,
et ce quelle que soit la nature du matériau employé, naturelle, minérale, organique,
synthétique, etc...
[0007] Ainsi conformément au brevet britannique 677 303, on a déjà proposé un récipient
pour gaz liquide, obtenu de la manière suivante :
-on part d'un tampon en matériau absorbant, en l'occurrence un matériau poreux tel
que du charbon actif, lequel comporte un évidement borgne, allongé selon une dimension,
en l'occurence la hauteur ;
-on constitue autour du tampon une paroi étanche aux gaz et aux liquides jouant le
rôle de corps du récipient, par projection d'une laque ou résine ;
-on prélève le gaz liquide sous forme gazeuse, par un orifice laissé libre dans la
paroi, matérialisé par un tube, en relation avec l'extrémité ouverte de l'évidement.
[0008] S'agissant des gaz de pétrole liquéfiés, divers . matériaux absorbants ont été proposés
:
a) conformément aux documents FR-A-897 877 et GB-A-654 045, on a par exemple proposé
un bourrage en coton, c'est-à-dire en un matériau naturel, du type fibreux, et dont
les fibres sont creuses (voir pages 17 et suivantes de l'ouvrage de O. ROEHRICH, intitulé
"La fibre de coton", paru aux Editions de l'Industrie Textile en 1948) ;
b) conformément au document GB-A-1 010 986, et s'agissant en particulier d' un réservoir
rechargeable d'un briquet, on a proposé un remplissage complet dudit réservoir avec
une mousse plastique, formée par exemple in situ, notamment du po- lyuréthane.
[0009] Une autre voie proposée pour évacuer le gaz liquide, uniquement sous forme gazeuse,
consiste en fonction de la forme et des dimensions du récipient, à ajuster Ia quantité
de gaz liquide introduite dans ce dernier, en fonction de la position de l'extrémité
libre d'un tube d'alimentation, plongeant à l'intérieur et selon l'axe du récipient,
à partir d'un dispositif de prélèvement. Ainsi, selon le brevet US-A-2 465 643, et
s'agissant d'une lampe à souder avec réservoir cylindrique, le tube d'alimentation
plonge jusqu'au milieu du réservoir qui est rempli à moitié, de telle sorte que, quelle
que soit la position de la lampe à souder, l'interface gaz-liquide affleure le niveau
ou est situé au-dessous de l'extrémité libre du tube d'alimentation.
[0010] Quel que soit le mode de stockage et/ou de prélèvement du gaz liquide, chacune des
solutions envisagées précédemment conduit, pour un récipient d'une capacité donnée,
à stocker une quantité limitée du gaz liquide, en tout cas une quantité bien en deçà
de la capacité disponible du récipient.
[0011] Un exemple emprunté au domaine des cartouches jetables à valve, contenant du butane
commercial, permettra de mieux comprendre le propos précédent.
[0012] Supposons une cartouche à valve, dont le diamètre et la hauteur sont respectivement
de 40 mm et 125 mm, et donc un récipient dont la hauteur excède la largeur ou le diamètre.
Le volume utile minimum en tenant compte de l'encombrement de la valve, est de 135
cm
3. Conformément à la règlementation française - (Règlement de Transport des Matières
Dangereuses article 301, alinéa 5, Journal Officiel du 18109161) et pour des raisons
de sécurité, une partie de ce volume utile doit être affectée à la phase gazeuse (au
moins 5% à 50°C), et en conséquence le volume maximal pouvant être affecté à la phase
liquide est de 124,5 cm
3, ce qui, compte tenu de la masse volumique du butane commercial à 50°C, soit 0,513
kg/l, représente une charge de butane au plus égale à 63,84 g, appelée ci-après m
o.
[0013] Supposons que la même cartouche fasse application de la solution selon le brevet
américain 2 465 643, c'est-à-dire incorpore un tube d'alimentation jusqu'à mi-hauteur
de ce récipient. Dans ce cas, le volume maximal pouvant être affecté à la phase liquide
est de 67,5 cm', en ne tenant pas compte du tube d'alimentation, ce qui, compte tenu
de la masse volumique du butane commercial à 50°C, représente une charge de butane
au plus égale à 34,691 soit 54% de m
o.
[0014] Supposons que la même cartouche fasse application de la solution selon le brevet
britannique 677 303 et qu'on prévoit en conséquence un tampon en fibres de cellulose,
type pâte à papier, ayant la forme d'un cylindre avec un évidement axial et occupant
la totalité du récipient.
[0015] En négligeant l'évidement axial, et en supposant que les densités réelles et apparentes
des fibres de cellulose utilisées soient de 1,5 g/cm
3 et 0,11 g/cm
3 respectivement, le volume utile minimum disponible est de 121,4 cm
3. En tenant compte de la même réglementation que précédement, le volume maximal pouvant
être affecté à la phase liquide du butane commercial est de 115,3 cm', ce qui correspond
à 50°C à une charge de butane au plus égale à 59,16 g, appelée ci-après m,, et égale
à 93% environ de m
o.
[0016] Par conséquent, avec un bourrage de fibres de cellulose absorbant théoriquement la
totalité de la phase liquide du gaz introduit dans la cartouche, il est possible d'avoisiner
la charge de la cartouche sans bourrage, sans voir apparaître de phase liquide lorsqùe
la cartouche se vide en phase gazeuse.
[0017] La pratique démontre, dans cet exemple particulier et dans le cas de récipients ayant
une géométrie comparable, des résultats relativement éloignés de la théorie. Avec
un évidement ayant un diamètre de 6 mm, et selon la procédure d'essai définie ci-après,
la charge pouvant être introduite, sans apparition de phase liquide lors du prélèvement,
est de 48 g, ce qui représente 81% de la charge théorique m,, et 75% de la charge
m sans bourrage.
[0018] Pour un récipient avec matériau absorbant, la présente invention a pour objet d'augmenter
la charge de phase liquide pouvant être absorbée, pour une géométrie et des dimension
données du récipient.
[0019] Selon l'invention, un tube d'alimentation est diposé dans l'évidement, comporte une
extrémité libre située dans ce dernier, sans contact avec le tampon, et communique
par son autre extrémité, de manière étanche par rapport à l'intérieur du récipient,
avec un dispositif de prélèvement uniquement en phase gazeuse, situé dans la zone
de prélèvement du gaz liquide.
[0020] Par extrémité libre, il faut entendre la partie du tube d'alimentation comportant
un ou plusieurs orifices de soutirage du gaz liquide sous forme gazeuse. Selon l'invention,
cette extrémité libre est disposée à distance de la paroi de l'évidement du tampon,
par exemple au centre de celui-ci, pour éviter tout contact de l'orifice de soutirage
(ou de sa bordure) directement avec le tampon de matière abasorbante.
[0021] Selon l'invention, il est également essentiel que l'entrée (dans la sens d'écoulement
du gaz prélevé) du dispositif de prélèvement choisi, assurant la communication entre
l'intérieur et l'extérieur du récipient, communique de manière étanche avec l'extrémité
du tube d'alimentation opposée à l'orifice de soutirage ; étanchéité voulant dire
que la jonction entre le tube et le dispositif de prélèvement est étanche vis-à-vis
de la phase liquide du gaz, éventuellement présente à l'intérieur du récipient, de
manière libre, c'est-à-dire en dehors du matériau absorbant.
[0022] Le protocole expérimental explicité ci-après a démontré, pour différents matériaux
absorbants, que grâce à l'invention la charge maximale sous forme liquide pouvant
être introduite dans un récipient, sans apparition de phase liquide (ultérieurement
lors du prélèvement), pouvait approcher la charge théorique m,, calculée comme précédemment.
[0023] Sans être certain des hypothèses avancées, on peut expliquer l'invention de la manière
suivante :
1) La présence d'un tube d'alimentation permet de remplir le récipient, jusqu'à obtention
de l'interface gaz-liquide au niveau, et pas au-delà, de l'extrémité libre du tube
d'alimentation ; ceci représente, par exemple, une certaine hauteur h de phase liquide
dans le récipient. Si la longueur t du tube est au moins égale à cette hauteur h,
en retournant le récipient, on ne prélèvera pas de phase liquide ;
2) Sur cette hauteur h, le matériau absorbant va être saturé en phase liquide, et
sur la hauteur restante du même matériau, en fonction de la hauteur d'ascension capillaire
H de la phase liquide, on obtient un gradient de concentration liquide, d'une valeur
maximale proche de l'interface, à une valeur nulle au voisinage de la hauteur h +
H ;
3) Sans le tube d'alimentation, le matériau absorbant ne pourrait être imprégné avec
la phase liquide que sur la hauteur H, en tout cas, si l'on désire un prélèvement
continu en phase gazeuse.
[0024] La présente invention est maintenant décrite par référence aux figures en annexe
dans lesquelles :
-La figure 1 représente en coupe axiale un récipient jetable, du type générateur d'aérosol,
ou cartouche à valve, selon l'invention ;
-La figure 2 montre en coupe axiale une variante du récipient représenté à la figure
1.
-Le figure 3 illustre en coupe axiale un autre récipient jetable, du type cartouche
perforable, établi selon l'invention ;
-La figure 4 représente de manière - schématique une chaîne de fabrication, en grande
série, de cartouches à valve selon la figure 1.
[0025] La cartouche à gaz 1 illustrée en fig. 1 comprend un corps 2 réalisé d'une pièce
par filage ou extrusion d'un lingot d'aluminium comme cela est bien connu. Le corps
2 comporte un fond concave vers le bas 2a et une ouverture supérieure 2b bordée par
un bourrelet périphérique 2c. Après remplissage l'ouverture 2b est fermée par une
coupelle 3 dont la périphérie 3a est sertie par rapport au bourrelet 2c du corps 2,
un joint 4 étant disposé entre ces deux éléments de manière à assurer une étanchéité
parfaite. Le centre de la coupelle 3 comporte un bossage creux 3 b ouvert vers le
bas qui retient un corps de valve 5 par rétreinte centripète en dessous d'une tête
5a de ladite valve. Celle-ci est associée de manière étanche à un tube plongeur 6
disposé dans une cheminée perforée 7 s'étendant dans l'axe du corps 2, et qui est
destiné à l'alimentation en gaz. Un filtre 8 est placé entre la valve 5 et le tube
plongeur 6 de manière que le gaz prélevé dans le corps 1 s'échappe, lorsque désiré,
hors de la valve 5 en n'ayant en suspension qu'un nombre extrêmement réduit d'impuretés.
[0026] La cheminée perforée 7 qui est réalisée en une matière plastique appropriée entoure
avec jeu le tube plongeur 6 et constitue une séparation entre un tampon- annulaire
de matière absorbante désigné sous la référence générale 9, et ledit tube plongeur.
En fait ce tampon 9 comporte un évidement central allongé 9a de manière que la cheminée
perforée 7 forme parement interne de l'évidement de ce tampon. On observe que l'évidement
9a s'étend pratiquement sur toute la hauteur du corps 2.
[0027] Le cheminée perforée 7 comporte une partie supérieure 7a entourant avec jeu la partie
correspondante du tube plongeur 6 et qui se termine par une collerette 7b prenant
appui sur le dessus du tampon 9 se trouvant lui-même à une certaine distance en dessous
de la coupelle 3.
[0028] Une coiffe d'inviolabilité 10 représentée en traits discontinus comprend une cheminée
centrale 10a qui coopère avec l'intérieur de la partie périphérique 3a de la coupelle
3 et une jupe extérieure 10b comportant à la manière connue une saillie annulaire
inférieure 10c venant s'engager élastiquement sous le bourrelet 2c du corps 2. Le
bas de la jupe 10b est associé au moyen d'une ligne d'affaiblissement à une bande
de garantie déchirable 11 assurant l'authenticité du contenu de la cartouche 1, tant
qu'elle n'est pas détruite.
[0029] On observe qu'il existe un interstice non seulement entre la tête du tube plongeur
et la partie correspondante de la cheminée perforée 7, mais aussi tout le long du
tube entre celui-ci et ladite cheminée. La longueur du tube 6 considéré est telle
que son extrémité libre 6a se situe, quelle que soit la position dans l'espace de
la cartouche 1, très légèrement au-dessus d'un interface liquide - gaz théorique correspondant
au volume du gaz liquide contenu dans le volume disponible de la cartouche.
[0030] Suivant un mode d'exécution avantageux de l'invention le débouché du tube plongeur
d'alimentation dans l'évidement 9a se situe au niveau médian dudit évidement.
[0031] Conformément à la figure 2, le tube d'alimentation consiste en une pièce creuse monobloc,
fermée à un bout 6 cet comportant deux nervures annulaires externes 6d et 6e. Ces
nervures, assimilables à deux cloisons transversales, et plus précisément perpendiculaires
à l'axe de la cartouche, délimitent avec la paroi de l'évidement 9, et plus précisément
avec la cheminée perforée 7, une cage de soutirage 22, dans laquelle est comprise
l'extrémité libre 6a du tube.
[0032] Les deux nervures ou cloisons 6 d et 6e forment entretoises entre la cheminée 7 et
le tube 6 et préservent ainsi l'extrémité libre de ce dernier de tout contact avec
le tampon de matière absorbante 9.
[0033] La cloison 6 d prévue au niveau de l'extrémité libre 6a obture le tube d'alimentation
et pour le soutirage, le tube comporte deux orifices de soutirage, ou lumières 6f
s'étendant entre les deux cloisons 6 d et 6e.
[0034] Conformément au mode d'exécution de la figure 2, le ou les orifices de soutirage
sont protégés dans leur environnement immédiat, contre toute particule ou autre forme
dispersée de matière absorbante, s'interposant entre l'extrémité. libre du tube d'alimentation
d'une part, et le tampon absorbant d'autre part. Une telle interposition établirait
un "pont" entre le tube et la matière absorbante, à la manière d'une mèche acheminant
de la phase liquide non désirée vers le tube.
[0035] Si l'on désire réaliser conformément à l'invention une cartouche perforable telle
que celle 12 illustrée en fig. 3, il est nécessaire d'associer la partie supérieure
du tube d'alimentation 6 au fond 13a d'une cuvette 13 dont les bords libres sont soudés
ou associés de toute autre manière étanche à la face inférieure du dessus bombé 12a
de la cartouche 12, en face de la zone de perforation 12b. Dans ce cas, la partie
haute du tube 6 doit traverser de façon étanche le fond 13a de la cuvette 13, afin
que son canal central 6b débouche dans cette cuvette.
[0036] S'agissant du matériau absorbant, diverses matières ont été testées et retenues selon
l'invention :
a) des matières fibreuses végétales, telles que coton cardé, déchets de coton, fibres
de cellulose ; parmi ces dernieres, différentes sortes de pâte à papier, dénommés
par les praticiens de cette industrie, respectivement pâte mécanique, pâte kraft écrue
de résineux, pâte kraft blanchie de feuilles, pâte blanchie au bisulfite de résineux,
pâte kraft blanchie de résineux, pâte blanchie, qualité dite fluff ;
b) des mousses plastiques à base de po- lyuréthane, et plus particulièrement des mousses
polyéthers ou polyesters, à cellules ouvertes ou non, avec différentes porosités.
[0037] Pour diverses cartouches, aux formes ou dimensions fifférentes le taux d'absorption
de butane commercial, c'est-à-dire la charge maximum M, exprimée en gramme, pouvant
être introduite sans apparition de phase liquide lors du prélèvement du gaz a été
évaluée selon la procédure d'essai suivante :
1) Le tampon du matériau absorbant a une forme et des dimensions telles qu'il occupe
pratiquement tout le volume interne du récipient..
2) On met sous vide la cartouche, jusqu'à obtenir une pression interne de 10 à 20
mm de mercure.
3) Une charge M est introduite en phase liquide dans chaque cartouche.
4) Chaque cartouche est ensuite équipée d'un dispositif de prélèvement, pourvu d'un
robinet et d'un injecteur calibré pour délivrer un débit massique constant (par exemple
50g de butane par heure) à la température de l'expérience.
5) La cartouche ainsi équipée est disposée dans un bain d'eau thermostaté à 50°C pendant
30 minutes.
6) La cartouche est extraite du bain thermostaté et disposée dans une ambiance à 22°C,
et on ouvre le robinet en disposant la cartouche dans différentes positions, tête
en haut, couchée et horizontale, et tête en bas ; le débit de butane est évacué dans
l'atmosphère, sans combustion.
7) On note le temps à partir duquel il y a apparition de phase liquide ; si ce temps
est inférieur à 1 mn, on replace la cartouche équipée du dispositif de prélèvement
dans le bain thermostaté pendant 10 mn, puis on recommance selon 6) ; au-delà d'une
minute, on considère que la charge introduite ne conduit pas à l'apparition de phase
liquide, car selon les expériences effectuées, au-delà de ce temps, il n'apparaît
plus généralement de phase liquide.
8) L'apparition de phase liquide peut être matérialisée en disposant à la sortie de
l'injecteur une feuille de papier kraft, à 1 cm, laquelle va se teinter dès l'apparition
de. gouttelettes ou de brouillard.
9) dès que l'absence de phase liquide est constatée selon les étapes précédentes,
on note la charge M résiduelle de butane, contenue dans la cartouche, mesurée par
pesée.
[0038] Pour différents supports fibreux à base de cellulose, type pâte à papier, disposés
dans diverses cartouches à valve selon la figure 1, et pour du butane commercial,
on obtient les résultats montrés dans le tableau ci-après ; m, est la charge maximum
théorique de butane évaluée comme indiqué dans le préambule de la présente description,
en tenant compte du volume de l'évidement.
![](https://data.epo.org/publication-server/image?imagePath=1986/47/DOC/EPNWA1/EP86420099NWA1/imgb0001)
[0039] Si l'on compare les résultats de l'essai n° 6 avec les valeurs données dans le préambule
de la présente description, on constate qu'on avoisine la capacité théorique d'absorption
du tampon de matériau absorbant, en remplissant la cartouche à 92% de sa capacité
sans bourrage. Cette performance obtenue selon l'invention est intéressante, dans
la mesure où le bourrage ne fait perdre en définitive qu'un volume limité pour le
stockage de la phase liquide.
[0040] Afin de produire en grande série des cartouches selon la figure 1, on met en oeuvre
un procédé illustré schématiquement en fig. 3.
[0041] En partant d'un rouleau de matière première se présentant sous la forme d'une nappe
de fibres 14, on fait passer cette nappe- dans un appareil défibreur 15 à partir duquel
un ventilateur centrifuge 16 envoie les fibres séparés dans une trémie 17 dans laquelle
lesdites fibres sont séparées de l'air. Un autre ventilateur 18 aspire de l'air dans
le défibreur 15 et dans la trémie 17 et le rejette à l'extérieur après qu'il soit
passé dans un dispositif de filtration 19.
[0042] Les fibres disposées dans la trémie 17 tombent dans une cheminée doseuse 20 alimentant
une vis d'archimède 21. Celle-ci par rotation comprime les fibres dans les corps 2
placés axialement de manière successive au débouché de cette vis. On prévoit de disposer
un mandrin central non représenté dans chaque corps 2 de manière que les fibres se
disposent en couronne autour de ce mandrin qui permet la formation de l'évidement
9a et la mise en place de la cheminée perforée 7 dans cet évidement.
1. Récipient (1, 12) destiné à contenir au moins un gaz liquide, à la fois sous forme
liquide et gazeuse, comprenant au minimum un corps (2), un tampon - (9) en matière
absorbante contenue par ledit corps, . lequel comporte au moins un évidement allongé
- (9a) selon une dimension (par exemple la hauteur) du récipient, une zone de prélèvement
du gaz sous forme gazeuse étant prévue en relation avec une extrémité de l'évidement,
caractérisé en ce qu'un tube d'alimentation (6) disposé dans l'évidement - (9a), comporte
une extrémité libre située dans ledit évidement, sans contact avec le tampon (9),
et communique par son autre extrémité, de manière étanche par rapport à l'intérieur
du récipient, avec un dispositif de prélèvement (3) uniquement en phase gazeuse, situé
dans ladite zone de prélèvement.
2. Récipient selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'une cheminée perforée
(7) est disposée dans l'évidement (9a), et forme ainsi un parement interne de ce dernier.
3. Récipient selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'un espace est ménagé entre
le tampon (9). et la paroi supérieure (3, 12a) dudit récipient (1, 12), ainsi qu'un
interstice entre le tube (6) et l'évidement (9g), en communication avec ledit espace.
4. Récipient selon la revendication 1, caractérisé en ce que deux cloisons (6d, 6
e) orientées transversalement par rapport à la dimension principale de l'évidement
(9a), délimitent avec la paroi de ce dernier une cage de soutirage (22) dans laquelle
est comprise l'extrémité libre (6a) du tube d'alimentation (6).
5. Récipient selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'au moins l'une des cloisons
forme entretoise entre la paroi de l'évidement et le tube d'alimentation, préservant
l'extrémité libre de ce dernier de tout contact avec·le tampon de matière absorbante.
6. Récipient selon la revendication 4, caractérisé en ce que la cloison (6d) prévue
au niveau de l'extrémité libre du tube d'alimentation obture celle-ci, ledit tube
comportant au moins un orifice de soutirage (6f), s'étendant entre les deux cloisons.
7. Récipient selon les revendications 5 ou 6, caractérisé en ce que le tube d'alimentation
est formé par une pièce creuse monobloc fermée à un bout - (6c) et comportant deux
nervures annulaires externes, formant les cloisons.
8. Récipient selon la revendication 1, contenant au moins le gaz liquide, par exemple
un gaz de pétrole liquéfié, caractérisé en ce que le volume dudit gaz sous forme liquide,
contenu dans le volume disponible du récipient (volume utile moins volume réel du
matériau absorbant du tampon), correspondant à un interface liquide-gaz affleurant
ou situé au-dessous de l'extrémité libre (6a ) du tube d'alimentation (6), quelle
que soit la position dudit récipient dans l'espace.
9. Récipient selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tube d'alimentation
(6) ainsi que l'évidement (9a) s'étendent selon la hauteur, et l'extrémité libre (6a)
du tube d'alimentation (6) débouche dans un intervalle situé entre le dispositif de
prélèvement (5) et le milieu de l'évidement (9a) et préférentiellement au niveau médian
dudit évidement.
10. Récipient selon la revendication 1, du type rechargeable, caractérisé en ce que
le dispositif de prélèvement (5) consiste en un robinet ou clapet, dont l'entrée communique
de manière étanche avec l'autre extrémité du tube d'alimentation (6).
11. Récipient, selon la revendication 1, du type jetable, caractérisé en ce qu'il
comporte un élément de fermeture (3) rapporté sur le corps après remplissage.
12. Récipient selon la revendication 11, du type générateur d'aérosol, caractérisé
en ce qu'une valve (5) est disposée dans l'élément de fermeture - (3), dont l'entrée
communique de manière étanche avec l'autre extrémité du tube d'alimentation (6).
13. Récipient du type jetable et constituant cartouche susceptible d'être perforée,
selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce qu'une cuvette
(13) est rapportée sur la paroi (12a ) du récipient (12), face à la zone de perforation
- (12Q) pour le prélèvement du gaz sous forme gazeuse, la cuvette (13) communiquant
de manière étanche avec l'autre extrémité du tube d'alimentation (6).
14. Appareil utilisant un gaz liquide tel qu'un gaz de pétrole liquéfié, incorporant
un réservoir rechargeable, ayant la forme d'un récipient selon l'une quelconque des
revendications 1 à 10.