[0001] L'invention concerne une photocathode pour tube de prise de vues et pour tube intensificateur
d'image.
[0002] Il est connu de réaliser une photocathode comportant principalement :
- une couche, dite couche fenêtre, constituée de semi-conducteur de type P⁺ dont
la bande interdite est suffisamment large pour que cette couche soit transparente
pour les longueurs d'onde de la lumière à détecter, et qui est collée sur une paroi
de verre recevant la lumière à détecter ;
- une couche, dite couche d'absorption, constituée d'un semi-conducteur de type P⁺
dont la bande interdite a une largeur suffisamment faible pour convertir en paires
électron-trou les photons de la lumière à détecter ;
- une couche, dite couche d'émission, constituée d'un matériau donnant à l'extrémité
de la couche d'absorption une affinité électronique négative pour émettre dans le
vide les électrons libérés dans la couche d'absorption.
[0003] La longueur d'onde maximale détectable est limitée par la largeur de la bande interdite
du matériau constituant la couche d'absorption. En appliquant une polarisation positive
à l'extrémité de cette couche opposée à la couche fenêtre, il est possible d'utiliser
des matériaux ayant une faible largeur de bande interdite tout en conservant un bon
rendement d'émission et donc il est possible de détecter de la lumière de longueur
d'onde plus grande.
[0004] Une polarisation de la couche d'absorption peut être appliquée au moyen d'une connexion
avec cette couche, ou par une électrode métallique très mince intercalée entre cette
couche et la couche d'émission. Une telle photocathode est décrite dans l'article
de : J.J. ESCHER et al, IEEE-EDL2, 123-125 (1981).
[0005] Pour réaliser un tube de prise de vues à très bas niveau d'éclairement, notamment
pour réaliser un tube intensificateur d'image, il est connu de placer, en aval de
la photocathode, une galette de microcanaux alimentés par un générateur de haute tension
et permettant une multiplication des électrons émis dans le vide par la photocathode.
Une telle galette de microcanaux est très efficace pour multiplier ces électrons mais
impose de nombreuses contraintes technologiques, notamment impose d'utiliser un générateur
de haute tension. Le but de l'invention est de réaliser une photocathode à amplification
interne permettant d'utiliser une galette de microcanaux ayant un gain moins élevé,
et donc imposant moins de contraintes technologiques, voire même de supprimer la galette
de microcanaux. L'objet de l'invention est une photocathode comportant une couche
d'absorption de structure particulière procurant une multiplication des électrons
sans multiplier notablement le courant de trous, ce dernier provoquant un courant
d'obscurité qui constitue un bruit.
[0006] Selon l'invention une photocathode à amplification interne, comportant une couche
dite d'absorption constituée d'un matériau semi-conducteur de type P⁺, dont la bande
interdite a une largeur suffisamment faible pour convertir en paires électron-trou
les photons de la lumière à détecter, est caractérisée en ce qu'elle comporte en outre
au moins une couche dite de multiplication des électrons par ionisation, constituée
d'un matériau semi-conducteur de type N⁻ où la composition n'est pas uniforme et telle
que, lorsque cette couche de multiplication est polarisée, les électrons sont accélérés
dans la direction où ils sont à évacuer et les trous sont moins accélérés que les
électrons ; et comporte des moyens permettant de polariser la couche de multiplication.
[0007] L'invention sera mieux comprise et d'autres détails apparaîtront à l'aide de la
description ci-dessus et des figures l'accompagnant :
[0008] Les figures 1 à 4 représentent chacune un exemple de réalisation de la photocathode
selon l'invention et deux diagrammes des niveaux d'énergie E des porteurs de charge
à l'intérieur de ces exemples de réalisation, d'une part sans polarisation et, d'autre
part, avec polarisation.
[0009] La figure 1a montre une coupe d'une portion d'un premier exemple de réalisation de
la photocathode selon l'invention. Ce premier exemple comporte :
- Une première couche 1, transparente pour toutes les longueurs d'onde de la lumière
à détecter, constituée d'un matériau semi-conducteur de type P⁺ collé sur une paroi
de verre non représentée, et recevant à travers cette paroi des photons 8 ;
- Une seconde couche 2, dite couche d'absorption, constituée d'un matériau semi-conducteur
de type P⁺, pour convertir chaque photon 8 en une paire électron-trou ;
- Une troisième couche 3, dite couche de multiplication des électrons, constituée
d'un matériau semi-conducteur du type N⁻ dont la composition varie continument ;
- Une quatrième couche 4, dite couche de transport, constituée d'un matériau semi-conducteur
de type P⁺, et qui ne fait que transmettre les électrons libérés par les photons 8
dans la couche 3 ;
- Une électrode métallique 5, reliée à la borne positive d'un générateur de tension
V dont la borne négative est reliée à la première couche 1, afin de polariser les
quatre couches 1, 2, 3, 4 pour accélérer les électrons libérés par la lumière à détecter
;
- Une dernière couche 6, donnant à la surface de la quatrième couche 4 la propriété
d'affinité électronique négative permettant d'émettre dans le vide les électrons 7
transmis par la couche 4.
[0010] La figure 1b représente un diagramme des niveaux d'énergie E des porteurs de charge
à l'intérieur de cet exemple de réalisation lorsqu'il n'est pas polarisé. Sur cette
figure, la courbe E
c représente le niveau minimal de l'énergie de la bande de conduction, E
v représente le niveau maximal de l'énergie de la bande de valence, E
F1 représente le niveau de Fermi de la couche 1, E
F5 représente le niveau de Fermi de l'électrode métallique 5, E
c6 représente le niveau minimal de l'énergie de la bande de conduction de la dernière
couche 6, et E
vi représente le potentiel du vide. Les niveaux d'énergie des bandes de valence de l'électrode
métallique 5 et de la dernière couche 6 et sont pas représentés car ils sont très
bas.
[0011] Sur cette figure, il apparaît que la couche 1 a une grande largeur de bande interdite,
correspondant à la transparence de cette couche pour la lumière à détecter. La couche
2 a une largeur de bande interdite plus réduite que la précédente et permettant de
détecter toutes les longueurs d'onde de la lumière à détecter. La couche 3 a une bande
de conduction et une bande de valence dont les niveaux d'énergie sont respectivement
inférieurs à ceux de la bande de conduction et de la bande de valence des deux couches
précédentes et dont la largeur de bande interdite varie linéairement en diminuant
de la couche 2 vers la couche 4, c'est-à-dire dans la direction où les électrons sont
à évacuer. Dans cet exemple, la couche 3, du côté de la couche 2, a une largeur de
la bande interdite égale à celle de la couche 1 alors que du côté de la couche 4 cette
largeur est égale à celle de la couche 4. Dans la couche 3, la pente de la courbe
E
c est à peu près nulle, alors que la pente de la courbe E
v est positive dans la direction de la couche 4.
[0012] La couche 4 possède les mêmes niveaux d'énergie que la couche 2, pour sa bande de
conduction et sa bande de valence, car dans cet exemple les couches 2 et 4 sont réalisées
avec le même matériau et le même dopage. En l'absence de polarisation, le niveau de
Fermi E
F1 de la couche 1 et le niveau de Fermi E
F5 de la couche 5 sont alignés et il existe deux marches de potentiel dans la bande
de conduction et dans la bande de valence, dans la zone du diagramme correspondant
à la couche 3.
[0013] La figure 1c représente un diagramme des niveaux d'énergie des porteurs dans le même
exemple de réalisation mais lorsque une polarisation est appliquée. Si V est la valeur
de la tension appliquée entre l'électrode métallique 5 et la première couche 1, le
niveau de Fermi E
F5 de l'électrode 5 est abaissé d'une valeur q.V par rapport au niveau de Fermi E
F1 de la première couche, q étant la valeur de la charge d'un électron. Les courbes
des niveaux d'énergie de la bande de conduction et de la bande de valence des couches
3, 4, et 5 sont abaissés. La courbe du niveau d'énergie minimal de la bande de conduction
de la couche 3 présente une forte pente négative dans la direction de la couche 4,
correspondant à une accélération des électrons en direction de la couche 4. Lorsque
cette accélération est suffisamment importante les électrons sont multipliés par ionisation
par impact. Par contre, la courbe du niveau maximal de l'énergie de la bande de valence
de la couche 3 présente une pente négative beaucoup plus faible, car la variation
graduelle de la composition du matériau lui donne une forte pente positive en l'absence
de polarisation. Cette pente beaucoup plus faible procure aux trous une accélération,en
direction des couches 2 et 1, beaucoup plus faible que celle procurée aux électrons.
Les trous sont donc multipliés dans un rapport beaucoup plus faible que les électrons,
ce qui évite d'augmenter le bruit de la photocathode.
[0014] Les courbes des extrema des niveaux d'énergie de la bande de conduction et de la
bande de valence de la couche 4 se raccordent aux courbes des extrema des niveaux
d'énergie de la bande de conduction et de la bande de valence de la troisième couche
3 avec un seuil qui est pratiquement nul, ce qui permet un passage facile des électrons
et des trous entre les couches 3 et 4. Les électrons traversent ensuite la couche
5 et la couche 6 et sont éjectés dans le vide, leur accélération étant suffisante
pour franchir par effet tunnel le puits de potentiel situé au niveau de la couche
5 et la marche de potentiel située au niveau de la couche 6, les couches 5 et 6 étant
extrèmement minces.
[0015] Dans cet exemple de réalisation, la couche 1 est constituée de Ga
0,6 Al
0,4 As avec un dopage de 5.10⁷ atomes de zinc par cm³ et a une épaisseur de l'ordre de
1 micron. La couche 2 est constituée de GaAs avec un dopage de 10¹⁹ atomes de zinc
par cm³, et a une épaisseur de 2 microns. La couche 3 est constituée de Ga
1-x Al
x As dans lequel x varie de 0,6 à 0 de la couche 3 à la couche 4 et dont le dopage
est constitué de 10¹⁵ atomes de zinc par cm³. L'épaisseur de la couche 3 est de 1
micron. Elle est choisie de façon à être un peu inférieure à la longueur de diffusion
des porteurs. La couche 4 est constituée du même matériau que la couche 2 et a une
épaisseur de 0,1 micron. Sa surface est recouverte d'une très mince couche d'argent
ou d'un maillage en argent pour constituer l'électrode métallique 5, puis est recouverte
d'une couche de Cs + O pour lui donner une affinité électronique négative. Une variante
de réalisation peut consister à supprimer l'électrode métallique 5 et à appliquer
la polarisation en reliant la borne positive du générateur V à la couche 4.
[0016] La valeur la tension de polarisation V est choisie telle que la pente de la courbe
E
v du niveau minimal de l'énergie de la bande de conduction de la couche 3 soit négative
dans la direction de la couche 4 afin d'accélérer les électrons. Dans un exemple de
réalisation cette tension de polarisation est de l'ordre de 15 volts.
[0017] La figure 2a représente une coupe d'une portion d'un second exemple de réalisation
de la photocathode selon l'invention. Ce second exemple comporte :
- une première couche 30 semblable à la première couche 1 du premier exemple de réalisation,
transparente à la lumière à détecter ;
- Une seconde couche 31, qui est une couche d'absorption semblable à la couche 2 du
second exemple de réalisation ;
- Dix couches de multiplication des électrons, constituée de 20 sous-couches : 32,
33, 34, 35,..., 36, 37, 38, 39, 40 ;
- Une couche de transport 41, semblable à la couche 4 du premier exemple de réalisation
mais qui est reliée à la borne positive du générateur de tension V car il n'y a pas
d'électrode métallique dans cet exemple de réalisation ;
- Une dernière couche 42 procurant une affinité électronique négative à la couche
41.
[0018] Les 10 couches de multiplication des électrons sont identiques et comportent chacune
deux sous-couches. Par exemple, la couche de multiplication 32-33 comporte une première
sous-couche 32 et une seconde sous-couche 33 qui sont constituées de deux matériaux
semi-conducteurs du type N⁻ ayant respectivement deux compositions différentes correspondant
à deux largeurs différentes pour la bande interdite, et ces deux largeurs étant supérieures
à celle du matériau de la couche d'absorption 31.
[0019] La figure 2b représente un diagramme des niveaux d'énergie des porteurs aux différents
points de ce second exemple de réalisation, en l'absence de polarisation. Il apparaît
que les courbes E
c et E
v des extrema des niveaux d'énergie de la bande de conduction et de la bande de valence
dans les couches 32 à 40 comportent des marches de potentiel, correspondant aux sous-couches
33, 35,..., 37, 39 qui ont une largeur de bande interdite supérieure à celle des sous-couches
32, 34,...,36, 38, 40.
[0020] La figure 2c représente un diagramme des niveaux d'énergie des porteurs de charge
en différents points de cet exemple de réalisation, lorsque une polarisation de valeur
V est appliquée à la couche 41 par rapport à la couche 30. Dans la zone correspondant
aux couches 32 à 40 les courbes E
c et E
v des extrema des niveaux d'énergie de la bande de conduction et de la bande de valence
ont une pente négative correspondant à une accélération des électrons en direction
de la couche 41, c'est-à-dire dans la direction où les électrons sont à évacuer, et
une accélération des trous en direction de la couche 31. Cette accélération est suffisante
pour que les électrons franchissent par effet tunnel les marches de potentiel situées
à la limite entre les sous-couches 32 et 33, 34 et 35,...,38 et 39. Chaque fois qu'un
électron franchit l'une des marches de potentiel descendante situées à la limite des
sous-couches 33 et 34, 35 et 36, ..., 39 et 40, il subit, à la descente, une accélération
brutale qui lui permet de libérer un électron supplémentaire par ionisation par impact,
et ces deux électrons franchissent ensuite la marche suivante en créant deux autres
électrons supplémentaires.
[0021] Les trous subissent une multiplication beaucoup moins efficace car l'effet tunnel
est plus faible à cause de leur masse effective plus élevée que celle des électrons.
D'autre part, les matériaux constituant les sous-couches 32, 33, ..., 39, 40 sont
choisis tel que les marches de potentiel dans la bande de valence sont moins hautes
que dans la bande de conduction pour communiquer aux trous une accélération plus faible
qu'aux électrons.
[0022] Théoriquement le nombre d'électrons peut être multiplié jusqu'à deux fois, à chaque
franchissement d'une marche de potentiel, si la polarisation est suffisante. Le facteur
de multiplication peut théoriquement atteindre 10³ pour 10 couches de multiplication
comportant chacune deux sous-couches. Dans un exemple de réalisation, la polarisation
V est de l'ordre de 20 volts, chaque sous-couche 32, 34,...,36, 38, 40 est constituée
de Ga
0,9 Al
0,1 As ayant une largeur de bande interdite de 1,56 e.v et une épaisseur de 0,05 micron,
et chaque sous-couche 33, 35,..., 37, 39 est constituée de Ga
0,7 Al
0,3 As ayant une largeur de bande interdite de 1,8 e.v et une épaisseur de 0,05 micron.
[0023] L'épaisseur d'un ensemble de deux sous-couches successives a une valeur qui est choisie
du même ordre de grandeur que le libre parcours moyen d'ionisation par impact des
électrons.
[0024] La composition idéale des matériaux constituant ces deux types de sous-couches serait
telle que la différence de niveau de leurs bandes de conduction soit supérieure à
l'énergie d'ionisation du matériau ayant la plus faible largeur de bande interdite
parmi ces deux matériaux.
[0025] A défaut d'une composition idéale, on choisit une composition telle que la discontinuité
de potentiel dans la bande de conduction soit plus grande que dans la bande de valence,
afin que l'ionisation par impact des électrons soit plus efficace que celle des trous.
L'énergie manquant aux électrons chauds produits par l'effet tunnel, pour effectuer
l'ionisation par impact, est fournie aux électrons par le champ de polarisation. Le
choix de la composition des matériaux et le choix de la polarisation sont à la portée
de l'homme de l'Art.
[0026] La figure 3a représente un troisième exemple de réalisation de la photocathode selon
l'invention. Ce troisième exemple comporte :
- Deux premières couches 50 et 51 semblables aux couches 30 et 31 du second exemple
de réalisation ;
- Deux dernière couches 56 et 57 semblables aux deux dernières couches 41 et 42 du
second exemple de réalisation, la couche 56 étant polarisées par un générateur de
tension V par rapport à la première couche 50 ;
- Dix couches de multiplication des électrons : 52, 53,...,54, 55 ; chacune de ces
couches étant constituées d'un matériau semi-conducteur de type N⁻ ayant une composition
variant graduellement pour procurer une largeur de bande interdite croissante en direction
de la couche 56, c'est-à-dire dans la direction où les électrons sont à évacuer.
[0027] La figure 3b représente un diagramme des niveaux d'énergie des porteurs dans ce troisième
exemple de réalisation, en l'absence de polarisation. Dans la zone correspondant aux
couches de multiplication des électrons, 52 à 55, les courbes E
c et E
v des extrema des niveaux d'énergie ont une forme en dents de scie constituées d'une
pente et d'un flanc raide. Chaque dent de scie a une pente positive pour la bande
de conduction et une bande négative pour la bande de valence, dans la direction où
les électrons sont évacués.
[0028] Dans cet exemple de réalisation l'épaisseur de chaque couche de multiplication des
électrons, 52 à 55, est 0,03 micron et sa composition est Ga
1-x Al
x As avec x variant linéairement de 0 à 0,3 à 0 dans la direction de la couche 51 à
la couche 56, c'est-à-dire dans la direction où les électrons sont à évacuer.
[0029] La figure 3c représente une diagramme des niveaux d'énergie des porteurs dans ce
troisième exemple de réalisation, lorsque la polarisation V est appliquée. L'abaissement
q.V de l'énergie de Fermi E
F56 de la couche 56 par rapport au niveau de Fermi E
F50 de la couche 50 modifie la pente des dents de scie, cette pente devenant négative
pour la bande de conduction. Dans la bande de conduction les électrons descendent
le long des pentes des dents de scie sans se heurter aux flancs verticaux alors que,
dans la bande de valence, les trous rencontrent les flancs des dents de scie qui constituent
des marches de potentiel. Chaque fois qu'un électron saute d'une dent de scie à la
suivante, il subit une accélération brutale qui lui permet de libérer un autre électron
par ionisation.
[0030] La composition idéale des matériaux serait telle que la hauteur des marches de potentiel
serait supérieure à l'énergie d'ionisation du matériau ayant la largeur de bande interdite
la plus petite, c'est-à-dire Ga
0,7 Al
0,3 As dans cet exemple. A défaut d'une composition idéale, on choisit une composition
telle que la discontinuité de potentiel dans la bande de conduction soit la plus
grande possible. L'énergie manquant à un électrons qui vient de franchir une discontinuité
de potentiel, pour effecter une ionisation par impact, est fournie par le champ de
polarisation. Le choix des matériaux et le choix de la polarisation remplissant ces
conditions sont à la portée de l'homme de l'Art. Pour 20 couches de multiplication
ainsi réalisées le facteur de multiplication est théoriquement de l'ordre de 10⁶.
[0031] Cette variante de réalisation peut comporter d'autres matériaux. Par exemple, du
In Al As pour la couche 50, du In P ou In Ga As pour la couche 51, du In
x Ga
1-x As
1-y P
y pour les couches 52 à 55, de préférence avec x et y variant suivant l'art connu de
telle manière que le matériau des couches 52 à 55 soit adapté en maille avec le matériau
de la couche d'absorption 51, et du In P pour la couche 56. Dans cet exemple la différence
de largeur de bande interdite est de 0,8 e.V et la tension de polarisation est de
20 V environ pour 20 couches de multiplication 52, 53,... ayant une épaisseur de l'ordre
de 0,03 micron.
[0032] La tension de polarisation V à appliquer entre les couches 56 et 50 de cette variante
de réalisation est de l'ordre de : V = n. E
g, où n est le nombre le couches de multiplication 52, 53,..., 55 et où E
g est la largeur de bande interdite nécessaire pour libérer un électron par impact
dans l'une de ces couches de multiplication.
[0033] Cette variante de réalisation peut comporter d'autres matériaux : du Ga Al As pour
la couche 50, du Ga As pour la couche 51, du Ga
1-x Al
x As avec x variant de 0 à 1 pour les couches 52,...,55, et du Ga As pour la couche
56.
[0034] La figure 4a montre une coupe d'une portion d'un quatrième exemple de réalisation
de la photocathode selon l'invention. Ce quatrième exemple diffère seulement du troisième
exemple par une couche supplémentaire 60 insérée à l'intérieur de la couche 56. La
couche supplémentaire 60 est constituée d'un matériau semi-conducteur du type P⁺
ayant une largeur de bande interdite supérieure à celle du matériau des couches 56
et 51 afin de créer une barrière de potentiel dans la bande de valence, pour arrêter
la plupart des trous. Cette barrière permet de diminuer le courant de trous qui est
l'origine d'une consommation électrique inutile et d'un courant d'obscurité, car il
crée des paires électron-trou par ionisation.
[0035] L'épaisseur de cette couche 60 doit être suffisamment importante pour arrêter les
trous et, par contre elle doit être suffisamment faible pour que cette couche 60
soit pratiquement transparente aux électrons, ceux-ci la franchissant par effet tunnel.
Cette différence de transparence est obtenue grâce à la grande différence de masse
effective entre les électrons et les trous. Cette couche supplémentaire peut être
constituée, par exemple, de Ga
0,6 Al
0,4 As ayant une épaisseur de 0,003 micron et dopé de 10¹⁹ atomes de zinc par cm³.
[0036] Une telle couche 60 peut être prévue aussi dans les couches 4 et 41 du premier et
du second exemples de réalisation de la photocathode selon l'invention.
[0037] L'invention ne se limite pas aux exemples de réalisation décrits ci-dessus. De nombreuses
variantes sont à la portée de l'homme de l'art, notamment en ce qui concerne le nombre
de couches de multiplication des électrons et les matériaux les constituant.
[0038] L'invention peut être appliquée notamment aux tubes de prise de vues pour caméra
de télévision et aux tubes intensificateurs d'image, pour les prises de vues à bas
niveau de lumière.
1. Photocathode à amplification interne, comportant une couche (2 ; 31) dite d'absorption
constituée d'un matériau semi-conducteur de type P⁺, dont la bande interdite a une
largeur suffisamment faible pour convertir en paires électron-trou les photons de
la lumière à détecter, caractérisée en ce qu'elle comporte en outre au moins une couche
(3 ; 32-33) dite de multiplication des électrons par ionisation, constituée d'un
matériau semi-conducteur de type N⁻ où la composition n'est pas uniforme et telle
que, lorsque cette couche de multiplication (3 ; 32-33) est polarisée, les électrons
sont accélérés dans la direction où ils sont à évacuer et les trous sont moins accélérés
que les électrons ; et comporte des moyens (5 ou 41) permettant de polariser la couche
de multiplication (3 ; 32-33).
2. Photocathode selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'elle comporte une seule
couche de multiplication (3) constituée d'un matériau semi-conducteur dont la composition
varie continument de telle façon que la largeur de sa bande interdite diminue dans
la direction où les électrons sont à évacuer, et dont l'épaisseur est inférieure à
la longueur de diffusion des porteurs.
3. Photocathode selon la revendication 2, caractérisée en ce que la couche de multiplication
(3) est constituée de Ga1-x Alx As avec x variant linéairement de 60% à 0% dans la direction où les électrons sont
à évacuer et dont l'épaisseur est de 1 micron.
4. Photocathode selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte une
pluralité de couches de multiplication (32-33,...), chacune étant constituée de deux
sous-couches (32, 33) de matériau semi-conducteur du type N⁻ et ayant respectivement
deux compositions différentes.
5. Photocathode selon la revendication 4, caractérisée en ce que chaque couche de
multiplication (32-33) est constituée d'une première sous-couche (32) de 0,05 micron
de Ga0,9 Al0,1 As et d'une seconde sous-couche (33) de 0,05 micron de Ga0,7 Al0,3 As.
6. Photocathode selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte plusieurs
couches (52 à 55) de multiplication des électrons par ionisation, constituée chacune
d'un matériau semi-conducteur de type N⁻ ayant une composition variant continument
de telle façon que la largeur de sa bande interdite augmente dans la direction où
les électrons sont à évacuer.
7. Photocathode selon la revendication 6, caractérisée en ce que chaque couche de
multiplication (52 à 55) est constituée de Ga1-x Alx As avec x variant linéairement de 0,3 à 0 dans la direction où les électrons sont
à évacuer, et ayant une épaisseur de 0,03 micron.
8. Photocathode selon la revendication 6, caractérisée en ce que chaque couche de
multiplication (52 à 55) est constituée de Inx Ga1-x As1-y Py avec x et y variant selon l'art connu de manière telle que le matériau des couches
de multiplication (52 à 55) est adapté en maille avec le matériau de la couche d'absorption
(50), et ayant une épaisseur 0,03 micron.
9. Photocathode selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce qu'elle
comporte en outre une couche (60) pour diminuer le courant de trous, constituée d'un
matériau de type P⁺ ayant une largeur de bande interdite supérieure à celle de la
couche d'absorption (51), et dont l'épaisseur est suffisamment faible pour permettre
la traversée des électrons (7) par effet tunnel avec une probabilité élevée, et suffisamment
forte pour arrêter une majeure partie du courant de trous.
10. Photocathode selon la revendication 9, caractérisée en ce que la couche (60) pour
diminuer le courant de trous est constituée d'une couche de Ga0,6 Al0,4 As d'épaisseur inférieure à 0,0045 micron.