[0001] L'invention concerne des lattes composite métallo-plastiques pour voiles permettant
de réaliser un profil prédéterminé de celles-ci lors de leur utilisation.
[0002] Les lattes utilisées jusqu'ici, en particulier sur les planches à voile, sont en
général sensiblement rectilignes lors de l'utilisation. Cependant, pour augmenter
la force vélique, il est avantageux que la voile ait un profil cintré, en forme d'aile
d'avion.
[0003] Pour résoudre ce problème, avec une latte de section transversale rectangulaire et
de hauteur (= longueur du rectangle de section droite) sensiblement constante, la
demanderesse a trouvé que les lattes doivent être constituées de deux peaux métalliques,
d'épaisseur constante et d'une âme en matière plastique dont l'épaisseur initialement
nulle à une des extrémités augmente, puis diminue, pour redevenir nulle à l'autre
extrémité.
[0004] De façon plus précise, il a été trouvé que le moment d'inertie global (I) d'une section
droite quelconque par rapport au grand axe du rectangle, doit être proportionnel au
produit du rayon de courbure (R) du profil de la voile au point considéré et de la
flèche correspondante (y).
[0005] Le facteur de proportionnalité dépend des modules d'Young des matériaux utilisés
et de la force appliquée à chaque extrémité de la latte pour imposer le profil cintré
considéré.
[0006] Ce facteur peut être déterminé empiriquement. Par exemple pour une latte dont les
peaux sont en alliage d'Al (de préférence à durcissement structural de type 2000,
6000 ou 7000, selon les désignations de l'Aluminium Association) et comprenant une
âme en matière plastique, le coefficient de proportionnalité (k) est compris entre
8.10-5 et 21.10
-5 mm 2
[0007] Pour éviter des contraintes de flexion excessives dans la partie métallique, et pour
obtenir par conséquent une bonne tenue à la fatigue, la latte doit être mince dans
les parties à faible rayon de courbure, en particulier au voisinage du mât.
[0008] Pour répondre à cet objectif complémentaire, une latte selon l'invention est donc
constituée de 2 feuillards minces, d'épaisseur constante, de forme rectangulaire allongée,
superposés et assemblés l'un à l'autre à chacune de leur extrémité sur une certaine
longueur, disposés (symétriquement) par rapport à leur plan de jonction commun, et
remplis dans la partie centrale située entre ces deux extrémités jointes par une matière
plastique, d'épaisseur variable.
[0009] L'épaisseur de la matière plastique donc du complexe, est déterminée de façon que
la relation : I = kRy soit vérifiée en tout point, lors de son utilisation.
[0010] Dans les parties métalliques d'extrémités assemblées l'une sur l'autre, c'est la
variation de la largeur et/ou de l'épaisseur utile des bandes métalliques qui permet
la vérification de la relation ci-dessus.
[0011] La matière plastique utilisée peut être soit compacte ou soit sous forme de mousse.
[0012] Si nécessaire, la matière plastique d'âme peut être allégée par introduction de corps
légers (par exemple microbilles de verre creuses) ou encore renforcée par adjonction
de fibres courtes ou longues à haut module d'élasticité (verre, carbone, SiC,etc...).
[0013] En l'absence de contraintes, la latte présente un plan de symétrie médian; elle ne
se cintre que sous l'effet des efforts appliqués à ses 2 extrémités et/ou du vent
sur la voile.
[0014] L'invention sera mieux comprise à l'aide de l'exemple suivant, illustré par les figures
1 à 7.
. La figure 1 représente, une voile de planche à voile rigidifiée par des lattes.
. La figure 2 représente un profil recherché pour la voile, sous l'influence du vent
et des tensions d'extrémité F.
. La figure 3 représente la constitution d'une latte conforme à l'invention, relative
à l'exemple donné ci-après.
. La figure 4 représente la vue en plan de la latte de la figure 2.
. La figure 5 représente la coupe de la latte suivant la ligne AA de la figure 4.
. La figure 6 représente une coupe de la latte, suivant la ligne BB de la figure 4.
. La figure 7 représente une variante d'extrémité de la latte.
[0015] Les cotes figurant sur les dessins sont en mm.
[0016] La figure 1 représente la voile (1) d'une planche à voile, fixée sur un mât (3) et
rigidifiée par des lattes (2), dont le profil en long, lors de l'utilisation, est
représenté sur la figure 2.
[0017] La figure 2 représente un profil souhaité de la voile (1), sous l'effet du vent et
des forces de cintrage (F) appliquées aux extrémités de la latte. En chaque point
P de ce profil, dont on connaît l'abscisse curviligne, OP, on peut déterminer la flèche
y, perpendiculairement à la corde OQ, de longueur L, et le rayon de courbure R.
EXEMPLE
[0018] Les figures 3 et 4 représentent un exemple d'exécution d'une latte selon l'invention.
[0019] Celle-ci est constituée de 2 feuillards (4,4') en alliage d'Al 7075 T6 (selon la
désignation de l'Aluminium Association) de 0,6 mm d'épaisseur, collés entre eux dans
les zones d'extrémité ab et cd. Dans ces zones, l'épaisseur totale est constante et
voisine de 1,2 mm. Dans la zone bc est intercalée une âme (5) en mousse de polyuréthane,
d'épaisseur variable, de manière à obtenir le moment d'inertie recherché.
[0020] Les épaisseur totales sont données à la figure 3, en fonction de la distance à l'extrémité
avant (0) de la latte (2).
[0021] Dans les zones ab et cd la variation du moment d'inertie est obtenue par une variation
de la hauteur de la latte, comme cela est représenté à la figure 4.
[0022] Comme il est avantageux que la latte ait une hauteur constante sur toute sa longueur,
on peut dans une variante représentée à la figure 7, faire varier le moment d'inertie
aux extrémités (zones ab et cd) par un évidement axial (6).
[0023] Une autre manière de faire varier le moment d'inertie dans les zones ab et cd est
de pratiquer une rainure axiale (7) de largeur constante ou variable dans chacun des
deux feuillards (4,4').
[0024] Ces rainures assemblées constituent les évents (7) d'extrémité d'évacua- tïon de
l'air emprisonné dans le moule formé par les deux feuillards (4,4') lors de l'injection
de l'âme en matière plastique (5).
[0025] Pour faciliter l'utilisation des lattes, les extrémités 0 et Q peuvent être recouvertes
d'embouts plastiques (8,8') surmoulés ou rapportés sur lesdites extrémités, comme
cela est représenté en traits interrompus sur la figure 4.
[0026] La latte dont la forme et les dimensions sont reportées aux figures 3 et 4 a été
obtenue de la façon suivante :
Les deux feuillards, préalablement oxydés anodiquement en milieu phosphorique et munis
d'évents (7) à leurs extrémités, ont été recouverts dans la zone bc d'un primaire
d'accrochage HEMILCAR G de la société HELMIMTIN GmbH, 6780 PIRMASENS (RFA).
[0027] Ceux-ci ont ensuite été collés à leurs extrémités ab et cd avec une colle acrylique
329/737 de la Sté Locktite.
[0028] L'ensemble a ensuite été placé contre les parois d'un moule de forme, les feuillards
étant écarté par des cales en polyuréthane.
[0029] Une fois le moule fermé, on y a injecté une mousse de polyuréthane obtenue par le
mélange de polyol PBA 4140 (ICI) contenant un catalyseur et un agent d'expansion,
et d'isocyanate SUPRASEC DNR (ICI).
[0030] Après polymérisation à 60°C, 15 min, le produit a été démoulé.
[0031] L'objet de l'invention n'est évidemment pas limité aux lattes pour planches à voile.
Il peut être appliqué à toute utilisation où il est nécessaire d'obtenir une poutre
souple, très déformable et élastique, ayant un profil d'utilisation prédéterminé,
par exemple les voiles de voiliers, d'ailes volantes, d'U.L.M., de cerfs-volants,
etc...
1. Latte pour voile caractérisée en ce qu'elle est constituée de deux peaux métalliques
(4,4') externes d'épaisseur constante, et d'une âme (5) en matière plastique dont
l'épaisseur, initialement nulle vers l'une des extrémités augmente puis diminue pour
redevenir nulle vers l'autre extrémité.
2. Latte selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle vérifie la relation
: I = kRy, où I est le moment d'inertie de la section droite de la latte par rapport
à son axe de symétrie, parallèle au grand côté, R est le rayon de courbure local de
la latte lors de l'utilisation, y est la flèche locale de la latte, lors de l'utilisation
et k un coefficient de proportionnalité.
3. Latte selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que les peaux métalliques
sont en alliages d'Al des séries 2000, 6000,7000 à l'état traité et en ce que 8.10-5 ≤ k ≤ 21.10-5 mm2.
4. Latte selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que la hauteur des
zones d'extrémités (ab, cd), où l'âme est absente, est variable.
5. Latte selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que les zones d'extrémités
(ab, cd) sont munies d'une échancrure longitudinale (6) .
6. Latte selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que les extrémités
de chaque feuillard (4,4') sont munies de rainures (7), internes formant évents.
7. Latte selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée en-ce que la matière plastique
est une résine polyuréthane.
&. Latte suivant l'une des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que la matière
plastique est allégée par des billes de verrez
9. Latte suivant l'une des revendications 1 à 9 caractérisée en ce que la matière
plastique est renforcée par des fibres courtes ou longues à haut module d'élasticité.
10. Latte suivant l'une des revendications 1 à 10 caractérisée en ce qu'elle est munie
d'embouts plastiques (8,8'), rapportés ou surmoulés à ses extrémités (0,0) .