(19)
(11) EP 0 235 059 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
02.09.1987  Bulletin  1987/36

(21) Numéro de dépôt: 87420049.6

(22) Date de dépôt:  18.02.1987
(51) Int. Cl.4A63C 5/00
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE ES FR GB IT LI NL SE

(30) Priorité: 19.02.1986 FR 8602762

(71) Demandeur: SKIS ROSSIGNOL S.A.
F-38509 Voiron Cédex (FR)

(72) Inventeurs:
  • Abondance, Roger
    Rives (Isère) (FR)
  • Nomine, Hubert
    Saint Etienne de Crossey (Isère) (FR)

(74) Mandataire: Maureau, Philippe et al
Cabinet Germain & Maureau Le Britannia - Tour C 20, bld Eugène Déruelle Boîte Postale 3011
69392 Lyon Cédex 03
69392 Lyon Cédex 03 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Ski de fond


    (57) Ce ski de fond est équipé d'un talon (2) qui s'élargit progressivement et de manière curviligne à partir de l'extrémité arrière du ski, ainsi que d'une spatule (1) dont la largeur est décroissante de manière curviligne pour se terminer en pointe ou en arrondi plus ou moins prononcé.
    Afin de convenir plus particulièrement à la pratique du pas de patineur ou du demi-pas de patineur, le ski est conformé de manière telle que le talon (2) et la spatule (1) sont séparés par deux zones longitudinales, successives et adjacentes :

    une première zone (4) qui fait suite au talon (2) et qui est de largeur constante,

    une deuxième zone (9) qui prend naissance en arrière de la zone de pliure métatarso-phalangienne (5) du pied (6) du skieur chaussant ce ski, et qui s'élargit progressivement et de - manière curviligne jusqu'à la spatule.




    Description


    [0001] L'invention se rapporte à un ski nordique, ou ski de fond, plus particulièrement destiné à la pratique du pas de patineur, ou du demi-pas de patineur.

    [0002] Pour la pratique du ski de fond de compétition et de haut niveau, il est maintenant habituel d'utiliser des skis à bords parallèles et à spatule étroite, car de tels skis glissent plus facilement et plus rapidement dans les traces de guidage aménagées dans la neige, que les skis ayant des lignes de cote galbées. Par l'expression "ligne de cote" il faut entendre le profil des bords du ski ; et c'est ainsi qu'un ski ayant des lignes de cote galbées avec diminution progressive de sa largeur depuis sa spatule et son talon en direction de la zone de patin est un ski facile, mais non performant ; il est facile car sa plus grande largeur en spatule et en talon facilite sa tenue du cap et ses changements de direction ; il est par contre peu performant, car son déplacement dans les traces provoque un freinage latéral supérieur à celui d'un ski à bords parallèles.

    [0003] Une nouvelle technique pour la pratique du ski de fond a toutefois apparu et rencontre un grand succès en raison de son efficacité. Il s'agit de la technique dite du "pas de patineur" ou du "demi-pas de patineur". Selon la technique dite du "pas de patineur", le skieur se propulse, tout en glissant, grâce à des poussées successives effectuées en prenant appui alternativement sur chacun des skis, placés en oblique par rapport à la direction du déplacement. Selon la technique du "demi-pas de patineur", le skieur prend appui, en glissant, plusieurs fois de suite sur le même ski placé en oblique par rapport à la direction du déplacement, alors que l'autre ski glisse dans la trace. Dans les deux techniques, c'est grâce à l'arête inférieure intérieure du ski propulseur que le skieur trouve son appui.

    [0004] Pour faciliter cette technique, les fabricants ont été amenés à apporter diverses modifications à leurs skis, à savoir notamment :

    - augmentation de la rigidité du ski dans la zone de patin,

    - modification de la cambrure du ski car tout fart ou autre moyen de retenue devient inutile, la retenue étant faite par l'appui transversal réalisé par l'un des skis (celui impulseur),

    - diminution de la longueur du ski pour favoriser sa maniabilité,

    - et raccourcissement de la spatule du ski, pour alléger le ski et faciliter son retour.



    [0005] Malgré ces modifications, les skis habituels à bords parallèles ne permettent toutefois qu'imparfaitement la pratique de cette technique du "pas de patineur", car à chaque appui latéral transversal sur la neige, le ski ripe plus ou moins par sa zone comprise entre la spatule et le patin, notamment si la neige est dure et gelée, et ce ripage est d'autant plus accentué que la vitesse est plus rapide et que la piste est plus lisse. Les conséquences de ces défauts ou de ces insuffisances d'appui transversal du ski impulseur sont importantes : si le ski impulseur.se dérobe, l'effet propulseur diminue et la vitesse ralentit ; et dans les cas extrêmes, un défaut total d'appui se traduit par une chute si le pas de patineur est pratiqué à vitesse élevée.

    [0006] Divers moyens ont bien été proposés pour remédier à ces défauts d'appui, à savoir notamment :

    - mise en place d'une carre interne apparente sur au moins une partie de la longueur du ski,

    - interposition d'une plaque métallique entre la semelle et le chant intérieur du ski pour rigidifier le ski et servir d'arête d'attaque,

    - aménagement de plusieurs rainures longitudinales dans la semelle, à proximité de l'arête intérieure du ski,

    - augmentation de la rigidité du ski en torsion.



    [0007] Il a enfin été proposé d'adopter des lignes de cote classiques, à savoir par exemple 46 millimètres en spatule, 44 en patin et 45 en talon, ou même des lignes de cote inversées, à savoir par exemple 44 millimètres en spatule, 46 en patin et 42 en talon.

    [0008] Aucun de ces moyens ne permet toutefois de résoudre le problème posé, qui est de procurer un ski permettant la pratique efficace du pas du patineur, tout en ayant un excellent comportement en tenue de cap et en aptitude aux changements de direction.

    [0009] L'invention a pour objet un ski de fond qui répond à ces impératifs. Un tel ski est équipé d'un talon qui s'élargit progressivement et de manière curviligne à partir de l'extrémité arrière du ski, ainsi que d'une spatule dont la largeur est décroissante de manière curviligne pour se terminer en pointe ou en arrondi plus ou moins prononcé. Entre ce talon et cette spatule sont définies deux zones longitudinales, successives et adjacentes :

    - une première zone qui fait suite au talon et qui est de largeur constante,

    - une deuxième zone qui prend naissance en arrière de la zone de pliure métatarso-phalangienne du pied du skieur chaussant ce ski, et qui s'élargit progressivement et de manière curviligne jusqu'à la spatule.



    [0010] De toute façon, l'invention sera bien comprise, et ses avantages et autres caractéristiques ressortiront, au cours de la description suivante d'un exemple non limitatif de réalisation, en référence au dessin schématique annexé dans lequel :

    Figure 1 est une vue en plan par dessus d'un ski de fond habituel à bords parallèles, une échelle supérieure à l'échelle double ayant été adoptée pour la largeur du ski par rapport à l'échelle choisie pour sa longueur ;

    Figure 2 est une vue en plan par dessus réalisée dans les mêmes conditions que la figure 1, mais montrant le ski de fond faisant l'objet de l'invention.



    [0011] Considérant le ski habituel représenté à la figure 1, 1, 2 et 3 désignent respectivement sa spatule, son talon et sa zone de patin. Il est à observer que les deux bords de ce ski sont rectilignes et rigoureusement parallèles depuis sa spatule 1 jusqu'à son talon 2. Le talon 2 s'élargit progressivement et de manière curviligne entre la ligne transversale A située au niveau de l'extrémité arrière du ski et une ligne transversale B définissant l'extrémité antérieure du talon. La spatule 1, quant à elle, est de largeur décroissante de manière curviligne à partir de la ligne transversale D, pour se terminer, au niveau de E, en pointe ou en arrondi plus ou moins prononcé.

    [0012] Dans le cas du ski de fond conforme à l'invention, le talon 2 et la spatule 1, qui sont semblables au talon et à la spatule du ski habituel de la figure 1, sont raccordés l'un à l'autre par deux zones successives et adjacentes :

    - une première zone 4 qui s'étend entre la transversale B et une autre ligne transversale C située en arrière de la zone 5 de pliure métatarso-phalangienne du pied 6 du skieur chaussant ce ski ; cette zone 4 est de largeur constante de sorte que, dans cette zone, les bords 7,8 du ski sont parallèles,

    - une deuxième zone 9, qui s'étend entre la ligne transversale C ci-dessus définie et la transversale D définissant le début de la spatule ; dans cette zone, le ski s'élargit progressivement et de manière curviligne depuis la transversale C et jusqu'à la spatule : les bords 10,11 du ski s'écartent progressivement l'un de l'autre de manière curviligne pour se raccorder progressivement à la spatule selon une courbe aux lignes douces et harmonieuses.



    [0013] Il est à remarquer que par le mot "spatule", il faut entendre non pas seulement la partie avant recourbée vers le haut, mais aussi la zone sensiblement plane qui la prolonge et la relie au corps du ski. Il est en effet possible que la partie de plus grande largeur soit pratiquement limitée à la ligne de raccordement entre la partie relevée et la partie plane de la spatule ; c'est le cas représenté à la figure 2. Il est toutefois aussi possible que cette partie de plus grande largeur s'étende sur une certaine longueur (quelques centimètres) avant dégression progressive et continue vers la zone de patin 3.

    [0014] Préférentiellement, un ski tel que celui de la figure 2 présente les caractéristiques dimensionnelles (cotes et longueurs) suivantes :

    - largeur a de l'extrémité arrière du talon (au niveau de A) : comprise entre environ 15 et 25 millimètres ;

    - largeur b de la zone 4 : comprise entre environ 43 et 46 millimètres ;

    - largeur d du ski au point de jonction douce (au niveau de D) entre la zone 9 et la spatule 1 : comprise entre environ 45 et 50 millimètres ;

    - distance développée e entre A et B : environ de 100 à 200 millimètres ;

    - distance développée f entre A et C : environ de 500 à 700 millimètres ;

    - distance développée g entre D et E : environ de 100 à 250 millimètres ;

    - distance 1 entre C et D : déterminée par la longueur du ski.



    [0015] A titre d'exemple, le ski représenté à la figure 2 présente les cotes suivantes pour un ski de longueur développée de deux mètres, ce qui correspond à 1,92 mètres sous la toise :

    a = 21 millimètres

    b = 43 millimètres

    d = 48 millimètres

    e = 150 millimètres

    f = 550 millimètres

    1 = 1170 millimètres

    g = 280 millimètres



    [0016] L'agencement conforme à l'invention permet d'obtenir un ski qui, tout en présentant un excellent comportement quant à son déplacement dans la neige, convient particulièrement à la pratique de la technique du pas de patineur et de ses variantes, notamment par exemple du demi-pas de patineur. La partie arrière de ce ski présente des bords parallèles qui facilitent la pratique du pas de patineur, tandis que sa partie avant, plus large que la partie arrière, facilite la tenue en trajectoire du ski au moment de l'impulsion lors de la pratique du demi-pas de patineur : le ski utilisé pour déclencher la phase d'impulsion prend positivement appui dans la neige sans riper. Ainsi est facilité le déplacement du skieur, quelles que soient les conditions de la neige et quelle que soit la vitesse du skieur.

    [0017] Parallèllement à cet avantage décisif pour la pratique du pas du patineur, la largeur plus importante de la spatule 1 apporte d'autres avantages. C'est ainsi qu'est améliorée la stabilité du skieur et que sont facilités les changements de direction.


    Revendications

    1 - Ski de fond, équipé d'un talon (2) qui s'élargit progressivement et de manière curviligne à partir de- l'extrémité arrière du ski, ainsi que d'une spatule (1) dont la largeur est décroissante de manière curviligne pour se terminer en pointe ou en arrondi plus ou moins prononcé, caractérisé en ce que le talon (2) et la spatule (1) sont séparés par deux zones longitudinales, successives et adjacentes :

    - une première zone (4) qui fait suite au talon (2) et qui est de largeur constante,

    - une deuxième zone (9) qui prend naissance en arrière de la zone de pliure métatarso-phalangienne (5) du pied (6) du skieur chaussant ce ski, et qui s'élargit progressivement et de manière curviligne jusqu'à la spatule.


     
    2 - Ski de fond selon la revendication 1, caractérisé par les cotes suivantes :

    - largeur (a) de l'extrémité arrière du talon (2) : comprise entre environ 15 et 25 millimètres ;

    - largeur (b) de la première zone (4) : comprise entre environ 43 et 46 millimètres ;

    - largeur (d) du ski à la jonction (D) entre la deuxième zone (9) et la spatule (1) : comprise entre environ 45 et 50 millimètres.


     
    3 - Ski de fond selon la revendication 2, caractérisé par les longueurs suivantes :

    - longueur développée (e) du talon (2) : comprise entre environ 100 et 200 millimètres ;

    - longueur développée (f) de l'ensemble du talon (2) et de la première zone (4) : comprise entre environ 500 et 700 millimètres ;

    - longueur développée de la spatule (1) : comprise entre environ 100 et 250 millimètres ;

    - longueur développée de la deuxième zone (9) : déterminée par la longueur du ski.


     
    4 - Ski de fond selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la zone large de la spatule est située au seul niveau de raccordement entre la spatule proprement dite (1) et la zone avant du corps du ski.
     
    5 - Ski de fond selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la zone large de la spatule (1) s'étend sur quelques centimètres en direction de la zone de patin (3) avant de décroître progressivement jusqu'à celle-ci.
     




    Dessins







    Rapport de recherche