[0001] L'invention concerne les dispositifs de chauffage électrique par résistance du type
comprenant un élément chauffant allongé en graphite, sensiblement cylindrique, entouré
par une gaine en matériau réfractaire délimitant autour de l'élément chauffant une
chambre étanche de rétention du monoxyde de carbone formé lors de la première montée
en température.
[0002] Elle trouve une application particulièrement importante, bien que non exclusive,
dans le domaine des dispositifs de chauffage électrique permettant d'atteindre dans
les fours où règne une atmosphère corrosive ou oxydante des températures aussi élevées
que celles que permet d'atteindre l'emploi de combustible fossile.
[0003] On connaît déjà des dispositifs de chauffage électrique du type ci-dessus défini.
En particulier dans la demande de brevet français FR-A-84 02 358, le demandeur décrit
un dispositif comportant un élément chauffant en graphite protégé contre l'oxydation
par une atmosphère contenant du monoxyde de carbone formé à partir de l'élément chauffant
lors de la première mise en oeuvre du dispositif et entouré par une gaine tubulaire
en céramique réfractaire résistant à la corrosion. Cette solution permet de résoudre
de nombreux problèmes.
[0004] Cependant, l'utilisation d'une gaine en céramique dont la conductibilité thermique
est faible limite la puissance surfacique dissipable.
[0005] L'invention vise à fournir un dispositif de chauffage électrique répondant mieux
que ceux antérieurement connus aux exigences de la pratique, notamment en ce qu'il
permet d'obtenir une forme de gaine particulièrement propice à la diffusion de la
chaleur rayonnante venant de l'élément chauffant en graphite, ce qui était impossible
avec les gaines céramique dont la forme était limitée au cylindre de révolution ou
à l'ovale. Des puissances surfaciques dissipées très importantes peuvent être ainsi
atteintes et ce sans limitation de la taille du milieu chauffé par un tel dispositif.
Le coût de revient d'un tel dispositif est par ailleurs plus faible, et la résistance
aux chocs thermiques est grandement améliorée.
[0006] Dans ce but, l'invention propose notamment un dispositif de chauffage électrique
du type ci-dessus défini, caractérisé en ce que la gaine est en tôle d'alliage métallique
réfractaire résistant à la corrosion du milieu ou recouverte d'une couche métallique
externe de protection d'épaisseur sensiblement constante et en ce que ladite gaine
présente des ondulations régulières agencées de telle sorte que la surface interne
de la gaine voit directement l'élément chauffant et que la surface d'échange du dispositif
avec le milieu soit augmentée.
[0007] Un mode de réalisation avantageux du dispositif présente une gaine dont la surface
est décrite par une génératrice sensiblement parallèle à l'axe longitudinal du dispositif.
[0008] Un autre dispositif avantageux présente une gaine dont la surface est engendrée par
une génératrice décrivant une hélice ayant pour axe l'axe longitudinal du dispositif.
[0009] Dans un mode avantageux de réalisation, le rapport entre la circonférence développée
de la gaine et la circonférence du cercle passant par les sommets des ondulations
les plus rapprochées de l'axe du dispositif est compris entre 1,5 et 5.
[0010] L'invention propose également un dispositif pour lequel l'alliage métallique réfractaire
est un acier inoxydable recouvert d'un dépôt de chrome aluminium.
[0011] Dans un autre mode avantageux de réalisation, la couche externe de protection est
une fine pellicule d'alumine. La protection déposée peut l'être par bain, par torche
au plasma ou par tout moyen adéquat.
[0012] La couche externe de protection peut contenir un catalyseur pour une réaction ayant
lieu dans le milieu dans lequel le dispositif de chauffage est placé.
[0013] Un autre mode de réalisation utilise un alliage fer-chrome-aluminium comme alliage
réfractaire pour la gaine métallique du dispositif de chauffage électrique.
[0014] Da façon générale, ce dispositif est utilisable dans tout procédé de chauffage de
fluide. Mais il est plus particulièrement intéressant lorsqu'il est utilisé dans des
réacteurs ou fours à lit fluidisé. En effet, avec les dispositifs électriques décrits
par l'invention, et ce sans limitation de la taille du réacteur qui peut donc avoir
des puissances installées de plusieurs dizaines de MW, il est possible de fournir
500 kw par m3 de phase dense dans un milieu fluidisé à 900°C, ou davantage si la
température du milieu est inférieure. Les produits en poudre dont le diamètre des
particules est supérieur à environ 60 µm sont pour la plupart fluidisables, bien
que d'autres critères peuvent limiter les utilisations possibles du procédé.
[0015] Ses applications sont néanmoins nombreuses et diversifiées. Parmi celles-ci on peut
citer : décarbonatation, calcination, pyrolyse, élimination de solvant, catalyse
chimique, réaction chimique ayant lieu à moins de 900°, etc... Dans un mode avantageux
de réalisation, le dispositif ci-dessus décrit est utilisé dans un réacteur de décarbonatation
à lit fluidisé.
[0016] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit d'un mode
particulier de réalisation, donné à titre d'exemple non limitatif. La description
se réfère aux dessins qui l'accompagnent dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en élévation d'un dispositif de chauffage selon l'invention
qui comporte des parties en coupe,
- la figure 2 est une vue en coupe transversale suivant II-II de la figure 1,
- la figure 3 est une vue en coupe transversale suivant III-III de la figure 1.
- la figure 4 est une vue de dessus du dispositif montrant une gaine présentant des
ondulations ou plis de formes différentes.
[0017] La figure 1 représente un dispositif de chauffage électrique selon l'invention. Il
est constitué d'un élément chauffant allongé 1 en graphite de forme générale sensiblement
cylindrique. De façon plus précise, il présente une forme hélicoïdale double dans
la partie chauffante, et est muni de deux parties pleines 2 à une de ses extémités
pour pouvoir y raccorder les connexions électriques. Une partie pleine est réservée
pour l'entrée du courant et l'autre pour la sortie. Cette double hélice pemet d'allonger
le chemin électrique, donc d'augmenter la résistance. De plus, en jouant sur les divers
paramètres de l'hélice (pas, longueur et épaisseur de la partie en hélice , diamètre
moyen) on peut adapter la résistance aux besoins ou aux contraintes imposées, comme
par exemple l'encombrement ou la tension maximale admissible. Cet élément en graphite
est entouré par une gaine 3 délimitant autour de l'élément chauffant 1 une chambre
étanche 4 de rétention du monoxyde de carbone formé. La gaine est en tôle d'alliage
métallique réfractaire résistant à la corrosion du milieu dans lequel elle est placée
et peut être recouverte d'une couche externe de protection 5 d'épaisseur sensiblement
constante. Elle présente des ondulations régulières comme apparaîssant sur les figures
2 et 3. Ces ondulations sont disposées de telle façon que la surface interne 6 de
la gaine "voit" directement l'élément chauffant 1 et que la surface d'échange 7 du
dispositif avec le milieu soit importante. Le rapport entre la circonférence développée
de la gaine et la circonférence du cercle (figurée en traits mixtes sur la figure
2) passant par le sommet des ondulations les plus rapprochées de l'axe du dispositif
est compris entre 1,5 et 5. Dans le mode de réalisation représenté sur les figures,
il est de l'ordre de 4.
[0018] Les connexions électriques de l'élément chauffant en graphite avec la source de
courant sont au nombre de 4 (deux par partie pleine 2). Elles sont constituées chacune
par une barre 8 en acier, filetée à ses deux extrémités et permettent de soutenir
et de mettre en place l'élément en graphite 1 axialement et radialement et de laisser
passer le courant des bornes 9 vers les parties pleines 2 de l'élément chauffant 1.
Ces barres 8 jouent également un rôle dans l'isolation thermique de la platine 10
par rapport à l'élément chauffant 1. Le fait de prévoir quatre bornes assure une meilleure
rigidité de l'ensemble.
[0019] La platine 10, pièce composite à base d'amiante, permet le supportage de l'élément
chauffant, l'obturation du dispositif et l'isolation électrique entre les bornes.
En refermant le dispositif de façon étanche, la plaque 10 permet la rétention du monoxyde
de carbone formé dans la chambre de rétention 4. Un tube 11 et trois rondelles 12,
le tout devant tenir à des températures de l'ordre de 1400°C et être en matériau
isolant électrique à cette température, permettent de maintenir les deux parties pleines
2 de l'élément chauffant 1 à la distance nominale et de centrer lesdites parties pleines
dans la gaine 3. Une pièce 13 devant également tenir à fortes températures et être
isolant électrique soutient l'élément chauffant en graphite et maintient ce dernier
radialement. Un support de centrage 14 dans lequel vient s'emboîter la pièce 13 est
immobilisé en rotation et supporté par le fond de l'enveloppe 3.
[0020] Les barres 8 sont placées dans des tubes entretoises 15, permettant de mettre en
place les tubes 8, et de répartir l'effort de serrage sur l'élément chauffant en graphite
1 et la platine 10. Des rondelles d'appui 18 munies de joints ont également un rôle
de répartition de l'effort de serrage sur la platine 10 et un rôle d'étancheité. Ces
rondelles d'appui devant conserver leurs propriétés jusqu'à des températures de l'ordre
de 250°C sont avantageusement constituées en graphite expansé ou en composé amiante.
Un joint d'étancheité 19 assure l'étancheité entre le tube et la platine. Il est
du type métalloplastique ou en graphite expansé pour conserver ses propriétés jusqu'à
des températures de l'ordre de 400°C. La fixation de la platine 10 sur la gaine 3
se fait par l'intermédiaire de vis 20.
[0021] Une soupape 21 reliée à la chambre 4 permet d'y maintenir une pression voisine de
la pression atmosphérique lors du fonctionnement du dispositif. Durant celui-ci,
les joints 18 en graphite expansé restent soumis à une température acceptable, la
longueur de la tige 8 étant choisie pour que cette température reste de l'ordre de
250°C. Lors du refroidissement, le gaz contenu dans la chambre 4 se contracte mais
l'air ne peut pas pénétrer. La gaine se retrouve en dépression mais sa résistance
mécanique à froid est toujours suffisante pour supporter la pression atmosphérique
extérieure.
[0022] Un dispositif de chauffage du type ci-dessus décrit peut avantageusement être utilisé
dans un réacteur à lit fluidisé pour un procédé de décarbonatation. Dans ce cas la
gaine 3 pourrait être réalisée en alliage fer-chrome-aluminium type LANTHAL AF ou
en acier réfractaire protégé par un dépôt chrome-alumine.
[0023] L'invention ne se limite nullement aux modes de réalisation qui ont été décrits.
Elle en couvre toutes les variantes et notamment :
- le cas où les ondulations régulières ne présentent pas la forme arrondie, plus particulièrement
décrite, mais ont des côtés présentant des angles aigus, comme sur la figure 4.
- le cas où ces ondulations régulières sont séparées par des portions ne présentant
aucune ondulation,
- celles où sont rajoutés sur la gaine ondulée des plots ou des ailettes permettant
d'en augmenter encore l'échange thermique avec le milieu ambiant,
- celles où le dispositif est destiné à être utilisé dans des réacteurs à lit fluidisé
dans le cadre de procédé autre que celui de décarbonatation,
- celles où les dispositifs selon l'invention sont destinées à être utilisées pour
réaliser des opérations de sèchage, d'incinération de boues et résidus, de traitements
thermiques.
- Celles où les gaines de dispositifs selon l'invention sont obtenues par pliage de
tôle, et refermées ensuite sur elles-mêmes par soudure.
1. Dispositif de chauffage électrique d'un milieu comprenant un élément chauffant
(1) allongé en graphite sensible cylindrique entourré par une gaine (3) en matériau
réfractaire délimitant autour de l'élément chauffant une chambre étanche (4) de rétention
du monoxyde de carbone formé, caractérisé en ce que la gaine (3) est en tôle d'alliage
métallique réfractaire résistant à la corrosion du milieu ou recouverte d'une couche
(5) métallique externe de protection d'épaisseur sensiblement constante et en ce que
ladite gaine présente des ondulations régulières agencées de telle sorte que la surface
interne de la gaine voit directement l'élément chauffant (1) et que la surface d'échange
(7) du dispositif avec le milieu soit augmentée.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la génératrice de la
surface décrite par les ondulations est sensiblement parallèle à l'axe longitudinal
du dispositif.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la génératrice de la
surface décrite par les ondulations présentées par la gaine est une hélice ayant pour
l'axe longitudinal du dispositif.
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le rapport entre la circonférence développée de la gaine et la circonférence
du cercle passant par les sommets des ondulations les plus rapprochés de l'axe du
dispositif est compris entre 1,5 et 5.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que l'alliage métallique réfractaire est un acier inox et en ce qu'il est recouvert
d'un dépôt de chrome aluminium.
6. Dispositif selon les revendication 1 à 4, caractérisé en ce que la couche externe
de protection est une fine pellicule d'alumine.
7. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la couche
externe de protection contient un catalyseur pour une réaction ayant lieu dans le
milieu dans lequel le dispositif de chauffage est placé.
8. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'alliage
réfractaire est un alliage fer-chrome-aluminium.
9. Application du dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 8 à un
réacteur de décarbonatation à lit fluidisé.