[0001] La présente invention est relative aux cylindres broyeurs mis en oeuvre lors de l'opération
de teillage des matériaux ligno-cellulosiques, notamment du lin. Elle consiste en
un perfectionnement des cylindres existants, permettant l'interchangeabilité des dentures
de ces cylindres.
[0002] L'opération de teillage des matériaux ligno-cellulosiques, tels que le lin ou le
chanvre, consiste à extraire des tiges desdits matériaux les fibres textiles par élimination
des sous-produits et en particulier la paille, dénommée anas. Cette élimination est
réalisée à l'aide de deux sortes de traitements mécaniques, à savoir le broyage et
le teillage proprement dit. Le broyage se fait par écrasement des tiges et le teillage
par battage des tiges écrasées. Pour l'opération de broyage, les tiges sont maintenues
à l'une de leurs extrémités entre deux courroies de transport et passent, sous forme
d'une nappe, entre des paires de cylindres cannelés, la direction générale des pailles
étant perpendiculaire à l'axe de rotation des cylindres cannelés. Pour que le bois
se subdivise sous l'action des cylindres, une pression importante est communiquée
entre les deux cylindres constituant une paire soit par des ressorts soit par des
vérins. Quelle que soit la dureté du matériau utilisé pour la fabrication des cylindres,
on constate rapidement lors de l'utilisation une usure des dents des cylindres cannelés,
aux endroits de passage préférentiel des tiges. Cette usure, qui affecte toutes les
dents sur une partie de la largeur du cylindre, est préjudiciable à l'homogénéité
de l'opération de broyage puisqu'elle modifie les conditions d'écrasement des tiges.
Pour pallier les inconvénients d'une telle usure, on utilise une série importante
de paires de cylindres cannelés, et on ne remplace une paire usée que lorsque l'usure
est trop importante , cet emploi d'une batterie de cylindres permet de réduire globalement
l'incidence de l'usure. On peut également, lorsque l'usure n'affecte qu'une partie
extrême du cylindre, le retourner afin que le passage des tiges se fasse sur l'autre
partie non usée.
[0003] Ainsi ce phénomène d'usure des dents des cylindres cannelés a conduit d'une part
à la fabrication de cylindre cannelé dans des matériaux de plus en plus dur set donc
coûteux , et d'autre part à un accroissement du nombre de paires de cylindres, et
donc un surcroît d'investissement. De plus le changement de cylindres nécessite un
démontage long et donc l'immobilisation du matériel de production.
[0004] Or on a trouvé, et c'est ce qui fait l'objet de l'invention, un perfectionnement
aux cylindres cannelés de broyage qui remédie aux inconvénients constatés. Ce perfectionnement
permet l'interchangeabilité des dentures des cylindres tout en n'altérant pas l'action
de ces dentures lors des sollicitations provoquées par le broyage. Le cylindre cannelé
selon l'invention est constitué de trois éléments distincts:
a. le corps du cylindre qui est un bloc cylindrique comportant des rainures transversales,
de mêmes dimensions, régulièrement espacées sur toute sa périphérie
b. des plaques, jouant le rôle de dent, ayant la forme de parallélépipède rectangle,
dont la longueur est approximativement égale à celle du corps du cylindre, dont la
largeur est telle que chaque plaque peut être placée selon sa largeur au fond d'une
rainure transversale, et dont la hauteur est supérieure à la profondeur d'une telle
rainure
c. des barres de maintien assorties de moyens de fixation, la longueur de chaque barre
étant approximativement égale à celle du corps du cylindre et chaque barre étant
conformée de telle sorte que, au moins une plaque étant placée, selon sa largeur,
dans une rainure transversale, ladite barre puisse s'encastrer dans la même rainure
en s'appuyant sur la plaque ; lesdits trois éléments sont dimensionnés et positionnés
de telle manière que chaque plaque, étant placée au fond d'une rainure transversale
radialement par rapport à l'axe de rotation du cylindre, prend appui d'un côté sur
l'un des flancs de ladite rainure et de l'autre sur l'un des flancs de la barre de
maintien, lesdits flancs étant parallèles à l'axe radian correspondant à la plaque,
moyennant quoi, les plaques jouant le rôle de dents sont bloquées dans les rainures
à l'aide des barres de maintien, une fois que celles-ci ont été fixées sur le corps
du cylindre à l'aide des moyens de fixation, et peuvent être facilement démontées
en enlevant les moyens de fixation.
[0005] On connaissait déjà par le brevet français No. 2.449.144 un système permettant d'améliorer
l'interchangeabilité de certains éléments d'un peigne circulaire pour peigneuse pour
le coton ou la laine. Ce système comprend un corps dans lequel sont pratiquées des
rainures , des plaques que l'on place dans les rainures et des clavettes de maintien,
mais ces différents moyens ont une structure particulière qui est fonction de l'application
visée, à savoir le peignage à l'aide des plaques à aiguilles montées sur le corps
semi-cylindrique. Cette structure et le résultat obtenu diffèrent de ceux de l'invention.
En particulier on comprendra aisément qu'il n'est pas envisagé sur un peigne circulaire
de retourner la plaque à aiguilles en cas d'usure de celle-ci, alors que c'est un
des avantages de l'invention que de pouvoir retourner et réutiliser une plaque usée
jouant le rôle de dent du cylindre de broyage.
[0006] Avantageusement le cylindre cannelé comporte deux plaques par rainure, la barre
de maintien correspondante étant placée entre les deux plaques et chaque plaque prenant
appui sur l'un des flancs de la rainure ; de plus dans ce cas, l'espacement entre
deux rainures est égal à la largeur de la barre de maintien de telle sorte que tous
les écartements entre deux plaques adjacentes soient égaux.
[0007] Le cylindre cannelé comporte entre dix et seize plaques, les deux chiffres extrêmes
étant inclus, et préférentiellement douze plaques.
[0008] Pour un corps de cylindre de diamètre extérieur de l'ordre de 120 millimètres, la
partie de la plaque dépassant du corps du cylindre a une hauteur de l'ordre de 30
millimètres.
[0009] L'invention sera mieux comprise en se référant à la description qui va suivre d'un
mode préféré de réalisation, ainsi qu'au dessin en annexe dont la figure unique est
une représentation schématique en coupe d'une portion du cylindre cannelé selon l'invention.
[0010] Le cylindre cannelé 1 est constitué du bloc central cylindrique, représentant le
corps 2 du cylindre, des dents individuelles 3 en forme de parallélépipède rectangle
et des plaques de maintien 4 fixées par des vis sur le corps 2. La périphérie du corps
2 est creusée de rainures 5 transversales , sur les flancs 6 et 7 desquelles prennent
appui les faces latérales des dents 3.Les flancs 7 et 6 sont respectivement parallèles
aux axes radians correspondent aux dents 3 et 3ʹ. La plaque 4 est encastrée entre
les deux dents 3 et 3ʹ. Chaque flanc de la plaque 4 est parallèle à l'axe radian
correspondant à la dent (3,3ʹ) sur laquelle il prend appui. La fixation de la plaque
4 sur le corps 2 à l'aide de la vis 8 permet de bloquer les dents 3 et 3ʹ contre les
flancs 6 et 7 de la rainure 5.
[0011] Dans l'exemple illustré par la figure annexée, le corps 2 du cylindre a un diamètre
de 122 millimètres ; il y a six rainures trans versales de profondeur 16 millimètres
et douze dents dont la largeur L est égale à 10 millimètres , et la hauteur est égale
à 45 millimètres. L'écartement angulaire entre les axes radians correspondant à deux
dents adjacentes est de 30 degrés.
[0012] Le broyage des tiges de lin est réalisé à l'aide d'au moins une paire de cylindres
cannelés, conformément à l'invention, d'axes de rotation parallèles. Le cylindre supérieur
9 est positionné par rapport au cylindre inférieur 1 de telle sorte qu'une dent 10
de ce cylindre supérieur 9 soit centrée dans l'entre-dent délimité par les dents
3 et 3ʹ. Ainsi les tiges de lin passant entre les cylindres 1 et 9 sont contraintes
d'épouser le parcours sinnueux entre les dents 3, 10 et 3ʹ, et, sous la pression exercée
entre les deux cylindres conjuguée à ce parcours sinueux, le bois et l'écorce des
tiges sont écrasés et se subdivisent.
[0013] Lorsque l'usure des dents apparaît, il est facile, grâce à l'invention, de changer
tout ou partie des dents usées, en retirant la ou les plaques de maintien 4 après
avoir enlevé les vis 8, et en remplaçant les dents 3 et 3ʹ usées par d'autres dents
non usées. Il est même possible dans un premier temps de réutiliser les dents usées
en les retournant de telle sorte que la partie usée soit tournée vers le corps 2 du
cylindre. Ainsi, grâce à l'invention,il n'est plus nécessaire de remplacer l'intégralité
du cylindre, ni de démonter la totalité du cylindre ; de plus, seules les dents doivent
être dans un matériau résistant au frottement. Le système de blocage des dents, par
rainure transversale et plaque de maintien présente une efficacité telle que le comportement
du cylindre cannelé en trois éléments selon l'invention est , lors du broyage, conforme
à celui du cylindre cannelé monobloc.
[0014] L'exemple décrit ci-dessus n'est pas limitatif de l'invention, notamment en ce qui
concerne le nombre de dents. En particulier, on peut, si nécessaire, ne placer qu'une
seule dent 3 par rainure 5 : dans ce cas, la plaque de maintien 4 prendra elle-même
appui sur le flanc 6 de la rainure 5.
1. Cylindre cannelé (1) pour broyage caractérisé en ce qu'il est constitué de trois
éléments distincts:
a. le corps (2) du cylindre (1) qui est un bloc cylindrique comportant des rainures
(5) transversales, de mêmes dimensions, régulièrement espacées sur toute sa périphérie
b. des plaques (3), jouant le rôle de dent, ayant la forme de parallélépipède rectangle,
dont la longueur est approximativement égale à celle du corps du cylindre, dont la
largeur (L) est telle que chaque plaque (3) peut être placée selon sa largeur au fond
d'une rainure (5) transversale, et dont la hauteur est supérieure à la profondeur
d'une telle rainure
c. des barres (4) de maintien assorties de moyens de fixation (8), la longueur de
chaque barre étant approximativement égale à celle du corps du cylindre et chaque
barre (4) étant conformée de telle sorte que, au moins une plaque (3) étant placée,
selon sa largeur, dans une rainure (5) transversale, ladite barre (4) puisse s'encastrer
dans la même rainure (5) en s'appuyant sur la plaque et en ce que lesdits éléments
sont dimensionnés et positionnés de telle manière que chaque plaque (3), étant placée
au fond d'une rainure (5) transversale radialement par rapport à l'axe de rotation
du cylindre, prend appui d'un côté sur l'un des flancs (6) de ladite rainure (5) et
de l'autre sur l'un des flancs de la barre (4) de maintien, lesdits flancs étant parallèles
à l'axe radian correspondant à la plaque.
2. Cylindre selon la revendication 1 caractérisé en ce qu'il comporte deux plaques
(3 et 3ʹ) par rainure (5), la barre (4) de maintien correspondante étant placée entre
les deux plaques (3 et 3ʹ) et chaque plaque (3, 3ʹ) prenant appui d'un côté sur l'un
des flancs (7, 6) de la rainure (5) et de l'autre sur l'un des flancs de la barre
(4) de maintien, et en ce que l'espacement entre les rainures (5) est tel que tous
les écartements entre deux plaques (3) adjacentes sont égaux.
3. Cylindre selon l'une des revendications 1 et 2 caractérisé en ce qu'il comporte
entre dix et seize plaques.
4. Cylindre selon la revendication 3 caractérisé en ce qu'il comporte 12 plaques (3),
régulièrement espacées sur la périphérie du cylindre, en ce que chaque plaque (3)
dépasse du corps du cylindre d'environ 30 millimètres, et en ce que le corps (2) du
cylindre a un diamètre exté rieur de l'ordre de 120 millimètres.
5. Utilisation d'une paire de cylindres selon l'une des revendications précédentes
pour le broyage des tiges de lin.