[0001] La présente invention se rapporte à un tissu métallique spécialement adapté à la
fabrication de vêtements de protection du type "cotte de mailles".
[0002] Il est bien connu que certaines professions telles que par exemple la boucherie en
gros ou en détail exposent la main d'oeuvre à des risques de coupures pouvant avoir
des conséquences extrêmement graves sinon dramatiques, et les bouchers déplorent,
chaque année, au sein de leur corporation, un nombre non négligeable d'accidents entraînant
une incapacité de travail définitive voire le décès de leurs victimes. Pour diminuer
ce risque à caractère avant tout professionnel, de nombreux responsables de boucheries
industrielles ou artisanales exigent de leur personnel le port permanent de vêtements
de protection (gants et tabliers). Les bouchers eux-mêmes sentent de plus en plus
l'intérêt d'une telle protection, et, un nombre croissant d'entre-eux n'envisagerait
plus d'entreprendre son travail sans revêtir auparavant un vêtement protecteur.
[0003] Il existe actuellement dans le commerce plusieurs types de tabliers de protection
qui sont réalisés en un tissu métallique du type dit "cotte de mailles". Parmi ces
tissu, ceux qui ont donné le maximum de satisfaction sont constitués par des plaquettes
métalliques rectangulaires à petits côtés arrondis, assemblées au moyen d'anneaux
de jonction métalliques soudés passant dans des perforations de jonction prévues à
cet effet au niveau des coins de la plaquette ; ces plaquettes sont alignées côte
à côte sur plusieurs rangées parallèles et sont partiellement superposées toujours
dans le même sens et, chaque anneau de jonction assure l'assemblage de quatre plaquettes
différentes au niveau des coins voisins de celles-ci.
[0004] Un tel tissu présente l'avantage d'être léger et souple et donc particulièrement
confortable pour son utilisateur ; il n'élimine cependant pas totalement les risques
de coupure, vu que la pointe d'un couteau qui est parfois très fine peut venir s'insérer
dans l'espace demeurant libre entre deux plaquettes.
[0005] La présente invention a pour objet de remédier à cet inconvénient en proposant un
tissu métallique nouveau possédant les mêmes qualités de robustesse, de légèreté et
de souplesse que le tissu susmentionné, mais réduisant les espaces libres susceptibles
de permettre l'insertion de la pointe d'un couteau.
[0006] A cet effet, l'invention se rapporte à un tissu du type ci-dessus caractérisé en
ce que chaque plaquette comporte au moins quatre perforations de liaison similaires
aux perforations de jonction et réparties entre celles-ci de manière à définir, sur
chaque plaquette, deux rangées de perforations similaires disposées chacune parallèlement
à un grand côté de la plaquette, deux perforations de liaison voisines situées sur
une même rangée d'une plaquette étant, à chaque fois, reliées à deux perforations
de liaison voisines situées sur une même rangée de la plaquette directement contiguë
au moyen d'un anneau de liaison similaire aux anneaux de jonction et passant dans
ces quatre perforations.
[0007] Les plaquettes constituant le tissu selon l'invention sont plus longues que celles
correspondant à l'art antérieur susmentionné de manière à permettre le perçage des
perforations de liaison ; celles-ci peuvent, bien entendu, être en un nombre multiple
de quatre quelconque, mais on ne prévoit, le plus souvent, que quatre perforations
de liaison pour que les dimensions des plaquettes soient compatibles avec l'obtention
d'un tissu ayant une souplesse satisfaisante.
[0008] Selon une autre caractéristique de l'invention, les anneaux de jonction relient des
plaquettes voisines par leur petit côté et passent dans des perforations superposées
de plaquettes voisines par leurs grands côtés.
[0009] Par suite de cette configuration, les anneaux de jonction et les anneaux de liaison
sont tous disposés dans le même sens, ce qui permet d'obtenir un tissu ayant une souplesse
optimale.
[0010] Pour pouvoir constituer de la manière susmentionnée un tissu du type "cotte de mailles",
il est bien entendu nécessaire que dans chaque rang, les plaquettes voisines se chevauchent
sans être superposées ; ceci signifie que si l'on considère le tissu disposé de manière
telle que les grands côtés des plaquettes soient alignés approximativement horizontalement,
dans chaque rang vertical, la rangée inférieure d'une plaquette coopère avec la rangée
supérieure de la plaquette située immédiatement en-dessous ou au-dessus et ainsi de
suite, ce qui correspond à un chevauchement relativement important ; au contraire,
dans chaque rang horizontal, le chevauchement des petits côtés des plaquettes est
très faible vu que ceux-ci sont simplement assemblés au moyen des anneaux de jonction.
[0011] Compte tenu de la configuration susmentionnée, les plaquettes ont, chacune par rapport
à leurs voisines, une liberté de mouvement limitée qui est fonction des dimensions
d'une part des perforations et, d'autre part, des anneaux de liaison et de jonction
; le tissu peut ainsi être déplacé entre une position "de contraction" ou de chevauchement
maximum des plaquettes et une position "d'extension" ou de chevauchement minimum
des plaquettes.
[0012] Cette liberté de mouvement conditionne la souplesse du tissu ; elle est directement
fonction des dimensions des anneaux et des perforations ainsi que de la position de
ces dernières sur les plaquettes.
[0013] Il est bien entendu, nécessaire que la distance entre les différentes perforations
de liaison soit choisie pour correspondre à la liberté de rotation susmentionnée.
[0014] Bien entendu, les plaquettes tout comme les anneaux peuvent être en un matériau quelconque
sans pour cela sortir du cadre de l'invention. Néanmoins et pour des questions de
légèreté et donc de confort pour l'utilisateur, on opte le plus souvent pour des plaquettes
en aluminium dont l'épaisseur doit être choisie la plus faible possible, tout en
étant suffisante pour ne pas risquer de ruptures sous l'effet de la lame d'un couteau.
[0015] Les anneaux de jonction et les anneaux de liaison sont, quant à eux, le plus souvent
des anneaux soudés en acier inoxydable pour conférer au tissu une résistance optimale.
[0016] Le tissu métallique conforme à l'invention peut être utilisé pour la réalisation
de vêtements de protection quelconques et notamment de tabliers de protection destinés
à des bouchers.
[0017] L'invention se rapporte également à un tel vêtement ; celui-ci est caractérisé en
ce qu'il comporte des bretelles, une ceinture ainsi qu'une surface de protection
constituée par des plaquettes métalliques rectangulaires munies de perforations de
jonction et de perforations de liaison réparties sur deux rangées et assemblées au
moyen d'anneaux de jonction et d'anneaux de liaison.
[0018] Les dimensions des éléments constitutifs du vêtement conforme à l'invention peuvent,
bien entendu, varier dans une large mesure et sont choisies pour obtenir parallèlement
des qualités de résistance et de souplesse.
[0019] L'expérience a montré que l'on obtenait des résultats particulièrement satisfaisants
en choisissant de plaquettes métalliques constituées par des rectangles dont la longueur
est environ comprise entre 3 et 4 cm et la largeur entre 1,5 et 2,5 cm et des anneaux
ayant un diamètre compris entre environ 0,3 et 0,9 cm qui coopèrent avec des perforations
de diamètre compris entre 0,25 et 0,50 cm.
[0020] Les dimensions combinées des anneaux et des perforations sont particulièrement importantes
pour garantir la souplesse du vêtement et par suite le confort de l'utilisateur.
[0021] Les caractéristiques du tissu métallique ainsi que du vêtement qui font l'objet de
l'invention seront décrites plus en détail en se référant aux dessins annexés dans
lesquels :
- la figure 1 représente un tissu métallique conforme à l'art antérieur,
- la figure 2 représente le tissu métallique conforme à l'invention,
- la figure 3 est une vue schématique d'un tablier de protection réalisé dans le tissu
conforme à l'invention.
[0022] Selon la figure 1, le tissu métallique conforme à l'art antérieur est schématiquement
constitué par des plaquettes en aluminium 1 disposées côte à côte, en se chevauchant
partiellement les unes les autres, toujours dans le même sens, qui sont assemblées
au moyen d'anneaux de jonction 2 en acier inoxydable qui passent dans des perforations
de jonction 3 qui sont prévues, à cet effet, au niveau des coins des plaquettes 1.
Les anneaux de jonction 2 sont constitués par un fil soudé sur lui-même.
[0023] Dans ce qui suit, on considèrera le tissu métallique disposé comme sur les figures,
c'est-à-dire que les plaquettes 1 sont classées en rangées horizontales 5 dans lesquelles
elles sont voisines par leurs petits côtés 8 et en rangées verticales 6 dans lesquelles
elles sont voisines par leurs grands côtés 9.
[0024] Selon la figure 1, chaque anneau de jonction 3 relie, d'une part, deux plaquettes
1 situées côte à côte sur une même rangée horizontale 5 en passant dans leurs perforations
de jonction 3 situées en regard et, d'autre part, deux plaquettes 1 situées sur une
même rangée verticale 6 en passant dans des perforations qui se chevauchent partiellement.
[0025] Par suite de cette configuration, chaque anneau de jonction 2 relie donc quatre plaquettes
1 voisines.
[0026] Comme il a été déjà indiqué, dans certains cas, la lame d'un couteau, notamment d'un
couteau de boucher, peut se glisser, selon la flèche A, dans l'intervalle laissé entre
deux plaquettes 1 et venir blesser son utilisateur.
[0027] Selon la figure 2, le tissu métallique conforme à l'invention est également constitué
par l'assemblage de plaquettes rectangulaires 10 en aluminium disposées côte à côte
classées en rangs horizontaux 50 et en rangs verticaux 60 assemblées au moyen d'anneaux
de jonction 20 soudés sur eux-mêmes en acier inoxydable qui passent dans des perforations
de jonction 30 spécialement prévues à cet effet.
[0028] D'une manière similaire à la configuration de l'art antérieur représentée sur la
figure 1, les plaquettes 10 des rangs horizontaux 50 sont voisines par leurs petits
côtés 80 tandis que les plaquettes 10 des rangs verticaux 60 sont voisines par leurs
grands côtés 90 ; en outre, les petits côtés 80 des plaquettes 10 sont arrondis vers
l'extérieur.
[0029] Il est clair que, pour obtenir un tissu ayant une souplesse susceptible de garantir
le confort de l'utilisateur, il est nécessaire que les plaquettes des différents rangs
50 et 60 présentent un certain jeu les unes vis-à-vis des autres. Ce jeu est défini
par les dimensions des anneaux de jonctions 20 et des perforations de jonction 30
: son existence fait que les plaquettes peuvent se déplacer entre un état pouvant
être qualifié d'état "d'extension" dans lequel elles sont à une distance maximale
les unes des autres, et un état pouvant être qualifié d'état "de compression" dans
lequel elles sont resserrées au maximum les unes sur les autres. Pour que le tissu
ait une souplesse maximum, dans l'état "d'extension", les petits côtés 80 des plaquettes
10 voisines sur les rangs horizontaux 50 sont disposés pratiquement en regard avec
un très léger chevauchevement tandis que, bien entend, les grands côtés 90 des plaquettes
10 voisines sur les rangs verticaux 60, se chevauchent notablement pour permettre
la superposition des perforations 30 et, par suite, l'assemblage des plaquettes au
moyen des anneaux de jonction 20.
[0030] Par ailleurs, selon la figure 2, chaque plaquette 10 comporte, outre les perforations
de jonction 30, quatre perforations de liaison 11 similaires à ces dernières et réparties
entre celles-ci. Chaque plaquette 10 porte ainsi deux rangées horizontales 12 et 13
de perforations similaires parallèlement aux grands côtés 90 des plaquettes 10.
[0031] Selon la figure 2, les deux perforations de liaison 11 de la rangée inférieure 13
de l'une des plaquettes 10 chevauchent au moins partiellement les perforations 11
correspondantes de la rangée supérieure 12 de la plaquette 10 située immédiatement
en-dessous dans un rang vertical 60 et sont reliées par des anneaux de liaison 14
similaires aux anneaux de jonction 20. Les dimensions de l'ensemble ainsi constitué
sont choisies de manière à correspondre au jeu susmentionné des plaquettes 10.
[0032] Cette configuration permet d'obtenir un tissu métallique donnant toute satisfaction
en limitant la pénétration de la lame d'un couteau comme dans le tissu de l'art antérieur
représenté sur la figure 1 (flèche A).
[0033] Les dimensions des plaquettes 10 ne sont, bien entendu, pas limitatives de l'invention
: on obtient, toutefois, des résultats particulièrement satisfaisants avec des plaquettes
constituées par des rectangles dont la longueur est environ comprise entre 3 et 4
cm et la largeur entre 1,5 et 2,5 cm ; de même, les anneaux ont, de prérérence, un
diamètre compris entre 0,3 et 0,9 cm et coopèrent avec des perforations de diamètre
compris entre 0,25 et 0,50 cm.
[0034] Il convient de noter que ces dimensions conditionnent la souplesse du tissu conforme
à l'invention.
[0035] Selon la figure 3, le tissu métallique susmentionné est généralement utilisé pour
la fabrication de tabliers notamment destinés à des bouchers comportant une surface
de protection 15 en tissu métallique à laquelle sont fixées des bretelles 16 et une
ceinture 17 permettant la mise en place du tablier.
1°) Tissu métallique constitué par l'assemblage de plaquettes métalliques rectangulaires
(10) à petits côtés (80) arrondis, assemblées au moyen d'anneaux de jonction métalliques
soudés (20) passant dans des perforations de jonction (30) prévues à cet effet au
niveau des coins des plaquettes (10), ces plaquettes étant alignées selon plusieurs
rangs parallèles (50, 60) et partiellement superposées, toujours dans le même sens,
et chaque anneau de jonction (20) assurant l'assemblage de quatre plaquettes (10)
différentes au niveau des coins voisins de celles-ci, tissu métallique caractérisé
en ce que chaque plaquette (10) comporte au moins quatre perforations de liaison
(11) similaires aux perforations de jonction (30) et réparties entre celles-ci de
manière à définir sur chaque plaquette (10) deux rangées (12, 13) de perforations
similaires disposées chacune parallèlement à un grand côté (20) de la plaquette,
deux perforations de liaison (11) voisines situées sur une même rangée (12, 13) d'une
plaquette (10) étant à chaque fois reliées à deux perforations de liaison (11) voisines
situées sur une même rangée (13, 12) de la plaquette (10) directement contiguë au
moyen d'un anneau de liaison (14) similaire aux anneaux de jonction (20) et passant
dans ces quatre perforations (11).
2°) Tissu métallique selon la revendication 1, caractérisé en ce que les anneaux de
jonction (20) relient des plaquettes (10) voisines par leurs petits côtés (80) et
passent dans des perforations (30) superposées des plaquettes (10) voisines par leurs
grands côtés (90).
3°) Tissu métallique selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé
en ce que les plaquettes métalliques (10) sont en aluminium.
4°) Tissu métallique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que les anneaux de jonction (20) et les anneaux de liaison (14) sont en acier
inoxydable.
5°) Vêtement de protection tel que tablier de protection réalisé en un tissu selon
l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il comporte des bretelles
(16), une ceinture (17) ainsi qu'une surface de protection (15) constituée par des
plaquettes métalliques rectangulaires (10) munies de perforations de jonction (30)
et de perforations de liaison (11) réparties sur deux rangées (12, 13) et assemblées
au moyen d'anneaux de jonction (20) et d'anneaux de liaison (14).
6°) Vêtement de protection selon la revendication 5, caractérisé en ce que les plaquettes
métalliques (10) sont constituées par des rectangles dont la longueur est environ
comprise entre 3 et 4 cm et la largeur entre 1,5 et 2,5 cm.
7°) Vêtement de protection selon l'une quelconque des revendications 5 et 6, caractérisé
en ce que les anneaux (20, 14) ont un diamètre compris entre environ 0,3 et 0,9 cm
et coopèrent avec des perforations (11, 30) de diamètre compris entre 0,25 et 0,50
cm.