(19)
(11) EP 0 256 940 B1

(12) FASCICULE DE BREVET EUROPEEN

(45) Mention de la délivrance du brevet:
08.11.1989  Bulletin  1989/45

(21) Numéro de dépôt: 87401848.4

(22) Date de dépôt:  07.08.1987
(51) Int. Cl.4C10G 21/00

(54)

Procédé de désasphaltage d'une charge hydrocarbonée lourde

Verfahren zur Entasphaltierung eines Schwerkohlenwasserstoffeinsatzes

Process for deasphaltizing a heavy hydrocarbon feedstock


(84) Etats contractants désignés:
BE DE FR GB IT NL

(30) Priorité: 12.08.1986 FR 8611638

(43) Date de publication de la demande:
24.02.1988  Bulletin  1988/08

(73) Titulaire: COMPAGNIE DE RAFFINAGE ET DE DISTRIBUTION TOTAL FRANCE
92300 Levallois Perret (FR)

(72) Inventeurs:
  • Loutaty, Roben
    F-76600 Le Havre (FR)
  • Trinquet, Gilles
    F-76600 Le Havre (FR)
  • Maroy, Pierre
    F-78000 Versailles (FR)

(74) Mandataire: Jolly, Jean-Pierre et al
Cabinet Jolly 54, rue de Clichy
75009 Paris
75009 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
FR-A- 716 703
FR-A- 2 218 920
   
       
    Il est rappelé que: Dans un délai de neuf mois à compter de la date de publication de la mention de la délivrance de brevet européen, toute personne peut faire opposition au brevet européen délivré, auprès de l'Office européen des brevets. L'opposition doit être formée par écrit et motivée. Elle n'est réputée formée qu'après paiement de la taxe d'opposition. (Art. 99(1) Convention sur le brevet européen).


    Description


    [0001] La présente invention concerne un procédé de désasphaltage d'une charge hydrocarbonée lourde.

    [0002] Par charge hydrocarbonée lourde, on entend, au sens de la présente invention, une charge ayant une masse volumique à 15° C supérieure à environ 930 kg/m3, composée essentiellement d'hydrocarbures, mais contenant également d'autres composés chimiques qui, outre des atomes de carbone et d'hydrogène, possèdent des hétéroatomes, comme l'oxygène, l'azote, le soufre et des métaux, comme le vanadium ou le nickel.

    [0003] Cette charge peut être constituée, notamment, par un pétrole brut ou une huile lourde ayant la masse volumique indiquée ci-dessus.

    [0004] La charge peut provenir également du fractionnement ou du traitement du pétrole brut, d'une huile lourde, de schistes bitumineux ou même de charbon. Il peut s'agir ainsi du résidu de la distillation sous pression réduite ou du résidu de la distillation sous pression atmosphérique des produits de départ cités ci-dessus ou, par exemple, des produits obtenus par le traitement thermique de ces produits de départ ou de leurs résidus de distillation.

    [0005] Une tendance est apparue ces dernières années, de chercher à valoriser de plus en plus les produits hydrocarbonés ayant une masse volumique élevée, ce qui n'était pas le cas auparavant. Cette recherche de la valorisation des produits lourds est devenue plus pressante, car il est prévu que la demande de produits légers comme les carburants devrait augmenter relativement plus rapidement que celle des produits plus lourds, comme les fiouls.

    [0006] La partie la plus lourde des charges hydrocarbonées lourdes est constituée d'un mélange d'une phase huileuse et d'une phase asphaltique.

    [0007] La phase asphaltique est la phase qui précipite par addition d'un hydrocarbure à bas pointd'ébullition (par exemple, propane, butane, pentane, hexane, heptane), la phase huileuse étant soluble dans ledit hydrocarbure.

    [0008] C'est, en fait, la phase huileuse, c'est-à-dire la phase la plus légère, qui est économiquement plus intéressante que la phase asphaltique. Elle peut en effet servir de charge de craquage catalytique conduisant à l'obtention de produits légers. Elle peut également servir de charge pour l'obtention de bases pour huiles lubrifiantes. La valeur de ces produits est plus élevée que celles des combustibles et des bitumes obtenus à partir de la phase asphaltique.

    [0009] Ainsi qu'il a été dit ci-dessus, les charges hydrocarbonées lourdes contiennent des composés possédant, outre des atomes d'hydrogène et de carbone, des hétéroatomes, comme l'oxygène, l'azote, le soufre et des métaux. Certains de ces composés, notamment ceux possédant des métaux, sont contenus en particulier dans la phase asphaltique.

    [0010] On a l'habitude de distinguer deux familles dans les composés constituant la phase asphaltique: les résines et les asphaltènes. Les asphaltènes comme les résines ont des structures aromatiques polycycliques. A côté des cycles aromatiques se trouvent des cycles thiophéniques et pyridiniques. Mais les résines ont des structures moins condensées que les asphaltènes et des poids moléculaires plus faibles.

    [0011] On désigne généralement sous le nom d'asphaltènes les composés qui précipitent par addition à la charge d'un hydrocarbure aliphatique saturé ayant de 5 à 7 atomes de carbone : pentane, hexane, heptane. Ainsi, selon la norme AFNOR NFT 60-115, la teneur en asphaltènes d'un produit est déterminée par une précipitation à l'aide d'un normal heptane à l'ébullition.

    [0012] Les résines précipitent en même temps que les asphaltènes, quand on utilise un hydrocarbure de plus faible point d'ébullition, par exemple le propane. En fait, cette distinction est conventionnelle et il est évident que, si on emploie, pour traiter une charge, un hydrocarbure donné à une température donnée, on pourra, si l'hydrocarbure et la température sont appropriés, obtenir la précipitation de composés du type asphaltènes. Si on traite ensuite la charge débarrassée des asphaltènes par le même hydrocarbure à une température plus élevée, on pourra obtenir la précipitation des résines.

    [0013] La phase huileuse et la phase asphaltique sont séparées dans le procédé bien connu de désasphaltage, comme indiqué précédemment, par l'opération qui consiste à extraire d'une charge hydrocarbonée la phase huileuse à l'aide d'un corps appelé par l'homme de l'art solvant. Le solvant est à la fois un solvant de la phase huileuse et un précipitant de la phase asphaltique. Dans la suite de la présente description, on l'appellera simplement solvant.

    [0014] Le solvant peut être choisi dans le groupe constitué par:

    - les hydrocarbures aliphatiques, saturés ou non saturés, ayant de 2 à 8 atomes de carbone, seuls ou en mélange,

    - les mélanges d'hydrocarbures, appelés distillats, ayant des poids moléculaires voisins de ceux des hydrocarbures, ayant de 2 à 8 atomes de carbone,

    - les mélanges de tous les hydrocarbures précédemment cités.



    [0015] Le désasphaltage peut être effectué en une seule étape, avec obtention, dans ce cas, d'une phase huileuse et d'une phase asphaltique, cette dernière contenant à la fois les asphaltènes et les résines. Il peut également être effectué en deux étapes, avec utilisation de deux solvants différents et/ou des conditions opératoires différentes dans les deux étapes. On obtient de façon séparée, dans ce procédé en deux étapes, la phase huileuse, les résines et les asphaltènes (voir par exemple la demande de brevet français n° 86 06994, déposée le 15 mai 1986, au nom de la demanderesse).

    [0016] FR-A-716 703 décrit un procédé de désasphaltage dans lequel l'asphalte précipité passe à travers une vis et est donc soumis à un cisaillement, tandis que la charge traitée est simplement agitée dans une tour destinée à assurer le mélange des constituants et l'homogénéisation de ce mélange.

    [0017] FR-A-2 218 920 décrit une tour de désasphaltage dans laquelle un rotor entraîne des pales dans différents compartiments qu'emprunte successivement la charge à traiter. Aucune information n'est donnée sur les vitesses de rotation des pales.

    [0018] Dans de tels procédés, comme il a été dit précédemment, c'est la phase huileuse qui, économiquement, est la plus intéressante. On a donc intérêt, dans un procédé de désasphaltage, qu'il soit à une ou deux étapes, à chercher à obtenir un rendement maximum en phase huileuse. Il est entendu que cette recherche d'un rendement maximum de phase huileuse ne doit pas nuire aux caractéristiques de celle-ci.

    [0019] Le but de la présente invention est donc, dans un procédé de désasphaltage, l'augmentation du rendement en phase huileuse, tout en conservant à celle-ci les caractéristiques désirées pour l'application qui est visée. Ainsi, par exemple, pour une application comme charge de craquage catalytique, un résidu «Conradson» (mesuré selon la norme AFNOR NFT 60-116) inférieur à 10% en poids est souhaitable.

    [0020] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de désasphaltage d'une charge hydrocarbonée lourde constituée d'une phase huileuse et d'une phase asphaltique, ayant une masse volumique à 15° C supérieure à environ 930 kg/m3 et composée essentiellement d'hydrocarbures, mais qui contient également d'autres composés chimiques qui, outre des atomes de carbone et d'hydrogène, possèdent des hétéroatomes, ce procédé comprenant au moins:

    - une opération en une ou deux étapes de séparation de la phase huileuse et de la phase asphaltique par addition à la charge d'un solvant de la phase huileuse précipitant de la pahse asphaltique,

    - des opérations de récupération du solvant contenu dans les phases huileuse et asphaltique séparées, ledit solvant étant recyclé à l'opération de séparation précédente,


    ce procédé étant caractérisé en ce qu'il comprend en outre une opération de cisaillement de la charge, par passage forcé de celle-ci entre deux pièces en mouvement l'une par rapport à l'autre dans des conditions telles que le cisaillement, défini par le rapport du où du est la différence de vitesse entre lesdites pièces et dx la distance séparant ces pièces, soit compris entre 103 et 106s-1 et, de préférence, entre 104 et 2 105s-1.

    [0021] Au sens de la présente invention, on entend, par cisaillement, l'application d'une contrainte élevée à la charge diluée ou non.

    [0022] Le cisaillement peut être appliqué à la charge après et/ou avant addition d'au moins une partie de solvant.

    [0023] Le cisaillement peut être notamment obtenu par passage forcé de la charge, contenant éventuellement au moins une partie du solvant, dans un entrefer limité par une pièce fixe et une pièce coaxiale en rotation dans celle-ci.

    [0024] Le cisaillement peut également être provoqué par l'emploi d'une turbine ou de tout autre moyen d'agitation, éventuellement dans la tour de désasphaltage.

    [0025] Il faut noter le caractère surprenant du résultat du cisaillement, car l'homme de l'art aurait plutôt tendance à penser que le cisaillement provoque une dispersion des asphaltènes plutôt que leur précipitation. Ainsi, il est bien connu que, pour obtenir une émulsion de fines gouttelettes d'eau dans une huile, il est recommandé d'agiter fortement le mélange eau/huile, c'est-à-dire de provoquer un fort cisaillement.

    [0026] L'opération de désasphaltage, qui suit le cisaillement ou qui est effectuée en même temps que celui-ci, peut être réalisée en une ou deux étapes.

    [0027] Dans le premier cas, on obtient une phase huileuse et une phase asphaltique, dans le second cas une phase huileuse, une phase «résines» et une phase «asphaltènes».

    [0028] Le solvant utilisé dans la (ou les) étape(s) d'extraction peut être choisi dans le groupe constitué par:

    - les hydrocarbures aliphatiques, saturés ou non saturés, ayant de 2 à 8 atomes de carbone, seuls ou en mélange,

    - les mélanges d'hydrocarbures, appelés distillats, ayant des poids moléculaires voisins de ceux des hydrocarbures ayant de 2 à 8 atomes de carbone,

    - les mélanges de tous les hydrocarbures précédemment cités,

    - d'autres composés chimiques, qui, outre des atomes de carbone et d'hydrogène, possèdent des hétéroatomes comme l'oxygène, tels les alcools et les phénols, seuls ou en mélange avec les hydrocarbures précédemment cités.



    [0029] Les conditions opératoires, dans les étages de désasphaltage, peuvent être les suivantes:

    - pression comprise entre 20.106 et 1.107 pascals absolus,

    - température comprise entre 30 et 300° C,

    - taux massique

    compris entre 1 et 10.



    [0030] Ces conditions varient, bien sûr, notamment selon:

    - la nature de la charge,

    - la nature des solvants utilisés.



    [0031] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui va suivre, en référence au dessin annexé, qui n'a pas de caractère limitatif.

    [0032] Ce dessin représente de façon schématique une unité de désasphaltage comportant une installation de cisaillement.

    [0033] Dans cette forme de mise en oeuvre de l'invention, on introduit par la ligne 1 la charge hydrocarbonée lourde, par exemple une huile de masse volumique à 15° C supérieure à 930 kg/m3, dans la partie médiane d'un extracteur liquide-liquide 2.

    [0034] Dans l'extracteur 2, la phase huileuse est extraite de la charge par un solvant, qui est introduit dans l'extracteur par la ligne 3. Ce solvant peut être notamment un hydrocarbure aliphatique, saturé ou non saturé, ayant de 2 à 8 atomes de carbone, de préférence de 3 à 5 atomes de carbone, ou les mélanges d'hydrocarbures, appelés distillats, ayant de 2 à 8 atomes de carbone, ou les mélanges de tous les hydrocarbures précédemment cités.

    [0035] Le solvant du démarrage de l'unité provient d'une source extérieure à l'unité par l'intermédiaire de la ligne 4. Les pertes de solvant peuvent être compensées par un appoint extérieur, amené par la ligne 4.

    [0036] La pression à l'intérieur de l'extracteur 2 peut être comprise entre 20 · 105 et 1 · 107 pascals absolus, la température entre 30 et 300° C, le taux mas- sique

    étant compris entre 1 et 10.

    [0037] On recueille en tête de l'extracteur 2, par la ligne 5, la phase huileuse en solution dans le solvant. Ce mélange est conduit par la ligne 5 dans un ensemble de fractionnement 6. Dans un but de simplification, cet ensemble n'a pas été représenté en détail, mais il comprend, en général, un régulateur contrôlant une chute de pression et des évaporateurs.

    [0038] A la sortie de l'ensemble 6, on recueille, d'une part, par la ligne 7, du solvant, qui est recyclé vers l'extracteur 2 par l'intermédiaire de la ligne 3 et, d'autre part, par la ligne 8, la phase huileuse.

    [0039] On récupère, au fond de l'extracteur 2, la phase asphaltique précipitée et du solvant. Ce mélange est conduit par la ligne 10 dans un ensemble de fractionnement 11, qui comprend en général un four ou un échangeur avec un fluide chaud, un évaporateur et une colonne d'entraînement à la vapeur d'eau.

    [0040] On recueille, à la sortie de l'ensemble 11, d'une part, par la ligne 12, du solvant qui est recyclé à l'extracteur 2, par l'intermédiaire de la ligne 3, et, d'autre part, par la ligne 13, la phase asphaltique.

    [0041] Une partie du solvant de la ligne 3 peut éventuellement être conduite à la ligne 1 par la ligne 14 pour prédiluer la charge.

    [0042] Selon l'invention, on peut placer en 20, sur la ligne 1, au moins une restriction (on peut en envisager plusieurs en parallèle selon le débit de la charge), qui provoque un cisaillement de la charge. Cette restriction peut également être placée après ou avant l'intersection des lignes 1 et 14, avant la tour 2 de désasphaltage.

    [0043] On peut, outre le dispositif 20, ou en remplacement, placer dans la tour 2 un moyen d'agitation comme une turbine.

    [0044] Les exemples ci-après illustrent la mise en oeuvre de l'invention et ses avantages.

    Exemple 1:



    [0045] Cet exemple concerne des essais de désasphaltage effectués sur un résidu de la distillation sous pression réduite du résidu de la distillation sous pression atmosphérique d'un pétrole brut Safa- niya, avec et sans cisaillement préalable dudit résidu.

    [0046] Les caractéristiques de cette charge sont les suivantes:

    - masse volumique à 15° C (mesurée selon la norme AFNOR NFT 60-101): 1042 kg/m3,

    - viscosité à 100° C (mesurée selon la norme AFNOR NFT 60-100) : 6250 mm2/s,

    - résidu «Conradson» (mesuré selon la norme AFNOR NFT 60-116): 22,9% en poids,

    - teneur en:

    * asphaltènes (mesurée selon la norme AFNOR N FT 60-115): 15,1 % en poids,

    * soufre (mesurée par fluorescence X) : 5,46% en poids,

    * nickel (mesurée par fluorescence X): 45 p.p.m.,

    * vanadium (mesurée par fluorescence X) : 149 p.p.m.



    [0047] On effectue sur cette charge:

    - des essais témoins de désasphaltage T1 et T2 sans cisaillement préalable de la charge,

    - des essais selon le procédé de l'invention A11, A12 et A2, après cisaillement préalable de la charge, sans addition préalable de solvant.



    [0048] Dans tous les essais, on utilise comme solvant de désasphaltage un solvant ayant la composition suivante (en % en volume) :

    - propane 0,82

    - isobutane 43,99

    - normal butane 23,01

    - normal butène-1 8,08

    - isobutène 9,17

    - butène-2 cis 9,16

    - butène-2 trans 5,70

    - isopentane 0,07





    [0049] A l'issue de ces essais et après séparation du solvant, on obtient une phase huileuse et une phase asphaltique. On mesure les rendements obtenus et les caractéristiques de ces phases, qui figurent dans le Tableau II ci-après.




    Exemple 2:



    [0050] Cet exemple concerne des essais de désasphaltage effectués sur deux charges C1 et C2, avec et sans cisaillement préalable des charges. Quand il est effectué, le cisaillement a lieu en présence de solvant.

    [0051] La charge C, est identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et est donc constituée par un résidu de distillation sous pression réduite d'un résidu de distillation atmosphérique d'un pétrole brut Safa- niya. Ses caractéristiques sont données dans l'exemple 1. La charge C2 est constituée par un résidu de distillation sous pression atmosphérique d'un pétrole brut Maya.

    [0052] Les caractéristiques de cette charge sont les suivantes:

    - masse volumique à 15° C (mesurée selon la norme AFNOR NFT 60-101): 1026 kg/m3,

    - viscosité à 100° C (mesurée selon la norme AFNOR NFT 60-100): 876 mm2/s,

    - résidu «Conradson» (mesuré selon la norme AFNOR NFT 60-116): 19,7% en poids,

    ― teneur en:

    * asphaltènes (mesurée selon la norme AFNOR N FT 60-115): 16,2% en poids,

    * soufre (mesurée par fluorescence X) : 4,57% en poids,

    * nickel (mesurée par fluorescence X) : 91 p.p.m.,

    * vanadium (mesurée par fluorescence X) : 480 p.p.m..



    [0053] On effectue sur ces charges:

    - des essais témoins de désasphaltage T3 (avec C, ) et T4 (avec C2) sans cisaillement préalable de la charge,

    - des essais selon le procédé de l'invention A3 (avec C1) et A4 (avec C2) après cisaillement préalable de la charge, avec addition de solvant avant le cisaillement.



    [0054] L'addition de solvant, du normal heptane, se fait sous agitation, à une température supérieure de 10° C à la température de ramollissement de la charge: 60° C pour C1 34° C pour C2 (mesurée selon la norme AFNOR NFT 66-008).

    [0055] Le cisaillement est effectué à une température de 95° C dans une turbine ayant un entrefer de 0,6 mm et une tête crénelée (2 mm d'espace entre les dents) avec une vitesse de rotation de 17000 tours/mn.

    [0056] Pour les essais T3 et A3, on a utilisé pour le désasphaltage un solvant composé de 89% en poids de normal pentane et de 11 % en poids de normal heptane.

    [0057] Pour les essais T4 et A4, le solvant contient 78,1 % en poids de normal pentane et 21,9% en poids de normal heptane.

    [0058] Dans ces compositions, on tient compte du normal heptane préalablement ajouté.

    [0059] Les conditions des essais figurent dans le Tableau III ci-après:



    [0060] A l'issue de ces essais et après séparation du solvant, on obtient une phase huileuse et une phase asphaltique. On mesure les rendements obtenus et les caractéristiques de ces phases, qui figurent dans le Tableau IV ci-après.








    Revendications

    1. Procédé de désasphaltage d'une charge hydrocarbonée lourde constituée d'une phase huileuse et d'une phase asphaltique, ayant une masse volumique à 15° C supérieure à 930 kg/m3 et composée essentiellement d'hydrocarbures, mais qui contient également d'autres composés chimiques qui, outre des atomes de carbone et d'hydrogène, possèdent des hétéroatomes, ce procédé comprenant au moins:

    - une opération en une ou deux étapes de séparation de la phase huileuse et de la phase asphaltique par addition à la charge d'un solvant de la phase huileuse précipitant de la phase asphaltique,

    - des opérations de récupération du solvant contenu dans les phases huileuse et asphaltique séparées, ledit solvant étant recyclé à l'opération de séparation précédente,


    ce procédé étant caractérisé en ce qu'il comprend en outre une opération de cisaillement de la charge, par passage forcé de celle-ci entre deux pièces en mouvement l'une par rapport à l'autre dans des conditions telles que le cisaillement, défini par le rapport

    où du est la différence de vitesse entre lesdites pièces et dx la distance séparant ces pièces, soit compris entre 103 et 106s-1 et, de préférence, entre 104 et 2 · 105s-1.
     
    2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'opération de cisaillement de la charge est effectuée avant l'opération de séparation.
     
    3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'opération de cisaillement de la charge est effectuée pendant l'opération de séparation dans l'unité de désasphaltage.
     
    4. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'opération de cisaillement de la charge est effectuée avant l'addition de solvant à la charge.
     
    5. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'opération de cisaillement est effectuée après l'addition de solvant à la charge.
     
    6. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit cisaillement est produit par un moyen d'agitation tel qu'une turbine.
     
    7. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit cisaillement résulte d'un passage forcé dans un entrefer limité par une pièce fixe et une pièce coaxiale en rotation dans la pièce fixe.
     


    Ansprüche

    1. Verfahren zur Entasphaltierung eines Schwerkohlenwasserstoffeinsatzes, welcher aus einer Ölphase und einer Asphaltphase besteht, eine spezifische Masse grösser als 930 kg/m3 bei 15° C aufweist und sich im wesentlichen aus Kohlenwasserstoffen zusammensetzt, jedoch auch andere chemische Verbindungen enthält, die neben Kohlenstoff- und Wasserstoffatomen noch Heteroatome aufweisen, wobei

    die Ölphase und die Asphaltphase in einem Schritt oder in zwei Schritten durch Zusatz eines Lösungsmittels für die Ölphase und zugleich Fällungsmittels für die Asphaltphase zum Einsatz voneinander getrennt werden und

    das in den voneinander getrennten Öl- und Asphaltphasen enthaltene Lösungs-/Fällungsmittel wiedergewonnen und zur neuerlichen Verwendung beim Öl- und Asphaltphasentrennen rückgeführt wird,


    dadurch gekennzeichnet, dass der Einsatz ausserdem einer Scherung unterworfen wird, indem er zwischen zwei gegenseitig bewegten Teilen unter solchen Bedingungen hindurchgezwungen wird, dass die durch das Verhältnis du (du = Geschwindigkeitsdifferenz zwischen den Teilen; dx = Abstand zwischen den Teilen) definierte Scherung zwischen 103 und 106 S-1, vorzugsweise zwischen 104 und 2 · 105s-1, liegt.
     
    2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die Scherung des Einsatzes vor dem Öl- und Asphaltphasentrennen durchgeführt wird.
     
    3. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die Scherung des Einsatzes während des Öl- und Asphaltphasentrennens in der Entasphaltierungseinheit durchgeführt wird.
     
    4. Verfahren nach Anspruch 2, dadurch gekennzeichnet, dass die Scherung des Einsatzes vor dem Lösungs-/Fällungsmittelzusatz zum Einsatz durchgeführt wird.
     
    5. Verfahren nach Anspruch 2, dadurch gekennzeichnet, dass die Scherung des Einsatzes nach dem Lösungs-/Fällungsmittelzusatz zum Einsatz durchgeführt wird.
     
    6. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die Scherung des Einsatzes mittels eines Rührmittels, wie einer Turbine, erfolgt.
     
    7. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die Scherung des Einsatzes aus seinem Hindurchzwingen durch einen von einem stationären Teil und einem dazu koaxialen, darin rotierenden Teil begrenzten Spalt resultiert.
     


    Claims

    1. A process for deasphalting a heavy hydrocar- bonic charge comprising an oily phase and an asphaltic phase, having a mass density of more than 930 kg/m3 at 15° C and composed substantially of hydrocarbons, but which also contains other chemical compounds which, in addition to carbon and hydrogen atoms, possess heteroatoms, the process comprising at least:

    - one operation in one or two stages for the separation of the oily phase and the asphaltic phase by adding to the charge a solvent of the oily phase which is a precipitant of the asphaltic phase;

    - operations for recovery of the solvent contained in the separate oily and asphaltic phases, said solvent being recycled to the preceding separating operation;


    the process being characterised in that it additionally comprises an operation for shearing a charge, by constraining the latter to pass between two members moving relative to one another under conditions such as the shearing, defined by the ratio

    wherein du is the difference in speed between said members and dx is the distance between these members, i.e. between 103 and 106s-1, and, preferably, between 10" and 2 · 105s-1.
     
    2. A process according to claim 1, characterised in that the charge shearing operation is carried out before the separating operation.
     
    3. A process according to claim 1, characterised in that the charge shearing operation is carried out during the separating operation in the deasphalting unit.
     
    4. A process according to claim 2, characterised in that the charge shearing operation is carried out before the addition of solvent to the charge.
     
    5. A process according to claim 2, characterised in that the shearing operation is carried out after the addition of solvent to the charge.
     
    6. A process according to claim 1, characterised in that said shearing is effected by an agitating means, such as a turbine.
     
    7. A process according to claim 1, characterised in that said shearing is the result of the forced passage through a clearance bounded by a stationary member and a coaxial member rotating in the stationary member.
     




    Dessins