[0001] La présente invention a trait d'une façon générale aux projecteurs de véhicules automobiles,
et elle concerne plus particulièrement des perfectionnements apportés aux projecteurs
susceptibles d'émettre un faisceau coupé, par exemple un faisceau de croisement de
type européen ou un faisceau antibrouillard, et comportant à cet effet une lampe dont
le filament émet librement tout autour de lui et coopère avec un réflecteur lisse
à surface complexe conçu pour former la coupure par lui-même.
[0002] Plus précisément, l'invention a trait à des perfectionnements à des projecteurs de
ce type, dont la surface lisse du réflecteur est conçue en outre pour donner au faisceau,
sans l'intervention de la glace de fermeture, une largeur substantielle. On évite
ainsi les défauts optiques bien connus qui apparaissent notamment lorsqu'une forte
déviation latérale est demandée à une glace de fermeture inclinée par rapport à la
verticale.
[0003] Des projecteurs de ce type sont décrits dans la demande de brevet français No. 2
609 148 au nom de la Demanderesse.
[0004] Cependant, dans tous ces projecteurs connus, la déviation impartie par le réflecteur
aux rayons lumineux qu'il réfléchit s'effectue dans un plan horizontal. Cela signifie
en particulier, pour un projecteur de croisement à coupure européenne, que les rayons
qui définissent normalement la demi-coupure inclinée de ce type de faisceau sont écartés
de cette demi-coupure par une telle déviation. En pratique, cela se manifeste par
une demi-coupure horizontale bien définie sur une grande largeur, tandis que la demi-coupure
inclinée par rapport à l'horizontale n'est définie que sur une très faible étendue.
Ceci est clairement illustré sur la figure 13 de la demande de brevet sus-mentionnée,
où l'on voit que la demi-coupure inclinée est prolongée vers la droite par ce qui
constitue une simple extension de la demi-coupure horizontale de gauche.
[0005] Par ailleurs, dans les projecteurs décrits dans cette demande de brevet, la largeur
du faisceau est obtenue en intervenant essentiellement sur la zone de fond du réflecteur
complexe. Ceci n'est pas toujours compatible avec la présence d'une cache de lumière
directe disposé en avant de la lampe. En effet, si l'on donne au faisceau la largeur
requise en renforçant la convergence des rayons réflechis par le fond, une grande
proportion de ces rayons va se trouver interceptée par ce cache et ne pas participer
au faisceau. Le rendement lumineux s'en trouve diminué.
[0006] La présente invention vise à pallier les inconvénients de la technique antérieure
et à proposer un projecteur à faisceau coupé du type précité dans lequel, par la seule
intervention du réflecteur, conservant une surface essentiellement continue et lisse,
on obtienne un élargissement substantiel du faisceau non seulement horizontalement,
mais le cas échéant essentiellement parallèlement à une partie inclinée de la coupure,
et notamment suivant l'angle de relèvement de la coupure le long de la demi-coupure
inclinée d'un faisceau de croisement européen normalisé.
[0007] Un objet secondaire de la présente invention, lorsque la lampe utilisée comporte
un cache de lumière directe placé à l'avant de celle-ci, est de minimiser la quantité
de rayons qui, après réflexion sur le réflecteur, sont dirigés vers ce cache et ne
participent donc pas à la formation du faisceau.
[0008] A cet effet, la présente invention concerne un projecteur de véhicule automobile,
du type comprenant une lampe à filament, un réflecteur définissant un axe optique
et une glace de fermeture, le filament émettant librement tout autour de lui en direction
radiale et le réflecteur présentant une surface réfléchissante essentiellement continue
et lisse qui réfléchit les rayons émis par le filament de telle sorte qu'ils soient
en majorité situés au-dessous d'une coupure constituée par deux demi-plans de hauteurs
et d'inclinaisons données, caractérisé en ce que la surface réfléchissante comporte
une zone centrale qui réfléchit les rayons issus du filament pour qu'ils se propagent
dans des plans essentiellement verticaux et parallèles à l'axe optique, deux zones
intermédiaires situées de part et d'autre de la zone centrale et s'y raccordant avec
continuité, qui réfléchissent les rayons issus du filament en leur impartissant une
déviation substantielle dans des plans essentiellement parallèles au demi-plan de
coupure à la définition duquel le rayon participe, et au moins une zone de bord située
à l'extérieur de l'une des zones intermédiaires et s'y raccordant avec continuité,
qui réfléchit les rayons issus du filament pour qu'ils se propagent dans des plans
essentiellement verticaux et parallèles à l'axe optique.
[0009] Des aspects préférés du projecteur de l'invention sont les suivants :
- il comprend deux zones de bord situées respectivement à l'extérieur des deux zones
intermédiaires.
- pour un projecteur dans lequel la coupure est constituée par un demi-plan horizontal
et un demi-plan incliné au dessus d'un plan horizontal d'un angle dit angle de relèvement
de coupure, correspondant à un faisceau de croisement européen, le filament est disposé
parallèlement à l'axe optique et au-dessus de celui-ci de telle sorte que sa surface
émissive soit sensiblement tangente audit axe optique, le réflecteur est en outre
subdivisé en deux premières zones basées sur des portions de paraboloïdes s'étendant
symétriquement de part et d'autre de l'axe optique entre deux plans passant par ce
dernier, l'un horizontal et l'autre incliné par rapport à l'horizontale de l'angle
de relèvement de coupure, et deux secondes zones qui prolongent lesdites premières
zones respectivement au-dessus et au-dessous de celles-ci en formant des images du
filament dont tous les points les plus hauts sont situés au voisinage de la coupure,
et la zone centrale, les zones intermédiaires et la ou les zones de bord sont formées
respectivement par des sous-zones intérieures, intermédiaires et extérieures de chacune
desdites premières et secondes zones.
- la zone centrale et la ou les zones de bord ont des distances focales de base différentes.
- en projection dans un plan perpendiculaire à l'axe optique, les sous-zones intermédiaires
desdites premières zones du réflecteur sont délimitées latéralement par des portions
de cercles, tandis que les sous-zones intermédiaires desdites secondes zones sont
délimitées latéralement par des segments de droites perpendiculaires aux demi-plans
de coupure considérés, les extrémités des portions de cercle étant alignées avec les
extrémités adjacents des demi-droites associées.
- pour un projecteur comprenant en outre un cache de lumière directe disposé en avant
de la lampe, la distance entre l'axe du réflecteur et le début des zones intermédiaires
est choisie sufisamment grande pour que les rayons déviés vers l'intérieur par les
zones intermédiaires ne soient pas occultés par ledit cache.
[0010] D'autres aspects, buts et avantages de la présente invention apparaîtront mieux à
la lecture de la description détaillée suivante d'une forme de réalisation préférée
de celle-ci, donnée à titre d'exemple et faite en référence aux dessins annexés, sur
lesquels :
la figure 1a est une vue de côté en coupe d'un projecteur de croisement à coupure
européene conforme à la présente invention, dont la lampe est illustrée par son seul
filament;
la figure 1b est une vue de dos du projecteur de la figure 1, dépourvu de sa glace
de fermeture;
les figures 2a à 2c sont des vues en coupe transversale schématique à travers le réflecteur,
illustrant le principe de base de la présente invention;
les figures 3a à 3g illustrent, par des ensembles d'images du filament projetées sur
un écran de protection, l'éclairement fourni par diverses zones du réflecteur des
figures 1a et 1b, en l'absence de la glace de fermeture ;
la figure 4 illustre, de façon analogue, l'éclairement fourni par l'ensemble du projecteur
des figures 1a et 1b, en l'absence de la glace de fermeture;
la figure 5 est une vue de face d'un projecteur antibrouillard conforme à la présente
invention, dépourvu de sa glace de fermeture et dont la lampe est illustrée par son
seul filament;
les figures 6a à 6d illustrent, par des ensembles d'images du filament projetées sur
un écran, l'éclairement fourni par diverses zones du réflecteur de la figure 5, en
l'absence de la glace de fermeture;
la figure 7 illustre, par un ensemble de courbes isocandéla sur un écran de projection,
l'éclairement fourni par l'ensemble du projecteur de la figure 5, dépourvu de sa glace
de fermeture; et
les figures 8a à 8c sont des vues schématiques en coupe horizontale illustrant la
répartition horizontale des rayons lumineux réfléchis avec deux projecteurs de la
technique antérieure et un projecteur conforme à la présente invention.
[0011] En référence tout d'abord aux figures 1a et 1b, on y a représenté un projecteur de
croisement comprenant une lampe (de contours non illustrés) pourvue d'un filament
axial 100 modélisé par un cylindre de longueur 2 et de rayon r, disposé parallèlement
à l'axe optique Ox de telle sorte que sa surface inférieure soit essentiellement tangente
à cet axe, un réflecteur à surface complexe 200 et une glace de fermeture 300.
[0012] Le réflecteur est divisé en six zones 201 à 206 ayant chacune un rôle bien déterminé
sur le plan optique, ces zones étant elles mêmes continues au second ordre et se raccordant
entre elles, selon les plans tels qu'illustrés, également avec continuité au second
ordre (à l'exception des raccordements entre les zones 204, 205 et 203, 206, respectivement,
où la continuité n'est réalisée qu'au premier ordre).
[0013] Un projecteur de ce type est décrit dans les demandes de brevet français Nos. 2 536
502 et 2 599 121 au nom de la Demanderesse, dont le contenu est incorporé à la présente
description par référence, et auxquelles on se reportera pour plus de détails.
[0014] Conformément à un aspect essentiel de l'invention, chacune des zones 201 à 206 est
réalisée seulement en partie conformément aux équations exposées dans les demandes
de brevet sus-mentionnées, en étant modifiée dans certaines régions par rapport à
ces équations, comme on va le voir maintenant en référence aux figures 2a à 2c.
[0015] Chacune de ces figures est une vue en coupe horizontale à travers la zone 205, tous
les rayons lumineux étant projetés verticalement dans le plan horizontal de cette
coupe.
[0016] La figure 2a illustre le cas d'un projecteur selon le brevet français No. 2 536 502
précité. Comme on peut l'observer, tous les rayons réfléchis par la zone 205 circulent
approximativement dans un plan vertical parallèle à l'axe optique 0x; le faisceau
délivré est donc relativement étroit et sa largeur va lui être conférée par la glace
de fermeture, convelablement prismée ou striée.
[0017] Les figures 2b et 2c illustrent le principe de l'invention. La zone 205 comprend
ici une sous-zone intérieure 205i et une sous-zone extérieure 205e dont les surfaces
sont identiques à la surface de la zone 205 de la figure 2a, à ceci près que les distances
focales de base de ces deux zones sont différentes. Il est en outre défini une zone
intermédiaire 205m dont le profil s'écarte de la surface connue, de manière à donner
aux rayons réfléchis soit une convergence déterminée (figure 2b), soit une divergence
déterminée (figure 2c). Selon l'invention, les diverses sous-zones présentent des
surfaces continues au second ordre, et en outre se raccordent entre elles, dans des
plans de transition, avec continuité au second ordre. Il faut noter ici que les écarts
entre la surface connue et la surface modifiée conformément à l'invention ont été
fortement exagérés par souci de clarté.
[0018] Conformément à un aspect essentiel de la présente invention, la grande largeur conférée
à la partie du faisceau engendrée par la zone 205 est obtenue d'une part en respectant
la demi-coupure inclinée générée en soi par cette zone, mais surtout en déviant les
rayons lumineux au niveau de la zone intermédiaire non pas horizontalement, mais dans
un plan parallèle à la coupure. Ainsi, comme on va le détailler plus loin, la coupure
en "V" du faisceau est définie sur une grande étendue latérale.
[0019] En pratique, chaque zone 201 à 206 comporte une sous-zone intérieure, respectivement
201i à 206i, une sous-zone intermédiaire, respectivement 201m à 206m, et une sous-zone
extérieure, respectivement 201e à 206e.
[0020] Les sous-zones intérieures et extérieures sont réalisées conformément aux équations
précitées, en utilisant cependant dans chaque zone des distances focales de base différentes
pour la sous-zone intérieure et la sous-zone extérieure.
[0021] En d'autres termes, les sous-zones 201i, 201e et 202i, 202e sont des portions de
paraboloïdes de révolution, ayant soit un même foyer situé sur l'axe optique à l'aplomb
du centre du filament, soit deux foyers distincts situés respectivement au voisinage
des deux extrémités axiales du filament, et possédant en outre des distances focales
différentes deux à deux. En outre, les zones intérieures 203i à 206i et 203e à 206e
sont les zones à surface complexe définies mathématiquement dans les demandes de brevet
citées plus haut, et présentent donc les propriétés y énoncées. On peut rappeler ici
qu'un tel réflecteur a pour objet, par les zones 201 et 202, d'amorcer la coupure
en "V" du type général décrit en introduction, et par les zones 203 à 206 de prolonger
cette coupure en engendrant des images du filament dont tous les points sont situés
au-dessous de ladite coupure.
[0022] Conformément à la présente invention, chacune des sous-zones intermédiaires 201m
à 206m vient modifier localement le profil de la zone considérée pour conférer au
faisceau la largeur requise, comme on l'a vu ci-dessus pour la zone 205m. Plus précisément,
chaque sous-zone intermédiaire a pour propriété d'effectuer un raccordement continu
au second ordre entre les sous-zones intérieure et extérieure associées, décalées
l'une par rapport à l'autre, en présentant à cet effet un profil à deux courbures
inverses séparées par une ligne d'inflexion, comme le montrent bien les figures 2b
et 2c. Chaque sous-zone intermédiaire a également pour propriété de se raccorder avec
continuité au second ordre avec la sous-zone intermédiaire située immédiatement au-dessus
ou au-dessous.
[0023] Sur le plan optique, chaque sous-zone intermédiaire a pour fonction de dévier les
rayons lumineux dans une direction essentiellement parallèle à la partie de la coupure
définie par la zone considérée, de telle sorte que les diverses parties de ladite
coupure sont définies sur une grande étendue en largeur. En particulier, les sous-zones
intermédiaires 203m et 204m des zones à surface complexe 203 et 204 élargissent la
portion de faisceau considérée horizontalement au-dessous de la demi-coupure horizontale
hH d'un faisceau de croisement européen normalisé, tandis que les sous-zones intermédiaires
205m et 206m des zones à surface complexe 205 et 206 élargissent la portion de faisceau
considérée au-dessous de la demi-coupure inclinée à 15°, notée Hc, en déviant les
rayons parallèlement à cette demi-coupure.
[0024] Dans la projection dans le plan yOz que constitue la figure 1b, les sous-zones intermédiaires
201m et 202m sont délimitées par des arcs de cercles centrés sur le centre O du réflecteur,
tandis que les sous-zones intermédiaires 203m et 204m sont délimitées par des segments
de droite verticaux et les sous-zones intermédiaires 205m et 206m sont délimitées
par des segments de droite faisant un angle β avec la verticale, c'est-à-dire perpendiculaires
au demi-plan de coupure incliné Hc. Par ailleurs, les sous-zones intermédiaires situées
d'un même côté de l'axe optique sont toutes situées dans le prolongement l'une de
l'autre comme illustré.
[0025] On va maintenant définir par une approche mathématique un exemple de réalisation
du réflecteur conforme à ce premier aspect de l'invention, d'autres exemples étant
bien entendu possibles sans sortir du cadre de l'invention.
[0026] Sur la figure 1b, on a illustré les paramètres suivants:
y
G est la distance entre l'axe 0x et le bord intérieur du groupe de sous-zones intermédiaires
201m, 203m et 205m situées à gauche de l'axe optique;
y
GM est la distance entre l'axe 0x et le centre dudit groupe (on entend par "centre"
la ligne droite verticale ou inclinée, ou encore la portion de cercle, où se trouve
l'inflexion de chacune des sous-zones intermédiaires);
y
GL est la distance entre le centre O et le bord extérieur du groupe de sous-zones intermédiaires
201m, 203m et 205m;
y
D, y
DM et y
DL ont les mêmes significations que y
G, y
GM et y
GL, pour les sous-zones intermédiaires de droite sur la figure 1b, à savoir 202m, 204m
et 206m;
f
G, f
C et f
D sont les distances focales de base des parties gauche (sous-zones 201e, 203e et 205e),
centrale (sous-zones 201i à 206i) et droite (sous-zones 202e, 204e et 206e) du réflecteur;
A
GL et A
GM sont des paramètres qui caractérisent l'importance de la déformation du réflecteur
au niveau des sous-zones intermédiaires de gauche 201m, 203m et 205m;
A
DL et A
DM sont des paramètres identiques, mais pour les sous-zones intermédiaires de droite
202m, 204m et 206m.
[0027] Pour concevoir un réflecteur conforme à l'invention, les paramètres de dimensions
en "y" définies ci-dessus et la focale f
G sont tout d'abord choisis, puis on choisit ensuite l'importance de la largeur à donner
au faisceau, représentée par les ouvertures angulaires, dans des plans parallèles
aux deux demi-coupures, des portions du faisceau engendrées par les sous-zones intermédiaires
de gauche et de droite. Ces ouvertures angulaires sont notées Θ
G et Θ
D, respectivement.
[0028] Les paramètres A
GL et A
DL sont définis par :
A
GL = (tgΘ
G)/(y
GM-y
GL) (1)
et
A
DL = (tgΘ
D)/(y
DM-y
DL) (2)
[0029] On détermine ensuite la valeur de f
C en posant :
f
C = f
G + Δf
G (3)
Δf
G étant choisi égal à la solution supérieure de l'équation du second degré suivante
:
4X² + 4(AA + f
G)X - y
G.y
GM + 4AA.f
G = 0 (4)
où

[0030] le paramètre A
GM est alors calculé par la formule suivante :

[0031] Pour calculer la focale f
D, on pose de même :
f
D = f
C + Δf
D (7)
où Δf
D est la solution supérieure de l'équation :
-4X² + 4(BB - f
C)X + 4f
C.BB + y
D.y
DM = 0 (8)
où

[0032] On calcule ensuite A
DM de la façon suivante :

[0033] Tous les paramètres sont ainsi définis, en étant pour certains choisis par le concepteur
et, pour les autres, calculés à partir des premiers comme indiqué ci-dessus.
[0034] On va maintenant indiquer les équations des diverses zones 201 à 206 du réflecteur,
dans le repère orthonormé [0,x,y,z] tel qu'illustré sur les figures 1a et 1b.
[0035] Pour les zones 203 et 204, l'équation est la suivante:

avec V = (α + α′)|y| - αy
L - α′y
M
[0036] Dans cette équation, ℓ représente la demi-longueur du filament, α₁ est égal à y/
|y|, et ε est égal à z/|z|. En outre, les valeurs que prennent les paramètres α, α¹,
y
L, y
M et f₀ apparaissant pour la première fois dans cette équation varient en fonction
de la valeur de la coordonnée y sur l'axe y′Oy, et sont indiquées dans le tableau
I suivant :

[0037] Les surfaces réfléchissantes des zones 205 et 206 sont définies par l'équation (11)
ci-dessus, mais en remplaçant les coordonnées x, y et z par des coordonnées X, Y et
Z définies de la façon suivante :
Y = y.cosβ + z.sinβ
Z = -y.sinβ + z.cosβ
[0038] La nouvelle équation obtenue, non écrite afin d'éviter d'alourdir la description,
sera notée (12).
[0039] On peut noter que ce changement de coordonnées revient dans la pratique à faire tourner
la surface définie par l'équation (11) autour de l'axe Ox, d'un angle β qui est l'angle
de relèvement de la demi-coupure de droite du faisceau.
[0040] Enfin, les surfaces réfléchissantes des zones 201 et 202 sont définies par l'équation
suivante :

où ρ = √(y² + z²)
[0041] Les valeurs prises par les paramètres apparaissant dans cette équation varient ici
encore en fonction de la position de la coordonnée y sur l'axe y′Oy, conformément
au tableau II ci-dessous.

[0042] On a représenté sur les figures 3a à 3g, sous forme d'images du filament 100 sur
un écran de projection normalisé [H,h,v], la répartition lumineuse obtenue avec les
diverses sous-zones du réflecteur tel que décrit en détail ci-dessus. On va indiquer
ci-dessous la correspondance entre chacune de ces figures et la ou les sous-zones
considérées.
Figure |
Sous-zone(s) |
3a |
201i à 206i |
3b |
201m, 205m |
3c |
202m, 206m |
3d |
204m |
3e |
203m |
3f |
201e, 202e, 205e, 206e |
3g |
203e, 204e |
[0043] Comme on l'observe sur la figure 3b, les zones intermédiaires 201m et 205m élargissent
la portion considérée du faisceau non pas latéralement suivant hh, mais bien suivant
la demi-coupure inclinéee Hc. Celle-ci est donc prolongée sur le côté avec une étendue
substantielle et une définition qui reste excellente. Dans la pratique, cela se traduit
par un accroissement de la portée du projecteur de croisement au niveau du bas côté,
pour un plus grand confort de conduite, comme le montre bien la figure 4, qui illustre
la répartition lumineuse donnée par l'ensemble du réflecteur, également sous forme
d'images du filament projetées sur [H,h,v].
[0044] On a représenté sur la figure 5 une vue de face d'un réflecteur conforme à la présente
invention, susceptible d'émettre un faisceau antibrouillard, c'est à dire limité par
une coupure définie par deux demi-plans horizontaux situés tous deux au même niveau.
[0045] Le réflecteur 200 comprend une zone centrale 210, deux zones intermédiaires 220,
230 et deux zones extérieures 240, 250.
[0046] Les zones centrale et extérieures sont réalisées conformément aux enseignements du
brevet français No. 2 536 503, dont la description est incorporée au présent mémoire
par référence et auquel on se reportera pour plus de détails. On peut indiquer simplement
que ce document enseigne un réflecteur à surface lisse dont la forme est conçue pour
qu'il engendre par lui-même la coupure horizontale sus-mentionnée. La seule différence
par rapport à ce brevet réside en ce que des distances focales de base différentes
sont utilisées pour chacune de ces trois zones.
[0047] Les zones intermédiaires 220, 230 sont construites de la même manière que la sous-zone
205m sur les figures 2b et 2c. Plus précisément, en utilisant les mêmes paramètres
que pour la surface du réflecteur des figures 1a et 1b, l'équation de l'ensemble de
la surface du réflecteur selon cette seconde forme de réalisation est identique à
l'équation (11) exposée plus haut.
[0048] Dans ce cas, les deux demi-coupures étant horizontales, la déviation impartie aux
rayons par les zones intermédiaires s'effectue dans des plans horizontaux.
[0049] On a illustré sur les figures 6a à 6d, par des images du filament engendrées par
le réflecteur nu et projetées sur un écran normalisé [H,h,v], la répartition lumineuse
obtenue avec chacune des zones de ce réflecteur.
[0050] La figure 6a correspond à la partie centrale 210 du réflecteur, la figure 6b correspond
à la zone intermédiaire gauche 220, la figure 6c correspond à la zone intermédiaire
droite 230 et la figure 6d correspond aux zones extérieures 240 et 250.
[0051] La figure 7 illustre quant à elle, par un ensemble de courbes isocandéla dans ce
même écran de projection, la répartition lumineuse obtenue avec l'ensemble du réflecteur.
[0052] On constate que la coupure horizontale est définie avec une bonne netteté sur une
grande largeur.
[0053] On va maintenant expliquer, en référence aux figures 8a à 8c, un autre avantage de
la présente invention par rapport aux projecteurs de la technique antérieure, dans
le cas où le projecteur, que ce soit un projecteur de croisement ou un projecteur
anti-brouillard, comporte un écran ou cache de lumière directe.
[0054] On a illustré sur les coupes horizontales des figures 8a à 8c des projecteurs comprenant
une lampe (non illustrée), un réflecteur 200 et une glace frontale 300, en l'espèce
une glace disposée en biais. A l'avant de la lampe est prévu un cache de lumière directe
110 disposé de telle sorte qu'aucun rayon lumineux émis par le filament ne puisse
atteindre directement la glace 300. Un tel cache, en forme générale de cylindre obturé
à son extrémité éloignée de la lampe, a pour objet, de façon connue, d'éviter que
des rayons ne sortent du projecteur au-dessus de la coupure. Tout éblouissement des
conducteurs venant en sens inverse est ainsi évité.
[0055] Sur les figures 8a et 8b, le réflecteur est réalisé conformément à la demande de
brevet français No. 2 609 148, c'est-à-dire qu'il comporte un fond différent de celui
d'un projecteur à surface complexe classique et destiné à modifier la convergence
des rayons lumineux réfléchis par ledit fond. Dans le cas de la figure 8a, le fond
F est divergent, ce qui provoque au niveau de la glace de fermeture d'importants mélanges
entre les images engendrées par le fond et celles engendrées par les bords B du réflecteur
(plus précisément dans la zone 300a de la glace). Il est ainsi impossible d'assurer
à l'aide de ladite glace un traitement sélectif des diverses parties du faisceau,
par exemple des grandes images (provenant du fond) donnant au faisceau sa largeur
et son épaisseur et des petites images (provenant des bords) définissant la tache
de concentration du faisceau.
[0056] Lorsqu'on utilise au contraire un fond F convergent, on évite ainsi avantageusement
les mélanges d'images au niveau de la glace. Cependant, une proportion non négligeable
des rayons réfléchis par le fond, du fait de cette convergence, est maintenant interceptée
par le cache de lumière directe 110. Il en résulte une baisse du rendement lumineux
ainsi qu'une diminution de la largeur du faisceau, puisque ce sont les rayons qui
sont les plus inclinés latéralement qui sont interceptés.
[0057] Un réflecteur conforme à la présente invention est illustré sur la figure 8c. On
peut observer que, du fait que le réflecteur est modifié non pas au fond F mais dans
des régions intermédiaires I entre le fond F et les bords B. Une telle solution cumule
les avantages des solutions connues des figures 8a et 8b, sans en avoir les inconvénients:
il n'existe pratiquement pas de mélange entre les grandes images du filament engendrées
par le fond et les zones intermédiaires et les petites images engendrées par les bords,
et en même temps le cache de lumière directe ne vient occulter sensiblement aucun
rayon. Plus précisément, les rayons convergents réfléchis par les zones modifiées
I sont suffisamment éloignés du cache pour contourner celui-ci (rayons R
I sur la figure 8c).
[0058] Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux formes de réalisation décrites
ci-dessus et représentées sur les dessins, mais l'homme de l'art saura y apporter
toute variante ou modification conforme à son esprit.
[0059] En particulier, il est clair que l'invention est applicable à des projecteurs dont
le réflecteur n'a pas la même étendue latérale d'un côté et de l'autre de la lampe,
comme dans le cas de la figure 8c. Et dans un cas limite, le réflecteur peut ne comporter
qu'une seule zone de bord (par exemple, sur la figure 1b, les sous-zones 201e, 203e
et 205e ou bien les sous-zones extérieures opposées peuvent ne pas exister, et sur
la figure 5, l'une des zones 240 et 250 peut ne pas exister.
[0060] En outre, l'homme de l'art saura adapter l'invention au cas d'un projecteur à coupure
normalisée en vigueur aux Etats-Unis d'Amérique, définie par deux demi-plans horizontaux
décalés en hauteur.
1. Projecteur de véhicule automobile, du type comprenant une lampe à filament (100),
un réflecteur (200) définissant un axe optique (0x) et une glace de fermeture (300),
le filament émettant librement tout autour de lui en direction radiale et le réflecteur
présentant une surface réfléchissante essentiellement continue et lisse qui réfléchit
les rayons émis par le filament de telle sorte qu'ils soient en majorité situés au-dessous
d'une coupure (hHc; hh) constituée par deux demi-plans de hauteurs et d'inclinaisons
données, caractérisé en ce que la surface réfléchissante comporte une zone centrale
(201i-206i; 210) qui réfléchit les rayons issus du filament pour qu'ils se propagent
dans des plans essentiellement verticaux, deux zones intermédiaires (201m, 203m, 205m;
202m, 204m, 206m; 220, 230) situées de part et d'autre de la zone centrale et s'y
raccordant avec continuité, qui réfléchissent les rayons issus du filament en leur
impartissant une déviation substantielle dans des plans essentiellement parallèles
au demi-plan de coupure à la définition duquel le rayon participe, et au moins une
zone de bord (201e, 203e, 205e; 202e, 204e, 206e; 240, 250) située à l'extérieur de
l'une des zones intermédiaires et s'y raccordant avec continuité, qui réfléchit les
rayons issus du filament pour qu'ils se propagent dans des plans essentiellement verticaux
et parallèles à l'axe optique.
2. Projecteur selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend deux zones
de bord (201e, 203e, 205e; 202e, 204e, 206e; 240, 250) situées respectivement à l'extérieur
des deux zones intermédiaires (201m, 203m, 205m; 202m, 204m, 206m; 220, 230).
3. Projecteur selon l'une des revendications 1 et 2, dans lequel la coupure est constituée
par un demi-plan horizontal (hH) et un demi-plan (Hc) incliné au dessus de l'horizontale
d'un angle (β) dit angle de relèvement de coupure, correspondant à un faisceau de
croisement européen, caractérisé en ce que le filament (100) est disposé parallèlement
à l'axe optique (0x) et au-dessus de celui-ci de telle sorte que sa surface émissive
soit sensiblement tangente audit axe optique, en ce que le réflecteur est en outre
subdivisé en deux premières zones (201, 202) basées sur des portions de paraboloïdes
s'étendant symétriquement de part et d'autre de l'axe optique entre deux plans passant
par ce dernier, l'un horizontal et l'autre incliné par rapport à l'horizontale de
l'angle de relèvement de coupure, et deux secondes zones (203, 206; 204 205) qui prolongent
lesdites premières zones respectivement au-dessus et au-dessous de celles-ci en formant
des images du filament dont tous les points les plus hauts sont situés au voisinage
de la coupure, et en ce que la zone centrale, les zones intermédiaires et la ou les
zones de bord sont formées respectivement par des sous-zones intérieures (201i-206i),
intermédiaires (201m-206m) et extérieures (201e-206e) de chacune desdites premières
et secondes zones.
4. Projecteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
la zone centrale et la ou les zones de bord ont des distances focales de base (fC; fG, fD) différentes.
5. Projecteur selon la revendication 4, caractérisé en ce que, en projection dans
un plan perpendiculaire à l'axe optique, les sous-zones intermédiaires (201m, 202m)
desdites premières zones du réflecteur sont délimitées latéralement par des portions
de cercles, tandis que les sous-zones intermédiaires (203m-206m) desdites secondes
zones sont limitées latéralement par des segments de droites perpendiculaires aux
demi-plans de coupure considérés, les extrémités des portions de cercle étant alignées
avec les extrémités adjacentes des demi-droites associées.
6. Projecteur selon la revendication 5, caractérisé en ce que les surfaces des premières
zones (201, 202) du réflecteur sont définies par l'équation (13), tandis que les surfaces
des secondes zones (203, 206; 204, 205) sont définies par les équations (11) et (12).
7. Projecteur selon l'une des revendications 1 et 2, dans lequel la coupure est constituée
par deux demi-plans horizontaux (hH, Hh) de même niveau et correspond à un faisceau
antibrouillard, caractérisé en ce que le filament (100) est disposé parallèlement
à l'axe optique et au-dessus de celui-ci de telle sorte que sa surface émissive soit
sensiblement tangente audit axe optique et en ce que la surface du réflecteur (200)
est définie par l'équation (11).
8. Projecteur selon l'une des revendications précédentes, comprenant en outre un cache
de lumière directe (110) disposé en avant de la lampe, caractérisé en ce que la distance
(yG, yD) entre le centre (0) du réflecteur et le début des zones intermédiaires est choisie
sufisamment grande pour que les rayons déviés vers l'intérieur par les zones intermédiaires
ne soient pas occultés par ledit cache.