(19)
(11) EP 0 466 538 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
15.01.1992  Bulletin  1992/03

(21) Numéro de dépôt: 91401665.4

(22) Date de dépôt:  20.06.1991
(51) Int. Cl.5A61F 5/01
(84) Etats contractants désignés:
BE DE ES GB IT LU NL

(30) Priorité: 10.07.1990 FR 9008760

(71) Demandeur: ETABLISSEMENTS PROTEOR Société anonyme dite:
F-21100 Dijon (FR)

(72) Inventeur:
  • Vera, Bernard
    F-21250 Seure (FR)

(74) Mandataire: Jolly, Jean-Pierre et al
Cabinet Jolly 54, rue de Clichy
F-75009 Paris
F-75009 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Articulation pour orthèse des membres inférieurs verrouillable en position d'extension de ces membres


    (57) L'invention concerne une articulation pour orthèse des membres inférieurs, à deux branches (1,2) articulées entre elles par un axe de rotation (3).
    Selon l'invention, cette articulation comporte un système de verrouillage comprenant une gâchette (7) montée pivotante autour d'un axe (13) par rapport à une première branche (2) de l'articulation et actionnable manuellement par une partie faisant saillie à l'extérieur de cette première branche. Cette gâchette (7) coopére avec un profil de came (6) ménagé sur la seconde branche (1) de l'articulation.




    Description


    [0001] La présente invention concerne une articulation pour orthèse des membres inférieurs, qui peut être verrouillée en position d'extension de ces membres.

    [0002] Pour plus de clarté, on se réfèrera ci-après à une articulation du genou, mais il apparaîtra clairement à l'homme de l'art que l'invention s'applique également aux articulations de la cheville ou de la hanche.

    [0003] On sait que certaines orthèses pour handicapés des membres inférieurs doivent comporter une articulation que l'on puisse verrouiller en position d'extension des membres pour permettre au patient de se déplacer en s'aidant de cannes, et que le patient puisse lui-même déverrouiller, pour amener l'orthèse en position de flexion, afin de lui donner la possibilité de s'asseoir. De telles articulations doivent cependant pouvoir être utilisées parfois en articulation libre, dans le cas où le patient dispose encore d'une certaine liberté de mouvement.

    [0004] De telles orthèses comportent en général deux montants inférieurs et deux montants supérieurs, ou "attelles", réunis transversalement par des entretoises incurvées ou "embrasses", qui épousent la forme transversale du membre appareillé. Une articulation est prévue entre chacune des attelles inférieure et supérieure et chaque articulation comporte deux branches articulées entre elles autour d'un axe de rotation et destinées à être rendues solidaires, respectivement, du montant inférieur et du montant supérieur associés. Ces branches peuvent avoir la forme de fourreaux, dans lesquels vient se loger l'extrémité associée des montants, qui en est ensuite rendue rigidement solidaire par des vis et éventuellement des écrous. Inversement, l'extrémité des montants contiguë aux dites branches peut former un fourreau dans lequel vient se loger, avant d'en être rendue solidaire, la branche associée de l'articulation.

    [0005] Il va de soi que les systèmes de verrouillage de ces articulations doivent être peu volumineux, fiables et faciles à manoeuvrer par le patient lui-même.

    [0006] L'invention vise à proposer un dispositif de verrouillage à commande manuelle répondant à ces impératifs.

    [0007] L'invention vise également à proposer un dispositif de ce type dans lequel l'articulation de la prothèse passe automatiquement en position de verrouillage, lorsque le patient passe de la position de flexion des membres inférieurs à la position d'extension, par exemple lorsqu'il se redresse à partir d'une position assise.

    [0008] L'invention vise enfin à proposer un tel dispositif qui, par la suppression d'une simple butée, permette de transformer l'articulation en articulation libre, pour un patient disposant encore partiellement de ses mouvements.

    [0009] A cet effet, l'invention a pour objet une articulation pour orthèse des membres inférieurs, à deux branches articulées entre elles par un axe de rotation, caractérisée en ce qu'elle comporte un système de verrouillage comprenant une gâchette montée pivotante autour d'un axe par rapport à une première branche de l'articulation et actionnable manuellement par une partie faisant saillie à l'extérieur de cette première branche, cette gâchette coopérant avec un profil de came ménagé sur la seconde branche de l'articulation et étant sollicitée par un organe de rappel élastique qui prend appui, à une extrémité, contre une partie de la première branche, tandis que son autre extrémité prend appui contre une partie de la gâchette apte à se déplacer, lorsque cette gâchette pivote autour de son axe, entre cet axe et le point d'appui de l'organe de rappel élastique sur la première branche, pour passer d'une première position dans laquelle le profil de came interdit à la gâchette non sollicitée manuellement de se déplacer et verrouille en position les deux branches de la gâchette l'une par rapport à l'autre, à une seconde position dans laquelle la gâchette sollicitée manuellement pivote autour de son axe de rotation pour échapper au profil de came et venir en butée contre un organe de butée solidaire de la première branche, les positions relatives de l'organe de butée, de l'axe de rotation de la gâchette et des joints d'appui de l'organe de rappel élastique sur cette gâchette sur la première branche étant telles que, lorsque la gâchette est sollicitée manuellement, le point d'appui sur la gâchette de l'organe de rappel élastique, au cours du mouvement de la gâchette, ne traverse pas la droite réunissant l'axe de rotation de la gâchette au point d'appui de l'organe de rappel contre une partie de la première branche de l'articulation de manière que la gâchette tende à revenir à sa position initiale lorsqu'elle n'est plus sollicitée manuellement.

    [0010] Avantageusement, la gâchette, son axe de rotation et l'organe de rappel élastique seront logés dans un évidement de la première branche et, à travers une lumière ménagée suivant la tranche de celle-ci, une partie de la gâchette formant organe manuel de commande fera saillie à l'extérieur.

    [0011] De préférence, l'organe de butée est fixé de façon amovible sur la première branche, de manière à pouvoir être séparé de celle-ci. Dans cette éventualité, lorsque la gâchette sera sollicitée manuellement, le point d'appui sur la gâchette de l'organe de rappel élastique pourra traverser la droite réunissant l'axe de rotation de la gâchette au point d'appui de l'organe de rappel contre une partie de la première branche de l'articulation. La gâchette n'aura plus alors tendance à revenir à sa position initiale sous la sollicitation de l'organe de rappel élastique et l'on pourra alors utiliser l'articulation comme une articulation libre. L'organe de butée pourra être constitué simplement par une goupille traversant le logement ménagé pour la gâchette dans la première branche.

    [0012] L'organe de rappel élastique pourra par exemple être constitué par une tige, aux extrémités desquelles sont montées coulissantes deux têtes arrondies, qu'un ressort concentrique à la tige tend à écarter l'une de l'autre, l'une de ces têtes prenant appui par sa surface arrondie contre une partie de la première branche, tandis que l'autre tête prend appui, par sa surface arrondie, contre une partie incurvée de la gâchette.

    [0013] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront sur les dessins annexés représentant une forme de réalisation de l'invention, dans le cas d'une articulation de genou, forme de réalisation dans laquelle le profil de came et la forme de la gâchette n'ont naturellement pas de caractère limitatif. Sur ces dessins:

    La figure 1 est une vue latérale schématique, partiellement en coupe, de l'articulation en position de verrouillage, c'est-à-dire avec les deux branches de l'articulation dans une position correspondant à l'extension des montants de l'orthèse;

    La figure 2 est une vue analogue de l'articulation en position déverrouillée, avec ses deux branches dans une position correspondant à la flexion des montants de l'orthèse.



    [0014] L'articulation représentée sur les dessins comprend deux branches 1 et 2, articulées entre elles par un axe de rotation 3 et dans un évidement desquelles formant fourreau peut être engagée l'extrémité d'un montant d'orthèse, respectivement 4 et 5.

    [0015] La partie de la branche 1 contiguë à l'axe 3 est découpée suivant un profil de came 6, avec lequel coopère une gâchette 7, logée dans un évidement 8 de la branche 2, en dehors duquel elle fait saillie vers l'extérieur, de manière à pouvoir être actionnée manuellement par le patient équipé de l'orthèse.

    [0016] Cette gâchette 7 est montée pivotante autour d'un axe 13 par rapport à la branche 2 et est sollicitée par un organe de rappel élastique constitué par une tige 9, sur les extrémités de laquelle sont montées coulissantes des têtes arrondies, respectivement 10 et 11, par exemple hémisphériques, entre lesquelles est interposé un ressort 12, qui tend à les écarter l'une de l'autre. La tête arrondie 10 prend appui contre une partie évidée 14 de la paroi interne de l'évidement 8 de la branche 2, tandis que la tête 11 prend appui contre une partie incurvée 15 de la gâchette 7 tournée vers la partie 14 et disposée de façon telle que, lorsque la gâchette 7 est sollicitée manuellement, la partie incurvée 15 se déplace en rotation entre l'axe 13 et la partie 14.

    [0017] Une butée 16, constituée par une goupille disposée transversalement, limite le déplacement de la gâchette 7 lorsque celle-ci est sollicitée manuellement en rotation autour de son axe 13.

    [0018] On voit ainsi que l'articulation 7 peut occuper deux positions :
    • dans une première position (Figure 1), lorsque la gâchette 7 n'est pas sollicitée manuellement, son bec 17 est engagé dans le profil de came 6 et interdit à la branche de l'articulation de pivoter par rapport à la branche 2 ; dans cette position, qui correspond à la position d'extension des montants 4 et 5, la gâchette 7 est sollicitée en rotation, suivant la flèche F₁, par le système de rappel élastique comprenant de ressort 12, qui assure ainsi le verrouillage de l'articulation en cette position ;
    • dans une seconde position (Figure 2), après que la gâchette 7 ait été sollicitée manuellement suivant la flèche F₂, en sens inverse de la flèche F₁, le bec 17 de la gâchette n'est plus en prise avec le profil de came 6 et les branches 1 et 2 de l'articulation peuvent pivoter librement l'une par rapport à l'autre ; dans cette position, qui correspond à la position de flexion de l'articulation, la patient équipé de l'orthèse peut ainsi s'asseoir.


    [0019] Pour passer de la première à la seconde position, le patient actionne lui-même la gâchette 7 suivant la flèche F₂ à l'encontre du ressort 12, ce qui a pour effet de dégager le bec 17 de la gâchette du profil de came 6. Au cours du mouvement de la gâchette, celle-ci rencontre la butée 16 avant que le point d'appui 15 de la tête arrondie 11 ait traversé la ligne droite réunissant l'axe 13 au point 14, et le ressort continue de solliciter la gâchette suivant la flèche F₂. Lorsque la gâchette n'est plus sollicitée manuellement, elle tend donc à revenir à sa position initiale, mais avec le bec 16 en dehors du profil de came 6.

    [0020] On voit que, si le patient dispose d'une certaine liberté de mouvement, il suffit d'ôter la goupille 16 formant butée, pour que, lorsque la gâchette est sollicitée manuellement, le point 15 passe à la droite de la ligne droite réunissant le point 14 et l'axe 13. L'articulation demeure alors en permanence en position déverrouillée et elle peut ainsi être utilisée comme une articulation normale.

    [0021] On remarquera que, dans les conditions normales d'utilisation, avec la butée 16 en position, l'articulation revient automatiquement en position verrouillée lorsque le patient passe de la position de flexion à la position d'extension des montants 4 et 5, c'est-à-dire lorsqu'il se relève à partir d'une position assise, le bec 17 de la gâchette revenant alors s'engager lui-même dans le profil de came 6.

    [0022] L'invention apporte donc un moyen simple et facile à mettre en oeuvre pour le verrouillage et le déverrouillage manuel, par le patient lui-même, d'une orthèse des membres inférieurs.


    Revendications

    1. Articulation pour orthèse des membres inférieurs, à deux branches (1,2) articulées entre elles par un axe de rotation (3), caractérisée en ce qu'elle comporte un système de verrouillage comprenant une gâchette (7) montée pivotante autour d'un axe (13) par rapport à une première branche (2) de l'articulation et actionnable manuellement par une partie faisant saillie à l'extérieur de cette première branche, cette gâchette (7) coopérant avec un profil de came (6) ménagé sur la seconde branche (1) de l'articulation et étant sollicitée par un organe de rappel élastique (12) qui prend appui, à une extrémité, contre une partie (14) de la première branche, tandis que son autre extrémité prend appui contre une partie (15) de la gâchette apte à se déplacer, lorsque cette gâchette pivote autour de son axe, entre cet axe et le point d'appui (14) de l'organe de rappel élastique sur la première branche, pour passer d'une première position dans laquelle le profil de came (6) interdit à la gâchette (7) non sollicitée manuellement de se déplacer et verrouille en position les deux branches de la gâchette l'une par rapport à l'autre, à une seconde position dans laquelle la gâchette sollicitée manuellement pivote autour de son axe de rotation pour échapper au profil de came (6) et venir en butée contre un organe de butée (16) solidaire de la première branche, les positions relatives de l'organe de butée, de l'axe de rotation de la gâchette et des joints d'appui de l'organe de rappel élastique sur cette gâchette sur la première branche étant telles que, lorsque la gâchette (7) est sollicitée manuellement, le point d'appui (15) sur la gâchette de l'organe de rappel élastique (12), au cours du mouvement de la gâchette ne traverse pas la droite réunissant l'axe (13) de rotation de la gâchette au point d'appui (14) de l'organe de rappel contre une partie de la première branche de l'articulation, de manière que la gâchette tende à revenir à sa position initiale lorsqu'elle n'est plus sollicitée manuellement.
     
    2. Articulation selon la revendication 1, caractérisée en ce que la gâchette, son axe de rotation (13) et l'organe de rappel élastique (12) sont logés dans un évidement (8) de la première branche (2) de l'articulation, une partie de la gâchette (7) faisant saillie à l'extérieur de cet évidement (8) à travers une lumière ménagée dans la tranche de la première branche (2).
     
    3. Articulation selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que l'organe de butée (16) est fixé de façon amovible sur la première branche.
     
    4. Articulation selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que, dans la première position de la gâchette, celle-ci est en prise par un bec (17) avec le profil de came (6).
     
    5. Articulation selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que l'organe de rappel élastique comprend une tige (9) aux extrémités de laquelle sont montées coulissante des têtes arrondies (10,11) qu'un ressort (12) tend à écarter l'une de l'autre, l'une de ces têtes (10) prenant appui par sa surface arrondie contre une partie (14) de la première branche (2), tandis que l'autre tête (11) prend appui, par sa surface arrondie, contre une partie incurvée (15) de la gâchette (7).
     




    Dessins










    Rapport de recherche