[0001] La présente invention se rapporte aux réservoirs gonflables destinés à équiper les
engins sous-marins pour permettre de les faire remonter à la surface de l'eau. De
tels réservoirs sont notamment utiles pour permettre de récupérer les torpilles en
fin de trajectoire.
[0002] Les torpilles sous-marines sont des engins particulièrement coûteux, sur lesquels
on doit procéder à de nombreux essais en mer sans toutefois aller jusqu'à l'impact
sur une cible. Il est donc particulièrement intéressant de pouvoir récupérer à la
fin d'un tel essai la torpille, pour pouvoir la remettre en état et la réutiliser
ensuite. Une telle torpille ayant une flottabilité négative, elle coule lorsque son
moteur s'arrête, ce qui nécessite pour la récupérer alors l'utilisation d'un répondeur
sonar et des moyens considérables.
[0003] Il est connu pour résoudre ce problème de munir la torpille d'une chambre à air en
caoutchouc qui se gonfle et dont l'expansion est bloquée au moyen d'un filet en nylon
non extensible qui l'entoure extérieurement. A un moment déterminé, par exemple lorsque
le moteur s'arrête, des moyens de gonflage permettent de développer cette chambre,
ce qui d'une part freine la torpille par action hydrodynamique, et surtout lui donne
un coefficient de flottabilité global positif. Elle remonte alors à la surface de
l'eau où il est beaucoup plus aisé de la récupérer qu'au fond de la mer.
[0004] Pour pouvoir lancer la torpille à l'aide d'un tube lance-torpille ordinaire, il faut
impérativement ne pas augmenter les dimensions extérieures de cette torpille, en particulier
son diamètre. On est donc conduit à loger cette chambre à air dans le corps de la
torpille. Si on peut plus ou moins facilement plier la chambre elle-même sans prendre
trop de place, il n'en est pas de même du filet anti-extension qui l'entoure. Par
ailleurs on éprouve beaucoup de difficultés à fixer cet ensemble d'une manière suffisamment
solide pour qu'il ne soit pas arraché par la pression de l'eau due à la vitesse au
moment de son déploiement.
[0005] On connait aussi du brevet US 3 648 312 (May), un dispositif semblables dans lequel
la chambre à air est formée d'un matériau élastique dans lequel sont noyées deux nappes
de fils souples. Ces nappes sont obliques par rapport à l'axe de la torpille et sont
croisées entre elles, ce qui amène des difficultés pour replier correctement la chambre
dans son logement et ne permet pas d'obtenir une solidité suffisante. En outre le
tore obtenu après gonflage n'est par circulaire, d'où un volume moins grand pour une
même masse de matériau d'enveloppe.
[0006] Pour surmonter ces difficultés, l'invention propose un réservoir gonflable selon
la revendication 1.
[0007] D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront clairement dans
la description suivante présentée à titre d'exemple non limitatif en regard des figures
annexées qui représentent :
- la figure 1 : une coupe longitudinale d'un fragment de paroi de la torpille et du
réservoir gonflable ;
- la figure 2 : une coupe d'un fragment de la paroi du réservoir en positions gonflée
et dégonflée ;
- la figure 3 : une coupe d'un réservoir selon l'invention lors d'une étape importante
de sa fabrication ; et
- la figure 4, une coupe d'un fragment de paroi selon une variante de réalisation.
[0008] Sur la figure 1 on a représenté une coupe partielle d'un fragment de paroi externe
du corps 100 d'une torpille.
[0009] On a ménagé sur cette paroi un logement annulaire externe 101, ayant par exemple
une profondeur de 30mm sur une longueur de 227mm. Ces chiffres correspondent à une
torpille standard de diamètre extérieur 324mm.
[0010] Un réservoir souple gonflable représenté en position déployée 102 et en position
repliée 103, est fixé à l'intérieur de ce logement par deux brides annulaires 104
et 105 qui viennent pincer les extrémités libres de la paroi du réservoir contre les
bords internes du logement 101.
[0011] Au repos, la membrane souple, par exemple en caoutchouc, qui forme le réservoir gonflable
est pliée sensiblement en accordéon comme représenté sous la référence 103 de telle
manière que les parties les plus saillantes de cette membrane ne dépassent pas l'aplomb
de la paroi extérieure du corps 100.
[0012] Quand cela devient nécessaire, on gonfle le réservoir en injectant, par l'intermédiaire
d'un trou 106 qui vient déboucher dans le logement annulaire 101, un gaz sous pression
qui gonfle la membrane. Celle-ci se déploie alors pour prendre la forme d'un tore
de section circulaire indiqué sous la référence 102, en dehors du corps de la torpille.
Dans cette position dépliée l'ensemble a sensiblement le même aspect que si l'on avait
enfilé sur la torpille une chambre à air de voiture gonflée.
[0013] En reprenant l'exemple numérique donné plus haut, dans cette position dépliée le
rayon du cercle générateur du tore est de par exemple 160mm et le volume du réservoir
gonflé est d'environ 160 litres alors que l'espace résiduel en position repliée est
d'environ 6 litres. On constate donc que ce réservoir apporte une flottabilité supérieure
à 150 kg, ce qui permet de compenser très largement la flottabilité négative d'une
torpille ordinaire.
[0014] Pour éviter que la membrane qui forme le réservoir ne se gonfle trop et n'éclate,
on a muni, selon l'invention, cette membrane de renforts formés de fils disposés radialement
entre les brides 105 et 104. Ce terme de radialement signifie que dans la figure 1
il y a un fil qui va de la bride 104 à la bride 105 en restant dans le plan de section
de la figure. On notera que la signification de ce terme est exactement la même que
celle utilisée pour les pneus d'automobile dit radiaux.
[0015] Ces fils, ou ces fibres, peuvent présenter des structures diverses, mais sont le
plus souvent réalisés sous la forme de petits torons de câble. Ils sont souples mais
inextensibles et on peut avantageusement les fabriquer à l'aide du matériau connu
sous la marque déposée "KEVLAR".
[0016] Lorsque le réservoir se gonfle pour arriver dans la position 102, la membrane de
caoutchouc qui forme ce réservoir s'étire essentiellement selon la périphérie du tore
final. Lorsque les fils formant l'armature radiale sont tendus, ils viennent s'opposer
à l'étirement selon le sens radial et par là même à l'étirement périphérique, ce qui
maintient les dimensions du réservoir à celles qui ont été déterminées à l'avance
pour éviter l'éclatement de celui-ci.
[0017] Pour assurer la reprise des efforts de traction qui s'exercent sur les fils de l'armature,
ceux-ci sont accrochés sur deux joncs 107 et 108 qui sont bridés contre le corps 100
de la torpille par l'intermédiaire des brides de fixation 104 et 105. Ces joncs sont
par exemple en acier.
[0018] On a représenté sur la figure 2 des coupes circonférentielles de la membrane formant
l'enveloppe dans les deux états plié et déplié, référencés 102 et 103 comme sur la
figure 1. On voit que dans ce mode de réalisation la membrane est formée d'une peau
interne 111 et d'une peau externe 110 rendues adhérentes l'une à l'autre et enfermant
les fils de l'armature 109. On remarque que sous l'effet du gonflement ces fils s'écartent
l'un de l'autre, et que l'épaisseur de la membrane diminue entre la position de repos
et la position dépliée sous l'effet de la traction consécutive au gonflement.
[0019] On peut fabriquer la membrane selon un procédé illustré sur la figure 3. Pour cela
on utilise un mandrin 112 dont le diamètre est le même que celui du fond du logement
101. Sur ce mandrin on commence par déposer la peau 111 en l'enduisant d'une solution
de caoutchouc sur une longueur légèrement plus grande que la longueur des fils inextensibles
109. On dépose ensuite régulièrement ces fils sur cette peau 111 parallèlement à l'axe
du mandrin 112. On vient alors placer les joncs 107 et 108 sur lesquels on fixe solidement
les fils 109. On termine ensuite en déposant, également par enduction par exemple,
la peau 110 au-dessus de la peau 111, en enrobant les fils 109 ainsi que les joncs
107 et 108, ce qui forme un léger bourelet aux extrémités.
[0020] Après ces opérations, on prévulcanise l'ensemble, de manière à pouvoir retirer la
membrane du mandrin sans qu'elle se déforme. Dans une dernière étape, après avoir
retiré la membrane du mandrin, on la plie sous la forme qu'elle devra garder au repos
dans le logement 101, c'est-à-dire sous la forme représentée sous la référence 103,
et on procède à une vulcanisation finale qui lui permettra de garder cette forme en
dehors du gonflage et d'y revenir lorsqu'on relachera la pression.
[0021] On constate que l'on n'utilise dans ce mode de réalisation que l'étirement du caoutchouc
dans une direction diamétrale par rapport au corps de la torpille. Pour pouvoir étirer
la membrane dans un maximum de direction et plus particulièrement dans une direction
radiale par rapport à la génératrice du tore, on peut utiliser avantageusement une
disposition des fils 109 telle que représentée sur la figure 4.
[0022] Dans cette disposition ces fils, au lieu d'être rectilignes, sont mis sous une forme
festonnée sensiblement sinusoïdale. Ainsi lorsqu'on gonflera le réservoir, la membrane
s'étirera non seulement dans le sens diamètral D, mais aussi dans le sens radial R
jusqu'à ce que les fils 109 soient tendus. Ceci permet de diminuer la longueur de
la membrane lorsqu'elle est au repos et donc le nombre de plis nécessaires pour la
placer dans le logement 101, d'où une réduction des dimensions de ce logement.
[0023] L'invention n'est pas limitée à l'utilisation de fils en KEVLAR, mais elle s'étend
à tous les matériaux pouvant être mis sous forme de fils avec des propriétés semblables
de résistance à la traction et de souplesse, notamment les polyamides ou l'acier à
haute limite élastique.
1. réservoir gonflable pour engin sous-marin, notamment pour torpille, destiné à donner
une flottabilité positive audit engin, comprenant une membrane souple repliée au repos
(103) dans un logement annulaire (101) du corps de l'engin et prenant une fois gonflée
la forme d'un tore (102) enserrant ledit corps au niveau dudit logement, cette membrane
étant munie de fils souples inextensibles (109) limitant le gonflement de la membrane,
caractérisé en ce que ledit tore a une section circulaire, et que lesdits fils souples
(109) sont situés radialement dans le tore.
2. Réservoir selon la revendication 1, caractérisé en ce que la membrane (103) a la
forme d'un anneau plat fixé par ses deux bords à l'intérieur du logement annulaire
(101) à l'aide de deux brides circulaires (104, 105).
3. Réservoir selon la revendication 2, caractérisé en ce que la membrane (103) comporte
sur ces deux bords deux joncs rigides circulaires (107, 108) sur lesquels sont ancrés
lesdits fils (109) ; ces joncs étant bloqués par lesdites brides (104, 105) sur le
corps de l'engin pour assurer la reprise des efforts s'exerçant sur les fils (109).
4. Réservoir selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
les fils (109) ont au repos une forme festonnée permettant l'étirement de la membrane
dans le sens radial.
5. Réservoir selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
la membrane est vulcanisée dans son état de repos (103) pour lui permettre de rester
repliée naturellement dans son logement (101) lorsqu'elle n'est pas gonflée.
1. Aufblasbarer Behälter für Unterwassergerät, insbesondere für ein Torpedo, der dazu
bestimmt ist, dem Gerät einen positiven Auftrieb zu verleihen, mit einer elastischen
Membran (103), die im Ruhezustand in einem ringförmigen Aufnahmesitz (101) des Gerätekörpers
zusammengefaltet ist und dann, wenn sie aufgeblasen wird, die Form eines Torus (102)
annimmt und den Körper auf Höhe des Aufnahmesitzes umschließt, wobei diese Membran
mit nicht dehnbaren Schnüren (109) versehen ist, die das Aufblasen der Membran begrenzen,
dadurch gekennzeichnet, daß der Torus einen kreisförmigen Querschnitt besitzt und
daß die Schnüre (109) im Torus radial angeordnet sind.
2. Behälter gemäß Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß die Membran (103) die Form
eines flachen Ringes besitzt, der mit seinen beiden Rändern mit, Hilfe zweier kreisförmiger
Bundringe (104, 105) im Inneren des ringförmigen Aufnahmesitzes (101) befestigt ist.
3. Behälter gemäß Anspruch 2, dadurch gekennzeichnet, daß die Membran (103) an diesen
beiden Rändern zwei kreisförmige starre Stäbe (107, 108) aufweist, an denen die Schnüre
(109) verankert sind; wobei diese Stäbe durch die Bundringe (104, 105) am Gerätekörper
gehalten werden, um die Aufnahme der auf die Schnüre (109) wirkenden Kräfte zu gewährleisten.
4. Behälter gemäß einem der'Ansprüche 1 bis 3 dadurch gekennzeichnet, daß die Schnüre
(109) im Ruhezustand eine festonierte Form besitzen, die ein Auseinanderziehen der
Membran in radialer Richtung erlaubt.
5. Behälter gemäß einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, daß die Membran
in ihrem Ruhezustand (103) vulkanisiert ist, um ihr ein Verbleiben im Aufnahmesitz
(101) im normalen, zusammengefalteten Zustand zu ermöglichen, wenn sie nicht aufgeblasen
wird.
1. An inflatable tank for a submarine device, more particularly a torpedo, adapted
to endow said device with an improved buoyancy, comprising a supple membrane which
is folded in an inactive condition (103) thereof in an annular socket (101) of the
body of the device and to assume in the inflated condition thereof the configuration
of a torus (102) encompassing the said body at the level of the said socket, said
membrane being provided with non-extensible flexible cords (109) limiting the inflation
of the membrane, characterized in that the said torus has a circular section and in
that the said flexible cords (109) are arranged radially in the torus.
2. The tank as claimed in claim 1, characterized in that the membrane (103) has the
configuration of a flat ring secured by its two edges to the inside of the annular
socket (101) by means of two circular yokes (104 and 105).
3. The tank as claimed in claim 2, characterized in that on its two edges the membrane
(103) comprises two rigid circular ribs (107 and 108) on which the said cords (109)
are attached, said ribs being locked by the said yokes (104 and 105) on the body of
the device in order to take up forces acting on the cords (109).
4. The tank as claimed in any one of the preceding claims 1 through 3, characterized
in that in the inactive condition the cords (109) assume a festoon-like form rendering
possible drawing out of the membrane in the radial direction.
5. The tank as claimed in any one of the preceding claims 1 through 4, characterized
in that the membrane is vulcanized in its inactive condition (103) in order to permit
it to remain naturally folded up in its socket (101) when it is not inflated.