(19)
(11) EP 0 306 372 B1

(12) FASCICULE DE BREVET EUROPEEN

(45) Mention de la délivrance du brevet:
11.03.1992  Bulletin  1992/11

(21) Numéro de dépôt: 88402017.3

(22) Date de dépôt:  03.08.1988
(51) Int. Cl.5F42B 19/38, F42B 19/44

(54)

Réservoir gonflable pour engin sous-marin

Aufblasbare Kammer für Torpedos

Inflatable envelope for torpedoes


(84) Etats contractants désignés:
DE ES GB NL SE

(30) Priorité: 07.08.1987 FR 8711306

(43) Date de publication de la demande:
08.03.1989  Bulletin  1989/10

(73) Titulaire: THOMSON-CSF
75008 Paris (FR)

(72) Inventeur:
  • Guillaussier, Camille
    F-75008 Paris (FR)

(74) Mandataire: Desperrier, Jean-Louis et al
THOMSON-CSF-S.C.P.I., 13, Avenue du Président Salvador Allende
94117 Arcueil Cédex
94117 Arcueil Cédex (FR)


(56) Documents cités: : 
DE-A- 1 756 432
US-A- 4 271 552
US-A- 3 648 312
   
       
    Il est rappelé que: Dans un délai de neuf mois à compter de la date de publication de la mention de la délivrance de brevet européen, toute personne peut faire opposition au brevet européen délivré, auprès de l'Office européen des brevets. L'opposition doit être formée par écrit et motivée. Elle n'est réputée formée qu'après paiement de la taxe d'opposition. (Art. 99(1) Convention sur le brevet européen).


    Description


    [0001] La présente invention se rapporte aux réservoirs gonflables destinés à équiper les engins sous-marins pour permettre de les faire remonter à la surface de l'eau. De tels réservoirs sont notamment utiles pour permettre de récupérer les torpilles en fin de trajectoire.

    [0002] Les torpilles sous-marines sont des engins particulièrement coûteux, sur lesquels on doit procéder à de nombreux essais en mer sans toutefois aller jusqu'à l'impact sur une cible. Il est donc particulièrement intéressant de pouvoir récupérer à la fin d'un tel essai la torpille, pour pouvoir la remettre en état et la réutiliser ensuite. Une telle torpille ayant une flottabilité négative, elle coule lorsque son moteur s'arrête, ce qui nécessite pour la récupérer alors l'utilisation d'un répondeur sonar et des moyens considérables.

    [0003] Il est connu pour résoudre ce problème de munir la torpille d'une chambre à air en caoutchouc qui se gonfle et dont l'expansion est bloquée au moyen d'un filet en nylon non extensible qui l'entoure extérieurement. A un moment déterminé, par exemple lorsque le moteur s'arrête, des moyens de gonflage permettent de développer cette chambre, ce qui d'une part freine la torpille par action hydrodynamique, et surtout lui donne un coefficient de flottabilité global positif. Elle remonte alors à la surface de l'eau où il est beaucoup plus aisé de la récupérer qu'au fond de la mer.

    [0004] Pour pouvoir lancer la torpille à l'aide d'un tube lance-torpille ordinaire, il faut impérativement ne pas augmenter les dimensions extérieures de cette torpille, en particulier son diamètre. On est donc conduit à loger cette chambre à air dans le corps de la torpille. Si on peut plus ou moins facilement plier la chambre elle-même sans prendre trop de place, il n'en est pas de même du filet anti-extension qui l'entoure. Par ailleurs on éprouve beaucoup de difficultés à fixer cet ensemble d'une manière suffisamment solide pour qu'il ne soit pas arraché par la pression de l'eau due à la vitesse au moment de son déploiement.

    [0005] On connait aussi du brevet US 3 648 312 (May), un dispositif semblables dans lequel la chambre à air est formée d'un matériau élastique dans lequel sont noyées deux nappes de fils souples. Ces nappes sont obliques par rapport à l'axe de la torpille et sont croisées entre elles, ce qui amène des difficultés pour replier correctement la chambre dans son logement et ne permet pas d'obtenir une solidité suffisante. En outre le tore obtenu après gonflage n'est par circulaire, d'où un volume moins grand pour une même masse de matériau d'enveloppe.

    [0006] Pour surmonter ces difficultés, l'invention propose un réservoir gonflable selon la revendication 1.

    [0007] D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront clairement dans la description suivante présentée à titre d'exemple non limitatif en regard des figures annexées qui représentent :

    - la figure 1 : une coupe longitudinale d'un fragment de paroi de la torpille et du réservoir gonflable ;

    - la figure 2 : une coupe d'un fragment de la paroi du réservoir en positions gonflée et dégonflée ;

    - la figure 3 : une coupe d'un réservoir selon l'invention lors d'une étape importante de sa fabrication ; et

    - la figure 4, une coupe d'un fragment de paroi selon une variante de réalisation.



    [0008] Sur la figure 1 on a représenté une coupe partielle d'un fragment de paroi externe du corps 100 d'une torpille.

    [0009] On a ménagé sur cette paroi un logement annulaire externe 101, ayant par exemple une profondeur de 30mm sur une longueur de 227mm. Ces chiffres correspondent à une torpille standard de diamètre extérieur 324mm.

    [0010] Un réservoir souple gonflable représenté en position déployée 102 et en position repliée 103, est fixé à l'intérieur de ce logement par deux brides annulaires 104 et 105 qui viennent pincer les extrémités libres de la paroi du réservoir contre les bords internes du logement 101.

    [0011] Au repos, la membrane souple, par exemple en caoutchouc, qui forme le réservoir gonflable est pliée sensiblement en accordéon comme représenté sous la référence 103 de telle manière que les parties les plus saillantes de cette membrane ne dépassent pas l'aplomb de la paroi extérieure du corps 100.

    [0012] Quand cela devient nécessaire, on gonfle le réservoir en injectant, par l'intermédiaire d'un trou 106 qui vient déboucher dans le logement annulaire 101, un gaz sous pression qui gonfle la membrane. Celle-ci se déploie alors pour prendre la forme d'un tore de section circulaire indiqué sous la référence 102, en dehors du corps de la torpille. Dans cette position dépliée l'ensemble a sensiblement le même aspect que si l'on avait enfilé sur la torpille une chambre à air de voiture gonflée.

    [0013] En reprenant l'exemple numérique donné plus haut, dans cette position dépliée le rayon du cercle générateur du tore est de par exemple 160mm et le volume du réservoir gonflé est d'environ 160 litres alors que l'espace résiduel en position repliée est d'environ 6 litres. On constate donc que ce réservoir apporte une flottabilité supérieure à 150 kg, ce qui permet de compenser très largement la flottabilité négative d'une torpille ordinaire.

    [0014] Pour éviter que la membrane qui forme le réservoir ne se gonfle trop et n'éclate, on a muni, selon l'invention, cette membrane de renforts formés de fils disposés radialement entre les brides 105 et 104. Ce terme de radialement signifie que dans la figure 1 il y a un fil qui va de la bride 104 à la bride 105 en restant dans le plan de section de la figure. On notera que la signification de ce terme est exactement la même que celle utilisée pour les pneus d'automobile dit radiaux.

    [0015] Ces fils, ou ces fibres, peuvent présenter des structures diverses, mais sont le plus souvent réalisés sous la forme de petits torons de câble. Ils sont souples mais inextensibles et on peut avantageusement les fabriquer à l'aide du matériau connu sous la marque déposée "KEVLAR".

    [0016] Lorsque le réservoir se gonfle pour arriver dans la position 102, la membrane de caoutchouc qui forme ce réservoir s'étire essentiellement selon la périphérie du tore final. Lorsque les fils formant l'armature radiale sont tendus, ils viennent s'opposer à l'étirement selon le sens radial et par là même à l'étirement périphérique, ce qui maintient les dimensions du réservoir à celles qui ont été déterminées à l'avance pour éviter l'éclatement de celui-ci.

    [0017] Pour assurer la reprise des efforts de traction qui s'exercent sur les fils de l'armature, ceux-ci sont accrochés sur deux joncs 107 et 108 qui sont bridés contre le corps 100 de la torpille par l'intermédiaire des brides de fixation 104 et 105. Ces joncs sont par exemple en acier.

    [0018] On a représenté sur la figure 2 des coupes circonférentielles de la membrane formant l'enveloppe dans les deux états plié et déplié, référencés 102 et 103 comme sur la figure 1. On voit que dans ce mode de réalisation la membrane est formée d'une peau interne 111 et d'une peau externe 110 rendues adhérentes l'une à l'autre et enfermant les fils de l'armature 109. On remarque que sous l'effet du gonflement ces fils s'écartent l'un de l'autre, et que l'épaisseur de la membrane diminue entre la position de repos et la position dépliée sous l'effet de la traction consécutive au gonflement.

    [0019] On peut fabriquer la membrane selon un procédé illustré sur la figure 3. Pour cela on utilise un mandrin 112 dont le diamètre est le même que celui du fond du logement 101. Sur ce mandrin on commence par déposer la peau 111 en l'enduisant d'une solution de caoutchouc sur une longueur légèrement plus grande que la longueur des fils inextensibles 109. On dépose ensuite régulièrement ces fils sur cette peau 111 parallèlement à l'axe du mandrin 112. On vient alors placer les joncs 107 et 108 sur lesquels on fixe solidement les fils 109. On termine ensuite en déposant, également par enduction par exemple, la peau 110 au-dessus de la peau 111, en enrobant les fils 109 ainsi que les joncs 107 et 108, ce qui forme un léger bourelet aux extrémités.

    [0020] Après ces opérations, on prévulcanise l'ensemble, de manière à pouvoir retirer la membrane du mandrin sans qu'elle se déforme. Dans une dernière étape, après avoir retiré la membrane du mandrin, on la plie sous la forme qu'elle devra garder au repos dans le logement 101, c'est-à-dire sous la forme représentée sous la référence 103, et on procède à une vulcanisation finale qui lui permettra de garder cette forme en dehors du gonflage et d'y revenir lorsqu'on relachera la pression.

    [0021] On constate que l'on n'utilise dans ce mode de réalisation que l'étirement du caoutchouc dans une direction diamétrale par rapport au corps de la torpille. Pour pouvoir étirer la membrane dans un maximum de direction et plus particulièrement dans une direction radiale par rapport à la génératrice du tore, on peut utiliser avantageusement une disposition des fils 109 telle que représentée sur la figure 4.

    [0022] Dans cette disposition ces fils, au lieu d'être rectilignes, sont mis sous une forme festonnée sensiblement sinusoïdale. Ainsi lorsqu'on gonflera le réservoir, la membrane s'étirera non seulement dans le sens diamètral D, mais aussi dans le sens radial R jusqu'à ce que les fils 109 soient tendus. Ceci permet de diminuer la longueur de la membrane lorsqu'elle est au repos et donc le nombre de plis nécessaires pour la placer dans le logement 101, d'où une réduction des dimensions de ce logement.

    [0023] L'invention n'est pas limitée à l'utilisation de fils en KEVLAR, mais elle s'étend à tous les matériaux pouvant être mis sous forme de fils avec des propriétés semblables de résistance à la traction et de souplesse, notamment les polyamides ou l'acier à haute limite élastique.


    Revendications

    1. réservoir gonflable pour engin sous-marin, notamment pour torpille, destiné à donner une flottabilité positive audit engin, comprenant une membrane souple repliée au repos (103) dans un logement annulaire (101) du corps de l'engin et prenant une fois gonflée la forme d'un tore (102) enserrant ledit corps au niveau dudit logement, cette membrane étant munie de fils souples inextensibles (109) limitant le gonflement de la membrane, caractérisé en ce que ledit tore a une section circulaire, et que lesdits fils souples (109) sont situés radialement dans le tore.
     
    2. Réservoir selon la revendication 1, caractérisé en ce que la membrane (103) a la forme d'un anneau plat fixé par ses deux bords à l'intérieur du logement annulaire (101) à l'aide de deux brides circulaires (104, 105).
     
    3. Réservoir selon la revendication 2, caractérisé en ce que la membrane (103) comporte sur ces deux bords deux joncs rigides circulaires (107, 108) sur lesquels sont ancrés lesdits fils (109) ; ces joncs étant bloqués par lesdites brides (104, 105) sur le corps de l'engin pour assurer la reprise des efforts s'exerçant sur les fils (109).
     
    4. Réservoir selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les fils (109) ont au repos une forme festonnée permettant l'étirement de la membrane dans le sens radial.
     
    5. Réservoir selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la membrane est vulcanisée dans son état de repos (103) pour lui permettre de rester repliée naturellement dans son logement (101) lorsqu'elle n'est pas gonflée.
     


    Ansprüche

    1. Aufblasbarer Behälter für Unterwassergerät, insbesondere für ein Torpedo, der dazu bestimmt ist, dem Gerät einen positiven Auftrieb zu verleihen, mit einer elastischen Membran (103), die im Ruhezustand in einem ringförmigen Aufnahmesitz (101) des Gerätekörpers zusammengefaltet ist und dann, wenn sie aufgeblasen wird, die Form eines Torus (102) annimmt und den Körper auf Höhe des Aufnahmesitzes umschließt, wobei diese Membran mit nicht dehnbaren Schnüren (109) versehen ist, die das Aufblasen der Membran begrenzen, dadurch gekennzeichnet, daß der Torus einen kreisförmigen Querschnitt besitzt und daß die Schnüre (109) im Torus radial angeordnet sind.
     
    2. Behälter gemäß Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß die Membran (103) die Form eines flachen Ringes besitzt, der mit seinen beiden Rändern mit, Hilfe zweier kreisförmiger Bundringe (104, 105) im Inneren des ringförmigen Aufnahmesitzes (101) befestigt ist.
     
    3. Behälter gemäß Anspruch 2, dadurch gekennzeichnet, daß die Membran (103) an diesen beiden Rändern zwei kreisförmige starre Stäbe (107, 108) aufweist, an denen die Schnüre (109) verankert sind; wobei diese Stäbe durch die Bundringe (104, 105) am Gerätekörper gehalten werden, um die Aufnahme der auf die Schnüre (109) wirkenden Kräfte zu gewährleisten.
     
    4. Behälter gemäß einem der'Ansprüche 1 bis 3 dadurch gekennzeichnet, daß die Schnüre (109) im Ruhezustand eine festonierte Form besitzen, die ein Auseinanderziehen der Membran in radialer Richtung erlaubt.
     
    5. Behälter gemäß einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, daß die Membran in ihrem Ruhezustand (103) vulkanisiert ist, um ihr ein Verbleiben im Aufnahmesitz (101) im normalen, zusammengefalteten Zustand zu ermöglichen, wenn sie nicht aufgeblasen wird.
     


    Claims

    1. An inflatable tank for a submarine device, more particularly a torpedo, adapted to endow said device with an improved buoyancy, comprising a supple membrane which is folded in an inactive condition (103) thereof in an annular socket (101) of the body of the device and to assume in the inflated condition thereof the configuration of a torus (102) encompassing the said body at the level of the said socket, said membrane being provided with non-extensible flexible cords (109) limiting the inflation of the membrane, characterized in that the said torus has a circular section and in that the said flexible cords (109) are arranged radially in the torus.
     
    2. The tank as claimed in claim 1, characterized in that the membrane (103) has the configuration of a flat ring secured by its two edges to the inside of the annular socket (101) by means of two circular yokes (104 and 105).
     
    3. The tank as claimed in claim 2, characterized in that on its two edges the membrane (103) comprises two rigid circular ribs (107 and 108) on which the said cords (109) are attached, said ribs being locked by the said yokes (104 and 105) on the body of the device in order to take up forces acting on the cords (109).
     
    4. The tank as claimed in any one of the preceding claims 1 through 3, characterized in that in the inactive condition the cords (109) assume a festoon-like form rendering possible drawing out of the membrane in the radial direction.
     
    5. The tank as claimed in any one of the preceding claims 1 through 4, characterized in that the membrane is vulcanized in its inactive condition (103) in order to permit it to remain naturally folded up in its socket (101) when it is not inflated.
     




    Dessins