[0001] La présente invention est relative à un sectionneur et concerne plus particulièrement
un sectionneur à ouverture verticale.
[0002] Les sectionneurs n'ont que très peu ou pas de pouvoir de coupure; il est pourtant
souhaitable de réaliser des sectionneurs ayant un certain pouvoir de coupure, afin
de réaliser certaines manoeuvres de transfert de boucle.
[0003] Un but de la présente invention est de réaliser un sectionneur ayant un pouvoir de
coupure notable, par exemple permettant de couper 4200 A à 20 kV phase terre.
[0004] Un autre but de l'invention est de réaliser un sectionneur pouvant fonctionner en
sécurité même si de la glace est déposée sur l'appareil, sans pénaliser le prix de
revient de l'appareil par un mécanisme de manoeuvre surdimensionné.
[0005] On connaît, par le brevet américain n° 2 897 323, un appareil combinant sectionneur
et disjoncteur, dans lequel, à l'ouverture, le courant est dérivé sur une corne d'arc
coopérant avec une roulette; cet appareil ne peut fonctionner lorsque de la glace
se forme sur la corne d'arc et sur la roulette, car ce mécanisme travaille en compression.
Or il faut une force très grande pour briser la glace en compression.
[0006] Un autre but de l'invention est de réaliser un sectionneur dans lequel la glace est
brisée sans utiliser une force importante.
[0007] Il a été proposé, dans le brevet américain n° 2 824 936, de disposer la lame du sectionneur
de manière que le contact avec la corne d'arc se face de manière latérale; la Demanderesse
a observer que si on exerce sur la corne une force importante pour briser la glace,
la lame plie latéralement, surtout si la lame est de grande longueur; l'emploi d'un
tel appareil est donc exclu, notamment pour les utilisations en haute tension qui
nécessitent l'emploi d'une lame de grande longueur por assurer l'isolement.
[0008] Un autre but de l'invention est de réaliser un appareil à haute tension, comportant
une lame de longueur suffisante pour assurer l'isolement, dans lequel la glace est
brisée aussi bien à l'ouverture qu'à la fermeture sans risque d'endommager la lame.
[0009] Tous les buts précités sont atteints par l'invention qui concerne un sectionneur
du type comprenant une lame reliée, à une première extrémité, à un premier connecteur
et à des moyens permettant lors d'une phase d'ouverture, une première rotation autour
d'elle-même et une seconde rotation autour d'un axe, ladite lame portant à sa seconde
extrémité un marteau de contact coopérant avec une mâchoire reliée à un second connecteur,
le sectionneur comprenant des moyens pour que, lors d'une manoeuvre d'ouverture, après
que la lame a effectué sa rotation sur elle-même provoquant la déconnexion électrique
du marteau et de la mâchoire, le courant soit d'abord dérivé, puis commuté à travers
un interrupteur, ce dernier s'ouvrant sous la commande d'un mécanisme à rupture brusque
commandé par le déplacement de la lame, caractérisé en ce que lesdits moyens comprennent
un marteau sacrificiel disposé de manière amovible dans le prolongement du marteau
et coopérant avec deux cornes entre lesquelles il s'engage et se déplace avec friction,
l'une des cornes présentant une portion isolante entre deux portions métalliques dont
l'une est relié au second connecteur et l'autre est reliée à une entrée de l'interrupteur,
l'autre corne présentant une portion isolante comprise entre deux portions métalliques
dont l'une est reliée au second connecteur, le marteau sacrificiel pouvant déplacer,
au cours d'une course d'ouverture, un bras commandant le fonctionnement du mécanisme
de manoeuvre de l'interrupteur, les parties isolantes des cornes étant décalées pour
permettre la commutation du courant du marteau sacrificiel vers l'interrupteur, la
seconde borne de ce dernier étant reliée au second connecteur.
[0010] Dans un mode particulier de réalisation, le mécanisme de manoeuvre de l'interrupteur
comprend un premier levier pivotant, sous l'action du bras, autour d'un axe fixe disposé
à une première extrémité, un ressort fixé d'une part à la seconde extrémité dudit
premier levier et d'autre part à une première extrémité d'un second levier pivotant
autour d'un axe fixe placé à sa seconde extrémité, ledit second levier portant un
ergot s'engageant dans une lumière oblongue d'une pièce reliée au contact mobile de
l'interrupteur.
[0011] Avantageusement,le mécanisme de manoeuvre comprend une première et une seconde butées
limitant la course dudit second levier.
[0012] L'axe du premier levier comprend un ergot pour empêcher le ressort de passer au-delà
dudit axe.
[0013] L'invention sera bien comprise à la lecture de la description donnée ci-après d'un
exemple de réalisation de l'invention, en référence au dessin annexé dans lequel:
- la figure 1 est une vue en élévation d'un sectionneur selon l'invention,
- la figure 2 est une vue agrandie, en élévation, du sommet de la seconde colonne support
du sectionneur,
- la figure 3 est une vue de côté du sommet de la seconde colonne du sectionneur,
- les figures 4 à 6 sont des vues, dans diverses positions au cours du fonctionnement
du sectionneur, du mécanisme de manoeuvre de l'interrupteur équipant le sectionneur.
[0014] Dans la figure 1, la référence 1 désigne une lame de coupure articulée à une première
extrémité au sommet d'une première colonne 2 et portant à sa seconde extrémité un
marteau de contact coopérant avec une mâchoire placée au sommet d'une seconde colonne
3. Le marteau présente une section allongée, de sorte que dans une position donnée,
il est en contact serré avec la mâchoire et qu'après une rotation de 90 degrés sur
lui-même, il perd le contact avec la mâchoire.
[0015] Un mécanisme de manoeuvre, désigné globalement par la référence 4, permet sous l'action
d'une colonne 5 entraînée en rotation par un moteur 6, de faire effectuer à la lame
1, à partir d'une position fermée du sectionneur, d'abord une rotation de la lame
autour d'elle-même pour desserrer le contact entre le marteau et la mâchoire, puis
un mouvement de rotation dans un plan vertical. Ce mécanisme est bien connu et, comme
il ne concerne pas directement l'invention, il ne sera pas décrit plus en détail.
On notera simplement que le mouvement de rotation de la lame sur elle-même est généralement
de 90 degrés, et c'est cette valeur qui sera prise comme exemple dans la suite.
[0016] La première extrémité de la lame 1 est reliée électriquement à un premier connecteur
7; la mâchoire est reliée à un second connecteur 8.
[0017] La figure 2 montre plus en détail la mâchoire 9, qui est constituée de plusieurs
doigts de contact 9A; le marteau 10, placé à l'extrémité de la lame 1, est prolongé
par un marteau sacrificiel 10A, qui est consommable et par suite, fixé au marteau
de manière démontable de façon à pouvoir être remplacé aisément. Le marteau sacrificiel
9A porte une boule pare-effluves 11.
[0018] Les doigts de contact 9A sont reliés au connecteur 8.
[0019] Le marteau sacrificiel, de forme cylindrique, s'engage entre deux cornes 13 et 14,
en forme de tiges présentant chacune une portion rectiligne et une partie recourbée.
Les cornes sont reliées électriquement au connecteur par l'une de leurs extrémités.
Les cornes sont écartées l'une de l'autre de manière à rester l'une et l'autre en
contact avec le marteau sacrificiel au cours d'une manoeuvre d'ouverture, jusqu'à
ce que le marteau sacrificiel dépasse les portions recourbées des cornes. Un ressort
15 entre les cornes permet d'assurer une pression suffisante. Les cornes sont fixées
à une console métallique 16 elle-même en liaison mécanique et électrique avec le connecteur
8.
[0020] Les cornes 13 comportent à leur base une portion conductrice 13A et une portion isolante
13B adjacente à la portion 13A, puis une portion métallique 13C.
[0021] Les cornes 14 comportent à leur base une portion conductrice 14A en contact électrique
par des tresses 17 et 18 avec la console 13, puis une portion isolante 14B et une
portion isolante 14C. Les portions 13B et 14B sont par exemple en téflon (R), isolant
et résistant à l'arc de commutation; les portions 14C sont de préférence en résine
époxy, matériau isolant mais moins coûteux que le téflon (R).
[0022] Sur la console 16 est fixé un interrupteur 20, de préférence du type comportant une
ampoule à vide 20A, dont l'ouverture est commandée par un bras de déclenchement 21
actionné par le déplacement du marteau sacrificiel 10A.
[0023] La borne inférieure de l'interrupteur est reliée électriquement à la console 16,
l'autre borne est reliée électriquement à la portion 13C de la corne 13, par les tresses
22 et 23.
[0024] Les références 25 et 26 désignent des anneaux pare-effluves.
[0025] Le dispositif de manoeuvre de l'interrupteur, désigné globalement par la référence
29, est maintenant décrit en référence aux figures 4 à 6.
[0026] Le bras de déclenchement 21 se prolonge par un premier levier 30 pivotant autour
d'un axe fixe 31 situé à l'une de ses extrémités; l'axe 31 porte un ergot 31A; à l'autre
extrémité du levier 30 est fixé une première extrémité d'un ressort 32 dont l'autre
extrémité est fixée à une première extrémité d'un second levier 33 pivotant autour
d'un axe fixe 34. Le levier 33 porte un ergot 35 s'engageant dans une lumière oblongue
36 d'une pièce 37 solidaire du contact mobile de l'ampoule à vide .
[0027] Les références 38 et 39 désignent des butées pour limiter la course du levier 33.
[0028] Le mécanisme de manoeuvre 29 est placé dans un capotage 40 à travers lequel passe
le bras de déclenchement 21.
[0029] Le fonctionnement du sectionneur est le suivant:
en position fermée (figures 2 et 3), le marteau 10 est en contact avec les doigts
9A; le courant circule entre le connecteur 7, la lame 1, le marteau 10, les doigts
9A et le connecteur 8.
[0030] Au début de la phase d'ouverture, la lame 1 effectue une rotation de 90 degrés le
long de son axe, ce qui a pour effet d'interrompre le passage du courant entre le
marteau et les doigts de contact. Le marteau sacrificiel 10A, qui a une section cylindrique,
assure le passage du courant par son contact avec les cornes 14.
[0031] Lorsque la lame 1 du sectionneur commence sa levée, le marteau sacrificiel 10A est
en contact avec la portion isolante 13 B de la corne 13. Le courant passe alors entre
le connecteur 7, la lame 1, le marteau 10, le marteau sacrificiel 10A, la corne 14
et le connecteur 8.
[0032] Lorsque la lame 1 commence sa course, le marteau sacrificiel, après un passage par
une zone tampon où le courant peut circuler par l'interrupteur et les éléments 14A,
17, 18 et 16, atteint une position où il est en contact avec la portion isolante 14B
de la corne 14 et la portion conductrice 13C de la corne 13; le courant circule alors
entre le connecteur 7, la lame 1, le marteau 10, le marteau sacrificiel 10A, la portion
13C de la corne 13, la tresse 23, le tresse 22, l'ampoule 20A, la console 16 et le
connecteur 8.
[0033] Le marteau sacrificiel 10A, continuant sa course ascendante, vient entraîner au passage
le bras de déclenchement 21 dont le mouvement produit l'ouverture brusque de l'ampoule
à vide.
[0034] Le fonctionnement du mécanisme de manoeuvre 29 de l'interrupteur est le suivant:
le levier 30 solidaire du bras 21 vient tendre le ressort 32 et, après le passage
du point mort, vient mettre en mouvement le levier 33. L'ergot 35, après une certaine
course durant laquelle le levier 33 acquiert une certaine énergie cinétique, vient
frapper l'extrémité supérieure de la lumière oblongue 36 de la pièce 37 et entraîner
cette dernière sur une course suffisante pour ouvrir l'interrupteur.
[0035] La butée 39 sert à régler la distances avant impact de l'ergot 35 sur l'extrémité
de la lumière oblongue 36 de la pièce 37, et , par conséquent, l'énergie accumulée
par l'équipage. On peut ainsi atteindre deux millimètres d'écartement en deux millisecondes.
[0036] La vitesse instantanée étant dépendante de cette énergie, ce réglage influe directement
sur la vitesse.
[0037] L'ergot 31A maintient le ressort tendu en l'empêchant de passer au-delà de l'axe
31.
[0038] La butée 23 permet de régler la distance d'écartement des contacts de la cellule
à vide, par exemple de 6 à 8 mm.
[0039] Le dispositif qui vient d'être décrit permet donc de régler la vitesse d'ouverture
des contacts.
[0040] Un des avantages du sectionneur de l'invention résulte du fait que, contrairement
aux sectionneurs de type connus, on n'utilise pas le bras de manoeuvre de l'interrupteur
pour transmettre le courant.
[0041] En effet, la présence de glace sur le marteau sacrificiel 10A n'est pas favorable
à un contact franc, car le bras n'a pas la pression suffisante pour casser la glace
et il est difficile d'augmenter cette pression sans pénaliser l'ouverture du sectionneur
dont le mécanisme de manoeuvre ce trouve à l'autre extrémité de la lame.
[0042] L'emploi de cornes 13 et 14 formant pince exige peu d'énergie mécanique pour la manoeuvre
du sectionneur, puisque la force de pénétration du marteau dans la mâchoire est perpendiculaire
à l'effort de pression exerce par les cornes 13 et 14 sur le marteau sacrificiel 10A,
donc limité essentiellement par les efforts de friction.
[0043] En présence de glace, le marteau sacrificiel vient cisailler la glace dans sa manoeuvre
de montée ou de descente.
[0044] L'invention s'applique au sectionneurs à haute tension et en particulier aux sectionneurs
à déplacement vertical.
1. Sectionneur du type comprenant une lame reliée, à une première extrémité, à un premier
connecteur et à des moyens permettant lors d'une phase d'ouverture, une première rotation
autour d'elle-même et une seconde rotation autour d'un axe, ladite lame portant à
sa seconde extrémité un marteau de contact coopérant avec une mâchoire reliée à un
second connecteur, le sectionneur comprenant des moyens (10A, 13, 14, 20, 21, 29)
pour que, lors d'une manoeuvre d'ouverture, après que la lame (1) a effectué sa rotation
sur elle-même provoquant la déconnexion électrique du marteau (10) et de la mâchoire
(9), le courant soit d'abord dérivé, puis commuté à travers un interrupteur (20),
ce dernier s'ouvrant sous la commande d'un mécanisme à rupture brusque (29) commandé
par le déplacement de la lame, caractérisé en ce que lesdits moyens comprennent un
marteau sacrificiel (10A) disposé de manière amovible dans le prolongement du marteau
(10) et coopérant avec deux cornes (13, 14) entre lesquelles il s'engage et se déplace
avec friction, l'une (13) des cornes présentant une portion isolante (13B) entre deux
portions métalliques (13A, 13C) dont l'une (13A) est relié au second connecteur (8)
et l'autre (13C) est reliée à une entrée de l'interrupteur, l'autre corne présentant
une portion isolante (14B) comprise entre deux portions métalliques dont l'une (14A)
est reliée au second connecteur (8), le marteau sacrificiel pouvant déplacer, au cours
d'une course d'ouverture, un bras (21) commandant le fonctionnement du mécanisme de
manoeuvre (29) de l'interrupteur (20), les parties isolantes (13B, 14B) des cornes
(13, 14) étant décalées pour permettre la commutation du courant du marteau sacrificiel
(10A) vers l'interrupteur (20), la seconde borne de ce dernier étant reliée au second
connecteur (8).
2. Sectionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce que le mécanisme (29) de manoeuvre
de l'interrupteur comprend un premier levier (30) pivotant, sous l'action du bras
(21), autour d'un axe fixe (31) disposé à une première extrémité, un ressort (32)
fixé d'une part à la seconde extrémité dudit premier levier (30) et d'autre part à
une première extrémité d'un second levier (33) pivotant autour d'un axe fixe (34)
placé à sa seconde extrémité, ledit second levier (33) portant un ergot 35 s'engageant
dans une lumière oblongue (36) d'une pièce 37 reliée au contact mobile de l'interrupteur.
3. Sectionneur selon la revendication 2, caractérisé en ce que le mécanisme (29) comprend
une première (38) et une seconde (39) butées limitant la course dudit second levier
(33).
4. Sectionneur selon l'une des revendications 2 et 3, caractérisé en ce que l'axe (31)
du premier levier (30) comprend un ergot (31A) pour empêcher le ressort de passer
au-delà dudit axe.