[0001] La présente invention concerne un disjoncteur à auto-soufflage à piston semi-mobile.
[0002] Elle concerne plus précisément un disjoncteur du type à auto-soufflage, comprenant
une enveloppe remplie d'un gaz diélectrique sous pression, deux contacts d'arc coopérant
entre eux, l'un au moins faisant partie d'un ensemble de contact mobile solidaire
d'un organe de manoeuvre et adapté pour être déplacé axialement dans l'enveloppe entre
une position de fermeture et une position d'ouverture, l'ensemble de contact mobile
étant constitué par un premier tube et un second tube coaxial au premier tube pour
délimiter, de part et d'autre d'une première couronne reliant le premier et le second
tubes, une chambre de soufflage et une chambre de compression communiquant avec la
chambre de soufflage et fermée par une paroi de pression d'un piston semi-mobile sollicité
par un ressort en appui sur une bride fixe.
[0003] Pendant une opération d'ouverture, le gaz dans la chambre de compression est comprimé
du fait que la distance entre le piston et la couronne séparant la chambre de compression
de la chambre de soufflage décroît. Durant ce déplacement, c'est le ressort qui maintient
le piston semi-mobile en position fixe à l'encontre de la pression du gaz contre sa
paroi de pression dans la chambre de compression. Il est donc nécessaire de prévoir
un ressort d'effort suffisant. Cet effort se transmet dans la cinématique de l'appareil
et est en général encaissé par l'organe de manoeuvre, en général une bielle, et par
des leviers coopérant avec cette dernière. Une opération d'ouverture nécessite donc
une certaine consommation d'énergie.
[0004] Le but de l'invention est de réduire la consommation d'énergie du disjoncteur pendant
une opération d'ouverture.
[0005] Pour ce faire, conformément à l'invention, le piston est constitué de deux parties,
une première partie comportant une première paroi de pression et une seconde partie
comportant une seconde paroi de pression, de surface frontale inférieure à celle de
la première paroi de pression, ces deux parois adjacentes formant la paroi de pression
du piston et la première partie étant en appui dans le même sens que le sens d'ouverture
contre la seconde partie selon une surface inclinée, en position fermée du disjoncteur.
[0006] Selon un mode de réalisation préféré, ladite première partie est constitué d'un cylindre
coulissant sur le premier tube et pourvu à son extrémité opposé aux contacts d'une
bride annulaire destinée à venir en butée contre ladite bride fixe en position fermée
du disjoncteur, de ladite paroi de pression annulaire solidaire dudit cylindre à son
autre extrémité et d'une partie cylindrique coaxiale audit cylindre, solidaire de
ladite paroi de pression par une de ses extrémités et comportant une surface inclinée
à son autre extrémité.
[0007] Avantageusement, ladite seconde partie est constituée d'un tronçon de cylindre coaxial
audit cylindre et pourvu à son extrémité opposée aux contacts d'une surface inclinée
complémentaire à la surface inclinée de la première partie et de ladite seconde paroi
de pression solidaire de l'autre extrémité dudit tronçon de cylindre.
[0008] Avantageusement, ledit tronçon de cylindre est constitué d'une tulipe de doigts et
la seconde paroi de pression est en saillie dans la chambre de compression par rapport
à la première paroi de pression, en position fermée du disjoncteur.
[0009] Par ailleurs, ladite seconde partie est sollicitée par un ressort en appui par son
extrémité opposée aux contacts sur ladite bride fixe et, de préférence, ladite première
partie est également sollicitée par un ressort en appui par son extrémité opposée
aux contacts sur ladite bride fixe.
[0010] Les fonctions et avantages de ces caractéristiques apparaîtront à la lecture de la
description qui suit où l'invention est décrite ci-après plus en détail à l'aide de
figures ne représentant qu'un mode de réalisation préféré de l'invention.
[0011] La figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'un disjoncteur conforme à l'invention
en position fermée.
[0012] La figure 2 est une vue en coupe longitudinale d'un disjoncteur conforme à l'invention
en cours d'ouverture.
[0013] La figure 3 est une vue en coupe longitudinale d'un disjoncteur conforme à l'invention
en position ouverte.
[0014] Dans ce qui suit, on décrira une chambre de coupure, étant entendu qu'un disjoncteur
à haute tension, peut comporter, pour chaque phase, plusieurs chambres de coupure
du type qui va être décrit. Sur les figures 1 à 3, les mêmes références désignent
des éléments identiques.
[0015] Sur les figures, la référence 1 désigne une enveloppe de préférence isolante, par
exemple en porcelaine, remplie d'un gaz à bonnes propriétés diélectriques, par exemple
de l'hexafluorure de soufre sous une pression de quelques bars.
[0016] Le disjoncteur comprend un ensemble fixe et un ensemble de contact mobile.
[0017] L'ensemble fixe comprend un contact d'arc 3, constitué d'un tube métallique dont
l'extrémité 3A est réalisée en un matériau résistant aux effets de l'arc, par exemple
un alliage à base de tungstène. L'ensemble fixe comprend également un contact permanent
fixe 4 constitué de doigts. Le contact d'arc et le contact permanent fixe sont reliés
électriquement à une première prise de courant, non représentée.
[0018] L'ensemble de contact mobile comprend une pièce de manoeuvre 6 traversant la chambre
de manière étanche et reliée à un mécanisme non représenté. A la pièce 6 est relié
un ensemble métallique comprenant deux tubes 7 et 8 coaxiaux, le tube 8 ayant un diamètre
plus grand que le tube 7. Les deux tubes 7, 8 sont reliés entre eux par une couronne
métallique 9. Ces tubes et cette couronne sont de préférence réalisés en une seule
pièce venue d'usinage.
[0019] Le tube 7 constitue le contact d'arc mobile. Son extrémité 7A est réalisée en un
matériau résistant aux effets de l'arc et coopère avec le contact 3, 3A. Le tube 8
possède une extrémité 8A portant une buse de soufflage 10 en matériau isolant. La
portion tubulaire 8A constitue le contact mobile permanent du disjoncteur et coopère,
lorsque le disjoncteur est en position enclenchée (position de fermeture) avec les
doigts 4 comme le montre la figure 1.
[0020] L'extrémité 8A du tube 8, la buse de soufflage 10, le tube 7 et la couronne 9 délimitent
une chambre de soufflage 17. La couronne 9, les tubes 7 et 8 et un piston 11 délimitent
une chambre de compression 18 séparée de la chambre de soufflage 17 par la couronne
9. Le piston coulisse axialement entre les tubes 7 et 8 de façon étanche.
[0021] Le tube 8 coulisse sur un cylindre 10 fixe comportant une bride annulaire 10A intérieure.
[0022] Selon l'invention, le piston 11 est constitué de deux parties 12, 13, une première
partie 12 comportant une grande paroi de pression 12A, dite première paroi de pression,
et une seconde partie 13 comportant une petite paroi de pression 13A, dite seconde
paroi de pression, ces deux parois adjacentes formant la paroi de pression du piston
11. Ces deux parties 12, 13 sont en appui mutuel l'une contre l'autre selon une surface
inclinée, en position fermée du disjoncteur, la première partie 12 étant en appui
contre la seconde partie 13 dans le même sens que le sens d'ouverture.
[0023] La première partie 12 est constituée d'un cylindre 12B coulissant sur le premier
tube 7 et pourvu à son extrémité opposé aux contacts d'une bride annulaire 12C destinée
à venir en butée contre la bride fixe 10A en position fermée du disjoncteur, de ladite
paroi de pression 12A annulaire solidaire dudit cylindre 12B à son autre extrémité
et d'une partie cylindrique 12D coaxiale au cylindre 12B, solidaire de la paroi de
pression 12A par une de ses extrémités et comportant une surface inclinée 12E à son
autre extrémité. Cette première partie 12 est sollicitée par un ressort 15 en appui
par son extrémité opposée aux contacts sur la bride fixe 10A et coulisse sur le tube
7.
[0024] La seconde partie 13 est constituée d'un tronçon de cylindre 13B coaxial audit cylindre
et pourvu à son extrémité opposée aux contacts d'une surface inclinée 13C complémentaire
à la surface inclinée 12E de la première partie 12 et de ladite seconde paroi de pression
12A solidaire de l'autre extrémité du tronçon de cylindre 13B. Le tronçon de cylindre
13B est de préférence constitué d'une tulipe de bras. Cette seconde partie 13 est
sollicitée par un ressort 14 en appui par son extrémité opposée aux contacts sur la
bride fixe 10A et coulisse sur le tube 8 et sur le cylindre 10.
[0025] Selon le mode de réalisation préféré, l'angle d'inclinaison par rapport à l'horizontale
des surfaces inclinées est inférieur à 30°.
[0026] Grâce à l'agencement de surfaces inclinées conforme à l'invention, lors de l'ouverture,
comme visible sur la figure 2, l'effort de pression R exercé par le gaz comprimé dans
la chambre de compression 18 sur la paroi de pression 12A de la première partie 12
du piston 11 se décompose sur la surface inclinée 13C en une composante horizontale
F réduite encaissée par les ressorts 14 et 15. La paroi de pression 13A de la seconde
partie 13 étant petite, l'effort de pression exercé par le gaz comprimé dans la chambre
de compression 18 sur cette paroi de pression 13A est réduit et est encaissé par le
ressort 14. Les deux ressorts 14 et 15 peuvent donc être de faibles ressorts de positionnement,
de force bien moins importante que les ressorts de l'art antérieur à piston semi-mobile
d'une pièce.
[0027] De plus, la composante verticale N sur la surface 13C est par contre importante et
tend à presser les doigts du tronçon cylindrique 13B contre le cylindre fixe 10 et
donc à bloquer en position fixe la seconde partie 13, ce qui immobilise le piston
11. La paroi de pression 13A est par ailleurs en saillie dans la chambre de compression
18 par rapport à la paroi de pression 12A. Lorsque la couronne 9 atteint la paroi
13A, comme représenté sur la figure 2, elle pousse cette paroi 13A ce qui désolidarise
les surfaces inclinées 12E et 13C et annule la composante verticale N et le piston
11 dans son ensemble est facilement entraîné dans la fin du déplacement d'ouverture.
[0028] Avantageusement, comme visible sur les figures 2 et 3, le gaz n'est pas comprimé
dans la chambre de compression 18 pendant tout le déplacement de l'ensemble de contact
mobile. A partir de l'instant où le piston se déplace avec l'ensemble de contact mobile,
sa paroi de pression venant en butée contre la couronne 9, la quantité d'énergie nécessaire
pour manoeuvrer l'ensemble de contact mobile est très réduite du fait qu'il n'y a
plus de compression de gaz.
1) Disjoncteur du type à auto-soufflage, comprenant une enveloppe (1) remplie d'un gaz
diélectrique sous pression, deux contacts d'arc (3A, 7A) coopérant entre eux, l'un
au moins faisant partie d'un ensemble de contact mobile solidaire d'un organe de manoeuvre
(6) et adapté pour être déplacé axialement dans l'enveloppe (1) entre une position
de fermeture et une position d'ouverture, l'ensemble de contact mobile étant constitué
par un premier tube (7) et un second tube (8) coaxial au premier tube pour délimiter,
de part et d'autre d'une première couronne (9) reliant le premier et le second tubes,
une chambre de soufflage (17) et une chambre de compression (18) communiquant avec
la chambre de soufflage (17) et fermée par une paroi de pression d'un piston (11)
semi-mobile sollicité par au moins un ressort en appui sur une bride fixe, caractérisé
en ce que le piston (11) est constitué de deux parties (12, 13), une première partie
(12) comportant une première paroi de pression (12A) et une seconde partie (13) comportant
une seconde paroi de pression (13A), de surface frontale inférieure à celle de la
première paroi de pression, ces deux parois adjacentes formant la paroi de pression
du piston (11) et la première partie (12) étant en appui dans le même sens que le
sens d'ouverture contre la seconde partie (13) selon une surface inclinée, en position
fermée du disjoncteur.
2) Disjoncteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite première partie
(12) est constituée d'un cylindre (12B) coulissant sur le premier tube (7) et pourvu
à son extrémité opposé aux contacts d'une bride annulaire (12C) destinée à venir en
butée contre ladite bride fixe (10A) en position fermée du disjoncteur, de ladite
paroi de pression (12A) annulaire solidaire dudit cylindre (12B) à son autre extrémité
et d'une partie cylindrique (12D) coaxiale audit cylindre (12B), solidaire de ladite
paroi de pression (12A) par une de ses extrémités et comportant une surface inclinée
(12E) à son autre extrémité.
3) Disjoncteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite seconde partie
(13) est constituée d'un tronçon de cylindre (13B) coaxial audit cylindre et pourvu
à son extrémité opposée aux contacts d'une surface inclinée (13C) complémentaire à
la surface inclinée (12E) de la première partie (12) et de ladite seconde paroi de
pression (12A) solidaire de l'autre extrémité dudit tronçon de cylindre (13B).
4) Disjoncteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que ledit tronçon de cylindre
(13B) est constitué d'une tulipe de doigts.
5) Disjoncteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la
seconde paroi de pression (13A) est en saillie dans la chambre de compression (18)
par rapport à la première paroi de pression (12A), en position fermée du disjoncteur.
6) Disjoncteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite
seconde partie (13) est sollicitée par un ressort (14) en appui par son extrémité
opposée aux contacts sur ladite bride fixe (10A).
7) Disjoncteur selon la revendication 6, caractérisé en ce que ladite première partie
(12) est sollicitée par un ressort (15) en appui par son extrémité opposée aux contacts
sur ladite bride fixe (10A).