[0001] La présente invention est relative à un procédé d'ébarbage d'une série de pièces
le long d'une ligne de joint de chaque pièce au moyen d'une meule rotative. Un procédé
comprenant les caractérstiques der préambule de la revendication 1 est connu par exemple,
de JP-A-62-282 860.
[0002] L'ébarbage est une opération importante de la fabrication des pièces moulées, notamment
en fonte. Elle peut en effet conditionner le bon comportement de ces pièces en service.
Ainsi, par exemple, dans le cas du bout mâle d'une pièce tubulaire destiné à pénétrer
dans l'emboîtement d'une autre pièce tubulaire avec interposition d'une garniture
d'étanchéité, la présence, le long de la ligne de joint résultant du moulage, d'une
surépaisseur ou d'un creux peut conduire à un défaut d'étanchéité.
[0003] L'ébarbage de pièces en série au moyen d'une meule rotative provoque l'usure de la
meule. Une pratique courante consiste à surveiller la qualité de l'ébarbage et, quand
celle-ci décroît, à redresser le profil actif de la meule. Cette manière de procéder
est coûteuse et limite la taille des grains de la meule, car il est difficile de redresser
une meule à gros grains. Or, l'accroissement de la taille des grains permet, avec
une dépense d'énergie modérée, d'augmenter la productivité de l'ébarbage.
[0004] L'invention a pour but de fournir un procédé d'ébarbage évitant toute opération de
redressement de la meule et se prêtant à une automatisation sur des séries importantes
de pièces même de formes variées.
[0005] A cet effet, l'invention a pour objet le procédé selon la revendication 1.
[0006] Suivant d'autres caractéristiques contenues dans la revendications dépendante 2,
on alterne les mesures de points situés dans la zone du sommet de la meule et la mesure
de points situés hors de cette zone, et on déplace la meule perpendiculairement à
son axe pour compenser l'usure de la zone du sommet, au moins une fois entre deux
calculs de trajectoire successifs.
[0007] Un exemple de mise en oeuvre de l'invention va maintenant être décrit en regard des
dessins annexés, sur lesquels :
- la Figure 1 est une vue en élévation latérale d'une machine d'ébarbage
- la Figure 2 est une vue en plan de la machine;
- la Figure 3 illustre schématiquement la mesure de la position d'un point actif de
la meule;
- la Figure 4 illustre schématiquement la séquence de mesure du profil de la meule;
- la Figure 5 illustre la méthode de détermination du point actif de la meule;
- la Figure 6 illustre la méthode de calcul de la trajectoire de la meule; et
- La Figure 7 est une vue analogue à la Figure 4 d'une variante.
[0008] La machine d'ébarbage représentée aux Figures 1 et 2 est destinée à-réaliser l'ébarbage
en série de raccords tubulaires en fonte à trois entrées qui, dans cet exemple, sont
de deux types : des raccords 1 en Y et des raccords 2 en U. Ces raccords sont moulés
dans des moules en deux parties et comportent donc chacun dans leur plan de symétrie,
qui est le plan de joint du moule, des barbes qu'il convient d'éliminer avec précision.
[0009] La machine comprend un carrousel 3 de transfert successif des pièces 1, 2 vers un
poste d'ébarbage 4, un dispositif de meulage 5 et un dispositif de mesure 6.
[0010] Le carrousel 3 comprend un plateau rotatif 7 sur lequel sont montés plusieurs supports
pivotants 8. Dans l'exemple représenté, il y a deux supports 8 adaptés pour porter
un raccord 1 et deux autres supports 8 adaptés pour porter un raccord 2, ces deux
types de supports étant alternés.
[0011] Le poste d'ébarbage 4 comprend une broche motorisée 9 adaptée pour venir en prise
avec l'arbre du support 8 présent à ce poste et pour donner à ce support toute orientation
angulaire désirée. Au-dessus du poste 4 est également prévu un vérin 10 de serrage
de pièce à axe vertical.
[0012] Le dispositif de meulage 5 comprend une meule 11 en forme de disque de faible épaisseur,
par exemple de 400 à 650 mm de diamètre et de 10 à 15 mm d'épaisseur, dont l'arbre,
entraîné par un moteur 12, est porté par un dispositif 13 de déplacement X, Y. L'arbre
de la meule est parallèle à la direction X de déplacement et perpendiculaire à la
direction Y.
[0013] Le dispositif de mesure 6 comprend une source lumineuse 14, de type laser ou autre,
à axe vertical Z-Z, fixée au voisinage du poste d'ébarbage 4 et à un niveau supérieur,
et d'autre part une cellule photo-électrique 15 de même axe, fixée à un niveau inférieur
à celui du poste 4.
[0014] L'ensemble des mouvements du carrousel 3, de la broche 9, du vérin 10, de la meule
11 et du dispositif 13 est commandé de façon automatique par un calculateur électronique
16 doté d'un programme de base contenant notamment les données géométriques des pièces
1, 2, et en particulier de leur ligne de joint, et recevant par ailleurs des informations
de la cellule 15, pour assurer le fonctionnement qui va maintenant être décrit.
[0015] Au départ, on supposera que la meule 11 est neuve. Elle possède donc un profil connu.
Une pièce 1 ou 2 étant amenée au poste 4 par le carrousel, disposée dans une position
prédéterminée par la broche 9 et bloquée par le vérin 10, le calculateur 16 calcule
la trajectoire de la meule jusqu'au contact de la pièce puis le long de celle-ci pour
réaliser l'ébarbage de sa ligne de joint.
[0016] Puis le vérin 10 est rétracté, et une autre pièce est bloquée en position, de la
même manière, au poste 4. Pendant ce transfert, la position d'un point prédéterminé
de la surface active de la meule est mesurée, de la manière suivante, illustrée sur
la Figure 3.
[0017] L'axe de la meule est amené à une distance yO de l'axe optique Z-Z supérieure au
plus grand rayon de la meule, et la meule est déplacée suivant son axe jusqu'à ce
que le point prédéterminé M considéré se trouve à l'abscisse x0 de l'axe Z-Z. Les
coordonnées x,y sont toutes prises par rapport à un point de référence fixe O solidaire
du bâti de la machine.
[0018] Puis l'axe de la meule est déplacé parallèlement à lui-même, suivant la direction
Y, jusqu'à ce que le flux lumineux reçu par la cellule 15 soit réduit de moitié. La
cote y1 de l'axe de la meule, qui est également le rayon du point M par rapport à
l'axe de la meule, est alors mémorisée par le calculateur 16.
[0019] Le premier point M1 ainsi mesuré est situé dans la région d'un flanc de la meule
(Figure 4). Ensuite, on ébarbe une deuxième pièce comme précédemment, puis on mesure
comme décrit ci-dessus la position d'un second point M2 voisin de M1 et situé à une
distance connue de celui-ci suivant l'axe X-X de la meule. On continue ainsi à alterner
l'ébarbage d'une pièce et une mesure de point pendant
n cycles. Dans l'exemple de la Figure 4,
n = 8.
[0020] Lorsque ces
n cycles sont terminés, le calculateur possède en mémoire les coordonnées des
n points mesurés, ce qui lui permet de déterminer celles du point actif ou de contact
pour l'opération d'ébarbage suivante. Pour cela, il procède comme suit (Figures 5
et 6).
[0021] Le calculateur 16 possède également en mémoire l'équation de la ligne de joint à
ébarber. Pour simplifier, on supposera qu'il s'agit d'un segment de droite AB, de
pente
. La droite de même pente
a qui passe par un point Mi quelconque de la meule a pour équation
, avec
. On calcule donc pour les
n points mesurés la valeur de bi, et le point actif, ou point de contact, cherché est
celui pour lequel bi est maximal. Ce point est désigné par C sur la Figure 5.
[0022] Il reste à calculer la trajectoire d'un point prédéterminé de la meule, par exemple
du centre D de sa face extrême de droite (sur la Figure 6).
[0023] Pour l'ébarbage du point initial A par le point C, le point D est en D1 tel que
et
.
[0024] De même, pour l'ébarbage du point final B par le point C, le point D est en D2 tel
que la ligne
et
.
[0025] L'ébarbage du segment AB est obtenu par déplacement du point D de D1 en D2.
[0026] On peut ainsi réaliser un grand nombre d'ébarbages, sur des pièces de formes diverses,
sans aucun redressement de la meule. Ceci permet d'obtenir une productivité élevée
de l'ébarbage et également d'utiliser une meule à gros grains, plus efficace et consommant
relativement peu d'énergie d'entraînement.
[0027] Il est à noter que l'utilisation d'un faisceau lumineux fixe pour effectuer les mesures
évite l'emploi de pièces mobiles supplémentaires et permet de réaliser ces mesures
de façon rapide et fiable.
[0028] Dans la variante illustrée à la Figure 7, on fait appel à douze points de mesure
M1 à M12, régulièrement répartis suivant l'axe X-X, dont les trois points médians
M5 à M7 sont considérés comme situés dans la zone de sommet 17 de la meule. On procède
alors comme suit, en alternant les ébarbages et les mesures comme précédemment :
- mesure des points M1, M5, M2, M6, M3, M7 dans cet ordre;
- translation de la meule suivant Y-Y pour compenser l'usure de la zone de sommet 17,
cette usure étant déduite des mesures de M5, M6 et M7;
- mesure des points M4, M5, M8, M6, M9, M7 dans cet ordre;
- nouvelle translation de la meule suivant Y-Y;
- mesure des points M10, M5, M11, M6, M12, M7 dans cet ordre;
- calcul de la nouvelle trajectoire suivant la méthode décrite plus haut en regard des
Figures 5 et 6.
[0029] Cette variante permet d'effectuer des corrections intermédiaires entre les calculs
successifs de la trajectoire et est intéressante lorsque l'on peut considérer que
la meule subit une usure globale uniforme suivant l'axe Y-Y, relativement rapide,
à laquelle se superpose une variation de forme relativement lente.
[0030] Suivant une variante, les opérations d'ébarbage ou de mesure d'un point sont réalisées
en temps masqué.
[0031] Dans une autre variante, le procédé suivant l'invention est utilisé pour l'ébarbage
de bavures telles qu'une ligne de joint en trois dimensions dans l'espace, d'une pièce
symétrique par rapport au plan de joint.
1. Procédé d'ébarbage d'une série de pièces le long d'une ligne de joint de chaque pièce
au moyen d'une meule rotative, les pièces étant transférées vers le poste d'ébarbage
au moyen d un carrousel, ce procédé étant du type suivant lequel on détecte l'usure
de la meule et on corrige sa trajectoire en fonction de cette usure, on alterne les
opérations d'ébarbage et des opérations de mesure des positions d'un nombre prédéterminé
de points du profil de la meule, et, après avoir ainsi mesuré la position de ces points,
on calcule la trajectoire de la meule correspondant au profil de meule défini par
ces points, caractérisé en ce que la position d'un point prédéterminé de la surface
active de la meule est mesurée pendant le transfert de la pièce sur le carrousel.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on alterne les mesures des
positions de points situés dans la zone (17) du sommet de la meule (11) et la mesure
des positions de points situés hors de cette zone, et on déplace la meule (11) perpendiculairement
a son axe pour compenser l'usure de la zone du sommet, au moins une fois entre deux
calculs de trajectoire successifs.