[0001] La présente invention concerne le domaine du démarrage à froid de véhicules automobiles
ayant un moteur à combustion interne.
[0002] Vues les normes de plus en plus sévères en vigueur ou à venir, les émissions de polluants
doivent être réduites, notamment à froid, pendant les premières minutes de fonctionnement
du moteur. On sait en effet que la plupart des polluants (80 %) sont émis dans ce
délai, quand le catalyseur de conversion placé dans la ligne d'échappement n'est pas
encore suffisamment chauffé par les gaz d'échappement pour être efficace.
[0003] Il est actuellement de notoriété qu'un des obstacles majeurs pour la dépollution
des véhicules automobiles se situe dans la phase de mise en température qui suit un
démarrage à froid.
[0004] Il y a plusieurs raisons pour cela, la première dans l'ordre d'importance étant l'énorme
accroissement de la viscosité des lubrifiants à froid, pouvant dépasser 1000 cSt au-dessous
de 0°C, avec pour conséquence des niveaux de frottement très élevés dans le moteur,
entraînant des surconsommations non moins élevées. Ce fait est aggravé par les difficultés
d'alimentation à basse température, la mauvaise qualité des mélanges carburés provenant
de la pulvérisation et de l'évaporation insuffisantes du carburant dans l'air admis,
que l'on compense tant bien que mal par un enrichissement de la charge en carburant.
Les surconsommations sont naturellement accompagnées d'émissions élevées des polluants
de base, monoxyde de carbone et imbrûlés, conséquences de mélanges trop riches et
de combustions incomplètes, et que n'arrive pas à éliminer le catalyseur d'échappement
tant que sa température d'amorçage n'est pas atteinte, ce qui peut nécessiter plusieurs
minutes.
[0005] Par ailleurs les améliorations dans la conception des chambres de combustion ont
entraîné un réel accroissement du rendement thermodynamique pour les moteurs récents,
avec pour corollaire une diminution de la chaleur transférée à travers les parois
des cylindres, donc une difficulté supplémentaire pour échauffer le moteur, et par
là même l'habitacle du véhicule, en exploitant d'une manière naturelle la chaleur
contenue dans l'eau de refroidissement.
[0006] De nombreuses études ont donc déjà porté sur le problème du démarrage à froid des
véhicules automobiles. Les solutions sont essentiellement de deux types : celles extérieures
au moteur et celles visant directement le moteur.
[0007] Les solutions touchant le moteur concernent par exemple la pré-évaporation du carburant,
l'amélioration de l'atomisation du carburant ou encore l'homogénéisation de la charge.
A titre d'exemple, le brevet FR 2 706 184 décrit un tel dispositif de vaporisation
de carburant.
[0008] Les solutions "extérieures" au moteur concernent notamment la ligne d'échappement
et plus précisément la réduction du temps nécessaire pour amorcer le (ou les) catalyseur(s)
placé à l'échappement.
[0009] Un voie connue consiste à recouvrir le catalyseur d'une couche destinée à abaisser
la température à laquelle le catalyseur commence à être actif.
[0010] Une autre solution peut consister à réaliser une injection d'air additionnel, en
amont du catalyseur qui reçoit ainsi une énergie supplémentaire et s'échauffe plus
rapidement.
[0011] Le chauffage électrique du catalyseur peut aussi être envisagé comme par exemple
dans le brevet EP-B1-605479. Cette solution est certes efficace puisque totalement
dédiée au chauffage du pot catalytique. Cependant ce système est consommateur d'énergie
puisqu'il consomme au minimum trois ou quatre kilowatts sur la batterie. Une batterie
additionnelle doit être envisagée. Le bilan énergétique n'est donc pas complètement
satisfaisant et le rendement global est très faible.
[0012] Ainsi de récents développements ont cherché à réduire la capacité électrique nécessaire
au chauffage du catalyseur.
[0013] Les solutions qui vont dans ce sens consistent à choisir un élément catalytique approprié
et à le placer au bon endroit.
[0014] D'autres solutions technologiques ont été envisagées comme par exemple le préchauffage
du pot catalytique par des gaz chauds générés par un brûleur placé en amont dudit
pot. Le document WO 95/14852 décrit un agencement de ce type. La puissance thermique
d'une telle unité est forte, de l'ordre de 15 kW de sorte que le catalyseur peut être
activé en 20 secondes environ. L'avantage est le bon rendement de ce système, proche
de 100 %.
[0015] Néanmoins, un des problèmes de ce type de solution est de nécessiter un élément ici
le brûleur dont l'unique fonction est de chauffer le (ou les) catalyseur(s).
[0016] En outre, aussi bien pour le chauffage électrique que pour le chauffage par brûleur,
un problème de vieillissement prématuré et/ou imprévisible du catalyseur peut se poser,
ce problème étant dû aux fortes et brèves sollitations thermiques du catalyseur.
[0017] La présente invention permet de pallier notamment les problèmes de l'art antérieur
énoncés ci-dessus.
[0018] Ainsi la présente invention propose une méthode pour améliorer à la fois la consommation
et l'anti-pollution des moteurs à froid.
[0019] L'un des intérêts de la présente invention est de prévoir un moyen de chauffage dont
la consommation peut être compensée afin de ne pas dégrader le bilan thermique et
économique.
[0020] Ainsi la présente invention a pour objet un procédé d'aide au démarrage à froid de
véhicules automobiles à moteurs à combustion interne comprenant notamment un circuit
de refroidissement et une ligne d'échappement ayant un catalyseur et des moyens de
prélèvement de calories produites par ledit brûleur, tel un échangeur, les calories
ainsi prélevées étant restituées à au moins l'un des éléments suivants : l'air d'admission,
les parois du moteur lui-même, le circuit interne de refroidissement du moteur ou
le moyen de chauffage de l'habitacle.
[0021] Selon l'invention ledit procédé consistant à utiliser au moins un brûleur pour chauffer
directement un échangeur gaz-liquide intégré dans le circuit de refroidissement du
moteur, ainsi que les gaz d'échappement du moteur de sorte que l'air d'admission et
l'habitacle du véhicule notamment bénéficient du chauffage du circuit de refroidissement.
[0022] Selon l'invention le procédé est utilisé pendant une durée déterminée, essentiellement
lorsque le moteur est froid.
[0023] En outre, le procédé selon l'invention peut être utilisé pendant une durée déterminée
en fonction du régime et de la charge du moteur.
[0024] De façon particulière, le brûleur est alimenté par le même carburant que le moteur.
[0025] Le catalyseur peut être disposé entre le brûleur et l'échangeur de chaleur.
[0026] Sans sortir du cadre de l'invention, l'échangeur de chaleur peut être disposé entre
le brûleur et le catalyseur.
[0027] La présente invention concerne en outre un dispositif d'aide au démarrage à froid
de véhicules automobiles à moteur à combustion interne comprenant notamment un circuit
de refroidissement et une ligne d'échappement ayant un catalyseur.
[0028] Le dispositif selon l'invention comprend un brûleur coopérant avec des moyens de
prélèvement de calories tels un échangeur, de sorte que les calories ainsi prélevées
soient restituées à l'un au moins des éléments suivants : l'air d'admission, les parois
du moteur lui-même, le circuit de refroidissement du moteur ou le moyen de chauffage
de l'habitacle du véhicule.
[0029] Conformément à l'invention, le brûleur est disposé de façon à chauffer directement
un échangeur gaz-liquide intégré dans le circuit de refroidissement du moteur et les
gaz d'échappement du moteur, de sorte que l'air d'admission et l'habitacle du véhicule
notamment bénéficient du chauffage du circuit de refroidissement.
[0030] Avantageusement, le brûleur est alimenté par le même carburant que le moteur.
[0031] Selon l'une de ses caractéristiques, le brûleur est mis en fonctionnement pendant
une durée déterminée, essentiellement lorsque le moteur est froid.
[0032] Selon une autre caractéristique, le brûleur est mis en fonctionnement pendant une
durée déterminée, en fonction du régime et de la charge du moteur.
[0033] D'autres caractéristiques, avantages et particularités de la présente invention apparaîtront
mieux à la lecture de la description qui va suivre, faite à titre illustratif et nullement
limitatif en référence à l'unique figure annexée.
[0034] Sur cette figure sont schématisés un moteur 1 à combustion interne et le circuit
de refroidissement associé 7.
[0035] De façon habituelle, le liquide de refroidissement circule grâce à une pompe 2 à
travers plusieurs éléments pour échange de chaleur : outre la masse métallique du
moteur 1 lui-même, l'eau échange des calories avec l'huile via un échangeur huile-eau
3, avec l'air d'admission via un échangeur air-eau 11, et avec l'habitacle via un
aérotherme 4. Un thermostat 9 permet en outre de réguler le débit d'eau circulant
dans un radiateur 10 et l'échangeur huile-eau 3.
[0036] Selon l'invention, au moins un brûleur 5 est placé sur le circuit de refroidissement
de telle façon qu'il puisse chauffer un échangeur gaz-liquide 6 intégré dans le circuit
de refroidissement 7 du moteur 1. L'échangeur 6 est disposé sur l'échappement 8, de
telle sorte que les gaz de combustion du brûleur 5 traversent l'échangeur 6 puis sont
évacués avec les gaz d'échappement qu'ils échauffent. Ainsi les gaz de combustion
du brûleur 5 peuvent être utilisés pour échauffer un catalyseur (non référencé) placé
à l'échappement 8. Une fois le catalyseur amorcé, les gaz chauds sont convertis par
celui-ci.
[0037] Autrement dit, une partie de la chaleur provenant des gaz de combustion du brûleur
5 est ainsi captée par le liquide de refroidissement qui, par l'intermédiaire des
organes habituels du circuit de refroidissement 7, va transférer cette chaleur à l'huile
(via l'échangeur 3), à l'air d'admission, à l'habitacle (via l'aérotherme 4) et à
la masse métallique du moteur 1.
[0038] L'autre partie de la chaleur issue du brûleur 5, ayant traversé l'échangeur 6, va
donc se mélanger aux gaz d'échappement du moteur 1 comme indiqué ci-avant.
[0039] Sans sortir du cadre de la présente invention, le catalyseur (non référencé) peut
être placé devant l'échangeur 6 intégré dans le circuit de refroissement 7.
[0040] Les calculs montrent que l'on peut de cette manière espérer une récupération de chaleur
de l'ordre de 10 kW dans le circuit de refroidissement 7 d'un moteur d'automobile
de classe moyenne, ce qui a pour conséquence une diminution d'un facteur 2 du temps
de montée en températures des fluides, tout en garantissant un chauffage convenable
de l'habitacle avec 5 kW disponibles en moyenne à l'aérotherme. Ceci est valable pour
des conditions de mise en action à faible régime et faible charge, qui sont les plus
concernées par les problèmes déjà évoqués.
[0041] La durée de fonctionnement du brûleur 5 dépendra naturellement de la température
extérieure, mais aussi du régime et de la charge imposés au moteur 1. Dans tous les
cas seules les premières minutes du démarrage devront être assistées de cette manière,
un compromis devant être recherché afin de ne pas accroître la surconsommation.
[0042] De façon courante, on considère que le moteur est froid lorsque la température du
circuit de refroidissement est inférieure à environ 50°C.
[0043] Un ou plusieurs capteurs de température seront prévus au niveau du moteur, associés
à un élément de commande du brûleur afin d'activer celui-ci au-delà d'une certaine
température.
[0044] Dans ces conditions, on peut au moins espérer un bilan inchangé en ce qui concerne
la consommation, c'est-à-dire que le carburant utilisé dans le brûleur pourra être
compensé par les gains de rendement du moteur réalisés grâce à une diminution rapide
des frottements, conséquence d'une montée en température plus rapide du lubrifiant,
et grâce à l'amélioration de la carburation.
[0045] Le bilan économique du système sera d'autant plus favorable que la température au
moment du démarrage sera plus faible, l'accroissement des frottements étant quasi
exponentiel avec la diminution de la température.
[0046] Ainsi, l'avantage essentiel du dispositif réside dans l'amélioration de la dépollution,
réalisée globalement par un chauffage accéléré de toutes les parties du moteur, en
particulier celui de l'air admis pour une meilleure carburation, et du catalyseur
d'échappement pour un amorçage plus rapide. Enfin, le chauffage de l'habitacle pourra
être assuré à un niveau suffisant pour ne pas nécessiter d'autre moyen additionnel
de chauffage.
1. Procédé d'aide au démarrage à froid de véhicules automobiles à moteurs à combustion
interne comprenant notamment un circuit de refroidissement (7), une ligne d'échappement
ayant un catalyseur, ledit procédé consistant à utiliser au moins un brûleur (5) et
des moyens de prélèvement de calories produites par ledit brûleur, tel un échangeur,
les calories ainsi prélevées étant restituées à au moins l'un des éléments suivants
: l'air d'admission, les parois du moteur lui-même, le circuit interne de refroidissement
du moteur ou le moyen de chauffage de l'habitacle, ledit brûleur (5) étant utilisé
pour chauffer directement un échangeur gaz-liquide (6) intégré dans le circuit de
refroidissement (7) du moteur (1), ainsi que les gaz d'échappement du moteur (1),
de sorte que l'air d'admission et l'habitacle du véhicule notamment bénéficient du
chauffage du circuit de refroidissement.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il est utilisé pendant une
durée déterminée, essentiellement lorsque le moteur est froid.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il
est utilisé pendant une durée déterminée en fonction du régime et de la charge du
moteur (1).
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que
le brûleur (5) est alimenté par le même carburant que le moteur (1).
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que
ledit catalyseur est disposé entre le brûleur (5) et l'échangeur (6).
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'échangeur
(6) est disposé entre ledit brûleur (5) et ledit catalyseur.
7. Dispositif d'aide au démarrage à froid de véhicules automobiles à moteur (1) à combustion
interne comprenant notamment un circuit de refroidissement (7) et une ligne d'échappement
ayant un catalyseur, caractérisé en ce qu'il comprend un brûleur (5) coopérant avec
des moyens de prélèvement de calories (6) tels un échangeur, de sorte que les calories
ainsi prélevées soient restituées à l'un au moins des éléments suivants : l'air d'admission,
les parois du moteur lui-même, le circuit de refroidissement du moteur ou le moyen
de chauffage de l'habitacle du véhicule, ledit brûleur (5) étant disposé de façon
à chauffer directement un échangeur gaz-liquide (6) intégré dans le circuit de refroidissement
(7) du moteur (1) et les gaz d'échappement du moteur, de sorte que l'air d'admission
et l'habitacle du véhicule notamment bénéficient du chauffage du circuit de refroidissement.
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que le brûleur (5) est alimenté
par le même carburant que le moteur (1).
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 7 à 8, caractérisé en ce que
le brûleur (5) est mis en fonctionnement pendant une durée déterminée, essentiellement
lorsque le moteur est froid.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisé en ce que
le brûleur (5) est mis en fonctionnement pendant une durée déterminée, en fonction
du régime et de la charge du moteur.