[0001] La présente invention concerne un disjoncteur à auto-soufflage comprenant une enveloppe
remplie d'un gaz diélectrique sous pression, deux contacts d'arc coopérant entre eux,
l'un faisant partie d'un ensemble de contact mobile solidaire d'un organe de manoeuvre
et adapté pour être déplacé axialement dans l'enveloppe entre une position de fermeture
et une position d'ouverture, l'ensemble de contact mobile comprenant un premier tube
portant à son extrémité le contact d'arc mobile et un second tube coaxial au premier
tube, portant en extrémité un contact permanent mobile et délimitant, de part et d'autre
d'une couronne reliant le premier tube et le second tube, une chambre de soufflage
fermée par une buse de soufflage et une chambre de compression communiquant avec la
chambre de soufflage et fermée par un piston.
[0002] La demande de brevet 2 696 274 décrit un tel disjoncteur.
[0003] Selon ce document antérieur, le piston est semi-mobile et il est prévu un moyen pour
immobiliser le piston pendant une première partie du déplacement de l'ensemble de
contact mobile lors de l'ouverture du disjoncteur et un moyen pour, au contraire,
entraîner axialement ce même piston au cours d'une seconde partie du déplacement de
cet ensemble.
[0004] Le moyen pour entraîner axialement l'ensemble de contact mobile au cours de cette
seconde partie du déplacement est constitué par un organe d'entraînement solidaire
de l'ensemble de contact mobile qui entraîne une butée solidaire du piston. Cette
butée est disposée sur le trajet de l'organe d'entraînement. Par ailleurs, au cours
de la première partie du déplacement, le piston est maintenu en position fixe grâce
à un ressort placé entre le piston et l'organe d'entraînement et poussant le piston
qui est retenu par une couronne en butée contre un organe fixe, la couronne étant
solidaire d'un tube lui-même solidaire du piston. Pendant cette première partie du
déplacement, l'organe d'entraînement coulisse dans une lumière du tube liant le piston
à la couronne jusqu'à arriver en butée en fin de lumière entraînant alors ensuite
le piston dans la deuxième partie du déplacement.
[0005] Dans un tel agencement le ressort sollicitant le piston semi-mobile provoque un effort
permanent sur la bielle de commande et entraîne une augmentation de l'énergie de manoeuvre
nécessaire.
[0006] Le document EP 0 126 929 décrit un interrupteur à gaz comprimé ayant une structure
un peu différente dans le sens où il n'y a pas de second tube mais un piston annulaire
12, lié à un tube 8, porteur d'un contact de courant nominal 5 et coulissant directement
dans un boîtier cylindrique externe 14.
[0007] Cependant ce document décrit l'utilisation d'un piston libre coulissant 15 entre
une butée 16 liée au boîtier 14 et un ressort de poussée 17.
[0008] Cette disposition assure le recul automatique du piston libre sous l'effet de l'augmentation
de la pression dans la chambre de compression au moment de la manoeuvre d'ouverture
et limite par le fait même l'augmentation de pression, elle apporte ainsi les avantages
du piston semi-mobile du premier document cité en introduction mais sans que la bielle
de commande ne soit soumise à un effort supplémentaire.
[0009] Lorsque les contacts d'arc sont séparés et que le gaz de soufflage s'est échappé,
la pression diminue et le piston libre revient alors à sa position contre ladite butée
avant fixe sous la poussée du ressort de poussée.
[0010] Malheureusement, avec un tel piston libre, ce retour se produit avec une énergie
cinétique non négligeable produisant un choc sur la butée avant fixe et les pièces
d'attache de cette butée pouvant provoquer des ruptures.
[0011] L'invention a ainsi pour but de proposer un disjoncteur ayant une structure telle
que définie en introduction, incorporant .un piston libre avec ses avantages mais
palliant l'inconvénient cité ci-dessus.
[0012] L'invention a ainsi pour objet un disjoncteur à auto-soufflage comprenant une enveloppe
remplie d'un gaz diélectrique sous pression, deux contacts d'arc coopérant entre eux,
l'un faisant partie d'un ensemble de contact mobile solidaire d'un organe de manoeuvre
et adapté pour être déplacé axialement dans l'enveloppe entre une position de fermeture
et une position d'ouverture, l'ensemble de contact mobile comprenant un premier tube
portant à son extrémité le contact d'arc mobile et un second tube coaxial au premier
tube, portant en extrémité un contact permanent mobile et délimitant, de part et d'autre
d'une couronne reliant le premier tube et le second tube, une chambre de soufflage
fermée par une buse de soufflage et une chambre de compression communiquant avec la
chambre de soufflage et fermée par un piston, caractérisé en ce que ledit piston,
annulaire et située entre les deux dits tubes est monté à coulissement libre entre
une butée avant fixe et un ressort de poussée dont une extrémité prend appui sur le
piston et dont l'autre extrémité est en appui fixe, cet appui fixe 18 étant situé
de l'autre côté de ladite butée avant fixe par rapport aux dits contacts d'arc, ledit
piston comprenant du côté opposé à l'appui du ressort de poussée, un évidement annulaire
dans lequel est logée, en position d'appui du piston contre ladite butée avant, une
bague, ladite bague étant montée flottante entre une rondelle fixe solidaire de ladite
butée avant et un organe de retenu arrière et étant percée d'au moins un orifice,
obturé par ladite rondelle fixe lorsqu'elle est en position de butée avant formant
un clapet anti-retour permettant l'introduction de gaz dans ledit évidement lors du
recul du piston sous la pression du gaz dans ladite chambre de compression lors d'une
ouverture du disjoncteur, le mouvement avant de retour du piston sous la poussée dudit
ressort de poussée étant amorti par le matelas de gaz comprimé par ladite bague pénétrant
dans ledit évidement.
[0013] D'autres caractéristiques de la présente invention ressortiront de la description
d'un exemple de mise en oeuvre de l'invention faite ci-après en regard du dessin annexé
dans lequel :
[0014] Les figures 1 à 6 représentent partiellement un disjoncteur selon l'invention dans
ses différentes positions au cours d'une manoeuvre d'ouverture, depuis l'état fermé
figure 1 jusqu'à l'ouverture complète figure 6.
[0015] La figure 7 est une vue agrandie d'un détail des figures précédentes montrant le
piston avec son évidement et la bague, permettant un amortissement lors du retour
du piston.
[0016] Dans ce quit suit, il est décrit à titre d'exemple un disjoncteur comprenant pour
chaque phase une enveloppe isolante. Bien entendu, l'invention s'applique également
aux disjoncteurs à enveloppe métallique à la terre comprenant une enveloppe distincte
pour chaque phase ou une enveloppe unique pour les trois phases.
[0017] En se référant à la figure 1, la référence 1 désigne une enveloppe isolante, de préférence
en porcelaine, délimitant une chambre d'expansion 2 remplie d'un gaz à bonnes propriétés
diélectriques, par exemple de l'hexafluorure de soufre sous une pression de quelques
bars.
[0018] Le disjoncteur comprend un ensemble fixe et un ensemble de contact mobile.
[0019] L'ensemble fixe comprend un contact d'arc 3 et un contact permanent fixe constitué
d'une série circulaire de doigts 4. Ces contacts fixes d'arc 3 et permanent 4 sont
liés à une première prise de courant 5.
[0020] L'ensemble de contact mobile comprend une pièce de manoeuvre 6 isolante traversant
la chambre 2 et reliée, à l'une de ses extrémités, à un mécanisme non représenté.
Son autre extrémité est liée à un ensemble métallique de contacts mobiles comprenant
deux tubes coaxiaux 7 et 8. Ces deux tubes 7 et 8 sont reliés entre eux par une couronne
métallique 9. Le tube interne 7 porte le contact d'arc mobile 10 et le tube externe
8 porte le contact permanent mobile 11 qui coopère, en position fermée du disjoncteur
tel que représenté figure 1, par sa périphérie externe avec les doigts 4 du contact
permanent fixe. Au contact mobile permanent tubulaire 11 est liée une buse de soufflage
12 en matériau isolant.
[0021] L'espace situé entre le contact mobile permanent 11, le contact d'arc mobile 10,
la couronne 9 et la buse de soufflage 12 constitue une chambre de soufflage 13. Par
ailleurs les tubes 7 et 8, un piston annulaire 14 situé entre les deux tubes, et la
couronne métallique 9 délimitent une chambre de compression 15. Cette chambre de compression
15 est séparée de la chambre de soufflage 13 par la couronne métallique 9 équipée
de clapets unidirectionnels 16 autorisant le passage du gaz de la chambre de compression
15 vers la chambre de soufflage 13.
[0022] Des doigts 17 de contact permanent, liés à une plaque de fond 18 reliée à une seconde
prise de courant non représentée, sont en contact électrique glissant avec le tube
externe 8.
[0023] Le piston annulaire 14 est monté à coulissement libre entre une butée avant fixe
et un ressort de poussée 19 dont une extrémité prend appui sur le piston et l'autre
contre la plaque de fond fixe 18.
[0024] Le piston annulaire 14 coulisse également le long de trois tirants fixes 20 (un seul
est visible sur les figures) dont la tête 21 sert de butée avant fixe pour le piston
14. Les tirants fixes 20 sont fixés à un manchon fixe 22 lié à la plaque de fond 18.
Ce manchon 22 guide le ressort 19.
[0025] En se référant maintenant à la figure 7 on va décrire plus en détail le piston 14
et les moyens utilisés pour assurer un amortissement du choc provoqué par le retour
vers l'avant du piston sous l'action du ressort 19 à la fin de l'ouverture du disjoncteur
alors que la pression dans la chambre de compression 15 a chuté.
[0026] Le piston 14 est équipé d'un clapet 23 permettant le passage du gaz de la chambre
d'expansion 2 vers la chambre de compression 15 et non dans le sens inverse. ll comprend
en outre un évidement annulaire 24 bien visible sur les figures 3, 4 et 5. En position
de repos du disjoncteur, lorsqu'il est fermé ou complètement ouvert, comme représenté
figure 1, 6 et dans la position représentée du piston par rapport aux tirants 20 figure
7, une bague flottante 25 est logée au fond de cet évidement 24, poussée par le piston
contre une rondelle fixe 26, elle-même en appui contre la tête 21 des tirants 20.
[0027] La bague flottante 25 est percée de trois trous à 120° pour le passage des tirants
et également d'orifices 27 intercalés entre les trous de passage des tirants 20. La
bague flottante 25 est montée entre la rondelle fixe 26 et un organe de retenu arrière
28 constituant une collerette d'un canon 29. Ce canon 29 est immobilisé axialement
sur le tirant 20 par un épaulement 30 du tirant et par la tête 21 du tirant 20. La
tête 21 est en réalité une tête de vis venant serrer la rondelle fixe 26 et le canon
29 contre l'épaulement 30 du tirant 20.
[0028] Pour permettre à la bague flottante 25 de se déplacer axialement entre la rondelle
26 et la collerette 28 du canon 29, elle comporte un évidement 31 autour de chaque
tirant 20 qui la traverse. Cet évidement étant situé du côté de la collerette 28.
[0029] Dans la position représentée figures 1, 5, 6 et 7, les trois orifices 27 sont obturés
par la rondelle 26.
[0030] En revanche, lors du recul du piston 14 (figure 2), lors de la montée en pression
de la chambre de compression 15 dû au déplacement vers la droite de l'équipage mobile
6 à 11, la bague flottante vient en appui contre la collerette 28 libérant les orifices
27 et permettant l'introduction du gaz dans l'évidement 24 (figure 3) tandis que le
piston 14 continue à reculer.
[0031] En figure 4, on est en position de recul complet du piston.
[0032] En figure 5, le disjoncteur est ouvert, le gaz s'est échappé dans la chambre d'expansion
2 et la pression a brutalement chuté dans la chambre de compression 15, le piston,
sous l'effet du ressort 19 revient brutalement en avant mais dès que la bague flottante
25 pénètre dans l'évidement 24, elle est repoussée contre la rondelle fixe 26 obturant
les orifices 27 et le matelas de gaz contenu dans l'évidement 24 amorti fortement
la fin du mouvement de retour du piston contre la bague 25, en appui contre la rondelle
26 et celle-ci contre les têtes 21 des tirants 20 (figure 6).
1. Disjoncteur à auto-soufflage comprenant une enveloppe (1) remplie d'un gaz diélectrique
sous pression, deux contacts d'arc (3, 10) coopérant entre eux, l'un (10) faisant
partie d'un ensemble de contact mobile solidaire d'un organe de manoeuvre (6) et adapté
pour être déplacé axialement dans l'enveloppe entre une position de fermeture et une
position d'ouverture, l'ensemble de contact mobile comprenant un premier tube (7)
portant à son extrémité le contact d'arc mobile (10) et un second tube (8) coaxial
au premier tube, portant en extrémité un contact permanent mobile (11) et délimitant,
de part et d'autre d'une couronne (9) reliant le premier tube (7) et le second tube
(8), une chambre de soufflage (13) fermée par une buse de soufflage (12) et une chambre
de compression (15) communiquant avec la chambre de soufflage (13) et fermée par un
piston (14), caractérisé en ce que ledit piston (14), annulaire et située entre les
deux dits tubes (7, 8), est monté à coulissement libre entre une butée avant fixe
(21) et un ressort de poussée (19) dont une extrémité prend appui sur le piston (14)
et dont l'autre extrémité est en appui fixe, cet appui fixe (18) étant situé de l'autre
côté de ladite butée avant fixe (21) par rapport aux dits contacts d'arc (3, 10) ledit
piston comprenant du côté opposé à l'appui du ressort de poussée (19), un évidement
annulaire (24) dans lequel est logée, en position d'appui du piston contre ladite
butée avant, une bague (25), ladite bague étant montée flottante entre une rondelle
fixe (26) solidaire de ladite butée avant (21) et un organe de retenu arrière (28)
et étant percée d'au moins un orifice (27), obturé par ladite rondelle fixe (26) lorsqu'elle
est en position de butée avant formant un clapet anti-retour permettant l'introduction
de gaz dans ledit évidement (24) lors du recul du piston sous la pression du gaz dans
ladite chambre de compression (15) lors d'une ouverture du disjoncteur, le mouvement
avant de retour du piston sous la poussée dudit ressort de poussée (19) étant amorti
par le matelas de gaz comprimé par ladite bague (25) pénétrant dans ledit évidement.
2. Disjoncteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit piston (14) est
monté coulissant sur des tirants fixes (20), liés audit appui fixe (18) du ressort
de poussée (19), et dont la tête (21) sert de butée avant fixe pour ledit piston (14),
et en ce que ledit organe de retenu arrière (28) de ladite bague flottante (25) est
situé sur chaque tirant (20).