[0001] De nos jours, de très nombreux produits à usage domestique, vestimentaire, hygiénique,
médical, industriel... à base de matières fibreuses, sont réalisés à partir de structures
textiles dites "nontissées".
[0002] Parmi ces articles, outre des matériaux d'essuyage se présentant sous la forme de
feuilles relativement fines, comparables à du papier, mais ayant de très grandes propriétés
d'absorption, il a été proposé de réaliser de véritables substituts d'éponge dont
les dimensions (longueur, largeur et surtout épaisseur), peuvent varier dans de grandes
limites en fonction de l'usage envisagé. A titre indicatif, l'épaisseur peut être
de l'ordre de quelques dixièmes de millimètres lorsque l'on réalise un "torchon" d'essuyage
pour atteindre un centimètre voire même plus pour des articles du type "éponge", le
grammage pouvant, quant à lui, varier de 30 g/m2 à 200 g/m2, voire même plus.
[0003] Pour réaliser ces articles, on utilise l'une des trois techniques d'obtention de
nontissés, à savoir soit la technique dite "par voie sèche" qui consiste à réaliser
un voile de fibres par voie mécanique ou aérodynamique, en utilisant des machines
textiles conventionnelles telles qu'ouvreuses, cardes... , soit la technique dite
"par voie humide", technique dérivée de la fabrication conventionnelle du papier,
qui consiste à réaliser une suspension de fibres que l'on réceptionne sous forme d'une
feuille, soit la technique dite "par voie fondue" consistant à réaliser une nappe
de filaments continus synthétiques orientés au hasard les uns par rapport aux autres,
et ce directement à la sortie des filières d'extrusion desdits filaments.
[0004] Il a été proposé depuis fort longtemps d'utiliser ces technologies pour réaliser
des articles multicouches, de manière à avoir des propriétés différentes sur les deux
côtés de la feuille formée, par exemple une face imprimable ou imperméable et l'autre
face fibreuse, ou une face imperméable et une autre face ayant un grand pouvoir d'absorption.
[0005] La présente invention a trait à un nouveau type de complexe non tissé absorbant qui
présente comme caractéristique essentielle d'avoir une face souple, l'autre face étant
quant à elle rugueuse.
[0006] D'une manière générale, ce matériau complexe est constitué d'au moins deux nappes
fibreuses superposées, liées entre elles par interpénétration des fibres dans le sens
de l'épaisseur et dans lequel :
- la première nappe est constituée pour tout ou partie de fibres synthétiques thermofusibles
sélectionnées de préférence dans la classe des polyoléfines ; avantageusement, cette
nappe est constituée d'un mélange de fibres cellulosiques ou autres et de fibres synthétiques
thermofusibles, le pourcentage de ces dernières dans la nappe étant supérieur à 30
% et de préférence supérieur à 50 % ;
- la seconde nappe est, quant à elle, constituée de fibres naturelles et/ou artificielles
et/ou synthétiques comparativement fines par rapport aux fibres synthétiques de la
première nappe et ayant une température de fusion plus élevée que ces dernières ;
- l'association des nappes élémentaires est réalisée en les soumettant à un traitement
permettant de ré-orienter les fibres synthétiques de la première nappe pour que, d'une
part, elles soient intimement liées dans la structure de la seconde nappe et, d'autre
part, présentent des extrémités libres ou bouclettes apparentes sur l'une des faces
extérieures du complexe formé.
[0007] La manière dont sont associées les nappes élémentaires sera fonction de la nature
desdites nappes.
[0008] A titre indicatif mais non limitatif, cette association pourra, par exemple, être
réalisée de la manière suivante :
- par exemple dans le cas où les deux nappes élémentaires sont obtenues selon la technique
dite par voie humide ou papetière, leur réalisation sera faite sur une machine permettant
d'obtenir et de superposer deux jets correspondant chacun à l'une des nappes ; dans
ce cas, la superposition se fera en ligne, avant même séchage, et on procèdera au
complexage par l'action de jets d'eau sous pression ;
- dans le cas où les deux nappes élémentaires sont obtenues selon la technique dite
par sèche, dite aussi textile, elles seront également superposées et leur liaison
sera obtenue par un traitement d'enchevêtrement par jets d'eau ;
- enfin, dans le cas où l'on réalise un complexe à partir de deux nappes obtenues par
des techniques différentes, il sera possible de prélier légèrement l'une ou l'autre
des nappes par un enchevêtrement obtenu au moyen de jets d'eau en évitant des liaisons
bloquantes de type chimique ou thermique ; les deux nappes sont ensuite superposées
et liées par enchevêtrement par jets d'eau.
[0009] Avantageusement et en pratique, conformément à l'invention :
- les fibres synthétiques entrant dans la composition de la première nappe et qui permettent
de réaliser la surface grattante de l'article, sont de préférence des fibres de polypropylène
ou de polyéthylène :
. dont le titre est supérieur 5 dtex, la limite haute étant directement en relation
avec la pression du fluide d'enchevêtrement de manière à assurer la solidarité des
fibres avec le reste de la nappe ; la limite supérieure des fibres sera fonction des
disponibilités commerciales qui, à ce jour, proposent des fibres ayant un titre de
17 dtex ;
. dont la longueur est supérieure à 5 mm , la limite supérieure dépendant essentiellement
de la technique de fabrication ; ainsi, un titre plus fin entraîne l'utilisation de
fibres plus courtes et, la technique par voie humide nécessite une coupe plus courte
que la technique par voie sèche ;
. dont la surface est la moins ronde possible ; ainsi, on utilisera de préférence
des fibres multilobées, fibrillables ou à section aplatie, qui sont beaucoup plus
réceptives à l'action des jets du fluide d'enchevêtrement ;
- s'il est préférable d'utiliser des fibres de polyoléfines ayant comme caractéristique
d'avoir une densité inférieure à 1, il peut cependant être envisagé d'utiliser d'autres
types de fibres, par exemple des fibres constituées d'un copolymère de chlorure de
vinyle (85 %) et d'acétate de vinyle (15 %) dont la température de fusion est de l'ordre
de 160 °C avec une densité de 1,37 g/cm3 ;
- comme fibres cellulosiques, on peut utiliser tout type de fibres permettant d'obtenir
un caractère absorbant, tel que pâte de bois, coton, linters, viscose ; dans le cas
d'une fibre chimique telle que la viscose, elle sera éventuellement de section multilobée
ou fibrillable de manière à optimiser l'action des jets de fluide ;
- si l'on introduit des fibres synthétiques de structure dans la seconde nappe, celles-ci
auront un point de fusion supérieur à celles entrant dans la composition de la première
nappe ; on utilisera par exemple des fibres de polyester ou de polyamide 6.6 (de préférence
à des polyamides 6), éventuellement frisées ;
- il est possible d'ajouter éventuellement dans l'une ou l'autre des nappes un certain
pourcentage de fibres dites liantes, par exemple fibres bi-componantes, dont tout
ou partie de la fibre flue sur les fibres voisines lors d'un traitement thermique
permettant de réaliser un "collage" rendant les fibres solidaires ; dans un tel cas,
le point de fusion de la partie liante de ces fibres liantes sera inférieur au point
de fusion des fibres de structure précédemment citée, mais il peut cependant être
inférieur ou supérieur à celui des fibres de la première nappe destinées à apporter
l'effet "grattant" ;
- après superposition des deux nappes, le complexe résultant reçoit un traitement thermique
destiné, d'une part, à révéler le pouvoir liant des fibres liantes qui ont été éventuellement
introduites, et d'autre part et surtout, à fusionner les extrémités libres des fibres
synthétiques de la première nappe de manière à amplifier l'effet "grattant" ;
- avant ou après traitement thermique, il est éventuellement possible de réaliser des
traitements additionnels mécaniques, tels que par exemple crêpage ou utilisation d'un
appareil de type Micrex destiné à assouplir le produit ou chimiques, tels que :
. additions d'émulsions polymères de type latex destinées à renforcer mécaniquement
le produit,
. addition d'assouplissants chimiques,
. additions d'agents hydrophiles,
. imprégnation de liquides dégraissants (type liquide vaisselle), protecteurs pour
la peau, détachants.. .
[0010] Les grammages respectifs des deux couches sont adaptés en fonction des applications,
ces grammages pouvant aller de 15 à 200 g/m2 pour la couche destinée à former la face
souple et de 10 à 70 g/m2 pour la couche destinée à former la surface rugueuse.
[0011] L'invention concerne également un procédé permettant la réalisation d'un tel produit,
ledit procédé consistant à réaliser deux couches de fibres élémentaires , les deux
couches étant liées entre elles en aval de la zone de formation par un traitement
d'aiguilletage par jet de fluide agissant au moins contre la surface de la nappe comportant
les fibres thermofusibles destinées à constituer la face "grattante" de l'article
complexe formé.
[0012] Pour la mise en oeuvre d'un tel procédé, on peut utiliser par exemple une machine
conventionnelle pour l'obtention d'un non tissé par voie humide, par exemple une machine
du type Hydroformer de la Société VOITH, à la sortie de laquelle est disposé un ensemble
de liage hydraulique, également de type connu, par exemple une machine de traitement
par jets-aiguilles d'eau sous pression du type "Jet Lace" de la Société ICBT-PERFOJET,
cette machine étant réglée pour que les jets agissent préférentiellement sur la face
du matériau multicouches constituée par la nappe qui comporte les fibres synthétiques
thermofusibles, ce qui permet de réorienter lesdites fibres dans le sens Z de la feuille
et en quelque sorte de les "ficher" à l'intérieur de cette dernière.
[0013] Lorsque les deux couches élémentaires sont réalisées par voie humide, leur association
est obtenue sur la toile d'égouttage avant traitement par jets de fluide.
[0014] Il peut également être envisagé de réaliser la seconde couche par voie sèche, l'association
étant réalisée à la sortie de la formation de cette couche en rapportant à sa surface,
du côté où va s'exercer l'action des jets de fluide d'entrelaçage, le premier voile
réalisé par voie humide ou par voie sèche. Dans un tel cas, les deux couches superposées
sont de préférence réhumidifiées avant de les soumettre à l'action des jets d'enchevêtrement.
[0015] Après réalisation, le complexe non tissé formé est séché puis éventuellement imprégné
de liants chimiques de base acrylique (éventuellement copolymérisé), éthylène-vinyle-acétate,
polyuréthane..., ainsi que divers adjuvants permettant de renforcer des propriétés
spécifiques telles que l'hydrophilie, la souplesse.
[0016] Après séchage, on réalise, de préférence sur la même machine, un traitement thermique
permettant de provoquer la fusion partielle des extrémités des fibres chimiques de
la couche supérieure qui restent liées au complexe nontissé de base, les extrémités
fondues augmentant et magnifiant l'effet de rugosité.
[0017] L'invention et les avantages qu'elle apporte seront cependant mieux compris grâce
aux exemples de réalisation donnés ci-après à titre indicatif mais non limitatif.
[0018] Ces exemples sont réalisés sur une machine papetière conventionnelle du type Hydroformer
VOITH, adaptée pour comporter deux arrivées de suspension distinctes et permettant
donc de produire une feuille multicouches.
[0019] A la sortie de cette machine, est disposée une installation d'entrelaçage par jets
de fluide commercialisée par la Société ICBT-PERFOJET sous la dénomination JET-LACE,
cette machine comportant quatre rangées d'injecteurs permettant de soumettre le complexe
à l'action de jets/aiguilles obtenus à partir d'eau sous pression comprise entre 10
bars et 125 bars. Le nombre de jets/aiguilles par mètre de largeur de chaque rangée
peut varier de 800 à 1700 et est avantageusement de l'ordre de 1000, le diamètre de
chaque orifice d'injecteur étant en général compris entre 100 et 140 microns, mais
pouvant éventuellement atteindre une valeur de 300 microns.
Exemple 1
[0020] Sur une machine papetière du type précité, on réalise un complexe non tissé conforme
à l'invention à partir de deux suspensions fibreuses ayant les compositions suivantes
:
- pour la couche supérieure qui sera ultérieurement soumise à l'action préférentielle
des jets d'aiguilletage, et qui constitue globalement 23 % de la masse fibreuse totale
du complexe après formation, une suspension d'un mélange comportant :
. 50 % de fibres de polypropylène (titre 6,7 dtex, coupe 6 mm, section ronde) ; ces
fibres sont teintées dans la masse, ce qui permet, dans le produit final, de pouvoir
identifier visuellement les différentes couches du produit fini.
. 50 % de fibres cellulosiques constituées de fibres papetières longues obtenues à
partir de pin sylvestre.
- pour la couche inférieure formant la seconde nappe souple et avantageusement absorbante,
et qui constitue globalement 77 % de la masse totale fibreuse dans le complexe final,
une suspension comprenant :
. 67 % de fibres cellulosiques longues obtenues à partir de pin sylvestre,
. 33 % de fibres de polyester titre 1,7 dtex - coupe 18 mm - section ronde.
[0021] Les deux nappes sont superposées de telle sorte que la nappe comportant les fibres
de polypropylène se trouvent à la partie supérieure et, avant séchage, le complexe
est soumis à une action d'enchevêtrement par jets d'eau, les quatre séries successives
de jets étant obtenues à partir d'eau sous pression croissante allant de 23 bars pour
la première, 27 bars pour la seconde, 55 bars pour la troisième et également 55 bars
pour la quatrième.
[0022] L'action des jets d'eau modifie la position initiale des fibres fusibles et raides
qui, à l'origine, sont situées parfaitement dans le plan de la feuille, lesdites fibres
étant ré-orientées selon l'axe Z de ladite feuille et leur extrémité se relevant sous
l'effet des noeuds d'enchevêtrement, voire même pour les fibres les plus longues formant
des bouclettes entre les noeuds d'enchevêtrement.
[0023] Le complexe est ensuite séché et est soumis à un traitement thermique à l'intérieur
d'un tunnel porté à 400°C (la température de brûleur dans le cas où les fibres fusionnées
sont de type polypropylène). Ce traitement thermique entraîne une fusion partielle
des fibres de polypropylène apparentes sur la surface de la nappe rendant cette dernière
abrasive par formation de gouttelettes à l'endroit de la fusion. Bien que la température
efficace à l'intérieur du four soit de 190°C, c'est-à-dire supérieure au point de
fusion du polypropylène, la vitesse de passage de la nappe à l'intérieur du four est
telle que les fibres ne fondent que partiellement, les autres fibres synthétiques
(hors les éventuelles fibres liantes) entrant dans la composition du complexe n'étant
quant à elles pas affectées par ce traitement thermique, permettant donc de conserver
la souplesse de l'article. A titre indicatif, la vitesse de passage de la nappe à
l'intérieur du four est de l'ordre de 90 m/min, le dit four ayant une longueur "efficace"
de six mètres, le nontissé étant préalablement préchauffé à une température de 140°C.
[0024] Bien entendu, ces valeurs concernant la température et la vitesse ne sont pas limitatives
étant donné qu'une vitesse supérieure peut être compensée par une longueur utile du
four plus longue, ou une température plus élevée et qu'un autre type de fibres nécessitera
une adaptation des températures sélectionnées.
[0025] En sortie de machine, on obtient une feuille pesant 40 g/m2 comportant une face souple
et absorbante et dont l'autre face présente des propriétés abrasives constituées par
les extrémités apparentes des fibres de polypropylène.
[0026] Il convient de noter que le choix des fibres de polyoléfines pour constituer la face
apparente grattante de l'article, facilite l'obtention de cette dernière car lors
de la mise en suspension pour former la nappe, les dites fibres ayant une densité
inférieure à 1 restent en surface lors de la conformation par voie humide.
[0027] En fonction des applications souhaitées, cette feuille peut être utilisée soit telle
que soit recevoir un traitement complémentaire en ligne avec un liant, dans le cas
présent une émulsion de polymère acrylique/acétate de vinyle déposée à raison de 10
g/m2.
[0028] Les caractéristiques et propriétés des nappes obtenues sont regroupées dans le tableau
ci-dessous.
|
SANS IMPREGNATION |
AVEC IMPREGNATION |
Grammage (g/m2) |
40,3 |
50,7 |
Epaisseur (microns sous 100 kPa) |
268 |
261 |
Perméabilité(L/m2/S sous 196 Pa) |
1335 |
1103 |
Rupture sens long (N/M) |
470 |
1439 |
Rupture travers (N/M) |
170 |
470 |
Allongement sens long (%) |
2,5 |
12,3 |
Allongement travers (%) |
5,5 |
30,0 |
Rupture humide sens (N/M) |
109 |
952 |
Rupture humide travers (N/M) |
48 |
286 |
Déchirure sens long (cN) |
118 |
525 |
Déchirure travers (cN) |
198 |
1152 |
Rigidité sens long (cN Handle O meter) |
45 |
80 |
Rigidité travers (cN Handle O meter) |
17 |
27 |
Capacité d'absosrption (%) |
693 |
477 |
[0029] Les mesures des caractéristiques des produits sont effectuées dans les conditions
suivantes.
Grammage : suivant méthode EDANA 40.3-90
Epaisseur : suivant méthode AFNOR NF Q 03+016
Perméabilité : suivant méthode EDANA 140.1-81
Rupture : suivant méthode EDANA 20.2 - 89 modifiée distance entre machoirs : 127 mm
vitesse de traction : 25,4 mm/min
Allongement : suivant méthode EDANA 20.2 - 89 modifiée distance entre machoirs : 127
mm vitesse de traction : 25,4 mm/min détection à 75 % de la rupture maximum
Rupture humide : suivant même méthode que rupture sèche mais parès séjour des bandes
tests 10 min sous 20 mm d'eau distillée à 20°C
Déchirure : suivant méthode EDANA 70.3 - 96
Rigidité : avec appareillage "HANDLE-0-Meter"
Capacité d'absorption : suivant méthode EDANA 10.2 - 96.
[0030] Il ressort des exemples qui précèdent que le produit non imprégné présente une plus
grande capacité d'absorption, est beaucoup plus souple, et a en revanche des caractéristiques
mécaniques relativement basses qui, le cas échéant, pourraient être compensées par
l'introduction d'un certain pourcentage de fibres thermoliantes, comme indiqué précédemment.
[0031] De tels produits sont particulièrement adaptés pour réaliser des produits d'essuyage
semi-décapants ou très absorbants, mais pourraient également être utilisés dans d'autres
domaines, par exemple dans le domaine agro-alimentaire, pour les milieux solvants,
les paillasses de laboratoires.. .
[0032] Le même produit imprégné au moyen d'un liant polymère est, quant à lui, particulièrement
adapté pour réaliser :
* des essuyages imprégnés de liquide vaisselle pour vaisselle à usage unique (camping..),
* des essuie-mains imprégnés d'agents dégraissants et adoucissants pour travailleurs
manuels (garages..),
* des essuie-vitres imprégnés d'un liquide adequat pour les véhicules (insectes écrasés,
déjections d'oiseaux), le domestique ..,
* des essuyages pour bricoleurs (nettoyage de balustrades, dépoussiérage en extérieur..).
Exemple 2
[0033] On réalise un matériau complexe conforme à l'invention en combinant d'une part un
nontissé obtenu par voie humide, et d'autre part, un nontissé obtenu par voie sèche.
[0034] Le nontissé obtenu par voie humide, réalisé sur la même machine que l'exemple précédent,
ne comporte qu'un seul jet, formant dans le produit final environ 50 % de la masse
totale des fibres.
[0035] Cette nappe est obtenue à partir d'une suspension fibreuse comportant :
- 33 % de fibres polypropylène, de titre 6,7 dtex, coupe 6 mm, section ronde ;
- 67 % de cellulose (pâte de bois) en fibres longues (résineux).
[0036] Cette première nappe est rapportée, avant traitement par l'ensemble de jets de fluide
sur un voile de carde, constituant 50 % du poids total de fibres, voile de carde constitué
de fibres polyester ayant un titre de 1,7 dtex, frisées, et une coupe 38 mm. Ce voile
de carde est de préférence préalablement légèrement enchevêtré par jets d'eau pour
assurer sa cohésion et faciliter sa manipulation.
[0037] Le voile de carde est situé en dessous du voile réalisé par voie humide, l'ensemble
étant réhumidifié avant d'être soumis à l'action des jets d'enchevêtrement réalisés
de la même manière que dans l'exemple 1.
[0038] Après réalisation du complexe, le produit est, comme dans l'exemple précédent, soumis
à un traitement thermique entraînant une fusion partielle des fibres de polypropylène,
rendant la surface où elles sont présentes abrasive.
[0039] On obtient un produit complexe dont les caractéristiques sont regroupées dans le
tableau ci-dessous.
Grammage |
68,4 g/m2 |
Epaisseur |
255 microns sous 100 kPa |
Perméabilité |
1160 L/m2/S sous 196 Pa |
Rupture sens long |
1920 N/M |
Rupture travers |
690 N/M |
Allongement sens long |
29 % |
Allongement travers |
30 % |
Rupture humide sens long |
1600 N/M |
Rupture humide travers |
550 N/M |
Déchirure sens long |
1330 cN |
Déchirure travers |
2810 cN |
Rigidité sens long |
31 cN (Handle-O-Meter) |
Rigidité travers |
5 cN (" " " ) |
Capacité d'absorption |
402 % |
[0040] Un tel produit qui comporte une face souple constituée par les fibres de polyester
et une face rugueuse, est particulièrement adapté pour être utilisé comme matériaux
d'essuyages divers d'une manière similaire à ceux cités dans l'exemple 1, et qui présentent
une souplesse fortement amélioriée.
[0041] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation décrits précédemment,
mais elle en couvre toutes les variantes réalisées dans le même esprit.
[0042] Ainsi, il est possible de traiter le produit pour y incorporer des additifs divers,
par exemple des produits tensio-actifs, tels que les alkyl -sulfonates couramment
utilisés dans les liquides de vaisselle, ces produits étant soit additionnés seuls,
soit en mélange avec un liant. Il pourrait être également envisagé d'ajouter des produits
assouplissants, dégraissants, insecticides, bactéricides, ignifugeants, solvants.
[0043] Si le polypropylène est particulièrement adapté pour réaliser la face grattante de
l'article, on peut également utiliser des fibres de polyéthylène, voire éventuellement
d'autres fibres telles que les fibres dérivées de chlorure de polyvinyle dont le point
de fusion permet de réaliser un traitement thermique sans détériorer les caractéristiques
des fibres entrant dans la constitution du complexe. Le choix du polypropylène comme
matériau particulièrement adapté pour la mise en oeuvre de l'invention, s'explique
par le fait, qu'à la date de la présente demande, il s'agit du produit qui présente
le meilleur rapport prix/propriétés (résistance aux solvants, rigidité, abrasivité,
contact cutané et alimentaire).
[0044] Par ailleurs, il pourrait éventuellement envisagé de réaliser des produits de grammage
beaucoup plus élevés que ceux indiqués dans la description qui précède.
[0045] Enfin, la nappe constituant la couche souple de préférence absorbante, sera constituée
de fibres sélectionnées en fonction des caractéristiques prioritairement recherchées.
A titre indicatif, lorsque l'on souhaite avoir une face souple et fortement absorbante,
on utilisera de préférence de la viscose ou du coton, si on envisage un article présentant
une bonne résistance à la déchirure, on utilisera de préférence la fibre polyamide
et, si l'on souhaite améliorer le toucher, on utilisera de préférence des fibres d'acétate
ou de cellulose (soie artificielle).
1. Matériau complexe non tissé absorbant comportant une face souple et une face rugueuse,
constitué d'au moins deux nappes fibreuses superposées, liées entre elles par interpénétration
des fibres dans le sens de l'épaisseur et dans lequel :
- la première nappe est constituée pour tout ou partie de fibres synthétiques thermofusibles
sélectionnées de préférence dans la classe des polyoléfines ;
- la seconde nappe est, quant à elle, constituée de fibres naturelles et/ou artificielles
et/ou synthétiques comparativement fines par rapport aux fibres synthétiques de la
première nappe et ayant une température de fusion plus élevée que ces dernières;
- l'association des nappes élémentaires est réalisée en les soumettant à un traitement
permettant de ré-orienter les fibres synthétiques de la première nappe pour que, d'une
part, elles soient intimement liées dans la structure de la seconde nappe et, d'autre
part, présente des extrémités libres ou bouclettes apparentes sur l'une des faces
extérieures du complexe formé.
2. Matériau selon la revendication 1, caractérisé en ce que la première nappe est constituée
d'un mélange de fibres cellulosiques ou autres et de fibres synthétiques thermofusibles,
le pourcentage de ces dernières dans la nappe étant supérieur à 30 % et de préférence
supérieur à 50 %.
3. Matériau selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les fibres synthétiques
entrant dans la composition de la nappe permettant de réaliser la surface grattante
de l'article, sont des fibres de polypropylène ou de polyéthylène.
4. Matériau selon la revendication 3, caractérisé en ce que les fibres ont un titre supérieur
à 5 dtex pour une longueur supérieure à 5 mm.
5. Matériau selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les fibres cellulosiques
permettant d'obtenir le caractère absorbant sont des fibres papetières, des fibres
de viscose.. .
6. Matériau selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les fibres synthétiques
entrant dans la composition de la seconde nappe et qui permettent d'obtenir la face
souple de l'article, sont des fibres de polyester ou de polyamide, éventuellement
frisées, ayant un point de fusion supérieur à celles entrant dans la composition de
la première nappe.
7. Matériau selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le complexe reçoit
un traitement additionnel, tel que crêpage, traitement avec des agents mouillants
permettant d'améliorer son hydrophilie, l'imprégnation avec un liquide plus ou moins
agressif tel que liquide vaisselle.
8. Matériau selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le grammage de
la couche formant la face souple est compris entre 15 et 200 g/m2 et celui de la couche
formant la surface rugueuse est compris entre 10 à70 g/m2.
9. Procédé pour l'obtention d'un matériau selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé
en ce que l'on réalise deux couches de fibres élémentaires, les deux couches étant
liées entre elles en aval de la zone de formation par un traitement d'aiguilletage
par jets de fluide agissant au moins contre la surface de la nappe comportant les
fibres thermofusibles destinées à constituer la face "grattante" de l'article complexe
formé.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que les deux couches élémentaires
sont réalisées par voie humide, leur association étant obtenue sur le tapis d'égouttage
avant traitement par jets de fluide.
11. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que la couche destinée à former
la face souple est obtenue par la technique dite "voie sèche", l'association des deux
couches élémentaires étant réalisée à la sortie de la formation de cette couche par
voie sèche en rapportant à sa surface, du côté où va s'exercer l'action des jets de
fluide d'entrelaçage, le premier voile réalisé par voie humide, les deux couches superposées
étant de préférence réhumidifiées avant de les soumettre à l'action des jets d'enchevêtrement.
12. Procédé selon l'une des revendications 9 à 11, caractérisé en ce que après entrelaçage,
le complexe nontissé formé est séché et reçoit un traitement thermique complémentaire
permettant de provoquer la fusion partielle des extrémités des fibres chimiques de
la couche supérieure qui restent liées au complexe non tissé de base, les extrémités
fondues augmentant l'effet de rugosité.