[0001] Le domaine de la présente invention est celui des projectiles destinés à agresser
des structures dures du type comprenant par exemple des structures de pierre, brique,
béton ou autres matériaux de construction.
[0002] De telles cibles sont habituellement dévolues à des équipes du génie qui sont chargées
de venir placer des explosifs directement au contact de la structure.
[0003] Mais de telles opérations sont délicates à réaliser d'un point de vue tactique.
[0004] On a cherché à définir des projectiles tirables à distance de sécurité et pouvant
occasionner des dégâts notables à de telles cibles.
[0005] Cependant ces dernières sont le plus souvent protégées par une couche plus ou moins
épaisse de sacs de sable qui provoque l'initiation des charges explosives habituelles
à des distances de la structure de pierre ou de béton qui sont trop grandes pour que
des dégâts importants lui soient occasionnés.
[0006] On connaît par ailleurs des projectiles dotés de moyens permettant de distinguer
les cibles suivant leur dureté.
[0007] Ainsi le brevet EP433254 sur lequel repose le préambule de la revendication 1, décrit
un projectile comportant un double contacteur d'ogive. Un premier contact est fermé
lors de l'impact sur une cible "molle", comme un aéronef ou un véhicule léger. Ce
premier contact provoque l'initiation de la charge à l'issue d'un certain retard,
c'est à dire pratiquement lorsque le projectile se trouve à l'intérieur de la cible.
[0008] Un deuxième contact est fermé lors de l'impact sur une cible "dure", c'est à dire
une cible que le projectile ne peut pas traverser, ce contact provoque une initiation
immédiate de la charge explosive.
[0009] Un tel projectile est capable de faire la distinction entre une cible "molle" comme
un véhicule léger ou un aéronef et une cible "dure" telle un char, mais il est inefficace
contre les cibles du type immeubles ou casemates surprotégés.
[0010] Le brevet EP154580 décrit un projectile à charge tandem dans lequel le retard d'initiation
entre les deux charges est fonction du temps de déplacement de l'écran de protection
intercharges. Les charges formées de ce projectile sont initiées à distance de la
cible blindée.
[0011] Le brevet DE3800976 décrit un projectile gyrostabilisé renfermant une charge creuse.
L'ogive de ce projectile est conformée de façon à assurer un freinage en rotation
du projectile à l'impact sur une cible. La charge formée est initiée dès l'impact
sur la cible.
[0012] En effet, la dureté de l'impact sur des surprotections comme des sacs de sable provoque
l'initiation immédiate de la charge et à une distance trop importante de la structure
de l'immeuble pour pouvoir lui occasionner un dommage.
[0013] C'est un premier but de l'invention que de proposer un projectile de conception simple
qui soit efficace contre les cibles dures telles les immeubles ou les casemates, même
dotées de protections périphériques.
[0014] A cet effet le projectile proposé par l'invention est capable de traverser les protections
périphériques comme les sacs de sable pour venir amener et initier la charge explosive
au contact même de la structure dure.
[0015] C'est un autre but de l'invention que de proposer un tel projectile qui ait également
une certaine efficacité contre les cibles blindées (comme les chars) et également
une efficacité contre les cibles légères (comme les véhicules légers ou les aéronefs).
[0016] Ainsi l'invention a pour objet un projectile destiné à agresser des cibles dures
telles des structures de pierre, brique ou béton et comprenant une charge explosive
et des moyens d'amorçage de celle-ci, projectile caractérisé en ce qu'il comporte
un pénétrateur, qui ne se déforme qu'à l'impact avec une cible d'une résistance mécanique
minimale donnée, et un contacteur d'impact interne disposé entre le pénétrateur et
la charge, projectile comportant des moyens assurant l'initiation de la charge en
réponse à l'écrasement du contacteur interne et après que la charge explosive ait
commencé à se déformer consécutivement à l'impact sur la cible.
[0017] L'invention combine ainsi des moyens perforants (le pénétrateur), qui assurent le
passage du projectile au travers de surprotections éventuelles, et des moyens d'initiation
de la charge qui déterminent un fonctionnement du type "squash head" (initiation après
écrasement de la charge) au contact de la structure.
[0018] Une telle combinaison donne au projectile une efficacité anti-structure supérieure
à celle des projectiles connus.
[0019] Selon une autre caractéristique, la charge explosive est une charge formée comprenant
un revêtement concave au contact d'un matériau explosif et délimitant une cavité.
[0020] Une telle caractéristique augmente l'efficacité anti-structure du projectile et permet
de lui donner un mode de fonctionnement anti-blindé.
[0021] Selon un mode de réalisation, le contacteur interne est disposé dans la cavité délimitée
par le revêtement, de telle sorte que le contacteur ne puisse être fermé qu'après
que la charge ait commencé à se déformer suite à son impact sur une cible.
[0022] Selon un autre mode de réalisation, les moyens assurant l'initiation de la charge
comprennent un premier retard actionné par le contacteur interne.
[0023] Selon une variante d'exécution, la charge explosive comporte au moins un matériau
explosif donnant un effet de souffle renforcé lors de son initiation, par exemple
une poudre d'aluminium.
[0024] On pourra par exemple choisir comme matériau explosif de la charge un mélange d'hexogène
et de poudre d'aluminium dans les proportions en masse suivantes: Hexogène 70% à 90%,
Aluminium 30% à 10%.
[0025] Selon un autre mode de réalisation de l'invention, le projectile comporte une ogive
balistique disposée en avant du pénétrateur et portant un contact électrique actionné
lors de l'impact sur une cible.
[0026] Avantageusement,le projectile comporte un sélecteur de mode de tir permettant de
choisir entre une initiation de la charge consécutive à la fermeture du contacteur
interne et une initiation suite à la fermeture du contact d'ogive.
[0027] Dans ce cas, lorsque le sélecteur est positionné de façon à choisir le contact d'ogive,
l'écrasement de ce dernier lors de l'impact sur une cible provoquera une initiation
immédiate de la charge.
[0028] Avantageusement, lorsque le sélecteur est positionné de façon à choisir le contacteur
interne, l'écrasement du contact d'ogive pourra provoquer une initiation de la charge
par l'intermédiaire d'un deuxième retard.
[0029] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre de modes
particuliers de réalisation, description faite en référence aux dessins annexés et
dans lesquels:
- la figure 1 représente en coupe axiale un projectile selon un premier mode de réalisation
de l'invention,
- la figure 2 est un schéma décrivant la structure des moyens d'initiation du projectile
selon l'invention,
- la figure 3 représente le détail d'une variante de réalisation d'un projectile selon
l'invention.
[0030] En se reportant à la figure 1, un projectile 1 selon l'invention comprend une charge
explosive 2 disposée à l'intérieur d'une enveloppe cylindrique 3 en alliage léger
par exemple en aluminium.
[0031] L'enveloppe 3 est fermée à sa partie arrière par un fond 4 qui porte des ailettes
de stabilisation 5 régulièrement réparties angulairement. Les ailettes sont articulées
sur des chapes 6 portées par le fond 4 et se déploient lors du tir du projectile à
partir d'un lanceur sans recul de type connu et non représenté.
[0032] La charge explosive 2 est une charge formée comprenant un revêtement concave 7 au
contact d'un matériau explosif. Le revêtement délimite une cavité 8 qui est ici de
forme conique.
[0033] Le matériau explosif sera choisi de façon à engendrer lors de son initiation un effet
de souffle renforcé, cela afin d'accroître lors de l'initiation l'onde de choc à l'extérieur
des structures bétonnées ce qui favorise leur fragmentation. Un tel matériau explosif
permet aussi de donner un effet incendiaire à l'arrière des cibles du type véhicules
blindés ou légèrement blindés.
[0034] On choisira par exemple comme explosif un explosif comportant un additif réducteur
finement divisé, tel une poudre métallique de préférence une poudre d'aluminium.
[0035] On pourra par exemple utiliser de l'Hexal, c'est à dire un mélange d'hexogène et
de poudre d'aluminium dans les proportions en masse suivantes: Hexogène 70% à 90%,
Aluminium 30% à 10%.
[0036] L'explosif peut être mis en place par compression dans l'enveloppe 3 équipée de son
revêtement ou encore être usiné à ses dimensions définitives et collé dans l'enveloppe.
[0037] Il serait également possible d'utiliser d'autres types d'explosifs tels des explosifs
composites et comportant un additif destiné à renforcer l'effet de souffle.
[0038] Le revêtement est réalisé en un matériau ductile (par exemple en cuivre), matériau
susceptible de se déformer de façon à former un jet lors de l'initiation de l'explosif.
[0039] Le revêtement est en appui sur une portée conique 9 aménagée sur un pénétrateur 10.
[0040] Cet appui permet d'assurer le maintien du revêtement et de la charge explosive lors
des fortes décélérations qui interviennent à l'impact sur des sacs de sable.
[0041] Le pénétrateur 10 est réalisée en un matériau résistant à l'impact, par exemple en
aluminium.
[0042] Il présente une forme externe profilée qui favorise la pénétration des surprotections
légères (cloisons, sacs de sable).
[0043] Le profil du pénétrateur est déterminé par l'homme du métier de façon à assurer une
traversée sans déformation des sacs de sables ou autres protections légères. Ce profil
est également défini de façon à ne pas résister à l'impact sur une structure dure
telle que le béton ou la pierre.
[0044] Le pénétrateur 10 porte à sa partie arrière un épaulement 11 sur lequel l'enveloppe
3 vient en appui. L'enveloppe 3 est fixée au pénétrateur 10 par collage. Un autre
mode de fixation pourrait être adopté par exemple des goupilles radiales ou un vissage.
[0045] La projectile 1 comporte aussi une coiffe balistique 12 réalisée en matériau léger,
par exemple en composite de fibre de verre, et collée sur le pénétrateur 10. La coiffe
est destinée à donner un profil aérodynamique au projectile de façon à réduire sa
perte de vitesse sur sa trajectoire balistique.
[0046] La coiffe 12 vient en appui sur le pénétrateur 10 au niveau de deux épaulements,
un épaulement arrière 13 et un épaulement avant 14.
[0047] La coiffe 12 porte à sa partie avant un contact électrique 15 qui comporte de façon
connue une calotte métallique 15a légère (par exemple en laiton) collée sur une portée
16 de la coiffe et une couche métallique 15b déposée sur la partie avant de la coiffe.
Les contacts 15a et 15b sont reliés par des conducteurs 17a et 17b à des moyens 18
d'amorçage de la charge explosive, moyens disposés dans le fond 4 et comportant notamment
une amorce 18a.
[0048] Les conducteurs 17a et 17b pourront par exemple être collés sur la surface externe
du projectile 1.
[0049] Le projectile 1 comporte enfin un contacteur interne 19 qui est disposé à l'intérieur
de la cavité 8 délimitée par le revêtement 7.
[0050] Le contacteur comporte un support 20 en matière isolante (par exemple une matière
plastique ou composite) et à profil externe conique qui est collé sur le revêtement
7. Le support 20 porte une métallisation 19b sur une partie centrale, ainsi qu'une
calotte métallique légère 19a collée sur une portée 21 du support 20.
[0051] Les contacts 19a et 19b sont reliés aux moyens d'amorçage 18 par des conducteurs
22a et 22b. Les conducteurs doivent traverser la charge à un endroit tel qu'ils ne
soient pas coupés ou détruits avant la fermeture du contact 19, ils doivent donc se
trouver en arrière du contacteur dans le sens d'action du projectile.
[0052] A cet effet, les conducteurs 22 traversent le revêtement 7 au niveau d'un trou axial
23 et traversent également sensiblement axialement le matériau explosif de la charge
2.
[0053] La mise en place du contacteur interne 19 à l'intérieur de la cavité 8 délimitée
par le revêtement 7 a pour effet de ne permettre sa fermeture que lorsque la charge
a commencé à se déformer suite à son impact sur une cible.
[0054] La figure 2 montre schématiquement les moyens d'initiation du projectile selon l'invention.
[0055] Ces moyens comprennent un sélecteur de mode de tir 24 qui est de préférence disposé
à l'extérieur du projectile et relié à celui-ci par des conducteurs 25 (voir figure
1). Il sera monté par exemple sur le tube de l'arme.
[0056] Le sélecteur 24 permet de choisir entre un mode "anti structure" (dans lequel les
contacts 24a et 24b sont reliés) et un mode "anti-blindé" (dans lequel les contacts
24a et 24c sont reliés).
[0057] Le mode "anti-structure" correspond à un choix de l'initiation de la charge explosive
consécutive à la fermeture du contacteur interne 19.
[0058] Le mode "anti-blindé" correspond à un choix de l'initiation de la charge explosive
consécutive à la fermeture du contact de coiffe 15.
[0059] Les moyens d'initiation comprennent une source d'énergie 26 qui pourra être constituée
par une pile amorçable ou encore par un ou plusieurs condensateurs chargés avant le
tir. L'amorce électrique 18a est reliée d'une part à la source d'énergie 26 et d'autre
part au contact 24a du sélecteur de mode de tir.
[0060] Les métallisations 15b du contact de coiffe et 19b du contacteur interne sont reliées
en parallèle à la source d'énergie 26.
[0061] La calotte conductrice 15a du contact de coiffe est reliée au contact 24c du sélecteur
de mode de tir 24.
[0062] La calotte conductrice 19a du contacteur interne est reliée au contact 24b du sélecteur
de mode de tir 24 par l'intermédiaire d'un premier retard électronique 27 (qui pourra
éventuellement être omis en fonction de la structure du projectile comme cela sera
précisé par la suite).
[0063] Un deuxième retard électronique 28 est disposé en parallèle entre les contacts 24a
et 24c du sélecteur de mode de tir.
[0064] Le fonctionnement du projectile est le suivant.
[0065] Lorsque le tireur souhaite détruire une structure (surprotégée ou non), il choisit
le mode approprié sur le sélecteur de tir 24. Lors de l'impact du projectile sur les
protections externes éventuelles, le contact de coiffe 15 se ferme ce qui ne provoque
pas l'initiation de la charge mais initie le retard 28.
[0066] La coiffe balistique 12 est détruite par le premier impact, mais le pénétrateur 10
est suffisamment résistant et a un profil adapté pour permettre la traversée des surprotections
(tels les sacs de sable) sans dommage pour la charge explosive.
[0067] Lorsque le pénétrateur 10 arrive en contact avec la structure dure en béton, pierre
ou brique, il se détruit.
[0068] Le revêtement 7 arrive alors en contact avec la structure dure et sa base se trouve
écrasée à son tour. La charge explosive se déforme et l'explosif disposé au niveau
de la base du revêtement s'écrase aussi sur la cible.
[0069] Après déformation suffisante de la charge explosive, le contacteur interne 15 se
trouve fermé, ce qui provoque l'initiation de la charge.
[0070] Dans le cas du premier mode de réalisation du projectile décrit en référence à la
figure 1, le retard 27 pourra être omis, car on est assuré que la charge se trouve
écrasée sur la structure dure au moment ou se ferme le contacteur 19.
[0071] Sur une cible type structure, l'effet du projectile selon l'invention est donc un
effet combiné qui associe la formation d'un jet par la partie non déformée du revêtement,
et un effet de surpression dû à l'initiation de l'explosif écrasé sur la cible (effet
"Squash Head"). Une telle combinaison donne un effet perforant particulièrement efficace
sur les structures de béton, pierres ou briques.
[0072] L'effet "Squash Head" se trouve également renforcé par l'adoption d'un explosif à
effet de souffle important comme l'Hexal.
[0073] Le retard 28 sera choisi de telle sorte qu'il ne puisse provoquer l'initiation de
la charge avant écrasement du contacteur 19. Le retard 28 a pour fonction d'assurer
une auto destruction du projectile dans le cas où il ne rencontrerait pas de structure
dure susceptible de déformer le pénétrateur 10. On pourra par exemple choisir un retard
de l'ordre de 5 à 20 millisecondes.
[0074] Cette autodestruction permet également de donner au projectile un effet vulnérant
contre les cibles légères comme les véhicules routiers, les véhicules légers, les
aéronefs ou les bunkers (c'est à dire les abris légers formés par un simple empilement
de matériaux).
[0075] Les cibles légères ne permettent pas de déformer le pénétrateur, et celui-ci donne
un caractère perforant au projectile qui se trouve initiée à l'intérieur de la cible
par le retard 28. L'efficacité du projectile est dans ce cas augmentée en raison du
choix d'un explosif à effet de souffle comme l'Hexal qui donne un effet incendiaire
supplémentaire.
[0076] Le mode autodestruction permet également, dans le cas où le pénétrateur ne rencontre
pas de structure dure, d'assurer une initiation du projectile à l'intérieur de la
surprotection ce qui permet de déblayer cette dernière en vue d'une attaque ultérieure.
[0077] Lorsque le tireur souhaite détruire un véhicule blindé il choisit le mode anti-blindé
sur le sélecteur de tir 24.
[0078] Lors de l'impact du projectile sur le véhicule, le contact de coiffe 15 se ferme,
ce qui provoque une initiation instantanée de la charge explosive à une distance optimale
de la cible, distance définie d'une façon connue par la longueur de la coiffe. Cette
distance optimale permet au jet de charge creuse de se développer et d'avoir les meilleures
performances de perforation de blindage.
[0079] Le projectile selon l'invention permet donc avec un sélecteur à deux positions d'obtenir
trois modes de fonctionnement différents: anti-blindé, anti-structure, anti-cible
légère.
[0080] Le projectile représentée à la figure 3 diffère de celui de la figure 1 par la position
donnée au contacteur interne 20.
[0081] Ce dernier est ici collé à l'intérieur de la cavité interne 29 du pénétrateur 10.
Une telle disposition permet de faciliter le montage en autorisant le passage des
conducteurs 22a et 22b par l'extérieur de la charge 2.
[0082] Il est alors nécessaire de disposer un retard électronique 27 (voir figure 2) entre
le contacteur interne 20 et les moyens d'amorçage, cela afin d'assurer que l'initiation
en réponse à l'écrasement du contacteur 19 n'intervienne qu'après que la charge explosive
ait commencé à se déformer suite à son impact sur la structure dure.
[0083] On pourra donner au contacteur interne 20 toute position axiale entre le fond de
la cavité interne 29 du pénétrateur 10 et le fond de la cavité 8 délimitée par le
revêtement 7, il suffira d'ajuster le retard 27 en conséquence.
[0084] D'autres variantes de l'invention sont envisageables.
[0085] Ainsi il est possible de définir un projectile ne comportant pas de contact d'ogive
mais uniquement un contact interne 30.
[0086] Un tel projectile aura une efficacité anti-structure avec un comportement du type
de celui décrit précédemment.
[0087] Il aura également une efficacité anti-blindé mais avec un mode de fonctionement identique
à celui du mode anti-structure c'est à dire par initiation de la charge, non pas à
distance optimale, mais après écrasement de la charge (fonctionnement du type "Squash
Head").
[0088] Dans ce dernier cas, il est possible de ne pas prévoir de revêtement concave au contact
du matériau explosif.
1. Projectile destiné à agresser des cibles dures telles des structures de pierre, brique
ou béton et comprenant une charge explosive (2) et des moyens d'amorçage (18) de celle-ci,
projectile caractérisé en ce qu'il comporte un pénétrateur (10), qui ne se déforme qu'à l'impact avec une cible d'une
résistance mécanique minimale donnée, et un contacteur d'impact interne (19) disposé
entre le pénétrateur (10) et la charge (2), projectile comportant des moyens assurant
l'initiation de la charge (2) en réponse à l'écrasement du contacteur interne (19)
et après que la charge explosive (2) ait commencé à se déformer consécutivement à
l'impact sur la cible.
2. Projectile selon la revendication 1, caractérisé en ce que la charge explosive (2)
est une charge formée comprenant un revêtement concave (7) au contact d'un matériau
explosif et délimitant une cavité (8).
3. Projectile selon la revendication 2, caractérisé en ce que le contacteur interne (19)
est disposé dans la cavité (8) délimitée par le revêtement (7), de telle sorte que
le contacteur (19) ne puisse être fermé qu'après que la charge (2) ait commencé à
se déformer suite à son impact sur une cible.
4. Projectile selon une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les moyens assurant
l'initiation de la charge comprennent un premier retard (27) actionné par le contacteur
interne (19).
5. Projectile selon une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la charge explosive
(2) comporte au moins un matériau explosif donnant un effet de souffle renforcé lors
de son initiation, par exemple une poudre d'aluminium.
6. Projectile selon la revendication 5, caractérisé en ce que le matériau explosif de
la charge est un mélange d'hexogène et de poudre d'aluminium dans les proportions
en masse suivantes: Hexogène 70% à 90%, Aluminium 30% à 10%.
7. Projectile selon une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il comporte une
ogive balistique (12) disposée en avant du pénétrateur (10) et portant un contact
électrique (15) actionné lors de l'impact sur une cible.
8. Projectile selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'il comporte un sélecteur
de mode de tir (24) permettant de choisir entre une initiation de la charge (2) consécutive
à la fermeture du contacteur interne (19) et une initiation suite à la fermeture du
contact d'ogive (15).
9. Projectile selon la revendication 8, caractérisé en ce que lorsque le sélecteur (24)
est positionné de façon à choisir le contact d'ogive (15), l'écrasement de ce dernier
lors de l'impact sur une cible provoque une initiation immédiate de la charge (2).
10. Projectile selon la revendication 8, caractérisé en ce que lorsque le sélecteur (24)
est positionné de façon à choisir le contacteur interne (19), l'écrasement du contact
d'ogive (15) peut cependant provoquer une initiation de la charge (2) par l'intermédiaire
d'un deuxième retard (28).
1. Geschoß für den Angriff auf harte Ziele, wie zum Beispiel Stein-, Ziegel- oder Betonstrukturen,
mit einer Sprengladung (2) und Zündmitteln (18) für die Sprengladung, gekennzeichnet
dadurch, daß es ein Eindringelement (10) enthält, das sich erst beim Aufprall auf
einem Ziel mit einer minimalen gegebenen mechanischen Festigkeit verformt, und mit
einem inneren Aufprallschalter (19), der zwischen dem Eindringelement (10) und der
Sprengladung (2) angebracht wird, wobei das Geschoß Mittel enthält, die das Zünden
der Sprengladung (2) infolge des Zusammendrückens des inneren Schalters (19) nach
dem Beginn der Verformung infolge des Aufpralls auf das Ziel der Sprengladung (2)
sicherstellen.
2. Geschoß gemäß dem Anspruch 1, gekennzeichnet dadurch, daß die Sprengladung (2) eine
geformte Ladung mit einer konkaven Beschichtung (7) ist, die mit einem Sprengstoff
in Berührung steht und einen Hohlraum (8) bildet.
3. Geschoß gemäß dem Anspruch 2, gekennzeichnet dadurch, daß der innere Schalter (19)
im Hohlraum (8), der von der Beschichtung gebildet wird, so angeordnet ist, daß der
Schalter (19) erst geschlossen werden kann, nachdem die Ladung (2) begonnen hat, sich
infolge ihres Aufpralls auf das Ziel zu verformen.
4. Geschoß gemäß einem der Ansprüche 1 bis 3, gekennzeichnet dadurch, daß die Mittel
zur Sicherstellung des Zündens der Ladung einen ersten Verzögerer (27) umfassen, der
vom inneren Schalter (19) ausgelöst wird.
5. Geschoß gemäß einem der Ansprüche 1 bis 4, gekennzeichnet dadurch, daß die Sprengladung
(2) mindestens einen Sprengstoff enthält, der bei seinem Zünden eine verstärkte Druckwelle
erzeugt, wie zum Beispiel Aluminiumpulver.
6. Geschoß gemäß dem Anspruch 5, gekennzeichnet dadurch, daß der Sprengstoff der Ladung
ein Gemisch aus Hexogen und Aluminiumpulver mit folgenden Gewichtsverhältnissen ist:
70 % bis 90 % Hexogen, 30 bis 10 % Aluminium.
7. Geschoß gemäß einem der Ansprüche 1 bis 6, gekennzeichnet dadurch, daß es eine ballistische
Geschoßspitze (12) vor dem Eindringelement (10) enthält, die einen elektrischen Schalter
(15) umfaßt, der beim Aufprall auf ein Ziel ausgelöst wird.
8. Geschoß gemäß dem Anspruch 7, gekennzeichnet dadurch, daß es einen Wählschalter (24)
der Abschußbetriebsweise umfaßt, der es erlaubt, zwischen einer Zündung der Ladung
(2) infolge des Schließens des inneren Schalters (19) und einer Zündung infolge des
Geschoßspitzenschalters (15) auszuwählen.
9. Geschoß gemäß dem Anspruch 8, gekennzeichnet dadurch, daß das Zusammendrücken des
Geschoßspitzenschalters (15), wenn der Wählschalter (24) auf Auswahl dieses Geschoßspitzenschalters
(15) gestellt wurde, beim Aufprall auf ein Ziel das sofortige Zünden der Ladung (2)
auslöst.
10. Geschoß gemäß dem Anspruch 8, gekennzeichnet dadurch, daß bei einem Wählschalter (24)
auf der Auswahlstellung des inneren Schalters (19) das Zusammendrücken des Geschoßspitzenschalters
(15) dennoch eine Zündung der Ladung (2) über einen zweiten Verzögerer (28) auslösen
kann.
1. A projectile designed to attack hard targets such as stone, brick or cement constructions
which comprises an explosive charge (2) and initiating means (18) for the former,
a projectile characterised in that it comprises a penetrator (10), which only deforms
upon impact with a target having a given minimum mechanical resistance, and an internal
impact contactor (19) arranged between the penetrator (10) and the charge (2), a projectile
having means to ensure the initiation of the charge (2) further to the crushing of
the internal contactor (19) and after the explosive charge (2) has begun to be deformed
following impact on the target.
2. A projectile according to Claim 1, characterised in that the explosive charge (2)
is a shaped charge comprising a concave shell (7) in contact with an explosive material
and demarcating a cavity (8).
3. A projectile according to Claim 2, characterised in that the internal contactor (19)
is placed in the cavity (8) demarcated by the shell (7) in such a way that the contactor
(19) may only be closed once the charge (2) has begun to be deformed after impacting
on a target.
4. A projectile according to one of Claims 1 to 3, characterised in that the means ensuring
the initiation of the charge comprise a first delay (27) activated by the internal
contactor (19).
5. A projectile according to one of Claims 1 to 4, characterised in that the explosive
charge (2) comprises at least one explosive material giving a reinforced blast effect
when initiated, for example an aluminium powder.
6. A projectile according to Claim 5, characterised in that the explosive material of
the charge is a mixture of Hexogen and aluminium powder in the following general proportions
: Hexogen 70% to 90%, Aluminium 30% to 10%.
7. A projectile according to one of Claims 1 to 6, characterised in that it comprises
a ballistic nose cone (12) positioned in front of the penetrator (10) and bearing
an electrical contact (15) activated upon impact on a target.
8. A projectile according to Claim 7, characterised in that it comprises a firing mode
selector (24) enabling the selection of either the initiation of the charge (2) further
to the closing of the internal contactor (19) or the initiation further to the closing
of the nose cone contact (15).
9. A projectile according to Claim 8, characterised in that when the selector (24) is
positioned so as to choose the nose cone contact (15), the crushing of the latter
upon impact on a target causes the instant initiation of the charge (2).
10. A projectile according to Claim 8, characterised in that when the selector (24) is
positioned so as to choose the internal contactor (19), the crushing of the nose cone
contact (15) may however cause the initiation of the charge (2) by means of a second
delay (28).