Domaine Technique
[0001] L'invention concerne un procédé pour l'imprégnation de matières organiques fibreuses
hydratées, tels que par exemple du bois, des fruits, des grains de céréales ou d'oléagineux,
des peaux. Elle concerne également des installations pour la mise en oeuvre de ce
procédé. Plus particulièrement, l'invention vise un procédé et des installations permettant
l'imprégnation de matières solides organiques fibreuses hydratées par auto-vaporisation
de l'eau de constitution sous vide instantané et injection en surpression d'une solution
de soluté à injecter.
Techniques antérieures
[0002] Dans la suite de la description et dans les revendications, par "matières organiques
fibreuses hydratées", on désigne toute matière organique fibreuse comportant de l'eau
de constitution se présentant aussi bien sous forme d'eaux libres que d'eaux résiduelles.
A titre d'exemple, on peut citer le bois, les fruits, les légumes, les grains de céréales
ou d'oléagineux ou des peaux, tous ces produits n'ayant pas subi de phase de dessication
préalable.
[0003] On sait que les matières fibreuses organiques perdent instantanément dix pour cent
de leur poids par vaporisation de l'eau de constitution sans que le volume de ces
matières soit modifié, lorsque l'on réchauffe ces matières à 90°C, puis lorsqu'on
leur applique un vide instantané à une très faible pression de l'ordre de 0,07 bars.
[0004] Dans le document FR-A-2 116 774, on a proposé de traiter des plans de bois utilisés
sous la forme de plateaux ou tables à but alimentaire de la manière suivante :
- dans un premier temps, on élimine l'air disposé entre les multiples fibres du bois
par dépression dans une enceinte hermétique.
- puis dans une seconde phase, on imprégne les plateaux de paraffine ou analogues.
[0005] Ici, le bois est préalablement séché et présente une humidité résiduelle de l'ordre
de sept à huit pour cent (7 à 8 %) et présente donc, de ce fait, une structure poreuse
pré-existante. Dans ce procédé, la phase de mise sous vide provoque seulement une
désaération destinée à éliminer l'air inclus dans les fibres de bois.
[0006] Dans le document GB-A-15556, on a décrit également un procédé de traitement de bois
pré-séché, avec dessication quasi-totale au cours des phases opératoires et ce par
injection après dégazage par effet de vide.
[0007] Ces deux procédés font appel à une matière préalablement séchée et non pas humide,
et présente essentiellement les inconvénients suivants :
- des durées de mise en oeuvre longues, de l'ordre de 5 minutes pour la mise sous vide,
et de 10 minutes pour la mise en pression, ce qui ne provoquent pas de destructuration
supplémentaire de la matière ;
- une pénétration en profondeur limitée, due à une destructuration insuffisante de la
matière ;
- enfin, la mise en oeuvre d'un dispositif spécifique pour créer une forte pression
de 5 à 10 bars pour l'injection.
[0008] Par ailleurs, ces procédés sont inopérants pour les autres matières organiques fibreuses
hydratées.
[0009] L'invention vise un procédé permettant d'imprégner à coeur des matières organiques
fibreuses hydratées comportant de l'eau de constitution au moyen d'un liquide de traitement,
tel que par exemple une solution fongicide, une solution de sels à effet durcisseur
ou ignifuge, une solution enzymatique pour le traitement des bois, ou une solution
sucrée pour les applications en confiserie, ou une solution salée pour les applications
en salaisons, ou une solution de tanins pour le traitement des peaux, etc...
Description sommaire de l'invention
[0010] L'invention concerne un procédé pour l'imprégnation d'une matière solide organique
fibreuse hydratée comportant de l'eau de constitution, procédé consistant :
- tout d'abord, à chauffer l'eau de constitution de la matière ;
- puis, à mettre en moins de 10 secondes ladite matière chaude sous une pression réduite,
de manière à créer un réseau de micro-canaux assurant une communication sensiblement
depuis le coeur jusqu'à la périphérie de la matière par effet de vaporisation d'une
partie essentielle de l'eau de constitution ;
- puis, à mettre la matière ainsi traitée en contact avec un liquide d'imprégnation
;
- et enfin, à instaurer en moins de 1 seconde une surpression, de manière à faire pénétrer
le liquide d'imprégnation dans les micro-canaux formés.
[0011] En d'autres termes, l'invention consiste :
- dans une première phase, à chauffer une matière organique fibreuse hydratée, c'est-à-dire
contenant l'essentiel de son eau de constitution (eau libre et eau résiduelle), de
préférence au voisinage de 100°C pour accumuler de l'énergie dans l'eau de constitution
;
- puis, dans une deuxième phase, à mettre rapidement ladite matière chaude sous une
pression réduite en un temps très court, de l'ordre de quelques secondes, de manière
à créer à l'intérieur de ladite matière un réseau de micro-canaux qui seront ainsi
maintenus ouverts par la structure fibreuse et remplis uniquement de vapeur d'eau,
lesdits micro-canaux se dirigeant essentiellement radialement depuis le coeur jusqu'à
la périphérie de la matière grâce à l'effet de vaporisation d'une partie essentielle
de l'eau de constitution libre ou résiduelle ;
- puis, dans une troisième phase, à mettre au voisinage de l'extrémité extérieure de
ces micro-canaux une solution d'un liquide d'imprégnation qui, grâce à la condensation
de la vapeur des micro-canaux, va créer un système d'aspiration de la solution placée
en périphérie ;
- et enfin, dans une quatrième phase, à augmenter rapidement la pression, par exemple
de l'ordre de la seconde, de manière à faire pénétrer à coeur le liquide d'imprégnation
dans les micro-canaux formés.
[0012] Dans les procédés antérieurs, le bois était toujours préalablement séché ou amené
à un faible taux d'humidité, de sorte qu'il contient de l'air dans une structure poreuse
existante par suite de la dessication. On cherche donc à éliminer cet air inclus par
chauffage puis mise sous vide afin de remplir la structure poreuse par un produit
de traitement.
[0013] Au contraire, dans le procédé selon l'invention, la matière est nécessairement hydratée,
c'est-à-dire avec son eau de constitution et n'est donc pas poreuse et ne contient
pas d'air de manière significative.
[0014] L'étape de chauffage suivie de l'étape de mise sous vide rapide par condensation
intermédiaire des vapeurs émises, provoque la vaporisation de l'eau de constitution
et ainsi la création d'une structure poreuse qui n'était pas pré-existante. De la
sorte, les micro-canaux formés assurent une parfaite continuité de communication entre
le coeur de la matière, c'est-à-dire les zones les plus profondes et la périphérie
de celle-ci. Ces micro-canaux sont uniquement remplis de vapeur. De la sorte, par
condensation interne de cette vapeur, il est possible d'imprégner au coeur de la matière
toute solution de traitement sans avoir à utiliser de contre-pression excessive.
[0015] La condensation de la vapeur d'eau de constitution se fait instantanément grâce à
la mise sous pression, la source froide étant alors constituée par la matière elle-même.
[0016] L'imprégnation des substances fibreuses par une substance dissoute dans l'eau ou
tout autre solvant, permet une imprégnation en profondeur. Cette imprégnation se fait
au moyen d'un liquide préalablement chauffé à une température supérieure ou égale
à la température d'équilibre du vide correspondant.
[0017] Avantageusement, en pratique :
- le chauffage préalable de la matière (1ère phase) est effectué par tout moyen approprié,
tel que par exemple la conduction avec une surface chaude ou avec un liquide chaud
recirculant, voire par utilisation d'ondes haute-fréquence ;
- la mise sous vide instantanée (2ème phase) de la matière préchauffée provoque une
auto-évaporation de l'eau de constitution qui crée dans cette matière un réseau nouveau
de micro-canaux de vapeur différent de ce que l'on obtenait lors du séchage. L'importance
du dégagement de vapeur d'eau instantané (voisin de 2,5 m3 émis en une seconde pour un kilo de matière traitée) fait que si les canaux existants
sont utilisés pour l'évacuation de cette vapeur d'autres voies se créent, les premières
étant insuffisantes pour assurer le débit ;
- la mise au contact avec le liquide d'imprégnation s'effectue à une température égale
ou tout au plus légèrement supérieure à celle de la matière concernée, cette introduction
pouvant se faire avant ou après la mise sous vide ;
- enfin, la mise sous pression très rapide de l'enceinte de traitement provoque l'introduction
de la solution.
[0018] La proportion des micro-canaux formés dépend essentiellement de l'écart entre la
température de réchauffage et celle correspondant à la mise sous vide. Plus cet écart
est grand, plus le volume des micro-canaux formés sera important.
[0019] Dans une forme de réalisation préférée, le chauffage s'effectue à une pression supérieure
à 0,5 bar absolu, de préférence à une pression comprise entre 0,5 et 3 bars absolu,
l'un quelconque des moyens connus notamment par conduction avec un liquide chaud recirculant
ou sur une surface chaude ou effet de condensation de vapeur ou utilisation de chauffages
à hautes fréquences.
[0020] La mise sous pression réduite s'effectue en moins de dix secondes. En effet, on a
constaté que pour des solides de dimensions minimales situées entre 5 et 15 cms, le
temps optimal de mise sous vide est inférieur à dix secondes, de préférence de l'ordre
de six secondes.
[0021] Pour des solides dont le dimension minimale s'effectue entre 2 et 5 cms, les temps
de mise sous vide de dix secondes sont satisfaisants, le délai optimal étant de l'ordre
de la seconde.
[0022] Enfin, pour des solides dont la dimension minimale est entre 2 et 20 mm, le temps
de mise sous vide de l'ordre de la seconde est satisfaisant, la durée optimale étant
de l'ordre de 0,1 à 0,2 seconde.
[0023] La mise en contact du liquide d'imprégnation, préalablement chauffé à une température
au moins égale à la température d'équilibre sous vide, s'effectue sans variation de
la pression réduite. Ainsi, au moment de l'introduction de la solution d'imprégnation,
la matière ne subit aucune surpression qui provoquerait une légère entrée de ladite
solution dans la matière, ni aucun effet de condensation.
[0024] En revanche, la mise en pression rapide s'effectue en un temps d'au plus une seconde.
[0025] L'invention concerne également deux installations pour la mise en oeuvre de ce procédé.
[0026] Dans une première forme d'exécution, l'invention a pour objet une installation pour
l'imprégnation en discontinu d'une matière solide organique fibreuse hydratée, comportant
de l'eau de constitution, installation comprenant :
- des moyens de chauffage (E1,P1) de la matière à traiter contenue dans une chambre
de traitement (CT) reliée :
- d'un part, à une source de pression (SP) par une vanne (V3) ;
- d'autre part, à une source de vide par une vanne (V1,V2), dont la rapidité d'ouverture
permet de moduler le temps nécessaire à la mise en dépression de la chambre, la source
de vide étant constituée d'un condenseur à mélange (CM) contenant une réserve d'eau
froide (F) dans sa partie basse et comportant un circuit de recirculation de l'eau
froide (E2,P2,P3), ce condenseur étant relié, en partie haute, par une tuyauterie,
à un dispositif de vide (DV) ;
- des moyens d'introduction (DC) d'un liquide d'imprégnation dans la chambre de traitement
(CT).
[0027] Dans une seconde forme d'exécution, l'invention a pour objet une installation pour
l'imprégnation en continu d'une matière solide organique fibreuse hydratée comportant
de l'eau de constitution, installation comprenant :
- des moyens pour introduire en continu la matière à traiter dans une chambre de chauffe
(CC) ;
- une chambre d'évaporation (EV) reliée, d'une part, à la chambre de chauffe (CC) par
un sas (S1) permettant le passage de la matière à traiter et, d'autre part, à une
source de vide (SV) ;
- une chambre d'imprégnation (CI,EG) reliée d'une part, à la chambre d'évaporation (EV)
par un sas (S2) permettant le passage de la matière à traiter, et d'autre part, à
un moyen (PC) de mise en surpression ;
- des moyens d'amenée d'un liquide d'imprégnation dans les chambres d'évaporation et
d'imprégnation.
Brève description des figures
[0028] La figure 1 est une représentation d'une installation pour la mise en oeuvre en discontinu
du procédé conforme à l'invention.
[0029] Les figures 2a à 2d sont des représentations schématiques du procédé conforme à l'invention
au moyen de l'installation de la figure 1.
[0030] La figure 3 est une représentation sommaire pour la mise en oeuvre en continu du
procédé conforme à l'invention.
Manières de réaliser l'invention
[0031] Comme déjà dit, la mise en oeuvre du procédé conforme à l'invention peut s'effectuer
de façon discontinue, c'est-à-dire en soumettant une même quantité de matières à traiter
successivement aux différentes étapes du procédé, soit en continu, c'est-à-dire en
faisant circuler la matière dans différentes enceintes assurant chacune des fonctions
du procédé.
Mise en oeuvre de façon discontinue (figures 1 et 2)
[0032] L'installation décrite schématiquement à la figure 1 permet de traiter de façon discontinue
les différents types de matières visées dans le préambule.
[0033] Ainsi, cette installation comprend principalement une chambre de traitement (CT),
un condenseur à mélange, une source de pression (SP), un dispositif de vide (DV),
ces différents éléments étant interconnectés par un réseau de tuyauteries et de vannes,
ainsi que de systèmes de recirculation appropriés. Plus précisément, comme on le voit
à la figure 1, la chambre de traitement (CT) peut être constituée par une enceinte,
du type autoclave, par exemple en acier inoxydable, résistant à la pression et au
vide.
[0034] Cette enceinte est associée à des moyens de chauffe de la matière à traiter qui peuvent
être de natures diverses. Par exemple, comme représenté, il peut s'agir d'un circuit
de recirculation et de réchauffement du liquide constitué par une pompe (P1) et un
échangeur à surface (E1) dont la fonction est de récupérer le liquide présent dans
le fond de la chambre de traitement (CT) et de le réchauffer puis de le pulvériser
sur la matière à traiter.
[0035] Bien évidemment, d'autres moyens peuvent être utilisés tel qu'un chauffage par ondes
à hautes fréquences (non représenté), ou encore avantageusement par un dispositif
(DC) permettant l'introduction de la solution d'imprégnation préalablement chauffée
qui sert ainsi de vecteur de calories.
[0036] Cette chambre de traitement (CT) est reliée à la source de pression (SP) via une
vanne (V3) à ouverture rapide, c'est-à-dire inférieure à une seconde.
[0037] Cette chambre de traitement (CT) est également reliée au condensateur à mélange (CM)
au moyen de deux vannes (V1,V2) via des tubulures (T1,T2) de section différente. De
la sorte, en fonction du circuit sélectionné (T1,T2), et de la rapidité d'ouverture
des vannes (V1,V2), il est possible de moduler le temps de mise sous vide.
[0038] Le condenseur à mélange (CM) est également constitué par une enceinte en acier, éventuellement
inoxydable. De façon tout à fait essentielle, il contient une réserve d'eau froide
(F), c'est-à-dire à température nettement inférieure à celle de la vapeur extraite
de la matière à traiter, et typiquement de l'ordre de 25°C au moins. Ce condenseur
à mélange (CM) est associé à un circuit de recirculation de l'eau froide constitué
d'un échangeur (E2), par exemple du type échangeur par surface, puis de une ou deux
pompes centrifuges (P2,P3) à haut débit.
[0039] Ce condenseur à mélange (CM) est relié à un dispositif de vide (DV) constitué essentiellement
d'une pompe à vide et de manière avantageuse d'un système de régulation du niveau
de vide, afin d'obtenir des performances optimales.
[0040] La mise en oeuvre du procédé grâce à cette installation s'effectue de la manière
suivante.
[0041] Dans une première phase, illustré à la figure 2a, la matière à traiter (M) est introduite
dans la chambre de traitement (CT). Elle y est chauffée par tout moyen approprié déjà
évoqué tel que la circulation et le chauffage de la solution d'imprégnation qui constitue
alors le vecteur de calories, ou bien alors, de façon plus conventionnelle par introduction
de la vapeur, ou bien encore par chauffage par ondes à hautes fréquences
[0042] De la sorte, l'eau de constitution contenue dans la matière à traiter est portée
à une haute température.
[0043] Dans la suite, les vannes (V1) et (V2) sont ouvertes afin de mettre en communication
la chambre de traitement (CT) avec le condenseur à mélange (CM) lui-même sous pression
très réduite, de l'ordre de 0,07 bar absolu à 0,09 bar absolu. Il s'ensuit que cette
mise sous vide quasi-instantanée de la matière préchauffée, provoque une auto-évaporation
de l'eau de constitution de la matière fibreuse (voir figure 2b). Cette évaporation
crée dans la matière un réseau de micro-canaux (5) de vapeur mettant en communication
le coeur de la matière avec sa périphérie.
[0044] La vapeur extraite pénètre dans le condenseur à mélange et est condensée grâce à
la présence de l'eau froide pulvérisée qui sert de réserve de frigories.
[0045] Dans l'étape ultérieure, illustrée à la figure 2c, on met en contact la matière à
traiter (M) avec la solution (1) d'imprégnation. Bien évidemment, dans le cas où la
matière à traiter a été chauffée grâce à la solution d'imprégnation, il n'est pas
nécessaire de procéder à une introduction supplémentaire de solution.
[0046] Les vannes (V2) et (V1) sont alors fermées, ce qui maintient l'intérieur de la chambre
de traitement (CT) une pression réduite, proche de celle engendrée par le dispositif
de vide.
[0047] Dans la phase suivante, illustrée à la figure 2d, la vanne (V3) est ouverte et par
conséquent, la chambre de traitement (CT) est mise quasi-instantanément en surpression.
Ceci provoque l'introduction de la solution dans le réseau des micro-canaux, jusqu'au
coeur de la matière.
Mise en oeuvre de façon continue (figure 3)
[0048] L'installation décrite à la figure 3 permet de traiter en continu de la matière en
la faisant passer successivement dans diverses enceintes à l'intérieur desquelles
sont réalisées les différentes phases du procédé conforme à l'invention.
[0049] Plus précisément, cette installation comprend une chambre de chauffage (CC), une
chambre d'évaporation (EV), une chambre d'imprégnation (CI), une zone de mise en surpression
(EG), et une source de vide (SV). Ces différents éléments sont reliés par des systèmes
de circulation et de sas appropriés.
[0050] Plus précisément, la chambre de chauffe (CC) est constituée par une enceinte ouverte
vers le haut à l'eau à l'intérieur de laquelle sont introduites les matières à traiter.
Comme pour la chambre de traitement correspondant au procédé discontinu, cette chambre
de chauffe (CC) peut être équipée de différents moyens de chauffe de la matière, à
savoir un dispositif à hautes fréquences (HF), ou un circuit de circulation d'eau
chaude ou de solution d'imprégnation chaude constitué par une pompe (PCH) puisant
au fond de la chambre de chauffe et amenant l'eau chaude dans un échangeur par surface
(ECH), puis assurant la remontée de l'eau chaude jusqu'au sommet de la chambre de
chauffe (CC) en vue de sa pulvérisation sur la matière à traiter.
[0051] En partie basse, la chambre de chauffe comprend une tubulure (T5) équipée d'un moyen
d'amenée, comme par exemple une vis d'Archimède (6) suivie d'une pompe volumétrique,
qui assure le transport de la matière chauffée jusque dans la chambre d'évaporation
(EV).
[0052] Bien évidement, l'invention couvre des variantes de réalisation diverses dans lesquelles
la vis d'Archimède peut alimenter un sas rotatif ou un sas constitué par deux vannes
à guillotine.
[0053] La chambre d'évaporation (EV) est constituée par une enceinte du type autoclave,
résistant au vide, par exemple en acier inoxydable. Cette enceinte d'évaporation (EV)
est reliée, en partie haute, à la source de vide (SV). En partie basse, la chambre
d'évaporation (EV) comprend avantageusment un dispositif de râclage (7) permettant,
au moyen de diverses pales (8) rotatives avantageusement orientées, de ramener la
matière vers l'axe de symétrie de la chambre d'évaporation (EV). Le fond de la chambre
d'évaporation (EV) présente une ouverture (10) reliée à un sas (S2) ou à une pompe
équivalente non représentée, qui relie cette chambre d'évaporation (EV) à une cuve
(CI) de mise en contact de la matière avec la solution d'imprégnation (1).
[0054] Pour information la source de vide (SV) est par exemple un ensemble comprenant un
condenseur, une pompe à vide ou autre dispositif de vide, une pompe d'extraction des
condensats.
[0055] Avantageusement, cette cuve d'imprégnation (C1) comporte un circuit de prélèvement
de la solution d'imprégnation qui amène, au moyen d'une pompe (PS), ladite solution
après réchauffement à l'intérieur de la chambre d'évaporation (EV), de manière à assurer
une mise au contact de la matière traitée avec la solution d'imprégnation (1) au moment
de la vaporisation.
[0056] La cuve d'imprégnation (CI) est reliée au réservoir de solution d'imprégnation et
comprend un régulateur de niveau (LC) permettant de contrôler le déroulement du processus.
[0057] La cuve d'imprégnation (CI) à l'intérieur de laquelle la matière est plongée dans
la solution d'imprégnation (1) se trouve alors en surpression par rapport à la chambre
d'évaporation.
[0058] La cuve d'imprégnation (CI) est reliée à une zone de mise en surpression constituée
par une tubulure comportant une vis d'Archimède (11) assurant la surélévation de la
matière en vue de sa sortie (12) de l'installation.
[0059] Plus précisément, cette vis d'Archimède (11) est entraînée par un moteur non représenté
à une vitesse calculée pour assurer un temps de séjour sous pression suffisant pour
induire une imprégnation à coeur de la matière.
[0060] La valeur de la surpression à laquelle est soumise la matière à traiter est contrôlée
grâce au régulateur de pression (PC) connecté à la vis d'Archimède (11).
[0061] Enfin, cette vis d'Archimède se termine par le sas (S3), ou une pompe équivalente,
permettant le retour de la pression constante.
[0062] Le procédé et les installations selon l'invention peuvent être utilisés avec le succès
pour l'imprégnation de toute substance fibreuse ou tissulaire hydratée, susceptible
d'être imprégnée par un solvant tel que l'eau ou par tout liquide susceptible d'être
volatilisé par chauffage suivi d'une mise en dépression, ledit liquide pouvant dissoudre
la substance choisie dans l'imprégnation. On peut citer à titre d'exemple :
- l'imprégnation en profondeur de bois avant séchage par des produits fongicides permettant
d'améliorer la longévité d'utilisation ;
- l'imprégnation des graines de céréales par une solution enzymatique afin de liquéfier
l'amidon en évitant par là une mouture préalable ;
- l'imprégnation de fruits fibreux tels que des pommes ou des ananas par une solution
sucrée afin de réduire le temps de préparation lorsque l'on désire confire ces fruits
; éventuellement, le procédé peut être appliqué par imprégnations successives ;
- l'imprégnation de graines oléagineuses par des solutions facilitant l'extraction des
matières grasses ;
- l'imprégnation de racines, tels que les betteraves sucrières pour les épurer à coeur
;
- l'imprégnation de peaux par des solutions de tannage.
1. Procédé pour l'imprégnation d'une matière solide organique fibreuse hydratée comportant
de l'eau de constitution, procédé consistant :
- tout d'abord, à chauffer l'eau de constitution de la matière ;
- puis, à mettre en moins de 10 secondes ladite matière chaude sous une pression réduite,
de manière à créer un réseau de micro-canaux assurant une communication sensiblement
depuis le coeur jusqu'à la périphérie de la matière par effet de vaporisation d'une
partie essentielle de l'eau de constitution ;
- puis, à mettre la matière ainsi traitée en contact avec un liquide d'imprégnation
;
- et enfin, à instaurer en moins de 1 seconde une surpression, de manière à faire
pénétrer le liquide d'imprégnation dans les micro-canaux formés.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le chauffage de l'eau de constitution de la matière est obtenu par conduction
avec une surface chaude.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le chauffage de l'eau de constitution est réalisé par conduction avec un
liquide chaud circulant.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le chauffage de l'eau de constitution est réalisé par ondes à hautes fréquences.
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le chauffage de la matière à traiter s'effectue à une pression supérieure
à 0,5 bar absolu et inférieure à 3 bars absolu.
6. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la mise au contact de la matière à traiter avec le liquide d'imprégnation
s'effectue à une température légèrement supérieure ou égale à celle de la matière
à traiter.
7. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la mise au contact de la matière à traiter avec le liquide d'imprégnation
s'effectue sans variation de la pression réduite.
8. Installation pour la mise en oeuvre du procédé selon les revendications 1 à 7, pour
l'imprégnation en discontinu d'une matière solide organique fibreuse hydratée, comportant
de l'eau de constitution, installation comprenant :
• des moyens de chauffage (E1,P1) de la matière à traiter contenue dans une chambre
de traitement (CT) reliée :
- d'un part, à une source de pression (SP) par une vanne (V3) ;
- d'autre part, à une source de vide par une vanne (V1,V2), dont la rapidité d'ouverture
permet de moduler le temps nécessaire à la mise en dépression de la chambre, la source
de vide étant constituée d'un condenseur à mélange (CM) contenant une réserve d'eau
froide (F) dans sa partie basse et comportant un circuit de recirculation de l'eau
froide (E2,P2,P3), ce condenseur étant relié, en partie haute, par une tuyauterie,
à un dispositif de vide (DV) ;
• des moyens d'introduction (DC) d'un liquide d'imprégnation dans la chambre de traitement
(CT).
9. Installation pour la mise en oeuvre du procédé selon les revendications 1 à 6, pour
l'imprégnation en continu d'une matière solide organique fibreuse hydratée comportant
de l'eau de constitution, installation comprenant :
• des moyens pour introduire en continu la matière à traiter dans une chambre de chauffe
(CC) ;
• une chambre d'évaporation (EV) reliée, d'une part, à la chambre de chauffe (CC)
par un sas (S1) permettant le passage de la matière à traiter et, d'autre part, à
une source de vide (SV) ;
• une chambre d'imprégnation (C1,EG) reliée d'une part, à la chambre d'évaporation
(EV) par un sas (S2) permettant le passage de la matière à traiter, et d'autre part,
à un moyen (PC) de mise en surpression ;
• des moyens d'amenée d'un liquide d'imprégnation dans les chambres d'évaporation
et d'imprégnation.
1. Method for impregnating a hydrated fibrous organic solid material comprising water
of constitution, method consisting:
- first of all, in heating the water of constitution in the material;
- then in placing, in less than 10 seconds, the said hot material under a reduced
pressure so as to create a network of microchannels providing substantial communication
from the centre to the periphery of the material by the effect of vaporization of
a major portion of the water of constitution;
- then, in placing the material thus treated in contact with an impregnation liquid;
- and finally, in establishing in less than 1 second an excess pressure so as to cause
the impregnation liquid to penetrate into the microchannels formed.
2. Method according to Claim 1, characterized in that the heating of the water of constitution in the material is obtained by conduction
with a hot surface.
3. Method according to Claim 1, characterized in that the heating of the water of constitution is performed by conduction with
a circulating hot liquid.
4. Method according to Claim 1, characterized in that the heating of the water of constitution is performed by high-frequency waves.
5. Method according to Claim 1, characterized in that the heating of the material to be treated is performed at a pressure greater
than 0.5 absolute bar and less than 3 absolute bar.
6. Method according to Claim 1, characterized in that the bringing of the material to be treated into contact with the impregnation
liquid is performed at a temperature which is slightly greater than or equal to that
of the material to be treated.
7. Method according to Claim 1, characterized in that the bringing of the material to be treated into contact with the impregnation
liquid is performed without variation of the reduced pressure.
8. Plant for carrying out the method according to Claims 1 to 7, for the batch impregnation
of a hydrated fibrous organic solid material comprising water of constitution, which
plant comprises:
• means for heating (E1,P1) the material to be treated contained in a treatment chamber
(CT) connected:
- on the one hand, to a source of pressure (SP) via a valve (V3);
- on the other hand, to a source of vacuum via a valve (V1,V2), whose speed of opening
makes it possible to modulate the time necessary for the chamber to be placed under
vacuum, the source of vacuum consisting of a mixture condenser (CM) containing a cold
water reserve (F) in its lower portion and comprising a cold water recirculation circuit
(E2,P2,P3), this condenser being connected, at the top part, by a system of tubes,
to a vacuum device (DV);
• means for introducing (DC) an impregnation liquid into the treatment chamber (CT).
9. Plant for carrying out the method according to Claims 1 to 6, for the continuous impregnation
of a hydrated fibrous organic solid material comprising water of constitution, the
plant comprising:
• means for continuously introducing the material to be treated into a heating chamber
(CC) ;
• an evaporation chamber (EV) connected, on the one hand, to the heating chamber (CC)
via a lock chamber (S1) allowing the passage of the material to be treated and, on
the other hand, to a source of vacuum (SV) ;
• an impregnation chamber (CI,EG) connected, on the one hand, to the evaporation chamber
(EV) via a lock chamber (S2) allowing the passage of the material to be treated and,
on the other hand, to a means (PC) for placing under excess pressure;
• means for conveying an impregnation liquid into the evaporation and impregnation
chambers.
1. Verfahren zur Imprägnierung von wasserhaltigen organischen Fasersubstanzen, welches
darin besteht,
- zunächst das Konstitutionswasser der Substanz zu erhitzen;
- anschließend in weniger als 10 Sekunden die heiße Substanz unter reduzierten Druck
zu setzen, um ein Netz von Mikrokanälen zu schaffen, welche Durchbrüche vom Kern der
Substanz bis an die Oberfläche derselben durch Verdampfen eines Großteils des Konstitutionswassers
erstellen;
- dann die so vorbehandelte Substanz mit einer Imprägnierflüssigkeit in Kontakt zu
bringen;
- und schließlich in weniger als 1 Sekunde einen Überdruck zu erzeugen, um die Imprägnierflüssigkeit
in die gebildeten Mikrokanäle eindringen zu lassen.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das Aufheizen des Konstitutionswassers
der Substanz durch Wärmeübertragung über einen Kontakt mit einer heißen Fläche erreicht
wird.
3. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das Aufheizen des Konstitutionswassers
durch Wärmeübertragung mittels einer umlaufenden heißen Flüssigkeit erreicht wird.
4. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das Aufheizen des Konstitutionswassers
durch Kurzwellen erreicht wird.
5. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das Aufheizen der zu behandelnden
Substanz bei einem Druck von mehr als 0,5 bar absolut und von weniger als 3 bar absolut
durchgeführt wird.
6. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß der Kontakt zwischen der zu
behandelnden Substanz und der Imprägnierflüssigkeit bei einer Temperatur stattfindet,
die etwas höher oder identisch mit der Temperatur der zu behandelnden Substanz ist.
7. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß der Kontakt zwischen der zu
behandelnden Substanz und der Imprägnierflüssigkeit ohne Veränderung des reduzierten
Drucks stattfindet.
8. Vorrichtung zur Durchführung des Verfahrens nach den Ansprüchen 1 bis 7, zur diskontinuierlichen
Imprägnierung einer wasserhaltigen organischen Fasersubstanz, welche Konstitutionswasser
enthält, wobei die Vorrichtung folgende Bestandteile beinhaltet:
- Heizmittel (E1, P1) für die zu behandelnde Substanz, die sich in einer Behandlungskammer
(CT) befindet, die:
- einerseits über ein Ventil (V3) mit einer Druckerzeugungsquelle (SP) verbunden ist,
- andererseits über ein Ventil (V1, V2) mit einer Vakuumerzeugungsquelle verbunden
ist, wobei die Öffnungsgeschwindigkeit des Ventils es ermöglicht, die nötige Zeit
zum Erzeugen des Unterdrucks in der Kammer zu modulieren, und wobei die Vakuumerzeugungsquelle
ein Mischkondensator (CM) mit einem Kaltwassertank (F) im unteren Teil und mit einem
Kaltwasser-Rezirkulationsumlauf (E2, P2, P3) ist, und wobei dieser Kondensator im
oberen Teil durch eine Leitung mit einem Vakuumerzeugungsaggregat (CT) verbunden ist;
- Beschickungsmittel (DC) für eine Imprägnierflüssigkeit in die Behandlungskammer
(CT).
9. Vorrichtung zur Durchführung des Verfahrens nach den Ansprüchen 1 bis 6, zur kontinuierlichen
Imprägnierung einer wasserhaltigen organischen Fasersubstanz, welche Konstitutionswasser
enthält, wobei die Vorrichtung folgende Bestandteile beinhaltet:
- Mittel zum kontinuierlichen Beschicken einer Heizkammer (CC) mit der zu behandelnden
Substanz;
- eine Verdampfungskammer (EV), die einerseits über eine Schleuse (S1), die der Weiterbeförderung
der zu behandelnden Substanz dient, mit der Heizkammer (CC) und andererseits mit einer
Vakuumerzeugungsquelle (SV) verbunden ist;
- eine Imprägnierkammer (CI, EG), die einerseits über eine Schleuse (S2), die der
Weiterbeförderung der zu behandelnden Substanz dient, mit der Verdampfungskammer (EV)
und andererseits mit einer Druckerzeugungsvorrichtung verbunden ist;
- Versorgungsmittel zur Beförderung der Imprägnierflüssigkeit in die Verdampfungs-
und die Imprägnierkammern.