Domaine technique et art antérieur
[0001] L'invention concerne un procédé de mesure de durée ainsi qu'un dispositif mettant
en oeuvre le procédé.
[0002] L'invention s'applique à la synchronisation de récepteurs de signaux impulsionnels
et, plus particulièrement, à la synchronisation de récepteurs de signaux impulsionnels
provenant d'au moins une source microlaser.
[0003] Selon l'art connu, un récepteur de signaux impulsionnels provenant d'une source microlaser
est associé, au sein d'un même dispositif communément appelé télémètre microlaser,
à la source microlaser dont il reçoit les signaux.
[0004] Un télémètre microlaser est utilisé pour déterminer la distance qui le sépare d'un
objet.
[0005] La source microlaser émet des impulsions en direction de l'objet. Le récepteur comprend
un photodétecteur qui permet de détecter les signaux réfléchis par l'objet.
[0006] Le faisceau laser effectue ainsi un trajet aller-retour du télémètre à l'objet. La
distance du télémètre à l'objet est alors directement déductible du temps mis par
la lumière pour effectuer le trajet aller-retour.
[0007] Un tel télémètre présente l'inconvénient de solidariser la source émettrice et le
photo-détecteur. Ainsi, le dispositif de réception utilisé pour évaluer la distance
de l'objet est-il nécessairement celui qui est associé à l'émetteur au sein d'un même
télémètre.
[0008] Il n'est alors pas possible de déplacer l'émetteur et le récepteur indépendamment
l'un de l'autre.
[0009] L'invention ne présente pas cet inconvénient.
[0010] En effet, l'invention concerne un procédé de mesure d'une durée entre un instant
succédant à l'instant d'émission d'une première impulsion par un émetteur de signaux
impulsionnels ayant une période T
M et un instant correspondant à la réception, par au moins un récepteur de signaux,
de l'impulsion émise qui succède à la première impulsion, le procédé comprenant :
- l'intégration, à partir d'un instant postérieur à l'instant d'émission de la première
impulsion et pendant une durée Tint inférieure à TM, des signaux que reçoit le récepteur de façon à générer un signal d'intégration,
- le déclenchement du comptage de la durée à partir de l'instant qui détermine la fin
de la durée Tint, si le signal d'intégration a une amplitude inférieure ou égale à un seuil donné,
- l'interruption du comptage de la durée à l'instant où le récepteur reçoit l'impulsion
émise qui succède à la première impulsion.
[0011] L'invention concerne également un dispositif de mesure de durée (Δtj) entre un instant
succédant à l'instant d'émission d'une première impulsion par un émetteur de signaux
impulsionnels ayant une période T
M et un instant correspondant à la réception, par au moins un récepteur de signaux,
de l'impulsion qui succède à la première impulsion, le dispositif comprenant :
- au moins un récepteur permettant de convertir en signal électrique les signaux qu'il
reçoit,
- au moins un circuit d'intégration permettant, à partir d'un instant postérieur à l'instant
d'émission de la première impulsion et pendant une durée Tint inférieure à TM, d'intégrer les signaux électriques issus du récepteur de façon à générer un signal
d'intégration,
- au moins un compteur permettant de déclencher le comptage de la durée (Δtj) à partir
de l'instant qui détermine la fin de la durée Tint, si le signal d'intégration a une amplitude inférieure ou égale à un seuil donné,
et d'interrompre le comptage de la durée (Δtj) à l'instant où le récepteur reçoit
l'impulsion émise qui succède à la première impulsion.
[0012] L'invention concerne encore un système d'évaluation de la distance séparant un objet
d'un dispositif de réception. L'objet est muni d'un émetteur de signaux impulsionnels
et le dispositif de réception comprend au moins un dispositif de mesure de durée tel
que le dispositif selon l'invention.
[0013] Avantageusement, le procédé de mesure de durée selon l'invention permet de créer
une référence commune à plusieurs récepteurs afin de pouvoir exploiter les informations
qu'ils délivrent.
[0014] Pour chaque récepteur, le temps mesuré entre le déclenchement du comptage et l'interruption
du comptage peut être converti en une distance qui correspond à la distance séparant
le récepteur de l'émetteur qui a émis l'impulsion, additionnée algébriquement d'une
grandeur d
o. La grandeur d
o est une distance fictive introduite par le déclenchement du comptage des récepteurs
au même instant.
[0015] Ainsi, l'invention permet-elle de concevoir un procédé de mesure de distance entre
un émetteur de signaux impulsionnels et un récepteur qui s'avère très souple d'utilisation.
Un couple émetteur/récepteur formant télémètre n'est pas nécessairement le même d'un
instant à l'autre. Emetteur et récepteur étant dissociés, il est alors possible de
concevoir des dispositifs où le nombre d'émetteurs est différent du nombre de récepteurs.
Les récepteurs peuvent alors collecter des signaux en provenance de n'importe lequel
des émetteurs, voire même de plusieurs émetteurs simultanément, formant ainsi autant
de télémètres fonctionnant en boucle ouverte qu'il y a de couples émetteur/récepteur
possibles.
[0016] Selon le mode de réalisation préférentiel de l'invention, l'émetteur de signaux impulsionnels
est une source d'impulsions à déclenchement passif telle qu'une source microlaser.
[0017] Il n'est alors pas possible de connaître avec précision l'instant de déclenchement
d'une impulsion laser. La période T
M qui sépare deux impulsions laser doit alors s'entendre comme la durée moyenne séparant
deux impulsions.
[0018] Avantageusement, le dispositif de mesure de durée selon l'invention permet alors
de prendre en compte l'incertitude sur l'instant de déclenchement des impulsions laser.
Des mesures de grande précision peuvent alors être effectuées. A titre d'exemple non
limitatif, une précision de mesure de l'ordre de la nanoseconde, telle que recherchée
dans les applications à la télémétrie automobile, peut être obtenue.
[0019] Au cas où le procédé concerne l'utilisation de plusieurs émetteurs, il est nécessaire
qu'un récepteur puisse identifier de quel émetteur proviennent les impulsions qu'il
reçoit. A cette fin, les impulsions émises par chaque émetteur peuvent être codées
et le récepteur comprend alors des moyens de décodage. Il est également possible de
prévoir des impulsions laser dont la longueur d'onde est différente d'un émetteur
à l'autre.
Brève description des figures
[0020] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture d'un
mode de réalisation préférentiel de l'invention fait en référence à la figure ci-annexée.
Description détaillée de modes de mise en oeuvre de l'invention
[0021] La figure annexée représente un dispositif de réception de signaux selon l'invention.
[0022] Le dispositif comprend un émetteur E de signaux impulsionnels, n blocs de réception
B
1, ... B
n, n étant un entier supérieur ou égal à 1, un séquenceur SQ et un générateur d'impulsions
G
1.
[0023] Selon le mode de réalisation préférentiel de l'invention, l'émetteur E est une source
microlaser émettant des impulsions lumineuses. Chaque bloc de réception B
j (j=1, ..., n) comprend un photodétecteur D
j, un circuit de comptage C
j, un convertisseur analogique/digital CAN
j, et un circuit d'intégration de signal IT
j.
[0024] Les photodétecteurs sont réalisés, par exemple, à l'aide de diodes PIN ou de diodes
à avalanche. Le photodétecteur D
j (j=1, ..., n) collecte la lumière L
j qu'il reçoit et convertit cette lumière L
j en un signal électrique S
j.
[0025] Le circuit de comptage C
j (j=1, ..., n) est, par exemple, un circuit de comptage tel que celui décrit dans
la demande de brevet français FR-2 745 668 intitulée "Dispositif de mesure précise
de la durée d'un intervalle de temps".
[0026] Le compteur C
j possède une première entrée pour recevoir un signal qui déclenche le comptage et
une deuxième entrée pour recevoir un signal qui interrompt le comptage. La deuxième
entrée du compteur C
j est reliée à la sortie du photodétecteur D
j. Il s'ensuit que le comptage est interrompu dès que le photodétecteur D
j détecte une impulsion.
[0027] La source microlaser E émet un signal lumineux constitué d'impulsions se répétant
avec une période T
M. Suite à l'émission d'une impulsion par la source microlaser, une première impulsion
est détectée par chacun des photodétecteurs D
j (j=1, ..., n) dont le secteur de visibilité V
j est dans le champ de visibilité V
E de la source microlaser. Cette première impulsion correspond à un trajet direct de
la lumière entre la source E et chaque photodétecteur D
j. En l'absence de nouvelle impulsion émise par la source microlaser, chaque photodétecteur
détecte éventuellement des impulsions dues à des trajets multiples de la lumière.
Les signaux S
j issus du photodétecteur D
j sont transmis au circuit d'intégration de signal IT
j par l'intermédiaire du circuit de conversion analogique/digital CAN
j qui a pour fonction de numériser le signal qu'il reçoit. Le circuit d'intégration
IT
j a pour fonction de générer un signal d'intégration SI
j résultant de l'intégration, à partir d'un instant postérieur à l'instant d'émission
de la première impulsion reçue et pendant une durée d'intégration T
int inférieure à T
M, de l'ensemble des signaux S
j issus du photodétecteur D
j.
[0028] L'amplitude du signal d'intégration SI
j est comparée à un seuil. La valeur du seuil est choisie de façon à garantir qu'aucune
impulsion de trajet direct ni aucune impulsion de trajets multiples n'est détectée
par le photodétecteur D
j pendant la durée T
int si le signal d'intégration SI
j a une valeur inférieure au seuil.
[0029] Les signaux SI
j (j=1, ..., n) sont transmis au séquenceur SQ. A l'instant qui détermine la fin de
la durée d'intégration T
int, une impulsion de début de comptage ST est envoyée simultanément sur la première
entrée de chacun des compteurs C
j si chacun des signaux SI
j a une valeur inférieure au seuil. Dans le cas contraire, les circuits d'intégration
sont remis à zéro et l'intégration des signaux recommence pendant une nouvelle durée
T
int. L'impulsion de début de comptage ST est issue d'un générateur d'impulsions G
1 qui reçoit sur son entrée une commande Q issue du séquenceur SQ.
[0030] Au cas où le séquenceur SQ est éloigné de certains blocs de réception, des liaisons
par fils ou par fibres optiques sont nécessaires entre certains blocs de réception
et le séquenceur. Les retards liés à la longueur des liaisons sont alors pris en compte
pour le calcul de l'instant qui détermine la fin de la durée T
int.
[0031] Comme cela a été mentionné précédemment, le comptage de chaque compteur C
j est interrompu dès que le photodétecteur D
j auquel il est associé détecte une impulsion. Ainsi, chaque compteur C
j peut-il délivrer une durée Δt
j calculée comme la différence entre l'instant où une impulsion de trajet direct est
détectée et l'instant de début de comptage commun à plusieurs compteurs.
[0032] De façon connue en soi, chaque durée Δtj (j=1, ..., n) peut être convertie en distance
δj correspondant à la distance source microlaser / photodétecteur Dj additionnée algébriquement
d'une distance fictive de décalage d
o introduite par la synchronisation des compteurs.
1. Procédé de mesure d'une durée (Δtj) entre un instant succédant à l'instant d'émission
d'une première impulsion par un émetteur de signaux impulsionnels ayant une période
T
M et un instant correspondant à la réception, par au moins un récepteur de signaux,
de l'impulsion émise qui succède à la première impulsion, le procédé comprenant :
- l'intégration, à partir d'un instant postérieur à l'instant d'émission de la première
impulsion et pendant une durée Tint inférieure à TM, des signaux que reçoit le récepteur de façon à générer un signal d'intégration,
- le déclenchement du comptage de la durée (Δtj) à partir de l'instant qui détermine
la fin de la durée Tint, si le signal d'intégration a une amplitude inférieure ou égale à un seuil donné,
- l'interruption du comptage de la durée à l'instant où le récepteur reçoit l'impulsion
émise qui succède à la première impulsion.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'intégration des signaux
est précédée d'une étape de numérisation des signaux.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il
comprend une étape permettant d'identifier l'émetteur de signaux impulsionnels.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'étape permettant d'identifier
l'émetteur de signaux impulsionnels est une étape de décodage des impulsions.
5. Dispositif de mesure de durée (Δtj) entre un instant succédant à l'instant d'émission
d'une première impulsion par un émetteur de signaux impulsionnels ayant une période
T
M et un instant correspondant à la réception, par au moins un récepteur de signaux,
de l'impulsion qui succède à la première impulsion, le dispositif comprenant :
- au moins un récepteur (Dj) permettant de convertir en signal électrique (Sj) les
signaux (Lj) qu'il reçoit,
- au moins un circuit d'intégration (I) permettant, à partir d'un instant postérieur
à l'instant d'émission de la première impulsion et pendant une durée Tint inférieure à TM, d'intégrer les signaux électriques (Sj) issus du récepteur (Dj) de façon à générer
un signal d'intégration (SIj),
- au moins un compteur (Cj) permettant de déclencher le comptage de la durée (Δtj)
à partir de l'instant qui détermine la fin de la durée Tint, si le signal d'intégration a une amplitude inférieure ou égale à un seuil donné,
et d'interrompre le comptage de la durée (Δtj) à l'instant où le récepteur (Dj) reçoit
l'impulsion émise qui succède à la première impulsion.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comprend un circuit de
numérisation des signaux électriques (Sj) issus du récepteur (Dj).
7. Dispositif selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que le récepteur (Dj)
est un photodétecteur.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 6 ou 7, caractérisé en ce qu'il
comprend des moyens permettant d'identifier l'émetteur de signaux impulsionnels.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que les moyens permettant d'identifier
l'émetteur de signaux impulsionnels comprennent un circuit de décodage.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 5 à 9, caractérisé en ce qu'il
est dissocié de l'émetteur de signaux impulsionnels.
11. Système d'évaluation de la distance séparant un objet d'un dispositif de réception,
caractérisé en ce que l'objet est muni d'un émetteur de signaux impulsionnels et en
ce que le dispositif de réception comprend au moins un dispositif selon l'une des
revendications 5 à 10.