[0001] La présente invention concerne une anode d'écran plat de visualisation à luminophores
excités par des électrons, par exemple du type à micropointes. Elle concerne plus,
particulièrement, la polarisation d'éléments luminophores d'une anode pourvue d'éléments
luminophores de différentes couleurs polarisés par couleur, par exemple, de bandes
alternées d'éléments luminophores organisées en peignes.
[0002] La figure 1 représente, très schématiquement, un écran plat de visualisation du type
auquel se rapporte l'invention. Cet écran comprend deux plaques. Une première plaque
1, couramment appelée plaque de cathode, est disposée en vis à vis d'une deuxième
plaque 2 couramment appelée plaque d'anode. Ces deux plaques sont espacées l'une de
l'autre par des espaceurs 3 régulièrement répartis dans la surface de l'écran, et
un vide est ménagé dans la zone délimitée par les deux plaques et un joint de scellement
périphérique 4.
[0003] La plaque de cathode 1 comprend des éléments de génération d'électrons et des éléments
de sélection de pixels (non représentés) qui peuvent être organisés de diverses manières,
par exemple, comme cela est décrit dans le brevet américain n° 4940916 du Commissariat
à l'Énergie Atomique dans le cas d'écrans à micropointes. La plaque d'anode 2 est,
dans le cas d'un écran couleur, pourvue de bandes alternées d'éléments luminophores,
chaque bande correspondant à une couleur (rouge, vert, bleu).
[0004] Les figures 2A et 2B représentent, très schématiquement, une vue de face d'une portion
d'une plaque d'anode et une vue en coupe de cette portion. En figure 2B, la face correspondant
à la face interne de l'écran est tournée vers le haut. L'anode comprend, par exemple,
des bandes alternées 4R, 4G, 4B d'éléments luminophores respectivement rouges, verts
et bleus. Comme l'illustre la figure 2B, les bandes d'éléments luminophores sont disposées
sur des bandes conductrices correspondantes 5R, 5G, 5B généralement organisées en
peignes, toutes les bandes 5R étant connectées entre elles de même que toutes les
bandes 5G et toutes les bandes 5B. Dans certains cas, les éléments luminophores sont
répartis en motifs élémentaires dont chacun correspond généralement à un pixel (en
fait, un sous-pixel de chaque couleur pour un écran trichrome). Ces éléments luminophores
"pixélisés" peuvent alors toujours être adressés par des électrodes de polarisation
en bandes conductrices (5G, 5B et 5R) telles que décrites en relation avec les figures
2A et 2B, mais on utilise un masque particulier pour le dépôt des éléments luminophores.
[0005] On distingue deux grandes catégories d'écrans plats selon que l'observateur regarde
l'écran du côté anode ou du côté cathode. Dans le premier cas, la lumière émise par
les éléments luminophores se propage à travers la plaque d'anode (vers le bas en figure
2B). Le matériau des bandes conductrices 5R, 5G, 5B, est alors transparent, couramment
en oxyde d'indium et d'étain (ITO). Dans le second cas, les électrodes transparentes
5R, 5B, 5G sont remplacées par des électrodes opaques, et de préférence réfléchissantes,
de façon que la plus grande partie possible de la lumière émise par les éléments luminophores
4R, 4G, 4B soit renvoyée vers la cathode une fois que ces luminophores ont été excités
par un bombardement électronique. La plaque 1 génératrice d'électrons est alors au
moins partiellement transparente et l'observation s'effectue à travers cette plaque
de cathode.
[0006] Dans un écran couleur (ou dans un écran monochrome constitué de deux ensembles alternés
de bandes d'éléments luminophores de même couleur), les ensembles de bandes (par exemple,
bleues, rouges, vertes) sont souvent alternativement polarisés positivement par rapport
à la cathode 1, pour que les électrons extraits des éléments émissifs (par exemple,
les micropointes) d'un pixel de la cathode soient alternativement dirigés vers les
éléments luminophores 4R, 4G, 4B en vis à vis de chacune des couleurs.
[0007] La commande en sélection du luminophore qui doit être bombardé par les électrons
impose de commander, sélectivement, la polarisation des éléments luminophores de l'anode,
couleur par couleur. Généralement, les bandes 5R, 5G, 5B portant des éléments luminophores
devant être excités sont polarisées sous une tension de plusieurs centaines de volts
par rapport à la cathode, les autres bandes étant à un potentiel nul. Le choix des
valeurs des potentiels de polarisation est lié aux caractéristiques des éléments luminophores
et des moyens émissifs.
[0008] Dans certains cas, l'anode peut, tout en étant constituée de plusieurs ensembles
de bandes d'éléments luminophores ou analogues, ne pas être commutée par ensemble
de bandes. Toutes les bandes sont alors polarisées à un même potentiel, au moins pendant
la durée d'une trame d'affichage. On parle alors d'anode non commutée.
[0009] La différence de potentiel entre l'anode et la cathode est essentiellement liée à
la distance inter-électrodes, c'est-à-dire à l'épaisseur de l'espace interne. On recherche
une différence de potentiel maximale pour des raisons de brillance de l'écran, ce
qui induit que l'on recherche une distance inter-électrodes qui soit la plus grande
possible. Mais, la structure de l'espace inter-électrodes, qui comporte les espaceurs
3, susceptibles de créer des zones d'ombre dans l'écran s'ils présentent une taille
trop importante, empêche d'augmenter cette distance inter-électrodes.
[0010] Le compromis nécessaire conduit à choisir une valeur de tension anode-cathode qui
est critique du point de vue de la formation d'arcs électriques. Des arcs électriques
destructeurs peuvent alors se produire à la moindre irrégularité dimensionnelle de
la distance qui sépare un moyen émissif de la cathode des éléments luminophores de
l'anode. De telles irrégularités sont, de surcroît, inévitables compte tenu des faibles
dimensions et des techniques employées pour la réalisation de l'anode et de la cathode.
[0011] Côté cathode, une couche résistive est prévue dans le cas des écrans à micropointes
pour recevoir ces micropointes et limiter ainsi la formation de courts-circuits destructeurs
entre les micropointes et une grille de commande associée à la cathode.
[0012] Par contre, côté anode, des arcs peuvent se produire, non seulement entre la plaque
de cathode et ceux des éléments luminophores de l'anode qui sont polarisés pour attirer
des électrons émis par les micropointes, mais également entre deux bandes voisines
d'éléments luminophores en raison de la différence de potentiel entre ces deux bandes.
Dans le cas d'un écran monochrome où l'anode est constituée d'un plan conducteur portant
des éléments luminophores de même couleur ou dans le cas d'une anode (couleur ou monochrome)
à plusieurs bandes non commutées, le risque d'arcs existe uniquement entre anode et
cathode.
[0013] Pour limiter l'apparition de tels arcs latéraux, on prévoit couramment de disposer,
entre les bandes d'anode 5B, 5R, 5G, des bandes interstitielles 7 en un matériau isolant
(généralement en oxyde de silicium).
[0014] Toutefois, en pratique, l'efficacité de telles bandes isolantes est limitée pour
plusieurs raisons.
[0015] Tout d'abord, ces bandes sont inopérantes vis à vis de la formation d'arcs électriques
entre l'anode et la cathode.
[0016] De plus, et bien que cela n'apparaisse pas forcément aux figures 2A et 2B dans lesquelles
les échelles n'ont pas été respectées, les éléments luminophores 4R, 4G, 4B dépassent
de façon importante les bandes interstitielles. En effet, l'épaisseur des bandes d'éléments
luminophores est généralement de l'ordre d'une dizaine de µm et la réalisation de
bandes d'isolement en oxyde de silicium d'une telle épaisseur est, en pratique, incompatible
avec les technologies utilisées pour la fabrication des anodes, de sorte que l'épaisseur
des bandes 7 est généralement de l'ordre de 1 à 2 µm, leur largeur étant de l'ordre
de 10 à 20 µm.
[0017] En outre, lors du dépôt des éléments luminophores à travers un masque de dépôt, il
peut se produire un léger désalignement de ce masque, de sorte qu'une portion des
bandes conductrices 5R, 5G, 5B, ou des zones isolées, se retrouvent accessibles une
fois l'écran terminé et favorisent alors la formation d'arcs.
[0018] Une première solution connue pour tenter de réduire l'apparition d'arcs entre l'anode
et la cathode est de prévoir, à l'extrémité de chaque bande conductrice 5R, 5G, 5B,
une résistance entre la ligne d'alimentation et la bande. Dès qu'un fort courant apparaît
dans la bande, cette résistance fait chuter la tension. Il en découle que la différence
de potentiel entre la bande conductrice et la cathode diminue et fait disparaître
la surtension génératrice de l'arc.
[0019] Un inconvénient d'une telle solution est qu'elle ne protège pas de la formation d'un
arc électrique latéral, c'est-à-dire entre deux bandes voisines 5R, 5G, 5B. Il peut
en effet se produire une circulation de courant local entre deux bandes qui n'est
alors pas évité par les résistances d'extrémités.
[0020] Un autre inconvénient du recours à de telles résistances en série avec les bandes
est que ces résistances sont généralement réalisées en ruthénium dont la résistivité
est stabilisée par recuit. Ce recuit à forte température (de l'ordre de 600°C) nécessaire
pour stabiliser la résistance pose des problèmes de compatibilité avec le procédé
de fabrication de l'écran qui requiert, pour le cas où les bandes conductrices sont
en aluminium dans le cas d'une cathode transparente, des températures inférieures
à 600°. De plus, un tel procédé de fabrication par recuit est difficilement maîtrisable.
[0021] Un autre inconvénient des résistances série intercalées avec les bandes conductrices
d'anode est qu'elles constituent des zones d'échauffement des pistes conductrices
d'anode en périphérie de l'écran.
[0022] Une deuxième solution connue est décrite dans la demande de brevet français n° 2732160.
Cette solution consiste à déposer les bandes d'éléments luminophores sur des bandes
fortement résistives et à amener la polarisation nécessaire aux luminophores par des
bandes de polarisation latérales de part et d'autre de chaque bande résistive.
[0023] Si cette solution peut donner des résultats satisfaisants dans l'ensemble, elle nécessite
un espace important entre chaque bande d'éléments luminophores pour y loger deux conducteurs
de polarisation respectivement associés à deux bandes voisines tout en écartant ces
conducteurs de polarisation suffisamment les uns des autres afin de maintenir un isolement
latéral nécessaire entre eux. Ainsi, cette solution est, en pratique, plus particulièrement
destinée à des écrans de faible résolution.
[0024] A l'inverse et à titre d'exemple, pour une plaque d'anode dans laquelle la surface
de chaque pixel est un carré d'environ 300 µm de côté, les bandes d'anode ont chacune
une largeur voisine mais inférieure à 100 µm et les bandes d'isolement 7 ont une largeur
de l'ordre de la dizaine de µm. Dans un tel cas, la mise en oeuvre d'une solution
de protection locale par couche résistive encadrée latéralement par des bandes de
polarisation n'est pas envisageable en raison du faible écart entre les bandes d'anode.
[0025] La présente invention vise à pallier les inconvénients des techniques classiques
en proposant une anode d'écran plat de visualisation qui supprime le risque d'apparition
d'arc électrique entre l'anode et la plaque de cathode, ou entre deux bandes voisines
d'éléments luminophores de l'anode, sans nuire à la brillance de l'écran.
[0026] La présente invention vise également à proposer une solution qui soit compatible
avec les écarts classiques entre deux bandes d'éléments luminophores.
[0027] La présente invention vise également à proposer une solution qui soit particulièrement
adaptée à un écran à cathode "transparente", c'est-à-dire dont la plaque de cathode
constitue la surface de visualisation de l'écran.
[0028] L'invention vise en outre à proposer une solution qui respecte les procédés de fabrication
classiques des anodes et, en particulier, les masques utilisés lors de cette fabrication.
[0029] Pour atteindre ces objets, la présente invention prévoit une anode d'écran plat de
visualisation, comportant des éléments luminophores destinés à être excités par un
bombardement électronique, ces éléments étant déposés sur au moins une électrode de
polarisation constituée, au moins au droit des éléments luminophores, d'un empilement
comprenant une couche résistive, elle-même déposée sur une couche conductrice de polarisation
des éléments luminophores.
[0030] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les éléments luminophores
sont déposés directement sur la couche résistive.
[0031] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les éléments luminophores
sont déposés sur une couche réfléchissante conductrice, elle-même déposée sur la couche
résistive.
[0032] Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite couche réfléchissante
est déposée selon des motifs élémentaires de faible dimension dans la surface de l'anode.
[0033] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les éléments luminophores
sont déposés selon le motif élémentaire de dépôt de la couche réfléchissante.
[0034] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la couche résistive est déposée
en pleine plaque.
[0035] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la couche résistive a le même
motif que la couche réfléchissante.
[0036] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la couche résistive a, au
moins dans la zone active de l'écran, le même motif que la couche conductrice de polarisation.
[0037] Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite couche conductrice
a un motif de bandes alternées interconnectées en au moins deux ensembles.
[0038] La présente invention prévoit également un écran plat de visualisation comprenant
une cathode de bombardement électronique d'une anode cathodoluminescente.
[0039] Ces objets, caractéristiques et avantages, ainsi que d'autres de la présente invention
seront exposés en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers
faite à titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles
:
les figures 1, 2A et 2B qui ont été décrites précédemment sont destinées à exposer
l'état de la technique et le problème posé ;
la figure 3 est une vue en coupe schématique partielle d'un premier mode de réalisation
d'une plaque d'anode d'écran plat selon la présente invention ;
les figures 4A et 4B représentent, très schématiquement et partiellement, respectivement
vue de face et en coupe, un deuxième mode de réalisation d'une anode d'écran plat
selon la présente invention plus particulièrement destinée à un écran dont la surface
est constituée par la cathode ; et
les figures 5A et 5B représentent, très schématiquement et partiellement, respectivement
vue de face et en coupe, une variante du deuxième mode de réalisation de l'invention.
[0040] Les mêmes éléments ont été désignés par les mêmes références aux différentes figures.
Pour des raisons de clarté, seuls les éléments qui sont nécessaires à la compréhension
de l'invention ont été représentés aux figures et seront décrits par la suite. En
particulier, la constitution de la plaque de cathode d'un écran auquel s'applique
la présente invention n'a pas été détaillée et ne fait pas l'objet de la présente
invention.
[0041] La figure 3 représente une vue en coupe schématique d'une anode d'écran plat selon
un premier mode de réalisation de la présente invention. Cette anode comprend, comme
précédemment, une plaque support 2, par exemple, une plaque de verre. Dans le cas
d'un écran observable depuis l'anode, cette plaque est bien entendue transparente.
[0042] Des bandes conductrices d'anode 5R, 5G, 5B sont déposées, par exemple de façon classique
comme cela est illustré par les figures 2A et 2B, et sont interconnectées par ensemble
de bandes affectées à une même couleur.
[0043] Une caractéristique de la présente invention est que ces bandes 5R, 5G, 5B sont toutes
revêtues de bandes en un matériau résistif 8. Selon le premier mode de réalisation
de la présente invention, des bandes d'éléments luminophores 4R, 4G, 4B sont ensuite
déposées sur les bandes résistives 8 et non plus, comme dans les écrans classiques,
directement sur les bandes conductrices 5. Ainsi, les électrodes de polarisation des
éléments luminophores sont ici constituées d'un empilement d'une couche conductrice
(dans laquelle sont définies les bandes 5R, 5G et 5B) et d'une couche résistive 8.
[0044] Un avantage important de la présente invention est qu'elle respecte le procédé de
fabrication classique d'une anode. En effet, la couche résistive 8 peut, dans le premier
mode de réalisation, être déposée, au moins dans la partie active de l'écran, c'est-à-dire
hors des zones d'interconnexion des ensembles de bandes, avec le même motif que les
bandes conductrices 5R, 5G, 5B d'anode, donc au moyen d'un même masque.
[0045] Un autre avantage important de la présente invention est que, tout en protégeant
efficacement l'écran contre des arcs électriques destructeurs, l'invention ne nécessite
aucune augmentation de l'écart latéral entre les bandes d'éléments luminophores. La
présente invention est donc particulièrement adaptée aux anodes de résolution fine.
[0046] De façon classique, les bandes d'anode 5R, 5G et 5B sont, de préférence, séparées
latéralement par des bandes interstitielles isolantes 7.
[0047] On notera que l'invention permet une protection contre des arcs électriques destructeurs
non seulement entre la plaque d'anode et la plaque de cathode, mais également entre
des bandes d'éléments luminophores voisines polarisées à des potentiels différents.
Cette protection latérale est particulièrement efficace dans la mesure où elle agit
contre toute circulation de courant, même locale.
[0048] De plus, en cas de désalignement accidentel des masques de gravure servant au dépôt
des éléments luminophores 4R, 4G, 4B par rapport au masque de formation des bandes
conductrices d'anode 5R, 5G, 5B, le matériau désormais accessible est le matériau
de la couche résistive 8, qui empêche la formation d'arcs électriques destructeurs.
[0049] Le choix du matériau constitutif des bandes résistives 8 dépend de l'application
et, en particulier, du besoin de transparence (anode transparente) ou de caractère
réfléchissant (cathode transparente) de ces bandes résistives.
[0050] A titre d'exemple de choix de matériau pour la réalisation des bandes résistives
8, on pourra recourir à de l'oxyde d'étain, ou à du silicium mince, déposé avec une
épaisseur comprise, de préférence, entre un et deux µm. Les bandes conductrices 5R,
5G, 5B d'anode, sont, par exemple, réalisées en ITO (transparent) ou en aluminium
(réfléchissant) avec une épaisseur de l'ordre du dixième de µm.
[0051] On notera que la présente invention apporte une amélioration notable par rapport
à des résistances série en ruthénium qui doivent présenter une épaisseur de plusieurs
dizaines de µm.
[0052] En outre, le premier mode de réalisation de la présente invention s'applique également
au cas d'un écran monochrome dans lequel l'anode est constituée d'un plan d'éléments
luminophores de même couleur ou au cas d'un écran (couleur ou monochrome) dans lequel
l'anode est constituée de plusieurs ensembles de bandes non commutés. Dans ce cas,
la couche résistive 8 est, de préférence, déposée sur toute la couche conductrice
d'anode.
[0053] Bien que l'on ait décrit l'anode selon la présente invention en relation avec une
structure trichrome à bandes d'anodes allongées parallèles les unes aux autres dans
le premier mode de réalisation, la structure des éléments luminophores de l'anode
peut être très différente. Par exemple, il pourra s'agir de motifs élémentaires dont
chacun correspondra à un pixel. Dans un tel cas, la présente invention apporte l'avantage
supplémentaire de pouvoir être mise en oeuvre alors qu'une solution par protection
latérale prendrait trop de place.
[0054] Les figures 4A et 4B représentent, respectivement vue de face et en coupe, un deuxième
mode de réalisation d'une anode d'écran plat selon l'invention. Ce mode de réalisation
est plus particulièrement destiné à une anode devant réfléchir la lumière vers la
plaque de cathode (1, figure 1) qui constitue alors la surface de l'écran.
[0055] Une caractéristique du deuxième mode de réalisation de l'invention est que les électrodes
de polarisation des éléments luminophores sont ici constituées d'un empilement de
trois couches. Comme dans le premier mode de réalisation, on retrouve la présence
d'une couche conductrice de polarisation 5 et d'une couche résistive 8. Toutefois,
selon ce deuxième mode de réalisation, une couche conductrice supplémentaire 10 est
déposée sur la couche résistive. Une caractéristique de cette couche additionnelle
10 est d'être réfléchissante pour renvoyer la lumière vers la cathode. Ainsi, à la
différence du premier mode de réalisation qui, s'il est mis en oeuvre dans un écran
à cathode transparente, prévoit une couche résistive réfléchissante, le deuxième mode
de réalisation permet d'utiliser une couche résistive ayant des propriétés optiques
quelconques (transparente, absorbante ou réfléchissante), l'effet optique de réflexion
vers la cathode étant ici assuré par la couche conductrice additionnelle 10.
[0056] On notera que le deuxième mode de réalisation de l'invention s'applique plus particulièrement
au cas où les éléments luminophores sont déposés par motifs élémentaires au moyen
d'un masque spécifique comprenant des ouvertures, par exemple, correspondant aux tailles
respectives des pixels de l'écran ou des sous-pixels de chaque couleur de l'écran.
Cette caractéristique est liée à la présence de la couche conductrice 10 qui doit
elle-même être déposée selon ces motifs élémentaires pour éviter une propagation des
charges le long des bandes d'électrodes.
[0057] Ainsi, comme l'illustre la figure 4A, les éléments luminophores 4'B, 4'R et 4'G sont
déposés par petites surfaces de motifs élémentaires (dans cet exemple, rectangulaires).
On notera toutefois que, dans le mode de réalisation illustré par les figures 4A et
4B, la répartition des couleurs des éléments luminophores s'effectue toujours en bande
à l'aplomb des bandes conductrices de polarisation 5B, 5R et 5G qui sont réalisées
selon un motif de bandes alternées.
[0058] Selon ce mode de réalisation de l'invention, la couche conductrice additionnelle
réfléchissante est déposée au moyen du même masque que les éléments luminophores et
est donc constituée de zones de motifs élémentaires 10 à l'aplomb des éléments luminophores.
Une couche isolante 7 est optionnellement prévue entre les bandes d'anode. Cette couche
7 est déposée, comme dans le premier mode de réalisation, sur la couche résistive
8'. Toutefois, lorsqu'elle est prévue, la couche isolante 7 est alors présente non
seulement entre les bandes d'anode mais également entre les différents motifs élémentaires
de définition des zones de couches réfléchissantes 10 et d'éléments luminophores 4.
On notera que le fait que la couche conductrice additionnelle est déposée selon les
motifs élémentaires permet de garder un potentiel flottant au niveau de chaque pixel.
[0059] Dans le mode de réalisation illustré par les figures 4A et 4B, la couche résistive
8' est déposée pleine plaque c'est-à-dire qu'elle s'étend au moins sur toute la zone
active de l'anode.
[0060] Un avantage du deuxième mode de réalisation de l'invention est qu'il s'applique particulièrement
bien à un écran à cathode transparente. En effet, en dissociant les fonctions de couche
réfléchissante et de couche résistive, on dispose d'un plus grand choix de matériau
pour réaliser ces différentes couches. En particulier, on pourra alors prévoir une
couche résistive 8' en un matériau optiquement absorbant (par exemple, du silicium).
Dans ce cas, la couche résistive formera alors un maillage opaque (black matrix) partout
où il n'y a ni élément luminophore ni couche réfléchissante 10. Elle absorbera alors
la lumière, ce qui améliore le contraste de l'écran.
[0061] De plus, la couche résistive, si elle est déposée pleine plaque, et si elle est en
un matériau à faible coefficient d'émission secondaire (ce qui est généralement le
cas des matériaux résistifs), protégera la couche sous-jacente entre les pistes conductrices
5B, 5R et 5G qui est généralement réalisée en un matériau à fort coefficient d'émission
secondaire, et protégera alors l'anode contre des effets de charge ce qui réduit le
dégazage de l'écran.
[0062] Comme dans le premier mode de réalisation, un avantage lié à la suppression des résistances
en bout des bandes conductrices d'anode est d'une part que l'on gagne de l'espace
sur l'anode mais également que l'on répartit les effets thermiques liés à la présence
de ces résistances dans toute la plaque d'anode. On évite ainsi les échauffements
localisés risquant d'être néfastes.
[0063] Les figures 5A et 5B représentent, respectivement vue de face et en coupe, une variante
de réalisation d'une anode selon le deuxième mode de réalisation de l'invention. Selon
cette variante, la couche résistive 8" est elle-même déposée selon les motifs élémentaires
de dépôt des éléments luminophores 4'. Par souci de clarté, on a exagéré aux figures
5A et 5B les différences d'alignement entre les motifs élémentaires des éléments luminophores
4', de la couche conductrice additionnelle 10 et de la couche résistive 8". On notera
toutefois que ces différents motifs élémentaires sont obtenus au moyen d'un même masque.
Ainsi, l'invention reste parfaitement compatible avec les procédés classiques de fabrication
des anodes et, en particulier, ne nécessite aucun masque supplémentaire quel que soit
le mode de réalisation utilisé.
[0064] Dans la variante des figures 5A et 5B, les bandes conductrices de polarisation 5B,
5R et 5G ont encore été représentés en bandes comme dans le premier mode de réalisation.
[0065] On notera que, en variante, la couche résistive prévue dans le deuxième mode de réalisation
de l'invention pourra également être déposée selon le motif des bandes 5B, 5R et 5G
conductrices de polarisation. Dans ce cas, on conserve l'avantage de ne pas recourir
à un masque supplémentaire pour le dépôt de cette couche résistive comme dans le premier
mode de réalisation.
[0066] En figure 5B, on a illustré une couche résistive 8" relativement plus épaisse que
celle illustrée en figure 4B. En effet, selon l'invention et quel que soit le mode
de réalisation, on peut ajuster la valeur de la résistance en fonction, pour un matériau
donné, de l'épaisseur de la couche résistive déposée.
[0067] Bien entendu, la présente invention est susceptible de diverses variantes et modifications
qui apparaîtront à l'homme de l'art. En particulier, on notera que, dans le cas d'un
écran monochrome ou d'un écran à anode non commutée, et en application du deuxième
mode de réalisation de l'invention, on pourra prévoir que la couche conductrice de
polarisation 5 et que la couche résistive 8 soient déposées pleine plaque. La couche
conductrice réfléchissante 10 et les éléments luminophores seront alors déposés selon
les motifs élémentaires des pixels de l'écran. De plus, le choix des matériaux pour
la réalisation d'une anode d'écran plat selon l'invention est à la portée de l'homme
du métier à partir des indications fonctionnelles données ci-dessus et des applications.
On notera en outre que celui-ci sera à même d'adapter les épaisseurs des différentes
couches et en particulier de la couche résistive en fonction des caractéristiques
électriques escomptées. En outre, dans le cas d'une anode non commutée, on notera
que seule les bandes (ou îlots) d'éléments luminophores ont besoin d'être individualisés
dans la surface active de l'écran. Ainsi, la couche de polarisation 5 peut être un
plan conducteur de même que la couche résistive peut être pleine plaque. Il y a alors
une seule électrode de polarisation de l'anode.
1. Anode d'écran plat de visualisation, comportant des éléments luminophores (4R, 4G,
4B ; 4'R, 4'G, 4'B) destinés à être excités par un bombardement électronique, ces
éléments étant déposés sur au moins une électrode de polarisation, caractérisée en
ce que ladite électrode de polarisation est constituée, au moins au droit des éléments
luminophores, d'un empilement comprenant une couche résistive (8, 8', 8"), elle-même
déposée sur une couche conductrice (5B, 5R, 5G) de polarisation des éléments luminophores.
2. Anode selon la revendication 1, caractérisée en ce que les éléments luminophores (4B,
4R, 4G) sont déposés directement sur la couche résistive (8).
3. Anode selon la revendication 1, caractérisée en ce que les éléments luminophores (4'B,
4'G, 4'R) sont déposés sur une couche réfléchissante (10) conductrice, elle-même déposée
sur la couche résistive (8', 8").
4. Anode selon la revendication 3, caractérisée en ce que ladite couche réfléchissante
(10) est déposée selon des motifs élémentaires de faible dimension dans la surface
de l'anode.
5. Anode selon la revendication 4, caractérisée en ce que les éléments luminophores (4'B,
4'R, 4'G) sont déposés selon le motif élémentaire de dépôt de la couche réfléchissante
(10).
6. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que la couche
résistive (8, 8', 8") est déposée en pleine plaque.
7. Anode selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisée en ce que la couche
résistive (8") a le même motif que la couche réfléchissante (10).
8. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que la couche
résistive (8) a, au moins dans la zone active de l'écran, le même motif que la couche
conductrice de polarisation (5).
9. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce que ladite
couche conductrice a un motif de bandes alternées (5R, 5G, 5B) interconnectées en
au moins deux ensembles.
10. Écran plat de visualisation comprenant une cathode (1) de bombardement électronique
d'une anode cathodoluminescente (2) conforme à l'une quelconque des revendications
1 à 9.