[0001] La présente invention a trait à un dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil
électrique modulaire de protection de ligne du type disjoncteur.
[0002] Ces appareils comportent classiquement un contact fixe et un contact mobile qui établissent
une liaison électrique lorsqu'ils sont au contact l'un de l'autre, et qui la coupent
lorsqu'ils sont séparés, volontairement à l'aide d'une manette de commande ou automatiquement
par basculement d'une serrure mécanique en cas de surintensité ou de surcharge sur
la ligne.
[0003] Lorsque les contacts fixe et mobile s'écartent l'un de l'autre, un arc électrique
se créé entre eux. On l'éteint traditionnellement en le déplaçant dans au moins une
chambre d'extinction d'arc équipant l'appareil électrique modulaire. Le principe alors
utilisé consiste à allonger ou à diviser l'arc jusqu'à ce que la tension nécessaire
à son entretien soit supérieure à celle du réseau dans lequel l'appareil est utilisé,
entraînant son extinction.
[0004] Selon une première solution connue, ladite tension est augmentée par division de
l'arc dans un empilement de tôles de déionisation. On augmente le nombre de pieds
d'arc et, connaissant la valeur de la tension aux bornes de chaque pied d'arc, on
prévoit un nombre de tôles permettant d'aboutir par addition à une tension totale
d'arc supérieure à celle du réseau.
[0005] Une seconde solution classique consiste simplement à allonger l'arc pour en augmenter
la tension. Dans les deux cas, encore faut-il déplacer l'arc pour qu'il aille de la
zone de contact proprement dite à un endroit où il est suffisamment allongé ou divisé
pour remplir le critère requis, à savoir présenter une tension supérieure à celle
du réseau pour pouvoir l'éteindre.
[0006] À cet effet, des tôles de conduction d'arc limitant sur deux côtés opposés les chambres
d'extinction d'arc, alliées à l'effet de boucle s'appliquant à l'arc, dirigent ce
demier vers la zone terminale de chaque chambre, où se trouve soit un empilement de
tôles de déionisation, soit une configuration réalisant un allongement de l'arc aboutissant
à faire passer sa tension au-delà de celle du réseau.
[0007] Cependant, la progression de l'arc, voire son extinction, sont rendues plus difficiles
par plusieurs facteurs parfois provoqués par l'arc lui-même, qui influe sur son propre
environnement du fait des modifications de certains paramètres physiques qu'il induit,
lesquels tendent ensuite à le maintenir. Ainsi, il provoque par exemple une augmentation
de température qui augmente corollairement l'ionisation du plasma, ce qui constitue
évidemment une condition favorable à son existence.
[0008] De même, la création de l'arc peut générer une brusque surpression, notamment en
aval, qui tend à s'opposer à son déplacement. D'une manière générale, la maîtrise
de la progression de l'arc vers la chambre d'extinction fait intervenir plusieurs
phénomènes contradictoires.
[0009] Selon la présente invention, ces inconvénients sont combattus par une amélioration
du soufflage magnétique de l'arc, qui conduit à augmenter la rapidité et l'efficacité
de son déplacement vers la ou les chambres d'extinction où se trouvent le ou les dispositifs
d'extinction précités.
[0010] Selon un objectif principal, un soufflage magnétique efficace est mis en oeuvre,
c'est-à-dire qu'un champ magnétique de direction approprié est appliqué au plasma
d'arc dans la zone des contacts, générant des forces sur l'arc provoquant son déplacement
vers la ou les chambres d'extinction.
[0011] Selon un autre objectif, un freinage magnétique de l'arc est au contraire mis en
oeuvre en sortie de chaque chambre d'extinction d'arc, afin de stopper l'arc dans
la zone la plus favorable à son extinction. Secondairement, ceci a pour effet de limiter
la quantité de plasma éjecté dans l'air par le produit.
[0012] Selon un autre objectif encore, l'invention permet d'empêcher les retours d'arc vers
la serrure mécanique.
[0013] Pour remplir ces objectifs et d'autres qui apparaîtront dans la description, l'invention
concerne comme indiqué un dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique
modulaire du type disjoncteur, ce dernier comportant essentiellement un contact fixe
et un contact mobile solidaire d'une serrure de déclenchement actionnée par soit un
bilame thermique en cas de surcharge, soit un dispositif de déclenchement magnétique
à bobine inductrice et circuit magnétique doté d'une partie mobile de déclenchement,
ces composants étant intégrés dans un boîtier isolant à deux demi-coques solidaires
constituant deux grands côtés parallèles et comportant au moins une chambre d'extinction
d'arc bordée de tôles de conduction d'arc. Elle est caractérisée en ce que ledit dispositif
est basé sur un circuit magnétique de soufflage associé à une bobine et s'étendant
le long du parcours de chaque arc électrique produit à l'ouverture des contacts fixe(s)
et mobile(s), la bobine créant un champ magnétique d'allure perpendiculaire aux grands
côtés du boîtier inversant sa polarité en rebouclant au cours dudit parcours, ledit
circuit magnétique de soufflage permettant lors de la saturation :
- le soufflage magnétique de chaque arc au moyen des forces magnétiques dans la zone
de polarité motrice du champ, située dans la zone des contacts et jusqu'à l'entrée
de la chambre de coupure correspondante ; et
- la stabilisation de chaque arc à l'extrémité de chaque chambre d'extinction d'arc
opposée à l'entrée et le confinement du plasma à l'intérieur de l'appareil électrique.
[0014] La résultante des forces magnétiques est en fait normale au courant et aux lignes
de champ magnétique, c'est-à-dire en l'occurrence orientée dans le plan moyen du produit,
parallèlement aux grands côtés du boîtier. Dans la zone de champ moteur son sens permet
de propulser l'arc vers la zone d'extinction.
[0015] De préférence, et pour d'évidentes raisons d'optimisation et d'intégration des composants
à l'intérieur du boîtier, la même bobine inductrice coopère simultanément avec le
dispositif de déclenchement magnétique et le circuit magnétique de soufflage.
[0016] En d'autres termes, il n'y a pas deux bobines d'induction distinctes attachées à
deux circuits magnétiques produisant des effets séparés, l'un pour le déclenchement
magnétique et l'autre pour le soufflage magnétique de l'arc, mais plutôt un seul circuit
complexe dont le degré de mise en oeuvre dépend du degré de saturation magnétique.
Pour faciliter l'explication, on continuera cependant de mentionner deux circuits
magnétiques distingués par leur fonction propre.
[0017] En fait, le circuit magnétique du dispositif de déclenchement ou actionneur magnétique
comporte une bobine inductrice spiralée d'allure plane disposée parallèlement auxdits
grands côtés et comportant un orifice central dans lequel est inséré un noyau magnétique
prolongé par deux branches planes formant la partie fixe dudit circuit, à l'extrémité
opposée desquelles se trouve une palette mobile assurant le déclenchement en cas de
surintensité, deux tôles de blindage respectivement coplanaires à chacune des branches
et prolongeant celles-ci de part et d'autre de la zone de soufflage d'arc et d'au
moins une partie de chaque chambre d'extinction d'arc formant le circuit magnétique
de soufflage d'arc.
[0018] La configuration spiralée de la bobine, autorisant une structure de faible épaisseur,
permet de plus la génération de lignes de champs qui sont canalisées d'une part dans
les branches du dispositif de déclenchement magnétique, et d'autre part dans les tôles
de blindage qui recouvrent également partiellement ladite bobine. Lorsque le circuit
de l'actionneur magnétique est saturé, les lignes de champ se développent perpendiculairement
et entre lesdites tôles. Cela se produit notamment lorsqu'il y a disjonction créée
par un court-circuit, et donc création d'un arc électrique à souffler.
[0019] De préférence, notamment pour respecter une symétrie mais également pour simplifier
et réduire les coûts de fabrication, les tôles de blindage sont identiques et disposées
dans le prolongement desdites branches, desquelles elles sont séparées par un entrefer,
au voisinage du noyau passant par le centre de la bobine d'induction, lesdites tôles
de blindage recouvrant la zone de contact et au moins partiellement chaque chambre
d'extinction d'arc.
[0020] Plus précisément, les tôles de blindage présentent des bords qui suivent, au moins
dans leur portion recouvrant chaque chambre d'extinction d'arc, les tôles de conduction
d'arc la délimitant.
[0021] Ainsi, notamment les régions dans lesquelles le soufflage doit avoir lieu sont couvertes
et peuvent bénéficier à la saturation de lignes de champ transversales créant une
force résultante de direction adaptée, propulsant l'arc vers la chambre d'extinction.
Les tôles de blindage canalisent lesdites lignes dans la zone d'orientation défavorable
au niveau des chambres d'extinction d'arc dont la configuration, notamment liée aux
tôles de conduction, est par ailleurs favorable au développement de l'effet boucle.
[0022] En fait, le dimensionnement du circuit magnétique global, ainsi que le choix des
matériaux, obéissent essentiellement aux préoccupations suivantes :
- ne pas atteindre la saturation aux seuils bas de déclenchement magnétique, de façon
à avoir un flux maximal dans l'entrefer du dispositif de déclenchement et à obtenir
une force de déclenchement maximale ;
- avoir au contraire une saturation maximale du circuit magnétique lors des courts-circuits,
pour rendre le flux disponible pour assister, comme indiqué ci-dessus, l'effet de
boucle, et souffler dans de meilleures conditions l'arc ;
- réorienter le champ de saturation dans la zone de circulation de l'arc (normal aux
tôles de blindage) ; et
- conserver le maximum de flux dans le pôle en défaut, pour les produits multipolaires,
afin de conserver minimale l'influence entre pôles.
[0023] Il est à noter que les zones de commutation des contacts et de chaque arc sont disposées
dans la zone de polarité motrice du champ du circuit magnétique de soufflage.
[0024] Les obstacles potentiels les plus évidents au déplacement de l'arc sont donc disposés
dans la zone où les forces appliquées audit arc sont dirigées dans le sens de sa propulsion
vers la ou les chambres d'extinction.
[0025] Selon une structure avantageuse, celles-ci sont au nombre de deux disposées en aval
d'une zone de division de l'arc et délimitées par d'une part respectivement une tôle
de conduction d'arc prolongeant le contact fixe et une tôle de conduction d'arc connectée
au contact mobile, et d'autre part une tôle de conduction d'arc intermédiaire commune
aux deux chambres, les trois tôles de conduction d'arc se développant dans le même
plan moyen et présentant une forme telle que l'arc se divise en deux branches à l'entrée
des chambres d'extinction d'arc, se déplaçant dans une direction sensiblement identique
mais en sens opposé et exerçant un soufflage magnétique mutuel favorisant leur déplacement
dans lesdites chambres d'extinction d'arc.
[0026] Le profil des tôles est en outre étudié pour éviter que l'arc ne stagne, sa stagnation
favorisant en effet l'ionisation du plasma. En termes de tracés de boucles de courant,
comme on le verra plus en détail dans la suite, cette géométrie est de plus très favorable.
[0027] Plus précisément, les tôles de conduction d'arc reliés aux contacts fixe et mobile
présentent chacune, dans la zone de division de l'arc, une boucle s'avançant l'une
dans la direction de l'autre, la tôle de conduction intermédiaire présentant un sommet
arrondi culminant sensiblement entre lesdites boucles, qui sont prolongées en bordure
des chambres d'extinction d'arc par des portions d'allure rectiligne, de même que
la tôle intermédiaire de part et d'autre dudit sommet, permettant d'obtenir à la division
deux arcs d'allure parallèles exerçant un soufflage mutuel par effet de boucle.
[0028] La distance entre les tôles est à cet endroit minimale, et cette géométrie crée des
boucles de courant favorables au déplacement des arcs.
[0029] Selon une possibilité, chaque chambre d'extinction d'arc est équipée d'un empilement
de tôles de déionisation. Dans ce cas, les tôles de blindage présentent de préférence
un chant d'extrémité parallèle à l'axe central d'empilement des tôles de déionisation
et disposé sensiblement au niveau de cet axe.
[0030] Comme cela a été indiqué précédemment, une alternative sans tôle de déionisation
serait constituée par des chambres dont le tracé va en s'élargissant, de telle sorte
que l'arc s'allonge suffisamment pour atteindre une tension supérieure à celle du
réseau.
[0031] Dans les deux hypothèses, les tôles de blindage sont surfaciquement limitées de telle
sorte que l'arc soit maintenu aux extrémités des chambres de coupure dans lesquels
il est supposé être éteint, du fait du rebouclage du champ magnétique - aux extrémités
des tôles de blindage-, via les tôles de déionisation dont le revêtement est choisi
pour sa perméabilité. L'orientation du champ magnétique à cet endroit entraîne un
freinage de l'arc.
[0032] Celui-ci se situe alors dans une zone favorable à son extinction. Sa position à ce
moment retient également le plasma à l'intérieur du produit.
[0033] L'invention concerne enfin également un appareil électrique modulaire contenant un
dispositif de soufflage selon la description ci-dessus.
[0034] L'invention va à présent être décrite plus en détail, notamment en référence aux
figures annexées pour lesquelles :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un circuit électrique de disjoncteur, muni
d'une bobine plane spiralée créant un champ magnétique de forme adaptée notamment
en vue d'un soufflage magnétique de l'arc électrique ;
- la figure 2 montre, en perspective, le circuit magnétique du dispositif de déclenchement
magnétique ;
- les figures 3 et 4 représentent une vue du circuit magnétique global associé au circuit
électrique, mettant en exergue les zones motrices et de stabilisation d'arc ;
- la figure 5 montre les mêmes éléments qu'en figure 3, vus sous un angle différent
;
- les figures 6a à 6e représentent, en vue perspective, la structure interne de l'appareil
du côté des contacts, faisant figurer la progression de l'arc depuis sa création jusqu'à
son arrivée en bout des chambres de coupure en passant par son dédoublement ;
- la figure 7 est une vue en perspective éclatée de la totalité des éléments formant
le disjoncteur.
[0035] En référence à la figure 1, le circuit électrique choisi pour la présente description,
qui ne constitue cependant qu'un exemple possible auquel l'invention s'applique, est
constitué essentiellement d'une bobine d'induction (1), de deux bornes de connexion
(2, 3), d'un contact fixe (4), d'un contact mobile (5) et d'un bilame (6).
[0036] Les liaisons électriques obéissent au schéma suivant : la borne (2) est connectée
au bilame (6) via une tresse conductrice souple (7). La bobine (1) est également connectée
audit bilame (6) via une seconde tresse souple (8) disposée à l'une de ses extrémités,
l'autre extrémité étant reliée au contact fixe (4), lequel est prolongé par une tôle
de conduction d'arc (9) (voir ci-après). Le contact mobile (5) est relié au moyen
d'une autre tresse conductrice souple (10) à une tôle (11) dont la partie inférieure
(12) sert également de tôle de conduction d'arc, alors que la partie supérieure est
reliée à la seconde borne (3).
[0037] La figure 2 ajoute à ce circuit électrique la partie du circuit magnétique relative
au déclenchement, comportant à titre principal un noyau (13) formé par exemple d'un
empilement de tôles duquel partent deux branches (14, 15) en une configuration en
U surmontée d'une palette (16) mobile présentant un entrefer de longueur variable.
Cette palette (16), qui peut selon une option former à la fois le bilame (6) et une
partie mobile du circuit magnétique, représente un élément important des deux circuits
magnétique et électrique. Il est à noter que le noyau (13) peut également être massif.
Selon une alternative, le bilame peut bien entendu être fonctionnellement séparé de
la palette mobile (16).
[0038] En référence aux figures 3 et 4, sous les deux branches (14, 15), séparées d'elles
par un entrefer et épousant leurs contours inférieurs, deux tôles de blindage (17,
18) permettent également de canaliser les lignes de champ produites par la bobine
(1).
[0039] Les hachures sombres (rapprochées) apparaissant sur les spires de la bobine (1) figurent
la zone de soufflage moteur, correspondant à un champ magnétique orienté de telle
sorte que les forces magnétiques repoussent l'arc vers les chambres d'extinction limitées
par les empilements de tôles de déionisation (24, 25). Dans ceux-ci, les hachures
claires (espacées) figurent la zone de freinage de l'arc, au niveau du rebouclage
externe du champ.
[0040] Dans la configuration qui résulte de l'invention, l'ensemble des commutations se
fait sous assistance magnétique.
[0041] Il est par ailleurs à noter que l'inversion du champ magnétique permet également
de limiter la quantité de plasma éjectée dans l'air en bout des chambres d'extinction
d'arc, et par conséquent de réduire les risques d'amorçage entre les conducteurs électriques
situés dans l'axe d'échappement des gaz du produit.
[0042] En référence à la figure 5, l'inversion du sens de soufflage dû au rebouclage du
champ magnétique aux limites extérieures des tôles de blindage est également utilisé
pour éviter les retours d'arc notamment vers la serrure (hachures disposées sur la
gauche du schéma au niveau de la tête de pivotement du contact mobile (5)), ainsi
que vers des canaux de liaison pratiqués dans une paroi médiane (voir figure 7) notamment
à des fins de recyclage gazeux (bordures disposées sur la partie droite de la figure).
[0043] Les figures 6a à 6e montrent la progression de l'arc électrique et de la boucle de
courant (B2) qu'il constitue. Lorsque le contact mobile (5) s'écarte du contact fixe
(4), l'arc (21) se crée entre eux (figure 6a). Le contact fixe (4) et la tôle (11)
associée au contact mobile (5) matérialisent deux autres boucles (B1) et (B3) contiguës
à la boucle (B2) à laquelle participe l'arc (21), ces boucles de courant ayant d'ailleurs
des parties communes deux à deux. Dans les figures 6a à 6e, les composants apparaissent
sur le côté « contacts » d'une paroi intermédiaire (22) dotée de reliefs et d'orifices
ayant des fonctions de recyclage des gaz. Les tôles de conduction d'arc (9,12) délimitent
avec une tôle intermédiaire (23) deux chambres d'extinction d'arc dotées d'empilements
de tôles de déionisation (24, 25).
[0044] En figure 6b, l'arc a commuté du contact mobile (5) sur la tôle d'arc inférieure
(26), et le courant s'établit via la tôle d'arc (11). Cette tôle d'arc inférieure
comprend en fait une portion en forme de boucle (26), qui forme un détroit avec la
tôle en forme de boucle reliant le contact fixe (4) et la tôle de conduction (9).
La réduction de section constitue la boucle B4 (figure 6c) et permet secondairement
de limiter le retour du gaz de coupure vers la serrure (non représentée).
[0045] L'arc (21) glisse vers le bas du fait de l'effet de boucle. Il atteint un promontoire
(27) de la tôle d'arc intermédiaire (23) où il se divise (figure 6d) en deux arcs
(21, 21') glissant le long des tôles respectivement (9, 23) et (12, 23) vers les extrémités
de chambres d'extinction où ils se divisent dans les empilements de tôles de déionisation
(24, 25). Comme on l'a déjà souligné, après division, les deux arcs (21, 21'), formant
deux nouvelles boucles (B2, B'2), se soufflent mutuellement du fait des champs générés
par les boucles. Une nouvelle boucle (B5) apparaît. Il est à noter que la structure
et la configuration des composants jouent un rôle constant dans l'invention, comme
en témoigne notamment la forme particulière donnée
a) à la tôle (23) dans sa partie sommitale (27),
b) à la tôle (26) au tracé en boucle, et
c) à la tôle formant le contact fixe (4) et le prolongement (9) qui remonte, laissant
un passage entre l'empilement de tôle de déionisation (24) et sa surface inférieure,
à des fins de recyclage des gaz.
[0046] Dans l'invention, la totalité des boucles a un effet favorable sur la progression
de l'arc ou des arcs.
[0047] La figure 6e montre les arcs (21, 21') divisés dans les tôles de déionisation des
empilements (24, 25) et maintenus à ce niveau dans ceux-ci par l'orientation favorable
du champ magnétique qui s'applique à cet endroit (rebouclage externe aux tôles de
blindage (17, 18)).
[0048] D'une manière générale, toutes les commutations de l'arc ou des arcs se font très
naturellement car la tôle intermédiaire est placée dans la trajectoire naturelle de
l'arc. Dans la zone de division, les géométries particulières des tôles créant simultanément
des boucles de courant et une configuration favorable dans laquelle la proximité mutuelle
des tôles et leurs tracés relativement l'une à l'autre évitent toute stagnation et
favorisent la progression de chaque arc.
[0049] La figure 7 a pour seule vocation d'illustrer un produit complet, en l'occurrence
un disjoncteur, dont le boîtier est composé de deux demi-coques (32, 33) séparées
par une paroi médiane (22), vue ici du côté « bobine ». Outre les éléments déjà décrits,
sur lesquels il n'est pas nécessaire de revenir, le disjoncteur comporte une manette
(34) de commande, reliée à une serrure (35) à laquelle le contact mobile (5) est solidarisé.
Cette serrure peut basculer en cas de surintensité (déclencheur magnétique, de surcharge
(déclencheur thermique) ou d'ouverture manuelle via la manette (34).
[0050] La description qui précède ne concerne qu'un exemple de mise en oeuvre de l'invention,
qui ne peut être considéré comme limitatif de celle-ci. L'invention englobe au contraire
les variantes de forme et de configuration qui sont à la portée de l'homme de l'art.
1. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire du type disjoncteur,
ce dernier comportant essentiellement au moins un contact fixe et un contact mobile
solidaires d'une serrure de déclenchement actionnée par soit une bilame thermique
en cas de surcharge, soit un dispositif de déclenchement magnétique à bobine inductrice
et circuit magnétique doté d'une partie mobile de déclenchement, ces composants étant
intégrés dans un boîtier isolant à deux demi-coques solidaires constituant deux grands
côtés parallèles et comportant au moins une chambre d'extinction d'arc bordée de tôles
de conduction d'arc,
caractérisé en ce qu'il est basé sur un circuit magnétique de soufflage associé à une bobine et s'étendant
le long du parcours de chaque arc électrique produit à l'ouverture des contacts fixe(s)
et mobile(s), la bobine créant un champ magnétique d'allure perpendiculaire aux grands
côtés du boîtier inversant sa polarité au cours dudit parcours, ledit circuit magnétique
de soufflage permettant lors de la saturation dudit circuit magnétique du dispositif
de déclenchement :
- le soufflage magnétique de chaque arc au moyen des forces magnétiques dans la zone
de polarité motrice du champ, située dans la zone des contacts et jusqu'à l'entrée
de la chambre de coupure correspondante ; et
- la stabilisation de chaque arc à l'extrémité de chaque chambre d'extinction d'arc
opposée à l'entrée et le confinement du plasma à l'intérieur de l'appareil électrique.
2. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que la même bobine inductrice coopère simultanément avec le dispositif de déclenchement
magnétique et le circuit magnétique de soufflage.
3. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que le circuit magnétique du dispositif de déclenchement magnétique comporte une bobine
inductrice spiralée d'allure plane disposée parallèlement auxdits grands côtés et
comportant un orifice central dans lequel est inséré un noyau magnétique prolongé
par deux branches planes formant la partie fixe dudit circuit, à l'extrémité opposée
desquelles se trouve une palette mobile assurant le déclenchement en cas de surintensité,
deux tôles de blindage respectivement coplanaires à chacune des branches et prolongeant
celles-ci de part et d'autre de la zone de soufflage d'arc et d'au moins une partie
de chaque chambre d'extinction d'arc formant le circuit magnétique de soufflage d'arc.
4. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que les tôles de blindage sont identiques et disposées dans le prolongement des branches,
desquelles elles sont séparées par un entrefer, au voisinage du noyau passant par
le centre de la bobine d'induction, lesdites tôles de blindage recouvrant au moins
la zone de contact et partiellement chaque chambre d'extinction d'arc.
5. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que les tôles de blindage présentent des bords qui suivent, au moins dans leur portion
recouvrant chaque chambre d'extinction d'arc, les tôles de conduction d'arc la délimitant.
6. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon l'une
quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les zones de commutation des contacts et de chaque arc sont disposées dans la zone
de polarité motrice du champ du circuit magnétique de soufflage.
7. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que les chambres d'extinction d'arc sont au nombre de deux disposées en aval d'une zone
de division de l'arc et délimitées par d'une part respectivement une tôle de conduction
d'arc prolongeant le contact fixe et une tôle de conduction d'arc connectée au contact
mobile, et d'autre part une tôle de conduction d'arc intermédiaire commune aux deux
chambres, les trois tôles de conduction d'arc se développant dans le même plan moyen
et présentant une forme telle que l'arc se divise en deux branches à l'entrée des
chambres d'extinction d'arc, se déplaçant dans une direction sensiblement identique
mais en sens opposé et exerçant un soufflage magnétique mutuel favorisant le déplacement
dans lesdites chambres d'extinction d'arc.
8. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que les tôles de conduction d'arc reliés aux contacts fixe et mobile présentent chacune,
dans la zone de division de l'arc, une boucle s'avançant l'une dans la direction de
l'autre, la tôle de conduction intermédiaire présentant un sommet arrondi culminant
sensiblement entre lesdites boucles, de sorte que leurs distances mutuelles soient
minimales, les boucles étant prolongées en bordure des chambres d'extinction d'arc
par des portions d'allure rectiligne, de même que la tôle intermédiaire de part et
d'autre dudit sommet, permettant d'obtenir à la division deux arcs d'allure parallèles
et des boucles de courant favorables à ce déplacement de chaque arc, sans zone de
stagnation.
9. Dispositif de soufflage d'arc intégré à un appareil électrique modulaire selon l'une
quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que chaque chambre d'extinction d'arc est équipée d'un empilement de tôles de déionisation
et en ce que les tôles de blindage présentent un chant d'extrémité parallèle à l'axe central d'empilement
des tôles de déionisation et disposé sensiblement au niveau de cet axe.
10. Appareil électrique modulaire de type disjoncteur comportant un dispositif de soufflage
d'arc selon l'une quelconque des revendications précédentes.