[0001] Le domaine technique de l'invention est celui des composants d'amorçage de sécurité
comprenant au moins deux électrodes reliées par un fusible.
[0002] On connaît des composants d'amorçage de sécurité pour explosifs, composants qui sont
dits "à couche projetée" (plus connus sous le nom de "slappers"). Ces composants comprennent
un pont résistif sur lequel est placé un tube par exemple en céramique (ou "canon").
Un disque isolant est disposé entre le tube et le pont résistif. Le passage du courant
électrique dans le pont provoque la vaporisation de celui ci, ce qui entraîne le découpage
du disque isolant qui est projeté au travers du tube. Ce disque vient impacter un
explosif receveur qu'il initie.
[0003] L'avantage des "slappers" est qu'ils ne peuvent initier un explosif que lorsque le
courant d'alimentation appliqué aux électrodes est important (supérieur à 500 volts).
Concrètement les tensions de fonctionnement sont de l'ordre de 3000 volts pour une
intensité de courant de l'ordre de 5000 ampères. Une tension inférieure à 500 volts
est insuffisante pour projeter le disque et ne peut donc assurer une initiation.
[0004] Il résulte de tels paramètres d'emploi une grande sécurité qui autorise un alignement
de la chaîne pyrotechnique entre le composant et l'explosif receveur qui est habituellement
un relais en HNS (hexanitrostilbène).
[0005] Ces initiateurs présentent cependant des inconvénients. Tout d'abord ils fonctionnent
avec une tension d'emploi importante (3000 volts). Il en résulte des problèmes d'isolation
électrique qui compliquent les montages ainsi que la connectique.
[0006] De plus, afin de réduire le niveau d'énergie mise en oeuvre, le pont résistif est
généralement de dimension réduite ainsi que le tube de céramique (ce dernier a le
plus souvent un diamètre inférieur au millimètre). Il en résulte des coûts de réalisation
importants qui limitent l'emploi de tels composants dans des applications civiles
telles que les initiateurs pour sécurités automobiles.
[0007] C'est le but de l'invention que de proposer un composant d'amorçage de sécurité ne
présentant pas de tels inconvénients.
[0008] Le composant selon l'invention peut fonctionner avec une tension réduite (inférieure
ou égale à 1000 volts) tout en ayant un niveau de sécurité satisfaisant.
[0009] Ainsi l'invention a pour objet un composant d'amorçage de sécurité comprenant au
moins deux électrodes reliées par un fusible, composant caractérisé en ce que le fusible
est réalisé sous la forme d'une feuille d'un matériau plasmagène c'est à dire un matériau
fournissant des gaz à haute température (supérieure à 15000 K) et ayant une densité
électronique forte (supérieure à 10
18 électrons / cm3) lorsqu'il est parcouru par un courant électrique d'au moins 5000
ampères.
[0010] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, le matériau du fusible comprend
au moins un matériau conducteur associé à au moins un matériau énergétique ou susceptible
de réagir avec le matériau conducteur.
[0011] Le matériau conducteur poura être constitué par du carbone ou bien un métal.
[0012] Le matériau énergétique ou susceptible de réagir avec le matériau conducteur pourra
être choisi parmi les composés ou compositions suivantes :
Oxyde de cuivre; polytétrafluoréthylène; copolymère de chlorofluoroéthylène; polytétrafluoréthylène/copolymère
de chlorofluoroéthylène; Magnésium / polytétrafluoréthylène / copolymère de chlorofluoro-éthylène;
Bore/Nitrate de potassium; pellicule ou film de nitrocellulose plastifiée; nitrate
de polyvinyle; Polyoxyméthylène; Polychlorure de trifluoroéthylène; polychlorure de
vinyle; Polychlorure de trifluoroéthylène; polysulfone; polyfluorure de vinylidène.
[0013] Selon un mode de réalisation, la feuille fusible pourra être formée par un mélange
homogène associant 85% à 95% en masse de particules de matériau conducteur et de 5%
à 15% en masse d'un matériau énergétique ou bien susceptible de réagir avec le matériau
conducteur.
[0014] La feuille fusible pourra ainsi avoir pour composition :
85% à 95% en masse de poudre d'aluminum ou de magnésium,
5% à 15% en masse d'une composition associant polytétrafluoréthylène et copolymère
de chlorofluoroéthylène.
[0015] La feuille fusible pourra avoir pour composition :
90% en masse de poudre d'aluminum,
10% en masse d'une composition associant polytétrafluoréthylène et copolymère de chlorofluoroéthylène.
[0016] La feuille fusible pourra avoir pour composition :
90% en masse de poudre de magnésium,
10% en masse d'une composition associant polytétrafluoréthylène et copolymère de chlorofluoroéthylène.
[0017] Selon un autre mode de réalisation, la feuille fusible pourra comporter au moins
une couche de matériau énergétique ou bien susceptible de réagir avec le matériau
conducteur déposée sur au moins une partie d'une couche de matériau conducteur.
[0018] Le fusible pourra comprendre au moins une couche conductrice d'aluminium ou de magnésium
sur laquelle est déposée au moins une couche réactive de polytétrafluoréthylène, ou
de nitrocellulose ou de nitrate de polyvinyle, ou d'oxyde de cuivre ou de copolymère
de chlorofluoroéthylène, ou de polyoxyméthylène, ou de Polychlorure de trifluoroéthylène,
ou de polysulfone, ou de polyfluorure de vinylidène.
[0019] Les dimensions des différentes couches seront choisies telles qu'on associe de 85
à 95% en masse du matériau de la couche conductrice à 5 à 15% en masse du ou des matériaux
de la ou des couches réactives.
[0020] Le fusible pourra comprendre au moins une couche d'aluminium ou de magnésium et au
moins une couche de copolymère de chlorofluoroéthylène.
[0021] Le fusible pourra comprendre au moins une couche de magnésium et au moins une couche
de polytétrafluoréthylène.
[0022] Selon un mode particulier de réalisation, le composant d'amorçage comprend une électrode
axiale entourée par un tube d'un matériau isolant lui-même entouré par une électrode
périphérique, la feuille fusible étant appliquée en appui sur une face d'extrémité
de l'électrode axiale et étant également en contact avec une partie annulaire de l'électrode
périphérique.
[0023] Le composant pourra comprendre une chambre pour le développement du plasma, chambre
séparée d'au moins une électrode par la feuille fusible.
[0024] La chambre pourra être délimitée par l'électrode périphérique.
[0025] Selon un autre mode de réalisation, le composant d'amorçage pourra comprendre également
une pastille projetable à travers la chambre, pastille disposée entre la chambre et
la feuille fusible.
[0026] La pastille pourra être réalisée en une matière isolante électrique ou recouverte
d'une couche isolante électrique.
[0027] La pastille pourra avoir un diamètre compris entre 1 mm et 4 mm et une épaisseur
comprise entre 20 et 200 micromètres.
[0028] Selon un autre mode de réalisation, le composant d'amorçage pourra comprendre un
logement séparé d'au moins une électrode par la feuille fusible, logement à l'intérieur
duquel est disposé un pion projetable par la feuille fusible.
[0029] Le pion pourra avantageusement avoir sensiblement le même volume que le logement.
[0030] Le logement pourra être délimité par l'électrode périphérique et le pion pourra être
réalisé en un matériau isolant électrique ou recouvert d'une couche isolante électrique.
[0031] Selon un autre mode de réalisation, l'électrode axiale, le tube d'un matériau isolant
et l'électrode périphérique pourront constituer un câble coaxial présentant une face
d'extrémité plane, et la feuille fusible sera alors réalisée sous la forme d'une couche
de matériau plasmagène appliquée sur la face d'extrémité.
[0032] La couche de matériau plasmagène pourra alors être constituée par une peinture associant
un matériau conducteur avec un liant polymérisable.
[0033] La couche de matériau plasmagène pourra comprendre 70% à 90% en masse de poudre d'aluminium,
de Nickel ou d'argent avec 30% à 10% en masse d'une résine acrylique.
[0034] La couche de matériau plasmagène pourra comprendre 70% à 90% en masse de poudre d'aluminium,
avec 30% à 10% en masse de polyuréthane.
[0035] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre de différents
modes de réalisation, description faite en référence aux dessins annexés et dans lesquels
:
- la figure 1 est une vue en coupe d'un composant d'amorçage selon un premier mode de
réalisation,
- la figure 2 est une vue partielle d'une variante de réalisation du fusible utilisé
dans le composant d'amorçage,
- la figure 3 est une vue en coupe d'un composant d'amorçage selon un deuxième mode
de réalisation,
- la figure 4 est une vue en coupe d'un composant d'amorçage selon un troisième mode
de réalisation,
- la figure 5 est une vue en coupe d'un composant d'amorçage selon un quatrième mode
de réalisation,
- la figure 6 est une vue en coupe d'un composant d'amorçage selon un cinquième mode
de réalisation.
[0036] En se reportant à la figure 1, un composant d'amorçage de sécurité 1 selon l'invention
est fixé par des moyens appropriés (non représentés) à une charge explosive 2 comprenant
un explosif 3 disposé dans une enveloppe 4.
[0037] La charge explosive sera par exemple un relais de détonation en hexogène à l'état
pulvérulent ou bien comprimé. On pourrait à titre de variante initier directement
sans relais le chargement explosif d'une munition.
[0038] Le composant 1 comprend au moins deux électrodes 5a et 5b qui sont reliées par un
fusible 6.
[0039] Une première électrode axiale 5a est constituée d'une tige cylindrique métallique.
Elle est entourée par un tube 7 d'un matériau isolant lui-même entouré par une électrode
périphérique cylindrique 5b.
[0040] L'électrode périphérique 5b présente donc un logement interne 8 qui reçoit le tube
isolant 7 et l'électrode axiale 5a. Ce logement 8 est partiellement refermé par un
rebord annulaire 9 de l'électrode périphérique qui présente un trou axial 10.
[0041] Le trou axial 10 est disposé en regard d'un autre trou 11 aménagé dans l'enveloppe
4 de la charge explosive 2.
[0042] Selon l'invention le fusible 6 est réalisé sous la forme d'une feuille d'un matériau
plasmagène c'est à dire un matériau fournissant des gaz à haute température (supérieure
à 15000 K) et ayant une densité électronique forte (supérieure à 10
18 électrons / cm3) lorsqu'il est parcouru par un courant électrique d'au moins 5000
ampères.
[0043] Cette feuille fusible est appliquée en appui sur une face d'extrémité 22 de l'électrode
axiale 5a et elle est également en contact avec la partie annulaire 9 de l'électrode
périphérique 5b.
[0044] Le matériau plasmagène comprendra au moins un matériau conducteur associé à au moins
un matériau énergétique ou susceptible de réagir avec le matériau conducteur.
[0045] On entend par matériau énergétique un matériau susceptible de fournir de l'énergie
chimique sous la forme d'une flamme lorsqu'il se trouve initié par l'effet joule engendré
par le passage du courant dans le matériau conducteur auquel il est intimement associé.
[0046] On entend par matériau réactif ou susceptible de réagir avec le matériau conducteur
un matériau, inerte isolément, mais susceptible de réagir chimiquement avec le matériau
conducteur lors de l'échauffement de celui ci par effet Joule. De l'énergie chimique
se trouve alors fournie par cette réaction sous la forme d'une flamme.
[0047] Le matériau conducteur pourra être constitué par du carbone ou bien par un métal
tel du cuivre, de l'aluminium, de l'argent ou du magnésium.
[0048] Le matériau énergétique ou susceptible de réagir avec le matériau conducteur pourra
être choisi parmi les composés ou compositions suivantes :
Oxyde de cuivre; polytétrafluoréthylène; copolymère de chlorofluoroéthylène; polytétrafluoréthylène/copolymère
de chlorofluoroéthylène; Magnésium / polytétrafluoréthylène / copolymère de chlorofluoro-éthylène;
Bore/Nitrate de potassium; pellicule ou film de nitrocellulose plastifiée; nitrate
de polyvinyle; polyoxyméthylène; Polychlorure de trifluoroéthylène; polychlorure de
vinyle; Polychlorure de trifluoroéthylène; polysulfone; polyfluorure de vinylidène.
[0049] Dans cette liste les matériaux énergétiques sont les compositions : Magnésium / polytétrafluoréthylène
/ copolymère de chlorofluoro-éthylène; Bore/Nitrate de potassium; pellicule ou film
de nitrocellulose plastifiée; nitrate de polyvinyle.
[0050] Les matériaux réactifs avec un matériau conducteur sont : Oxyde de cuivre; polytétrafluoréthylène;
copolymère de chlorofluoroéthylène; polytétrafluoréthylène/copolymère de chlorofluoroéthylène;
Polyoxyméthylène; Polychlorure de trifluoroéthylène; Polychlorure de vinyle; Polysulfone;
Polyfluorure de vinylidène.
[0051] Suivant le mode particulier de réalisation de la figure 1, la feuille fusible 6 est
formée par un mélange homogène associant 85% à 95% en masse de particules de matériau
conducteur et 5% à 15% en masse d'un matériau énergétique ou bien susceptible de réagir
avec le matériau conducteur.
[0052] On pourra par exemple réaliser une feuille fusible avec les compositions suivantes
:
Exemple 1
[0053] 85% à 95% en masse de poudre d'aluminium et de préférence 90%,
5% à 15% en masse d'un mélange associant polytétrafluoréthylène et copolymère de
chlorofluoroéthylène, et de préférence 10%.
Exemple 2
[0054] 85% à 95% en masse de poudre de magnésium et de préférence 90%,
5% à 15% en masse d'un mélange associant polytétrafluoréthylène et copolymère de
chlorofluoroéthylène, et de préférence 10%.
[0055] On pourra concrètement réaliser la feuille en mélangeant le métal (aluminium ou magnésium)
à une solution de polytétrafluoréthylène et de copolymère de chlorofluoroéthylène
dans un solvant approprié, par exemple une cétone : cyclohexyl cétone (cyclohexane)
ou acétone. Le mélange ainsi réalisé sera appliqué comme une peinture sur la face
d'extrémité de l'électrode axiale 5a et du tube isolant 7. Puis le solvant sera évaporé
avant mise en place de l'électrode 5a et du tube isolant 7 dans l'électrode périphérique
5b.
[0056] Le composant 1 et relié par des conducteurs 21 et 13 à un générateur électrique 14.
[0057] Ce générateur est conçu pour pouvoir délivrer une énergie de 10 kJ à 1 mégaJoule
sous forme d'impulsions de tension de 1000 volts à 20 kilo Volts. Un tel générateur
est classique et comprend par exemple des capacités, une inductance, des interrupteurs
(comme les thyristors ou les éclateurs) et une alimentation stabilisée.
[0058] Une faible fraction de l'énergie fournie par le générateur est utilisée pour initier
la feuille fusible 6 par effet joule. Le matériau énergétique est alors initié ou
bien la réaction entre le matériau conducteur et le matériau réactif est initiée.
Une flamme de combustion remplit la chambre 12 qui est constituée par le trou 10 et
qui est délimitée par l'électrode périphérique 5b.
[0059] Cette flamme est formée naturellement d'atomes et molécules ionisés. Elle assure
une conduction électrique de résistance réduite entre les électrodes 5a et 5b qui
permet le maintien d'un arc électrique entre les électrodes.
[0060] La chambre 12 assure un confinement de l'arc qui permet le développement du plasma
engendré par la feuille fusible 6.
[0061] Il en résulte une onde de choc très intense (combinée généralement à une projection
d'une partie de la feuille fusible), qui impacte le chargement explosif 3 au travers
du trou 11 et assure l'initiation de celui ci.
[0062] La pression engendrée sera d'autant plus importante que le volume de la chambre 12
sera réduit.
[0063] A titre d'exemple on a réalisé un composant d'allumage associant une chambre 12 ayant
un volume d'environ 17 mm3 et un fusible énergétique de 4 mm de diamètre efficace
(diamètre de la chambre 12), 90 micromètres d'épaisseur et ayant comme composition
l'une ou l'autre des compositions décrites précédemment (exemples 1 ou 2).
[0064] Un tel composant, alimenté sous une impulsion de tension de 1000 Volts avec une intensité
maximale de 10000 Ampères, a assuré la mise en détonation d'un relais explosif de
11,5mm de diamètre et 11,5mm de haut réalisé en hexogène/cire/graphite (proportions
en masses relatives : 98/2/1). La pression obtenue en sortie du composant est de l'ordre
de 1 Giga pascal (1 GPa).
[0065] On voit que le composant selon l'invention est d'une fabrication plus simple que
celle des composant de sécurité ou "slappers" connus puisqu'il ne nécessite pas la
réalisation d'un pont résistif et d'un canon de projection pour une pastille.
[0066] Le diamètre de la chambre 12 (entre 1 et 4 mm) est supérieur à celui des canons utilisés
dans les "slappers" connus (dont le diamètre est généralement inférieur au mm).
[0067] La tension d'alimentation est également plus faible (de l'ordre de 1000 volts contre
près de 3000 Volts pour les "slappers" connus). On réduit ainsi fortement les problèmes
d'isolation et on facilite donc l'intégration du composant dans les munitions ou les
systèmes de sécurité automobiles.
[0068] La puissance électrique consommée est du même ordre que dans celle des "slappers"
connus (10 Méga Watts), l'intensité maximale étant également plus forte (environ 10
kilo Ampères).
[0069] Le composant selon l'invention est un composant de sécurité puisque le niveau d'énergie
nécessaire pour son initiation satisfait aux exigences données par les normes: pas
de réaction pyrotechnique pour une impulsion de moins de 500 volts. Il peut donc être
utilisé dans un dispositif d'amorçage dépourvu de moyen de désalignement de la chaîne
pyrotechnique.
[0070] Il est possible en fonction des besoins de jouer sur les différentes dimensions du
composant pour définir un composant fonctionnant avec une tension plus faible que
1000 volts. On pourra ainsi réduire l'épaisseur de la feuille fusible et/ou le volume
de la chambre 12 pour modifier la pression de plasma engendrée donc la puissance du
composant.
[0071] Il est possible à titre de variante de remplacer la feuille fusible représentée à
la figure 1 (en matériau formé d'un mélange homogène) par une feuille 6 comme celle
représentée à la figure 2 qui comprend une couche 16 de matériau conducteur sur laquelle
est déposée au moins une couche 15 d'un matériau énergétique ou bien susceptible de
réagir avec le matériau conducteur.
[0072] Pour réaliser un tel fusible, on pourra par exemple projeter sur une feuille métallique
un mélange de colle et du matériau énergétique ou pouvant réagir avec le matériau
conducteur.
[0073] Concrètement on pourra réaliser un fusible comportant une feuille d'aluminium ou
de magnésium sur laquelle est déposée une couche de polytétrafluoréthylène ou de chlorure
de polyvinyle.
[0074] L'épaisseur de la (ou des) couches métalliques sera de l'ordre de 150 micromètres.
Celle du matériau énergétique sera de l'ordre de 100 micromètres.
[0075] On pourra également associer une couche d'aluminium ou de magnésium avec une couche
de nitrocellulose ou de nitrate de polyvinyle.
[0076] On pourra réaliser un dépôt d'oxyde de cuivre ou de copolymère de chlorofluoroéthylène
sur une feuille d'aluminium ou de magnésium.
[0077] On pourra également réaliser un dépôt de polyoxyméthylène sur une couche d'aluminium.
[0078] Dans tous les cas les dimensions des différentes couches seront telles qu'on associera
de 85 à 95% en masse du matériau de la couche conductrice à 5 à 15% en masse du ou
des matériaux de la ou des couches réactives.
[0079] Suivant un mode de réalisation préféré, on réalisera une feuille fusible en déposant
au moins une couche de copolymère de chlorofluoroéthylène (connu sous la marque déposée
Viton) sur une couche d'aluminium. Les proportions en masse relatives seront de 90%
pour l'aluminium et de 10% pour le copolymère de chlorofluoroéthylène.
[0080] La figure 3 montre un composant selon l'invention équipé d'un fusible selon la figure
2. Pour la simplification de la figure le composant 1 a été représenté seul sans le
chargement explosif qu'il doit initier
[0081] La feuille fusible 6 est disposée de telle sorte que la couche métallique 16 se trouve
en contact avec la face avant de l'électrode axiale 5a.
[0082] La feuille fusible 6 aura un diamètre choisi tel que la couche métallique 16 se trouve
également en contact avec la surface cylindrique interne 8 de l'électrode périphérique
5b.
[0083] Le passage du courant pourra ainsi se faire au travers de la couche conductrice 16
qui assurera par effet joule l'initiation de la réaction avec la couche énergétique
15 donc la génération du plasma.
[0084] On a réalisé ainsi un composant comportant un fusible sous la forme d'une feuille
comprenant une couche de 80 micromètres d'épaisseur d'aluminium portant une couche
de 11 micromètres de copolymère de chlorofluoroéthylène (connu sous la marque déposée
Viton). La feuille fusible ainsi réalisée a un diamètre de 8 mm et le composant présente
une chambre 12 de volume 17 mm3 environ.
[0085] Ce composant a pu initier un comprimé explosif tel que décrit précédemment en réponse
à une impulsion de tension de 1000 volts pour une intensité maximale de 10 kilo Ampères.
[0086] On a également réalisé un composant de géométrie identique à celle du précédent mais
dont la feuille fusible comporte une couche de 80 micromètres d'épaisseur de Magnésium
portant une couche de 11 micromètres de copolymère de chlorofluoroéthylène
[0087] On a enfin réalisé un composant de géométrie identique à celle des précédents mais
dont la feuille fusible comporte une couche de 80 micromètres d'épaisseur de Magnésium
portant une couche de 11 micromètres de polytétrafluoréthylène (connu sous la marque
déposée Téflon).
[0088] Ces composants ont également initié avec succès le comprimé explosif décrit précédemment.
[0089] Afin d'initier des explosifs moins sensibles ou de paramétrer de façon plus précise
les performances d'initiation du composant selon l'invention, il est possible de définir
un composant comportant également (comme dans les composants "slappers" classiques)
une pastille projetable.
[0090] La figure 4 montre un tel composant 1.
[0091] Comme dans le mode de réalisation de la figure 3, le composant 1 comprend deux électrodes
5a et 5b qui sont reliées par un fusible 6.
[0092] L'électrode périphérique 5b présente un logement interne 8 qui reçoit un tube isolant
7 et l'électrode axiale 5a. Le logement 8 est partiellement refermé par un rebord
annulaire 9 de l'électrode périphérique.
[0093] Le fusible 6 comprend une couche conductrice 16 en contact électrique avec une face
avant de l'électrode centrale 5a et avec la surface cylindrique interne du logement
8. Ce composant diffère de celui de la figure 3 en ce qu'une pastille 17 est disposée
entre le rebord annulaire 9 et le fusible. Cette pastille sépare donc la chambre 12
et la feuille fusible 6.
[0094] La pastille sera réalisée en un matériau isolant électrique ou recouvert d'une couche
isolante électrique. Une telle disposition permet d'éviter les amorçages d'arcs électriques
directement entre l'électrode axiale 5a et la pastille. On pourra par exemple réaliser
la pastille en une matière plastique tel un polyimide (matériau connu sous la marque
déposée Kapton). On pourra également réaliser la pastille en mica ou encore en métal
(aluminium, titane ou acier). Dans le cas d'une pastille en métal on recouvrira celle
ci sur ses deux faces avec un matériau isolant, par exemple du polytétrafluoréthylène,
ou une couche de ruban adhésif isolant assurant un niveau d'isolation électrique approprié
(par exemple au moins 1000 volts). De tels rubans isolants mettent généralement en
oeuvre une couche isolante de caoutchouc ou de chlorure de polyvinyle (PVC).
[0095] On a ainsi réalisé des pastilles projetables en acier de 20 à 120 micromètres d'épaisseur.
[0096] Lors du passage du courant dans le fusible la pression engendré par la réaction entre
le matériau conducteur et le matériau énergétique provoque la découpe de la pastille
et sa projection au travers de la chambre 12 qui joue ainsi le rôle du "canon" des
composants "slappers" classiques.
[0097] Il n'est donc pas nécessaire comme dans les slappers connus de prévoir un composant
canon spécifique (tube en céramique de l'ordre du mm de diamètre).
[0098] Le diamètre de la chambre pourra varier entre 1 et 4 mm.
[0099] L'Homme du Métier choisira aisément les dimensions appropriées pour assurer l'effet
recherché. On pourra notamment jouer sur l'épaisseur, donc la masse de la pastille,
pour modifier l'énergie reçue par l'explosif à initier.
[0100] A titre d'exemple on a réalisé des composants incorporant un fusible associant une
couche d'aluminium et une couche de copolymère de chlorofluoroéthylène (connu sous
la marque déposée Viton) avec les proportions en masses respectives de 90% et 10%
(épaisseur totale du fusible 100 micromètres).
[0101] On a disposé dans chaque composant une pastille à projeter associée à une chambre
de diamètre 2 ou 4mm, pastille ayant une épaisseur de 40 micromètres pour de l'acier
ou 120 micromètres pour du Kapton. Tous les composants ont conduit à l'initiation
d'un comprimé d'hexogène de 11,5mm x 11,5mm comprimé sous 160 MPa.
[0102] Les mêmes essais ont été conduit avec succés en utilisant un fusible associant une
couche de magnésium et une couche de polytétrafluoréthylène (connu sous la marque
déposée téflon) avec les proportions en masses respectives de 90% et 10%.
[0103] La figure 5 montre un composant suivant un quatrième mode de réalisation. Ce composant
diffère de celui selon la figure 3 en ce que la chambre 12 constitue un logement à
l'intérieur duquel est disposé un pion 18 projetable par la feuille fusible. Le pion
a sensiblement le même volume que le logement et il remplit celui ci entièrement.
Il est rendu solidaire du composant par exemple par collage.
[0104] Afin d'éviter les court circuits entre l'électrode axiale 5a et le pion, celui ci
sera réalisé en un matériau isolant électrique ou bien en un matériau recouvert d'un
isolant.
[0105] La pion pourra par exemple être réalisé en une matière plastique telle que du polytetrafluoréthylène.
[0106] L'avantage d'un tel mode de réalisation est qu'il engendre une onde de choc qui se
propage jusqu'à l'explosif au travers du milieu solide du pion. Il en résulte un meilleur
rendement énergétique et une efficacité supérieure pour initier un explosif peu sensible.
Le diamètre du pion devra être dans tous les cas supérieur au diamètre critique de
l'explosif à initier.
[0107] La figure 6 montre un cinquième mode de réalisation de l'invention dans lequel l'électrode
axiale 5a, le tube d'un matériau isolant 7 et l'électrode périphérique 5b constituent
un câble coaxial présentant une face d'extrémité plane 19 et une gaine isolante externe
20.
[0108] On pourra par exemple prendre un câble coaxial du commerce de diamètre externe 1,5
mm, comprenant une âme axiale 5a de 0,2 mm de diamètre et un conducteur périphérique
5b formant une couronne de 0,2 mm d'épaisseur. La couronne isolante 7 aura environ
100 micromètres d'épaisseur.
[0109] La face 19 est tronçonnée et rectifiée.
[0110] La feuille fusible 6 est alors réalisée sous la forme d'une couche de matériau plasmagène
appliqué sur la face d'extrémité 19.
[0111] On pourra avantageusement choisir comme matériau plasmagène une peinture associant
un matériau conducteur, tel le carbone ou un métal (aluminium, nickel, cuivre), avec
un liant polymérisable tel que le polyuréthane.
[0112] On pourra par exemple associer 70% à 90% en masse de poudre d'aluminium avec 30%
à 10% en masse de polyuréthane. On réalisera une feuille fusible de quelques micromètres
d'épaisseur tout simplement par enduction de l'extrémité du câble coaxial avec le
matériau ainsi réalisé puis séchage.
[0113] On pourra également associer 70% à 90% en masse de poudre d'aluminium, de Nickel
ou d'argent avec 30% à 10% en masse d'une résine acrylique.
[0114] Ce mode de réalisation est de mise en oeuvre extrêmement simple. Il permet également
de diminuer fortement le niveau d'énergie nécessaire pour l'initiation. Ce niveau
peut ainsi êrte de l'ordre de quelques dizaines de Joules.
[0115] On rendra le câble initiateur solidaire de la charge à initier par un moyen de liaison
approprié par exemple un serre câble fileté qui se vissera sur l'enveloppe de la charge
en regard du chargement explosif.
1. Composant (1) d'amorçage de sécurité comprenant au moins deux électrodes (5a,5b) reliées
par un fusible (6), composant caractérisé en ce que le fusible (6) est réalisé sous la forme d'une feuille d'un matériau plasmagène c'est
à dire un matériau fournissant des gaz à haute température (supérieure à 15000 K)
et ayant une densité électronique forte (supérieure à 1018 électrons / cm3) lorsqu'il est parcouru par un courant électrique d'au moins 5000
ampères.
2. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 1, caractérisé en ce que le matériau du fusible (6) comprend au moins un matériau conducteur associé à au
moins un matériau énergétique ou susceptible de réagir avec le matériau conducteur.
3. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 2, caractérisé en ce que le matériau conducteur est constitué par du carbone ou bien un métal.
4. Composant d'amorçage de sécurité selon une des revendications 2 ou 3,
caractérisé en ce que le matériau énergétique ou susceptible de réagir avec le matériau conducteur est
choisi parmi les composés ou compositions suivantes :
Oxyde de cuivre; polytétrafluoréthylène; copolymère de chlorofluoroéthylène; polytétrafluoréthylène/copolymère
de chlorofluoroéthylène; Magnésium / polytétrafluoréthylène / copolymère de chlorofluoro-éthylène;
Bore/Nitrate de potassium; pellicule ou film de nitrocellulose plastifiée; nitrate
de polyvinyle; Polyoxyméthylène; Polychlorure de trifluoroéthylène; polychlorure de
vinyle; Polychlorure de trifluoroéthylène; polysulfone; polyfluorure de vinylidène.
5. Composant d'amorçage de sécurité suivant une des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que la feuille fusible (6) est formée par un mélange homogène associant 85% à 95% en
masse de particules de matériau conducteur et de 5% à 15% en masse d'un matériau énergétique
ou bien susceptible de réagir avec le matériau conducteur.
6. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 5,
caractérisé en ce que la feuille fusible (6) a pour composition :
85% à 95% en masse de poudre d'aluminum ou de magnésium,
5% à 15% en masse d'une composition associant polytétrafluoréthylène et copolymère
de chlorofluoroéthylène.
7. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 6,
caractérisé en ce que la feuille fusible (6) a pour composition :
90% en masse de poudre d'aluminum,
10% en masse d'une composition associant polytétrafluoréthylène et copolymère de chlorofluoroéthylène.
8. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 6,
caractérisé en ce que la feuille fusible (6) a pour composition :
90% en masse de poudre de magnésium,
10% en masse d'une composition associant polytétrafluoréthylène et copolymère de chlorofluoroéthylène.
9. Composant d'amorçage de sécurité suivant une des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que la feuille fusible (6) comporte au moins une couche (15) de matériau énergétique
ou bien susceptible de réagir avec le matériau conducteur déposée sur au moins une
partie d'une couche (16) de matériau conducteur.
10. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 9, caractérisé en ce que le fusible (6) comprend au moins une couche conductrice (16) d'aluminium ou de magnésium
sur laquelle est déposée au moins une couche réactive (15) de polytétrafluoréthylène,
ou de nitrocellulose ou de nitrate de polyvinyle, ou d'oxyde de cuivre ou de copolymère
de chlorofluoroéthylène, ou de polyoxyméthylène, ou de Polychlorure de trifluoroéthylène,
ou de polysulfone, ou de polyfluorure de vinylidène.
11. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 10, caractérisé en ce que les dimensions des différentes couches sont telles qu'on associe de 85 à 95% en masse
du matériau de la couche conductrice à 5 à 15% en masse du ou des matériaux de la
ou des couches réactives.
12. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 11, caractérisé en ce que le fusible (6) comprend au moins une couche (16) d'aluminium et au moins une couche
(15) de copolymère de chlorofluoroéthylène.
13. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 11, caractérisé en ce que le fusible (6) comprend au moins une couche de magnésium et au moins une couche de
copolymère de chlorofluoroéthylène.
14. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 11, caractérisé en ce que le fusible (6) comprend au moins une couche de magnésium et au moins une couche de
polytétrafluoréthylène.
15. Composant d'amorçage de sécurité suivant une des revendications 1 à 14, caractérisé en ce qu'il comprend une électrode axiale (5a) entourée par un tube (7) d'un matériau isolant
lui-même entouré par une électrode périphérique (5b), la feuille fusible (6) étant
appliquée en appui sur une face d'extrémité (22) de l'électrode axiale (5a) et étant
également en contact avec une partie annulaire (9) de l'électrode périphérique (5b).
16. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 15, caractérisé en ce qu'il comprend une chambre (12) pour le développement du plasma, chambre séparée d'au
moins une électrode par la feuille fusible (6).
17. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 16, caractérisé en ce que la chambre (12) est délimitée par l'électrode périphérique (5b).
18. Composant d'amorçage de sécurité suivant une des revendications 16 ou 17, caractérisée en ce qu'il comprend également une pastille (17) projetable à travers la chambre (12), pastille
(17) disposée entre la chambre (12) et la feuille fusible (6).
19. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 18, caractérisé en ce que la pastille (17) est réalisée en une matière isolante électrique ou recouverte d'une
couche isolante électrique.
20. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 19, caractérisée en ce que la pastille (17) a un diamètre compris entre 1 mm et 4 mm et une épaisseur comprise
entre 20 et 200 micromètres.
21. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 15, caractérisé en ce qu'il comprend un logement (12) séparé d'au moins une électrode par la feuille fusible
(6), logement à l'intérieur duquel est disposé un pion (18) projetable par la feuille
fusible (6).
22. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 21, caractérisé en ce que le pion (18) a sensiblement le même volume que le logement (12).
23. Composant d'amorçage de sécurité suivant la revendication 22, caractérisé en ce que le logement (12) est délimité par l'électrode périphérique (5b) et en ce que le pion (18) est réalisé en un matériau isolant électrique ou recouvert d'une couche
isolante électrique.
24. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 15, caractérisé en ce que l'électrode axiale (5a), le tube (7) d'un matériau isolant et l'électrode périphérique
(5b) constituent un câble coaxial présentant une face d'extrémité plane (19), et en ce que la feuille fusible (6) est réalisée sous la forme d'une couche de matériau plasmagène
appliquée sur la face d'extrémité (19).
25. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 24, caractérisé en ce que la couche de matériau plasmagène est constituée par une peinture associant un matériau
conducteur avec un liant polymérisable.
26. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 25, caractérisé en ce que la couche de matériau plasmagène comprend 70% à 90% en masse de poudre d'aluminium,
de Nickel ou d'argent avec 30% à 10% en masse d'une résine acrylique.
27. Composant d'amorçage de sécurité selon la revendication 25, caractérisé en ce que la couche de matériau plasmagène comprend 70% à 90% en masse de poudre d'aluminium,
avec 30% à 10% en masse de polyuréthane.