[0001] La présente invention concerne un dispositif destiné à être appliqué sur une personne
pour détecter et mémoriser certaines postures telles que la flexion et l'extension
exagérées du tronc.
[0002] Le porteur d'un tel dispositif peut ainsi améliorer sa conscience gestuelle et donc
prévenir une des causes principales des douleurs de dos : les mouvements exagérés
vers l'avant et vers l'arrière du tronc lors de la position debout.
[0003] Le mal de dos est une des pathologies majeures de notre société. Le mode de vie sédentaire
entraîne une perte du (bon) sens kinesthésique, ce rend incapable de sentir précisément
les postures physiologiquement permises. Concernant le dos, on estime que 80% de la
population présente, dans sa vie, une défaillance et des douleurs du dos. L'inconfort
et les dépenses occasionnés par ces dorsalgies sont préoccupants et nécessitent, plus
que jamais, une politique préventive renforcée de moyens techniques.
[0004] Plusieurs solutions ont déjà été décrites pour aider les personnes souffrant du dos
à corriger une mauvaise posture.
[0005] Par exemple, le brevet WO 96/17548 fait référence à un boîtier appliqué au niveau
des épines vertébrales du porteur. Lorsque ce dernier se penche, la pression exercée
par les épines sur les zones d'appui du dispositif permet d'écraser une sorte d'interrupteur
et, ainsi, de déclencher une alarme. Les zones concernées sont donc évidemment restreintes
et les mouvements de la vie courante déplacent rapidement le boîtier, qui n'est alors
plus efficace.
[0006] Le document WO 90/07360 décrit un appareil dont une face est destinée à être appuyée
contre le corps. Une partie de cette face est découpée pour former une plaque de commande.
Quand cette plaque est pressée au delà d'un seuil déterminé, elle enclenche un générateur
de vibrations constituant un avertisseur tactile. Le réglage du seuil de déclenchement
est cependant malaisé et ne correspond pas précisément à des postures déterminées.
[0007] Quant au brevet WO 91/06082, il mentionne une lamelle appuyée en flexion sur le creux
lombaire du porteur et reprenant une position de repos lorsqu'une posture incorrecte
est adoptée. Elle joue alors le rôle d'un interrupteur et actionne un avertisseur
vibro-tactile. Cette méthode souffre cependant d'un inconvénient fondamental : elle
restreint la mobilité lombaire, nécessaire à la vie des disque intervertébraux.
[0008] La présente invention propose un dispositif peu coûteux, capable de signaler une
mauvaise posture du porteur, le seuil de détection pouvant être défini avec précision
par un thérapeute. De plus, son installation et son utilisation ne procurent aucune
gêne dans les mouvements du quotidien d'un utilisateur normal.
[0009] De façon plus précise, l'invention concerne un dispositif destiné à être appliqué
sur une personne pour détecter ses mauvaises postures, c'est-à-dire des postures à
risque pathologique, caractérisé en ce qu'il se place sur un segment du corps et comporte
:
- un inclinomètre délivrant un signal représentatif de l'angle d'inclinaison de ce segment
par rapport à la verticale,
- un calculateur recevant ledit signal et programmé pour effectuer cycliquement les
opérations :
■ d'obtention d'une mesure de l'angle d'inclinaison,
■ de comparaison de cette mesure à deux valeurs limites mémorisées dudit angle, correspondant
respectivement à des position penchées vers l'avant et vers l'arrière qui constituent
un risque pathologique pour la personne , et
■ de production d'une indication de ces dépassements, et
- des moyens de signalisation, répondant à ladite indication, pour informer la personne
et/ou le thérapeute.
[0010] De façon avantageuse, l'inclinomètre utilisé est un accéléromètre.
[0011] En outre, le dispositif comporte une interface permettant, à l'aide de boutons-poussoirs,
de mémoriser les deux valeurs limites de l'angle d'inclinaison dans le calculateur.
[0012] Selon l'invention, les moyens de signalisation comportent avantageusement, d'une
part, une alarme lumineuse et/ou acoustique et/ou vibrante et, d'autre part, une mémoire
lisible de l'extérieur comprenant une pluralité de registres affectés à des tranches
de temps successives regroupant une pluralité de cycles, le calculateur étant alors
programmé pour comptabiliser, dans chacun de ces registres, soit les dépassements
des valeurs limites avant et arrière observés à chacun des cycles de la tranche de
temps en cours, soit la valeur maximale des dépassements des valeurs limites avant
et arrière observés durant cette tranche de temps.
[0013] Typiquement, lesdits cycles et lesdites tranches de temps ont une durée respective
de 100 ms et de 15 minutes.
[0014] L'invention sera mieux comprise à la lumière de la description qui suit, faite en
regard du dessin annexé, sur lequel :
- la figure 1 est, en a, une vue de profil et, en b, une vue de face d'une personne équipée du dispositif selon l'invention et occupant
différentes postures caractéristiques ;
- la figure 2 est un schéma de principe du dispositif ; et
- la figure 3 est un schéma logique résumant le principe de fonctionnement du dispositif.
[0015] Sur les figures 1a et 1b, on a représenté en 10 le dispositif selon l'invention,
installé sur le sternum d'un porteur. Il est maintenu en place par une ceinture thoracique
12 réalisée au moyen d'une bande élastique dont la longueur est ajustable par une
boucle.
[0016] On voit, sur la figure 1b, que le boîtier du dispositif comporte une interface 14
comprenant :
- un interrupteur 16 permettant de mettre l'appareil en fonction ou hors-fonction,
- deux boutons-poussoirs 18 et 20, par l'intermédiaire desquels on peut programmer les
seuils de détection d'une mauvaise posture et sélectionner différents modes d'utilisation,
et
- une diode émettrice de lumière (LED) 22, une alarme acoustique (buzzer) 24 et un vibreur
25 qui peuvent avertir le porteur en cas de détection d'une mauvaise posture.
[0017] La figure 1a est une vue de profil du porteur dans différentes positions. On appellera
α l'angle que fait le dispositif 10, par rapport à la verticale, lorsqu'il est appliqué
contre le sternum.
[0018] Au centre, le porteur se tient droit, talons, fesses, omoplates et tête appuyés contre
une verticale, ce qui correspond à une posture de référence pour le tronc. L'angle
α a alors la valeur de référence α
0.
[0019] Quand le porteur se penche en avant, le thérapeute détermine la limite avant, correspondant
à un angle α
1, à partir de laquelle des dépassements répétés seraient néfastes dans le temps.
[0020] De même, lorsque le porteur se penche en arrière, le thérapeute détermine la limite
arrière, correspondant à un angle α
2, à partir de laquelle des dépassements répétés seraient également néfastes dans le
temps.
[0021] Comme représenté sur la figure 2, le dispositif 10 comporte essentiellement un inclinomètre
26 fournissant un signal représentatif de l'angle d'inclinaison α, un microprocesseur
28 pour recevoir et traiter ce signal, une mémoire de type EEPROM 30 associée au microprocesseur,
l'interface 14, déjà mentionnée, et un connecteur 32 permettant de relier le microprocesseur
et la mémoire à un ordinateur 34.
[0022] L'inclinomètre 26 est, en fait, un accéléromètre, tel que celui commercialisé sous
la référence ADXL202EB par la firme Analog Device. Il produit une tension proportionnelle
au sinus de l'angle d'inclinaison α. Le microprocesseur est, par exemple, le modèle
PIC16F873 de Microchip cadencé à 32 kHz.
[0023] L'utilisation du dispositif selon l'invention implique que son microprocesseur 28
ait enregistré préalablement les angles limites α
1 et α
2.
[0024] L'opération peut s'effectuer chez un thérapeute qui invite le personne à se pencher
en avant ou en arrière jusqu'à atteindre la position que le praticien considère comme
limite. A ce moment, il suffit au thérapeute de presser sur les deux boutons 18 et
20 simultanément puis, par exemple, de presser le bouton 18 ou le bouton 20 pour que,
respectivement, l'angle α
1 ou l'angle α
2 soit mémorisé dans le microprocesseur 28. Cette technique étant bien connue de l'homme
de métier pour de nombreux domaines d'application, elle ne sera pas décrite ici de
manière plus détaillée.
[0025] On va maintenant décrire la suite des opérations effectuées par le microprocesseur
28 dès la mise en marche du dispositif 10 placé sur le sternum de la personne et ayant
en mémoire les angles α
1 et α
2.
[0026] Le microprocesseur 28 est programmé pour observer le comportement du porteur par
tranches de 15 minutes et, à l'intérieur de chaque tranche, effectuer cycliquement
les opérations représentées sur la figure 3. Typiquement, la période des cycles est
de 100 ms.
[0027] La première opération 36 est la mesure de l'angle α à partir du signal délivré par
l'inclinomètre 26.
[0028] Puis, le système détermine, en 38, si α est inférieur à α
1 ou supérieur à α
2.
[0029] Si ce n'est pas le cas, cela signifie que le porteur n'a dépassé aucune des limites
fixées. L'opération suivante est, alors, en 40, la mise hors fonction des avertisseurs
22 et/ou 24 et/ou 25 qui, s'ils se trouvent enclenchés depuis le cycle précédent,
cessent leur action. Le cycle se termine donc.
[0030] Lorsque, au contraire, le système a détecté que α est inférieur à α
1 ou supérieur à α
2, cela signifie que le porteur a dépassé la limite avant ou la limite arrière. L'opération
suivante est, alors, en 42, la vérification que le dépassement a déjà été comptabilisé.
[0031] Si ce n'est pas le cas, cela signifie que le dépassement vient juste de se produire.
Le système incrémente donc d'une unité, en 44, le registre de la mémoire 30 affecté,
pour la tranche de 15 minutes en cours, à la comptabilisation, selon le cas, des dépassements
de la limite avant ou de la limite arrière. L'opération suivante est, alors, en 46,
l'enclenchement des avertisseurs 22 et/ou 24 et/ou 25 qui signalent au porteur une
erreur de posture. Le cycle se termine donc.
[0032] Lorsque, au contraire, il a été constaté, en 42, que le dépassement détecté a déjà
été comptabilisé, cela signifie que le porteur occupe toujours, depuis le cycle précédent,
au moins, une position dépassant les limites fixées et que les avertisseurs sont toujours
en action. Dans ce cas, le système vérifie, en 48, si le dépassement dure depuis plus
de cinq secondes.
[0033] Si c'est le cas, cela signifie que le porteur est dans une posture stable (car, par
exemple, il lace ses chaussures,..... ) et qu'il est donc inutile de l'importuner
davantage en laissant les avertisseurs en action. Le système met alors, en 50, les
avertisseurs hors fonction et le cycle se termine.
[0034] En variante, on peut prévoir que, dans un tel cas, les avertisseurs ne soient pas
arrêtés mais qu'au contraire, les signaux émis aillent en s'amplifiant.
[0035] Lorsqu'en revanche, il est remarqué que le dépassement dure depuis moins de cinq
secondes, cela signifie qu'il est utile de laisser les avertisseurs en action constante.
Le cycle se termine donc, sans les mettre hors fonction.
[0036] Le dispositif selon l'invention, tel qu'il vient d'être décrit, peut rester plusieurs
jours sur la personne et enregistrer ainsi, toutes les 15 minutes, le nombre de dépassements,
en avant ou en arrière, des limites de posture fixées par le thérapeute. Pendant la
nuit, le dispositif peut être désactivé par une fonction de mise en pause.
[0037] Lorsque la personne remet le dispositif au thérapeute, celui-ci le connecte à l'ordinateur
34 qui peut fournir, sous forme de tableau ou de graphique, le nombre de dépassements
de seuil, vers l'avant et vers l'arrière, intervenus par tranches de 15 minutes tout
au long de la période d'observation, avec, en plus, les pauses. Cet histogramme est
très utile pour préciser l'étiologie de l'affection et enseigner quelles mesures de
prévention sont à envisager.
[0038] En variante, le système pourrait fournir la valeur maximale des dépassements des
valeurs limites avant et arrière, pour chaque tranche de temps de référence.
[0039] Selon une autre variante, il est possible de programmer le microprocesseur de manière
à ce que le porteur soit averti lorsqu'il s'approche, typiquement, à moins de quatre
degrés, des limites avant et arrière. Dans ce cas, les avertisseurs émettent un signal
différent (par exemple, plus faible) de celui émis en cas de dépassement.
[0040] On notera, aussi, qu'il est utile, pour le porteur et le thérapeute, de pouvoir désactiver
les avertisseurs tout en conservant actif le système d'enregistrement. Cela peut être
effectué par une pression prolongée sur le bouton 16 qui les désactive, et par une
pression prolongée sur l'autre bouton 18 qui les réactive.
[0041] La présente description, donnée à titre non limitatif, a été faite en se référant
à un dispositif placé sur le sternum. Il va de soi que le dispositif selon l'invention
peut aussi être installé sur d'autres parties du corps, par exemple un bras ou une
jambe, dans certaines conditions thérapeutiques particulières.
[0042] L'histogramme obtenu pourra aussi témoigner de l'utilisation effective de l'appareil
par le porteur. On pourra, par exemple, prévoir que la mémoire, d'une taille plus
importante, puisse enregistrer, à une fréquence déterminée, non plus le nombre de
dépassements, mais toutes les valeurs d'angle, ce qui permettra de détecter que l'appareil
a été déposé sans que la pause ait été activée.
1. Dispositif destiné à être appliqué sur une personne pour détecter ses mauvaises postures,
c'est-à-dire des postures à risque,
caractérisé en ce qu'il se place sur le sternum et comporte :
- un inclinomètre (26) délivrant un signal représentatif de l'angle d'inclinaison
du dit segment par rapport à la verticale,
- un calculateur (28) recevant ledit signal et programmé pour effectuer cycliquement
les opérations :
■ d'obtention d'une mesure de l'angle d'inclinaison (36),
■ de comparaison de cette mesure à deux valeurs limites mémorisées dudit angle correspondant
respectivement à des positions penchées vers l'avant et vers l'arrière qui constituent
un risque (38), et
■ de production d'une indication de ces dépassements (46), et
- des moyens de signalisation, répondant à ladite indication, pour informer la personne
et/ou le thérapeute.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit inclinomètre (26) est un accéléromètre.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte, en outre, une interface (14) permettant, à l'aide de boutons-poussoirs
(18) et (20), de mémoriser les deux valeurs limites de l'angle d'inclinaison dans
le calculateur (28).
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de signalisation comportent une alarme lumineuse (22).
5. Dispositif selon l'une des revendications 1 et 4, caractérisé en ce que lesdits moyens de signalisation comportent une alarme acoustique (24).
6. Dispositif selon l'une des revendications 1, 4, et 5, caractérisé en ce que lesdits moyens de signalisation comportent une alarme vibrante (25).
7. Dispositif selon l'une des revendications 1, 4, 5 et 6, caractérisé en ce que lesdits moyens de signalisation comportent une mémoire (30) lisible de l'extérieur,
comprenant une pluralité de registres affectés à des tranches de temps successives
regroupant une pluralité de cycles, et en ce que ledit calculateur (28) est programmé pour comptabiliser, dans chacun de ces registres,
les dépassements des valeurs limites avant et arrière observés à chacun des cycles
de la tranche de temps en cours.
8. Dispositif selon l'une des revendications 1, 4, 5 et 6, caractérisé en ce que lesdits moyens de signalisation comportent une mémoire (30) lisible de l'extérieur,
comprenant une pluralité de registres affectés à des tranches de temps successives
regroupant une pluralité de cycles, et en ce que ledit calculateur (28) est programmé pour mémoriser, dans chacun de ces registres,
la valeur maximale des dépassements des valeurs limites avant et arrière observés
durant la tranche de temps en cours.
9. Dispositif selon l'une des revendications 7 et 8, caractérisé en ce que lesdits cycles et lesdites tranches de temps ont une durée respective de 100 ms et
de 15 minutes.