[0001] La présente invention concerne un procédé d'obtention d'une fraction hydrocarbonée
utilisable comme charge d'une unité d'éthérification et contenant une quantité réduite
de composés diéniques, azotés et soufrés, à partir d'une charge initiale d'hydrocarbures.
[0002] Plus particulièrement, la présente invention trouve son application dans le traitement
des essences en vue de l'obtention d'une fraction comprenant des oléfines contenant
de 4 à 6 atomes de carbone, et présentant une teneur réduite en composés diéniques,
nitriles, azotés et soufrés, cette fraction pouvant ensuite servir à alimenter des
unités d'éthérification, par exemple en vue de produire des methyl tertio butyl ethers
(MTBE), ethyl tertio butyl ethers (ETBE), tertio amyl methyl ether (TAME) ou tertio
amyl ethyl ether (TAEE)
[0003] Il est connu que l'activité des catalyseurs acides généralement utilisés dans les
unités d'éthérification peut être fortement diminuée en raison de la présence dans
la coupe à traiter de composés indésirables. Parmi ces composés, les dioléfines (diènes)
peuvent être la source de dépôt de polymère sur le catalyseur, et les nitriles entraînent
une désactivation progressive du catalyseur. D'autres part, certains composés tels
que les sulfures légers et les amines présentent une certaine basicité et peuvent
également dégrader progressivement l'activité des catalyseurs acides.
[0004] Les inconvénients liés à ces polluants sont par exemple décrits dans la demande de
brevet WO 96/00714.
[0005] De nombreuses études visant à éliminer de tels composés de la coupe utilisée comme
charge dans les unités d'éthérification ont été proposés. La plupart préconisent un
lavage par solvant, le plus souvent par l'eau pour éliminer au moins partiellement
les nitriles. Cependant la relativement faible solubilité de certains nitriles tel
que le propionitrile dans les solvants polaires nécessitent des quantités importantes
de solvant qui devront ensuite être retraités, ces procédés générant de ce fait un
surcoût non négligeable.
[0006] Divers procédé ont été proposés pour faciliter l'élimination des polluants. A titre
d'exemple, on peut citer :
- le brevet US 5,569,790 qui divulgue un procédé visant à éliminer les traces d'acétone,
d'acétonitriles ou de propionitriles dans une coupe d'hydrocarbures comprenant 4 à
6 atomes de carbone. Les nitriles sont finalement éliminés par lavage à l'eau. L'eau
usée est régénérée avant d'être recyclée vers le procédé.
- le brevet US 5,675,043 qui propose un procédé pour éliminer les composés azotés de
type nitriles d'une coupe d'hydrocarbures par extraction à l'aide d'un solvant de
type glycol.
Ces deux procédés présentent cependant l'inconvénient de générer un solution polaire
contenant les composés azotés extraits de la coupe hydrocarbure. Cette solution polaire
doit être retraitée et régénérée pour être recyclée dans le procédé, ce qui entraîne
une complexité accrue de l'unité.
- le brevet US 5,300,126 qui divulgue un procédé d'élimination des dioléfines les coupes
C4/C5 sont mises en contact avec un diénophile tel que l'anhydride maléique. Les composés
azotés basiques et les dioléfines sont extraits après qu'ils aient réagi avec l'anhydride
maléique.
[0007] La demande de brevet WO 96/00714 propose un procédé destiné à réduire la teneur en
polluants présents dans les charges pour unités d'éthérification, par hydrogénation
sélective. Les polluants éliminés par ce procédé sont les nitriles et les dioléfines.
Les dioléfines sont dans un premier temps hydrogénées en oléfines, puis les nitriles
sont hydrogénés en amines. Le catalyseur utilisé dans cette étape est un catalyseur
comprenant du cobalt. Les amines étant des composés basiques, ceux ci sont ensuite
facilement extraits par lavage à l'eau. Ce procédé nécessite donc lui aussi la mise
en oeuvre d'une étape de lavage afin d'éliminer les composés azotés sous forme d'amines
et présente donc l'inconvénient précité du retraitement des solutions de lavage.
[0008] La présente invention propose un moyen économique et simple à mettre en oeuvre pour
éliminer, au moins partiellement, les diènes, les composés azotés de type nitrile
et les composés soufrés légers présents dans l'essence initiale. Le procédé mis en
oeuvre selon l'invention comprend au moins deux étapes : une première étape d'hydrogénation
sélective de l'ensemble de la charge d'hydrocarbures initiale et une seconde étape
de fractionnement de ladite charge hydrogénée.
[0009] Lors de ladite hydrogénation il a été trouvé par le demandeur que, dans les conditions
indiquées, non seulement les diènes sont transformés en oléfines sans que celles-ci
soient substantiellement hydrogénées, mais de façon surprenante et inattendue qu'une
quantité substantielle voire la totalité des composés azotés de type nitriles sont
transformés en composés azotés plus lourds, de même qu'une partie voire la totalité
des composés soufrés légers est transformée en composés soufrés plus lourds.
[0010] Selon l'invention, il est ainsi possible lors d'une étape ultérieure de fractionnement
de concentrer par simple distillation les composés azotés et soufrés dans les fractions
les plus lourdes issues dudit fractionnement.
[0011] Plus précisément, la présente invention se rapporte à un procédé d'obtention d'une
fraction hydrocarbonée utilisable comme charge d'une unité d'éthérification et contenant
une quantité réduite de composés diéniques, azotés et soufrés, à partir d'une charge
initiale d'hydrocarbures comprenant un mélange d'oléfines, de diènes, de nitriles
ainsi que de composés soufrés, ledit procédé comprenant au moins les étapes successives
suivantes :
a) une hydrogénation sélective de ladite charge initiale d'hydrocarbures, en présence
d'un catalyseur du groupe VIII de la classification périodique ,
b) un fractionnement par distillation des effluents issus de l'étape a), dans des
conditions permettant d'obtenir au moins deux coupes dont
- ladite fraction hydrocarbonée et comprenant une quantité réduite de composés diéniques,
azotés et soufrés et
- une fraction lourde contenant les hydrocarbures lourds et la majorité des composés
azotés et soufrés issu de l'hydrogénation de l'étape a).
[0012] En général, ladite fraction hydrocarbonée présente un point de coupe ou d'ébullition
supérieur qui est inférieur à 100°C, de préférence inférieur à 80°C et de manière
très préférée inférieur à 60°C.
[0013] L'invention sera mieux comprise à la lecture du mode préféré de réalisation de l'invention
qui suit, donné à titre purement illustratif et aucunement limitatif.
[0014] Selon ce mode de réalisation, on effectue les étapes suivantes :
1 °) Hydrogénation sélective (étape a) :
[0015] Cette étape est destinée à éliminer au moins partiellement les dioléfines présentes
dans la charge d'hydrocarbures initiale, telle que préférentiellement une coupe essence.
Les dioléfines sont des précurseurs de gommes qui polymérisent dans les réacteurs
d'éthérification et en limitent leur durée de vie ainsi que les composés azotés de
type nitriles (dont la formule est donnée ci-dessous). Il a été trouvé en effet par
le demandeur que dans les conditions expérimentales mentionnées dans la suite de la
description, lesdits nitriles sont transformés en composés azotés lourds qui répondent
positivement à la mesure d'azote basique.
[0016] Composés de type nitriles : R - C ≡ N, où R comprend de 1 à 6 atomes de carbone.
[0017] Cette étape permet également de transformer les composés soufrés légers tels que
les mercaptans, les sulfures et le CS2 dont la température d'ébullition est généralement
inférieure à celle du thiophène, en composés soufrés plus lourds dont la température
d'ébullition est supérieure à celle du thiophène.
[0018] Ladite étape d'hydrogénation sélective se déroule généralement en présence d'un catalyseur
comprenant au moins un métal du groupe VIII de la classification périodique, de préférence
choisi dans le groupe formé par le platine, le palladium et le nickel, et un support.
Sans sortir du cadre de l'invention, le cobalt pourra également être choisi dans ledit
groupe. On emploiera par exemple un catalyseur contenant 1 à 20 % en poids de nickel
déposé sur un support inerte, tel que par exemple de l'alumine, de la silice, de la
silice-alumine, un aluminate de nickel ou un support contenant au moins 50 % d'alumine.
Un autre métal du groupe VIB de la classification périodique peut être associé à ce
métal du groupe VIII pour former un catalyseur bimétallique, tel que par exemple le
molybdène ou le tungstène. Ce métal du groupe VIB est préférentiellement déposé à
hauteur de 1 % poids à 20 % poids sur le support.
[0019] Le choix des conditions opératoires est particulièrement important selon l'invention.
On opérera le plus généralement sous pression en présence d'une quantité d'hydrogène
en faible excès par rapport à la valeur stoechiométrique nécessaire pour hydrogéner
les dioléfines. L'hydrogène et la charge à traiter sont injectés en courants ascendants
ou descendants dans un réacteur de préférence à lit fixe de catalyseur. La température
est comprise le plus généralement entre 50 et 300 °C, et de préférence entre 80 et
250 °C, et de manière très préférée entre 120 et 210°C.
[0020] La pression est choisie comme suffisante pour maintenir plus de 80 %, et de préférence
plus de 95 % poids de l'essence à traiter sous la forme liquide dans le réacteur ;
elle est le plus généralement comprise entre 0,4 à 5 MPa, bornes incluses, et de préférence
supérieure à 1 MPa. Une pression avantageuse se situe entre 1 à 4 MPa, bornes incluses.
[0021] La vitesse spatiale est, dans ces conditions de l'ordre de 1 à 12 h
-1, de préférence de l'ordre de 2 à 10h
-1.
[0022] La charge d'hydrocarbures initiale telle qu'une coupe essence peut contenir jusqu'à
quelques % poids de dioléfines. Après hydrogénation, la teneur en dioléfines est le
plus souvent réduite à moins de 5000 ppm, de préférence moins de 2500 ppm, voire moins
de 1500 ppm.
[0023] Selon un mode de réalisation possible de l'invention, l'étape a) se déroule dans
un réacteur catalytique d'hydrogénation qui comprend une zone réactionnelle catalytique
traversée par la totalité de la charge et la quantité d'hydrogène nécessaire pour
effectuer les réactions désirées.
2°) Séparation des composés azotés issus de l'étape a) (étape b))
[0024] Il a été trouvé de façon surprenante par le demandeur que la totalité des composés
azotés issus de l'étape a) d'hydrogénation présentait une température d'ébullition
supérieure à 55° C et pouvait par conséquent être séparée par simple distillation
de la fraction comprenant les oléfines contenant de 4 à 6 atomes de carbone, et destinée
à alimenter des unités d'éthérification.
[0025] Ainsi, les composés azotés issus de l'étape a) sont des composés de point d'ébullition
supérieur a ceux des hydrocarbures comprenant 5 atomes de carbone. De plus ces composés
réagissent à la mesure d'azote basique selon la méthode ASTM4739.
[0026] L'étape b) consiste en une séparation des composés azotés par distillation. Les effluents
issus de l'étape a) sont fractionnés afin de produire au moins deux coupes dont une
fraction légère comprenant la majorité des hydrocarbures, et principalement des oléfines
à 4 ou 5 atomes de carbone et exempte de composés azotés, et une fraction lourde concentrant
les hydrocarbures lourds et les composés azotés alourdis au cours de l'étape a). Outre
les composés azotés, ce mode de réalisation préféré permet en outre d'éliminer au
moins partiellement les composés soufrés de ladite fraction légère.
[0027] La teneur en composés azotés de la fraction légère de l'essence issue de l'étape
b) contient généralement moins de 20 ppm d'azote, de façon préférée moins de 10 ppm
d'azote, et de façon très préférée moins de 5 ppm d'azote.
[0028] La teneur en composés soufrés légers dans la fraction légère de l'essence est généralement
inférieure à 200 ppm, de façon préférée inférieure à 100 ppm, et de façon très préférée
inférieure de 50 ppm de soufre.
[0029] De façon à mieux comprendre les avantages liés à la présente invention, sont fournis
à titre non limitatif les exemples qui suivent
Exemple 1 (comparatif):
[0030] Une essence A issue d'une unité de craquage catalytique est distillée dans une colonne
de distillation préparative en trois coupes : une essence légère de point final 55°C,
une essence intermédiaire de point initial 55°C et de point final 140°C, et une essence
lourde de point initial 140°C. Chaque coupe ainsi produite est analysée. Les analyses
réalisées sont détaillées ci-dessous :
Azote basique : mesure de l'azote sous forme basique selon la méthode ASTM 4739
Azote total : mesure de l'azote total selon la méthode ASTM4629
MAV : mesure de la teneur en dioléfines
IBr: Indice de brome, mesure de la teneur en oléfines
S : mesure de la teneur en soufre élémentaire
[0031] Le tableau 1 rassemble les caractéristiques de l'essence A ainsi que des 3 fractions
obtenues par distillation.
Tableau 1
|
Essence A |
PI-55 |
55-140 |
140+ |
Densité |
0,716 |
0,6504 |
0,7382 |
0,842 |
Azote basique (ppm) |
9 |
1 |
1 |
71 |
Azote total (ppm) |
21 |
15 |
13 |
110 |
MAV (mg/g) |
14 |
6,5 |
15,5 |
30 |
IBr |
101 |
130 |
79 |
48 |
S (ppm) |
780 |
92 |
926 |
2563 |
Rendement (%pds) |
100 |
29,59 |
64,27 |
6,14 |
[0032] L'essence légère correspondant à la coupe PI-55 concentre la majeure partie des oléfines
légères (C4 et C5). Elle constitue donc la charge d'éthérification. Cette fraction
comporte 15 ppm d'azote, 92 ppm de soufre et une MAV (maleic acid value) de 6,5, ce
qui correspond à près de 0,8 % poids de dioléfines. Cette essence traitée sur un catalyseur
acide d'éthérification entraînerait une désactivation prématurée de celui-ci.
Exemple 2 (selon l'invention):
[0033] L'exemple ci-dessous est conforme à la présente invention. La charge initiale utilisée
est similaire à celle de l'exemple 1.
[0034] Après un premier traitement d'hydrogénation sélective dans une première étape a),
l'essence produite (essence B) est distillée en trois coupes (étape b) ).
[0035] L'étape a) est réalisée de la façon suivante : l'essence A est traitée sur un réacteur
à lit fixe chargé de catalyseur HR845® à base de nickel et molybdène commercialisé
par la société Axens, en présence d'hydrogène. La réaction est réalisée à 165°C, sous
une pression de 20 bar (2MPa) et une vitesse spatiale de 4 h
-1 . Le rapport H
2/charge exprimé en litre d'hydrogène par litre de charge est de 6. L'essence ainsi
produite au cours de l'étape a) est l'essence B dont les caractéristiques sont données
dans le tableau 2.
[0036] L'essence B est ensuite fractionnée par distillation en 3 fractions dont les points
de coupe sont identiques aux fractions de l'exemple 1.
[0037] Les caractéristiques de l'essence B et des trois coupes finales sont regroupées dans
le tableau 2.
Tableau 2
|
Essence
B |
PI-55 |
55-140 |
140+ |
Sp Gr |
0,7166 |
0,6518 |
0,7375 |
0,8474 |
azote basique, ppm |
13 |
< 1 |
6 |
173 |
Azote total, ppm |
21 |
< 1 |
12 |
230 |
MAV (mg/g) |
0,8 |
0,2 |
7 |
8,1 |
IBr |
98 |
128,7 |
93 |
47 |
S, ppm |
782 |
< 1 |
928 |
2719 |
Rendement(%pds) |
100 |
27,4 |
66,7 |
5,4 |
[0038] On constate que la fraction Pl (point initial de la distillation)-55°C de l'essence
B qui concentre les oléfines en C4 et C5 destinées à alimenter l'unité d'éthérification
est fortement appauvrie en dioléfines et dépourvue de composés azotés et soufrés.
Cette coupe pourra donc être directement utilisée comme charge d'unité d'éthérification,
sans qu'il soit nécessaire de mettre en oeuvre une étape complémentaire d'extraction
des composés azotés.
[0039] Cet exemple montre qu'il est possible, selon l'invention, de produire une fraction
C4-C5 appauvrie en dioléfines et dépourvue de composés azotés sans recourir à une
étape d'élimination des composés azotés par lavage mais à une simple distillation.
De même, grâce au présent procédé, les composés soufrés ont également été fortement
diminués voire totalement éliminés de la fraction PI-55°C de l'essence.
1. Procédé d'obtention d'une fraction hydrocarbonée utilisable comme charge d'une unité
d'éthérification et contenant une quantité réduite de composés diéniques, azotés et
soufrés, à partir d'une charge initiale d'hydrocarbures comprenant un mélange d'oléfines,
de diènes, de nitriles ainsi que de composés soufrés, ledit procédé comprenant au
moins les étapes successives suivantes :
a) une hydrogénation sélective de ladite charge initiale d'hydrocarbures, en présence
d'un catalyseur comprenant au moins un métal du groupe VIII et un autre métal du groupe
VIB de la classification périodique,
b) un fractionnement par distillation des effluents issus de l'étape a), dans des
conditions permettant d'obtenir au moins deux coupes dont
- ladite fraction hydrocarbonée et comprenant une quantité réduite de composés diéniques,
azotés et soufrés et
- une fraction lourde contenant les hydrocarbures lourds et la majorité des composés
azotés et soufrés issu de l'hydrogénation de l'étape a).
2. Procédé selon la revendication 1 dans lequel le métal du Groupe VIII est choisi dans
le groupe constitué par le platine, le palladium, le nickel.
3. Procédé selon la revendication 2 dans le quel le catalyseur contient 1 % poids à 20%
poids de nickel déposé sur un support inerte.
4. Procédé selon la revendication 1 dans lequel le métal du Groupe VIII est le cobalt.
5. Procédé selon l'une des revendications précédentes dans lequel ledit catalyseur comprend
1 % poids à 20% poids de métal du groupe VIB.
6. Procédé selon l'un des revendications précédentes dans lequel le métal du groupe VIB
est le molybdène ou le tungstène.
7. Procédé selon l'une des revendications précédentes dans lequel ledit catalyseur opère
sous une pression de 0,4 à 5 MPa, à une température de 50 à 300°C avec une vitesse
spatiale horaire de la charge de 1 h-1 à 12 h-1.
8. Procédé selon l'une des revendications précédentes dans lequel ladite hydrogénation
est effectuée en présence d'une quantité d'hydrogène en faible excès par rapport à
la valeur stoechiométrique nécessaire pour hydrogéner l'ensemble des diènes présents
dans la charge initiale d'hydrocarbures.
9. Procédé selon l'une des revendications précédentes dans lequel ladite fraction hydrocarbonée
présente un point d'ébullition supérieur qui est inférieur à 100°C.
10. Procédé selon la revendication 6 dans lequel ledit point d'ébullition est inférieur
à 60°C.