[0001] L'invention a trait à une ratière rotative pour la commande des cadres de lisses
montés sur un métier à tisser, ainsi qu'à un métier à tisser équipé d'une telle ratière.
L'invention concerne également un élément d'entraînement appartenant à une telle ratière.
[0002] Il est connu de
EP-A-0 851 046 d'équiper une ratière rotative d'une pièce oscillante pour chacune de ses lames,
cette pièce étant attelée à un cadre de lisses et associée à un excentrique monté
fou sur un arbre principal de la ratière. Un cliquet mobile permet d'accoupler un
plateau solidaire de l'excentrique et portant cet organe à un élément d'entraînement
en forme de disque, lui-même solidaire en rotation de l'arbre principal de la ratière.
Pour ce faire, cet élément d'entraînement est pourvu de deux encoches diamétralement
opposées dans chacune desquelles peut être reçu un doigt appartenant au cliquet. Ce
doigt vient, par ses faces latérales, en appui contre les bords de l'encoche dans
laquelle il est engagé, ce qui permet d'entraîner le plateau ou de le freiner en fonction
des mouvements de l'élément d'entraînement, lui-même mis en rotation par l'arbre principal
de la ratière.
[0003] Les ratières rotatives doivent pouvoir fonctionner à des vitesses de plus en plus
élevées, ce qui a conduit à optimiser les zones d'interactions entre des leviers pivotants
commandés par un dispositif de lisage de la ratière et des surfaces de coincement
correspondantes ménagées sur le plateau, ainsi que cela ressort de
EP-A-0 851 046. Ces aménagements donnent satisfaction.
[0004] Toutefois, on a pu relever une usure des encoches et du doigt du cliquet précités
du fait des introductions/extractions répétées de ce doigt dans ces encoches. En particulier,
lors de la décélération de l'arbre d'entraînement, lorsque celui-ci parvient au voisinage
de l'une de ces deux positions d'arrêt décalées angulairement de 180°, le doigt du
cliquet et l'élément d'entraînement sont en contact par une face latérale du doigt
et un bord de l'encoche dans laquelle il est engagé. Pour extraire le doigt du cliquet,
on doit procéder par glissement sous charge de ces surfaces car l'extraction du doigt
est amorcée avant l'arrêt de l'arbre principal. Plus la vitesse de rotation augmente,
plus les efforts subis par ces surfaces et les vitesses d'extraction sont importants,
ce qui favorise l'usure mentionnée ci-dessus.
[0005] Une telle usure limite en pratique les performances de la ratière car elle est susceptible
d'entraîner des dysfonctionnements tels qu'une éjection intempestive du doigt du cliquet
par rapport à l'encoche, alors que l'arbre et l'élément d'entraînement sont en cours
de rotation. Ceci provoque l'arrêt du mouvement de la lame dans une position intermédiaire
et peut générer la casse de certains fils de chaîne et une faute dans le motif en
cours de tissage.
[0006] C'est à ces inconvénients qu'entend plus particulièrement remédier l'invention en
proposant une nouvelle ratière rotative dans laquelle l'usure prématurée des parties
en contact du cliquet et de l'élément d'entraînement est fortement diminuée, voire
supprimée.
[0007] A cet effet, l'invention concerne une ratière rotative pour un métier à tisser, cette
ratière comprenant pour chacune de ses lames :
- une pièce oscillante attelée à un cadre de lisse et associée à un élément d'actionnement
monté fou sur un arbre principal de la ratière,
- un organe mobile d'accouplement porté par un plateau solidaire de l'élément d'actionnement,
cet organe mobile étant soumis à des premiers moyens élastiques pour opérer la liaison
angulaire du plateau avec un élément d'entraînement solidaire en rotation de l'arbre
principal et pourvu de deux encoches diamétralement opposées de réception d'un doigt
de l'organe d'accouplement, ce doigt étant apte à venir en contact avec les bords
d'une encoche dans laquelle il est engagé au niveau d'une première interface, définie
entre une première face latérale du doigt et un premier bord de l'encoche et par laquelle
est transmis à l'organe mobile un effort moteur d'entraînement en rotation du plateau,
et d'une seconde interface, définie entre une deuxième face latérale du doigt et un
deuxième bord de l'encoche et par laquelle est transmis à l'organe mobile un effort
de freinage du plateau.
[0008] Cette ratière est caractérisée en ce que la hauteur de la projection orthogonale,
sur la bissectrice des faces latérales du doigt ou sur la bissectrice des bords de
l'encoche, de la seconde interface est supérieure à la hauteur de la projection orthogonale
de la première interface sur la même bissectrice.
[0009] Grâce à l'invention, l'aire de l'interface de freinage entre le doigt et l'encoche
dans laquelle il est engagé peut être relativement importante, de sorte que le glissement
sous charge au niveau de cette interface, glissement qui se produit lors de l'extraction
du doigt pendant le freinage de l'élément d'entraînement, est réparti sur une surface
relativement importante. Ainsi, la pression de contact est plus faible et l'usure
de l'organe mobile et des encoches de l'élément d'entraînement est diminuée par rapport
aux ratières de l'art antérieur. Le fait que la hauteur de la seconde interface projetée
sur la bissectrice est plus importante que celle de la première interface projetée
sur la bissectrice permet que, lors de l'extraction du doigt, la course de l'organe
mobile peut demeurer de faible amplitude, ce qui est particulièrement avantageux car,
lors de ce mouvement, l'inertie du levier pivotant voisin et celle de l'organe mobile
doivent être vaincues, de même que l'effort dû aux premiers moyens élastiques. L'aire
de la première interface peut être conservée avec une valeur relativement faible car
l'effort moteur d'entraînement s'exerce sans mouvement relatif entre la pièce menante
et la pièce menée, ce qui est moins sévère en termes d'usure des pièces que l'effort
de glissement obtenu au niveau de la seconde interface lors de l'extraction du doigt.
Lorsque le doigt doit être introduit dans l'une des encoches, l'organe mobile bascule
sous l'effet des premiers moyens élastiques et l'inertie des pièces en mouvement est
plus faible que dans le cas de l'extraction du doigt, de sorte que la course de l'organe
mobile peut, dans ce cas, être plus importante que la course de dégagement ou d'extraction
du doigt.
[0010] L'invention permet donc d'apporter un gain en termes de performance pour la ratière,
sans surcoût par rapport aux solutions existantes, notamment celles connues de
EP-A-0 851 046. En effet, cette solution n'implique que des modifications géométriques locales des
pièces en mouvement, à l'inverse d'une solution où l'on appliquerait un ou plusieurs
traitements de surface spécifiques, ce qui serait coûteux et mal adapté à la fabrication
en grande série de pièces métalliques. En outre, les modes de commande des pièces
en mouvement ne sont pas remis en question par l'invention.
[0011] Selon un premier mode de réalisation avantageux de l'invention, la hauteur de la
projection orthogonale du deuxième bord sur la bissectrice des bords de chaque encoche
est supérieure à la hauteur de la projection orthogonale du premier bord de l'encoche
sur la même bissectrice, les projections orthogonales des faces latérales du doigt
sur la bissectrice de ces faces ayant sensiblement la même hauteur. En d'autres termes,
chaque encoche est dissymétrique, son bord du côté interface de freinage étant plus
haut que son bord du côté interface moteur. Le même élément d'entraînement peut être
utilisé dans les deux sens de rotation de la ratière, à condition d'être retourné
pour passer d'un sens à l'autre. L'organe mobile ou cliquet est, quant à lui, identique
et garde la même position quel que soit le sens de rotation. On peut, en outre, prévoir
que la face d'extrémité du doigt de l'organe mobile est au moins en partie sensiblement
complémentaire d'une portion de la surface radiale externe de l'élément d'entraînement
au voisinage du deuxième bord de chacune de ses encoches, ce qui permet que le doigt
glisse facilement sur la surface radiale externe de l'élément d'entraînement avant
de pénétrer dans l'encoche.
[0012] Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention, la hauteur de la projection
orthogonale de la deuxième face latérale du doigt sur la bissectrice des faces latérales
de ce doigt est supérieure à la hauteur de la projection orthogonale de la première
face latérale du doigt sur la même bissectrice, les projections orthogonales des bords
des encoches sur la bissectrice de ces bords ayant sensiblement la même hauteur. Dans
ce cas, le dispositif d'entraînement peut être utilisé dans la même position, quel
que soit le sens de rotation de l'arbre, deux types d'organes mobiles différents étant
utilisés en fonction du sens de rotation de l'arbre d'entraînement.
[0013] Selon un autre mode de réalisation, la hauteur de la projection orthogonale du deuxième
bord, sur la bissectrice des bords de chaque encoche, est supérieure à la hauteur
de la projection orthogonale du premier bord de l'encoche sur la même bissectrice,
alors que la hauteur de la projection orthogonale de la deuxième face latérale du
doigt sur la bissectrice des faces latérales de ce doigt est supérieure à la hauteur
de la projection orthogonale de sa première face latérale sur la bissectrice de ces
faces. Dans ce cas, la hauteur radiale des interfaces est optimisée, moyennant une
adaptation de l'organe mobile et de l'élément d'entraînement au sens de rotation de
l'arbre. La face d'extrémité du doigt de l'organe mobile peut être sensiblement complémentaire
du fond de l'encoche.
[0014] Quel que soit le mode de réalisation considéré et selon des aspects avantageux de
l'invention, la bissectrice des premières et deuxièmes faces latérales du doigt et/ou
la bissectrice des premiers et deuxièmes bords de chaque encoche est ou sont confondues
avec un rayon radial par rapport à l'axe géométrique de rotation de l'arbre d'entraînement.
En outre, ces faces et ces bords peuvent être parallèles à un tel rayon qui est alors
confondu avec les bissectrices précitées.
[0015] En outre, le fond de chaque encoche peut comprendre un relief central arrondi d'appui
de la face d'extrémité de l'organe mobile.
[0016] L'invention concerne également un métier à tisser équipé d'une ratière telle que
précédemment décrite. Un tel métier à tisser est plus fiable et plus aisé à entretenir
que ceux de l'état de la technique.
[0017] L'invention concerne enfin un élément d'entraînement appartenant à une ratière telle
que mentionné ci-dessus et, plus spécifiquement, un élément d'entraînement pourvu
de deux encoches destinées à recevoir sélectivement un doigt appartenant à un organe
mobile d'accouplement porté par le plateau, alors que la hauteur de la projection
orthogonale d'un bord de chaque encoche destiné à transmettre au doigt un effort de
freinage du plateau sur la bissectrice des bords de cette encoche est supérieure à
la hauteur de la projection orthogonale, sur la même bissectrice, d'un bord de chaque
encoche destiné à transmettre au doigt un effort moteur d'entraînement en rotation
du plateau.
[0018] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront plus
clairement à la lumière de la description de trois modes de réalisation d'une ratière
et d'un métier à tisser conformes à son principe, donnée uniquement à titre d'exemple
et faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique de principe d'un métier à tisser conforme
à l'invention comprenant une ratière conforme à l'invention ;
- la figure 2 est une vue à plus grande échelle du détail II à la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue analogue à la figure 2, mais à plus petite échelle, lorsque
la ratière est dans une autre configuration de fonctionnement ;
- la figure 4 est une vue analogue à la figure 2 et représente le cas où l'arbre de
la ratière est entraîné dans le sens opposé de celui représenté aux figures 1 à 3,
- la figure 5 est une vue partielle d'une ratière conforme à un second mode de réalisation
de l'invention ;
- la figure 6 est une vue à plus grande échelle du détail VI à la figure 5 et
- la figure 7 est une vue analogue à la figure 6 pour une ratière conforme à un troisième
mode de réalisation de l'invention.
[0019] La ratière R représentée aux figures 1 à 3 comprend un arbre principal 1 animé d'un
mouvement de rotation intermittent, avec arrêt tous les demi-tours. Cet arbre reçoit
des roulements 1a en nombre égal à celui des cadres de lisses ou lames du métier.
Sur chaque roulement 1a est monté fou un excentrique 2 solidaire latéralement d'un
plateau 3. Autour de chaque excentrique 2 est monté, avec interposition d'un roulement
2a, une bielle 4 dont l'extrémité libre 4a est attelée à un bras pivotant 5 qui assure,
grâce à une liaison par bielles 6a, le déplacement vertical du cadre de lisses ou
lame 6 considéré. Ce cadre est représenté de façon très schématique à la figure 1.
[0020] Le métier M comprend donc la ratière R représentée sur la gauche de la figure 1,
ainsi que plusieurs cadres du type du cadre 6, chaque cadre étant déplacé selon un
mouvement d'oscillations verticales représenté par la double flèche F
1, par un levier 5, lui-même actionné par une bielle 4.
[0021] On note X
1 l'axe géométrique longitudinal de l'arbre 1, cet axe constituant l'axe de rotation
de cet arbre.
[0022] Entre deux excentriques 2 contigus, l'arbre 1 porte un organe d'entraînement 7 de
forme allongée et dont l'ouverture centrale est sensiblement circulaire et centrée
sur un axe X
7. L'ouverture centrale de l'organe 7 est pourvue de deux dents 71 engagées dans des
rainures longitudinales de forme correspondante ménagées à la périphérie de l'arbre
1. En configuration montée de la ratière, les axes X
1 et X
7 sont confondus. Ainsi, l'organe 7 est solidaire en rotation de l'arbre 1. Par ailleurs,
l'organe 7 est pourvu de deux encoches 72 disposées sur un même diamètre D
1 de l'arbre 1, symétriques par rapport à ce diamètre et destinées à recevoir sélectivement
un doigt 81 d'un cliquet 8 articulé sur un axe 9 porté par le plateau 3 solidaire
de l'excentrique 2 correspondant. Un ressort 10 tend à rappeler en permanence le doigt
81 du cliquet 8 en direction de l'arbre 1, c'est-à-dire à engager ce doigt 81 dans
l'une des encoches 72 lorsqu'elle est disposée en regard de ce doigt.
[0023] La commande du cliquet 8 associée à chaque lame 6 est assurée à l'aide de deux leviers
pivotants 11 articulés chacun autour d'un axe fixe 12 parallèle à l'arbre 1. Chaque
levier 11 présente un profil globalement en équerre et est sollicité par un ressort
13 afin de venir en appui par une queue 111 contre une butée fixe correspondante 14.
La queue 111 de chaque levier 11 peut être sélectivement commandée par un poussoir
non représenté d'un dispositif de lisage, comme représenté par les flèches 15. A l'opposé
de sa queue 111, chaque levier 11 est pourvu d'un bec 112 prévu pour coopérer avec
deux surfaces de coincement 31 et 32 ménagées à la périphérie du plateau 3. Le ressort
13 forme un moyen élastique qui tend à engager le bec 112 de chaque levier 11 avec
l'une des deux surfaces de coincement 31 et 32. Grâce aux becs 112 et aux surfaces
31 et 32, le plateau 3 peut être immobilisé dans deux positions séparées par une rotation
de 180° de l'arbre 1. Plus précisément, le plateau 3 peut être immobilisé dans la
position de la figure 1 ou dans une position dans laquelle la surface 31 coopère avec
le bec 112 du levier 11 représenté sur la gauche de cette figure, alors que sa surface
32 coopère avec le bec 112 du levier représenté sur la droite de cette figure.
[0024] En l'absence d'action sur la queue 111 des leviers 11 par le dispositif de lisage,
les ressorts 13 agissent sur les leviers 11 pour que les becs 112 s'engagent avec
les surfaces 31 et 32 lorsqu'elles parviennent en regard de l'un de ces becs du fait
de la rotation de l'arbre 1. Ceci a pour effet d'exercer sur une queue 82 du cliquet
8 un effort centripète F
2 qui fait pivoter le cliquet dans le sens de la flèche F
3 à la figure 1, à l'encontre de l'action du ressort 10. Le doigt 81 est ainsi dégagé
de l'encoche 72 dans laquelle il était précédemment introduit. Cet engagement des
becs 112 avec les surfaces 31 et 32 a pour effet d'immobiliser angulairement le plateau
3 et avec lui l'excentrique 2 et la bielle 4 qui sont solidaires en rotation de ce
plateau. L'organe 7 peut donc être entraîné sur une course de 180° par l'arbre 1,
sans entraîner lui-même le plateau 3, l'excentrique 2 et la bielle 4.
[0025] Au contraire, si le dispositif de lisage exerce sur le levier 11 dont le bec 112
est en prise avec la surface 31 un effort dans le sens d'une des flèches 15, le bec
112 de ce levier s'écarte de la surface 31 et le doigt 81 du cliquet 8 demeure en
prise dans l'encoche 72 dans laquelle il est engagé, ce qui permet à l'organe 7 qui
tourne dans le sens de la flèche F
4 d'entraîner les éléments 8, 3, 2 et 4 autour de l'axe X
1, dans le même sens.
[0026] Comme il ressort plus particulièrement de la figure 2, le mouvement de rotation F
4 de l'organe 7 autour de l'axe X
1 est transmis au doigt 81 au niveau d'une interface I
1 à travers laquelle passe un effort moteur F
5 de l'organe 7 vers le doigt 81. Cet effort est exercé par un premier bord 721 de
l'encoche 72 contre lequel est en appui une face latérale plane 811 du doigt 81. L'interface
I
1 est formée par les portions en appui du bord 721 et de la face 811. Elle constitue
une interface « moteur » pour l'entraînement du cliquet 8 et des éléments 2, 3 et
4 associés.
[0027] L'épaisseur du bord 721 et de la face 811 perpendiculairement au plan de la figure
2 est limitée par la largeur disponible pour la mise en place des éléments 7 et 2
dans la division du métier, cette division étant généralement comprise entre 10 et
20 mm. Il n'est donc pas possible d'agir sur cette largeur pour augmenter l'aire de
contact entre le bord 721 et la face 811. Toutefois, cette aire peut être relativement
faible dans la mesure où l'effort F
5 est un effort variable qui s'exerce alors que le bord 721 demeure fixe par rapport
à la face 811, lorsque l'organe 7 entraîne le cliquet 8.
[0028] Le doigt 81 porte également, par une face latérale plane 812 opposée à la face 811,
contre un second bord 722 de l'encoche 72, ceci au niveau d'une interface I
2 au niveau de laquelle est transmis un effort de freinage F
6 lorsque l'organe 7 décélère, ce qui se produit lorsque l'arbre 1 arrive au voisinage
d'une de ses deux positions d'arrêt diamétralement opposées. L'interface I
2 constitue donc une interface de freinage entre le cliquet 8 et l'organe 7.
[0029] Sur les figures, les faces 811 et 812 et les bords 721 et 722 sont représentés comme
n'étant pas en appui, ce qui est le cas dans certaines phases de mouvement du fait
d'éventuels jeux fonctionnels. Lorsque l'effort moteur F
5 ou l'effort de freinage F
6 est transmis, ces jeux sont rattrapés. Les interfaces I
1 et I
2 s'étendent sur la hauteur des parties planes des faces 811 et 812 et des bords 721
et 722 qui sont susceptibles de venir en appui surfacique les uns contre les autres.
[0030] On note B
1 la bissectrice des faces 811 et 812. On note B
2 la bissectrice des parties planes des bords 721 et 722. Dans l'exemple des figures
1 à 4, lorsque le doigt 81 est engagé et centré dans une encoche 72, ces bissectrices
sont confondues entre elles et avec un rayon R
1 radial par rapport à l'axe X
1 et passant à égale distance des faces 811 et 812.
[0031] Lorsque l'effort F
6 est appliqué, c'est-à-dire alors que les éléments 1 et 7 sont en cours de décélération,
le doigt 81 commence à être retiré de l'encoche 72, dans le sens de la flèche F
7 à la figure 2, ce qui induit un glissement sous charge de la face 812 contre le bord
722, dans le sens de la flèche F
8 à la figure 2.
[0032] Pour éviter que ce glissement sous charge provoque une usure prématurée du doigt
81 ou du bord 722, lorsque le doigt 81 est engagé dans une encoche 72, la hauteur
H
2 de la projection orthogonale I'
2 de l'interface I
2 sur la bissectrice B
1 est augmentée par rapport aux dispositifs de l'art antérieur.
[0033] Toutefois, la hauteur H
1 de la projection orthogonale I'
1 de l'interface I
1 sur la bissectrice B
1, n'est pas augmentée afin de ne pas gêner le mouvement de dégagement F
7 du doigt 81 lorsqu'il convient de l'extraire de l'encoche 72 sous l'effet de l'effort
F
2. En effet, la performance de la commande d'extraction reste identique lorsque la
course et la vitesse d'extraction demeurent inchangées. En n'augmentant pas la hauteur
H
1, on ne diminue donc pas la performance de la commande d'extraction.
[0034] La différence des hauteurs H
1 et H
2 demeure, que l'on définisse ces hauteurs par la projection des interfaces I
1 et I
2 sur la bissectrice B
1 ou sur la bissectrice B
2. Au demeurant, dans le cas d'espèce, ces bissectrices sont confondues lorsque le
doigt 81 est engagé et centré dans une encoche 72.
[0035] Ainsi, la hauteur H
2 est supérieure à la hauteur H
1. En tenant compte du fait que l'épaisseur des pièces 7 et 8 est uniforme, ceci induit
que l'interface I
2 a une aire supérieure à l'interface I
1, alors ce qui permet une transmission optimisée des efforts à la fois lors de l'entraînement
du cliquet 8 par l'organe 7 et lors du dégagement ou de l'extraction du doigt 81 par
rapport à l'encoche 72.
[0036] Les bords 721 et 722 de l'encoche 72 sont globalement parallèles entre eux et à la
bissectrice B
2. De la même façon, les faces latérales 811 et 812 du doigt 81 sont parallèles entre
elles et à la bissectrice B
1.
[0037] La face d'extrémité 813 du doigt 81 est globalement perpendiculaire aux faces 811
et 812. Par ailleurs, le fond 723 de chaque encoche 72 présente un relief en forme
de bosse arrondie 724, ménagée dans sa partie centrale et contre laquelle vient en
appui la face 813.
[0038] Lorsque, du fait d'une action antérieure sur la queue 82, le doigt 81 se trouve à
l'extérieur d'une encoche 72 lorsque l'organe 7 parvient à proximité d'une de ses
postions d'arrêt, la ratière est dans la configuration de la figure 3. La face 813
est configurée pour glisser alors sur la surface radiale externe 73 de l'organe 7
dans le sens de la flèche F
9, avant que le doigt 81 ne soit engagé dans l'encoche 72 sous l'effet de l'effort
élastique du ressort 10, ceci dès que l'encoche 72 parvient en regard de ce doigt
81. Pour ce faire, la face 813 est sensiblement complémentaire de la surface 73 dans
sa partie voisine du bord 722 de chaque encoche. En variante, seule une partie de
la face 813 peut être sensiblement complémentaire de la surface 73.
[0039] Comme il ressort plus particulièrement de cette figure 3, la différence des hauteurs
radiales H
2 et H
1 est liée au fait que la projection orthogonale du bord 722 sur la bissectrice B
2 présente une hauteur h
2 supérieure à la hauteur h
1 de la projection orthogonale du bord 721 sur cette bissectrice B
2. Au contraire, les projections orthogonales des faces 811 et 812 sur la bissectrice
B
1 ont des hauteurs h'
1 et h'
2 sensiblement égales.
[0040] Il est ainsi possible d'utiliser un même cliquet 8, dans la même position et avec
la même géométrie, quel que soit le sens de rotation F
4 de l'arbre 1 autour de l'axe X
1, l'organe 7 étant simplement retourné, comme représenté à la figure 4, pour que le
bord le plus haut 722 de ses encoches 72 soit disposé, par rapport au doigt 81 du
cliquet 8, de façon à constituer l'interface de freinage I
2. Ceci implique toutefois que les interfaces I
1 et I
2 soient symétriques par rapport au rayon R
1.
[0041] Dans le second mode de réalisation de l'invention représenté à la figure 5, les éléments
analogues à ceux représentés pour le premier mode de réalisation portent des références
identiques. Sur cette figure, une ratière R est représentée de façon partielle. Cette
ratière comprend des éléments analogues aux éléments 2, 4, 5 et 11 à 14 du premier
mode de réalisation qui ne sont pas représentés.
[0042] L'arbre d'entraînement 1 de cette ratière est solidaire en rotation d'un disque d'entraînement
7 ayant sensiblement la même fonction que l'organe 7 du premier mode de réalisation
mais qui est de forme globalement circulaire centrée sur l'axe X
1 de rotation de l'arbre 1. Le disque 7 est pourvu de quatre dents 71 de solidarisation
en rotation avec l'arbre 1 et de deux encoches 72 diamétralement opposées selon un
rayon D
1 perpendiculaire à l'axe X
1 de rotation de l'arbre 1. Un cliquet 8 est monté pivotant sur un axe 9 porté par
un plateau 3, ce cliquet 8 étant soumis à l'action d'un ressort 10 tendant à engager
un doigt 81 de ce cliquet dans l'une des encoches 72. L'arbre 1 tourne dans le sens
horaire à la figure 5, comme représenté par la flèche F
4, c'est-à-dire dans un sens opposé au sens de rotation de l'arbre 1 aux figures 1
à 3.
[0043] On note respectivement I
1 l'interface de transmission de l'effort moteur F
5 entre le disque 7 et le doigt 81, cette interface étant définie entre une première
surface latérale plane 811 du doigt 81 et un premier bord 721 de l'encoche 72. On
note I
2 l'interface de freinage entre une deuxième face latérale plane 812 du doigt 81 et
un deuxième bord 722 de l'encoche 72, l'effort de freinage F
6 du doigt 81 étant exercé au niveau de cette interface à la fin d'un mouvement de
rotation sur 180° de l'arbre 1.
[0044] Comme précédemment, la projection orthogonale I'
2 de l'interface I
2 sur les bissectrices B
1 et B
2, définies comme précédemment, a une hauteur H
2 supérieure à la hauteur H
1 de la projection orthogonale I'
1 de l'interface I
1 sur ces bissectrices.
[0045] Dans ce cas, les projections orthogonales sur la bissectrice B
2 des bords 721 et 722 ont sensiblement la même hauteur radiale, h
1 et h
2, alors que la hauteur h'
2 de la projection orthogonale de la face 812 sur la bissectrice B
1 est supérieure à la hauteur h'
1 de la projection orthogonale de la face 811 sur cette bissectrice B
1.
[0046] En pratique, les valeurs de H
2, h
1, h
2 et h'
2 sont sensiblement égales alors que les valeurs de H
1 et h'
1 sont égales et inférieures aux précédentes.
[0047] Le fond 723 de l'encoche 72 est globalement perpendiculaire aux bords 721 et 722,
alors que la face d'extrémité 813 du doigt 81 est inclinée par rapport à un rayon
R
1 médian entre les faces 811 et 812 qui sont parallèles entre elles et à ce rayon,
de même que les bords 721 et 722.
[0048] Ce mode de réalisation présente l'avantage qu'un même disque d'entraînement peut
être utilisé quel que soit le sens de rotation F
4 de l'arbre 1. Seul le cliquet 8 doit être adapté par une répartition correspondante
de sa première face latérale 811 et de sa deuxième face latérale 812 qui définissent
respectivement les interfaces I
1 et I
2.
[0049] Dans le troisième mode de réalisation de l'invention représenté à la figure 7, les
projections orthogonales I'
1 et I'
2, sur les bissectrices B
1 et B
2 définies comme précédemment, des interfaces I
1 et I
2, définies comme précédemment, ont des hauteurs différentes, la hauteur H
2 de la projection I'
2 étant supérieure à la hauteur H
1 de la projection I'
1. Ce mode de réalisation diffère du précédent en ce que la face d'extrémité 813 du
doigt 81 est de forme sensiblement complémentaire du fond 723 de l'encoche 72.
[0050] En prenant les mêmes définitions que précédemment, les hauteurs H
2, h
2 et h'
2 sont égales entre elles, alors que les hauteurs H
1, h
1 et h'
1 sont égales entre elles et inférieures aux précédentes.
[0051] Comme précédemment, les faces latérales 811 et 812 du doigt 81 sont parallèles entre
elles et à la bissectrice B
1, alors que les bords 721 et 722 de l'encoche 72 sont parallèles entre eux et à la
bissectrice B
2.
[0052] Les caractéristiques techniques des différents modes de réalisation représentées
peuvent être combinées entre elles. En particulier, l'organe 7 du premier mode de
réalisation peut être en forme de disque et le disque 7 du deuxième mode de réalisation
peut être de forme oblongue. De même, un relief du type de la bosse 724 peut être
prévu dans tous les modes de réalisation pour recevoir en appui le doigt 81.
[0053] Dans les trois modes de réalisation représentés, les bissectrices B
1 et B
2 sont confondues lorsque le doigt 81 est engagé dans une encoche 72. Toutefois, ceci
n'est pas obligatoire. En outre, il n'est pas obligatoire que les bissectrices B
1 et B
2 soient confondues avec un rayon radial à l'axe X
1.
[0054] L'invention a été représentée avec un doigt 81 dont les faces latérales 811 et 812
sont planes et des encoches 72 dont les bords 721 et 722 sont rectilignes. Ces faces
et/ou ces bords peuvent être bombés, étant entendu que les interfaces de contact ne
sont alors pas rigoureusement linéiques mais surfaciques compte tenu des pressions
de surface. Les bissectrices et les projections orthogonales de ces interfaces sont
alors définies de façon analogue à celles mentionnées ci-dessus. En particulier, si
les bords ou faces latérales considérées pour définir ces bissectrices ne sont pas
rectilignes, on définit une droite moyenne, par exemple une corde d'un arc de cercle
ou une tangente dans une zone centrale de ces bords ou faces, comme représentative
de l'orientation de ces bords ou faces. A partir de telles droites moyennes, on définit
une bissectrice comme précédemment.
1. Ratière rotative pour métier à tisser, comprenant, pour chacune de ses lames :
- une pièce oscillante (4) attelée à un cadre de lisses (6) et associée à un élément
d'actionnement (2) monté fou sur un arbre principal (1) de la ratière (R) ;
- un organe mobile d'accouplement (8) porté par un plateau (3) solidaire de l'élément
d'actionnement, cet organe mobile étant soumis à des premiers moyens élastiques (10)
pour opérer la liaison angulaire du plateau avec un élément d'entraînement (7) solidaire
en rotation de l'arbre principal et pourvu de deux encoches (72) diamétralement opposées
de réception d'un doigt (81) de l'organe d'accouplement, le doigt étant apte à venir
en contact avec les bords (721, 722) d'une encoche dans laquelle il est engagé au
niveau d'une première interface (I1), définie entre une première face latérale (811) du doigt et un premier bord (721)
de l'encoche et par laquelle est transmis à l'organe mobile un effort moteur (F5) d'entraînement en rotation du plateau, et d'une seconde interface (I2), définie entre une deuxième face latérale (812) du doigt et un deuxième bord (722)
de l'encoche et par laquelle est transmis à l'organe mobile un effort (F6) de freinage du plateau,
caractérisée en ce que la hauteur (H
2) de la projection orthogonale (I'
2), de la seconde interface (I
2), sur la bissectrice (B
1) des faces latérales (811, 812) du doigt (81) ou sur la bissectrice (B
2) des bords (721, 722) de l'encoche (72), est supérieure à la hauteur (H
1) de la projection orthogonale (I'
1) de la première interface (I
1) sur la même bissectrice (B
1 ou B
2).
2. Ratière selon la revendication 1, caractérisée en ce que la hauteur (h2) de la projection orthogonale du deuxième bord (722) sur la bissectrice (B2) des bords (721, 722) de chaque encoche (72) est supérieure à la hauteur radiale
(h1) de la projection orthogonale du premier bord (721) de l'encoche sur la même bissectrice
(B2), les projections orthogonales des faces latérales (811, 812) du doigt (81) sur la
bissectrice (B1) de ces faces ayant sensiblement la même hauteur (h'1, h'2).
3. Ratière selon la revendication 2, caractérisée en ce que la face d'extrémité (813) du doigt (81) de l'organe mobile (8) est au moins en partie
sensiblement complémentaire d'une portion (73) de la surface radiale externe de l'élément
d'entraînement (7) au voisinage du deuxième bord (722) de chacune de ses encoches
(72).
4. Ratière selon la revendication 1, caractérisée en ce que la hauteur (h'2) de la projection orthogonale de la deuxième face latérale (812) du doigt (81) sur
la bissectrice (B1) des faces latérales (811, 812) de ce doigt est supérieure à la hauteur (h'1) de la projection orthogonale de la première face latérale (811) du doigt sur la
même bissectrice (B1), les projections orthogonales des bords (721, 722) des encoches sur la bissectrice
(B2) de ces bords ayant sensiblement la même hauteur (h1, h2).
5. Ratière selon la revendication 1, caractérisée en ce que la hauteur (h2) de la projection orthogonale du deuxième bord (722), sur la bissectrice (B2) des bords (721, 722) de chaque encoche (72), est supérieure à la hauteur (h1) de la projection orthogonale du premier bord (721) de l'encoche sur la même bissectrice
(B2), alors que la hauteur (h'2) de la projection orthogonale de la deuxième face latérale (812) du doigt (81) sur
la bissectrice (B1) des faces latérales (811, 812) de ce doigt est supérieure à la hauteur (h'1) de la projection orthogonale de sa première face latérale (811) sur la bissectrice
(B1) de ces faces.
6. Ratière selon la revendication 5, caractérisée en ce que la face d'extrémité (813) du doigt (81) est sensiblement complémentaire du fond (723)
de l'encoche (72).
7. Ratière selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la bissectrice (B1) des première et deuxième faces latérales (811, 812) du doigt (81) et/ou la bissectrice
(B2) des premier et deuxième bords (721, 722) de chaque encoche (72) est ou sont confondues
avec un rayon (R1) radial par rapport à l'axe géométrique (X1) de rotation de l'arbre d'entraînement (1).
8. Ratière selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les première et deuxième faces latérales (811, 812) du doigt (81) et les premier
et deuxième bords (721, 722) de chaque encoche (72) sont sensiblement parallèles à
un rayon (R1) radial par rapport à l'axe géométrique (X1) de rotation de l'arbre d'entraînement (1) et confondu avec les bissectrices (B1, B2) de ces faces (811, 812) et bords (721, 722).
9. Métier à tisser (M) équipé d'une ratière (R) selon l'une des revendications précédentes.
10. Elément d'entraînement (7) destiné à entraîner en rotation un plateau (3) solidaire
d'un élément d'actionnement (2) associé à une pièce oscillante (4) dans une ratière
selon l'une des revendications 1 à 3 et 5 à 8,
caractérisé en ce que ledit élément d'entraînement est pourvu de deux encoches (72) destinées à recevoir
sélectivement un doigt (81) appartenant à un organe mobile d'accouplement (8) porté
par le plateau (3) et en ce que la hauteur (h2) de la projection orthogonale d'un bord (722) de chaque encoche destiné à transmettre
au doigt (81) un effort (F6) de freinage du plateau sur la bissectrice (B2) des bords (721, 722) de cette encoche (72) est supérieure à la hauteur (h1) de la projection orthogonale, sur la même bissectrice (B2), d'un bord (721) de cette encoche destiné à transmettre au doigt (81) un effort
moteur (F5) d'entraînement en rotation du plateau.