[0001] La présente invention concerne un panneau résistant au feu, c'est à dire un panneau
dont la paroi non exposée à un feu ne dépasse pas au maximum 200°C après une heure
d'exposition. Elle est notamment adaptée à la réalisation de panneaux résistant au
feu pour la fabrication de constructions soumises à des conditions de températures
extrêmes.
[0002] On connaît des panneaux résistants au feu mis en oeuvre par exemple pour éviter la
propagation d'un incendie d'une pièce à une autre ou d'un étage à un autre d'un bâtiment
industriel. Ces panneaux sont utilisés dans de nombreux domaines techniques tels que
la construction, l'aéronautique, la construction maritime, ...
[0003] On peut ainsi citer la résolution A754(18) de l'Organisation Maritime Internationale
(OMI) qui définit un classement de résistance au feu de parois selon la durée pendant
laquelle la face non exposée de cette paroi reste en dessous de limites en température
lors d'une exposition à un feu donné (180°C d'élévation de température maximale notamment).
Les classements A15, A30 et A60 correspondent ainsi à une satisfaction des critères
de température respectivement pendant 15, 30 et 60 minutes.
[0004] La Figure 1 montre un tel panneau résistant au feu de l'art antérieur. Ce panneau
comprend deux parements métalliques 1, 2 placés chacun de part et d'autre d'un matériau
isolant 3 tel qu'une laine de roche ou une laine de verre.
[0005] Ce panneau qui donne par ailleurs de bons résultats en terme de tenue en température,
présente des propriétés mécaniques insuffisantes, notamment lorsque des forces de
cisaillement 4 lui sont appliquées, et aussi, mais dans une moindre mesure, des forces
de compression.
[0006] On observe, en effet, une déformation structurale du panneau le long de l'axe 4 d'application
des contraintes. En conséquence, le niveau de fiabilité requis n'est pas atteint,
ce qui peut mettre en danger les installations équipées de ces panneaux mais aussi
leurs occupants.
[0007] L'objectif de la présente invention est donc de proposer un panneau résistant au
feu simple dans sa conception et dans son mode opératoire, mince et léger, présentant
une résistance mécanique accrue notamment aux forces de cisaillement et de compression
qui lui sont appliquées tout en ayant une excellente tenue au feu.
[0008] Un objet de la présente invention est un panneau résistant au feu qui puisse être
soumis à des températures de l'ordre de 950°C pendant au moins une heure sans altération
du parement non exposé au feu.
[0009] A cet effet, l'invention concerne un panneau résistant au feu comprenant au moins
deux parois rigides dont au moins une paroi destinée à être exposée au feu est résistante
au feu, ces parois étant espacées l'une de l'autre pour définir un volume interne
rempli d'un matériau ignifuge.
[0010] Selon l'invention, ce panneau comporte au moins un élément raidisseur isolant placé
dans ce volume interne et reliant lesdites parois pour renforcer la tenue mécanique
du panneau tout en minimisant la transmission de chaleur entre ces deux parois, ledit
au moins un élément raidisseur étant d'une seule pièce.
[0011] La première paroi destinée à être exposée au feu est, de préférence, réalisée dans
un matériau apte à résister à des températures d'au moins 950°C. Cette paroi est apte
de plus à résister à des élévations de la température importante tout en étant étanche
aux gaz chauds.
[0012] Cette première paroi peut être réalisée dans un matériau métallique choisi dans le
groupe comprenant l'acier brut, l'acier galvanisé, l'acier électro zingué, l'acier
inoxydable et le titane.
[0013] On entend par « reliant lesdites parois » que l'élément raidisseur est fixé à ces
parois par soudage, fusion, brasage, vissage, rivetage ou collage à l'aide d'un adhésif
susceptible de résister à des températures supérieures à 900°C tel qu'une pâte de
scellement pour coller la paroi destinée à être exposée au feu, ou encore une combinaison
de ces procédés d'assemblage. Dans ce dernier cas, on pourra à titre d'exemple avoir
un soudage d'un bord latéral de l'élément raidisseur sur la première paroi destinée
à être exposée au feu, tandis que l'autre bord latéral de cet élément raidisseur sera
riveté ou collé sur la deuxième paroi non exposée au feu, un adhésif apte à résister
à des températures supérieures à 200°C étant alors utilisé.
[0014] On entend par "élément raidisseur isolant" que cet élément raidisseur est réalisé
dans un matériau ayant une faible conductivité thermique de manière à minimiser les
transferts directs de chaleur par conduction de la paroi destinée à être exposée au
feu vers la paroi non exposée au feu.
[0015] Rappelons que la conductivité thermique λ [W/(m · K)] d'un matériau définie sa capacité
de conduire l'énergie quand il y a un déséquilibre sous l'effet d'un gradient de température.
[0016] Ces éléments raidisseurs présentent donc une conductivité thermique inférieure à
40 W/m/K à 20°C et encore mieux, inférieure à 16 W/m/K à 20°C.
[0017] A titre purement illustratif, chaque élément raidisseur peut être réalisé dans un
matériau choisi dans le groupe comprenant un alliage d'acier inoxydable, un alliage
de titane, un alliage de nickel.
[0018] Dans ce cas, on pourra par exemple citer comme alliage de nickel, le Hastelloy X
® de conductivité thermique 9,8 W/m/K à 20°C, comme alliage de titane, le TA6V de
conductivité thermique 7 W/m/K à 20°C et comme alliage d'acier inoxydable, le A304L
ayant une conductivité thermique de 15 W/m/K à 20°C.
[0019] Cette faible conductivité thermique de l'élément raidisseur revêt une importance
primordiale dans l'obtention d'un panneau mince et léger. Le panneau de l'invention
présente avantageusement une épaisseur totale inférieure à 90 mm, pouvant même atteindre
moins de 70 mm tout en maintenant un classement de type A60 par exemple.
[0020] Ces éléments raidisseurs peuvent présenter par ailleurs une section dont la forme
est choisie dans le groupe comprenant une forme en C, une forme en Z et une forme
en I.
[0021] Avantageusement, chaque élément raidisseur comporte deux bords rabattus pour sa fixation
aux parois.
[0022] On entend par "ledit au moins un élément raidisseur est d'une seule pièce" que chacun
de ces éléments raidisseurs sont d'un seul tenant et ne résultent pas, par conséquent,
de l'assemblage de pièces initialement distinctes.
[0023] Etant d'un seul tenant, la liaison mécanique entre les parois du panneau est directe,
ce qui confère avantageusement au panneau une plus grande tenue aux contraintes mécaniques
qui lui sont appliquées. De plus, la propagation des flux de chaleur au travers de
chaque élément raidisseur est mieux contrôlée.
[0024] Dans différents modes de réalisation particuliers de ce panneau résistant au feu,
chacun ayant ses avantages particuliers et susceptibles de nombreuses combinaisons
techniques possibles:
- les éléments raidisseurs sont espacés les uns des autres régulièrement ou non dans
la direction transversale du panneau,
- au moins certains des éléments raidisseurs sont percés de trous régulièrement espacés
ou non de manière à diminuer le transfert thermique par conduction de ces éléments
raidisseurs,
- ces trous sont identiques ou non,
- ces trous étant identiques et non-circulaires, ils sont alignés suivant au moins la
direction de leur allongement pour assurer un transfert des efforts dans la direction
de la plus grande longueur des trous allongés,
[0025] A cet effet, on peut jouer non seulement sur la forme et le rapport entre longueur
et largeur de tels trous allongés, mais également sur l'alignement de ces trous. La
matière restante entre deux orifices permet à l'élément raidisseur de supporter le
transfert des efforts mécaniques.
- les trous sont choisis dans le groupe comprenant les trous circulaires, les trous
rectangulaires, les trous hexagonaux, les trous oblongs tels que les trous trapézoïdaux
ou triangulaires, notamment à extrémités arrondies ou en pointes, et des combinaisons
de ces éléments.
- le matériau ignifuge est un matériau apte à résister à des températures supérieures
à 500°C,
- le matériau ignifuge forme une âme non structurée.
[0026] On entend par « âme non structurée » que le matériau ignifuge n'est pas apte à reprendre
les efforts de cisaillement, soit parce que son module de cisaillement, s'il est défini,
est typiquement inférieur à 40 000 N/m
2 (40 kPa), soit parce qu'il forme un amas de particules, compacté ou non, (fibres
minérales en vrac, fibres céramiques, ...) et que par nature, il ne peut pas reprendre
les efforts en cisaillement.
[0027] Avantageusement, ce matériau ignifuge est choisi dans le groupe comprenant des fibres
minérales telles que de la laine minérale, des fibres céramiques, des fibres de verre
et un mélange de ces éléments.
[0028] La laine minérale est par exemple de la laine de roche, compactée ou non, de densité
de 50 à 200 kg/m
3.
[0029] Les fibres céramiques peuvent être compactées ou non et avoir une densité comprise
entre 50 et 300 kg/m
3.
[0030] L'invention concerne également une construction équipée d'au moins un panneau résistant
au feu tel que décrit précédemment.
[0031] Cette construction peut être fixe ou mobile. Le panneau est alors utilisé, par exemple,
en tant que cloison résistant au feu, plafond ou plancher.
[0032] Il peut ainsi servir à revêtir l'intérieur d'un tunnel, d'une cheminée industrielle
ou d'une zone refuge fixe ou transportable. Dans ce dernier cas, cette zone refuge
peut être transportée par exemple sur un châssis de véhicule.
[0033] L'invention concerne enfin un véhicule équipé d'au moins un panneau résistant au
feu tel que décrit précédemment.
[0034] L'invention sera décrite plus en détail en référence aux dessins annexés dans lesquels:
- la figure 1 montre un exemple de panneau coupe-feu de l'art antérieur;
- la figure 2 est une vue partielle et en perspective d'un panneau résistant au feu
selon un mode de réalisation préféré du procédé de l'invention;
- la figure 3 montre une vue partielle en coupe transversale du panneau de la Figure
2;
- la figure 4 représente schématiquement en perspective l'élément raidisseur intégré
dans l'épaisseur du panneau de la Figure 2;
- la figure 5 est une vue en perspective d'un élément raidisseur selon un deuxième mode
de réalisation de l'invention;
- la figure 6 est une vue en perspective d'un élément raidisseur selon un troisième
mode de réalisation de l'invention;
- la figure 7 représente schématiquement les variations dans la conduction de la chaleur
transversalement à l'élément raidisseur (Fig. 7b) pour l'élément raidisseur de la
Figure 4;
- la figure 8 est une vue en perspective d'un élément raidisseur selon un quatrième
mode de réalisation de l'invention;
- la figure 9 est une vue en perspective d'un élément raidisseur selon un cinquième
mode de réalisation de l'invention;
[0035] Les Figures 2 et 3 montrent un panneau résistant au feu selon un mode de réalisation
préféré de l'invention. Ce panneau comporte une première paroi 10 destinée à être
exposée au feu et, par conséquent, à former la face externe du panneau. Cette première
paroi 10 est ici en acier brut.
[0036] Le panneau comporte également une deuxième paroi 11 destinée à ne pas être exposée
au feu et à former la face intérieure du panneau. Cette paroi 11 présente typiquement
une température maximale inférieure à 200°C lorsque la première paroi 10 est exposée
au feu ou à des températures extrêmes.
Cette deuxième paroi 11 est ici en acier électro zingué. De manière plus générale,
cette deuxième paroi 11 est un parement métallique qui peut être choisi dans le groupe
comprenant l'acier brut, l'acier galvanisé, l'acier électro zingué, l'aluminium, ou
tout autre métal résistant jusqu'à des températures de l'ordre de 200°C.
[0037] Ces parois 10, 11 sont espacées l'une de l'autre pour définir un volume interne qui
est rempli d'un matériau ignifuge 12. Ce matériau ignifuge 12 est résistant à des
températures supérieures à 500°C sur de courtes durées. Il s'agit dans ce mode de
réalisation de laine de roche de densité 200 kg/m
3.
[0038] Le panneau comporte également des éléments raidisseurs isolants 13 intégrés dans
son épaisseur, ces éléments reliant les première et deuxième parois 10, 11 pour renforcer
la tenue mécanique du panneau aux contraintes mécaniques externes s'appliquant sur
celui-ci, telles que des forces de cisaillement. Ces éléments raidisseurs 13 sont
réalisés dans un matériau limitant les transferts thermiques directs de la première
paroi 10 vers la deuxième paroi 11.
[0039] Ces éléments raidisseurs 13 qui sont ici en alliage d'acier inoxydable sont soudés
aux première et deuxièmes parois 10, 11 en étant espacés les uns des autres régulièrement
dans la direction transversale du panneau.
[0040] L'espacement, ou pas, d entre deux éléments raidisseurs 13 consécutifs est ici de
250 mm. De manière plus générale, ce pas d présente une valeur minimale de sorte que
le volume interne soit principalement occupé par le matériau ignifuge 12 pour former
une barrière thermique efficace entre la première paroi 10 exposée au feu et la deuxième
paroi 11 qui doit être à une température maximale inférieure à 200°C. Le pas d présente
également une valeur maximale permettant de s'assurer d'une reprise des efforts en
cisaillement et en compression par les éléments raidisseurs 13. Bien entendu, ces
valeurs minimales et maximales dépendent des matériaux mis en oeuvre dans la fabrication
du panneau considéré.
[0041] La Figure 4 montre une vue en perspective d'un élément raidisseur 13 mis en oeuvre
dans le panneau de la Figure 2. Cet élément raidisseur 13 qui a un profil en forme
de C, est percé de trous 14 pour diminuer les transferts thermiques par conduction
et éviter que cet élément ne joue le rôle de pont thermique entre les deux parois
10, 11. Ces trous 14 sont identiques et régulièrement espacés. Ils présentent une
forme générale de triangle à extrémités arrondies 15.
[0042] Les éléments raidisseurs 13 sont avantageusement noyés dans le matériau ignifuge
12 qui peut passer également au travers des trous 14 à extrémités arrondies 15.
[0043] La figure 5 est une vue partielle et en perspective d'un élément raidisseur 16 selon
un deuxième mode de réalisation de l'invention. Cet élément raidisseur 16 qui présente
un profil sensiblement en forme de Z, est percé de trous 17 identiques les uns aux
autres. Ces trous 17 à extrémités arrondies 18 sont alignés suivant la direction de
leur allongement et présentent une forme trapézoïdale.
[0044] La figure 6 est une vue partielle et en perspective d'un élément raidisseur 19 selon
un troisième mode de réalisation de l'invention. Cet élément raidisseur 19 qui présente
un profil en forme de C, est percé de trous 20 identiques et circulaires.
[0045] La figure 7 représente schématiquement les variations de la conduction de la chaleur
transversalement à l'élément raidisseur pour l'élément raidisseur de la Figure 4.
L'élément raidisseur 13 qui est un élément allongé ayant un axe principal, comporte
ainsi perpendiculairement à cet axe principal trois parties dénommées A, B et C. Bien
que la Figure 7a) ne montre qu'une portion de l'élément raidisseur 13, ces trois parties
se répètent sur toute la longueur de l'élément raidisseur 13. Les parties d'extrémité
A et C qui sont pleines, entourent la partie centrale B qui est partiellement évidée
(Fig. 7a). Cette partie centrale B comporte des trous 14 ayant une forme triangulaire
à extrémités arrondies 15, ces triangles étant disposés tête-bêche afin de maximiser
leur nombre dans cette partie centrale de l'élément raidisseur 13. Les extrémités
15 sont, de préférence, arrondies afin de ne pas constituer des zones potentielles
de rupture de l'élément raidisseur 13.
[0046] Le graphique de la Fig. 7b) montre que la quantité de chaleur transmise transversalement
à l'élément raidisseur est constante pour les parties pleines A et C de l'élément
raidisseur, mais chute à une valeur minimale d constante et non nulle pour la partie
centrale B de l'élément raidisseur 13.
[0047] Cette valeur d résultant de la présence de bandes de matière 21 séparant les trous
dans la partie centrale B, l'objectif est donc de minimiser cette valeur d sur toute
la longueur de l'élément raidisseur afin de diminuer la conductivité thermique globale
de l'élément raidisseur 13 tout en conservant pour celui-ci de bonnes propriétés mécaniques
de tenue aux contraintes pouvant s'exercer sur le panneau.
[0048] L'élément raidisseur 13 qui en résulte conduit alors peu la chaleur à la fois en
régime transitoire et en régime stabilisé. Surtout, on constate avantageusement que
lorsque le panneau de l'invention est exposé à un feu, la paroi de ce panneau destinée
à ne pas être exposée au feu présente une répartition de chaleur à sa surface qui
est sensiblement homogène.
[0049] Or, on a observé, avec les panneaux de l'art antérieur comportant des inserts de
liaison des parois, la formation rapide sur la face non exposée au feu de points chauds
localisés traduisant un transfert inhomogène de la chaleur sur la longueur des inserts.
[0050] On a même pu observer une auto inflammation du matériau de parement, ou de décoration,
de la paroi non exposée au feu, les températures de ces points chauds étant supérieures,
par exemple, au seuil limite de 180°C d'élévation de température pour les panneaux
dits résistant au feu.
[0051] Il est constant que la présence des éléments raidisseurs 13 entraîne, en cas d'exposition
au feu du panneau de l'invention, une augmentation de la température de la paroi 11
non exposée au feu. Toutefois, cette augmentation de température de la paroi non exposée
au feu 11 est sensiblement homogène et ne s'accompagne pas de l'apparition de points
ayant une température supérieure au seuil limite dans les délais de tenue en température
liés au niveau de performance visée en terme de résistance au feu pour le panneau
de l'invention (comme par exemple, suivant la classification A15, A30 ou A60 souhaitée).
[0052] A titre purement illustratif, la conductivité thermique effective d'un élément raidisseur
13 ayant une conductivité de 16 W/(m.K) lorsqu'il est plein, ou non évidé, peut être
ramenée à environ 1 W/(m.K), car le ratio entre la section transverse totale de cet
élément raidisseur et la section effective par laquelle passe le flux thermique peut
atteindre seize (16) en raison des formes choisies pour les trous. Ce ratio permet
néanmoins de conserver une résistance mécanique de l'élément raidisseur 13 importante.
[0053] Les formes des trous 14 réalisés dans la partie centrale B de l'élément raidisseur
13 peuvent être identiques (triangle, carré, rectangle, losange, ...), ces trous 14
pouvant être disposés tête-bêche ou non en fonction de leur forme. Les trous 14 peuvent
encore être disposés par paire, les formes de ces deux trous étant alors distinctes
mais assurant, lorsqu'elles sont combinées entre elles, une diminution de la valeur
de la conduction de la chaleur transversalement à l'élément raidisseur. Les Figures
8 et 9 montrent de telles combinaisons de formes de trous. La partie centrale B de
l'élément raidisseur de la Figure 8 montre ainsi une répétition d'un motif comportant
un trapèze 22 et un triangle 23 tandis que celle de la Figure 9 montre une répétition
d'un motif comprenant un cercle 24 et une figure fermée à quatre côtés 25, deux desdites
côtés étant des segments de droite parallèles reliés entre eux par des segments concaves.
[0054] De manière plus générale, chaque élément raidisseur comprend transversalement à sa
direction longitudinale une partie centrale évidée (B) entourée de part et d'autre
d'une partie pleine (A, C), cette partie centrale (B) comprenant sur toute la longueur
de l'élément raidisseur la répétition d'un même motif comprenant au moins un trou
de manière à assurer lorsqu'une extrémité dudit élément raidisseur est exposée à une
source de chaleur à la température T
source, une répartition de température T
raidisseur homogène, ou encore uniforme, à +/- 10% sur la surface de l'extrémité opposée dudit
élément raidisseur destinée à être reliée à la paroi du panneau destinée à ne pas
être exposée au feu, avec R
raidisseur +10% ≤ Température seuil prédéterminée « T
source, le tout étant mesuré après un temps donné à partir de l'exposition de l'élément
raidisseur à la source de chaleur.
[0055] La température seuil prédéterminée dépend, bien entendu, du contexte d'application
du panneau résistant au feu et est, à titre purement illustratif, de 180°C comme indiquée
plus haut pour les classifications A15, A30 ou A60.
[0056] A titre d'exemple, pour un panneau résistant au feu de classification A15, la mesure
de température T
raidisseur sera réalisée quinze (15) minutes après avoir exposé cet élément raidisseur à la
source de chaleur à la température T
source.
[0057] Avantageusement, ledit motif comprend au moins deux trous ayant des formes identiques
en étant alors disposées tête-bêche ou des formes complémentaires pour former des
bandes étroites de matières entre lesdits trous, ces bandes étroites reliant directement
les parties pleines (A, C).
[0058] L'invention ne saurait être limitée à la description qui précède. Il doit être compris
par les spécialistes de la technique que différentes modifications peuvent être faites
afin d'adapter une situation ou un matériau particulier aux enseignement de l'invention
sans s'écarter de la portée essentielle de celle-ci. Ainsi, en fonction du niveau
de performance visée en terme de résistance au feu pour le panneau (comme par exemple,
suivant la classification A15, A30 ou A60 souhaitée), les matériaux mis en oeuvre
pour la fabrication de ce panneau peuvent être différents et présenter notamment des
propriétés de tenue en température moins importantes.
1. Panneau résistant au feu comprenant au moins deux parois (10, 11) rigides dont au
moins une paroi destinée à être exposée au feu est résistante au feu, lesdites parois
(10, 11) étant espacées l'une de l'autre pour définir un volume interne rempli d'un
matériau ignifuge (12), caractérisé en ce qu'il comporte au moins un élément raidisseur isolant (13, 16, 19) placé dans ledit volume
interne et reliant lesdites parois (10, 11) pour renforcer la tenue mécanique dudit
panneau tout en minimisant la transmission de chaleur entre lesdites deux parois (10,
11), ledit au moins un élément raidisseur (13, 16, 19) étant d'une seule pièce.
2. Panneau selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits éléments raidisseurs (13, 16, 19) sont espacés les uns des autres régulièrement
ou non dans la direction transversale dudit panneau.
3. Panneau selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'au moins certains desdits éléments raidisseurs (13, 16, 19) sont percés de trous (14,
17, 20, 22-25) régulièrement espacés ou non de manière à diminuer le transfert thermique
par conduction desdits éléments raidisseurs (13, 16, 19).
4. Panneau selon la revendication 3, caractérisé en ce que chacun desdits éléments raidisseurs (13, 16, 19) comprend transversalement à sa direction
longitudinale une partie centrale évidée (B) entourée de part et d'autre d'une partie
pleine (A, C), ladite partie centrale (B) comprenant sur toute la longueur dudit élément
raidisseur (13, 16, 19) la répétition d'un même motif comprenant au moins un trou
(14, 17, 20, 22-25) de manière à assurer lorsqu'une extrémité dudit élément raidisseur
est exposée à une source de chaleur à la température Tsource, une répartition de température Traidisseur homogène à +/- 10% sur la surface de l'extrémité opposée dudit élément raidisseur
destinée à être reliée à une desdites parois, avec Traidisseur+10% ≤ Température seuil prédéterminée « Tsource.
5. Panneau selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit motif comprend au moins deux trous ayant des formes identiques (14) en étant
alors disposées tête-bêche ou des formes complémentaires (22-25) pour former des bandes
étroites de matière (21) entre lesdits trous (22-25).
6. Panneau selon l'une des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que lesdits trous (14, 17, 20) sont identiques.
7. Panneau selon la revendication 6, caractérisé en ce que lesdits trous (14, 17) étant identiques et non-circulaires, lesdits trous (14, 17)
sont alignés suivant au moins la direction de leur allongement pour assurer un transfert
des efforts dans la direction de la plus grande longueur des trous allongés.
8. Panneau selon l'une quelconque des revendications 3 à 7, caractérisé en ce que lesdits trous (14, 17, 20, 22-25) sont choisis dans le groupe comprenant les trous
circulaires, les trous rectangulaires, les trous hexagonaux, les trous oblongs, les
trous triangulaires, les trous trapézoïdaux, notamment à extrémités arrondies (15,
18) ou en pointe.
9. Panneau selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que lesdits éléments raidisseurs (13, 16, 19) présentent une conductivité thermique inférieure
à 16 W/m/K à 20°C.
10. Panneau selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que ledit matériau ignifuge (12) est un matériau apte à résister à des températures supérieures
à 500°C.
11. Panneau selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que ledit matériau ignifuge (12) forme une âme non structurée.
12. Panneau selon les revendications 10 et 11, caractérisé en ce que ledit matériau ignifuge (12) est choisi dans le groupe comprenant les fibres minérales
et les fibres céramiques.
13. Véhicule équipé d'au moins un panneau résistant au feu selon l'une quelconque des
revendications 1 à 12.
14. Construction équipée d'au moins un panneau résistant au feu selon l'une quelconque
des revendications 1 à 12.