[0001] La présente invention se rapporte à un moteur à combustion interne de type à fonctionnement
dégradé d'au moins un cylindre et à l'utilisation d'un tel moteur pour un fonctionnement
à fables ou moyennes charges.
[0002] Elle vise plus particulièrement mais non exclusivement les moteurs à injection directe
ou indirecte, de type Essence, mais n'écarte en aucune manière les moteurs à injection
directe de type Diesel.
[0003] Habituellement, un moteur fonctionne avec la totalité de ses cylindres. Cependant,
lorsque ce moteur fonctionne à faibles charges ou à charges moyennes, le rendement
du moteur est dégradé par l'augmentation de la contribution des frottements et du
vannage dans le cas des moteurs de type Essence.
[0004] Il a déjà été proposé de ne faire fonctionner qu'une partie des cylindres de ce moteur
et de rendre inactive la partie restante, ce qui permet d'augmenter la charge des
cylindres restant en activité.
Pour ce faire, il est prévu de couper l'injection de carburant uniquement dans les
cylindres que l'on souhaite désactiver. Ceci permet de favoriser la réduction de la
consommation de carburant en n'injectant le carburant nécessaire qu'aux seuls cylindres
nécessaires à la production d'énergie pour un fonctionnement du moteur à faibles charges
ou à charges partielles.
[0005] Ainsi, à titre d'exemple dans le cas d'un moteur à quatre cylindres, il peut être
prévu de rendre inactifs deux cylindres et d'obtenir ainsi une combustion dans les
cylindres actifs pour chaque tour de vilebrequin.
[0006] Bien que ce type de fonctionnement du moteur soit satisfaisant, il entraîne cependant
des inconvénients non négligeables.
[0007] En effet, comme les lois de levée des soupapes d'échappement et d'admission restent
inchangées, les différentes phases d'admission et d'échappement du ou des cylindres
inactifs vont entraîner des dysfonctionnements.
[0008] Ainsi, lorsque l'on coupe l'alimentation en carburant du cylindre à rendre inactif,
aucun mélange carburé ne se réalise dans la chambre de combustion et seul est présent
un volume d'air après la phase d'admission. Ce volume va être ensuite comprimé lors
de la phase de ce cylindre qui correspond à sa phase de compression. Pendant la phase
qui suit cette phase de compression et en l'absence de combustion, le piston ne sera
pas soumis à une force résultant de l'expansion des gaz brûlés mais détend uniquement
un volume d'air comprimé. Ceci génère un refroidissement de l'air contenu dans le
cylindre et cette baisse de température va se transmettre à la paroi du cylindre.
Ce refroidissement est également transmis à l'ensemble de la ligne d'échappement lors
de la phase d'échappement du cylindre inactif avec un mouvement du piston allant du
bas du cylindre vers le haut du cylindre. Durant ce mouvement, l'air détendu froid
est poussé par le piston vers la soupape d'échappement et parcourt l'ensemble de la
ligne d'échappement en provoquant non seulement son refroidissement mais également
la dilution des gaz d'échappement. Ceci peut poser d'importants problèmes au niveau
des différents moyens de dépollution que comporte cette ligne et notamment au niveau
des catalyseurs.
[0009] De plus, lors de la remise en action de ces cylindres initialement désactivés, ces
derniers sont froids et entraînent de ce fait des difficultés à réaliser la combustion
du mélange carburé.
[0010] La présente invention vise à remédier aux inconvénients ci-dessus mentionnés grâce
à un moteur de conception simple et économique permettant de réduire encore plus la
consommation de carburant tout en maintenant en température les cylindres.
[0011] A cet effet, la présente invention concerne un moteur à combustion interne comprenant
au moins un cylindre comportant des moyens d'admission avec une soupape d'admission,
des moyens d'échappement avec une soupape d'échappement, et des moyens de contrôle
en ouverture/fermeture des soupapes, lesdits moyens de contrôle comportant des moyens
de commande et des moyens de transmission de mouvement et d'effort entre lesdits moyens
de commande et la soupape à contrôler, caractérisé en ce que les moyens de transmission
de mouvement et d'effort comprennent un culbuteur avec au moins deux basculeurs débrayables
d'une semelle contrôlant le mouvement de ladite soupape.
[0012] Les moyens de commande peuvent comprendre un arbre à cames portant des cames coopérant
avec chaque basculeur.
[0013] L'une des cames peut comporter un profil de came coopérant avec l'un des basculeurs
qui est différent du profil de came de l'autre des cames coopérant avec l'autre des
basculeurs.
[0014] Le culbuteur peut comprendre des moyens d'accouplement alternatif entre la semelle
et l'un ou l'autre des basculeurs.
[0015] Les moyens d'accouplement peuvent comprendre un vérin avec un piston muni de deux
tiges coopérant à verrouillage avec lesdits basculeurs.
[0016] La tige de piston peut solidariser le basculeur avec la semelle par coopération avec
un trou porté par ledit basculeur.
[0017] De manière particulièrement avantageuse, le vérin peut être porté par la semelle.
[0018] La semelle peut préférentiellement comporter une évacuation du fluide hors du vérin.
[0019] Dans le cas où le culbuteur pivote autour d'un arbre de culbuteur, l'arbre de culbuteur
peut être un arbre rotatif comportant un canal d'amenée de fluide audit vérin et un
canal de liaison en relation avec un passage d'évacuation de fluide porté par la semelle.
[0020] Le moteur peut comprendre des moyens de transmission de mouvement entre l'arbre à
cames et le vilebrequin du moteur avec un rapport de transmission permettant de faire
tourner ledit arbre au tiers de la vitesse de rotation dudit vilebrequin et des moyens
de transmission de mouvement entre l'arbre à cames et l'arbre de culbuteur avec un
rapport de transmission permettant de faire tourner ledit arbre de culbuteur à la
moitie de la vitesse de rotation de l'arbre à cames.
[0021] La présente invention concerne également l'utilisation utilisation d'un tel moteur,
pour un fonctionnement, selon des faibles ou moyennes charges du moteur, avec un cycle
comportant au moins deux phases supplémentaires aux phases conventionnelles d'admission,
de compression, de combustion d'un mélange carburé et d'échappement des gaz brûlés..
[0022] Ces phases supplémentaires peuvent être, à la suite de la phase conventionnelle d'échappement,
une phase de détente des gaz brûlés suivie d'une phase de recompression des gaz brûlés
détendus.
[0023] Les autres caractéristiques et avantages de l'invention vont apparaître à la lecture
de la description qui va suivre, donnée à titre uniquement illustratif et non limitatif,
et à laquelle sont annexées :
- la figure 1 qui montre un moteur à combustion interne selon l'invention ;
- les figures 2 et 3 qui sont des graphiques montrant les différentes lois de levée
des soupapes (L) en fonction de l'angle de vilebrequin (°V) pour le moteur selon l'invention
;
- la figure 4 qui illustre un mécanisme de contrôle de soupapes pour le moteur selon
l'invention ;
- la figure 5 qui montre le mécanisme de la figure 4 dans une autre position selon l'invention
et
- la figure 6 qui est une variante du mécanisme de contrôle de soupapes de la figure
4.
[0024] Sur la figure 1, le moteur à combustion interne, du type à injection directe de carburant,
notamment un moteur de type Essence, comprend au moins un cylindre, ici quatre cylindres
référencés 10, 12, 14, 16 dont l'un au moins des cylindres peut avoir un mode de fonctionnement
dégradé pour les faibles ou moyennes charges.
[0025] Chaque cylindre contient un piston (non représenté) coulissant en un mouvement rectiligne
alternatif en étant relié à un vilebrequin (symbolisé par le trait d'axe 18). Le piston
délimite ainsi avec le cylindre une chambre de combustion où peut se réaliser la combustion
d'un mélange carburé lorsque les conditions d'une telle combustion sont réunies.
[0026] Ce piston oscille entre une position haute, dite point mort haut (PMH), pour laquelle
la chambre de combustion occupe un volume réduit et une position basse, dite point
mort bas (PMB), où le volume de la chambre de combustion est le plus important. La
course de ce piston entre ces deux points morts correspond à une phase de fonctionnement.
[0027] Comme illustré sur cette figure, chaque cylindre comprend des moyens d'admission
20 avec au moins une soupape d'admission 22 contrôlant une tubulure d'admission 24.
Les tubulures d'admission sont raccordées à un collecteur d'admission 26 qui est relié
à une admission de fluide 28, comme de l'air extérieur.
L'air extérieur peut être, soit de l'air à pression ambiante, soit de l'air suralimenté,
qui est comprimé par un turbocompresseur par exemple, avant son introduction dans
les cylindres. Cet air à pression ambiante ou suralimenté peut également être mélangé
avec des gaz d'échappement dans le cas d'un fonctionnement du moteur avec recirculation
de gaz d'échappement EGR (EGR pour Exhaust Gas Recirculation).
[0028] Chaque cylindre comprend également des moyens d'échappement 30 avec au moins une
soupape d'échappement 32 contrôlant une tubulure d'échappement 34 raccordée à un collecteur
d'échappement 36 relié à une ligne d'échappement 38 permettant d'évacuer dans l'atmosphère
les gaz brûlés provenant de la combustion du mélange carburé dans les cylindres.
[0029] Bien entendu, cette ligne peut comporter des moyens de dépollution de ces gaz d'échappement,
comme des catalyseurs, avant leur rejet dans l'atmosphère.
[0030] Comme cela est connu en soi, chaque cylindre comporte des moyens d'injection de carburant
(non représentés) pour réaliser un mélange carburé dans le cylindre. L'allumage de
ce mélange carburé peut se réaliser soit par des moyens d'allumage, comme une bougie
d'allumage (également non représentée), ou par autoallumage.
[0031] Ces soupapes d'admission 22 ainsi que les soupapes d'échappement 32 sont contrôlées
en ouverture et en fermeture par des moyens de contrôle 40 respectivement 42 dont
la description qui va suivre sera plus détaillée.
[0032] Ces moyens de commande sont configurés de telle manière que, en combinaison avec
les moyens d'injection de carburant et éventuellement les moyens d'allumage dans le
cas de moteur à allumage commandé, les cylindres 10 à 16 puissent répondre aux deux
configurations de fonctionnement illustrées aux figures 2 et 3.
[0033] Dans le cas du fonctionnement conventionnel illustré à la figure 2, notamment pour
les niveaux de charges élevées, les cylindres 10 à 16 fonctionnent selon un cycle
conventionnel (C) de quatre phases durant deux tours de vilebrequin (T). Ce cycle
comprend, durant un tour, une phase d'admission (A) entre le PMH et le PMB du piston
avec une séquence d'ouverture et de fermeture de la soupape d'admission 22, et une
phase de compression (CP) entre le PMB et le PMH de ce piston, puis, selon un tour
suivant, une phase de combustion (CB) du mélange carburé présent dans le cylindre
allant du PMH du piston vers son PMB, et une phase d'échappement (E) des gaz brûlés
allant du PMB vers le PMH avec une séquence d'ouverture/fermeture de la soupape d'échappement
32. Ces quatre phases conventionnelles se répètent selon deux tours de vilebrequin,
soit 720° d'angle de vilebrequin. Ainsi chaque cycle (C) débute par une phase d'admission
(A) et se termine par une phase d'échappement (E).
[0034] Dans le cas de la configuration de la figure 3 illustrant le fonctionnement à faibles
ou moyennes charges, au moins un cylindre, ici le cylindre 10, fonctionne d'une manière
dégradée avec un cycle (C') de six phases pendant trois tours (T) de vilebrequin.
Ces phases se déclinent en quatre phases précédemment mentionnées (phase d'admission,
de compression, de combustion et d'échappement selon deux tours) suivies, pendant
un tour supplémentaire, de deux phases supplémentaires : une phase de détente (D)
durant laquelle les gaz brûlés résiduels contenus dans le cylindre sont détendus entre
le PMH et le PMB du piston et une phase de recompression (RC) des gaz brûlés détendus
avec une course du piston entre le PMB vers le PMH. Ces deux dernières phases sont
réalisées en maintenant en position de fermeture les soupapes d'admission et d'échappement.
Ce cycle de fonctionnement (C') débute donc par une phase d'admission (A) et se termine
par une phase de recompression (RC).
[0035] Ainsi, en fonctionnement conventionnel, le moteur fonctionne avec tous les cylindres
qui suivent le cycle de quatre phases avec plus précisément une phase de combustion
toutes les quatre phases, soit tous les deux tours.
Dans le cas du fonctionnement à faibles ou moyennes charges, il est prévu de faire
évoluer le moteur avec tout ou partie des cylindres fonctionnant en mode dégradé avec
une seule phase de combustion (CB) selon un cycle de six phases sur trois tours de
vilebrequin. Dans le cas où seule une partie des cylindres fonctionne en mode dégradé,
la partie restante des cylindres fonctionne en mode conventionnel.
[0036] Ceci permet, contrairement aux moteurs de l'art antérieur avec désactivation de cylindres,
de maintenir à température les différents éléments du cylindre (paroi du cylindre,
piston, ...) et de ne pas perturber la ligne d'échappement tout en réduisant de manière
significative la consommation de carburant.
[0037] Pour ce faire et en se rapportant à la figure 4, les moyens de contrôle 40, de la
soupape d'admission et les moyens de contrôle 42 de la soupape d'échappement comprennent
des moyens de commande et des moyens de transmission de mouvement et d'effort entre
ces moyens de commande et la soupape à contrôler. Ces moyens de contrôle permettent
de faire fonctionner le cylindre considéré, soit en mode dégradé, soit en mode conventionnel.
[0038] Dans la suite de la description, il ne sera fait mention que des moyens de contrôle
40 appliqués à la soupape d'admission 22 mais cette description vaut également pour
moyens de contrôle 42 de la soupape d'échappement 32.
[0039] Dans l'exemple de la figure 4, les moyens de commande comprennent un arbre à cames
44 rotatif. Cet arbre à cames comprend un arbre 46 portant fixement une came première
48 et une came seconde 50, à distance l'une de l'autre, avec des profils de cames
52, 54 différents et contrôlant cette même soupape.
[0040] Les termes "première" ou "premier" et "seconde" ou "second" employés dans la description
ne prévalent en rien de leur usage mais ne sont utilisés uniquement que pour différencier,
l'un de l'autre, deux éléments sensiblement identiques.
[0041] Les moyens de transmission de mouvement et d'effort 56 entre les moyens de commande
44 et la soupape d'admission 22, symbolisée par le cercle en traits pointillés, comprennent
un culbuteur 58 pivotant autour d'un arbre de culbuteur 60 qui est lui même rotatif
autour de son axe longitudinal. Cet arbre de culbuteur est placé entre la soupape
d'admission 22 et l'arbre à cames 44 en étant sensiblement parallèle à cet arbre à
cames.
[0042] Le culbuteur comprend une semelle plate 62 de profil allongé comportant, au voisinage
de son extrémité 66 la plus proche de l'arbre à cames, un alésage 64 coopérant à glissement
en rotation avec l'arbre de culbuteur et une zone de contact 68 avec la queue de la
soupape 22 au voisinage de son autre extrémité 70.
[0043] De part et d'autre de cette semelle et au contact avec celle-ci, sont placés axialement
un basculeur premier 72 et un basculeur second 74, sous forme de barrette, qui sont
également montés à pivotement sur l'arbre de culbuteur 60 grâce à un alésage 76, 78
porté par le corps 80, 82 de ces basculeurs.
Les dimensions longitudinales de ces basculeurs sont telles qu'une 84 des extrémités
du basculeur premier 72 prend appui sur la came première 48 et qu'une 86 des extrémités
du basculeur second 74 prend appui sur la came seconde 50.
[0044] Les autres 88, 90 de ces extrémités de basculeurs comportent des moyens de coopération,
ici un trou premier 92 et un trou second 94 sensiblement parallèle à l'arbre de culbuteur,
avec des moyens d'accouplement 96 portés par la semelle 62. Ces moyens sont prévus
pour accoupler (ou désaccoupler) de manière alternative, soit le basculeur premier
72 avec la semelle 62, soit le basculeur second 74 avec cette même semelle.
[0045] Les moyens d'accouplement comprennent un vérin 97, de type vérin hydraulique à simple
effet, porté par la semelle 62.
Ce vérin comprend une cavité 98, par exemple cylindrique avec deux flancs verticaux
100, 102, placée dans le corps de la semelle. Cette cavité se poursuit, en direction
des basculeurs et à partir des flancs, par des perçages 104, 106, de préférence cylindriques
et coaxiaux à la cavité, qui sont en regard respectivement des trous 92, 94 en étant
de même dimension radiale. Un piston translatif 108, de préférence étagé, est logé
dans cette cavité avec un corps de piston 110 permettant de délimiter deux chambres
étanches 112, 114 dont l'une 112 comporte un moyen élastique, tel qu'un ressort de
rappel 116. Ce corps de piston porte, de part et d'autre, une tige première 118 et
une tige seconde 120 qui coopèrent avec les perçages 104, 106 puis avec l'un ou l'autre
des trous 92, 94 des basculeurs 72, 74.
[0046] Un passage de circulation 122 d'un fluide de commande sous pression, tel que de l'huile,
est situé entre la cavité 98 et l'alésage 64 de la semelle avec un débouché de ce
passage au plus près de la paroi verticale 102 de la chambre 114 qui ne comporte pas
de ressort. Ce passage comporte également une dérivation de circulation de fluide
124 mettant en communication ce passage avec l'alésage 64. Un passage d'évacuation
126 de fluide est également prévu dans la semelle à distance du passage d'alimentation.
Ce passage d'évacuation est avantageusement placé entre l'alésage 64 et le bord de
l'extrémité 66 de la semelle.
[0047] L'arbre de basculeur 60 comporte intérieurement un canal axial d'amenée de fluide
sous pression 128 avec une arrivée radiale de fluide 130 en communication, à partir
de la périphérie de cet arbre, avec un boiter d'admission 131 de fluide sous pression
F. Ce canal comporte aussi une sortie de fluide 132 débouchant radialement sur la
périphérie de cet arbre tout en étant en concordance avec le passage de communication
122.
L'arrivée 130 et la sortie 132 du canal 128 ainsi que le boîtier 131 sont dimensionnés
d'une façon telle qu'ils permettent l'alimentation de la chambre 114, pendant toute
la rotation d'un demi tour de l'arbre de culbuteur 60 à partir de la figure 4.
Cet arbre comporte également un canal de liaison 134 sensiblement radial et à distance
du canal d'amenée. Ce canal de liaison comporte une cuvette radiale 136 se poursuivant
par un passage de liaison 138 dont la section transversale est sensiblement égale
à la section transversale du passage d'évacuation 126.
[0048] La configuration de ce canal est telle que la cuvette peut être en communication
avec la dérivation 124 et le passage de liaison peut être en communication avec le
passage d'évacuation 126 pendant un autre demi tour de l'arbre de culbuteur, comme
cela sera explicité dans la suite de la description.
[0049] Bien entendu, il est prévu tous moyens d'étanchéité entre les différentes pièces
mobiles et fixes pour éviter toute fuite de fluide de commande.
[0050] L'arbre de culbuteur et l'arbre à cames sont reliés cinématiquement en rotation par
tous moyens de transmission, tel qu'un train d'engrenages 140, de façon à ce que l'arbre
de culbuteur tourne à la moitié de la vitesse de l'arbre à cames.
[0051] Le mouvement de rotation de cet arbre à cames est conventionnellement commandé par
le vilebrequin 18 au travers d'une courroie de distribution (ou d'une chaîne, ou d'un
train de pignons) de façon à ce que la vitesse de rotation de cet arbre à cames soit
le tiers de celle du vilebrequin.
[0052] Ainsi concrètement, pour une rotation de trois tours du vilebrequin, l'arbre à cames
tourne d'un tour alors que l'arbre de culbuteur tourne d'un demi tour.
[0053] En fonctionnement conventionnel des cylindres du moteur, à pleines charges notamment,
les moyens de contrôle se trouvent initialement dans la configuration de la figure
4.
Le fluide sous pression F est introduit par le boîtier 131 dans l'arrivée 130. Ce
fluide circule dans le canal 128 pour aboutir à la sortie 132 puis est amené par le
passage de communication 122 dans la chambre 114. Ce fluide sous pression remplit
la chambre 114 en repoussant le piston 108 vers la droite (en considérant cette figure)
tout en comprimant le ressort 116.
[0054] Arrivé à cette position (illustrée en traits pointillés sur la figure), la tige première
118 de ce piston coopère avec le trou 92 du basculeur premier 72 et la tige seconde
120 a libéré le trou 94 du basculeur second 74.
[0055] De ce fait, lors de la rotation de l'arbre à cames d'un tour complet correspondant
à la rotation d'un demi tour de l'arbre de culbuteur, la came seconde 50, qui est
en contact avec l'extrémité 86 du basculeur second 74, entraîne le pivotement de ce
basculeur autour de l'arbre de culbuteur 60. Comme ce basculeur n'est plus lié mécaniquement
à la semelle 62 du fait de son désaccouplement avec cette semelle 62, il ne peut pas
agir sur la queue de la soupape au travers de la semelle 62.
A l'opposé, la rotation de la came première 48 va entraîner un contrôle de la soupape
d'admission 22. En effet, de par la mise en action de l'accouplement entre la semelle
62 et le basculeur 72, la rotation de cette came permet de générer le basculement
de l'ensemble semelle 62 - basculeur premier 72 autour de l'arbre de culbuteur par
le contact de l'extrémité 84 de ce basculeur avec le profil 52 de la came première
48. Par ce basculement, la zone de contact 68 de la semelle entraîne le déplacement
translatif de la soupape en ouvrant/fermant l'orifice de la tubulure qu'elle contrôle.
[0056] En se rapportant à la figure 2, la rotation de l'arbre à cames sur un tour se produit
pendant une rotation de trois tours du vilebrequin, donc de 0° V à 1080°.
Durant la rotation d'un tour de cet arbre à cames, l'arbre de culbuteur tourne d'un
demi tour avec une position des tiges de vérins 118, 120, comme illustrée en traits
pointillés sur la figure 4.
De ce fait, durant le cycle de fonctionnement (C), la soupape d'admission suit une
séquence d'ouverture/fermeture entre 0° V et 180° V puis, durant le cycle suivant
(C), une séquence d'ouverture/fermeture entre 720° V et 900° V.
Pour cela, la came 48 comporte un profil adapté permettant de réaliser, pendant un
tour d'arbre à cames, cette succession de séquences.
[0057] Lorsque l'arbre de culbuteur 60 a terminé son demi tour sous l'impulsion de l'arbre
à cames, il se trouve dans la position illustrée à la figure 5.
Dans cette position, non seulement le fluide n'est plus introduit dans le canal d'amenée
128 mais aussi ce canal n'est plus en relation avec le passage de communication de
fluide 122.
La chambre 114 n'est plus en conséquence sous pression et la dérivation 124 est en
communication, au travers du canal de liaison 134, avec le passage d'évacuation 126.
Sous l'effet du ressort de rappel 116 présent dans la chambre 112, le piston 108 est
repoussé vers la gauche (en considérant cette figure) et le fluide contenu dans la
chambre 114 est expulsé de celle-ci.
Ce fluide parcourt alors une partie du passage de communication 122 ainsi que la dérivation
124 et aboutit dans la cuvette 136 du canal de liaison 134. A partir de cette cuvette,
le fluide traverse le passage de liaison 138 et le passage d'évacuation 126 pour parvenir
vers tous moyens de réception de ce fluide comme un bac ou un réservoir.
En final, le piston 108 et ses tiges 118, 120 se trouvent dans la configuration dans
laquelle le basculeur premier 72 est désaccouplé de la semelle 62 alors que le basculeur
74 est accouplé à cette semelle.
Lors des rotations du vilebrequin sur trois tours supplémentaires, donc de 1080° V
à 2160° V, l'arbre à cames tourne sur un tour et l'arbre de culbuteur tourne pendant
un demi tour.
Sous l'impulsion de la came seconde 50, qui comporte un profil adapté 54, la soupape
d'admission suit une séquence d'ouverture/fermeture entre 1440° V et 1620° V pour
débuter le cycle de fonctionnement (C) suivant.
[0058] Lorsque l'arbre de culbuteur 60 a terminé son demi tour sous l'impulsion de l'arbre
à cames, il se retrouve dans la position illustrée à la figure 4. En outre, le piston
118 se retrouve, sous l'impulsion du ressort 116, dans la position initiale comme
illustrée sur cette figure.
[0059] Lors du fonctionnement dégradé d'au moins un cylindre 10, tel que pour les faibles
ou moyennes charges du moteur, il est prévu de faire fonctionner ce cylindre avec
un cycle (C') qui permet d'avoir une phase de combustion (CB) tous les six temps,
comme décrit en relation avec la figure 3.
A titre d'exemple non limitatif, durant le fonctionnement dégradé de ce cylindre 10,
les autres cylindres 12 à 16 fonctionnent en mode conventionnel.
[0060] Pour cela, à partir de la configuration de la figure 4, le canal d'amenée de fluide
128 n'est pas alimenté en fluide sous pression pendant toute la rotation sur un tour
de l'arbre de culbuteur 60. Le basculeur premier 72 reste donc désaccouplé de la semelle
62 pendant toute cette rotation et le basculeur second 74 reste constamment accouplé
avec cette semelle.
[0061] Compte tenu du profil 54 de la came seconde 50, la soupape d'admission 22 suit une
séquence d'ouverture/fermeture selon un cycle de fonctionnement (C') tous les trois
tours, telle qu'entre 360° V et 540° V puis selon le cycle suivant (C') entre 1440°
V et 1620° V.
Ainsi, cette configuration permet, comme déjà mentionné, d'obtenir une seule phase
de combustion (CB) selon un cycle de fonctionnement (C') de six phases.
[0062] Comme la soupape d'échappement 32 est soumise à des moyens de contrôle identiques
à ceux de la soupape d'admission, cette soupape d'échappement suit également des séquences
d'ouverture/fermeture avec un décalage angulaire de 540° et cela aussi bien pour le
fonctionnement conventionnel du cylindre du moteur que pour le fonctionnement dégradé
à faibles ou moyennes charges.
[0063] Bien entendu, l'arrivée de fluide dans le canal 128 est commandée par un circuit
hydraulique (non représenté) contrôlé par une unité de contrôle (également non représentée)
que comporte habituellement tout moteur. Cette unité contient des cartographies ou
des tables de données qui permettent de faire fonctionner tout ou partie des cylindres,
en fonction des conditions d'évolution du moteur.
[0064] De même, cette unité permet de contrôler les paramètres d'injection de carburant
dans le cylindre ainsi que les paramètres d'allumage du mélange carburé présent dans
ce cylindre.
[0065] La variante de la figure 6 se distingue de l'exemple de la figure 4 par la disposition
servant à évacuer le fluide expulsé de la chambre 114 des moyens d'accouplement 96.
[0066] Dans cette variante, la dérivation 124, le canal de liaison 134 (cuvette de liaison
136, passage de liaison 138) et le passage d'évacuation 126 ont été remplacés par
un canal calibré d'évacuation 142 contenu dans la semelle 62. Ce canal, qui a une
section transversale calibrée, prend naissance à la chambre 114 pour aboutir sur un
bord de l'extrémité 70 de la semelle.
Pour le fonctionnement conventionnel du cylindre, le fluide est introduit sous pression
dans la chambre 114 par le canal d'amenée 128 et le passage de communication 122,
comme déjà explicité en relation avec la figure 4. Ce fluide exerce une pression sur
le piston en le déplaçant vers la droite de la figure. Compte tenu de la calibration
du canal d'évacuation 142, que l'homme du métier aura au préalable déterminé par tous
moyens, le fluide introduit dans la chambre 114 est amené à ressortir par ce canal
mais avec un débit moindre que celui provenant du passage de communication 122. Du
fait du différentiel de pression entre l'introduction du fluide et son évacuation,
la pression régnant dans la chambre est suffisante pour maintenir le piston dans sa
position illustrée à la figure 5.
[0067] Lorsque l'arrivée de fluide est arrêtée, aucune pression ne règne dans la chambre
114. Sous l'effet du ressort 116, le fluide contenu dans cette chambre est évacué
par le canal 142 et le piston arrive dans la position illustrée sur la figure 6.
[0068] La présente invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation décrit mais englobe
tous équivalents ou variantes.
1. Moteur à combustion interne comprenant au moins un cylindre (10, 12, 14, 16) comportant
des moyens d'admission avec une soupape d'admission (22), des moyens d'échappement
avec une soupape d'échappement (32), et des moyens de contrôle (40, 42) en ouverture/fermeture
des soupapes, lesdits moyens de contrôle comportant des moyens de commande (44) et
des moyens de transmission de mouvement et d'effort (56) entre lesdits moyens de commande
et la soupape à contrôler, caractérisé en ce que les moyens de transmission de mouvement et d'effort (56) comprennent un culbuteur
(58) avec au moins deux basculeurs (72, 74) débrayables d'une semelle (62) contrôlant
le mouvement de ladite soupape.
2. Moteur à combustion interne selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de commande comprennent un arbre à cames (44) portant des cames (48, 50)
coopérant avec chaque basculeur.
3. Moteur à combustion interne selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'une (48) des cames comporte un profil de came (52) coopérant avec l'un (72) des
basculeurs qui est différent du profil de came (54) de l'autre (50) des cames coopérant
avec l'autre (74) des basculeurs.
4. Moteur à combustion interne selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le culbuteur comprend des moyens d'accouplement (96) alternatif entre la semelle
(62) et l'un ou l'autre des basculeurs (72, 74).
5. Moteur à combustion interne selon la revendication 4, caractérisé en ce que les moyens d'accouplement comprennent un vérin (97) avec un piston (108) muni de
deux tiges (118, 120) coopérant à verrouillage avec lesdits basculeurs.
6. Moteur à combustion interne selon la revendication 5, caractérisé en ce que la tige de piston (118, 120) solidarise le basculeur (72, 74) avec la semelle (62)
par coopération avec un trou (92, 94) porté par ledit basculeur.
7. Moteur à combustion interne selon la revendication 6, caractérisé en ce que le vérin (97) est porté par la semelle (62).
8. Moteur à combustion interne selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisé en ce que la semelle comporte une évacuation (126, 142) du fluide hors du vérin (97).
9. Moteur à combustion interne selon l'une des revendications précédentes dans lequel
le culbuteur pivote autour d'un arbre de culbuteur (60), caractérisé en ce que l'arbre de culbuteur est un arbre rotatif et en ce qu'il comporte un canal d'amenée de fluide (128) audit vérin et un canal de liaison (134)
en relation avec un passage d'évacuation de fluide (126) porté par la semelle.
10. Moteur à combustion interne selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de transmission de mouvement entre l'arbre à cames (44) et
le vilebrequin du moteur avec un rapport de transmission permettant de faire tourner
ledit arbre au tiers de la vitesse de rotation dudit vilebrequin et des moyens de
transmission de mouvement (140) entre l'arbre à cames (44) et l'arbre de culbuteur
(60) avec un rapport de transmission permettant de faire tourner ledit arbre de culbuteur
à la moitie de la vitesse de rotation de l'arbre à cames.
11. Utilisation d'un moteur à combustion interne selon l'une des revendications précédents
pour un fonctionnement, selon des faibles ou moyennes charges du moteur, avec un cycle
(C') comportant au moins deux phases supplémentaires (D, RC) aux phases conventionnelles
d'admission (A), de compression (CP), de combustion (CB) d'un mélange carburé et d'échappement
(E) des gaz brûlés..
12. Utilisation d'un moteur selon la revendication 11 avec, à la suite de la phase conventionnelle
d'échappement (E), une phase de détente (D) des gaz brûlés suivie d'une phase de recompression
(RC) des gaz brûlés détendus.