[0001] L'invention concerne un procédé avec hydrocraquage à pression modérée, pour la production
de diesel de très haute qualité avec des rendements élevés.
[0002] L'invention concerne également un procédé incluant ledit procédé d'hydrocraquage
et un procédé de craquage catalytique, ainsi que l'installation utilisable pour la
mise en oeuvre dudit procédé.
[0003] L'industrie du raffinage doit dès maintenant trouver des schémas de raffinage pour
s'adapter à la sévérisation des normes concernant la qualité des carburants et qui
seront en vigueur en Europe en 2005. La teneur maximale en soufre du diesel devra
être d'au plus 50 ppm. Le point de distillation 95% (ASTM D-86) du diesel, actuellement
de 360°C, sera probablement réduit, par exemple de 10°C, ce qui représenterait actuellement
pour une raffinerie une diminution de 5% en volume de diesel produit. Il est également
envisagé de diviser au moins par deux les teneurs en polyaromatiques actuelles qui
sont d'environ 11 % massique actuellement. L'indice de cétane exigé serait parallèlement
augmenté au-delà de 51, passant par exemple de la valeur actuelle de 51 à 52.
[0004] Dans le même temps, la demande en diesel ne cesse de croître et on s'attend à des
accroissements de demande de près de 20% dans la décennie.
[0005] La distillation du brut ne suffisant pas à couvrir la production de diesel, on produit
actuellement du diesel par des procédés d'hydrocraquage à haute pression (en général
d'au moins 120 bars en pression partielle d'hydrogène) traitant des charges lourdes
qui sont des charges présentant une température T
95 le plus souvent de l'ordre de 500°C au moins, T
95 étant la température du point 95% volume obtenu par distillation simulée (ASTM-D28
87). Les composés lourds sont craqués en composés plus légers, dont une partie se
retrouve dans la coupe distillat moyen, (diesel et kérosène) de la distillation de
l'hydrocraquage. De tels procédés à haute pression sont classiques.
[0006] Pour parvenir aux nouvelles normes, le diesel de distillation du brut devra subir
une hydrodésulfuration profonde. Par ailleurs, l'hydrocraquage haute pression est
une solution qui peut s'avérer onéreuse. On a donc recherché une solution plus avantageuse
qui de plus, pourrait s'intégrer dans les unités actuelles pour utiliser au mieux
les ressources existantes de la raffinerie.
[0007] Le procédé exposé dans la présente demande est un procédé d'hydrocraquage fonctionnant
à des pressions modérées (au-delà de 70 bars et d'au plus 100 bars en pression partielle
hydrogène) qui permet d'obtenir directement un diesel répondant au spécifications
2005 à partir de charges relativement légères dans des conditions plus économiques
que l'hydrocraquage haute pression.
[0008] Plus précisément, l'invention concerne un procédé de traitement de charge hydrocarbonée
brute comprenant les étapes suivantes :
- distillation atmosphérique de la charge hydrocarbonée brute, produisant au moins une
fraction naphta, au moins une fraction carburéacteur, au moins une fraction diesel
et un résidu atmosphérique,
- distillation sous vide du résidu atmosphérique pour séparer au moins une fraction
distillat légère, au moins une fraction distillat lourde et un résidu sous vide à
point d'ébullition d'au moins 535°C,
- craquage catalytique d'au moins une fraction distillat lourde, éventuellement additionnée
d'une partie au moins du résidu d'hydrocraquage,
- traitement de ladite fraction légère pour produire un diesel ayant un point de distillation
95% inférieur à 360°C, une teneur en soufre d'au plus 50 ppm et un indice de cétane
supérieur à 51, ledit procédé traitant des charges hydrocarbonées ayant une température
T5 comprise entre 250 et 400°C et une température T95 d'au plus 470°C, ledit procédé comprenant un hydrotraitement produisant un effluent
ayant une teneur en azote organique en-dessous de 10ppm puis un hydrocraquage à pression
modérée avec un catalyseur d'hydrocraquage comprenant au moins une zéolite Y, au moins
une matrice et une fonction hydro-déshydrogénante, ledit hydrocraquage opérant sous
une pression partielle d'hydrogène supérieure à 70 bars et d'au plus 100 bars, à une
température d'au moins 320°C, avec un rapport volumique H2/charge d'au moins 200 NI/NI, une vitesse volumique horaire de 0,15-7h-1, le procédé réalisant une conversion d'au moins 80% volume et l'effluent liquide
obtenu par hydrocraquage étant distillé pour séparer le diesel.
[0009] De préférence, le résidu de distillation est recyclé dans le procédé après purge.
Les charges, l'hydrotraitement, l'hydrocraquage
[0010] Les charges traitées dans le procédé présentent un point T
5 compris entre 250 et 400°C et de préférence entre 280 et 370°C. Le point T
5 représente la température du point 5% volume obtenu par distillation simulée (ASTM-D28
87).
[0011] Généralement, les charges ont un point T
5 compris entre 320-400°C ou encore entre 320-370°C. Très avantageusement on peut ajouter
à ces charges une fraction du diesel, par exemple du diesel lourd issu de la distillation
atmosphérique du brut, qui présente le plus souvent un point T
5 de l'ordre d'au moins 280°C. Cette fraction diesel lourd peut tout aussi bien être
obtenue directement dans le résidu atmosphérique.
[0012] Cette disposition (ajout de diesel) est particulièrement avantageuse. En effet, elle
permet de traiter par un hydrotraitement suivi d'un hydrocraquage à pression modérée
une partie lourde de la fraction diesel qui est chargée en composés azotés et soufrés
les plus difficiles à hydrotraiter. Dès lors, un hydrotraitement conventionnel est
utilisable pour traiter la fraction diesel restante, et il n'est pas besoin d'investissement
coûteux.
[0013] De plus, en traitant cette partie lourde du diesel dans le procédé selon l'invention,
l'hydrodésulfuration de la fraction lourde est réalisée avec parallèlement une amélioration
de ses qualités (indice de cétane supérieur à celui qui aurait été obtenu par hydrotraitement
sévère seul).
[0014] Les charges utilisables présentent également une température T
95 d'au plus 470°C, ou mieux d'au plus 450°C, ou mieux compris dans l'intervalle 390-430°C,
T
95 représentant la température du point 95% obtenu par distillation simulée (ASTM-D28
87).
[0015] On peut citer comme charges des distillats sous vide légers, une fraction légère
d'un gazole sous vide (VGO) conventionnel (par exemple la moitié la plus légère),
les gazoles atmosphériques lourds (HGO), les mélanges desdites charges ou encore des
mélanges desdites charges avec au moins une fraction diesel par exemple provenant
de la distillation du brut ou d'une unité de FCC (craquage catalytique).
[0016] Les charges hydrocarbonées traitées présentent généralement des teneurs en soufre
de 0,2 à 4% massiques et en azote de 100-3500 ppm massiques. Elles sont donc généralement
préalablement hydrotraitées avant d'être hydrocraquées de façon à abaisser les teneurs
en azote organique (c'est-à-dire d'azote faisant partie de molécules organiques) en-dessous
de 80 ppm, ou mieux de 50 ppm et de préférence en-dessous de 10 ppm, et les teneurs
en soufre organique, (c'est-à-dire des soufres faisant partie de molécules organiques)
en-dessous de 200 ppm et de préférence en-dessous de 50 ppm. Ces charges hydrotraitées
(dites propres) peuvent ensuite être soumises à l'hydrocraquage.
[0017] Les conditions de l'hydrotraitement sont généralement :
- pression de 5-25MPa, avec de préférence une pression partielle d'hydrogène supérieure
à 70 bars et d'au plus 100 bars, de préférence d'au moins 80 bars ou encore d'au moins
85 bars,
- température d'au moins 320°C, en général d'au moins 350°C et d'au plus 450°C le plus
souvent, voire même d'au plus 430°C,
- rapport volumique H2/charge d'au moins 100 NI/I, et le plus souvent entre 100-2000
NI/I ou encore 300-2000 NI/I,
- vitesse volumique horaire de 0,1-10h-1, de préférence 0,15-7h-1, et avantageusement 0,05-4h-1.
[0018] La conversion réalisée dans l'hydrotraitement est généralement d'au moins 10% volume
et inférieure à 40% en produit bouillant au-dessous de 350°C.
[0019] L'hydrotraitement peut être réalisé soit dans le réacteur d'hydrocraquage et dans
au moins un lit précédant le premier lit du catalyseur d'hydrocraquage, dans le sens
de l'écoulement de la charge, soit dans un réacteur indépendant précédant le réacteur
d'hydrocraquage. Il y a ou il n'y a pas de séparation intermédiaire des gaz régénérés
par l'hydrotraitement. Le premier mode (même réacteur) sans séparation intermédiaire
est préféré. Est comprise également dans le procédé une réalisation dans laquelle
l'hydrotraitement est réalisé dans la raffinerie très en amont de l'hydrocraquage,
des traitements intermédiaires pourront être également effectués.
[0020] La charge propre est, au moins en partie, en présence d'hydrogène mise au contact
d'au moins un catalyseur d'hydrocraquage dans les conditions opératoires suivantes
:
- pression partielle d'hydrogène supérieure à 70 bars et d'au plus 100 bars, de référence
d'au moins 80 bars ou encore d'au moins 85 bars,
- température d'au moins 320°C, en général d'au moins 350°C et d'au plus 450°C le plus
souvent, voire même d'au plus 430°C,
- rapport volumique H2/charge d'au moins 200NI/NI et le plus souvent entre 300-2000NI/NI.
- Vitesse volumique horaire 0,15-7h-1, de préférence 0,05-4h-1.
[0021] Le procédé peut fonctionner avec ou sans recyclage du résidu de distillation de l'effluent
d'hydrocraquage (fraction non convertie). Lorsqu'il y a recyclage, il est effectué
vers le réacteur d'hydrocraquage s'il est séparé de celui d'hydrotraitement par exemple
ou encore dans la charge entrant dans le réacteur où sont effectués l'hydrotraitement
et l'hydrocraquage.
[0022] Dans ces conditions, au niveau du procédé dans sa globalité, la conversion en produits
bouillant au-dessous de 350°C est d'au moins 80% volume, et plus généralement d'au
moins 90% volume, ou encore d'au moins 95% volume.
Les catalyseurs d'hydrotraitement
[0023] Des catalyseurs classiques peuvent être utilisés, qui contiennent au moins un support
amorphe et au moins un élément hydro-déshydrogénant (généralement au moins un élément
des groupes VIB et VIII non noble, et le plus souvent au moins un élément du groupe
VIB et au moins un élément du groupe VIII non noble).
[0024] De façon très avantageuse, un catalyseur d'hydrotraitement comprend au moins une
matrice, au moins un élément hydro-déshydrogénant choisi dans le groupe formé par
les éléments du groupe VIB et du groupe VIII de la classification périodique, éventuellement
au moins un élément promoteur déposé sur le catalyseur et choisi dans le groupe formé
par le phosphore, le bore et le silicium, éventuellement au moins un élément du groupe
VIIA (chlore, fluor préférés), et éventuellement au moins un élément du groupe VIIB
(manganèse préféré), éventuellement au moins un élément du groupe VB (niobium préféré).
[0025] De façon générale, le catalyseur d'hydrotraitement contient :
- 5-40% poids d'au moins un élément des groupes VIB et VIII non noble (%oxyde)
- 0-20% d'au moins un élément promoteur choisi parmi le phosphore, le bore, le silicium
(% oxyde), de préférence 0,1-20% ; avantageusement le bore et/ou le silicium sont
présents, et éventuellement le phosphore.
- 0-20% d'au moins un élément du groupe VIIB (manganèse par exemple)
- 0-20% d'au moins un élément du groupe VIIA (fluor, chlore par exemple)
- 0-60% d'au moins un élément du groupe VB (niobium par exemple)
- 0,1-95% d'au moins une matrice, et de préférence l'alumine
[0026] De préférence, ce catalyseur contient du bore et/ou du silicium comme élément promoteur,
avec éventuellement en plus du phosphore comme autre élément promoteur. Les teneurs
en bore, silicium, phosphore sont alors de 0,1-20%, de préférence 0,1-15%, encore
plus avantageusement 0,1-10%.
[0027] Les matrices qui peuvent être utilisés seuls ou en mélange sont à titre d'exemple
non limitatif l'alumine, l'alumine halogénée, la silice, la silice-alumine, les argiles
(par exemple parmi les argiles naturelles telles que le kaolin ou la bentonite), la
magnésie, l'oxyde de titane, l'oxyde de bore, la zircone, les phosphates d'aluminium,
les phosphates de titane, les phosphates de zirconium, le charbon, les aluminates.
On préfère utiliser des matrices contentant de l'alumine, sous toutes ces formes connues
de l'Homme du métier, et de manière encore plus préférée les alumines, par exemple
l'alumine gamma.
[0028] Le rôle de fonction hydro-déshydrogénante est remplie de préférence par au moins
un métal ou composé de métal des groupes VIII non noble et VI de préférence choisi(s)
parmi le molybdène, tungstène, nickel et cobalt. De préférence, ce rôle est assuré
par la combinaison d'au moins un élément du Groupe VIII (Ni, Co) avec au moins un
élément du groupe VIB (Mo, W).
[0029] Ce catalyseur pourra contenir avantageusement du phosphore ; en effet il est connu
dans l'art antérieur que ce composé apporte deux avantages aux catalyseurs d'hydrotraitement
: une facilité de préparation lors notamment de l'imprégnation des solutions de nickel
et de molybdène, et une meilleure activité d'hydrogénation.
Dans un catalyseur préféré, la concentration totale en oxydes de métaux des groupes
VI et VIII est comprise entre 5 et 40 % en poids et de préférence entre 7 et 30 %
et le rapport pondéral exprimé en oxyde métallique entre métal (ou métaux) du groupe
VIB sur métal (ou métaux) du groupe VIII est de préférence compris entre 20 et 1,25
et encore plus préféré entre 10 et 2. La concentration en oxyde de phosphore P
2O
5 sera inférieure à 15 % poids et de préférence à 10 % poids.
[0030] Un autre catalyseur d'hydrotraitement préféré qui contient du bore et/ou silicium
(et de préférence du bore et du silicium), renferme généralement en % poids par rapport
à la masse totale du catalyseur au moins un métal choisi dans les groupes suivants
et avec les teneurs suivantes :
- 3 à 60%, de préférence de 3 à 45% et de manière encore plus préférée de 3 à 30% d'au
moins un métal du groupe VIB
et éventuellement,
- 0 à 30%, de préférence de 0 à 25% et de manière encore plus préférée de 0 à 20% d'au
moins un métal du groupe VIII,
le catalyseur renfermant en outre au moins un support choisi dans les groupes suivants
avec les teneurs suivantes :
- 0 à 99%, avantageusement 0,1 à 99%, de préférence de 10 à 98% et de manière encore
plus préférée de 15 à 95% d'au moins une matrice amorphe ou mal cristallisée,
le dit catalyseur étant caractérisé en ce qu'il renferme en outre,
- 0,1 à 20%, de préférence de 0,1 à 15% et de manière encore plus préférée de 0,1 à
10% de bore et/ou 0,1 à 20%, de préférence de 0,1 à 15% et de manière encore plus
préférée de 0,1 à 10% de silicium.
et éventuellement,
- 0 à 20%, de préférence de 0,1 à 15% et de manière encore plus préférée de 0,1 à 10%
de phosphore,
et éventuellement encore,
- 0 à 20%, de préférence de 0,1 à 15% et de manière encore plus préférée de 0,1 à 10%
d'au moins un élément choisi dans le groupe VIIA, de préférence le fluor.
D'une façon générale, on préfère les formules ayant les rapports atomiques suivants:
- un rapport atomique métal du groupe VIII/métaux du groupe VIB compris entre 0 et 1,
- un rapport atomique B/métaux du groupe VIB compris entre 0,01 et 3,
- un rapport atomique Si/métaux du groupe VIB compris entre 0,01 et 1,5,
- un rapport atomique P/métaux du groupe VIB compris entre 0,01 et 1,
- un rapport atomique élément du groupe VIIA/métaux du groupe VIB compris entre 0,01
et 2.
[0031] Un tel catalyseur présente une activité en hydrogénation des hydrocarbures aromatiques
et en hydrodéazotation et en hydrodésulfuration plus importante que les formules catalytiques
sans bore et/ou silicium, et présente également une activité et une sélectivité en
hydrocraquage plus importante que les formules catalytiques connues dans l'art antérieur.
Le catalyseur avec bore et silicium est particulièrement intéressant. Sans vouloir
être lié par une quelconque théorie, il semble que cette activité particulièrement
élevée des catalyseurs avec du bore et du silicium est due aux renforcement de l'acidité
du catalyseur par la présence conjointe du bore et du silicium sur la matrice ce qui
induit d'une part une amélioration des propriétés hydrogénante, hydrodésulfurante,
hydrodéazotante et d'autre part une amélioration de l'activité en hydrocraquage par
rapport aux catalyseurs utilisés habituellement dans les réactions d'hydroraffinage
d'hydroconversion.
[0032] Les catalyseurs préférés sont les catalyseurs NiMo et/ou NiW sur alumine, également
les catalyseurs NiMo et/ou NiW sur alumine dopée avec au moins un élément compris
dans le groupe des atomes formé par le phosphore, le bore, le silicium et le fluor,
ou encore les catalyseurs NiMo et/ou NiW sur silice-alumine, ou sur silice-alumine-oxyde
de titane dopée ou non par au moins un élément compris dans le groupe des atomes formés
par le phosphore, le bore, le fluor et le silicium.
[0033] Un autre type de catalyseur particulièrement intéressant (notamment en activité améliorée)
en hydrotraitemement, renferme une zéolithe Y partiellement amorphe qui sera décrit
ultérieurement dans les catalyseurs d'hydrocraquage.
[0034] Préalablement à l'injection de la charge, les catalyseurs utilisés dans le procédé
selon la présente invention sont de préférence soumis préalablement à un traitement
de sulfuration permettant de transformer, au moins en partie, les espèces métalliques
en sulfure avant leur mise en contact avec la charge à traiter. Ce traitement d'activation
par sulfuration est bien connu de l'Homme du métier et peut être effectué par toute
méthode déjà décrite dans la littérature soit in-situ, c'est-à-dire dans le réacteur,
soit ex-situ.
[0035] Une méthode de sulfuration classique bien connue de l'homme du métier consiste à
chauffer en présence d'hydrogène sulfuré (pur ou par exemple sous flux d'un mélange
hydrogène/hydrogène sulfuré) à une température comprise entre 150 et 800°C, de préférence
entre 250 et 600°C, généralement dans une zone réactionnelle à lit traversé.
Les catalyseurs d'hydrocraquage
[0036] Un catalyseur préféré comprend au moins une zéolithe Y, au moins une matrice et une
fonction hydro-déshydrogénante. Eventuellement, il peut également contenir au moins
un élément choisi parmi le bore, le phosphore et le silicium, au moins un élément
du G VIIA (chlore, fluor par exemple), au moins un élément du groupe VIIB (manganèse
par exemple), au moins un élément du groupe VB (niobium par exemple).
[0037] Le catalyseur renferme au moins une matrice minérale poreuse ou mal cristallisée
de type oxyde. On peut citer à titre d'exemple non limitatif les alumines, les silices,
les silice-alumines, les aluminates, l'alumine-oxyde de bore, la magnésie, le silice-magnésie,
le zircone, l'oxyde de titane, l'argile, seuls ou en mélange.
[0038] La fonction hydro-déshydrogénante est généralement assurée par au moins un élément
du groupe VI B (par exemple molybdène et/ou tungstène) et/ou au moins un élément du
groupe VIII non noble (par exemple cobalt et/ou nickel) de la classification périodique
des éléments. Un catalyseur préféré contient essentiellement au moins un métal du
groupe VI, et/ou au moins un métal du groupe VIII non noble, la zéolithe Y et de l'alumine.
Un catalyseur encore plus préféré contient essentiellement du nickel, du molybdène,
une zéolithe Y et de l'alumine.
[0039] Le catalyseur renferme éventuellement au moins un élément choisi dans le groupe formé
par le bore, le silicium et le phosphore. De façon avantageuse, le catalyseur renferme
éventuellement au moins un élément du groupe VIIA, de préférence le chlore et le fluor,
éventuellement au moins un élément du groupe VIIB (manganèse par exemple), éventuellement
au moins un élément du groupe VB (niobium par exemple).
[0040] Le bore, le silicium et/ou le phosphore peuvent être dans la matrice, la zéolithe
ou sont de préférence déposés sur le catalyseur et alors principalement localisés
sur la matrice. Un catalyseur préféré contient du B et/ou Si comme élément promoteur
déposé avec de préférence en plus du phosphore promoteur. Les quantités introduites
sont de 0,1-20% poids de catalyseur calculé en oxyde.
[0041] L'élément introduit, et en particulier le silicium, principalement localisé sur la
matrice du support peut être caractérisé par des techniques telles que la microsonde
de Castaing (profil de répartition des divers éléments), la microscopie électronique
par transmission couplée à une analyse X des composants du catalyseurs, ou bien encore
par l'établissement d'une cartographie de répartition des éléments présents dans le
catalyseur par microsonde électronique.
[0042] D'une façon générale, un catalyseur préféré d'hydrocraquage renferme avantageusement
:
- 0,1-80% poids de zéolite Y
- 0,1-40% poids d'au moins un élément des groupes VIB et VIII (% oxyde)
- 0,1-99,8% poids de matrice (% oxyde)
- 0-20% poids d'au moins un élément choisi dans le groupe formé par P, B, Si (% oxyde),
de préférence 0,1-20%
- 0-20% poids d'au moins un élément du groupe VIIA, de préférence 0,1-20%
- 0-20% poids d'au moins un élément du groupe VIIB, de préférence 0,1-20%
- 0-60% poids d'au moins un élément du groupe VB, de préférence 0,1-60%
[0043] En ce qui concerne le silicium, dans la fourchette 0-20% il n'est compté que le silicium
ajouté et non celui de la zéolite.
[0044] La zéolite peut être éventuellement dopée par des éléments métalliques comme par
exemple les métaux de la famille des terres rares, notamment le lanthane et le cérium,
ou des métaux nobles ou non nobles du groupe VIII, comme le platine, le palladium,
le ruthénium, le rhodium, l'iridium, le fer et d'autres métaux comme le manganèse,
le zinc, le magnésium.
[0045] Différents zéolites Y peuvent être utilisées.
[0046] Une zéolithe acide H-Y particulièrement avantageuse est caractérisée par différentes
spécifications : un rapport molaire global SiO
2/Al
2O
3 compris entre environ 6 et 70 et de manière préférée entre environ 12 et 50 : une
teneur en sodium inférieure à 0,15 % poids déterminée sur la zéolithe calcinée à 1
100 °C ; un paramètre cristallin a de la maille élémentaire compris entre 24,58 x
10
-10 m et 24,24 x 10
-10 m et de manière préférée entre 24,38 x 10
-10 m et 24,26 x 10
-10m ; une capacité CNa de reprise en ions sodium, exprimée en gramme de Na par 100 grammes
de zéolithe modifiée, neutralisée puis calcinée, supérieure à environ 0,85 ; une surface
spécifique déterminée par la méthode B.E.T. supérieure à environ 400 m
2/g et de préférence supérieure à 550 m
2/g, une capacité d'adsorption de vapeur d'eau à 25°C pour une pression partielle de
2,6 torrs (soit 34,6 MPa), supérieure à environ 6 %, et avantageusement, la zéolite
présente une répartition poreuse, déterminée par physisorption d'azote, comprenant
entre 5 et 45 % et de préférence entre 5 et 40 % du volume poreux total de la zéolithe
contenu dans des pores de diamètre situé entre 20 x 10
-10m et 80 x 10
-10m, et entre 5 et 45 % et de préférence entre 5 et 40 % du volume poreux total de la
zéolithe contenu dans des pores de diamètre supérieur à 80 x 10
-10m et généralement inférieur à 1000 x 10
-10m, le reste du volume poreux étant contenu dans les pores de diamètre inférieur à
20 x 10
-10 m.
[0047] Un catalyseur préféré utilisant ce type de zéolite renferme une matrice, au moins
une zéolithe Y désaluminée et possédant un paramètre cristallin compris entre 2,424
nm et 2,455 nm de préférence entre 2,426 et 2,438 nm, un rapport molaire SiO
2/Al
2O
3 global supérieur à 8, une teneur en cations des métaux alcalino-terreux ou alcalins
et/ou des cations des terres rares telle que le rapport atomique (n x M
n+)/Al est inférieur à 0,8 de préférence inférieur à 0,5 ou encore à 0,1, une surface
spécifique déterminée par la méthode B.E.T supérieure à 400 m
2/g de préférence supérieure à 550m
2/g, et une capacité d'adsorption d'eau à 25°C pour une valeur P/Po de 0,2, supérieure
à 6% poids, ledit catalyseur comprenant également au moins un métal hydro-déshydrogénant,
et du silicium déposé sur le catalyseur.
[0048] Dans un mode de réalisation avantageux selon l'invention, il est utilisé pour l'hydrocraquage
un catalyseur comprenant une zéolithe Y partiellement amorphe.
[0049] On entend par zéolithe Y partiellement amorphe, un solide présentant :
- i/ un taux de pic qui est inférieur à 0,40 de préférence inférieur à environ 0,30
- ii/ une fraction cristalline exprimée par rapport à une zéolithe Y de référence sous
forme sodique (Na) qui est inférieure à environ 60%, de préférence inférieur à environ
50%, et déterminée par diffraction des rayons X.
[0050] De préférence, les zéolithes Y partiellement amorphes, solides entrant dans la composition
du catalyseur selon l'invention présentent l'une au moins (et de préférence toutes)
des autres caractéristiques suivantes :
- iii/ un rapport Si/Al global supérieur à 15, de préférence supérieur à 20 et inférieur
à 150,
- iv/ un rapport Si/Al IV de charpente supérieur ou égal au rapport Si/Al global,
- v/ un volume poreux au moins égal à 0,20 ml/g de solide dont une fraction, comprise
entre 8% et 50%, est constituée de pores ayant une diamètre d'au moins 5 nm (nanomètre)
soit 50 Å.
- vi/ une surface spécifique de 210-800 m2/g , de préférence 250-750 m2/g et avantagement 300-600 m2/g
[0051] Les taux de pics et les fractions cristallines sont déterminés par diffraction des
rayons X, en utilisant une procédure dérivée de la méthode ASTM D3906-97 « Détermination
of Relative X-ray Diffraction Intensities of Faujasite-Type-Containing Materials ».
On pourra se référer à cette méthode pour les conditions générales d'application de
la procédure et, en particulier, pour la préparation des échantillons et des références.
[0052] Un diffractogramme est composé des raies caractéristiques de la fraction cristallisée
de l'échantillon et d'un fond, provoqué essentiellement par la diffusion de la fraction
amorphe ou microcristailine de l'échantillon (un faible signal de diffusion est lié
à l'appareillage, air, porte-échantillon, etc.) Le taux de pics d'une zéolithe est
le rapport, dans une zone angulaire prédéfinie (typiquement 8 à 40° 2θ lorsqu'on utilise
le rayonnement Kα du cuivre, 1 = 0,154 nm), de l'aire des raies de la zéolithe (pics)
sur l'aire globale du diffractogramme (pics+fond). Ce rapport pics/(pics+fond) est
proportionnel à la quantité de zéolithe cristallisée dans le matériau. Pour estimer
la fraction cristalline d'un échantillon de zéolithe Y, on comparera le taux de pics
de l'échantillon à celui d'une référence considérée comme 100% cristallisée (NaY par
exemple). Le taux de pics d'une zéolithe NaY parfaitement cristallisée est de l'ordre
de 0,55 à 0,60.
[0053] Le taux de pics d'une zéolithe USY classique est de 0,45 à 0,55, sa fraction cristalline
par rapport à une NaY parfaitement cristallisée est de 80 à 95 %. Le taux de pics
du solide faisant l'objet de la présente invention est inférieur à 0,4 et de préférence
inférieur à 0,35. Sa fraction cristalline est donc inférieure à 70 %, de préférence
inférieure à 60 %.
[0054] Les zéolites partiellement amorphes sont préparées selon les techniques généralement
utilisées pour la désalumination, à partir de zéolites Y disponibles commercialement,
c'est-à-dire qui présentent généralement des cristallinités élevées (au moins 80%).
Plus généralement on pourra partir de zéolites ayant une fraction cristalline d'au
moins 60%, ou d'au moins 70%.
[0055] Les zéolithes Y utilisées généralement dans les catalyseurs d'hydrocraquage sont
fabriquées par modification de zéolithe Na-Y disponible commercialement. Cette modification
permet d'aboutir à des zéolithes dites stabilisées, ultra-stabilisées ou encore désaluminées.
Cette modification est réalisée par l'une au moins des techniques de désalumination,
et par exemple le traitement hydrothermique, l'attaque acide. De préférence, cette
modification est réalisée par combinaison de trois types d'opérations connues de l'homme
de l'art : le traitement hydrothermique, l'échange ionique et l'attaque acide.
[0056] Une autre zéolite particulièrement intéressante est une zéolite non désaluminée globalement
et très acide.
[0057] Par zéolithe non désaluminée globalement on entend une zéolithe Y (type structural
FAU, faujasite) selon la nomenclature développée dans "Atlas of zeolites structure
types", W.M. Meier, D.H. Olson et Ch. Baerlocher, 4
th revised Edition 1996, Elsevier. Le paramètre cristallin de cette zéolithe peut avoir
diminué par extraction des aluminiums de la structure ou charpente lors de la préparation
mais le rapport SiO
2/Al
2O
3 global n'a pas changé car les aluminiums n'ont pas été extraits chimiquement. Une
telle zéolithe non désaluminée globalement a donc une composition en silicium et aluminium
exprimée par le rapport SiO
2/Al
2O
3 global équivalent à la zéolithe Y non désaluminée de départ. Les valeurs des paramètres
(rapport SiO
2/Al
2O
3 et paramètre cristallin sont données plus loin.). Cette zéolithe Y non désaluminée
globalement peut être sous la forme hydrogène soit être au moins partiellement échangée
avec des cations métalliques, par exemple à l'aide de cations des métaux alcalino-terreux
et/ou des cations de métaux de terres rares de numéro atomiques 57 à 71 inclus. On
préférera une zéolithe dépourvue de terres rares et d'alcalino-terreux, de même pour
le catalyseur.
[0058] La zéolite Y non globalement désaluminée présente généralement un paramètre cristallin
supérieur à 2,438 nm, un rapport SiO
2 / Al
2O
3 global inférieur à 8, un rapport molaire SiO
2 / Al
2O
3 de charpente inférieur à 21 et supérieur au rapport SiO
2 / Al
2O
3 global. La zéolithe globalement non désaluminée peut être obtenue par tout traitement
qui n'extrait pas les aluminium de l'échantillon, tel que par exemple le traitement
à la vapeur d'eau, le traitement par SiCl
4...
[0059] Un autre type de catalyseur avantageux pour l'hydrocraquage contient une matrice
oxyde amorphe acide de type alumine dopée par le phosphore, une zéolithe Y non désaluminée
globalement et très acide et éventuellement au moins un élément du groupe VIIA et
notamment le fluor.
[0060] L'invention n'est pas limitée aux zéolites Y citées et préférées, mais d'autres types
de zéolites Y peuvent être utilisés dans ce procédé.
[0061] Préalablement à l'injection de la charge, le catalyseur est soumis à un traitement
de sulfuration permettant de transformer, au moins en partie, les espèces métalliques
en sulfure avant leur mise en contact avec la charge à traiter. Ce traitement d'activation
par sulfuration est bien connu de l'Homme du métier et peut être effectué par toute
méthode déjà décrite dans la littérature soit in-situ, c'est-à-dire dans le réacteur,
soit ex-situ.
[0062] Une méthode de sulfuration classique bien connue de l'homme du métier consiste à
chauffer en présence d'hydrogène sulfuré (pur ou par exemple sous flux d'un mélange
hydrogène/hydrogène sulfuré) à une température comprise entre 150 et 800°C, de préférence
entre 250 et 600°C, généralement dans une zone réactionnelle à lit traversé.
[0063] Lorsque les catalyseurs d'hydrotraitement et d'hydrocraquage sont dans le même réacteur
ou dans deux réacteurs sans séparation intermédiaire, ils sont sulfurés dans le même
temps.
La séparation et les produits
[0064] L'effluent liquide issu de l'hydrocraquage est ensuite distillé de façon à séparer
une coupe naphta, une coupe diesel, éventuellement une coupe kérosène (qui peut être
parfois incluse au moins en partie dans la coupe diesel), les gaz légers LPG. Il reste
un résidu liquide qui peut-être avantageusement recyclé dans le procédé après purge
généralement.
[0065] Il est bien évident que l'hydrogène a été également préalablement séparé de l'effluent
liquide, qui a pu être ultérieurement strippé avant d'être distillé.
[0066] De façon inattendue, on a constaté qu'avec le procédé selon l'invention, on obtient
directement des diesels de très bonnes qualités répondant aux spécifications et sans
qu'aucun traitement supplémentaire (hydrodésulfuration sévère, hydrogénations...)
ne soit nécessaire pour améliorer ses qualités.
[0067] Ainsi, le procédé permet de produire directement un diesel ayant un point de distillation
95% volume inférieur à 360°C, et généralement ce point est d'au plus 350°C voire d'au
plus 340°C, ayant une teneur en soufre d'au plus 50 ppm, et généralement d'au plus
10 ppm, ayant un indice de cétane d'au moins 52 et le plus généralement d'au moins
54 et ayant de préférence une teneur en polyaromatiques d'au plus 6% pds et généralement
d'au plus 1%, et de préférence un point d'écoulement inférieur à -10°C, et de préférence
une teneur en aromatiques inférieure à 15% pds.
[0068] Il est également produit dans ce procédé un kérosène de bonne qualité ayant un point
de fumée supérieur à 20 mm, de préférence supérieur à 22 mm, et ayant une teneur en
soufre inférieure à 50 ppm, de préférence inférieure à 10 ppm. Le kérosène peut-être
éventuellement au moins en partie envoyé dans le pool diesel, selon les besoins de
l'exploitant.
[0069] Il est tout à fait remarquable d'obtenir de telles qualités de diesel sans traitement
ultérieur et pour un investissement bien moindre qu'un hydrocraquage à haute pression,
tout en permettant la valorisation de charges "légères" de la raffinerie telles que
les gazoles actuels qui, du fait de la sévérisation des spécifications, se retrouveront
soit en excès soit devoir subir des traitements ultérieurs sévères.
[0070] En ce qui concerne les rendements en distillat moyen(kérosène + diesel) produit,
ils se situent à au moins 60% volume, le plus souvent à au moins 65% volume. Les autres
produits formés sont des gaz légers LPG (représentent au plus 10% pds et plus généralement
au plus 5% pds) et du naphta (généralement au moins 20% volume).
Les figures
[0071] On décrira ci-après brièvement le procédé en se reportant aux figures. La figure
1 représente un mode de réalisation du procédé d'hydrocraquage à pression modérée.
Les figures 2B, 2C, 3, 4 illustrent une intégration de ce procédé dans une installation
de craquage catalytique, la figure 2A montrant l'art antérieur.
[0072] Le procédé d'hydrocraquage à pression modérée est schématisée figure 1. La charge
à traiter entre par la conduite 1, elle est sur cette figure, additionnée du recyclage
du résidu d'hydrocraquage par la conduite 2 et d'hydrogène par la conduite 3. Elle
passe à travers un échangeur de chaleur 4 en mélange avec l'hydrogène recyclé amené
par la conduite 5, puis à travers un réchauffeur 6 avant d'être introduite dans le
réacteur (ou la zone) 7 d'hydrocraquage à pression modérée contenant éventuellement
en amont la ou les zones d'hydrotraitement.
[0073] Le réacteur 7 contient au moins un lit catalytique 8 d'au moins un catalyseur d'hydrocraquage.
De préférence, il peut contenir en amont du premier lit 8 au moins un catalyseur d'hydrotraitement.
L'effluent liquide issu du réacteur et sortant par la conduite 9 passe par l'échangeur
4 puis dans un séparateur gaz-liquide 10 séparant l'hydrogène qui est recyclé par
la conduite 5 vers le réacteur 7 d'hydrocraquage.
[0074] L'effluent liquide séparé sortant par la conduite 11 est envoyé de préférence dans
un strippeur 12 qui sépare du naphta et des gaz légers par la conduite 13 et un effluent
résultant sortant par la conduite 14 est distillé dans la colonne 15 de distillation
atmosphérique. Cet agencement illustre schématiquement un mode de réalisation de la
distillation. Toute autre disposition connue de l'homme du métier aboutissant à séparer
les mêmes produits convient aussi.
[0075] Il est ainsi obtenu un diesel évacué par la conduite 16 et un résidu recyclé par
la conduite 2 au réacteur d'hydrocraquage, hormis la purge par la conduite 17. Eventuellement,
un kérosène est obtenu.
[0076] Ainsi, la zone de séparation des produits sépare un résidu d'hydrocraquage à point
d'ébullition supérieur à au moins 535°C, et comporte une conduite de purge dudit résidu
et éventuellement une conduite de recyclage dudit résidu purgé vers la zone ou le
réacteur d'hydrocraquage.
[0077] Pour faciliter la lecture de la figure, on n'a pas représenté les compresseurs et
utilités qui sont connus de l'homme du métier.
[0078] Le procédé d'hydrocraquage ici décrit peut très avantageusement être intégré dans
la raffinerie au niveau d'un procédé de craquage catalytique (en général FCC : craquage
catalytique en lit fluidisé).
[0079] Il en résulte un procédé combiné produisant à la fois du diesel de bonne qualité
et du naphta (en vue de la production d'essence).
[0080] L'invention concerne également une installation pour la mise en oeuvre du procédé
ci-dessus décrit. Cette installation comporte :
- une colonne de distillation d'une charge hydrocarbonée permettant de séparer au moins
une fraction ayant une température T5 comprise entre 250°C et 400°C et une température T95 d'au plus 470°C,
- au moins une zone d'hydrotraitement de ladite charge ou de ladite fraction ,
- au moins une zone d'hydrocraquage à pression modérée de ladite fraction, ladite pression
étant supérieure à 70 bars et d'au plus 100 bars,
- au moins une zone de séparation des produits permettant d'obtenir un diesel ayant
un point de distillation 95% inférieur à 360°C, une teneur en soufre d'au plus 50
ppm et un indice de cétane supérieur à 51.
[0081] Dans une réalisation plus particulière montrée ci-après, l'installation comporte
:
- une colonne de distillation atmosphérique de ladite charge brute pour séparer au moins
du naphta, du diesel et un résidu atmosphérique,
- une colonne de distillation sous vide pour traiter ledit résidu atmosphérique, et
pour séparer au moins une fraction distillat sous vide et un résidu sous vide,
- installation dans laquelle la colonne de distillation atmosphérique ou la colonne
de distillation sous vide comporte au moins une conduite récupérant une fraction ayant
une température T5 comprise entre 250°C et 400°C et une température T95 d'au plus 470°C,
- l'installation comporte également au moins une zone d'hydrotraitement de ladite fraction
suivie d'au moins une zone d'hydrocraquage à pression modérée et d'au moins une zone
de séparation des produits et permettant d'obtenir un diesel ayant un point de distillation
95% inférieur à 360°C, une teneur en soufre d'au plus 50 ppm et un indice de cétane
supérieur à 51.
[0082] Pour mieux comprendre l'invention et son intérêt, il a été schématisé figure 2A l'art
antérieur et figure 2B l'invention, et on décrira le procédé de l'invention à l'aide
de ces figures.
[0083] La figure 2A représente une installation actuelle. La charge hydrocarbonée brute
(ou pétrole brut) qui arrive par la conduite 20 est distillée dans la colonne atmosphérique
21. Il est séparé une (on comprendra par ce terme généralement aussi au moins une)
fraction naphta (conduite 22), une fraction carburéacteur (conduite 23), une fraction
diesel (conduite 24).
[0084] Le résidu atmosphérique sortant par la conduite 25 est distillé sous vide dans la
colonne 26 de distillation sous vide. Il est séparé une fraction distillat sous vide
(conduite 27) et il reste un résidu sous vide (conduite 38).
[0085] Ledit distillat sous vide est envoyé dans une unité de craquage catalytique 28 (en
général en lit fluidisé) qui par ce procédé produit, entre autres, du naphta évacué
par la conduite 29, une fraction de type diesel fortement aromatique (light cycle
oil LCO) évacuée par la conduite 30, et un "slurry" ou résidu sortant par la conduite
31.
[0086] Le plus souvent, le résidu sous vide est traité dans une unité de viscoréduction
39, qui produit, entre autres, du naphta (conduite 40) et du diesel (conduite 41)
qui sont de faible qualité. Le résidu de viscoréduction (conduite 42) n'est utilisable
que comme fuel ainsi que le slurry, une partie du LCO pouvant servir à fluxer ce fuel.
[0087] La figure 2B montre le procédé et l'installation selon l'invention, associant un
hydrocraquage à pression modérée et un craquage catalytique.
[0088] On reconnaît les repères de la figure 2A, et pour ne pas alourdir le schéma on n'a
pas représenté le viscoréducteur, mais il est généralement présent dans l'installation.
[0089] L'installation selon l'invention (figure 2B) comprend en plus de celle de l'art antérieur
(figure 2A), l'unité d'hydrocraquage 32 à pression modérée qui reçoit une fraction
légère issue de la distillation sous vide amenée dans la conduite 33.
[0090] L'unité 32 comprend le(s) réacteur(s) ou zone (s) d'hydrocraquage à pression modérée
et les séparations associées permettant de sortir entre autres, par une conduite 34
un diesel de haute qualité, par la conduite 35 un naphta et par une conduite 36 la
purge du résidu d'hydrocraquage. Habituellement, l'unité 32 comprend également une
zone d'hydrotraitement avant hydrocraquage.
[0091] Le résidu d'hydrocraquage peut au moins en partie être envoyée au craquage catalytique
(unité 28) mais sans que ce soit obligatoire. La purge du procédé d'hydrocraquage
est avantageusement envoyée à l'unité 28.
[0092] On n'a pas représenté ici le recyclage du résidu purgé vers la zone d'hydrocraquage,
ou vers le réacteur d'hydrocraquage comportant également la zone d'hydrotraitement.
Recyclage et passage de la purge en FCC peuvent se faire séparément ou ensemble.
[0093] Dans le cadre du procédé selon l'invention, tel qu'illustré par exemple figure 2B
avec un FCC, lors de la distillation atmosphérique le point de coupe pour la coupe
diesel distillée (conduite 24) est choisi par l'exploitant.
[0094] Le résidu atmosphérique, qui contient donc au moins une partie du gazole atmosphérique
lourd, est distillé sous vide en au moins une fraction (distillat) légère et au moins
une fraction (distillat) lourde, et il reste un résidu sous vide.
[0095] Ladite fraction légère à traiter par hydrocraquage présente une température T
5 qui est comprise entre 250 et 400°C et une température T
95 qui est d'au plus 470°C. C'est un gazole sous vide léger (LVGO). Le point d'ébullition
final est choisi par l'exploitant selon la colonne à sa disposition et selon la valorisation
souhaitée par les produits. Ladite fraction légère présente les autres caractéristiques
des charges hydrocarbonées traitées par le procédé selon l'invention et précédemment
décrits.
[0096] D'une façon générale, ce traitement de distillat sous vide léger par hydrocraquage
à pression modérée peut-être mis en oeuvre lorsque la production et/ou la qualité
du diesel veulent être augmentées, peu importe le type de traitement réservé aux distillat(s)
lourd(s) et résidu de la distillation sous vide.
[0097] Dans un autre mode de réalisation, au lieu de fractionner le résidu atmosphérique
en fraction(s) légères(s) et lourde(s) par distillation sous vide, et d'envoyer la
(les) fraction(s) légère(s) en hydrocraquage, on prend (si le type de colonne le permet)
la coupe gazole lourd ayant sensiblement les mêmes températures T
5 et T
95 au niveau de la distillation atmosphérique. Ce mode est illustré figure 2C où on
reconnaît les repères des figures précédents et où la charge à l'unité 32 est un gazole
atmosphérique amené par la conduite 37. Dans cette figure, la conduite 33 n'existe
plus. Dans ce cas, le résidu atmosphérique bouillant au-dessus du gazole lourd est
distillé sous vide, la distillation sous vide produit également un résidu et au moins
une fraction distillat sous vide appelée ici lourde.
[0098] Le résidu de distillation sous vide (conduite 38) qui présente généralement une température
T
5 d'au moins 535°C, d'au moins 550°C de préférence, voire d'au moins 565°C ou 570°C,
peut être soumis par exemple à une viscoréduction (montré figure 1) ou à une hydroconversion
de résidu ou un cokage.
[0099] Dans tous les cas, au moins une fraction distillat sous vide dite lourde, située
entre la fraction légère ayant une température T
95 d'au plus 470°C, et le résidu sous vide, est soumise au craquage catalytique.
[0100] La figure 3 représente une installation et un procédé dans lesquels la fraction lourde
issue de la distillation sous vide et qui est soumise au craquage catalytique, est,
avant ledit craquage, soumise à un hydrotraitement dans une zone 43. Les références
des précédentes figures sont reprises ici.
[0101] Cet hydrotraitement avant le FCC se déroule en présence d'au moins un catalyseur
amorphe. Tous les catalyseurs conventionnels d'hydrotraitement sont utilisables. On
citera les catalyseurs contenant au moins un élément du groupe VIII non noble (Co,
Ni par exemple) et au moins un élément du groupe VIB (Mo, W par exemple) déposés sur
un support à base de préférence d'alumine ou de silice-alumine. La particularité de
cette étape réside dans ses conditions opératoires : une pression partielle d'hydrogène
entre 25 et 90 bars, de préférence inférieure à 85 bars, ou encore inférieure à 80
bars, ou encore inférieure à 70 bars, et une température de 350-450°C, de préférence
370-430°C ajustées de façon à maintenir une conversion d'au moins 10% et de préférence
inférieure à 40% en produits bouillant au-dessous de 350°C et de préférence 15-30%.
[0102] Il est ainsi produit un naphta (conduite 44) et un diesel (conduite 45) mais de qualité
moyenne et destiné soit à un usage de fuel domestique soit au pool diesel.
[0103] L'effluent hydrotraité passe ensuite dans l'unité de craquage catalytique 28.
[0104] Sur la figure 4, on a schématiquement représenté un apport de fraction diesel lourd
dans l'unité 32 où est réalisé l'hydrocraquage à pression modérée. Dans cette réalisation,
il est obtenu à la distillation atmosphérique, en plus des coupes naphta (conduite
22), kérosène (conduite 23), une fraction diesel léger LGO (conduite 46) et une fraction
diesel lourd HGO (conduite 47). Cette fraction diesel lourd est envoyée dans l'unité
32 où elle subira un hydrotraitement puis un hydrocraquage à pression modérée.
[0105] Ainsi, la présente demande décrit un procédé de production de diesel et de naphta,
la production de diesel étant effectuée par un procédé d'hydrocraquage à pression
modérée tel qu'exposé ci-dessus, et la production de naphta étant obtenue essentiellement
par craquage catalytique. De préférence, la purge d'hydrocraquage est envoyée en craquage
catalytique.
[0106] On a exposé une réalisation préférée de ce type de procédé, mais d'autres réalisations,
autres agencements des procédés pour atteindre le même but sont possibles.
[0107] Pour illustrer l'intérêt de l'invention, il est ci-après chiffré la production d'un
schéma de raffinage actuel, d'un schéma actuel pour une production de diesel aux spécifications
2005 et d'un schéma selon l'invention. Dans le schéma de la figure 2A (schéma actuel
spécifications 2000) pour un traitement de 10 Mt/an de brut de mer du Nord, on a (schéma
1) :
- naphta 3,17 Mt/an
- carburateur 0,73 Mt/an
- Diesel 2,32 Mt/an
- Fuel domestique 1,5 Mt/an
- Fuel à partir d'un résidu 565°C+ soumis à une viscoréduction : 1,42 Mt/an de fuel
40 cst (dilué par LCO et incluant slurry)
[0108] Le diesel a un indice de cétane de 49 et une teneur en soufre de 2100 ppm. Pour être
aux spécifications (cétane 51 et soufre 350 ppm), il doit subir une désulfuration
classique.
[0109] Sans changement dans le schéma de raffinerie, mais avec des qualités diesel aux spécifications
2005 (point 95% pris à 340°C), on a (schéma 2) :
- naphta 3,32 Mt/an
- coupe carburéacteur 0,82 Mt/an
- diesel 2,13 Mt/an
- Fuel domestique 1,36 Mt/an
- Fuel 40cst à partir du résidu 565°C+ 1,43 Mt/an
[0110] Le diesel a un indice de cétane de seulement 48 et doit donc subir une hydrodésulfuration
et une hydrogénation extrêmement sévères qu'il n'est pas possible de réaliser dans
les unités actuelles.
[0111] Le pool naphta aurait une teneur en soufre de 270 ppm massiques, ce qui nécessiterait
des traitements ultérieurs sévères pour la réduire à 10-50 ppm massiques. Aussi, pour
éviter des investissements coûteux, la fraction naphta issue du FCC sera traitée séparément
en hydrodésulfuration sévère, avec pour inconvénient d'abaisser l'indice d'octane.
Les autres fractions naphta (par exemple issues du viscoréducteur, de la distillation
du brut...) seront envoyées au reforming et éventuellement une unité d'isomérisation
après hydrotraitement.
[0112] L'addition au schéma 2 précédant d'un hydrotraitement avant le craquage catalytique
(tel que montré figure 3 mais sous hydrocraquage) a pour conséquence (schéma 3) :
- naphta 3,06 Mt/an
- carburéacteur 0,84 Mt/an
- diesel 2,57 Mt/an
- fuel domestique 1,40 Mt/an
- fuel 40 cst à partir du résidu 565°C+ 1,36 Mt/an
[0113] Le cétane du diesel reste à environ 48. Le naphta de FCC a une teneur de 15 ppm en
soufre, et dans le pool naphta la teneur en soufre peut alors être abaissée aussi
bas que 5,5 ppm environ, et ce sans perte d'octane sensible.
[0114] Avec un schéma 4 préféré selon l'invention (figure 3) incluant l'hydrocraquage à
pression modérée, on obtient (schéma 4) :
- naphta 2,90 Mt/an
- carburateur 0,86 Mt/an
- diesel 2,82 Mt/an
- fuel domestique 1,44 Mt/an
- fuel 40 cst 1,34 Mt/an
[0115] Dans ce cas, la distillation sous vide sépare, une fraction légère 350-410°C, une
fraction lourde 410-565°C et un résidu 565°C+.
[0116] En hydrocraquage, la conversion est quasi-complète (≥ 98%), la consommation en H2
de 1,85%pds, la pression est de 90 bars ppH
2.
Le diesel obtenu :
point 95% |
340°C |
point d'éclair |
>60°C |
cétane |
56 |
soufre |
<10 ppm |
polyaromatiques |
<1%pds |
[0117] La comparaison de ces chiffres montre l'excellente qualité du diesel obtenu par un
schéma selon l'invention, qualité jamais atteinte directement auparavant.
[0118] Par rapport à un hydrocraquage classique, pour des mêmes qualités de produit, on
a pu réaliser une économie de 50 bars en pression d'hydrogène, ce qui abaisse considérablement
les coûts.
[0119] En termes de productivité, les quantités des produits sont similaires à celles du
schéma 3, mais par contre la comparaison avec le schéma 2 (raffinerie actuelle mise
aux spécifications 2005) montre des gains importants, pour la même quantité de pétrole
brut en :
diesel |
+32,4% |
kérosène |
4,9% |
[0120] On a ainsi pu ajuster la balance diesel/naphta vers plus de diesel de haute qualité,
tout en réduisant quelque peu la production de fuel 40cst (-6,3%) adaptant ainsi la
raffinerie aux besoins du marché. De plus, l'unité de FCC ne travaillant pas à pleine
capacité, l'exploitant pourra très avantageusement introduire un supplément de charge
apte à être traité en FCC (tel qu'un résidu atmosphérique). Cette addition sera réalisée
de préférence dans la charge entrant dans la colonne de distillation sous vide (traits
pointillés sur la figure 3).
1. Verfahren zur Behandlung einer Kohlenwasserstoffrohbeschickung, das die folgenden
Schritte umfasst:
- atmosphärische Destillation der Kohlenwasserstoffrohbeschickung, wodurch mindestens
eine Naphtafraktion, mindestens eine Düsentreibstofffraktion, mindestens eine Dieselfraktion
und ein atmosphärischer Rückstand produziert werden,
- Vakuumdestillation des atmosphärische Rückstands, um mindestens eine leichte Destillatfraktion,
mindestens eine schwere Destillatfraktion und einen Vakuumrückstand mit einem Siedepunkt
von mindestens 535 °C zu trennen,
- katalytisches Cracken mindestens einer schweren Destillatfrakti.on, der gegebenenfalls
mindestens ein Teil des Hydrocrackingrückstands zugefügt wurde,
- Behandeln der leichten Fraktion, um einen Diesel mit einem 95%-Destillationspunkt
kleiner als 360 °C, einem Schwefelgehalt von höchstens 50 ppm und einer Cetanzahl
größer als 51 zu produzieren, wobei das Verfahren Kohlenwasserstoffbeschickungen behandelt,
die eine Temperatur T5 im Bereich zwischen 250 und 400 °C und eine Temperatur T95 von höchstens 470 °C haben, wobei das Verfahren eine Hydrobehandlung eines Abflusses
umfasst, der einen Gehalt an organischem Stickstoff unterhalb von 10 ppm hat, dann
Hydrocracken bei Normaldruck mit einem Hydrocrackingkatalysator, der mindestens einen
Y-Zeoliten, mindestens eine Matrix und eine hydro-dehydrierende Funktion umfasst,
wobei das Hydrocracken unter einem Wasserstoffpartialdruck von mehr als 70 Bar und
höchstens 100 Bar, bei einer Temperatur von mindestens 320 °C, mit einem Verhältnis
Hz/Beschickung von mindestens 200 Nl/Nl, einer Raumgeschwindigkeit pro Stunde von 0,15-7
h-1 arbeitet, wobei das Verfahren eine Konversion von mindestens 80 Vol.-% durchführt
und der durch Hydrocracken erhaltene flüssige Abfluss destilliert wird, um den Diesel
zu abzutrennen.
2. Verfahren nach Anspruch 1, wobei der Hydrocrackingrückstand nach dem Spülen in das
Verfahren recycelt wird.
3. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei der Hydrocrackingspülstrom
bei Normaldruck katalytischem Cracken unterzogen wird.
4. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei die Konversion mindestens
95 Vol.-% beträgt.
5. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei die schwere Vakuumdestillatfraktion,
bevor sie dem katalytischen Cracken unterzogen wird, unter einem Wasserstoffpartialdruck
von 25 bis 90 Bar, bei einer Temperatur von 350 bis 430 °C, hydrobehandelt wird, mit
einer Konversion von mindestens 10 % und weniger als 40 Vol.-% in Produkte, die unterhalb
von 350 °C sieden.
6. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei der Vakuumrückstand einer
Behandlung durch ein Verfahren unterzogen wird, das aus der Gruppe gebildet aus Visbreakingverfahren,
Verfahren zur Hydrokonversion von Rückständen, Verfahren zur Verkokung ausgewählt
ist.
7. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei der erhaltene Diesel einen
95%-Punkt von höchstens 340 °C, einen Schwefelgehalt von höchstens 10 ppm und eine
Cetanzahl von mindestens 54 aufweist.
8. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei die atmosphärische Destillation
auch einen schweren atmosphärischen Gasölschnitt produziert, wobei der Schnitt auch
durch das Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche mit der leichten Fraktion
behandelt wird.
9. Anlage zur Produktion von Diesel ausgehend von einer Kohlenwasserstoffrohbeschickung,
umfassend:
- eine Säule zur atmosphärischen Destillation der Rohbeschickung, um mindestens Naphta,
Diesel und einen atmosphärischen Rückstand abzutrennen,
- eine Säule zur Vakuumdestillation, um den atmosphärischen Rückstand zu behandeln,
und um mindestens eine Vakuumdestillatfraktion und einen Vakuumrückstand abzutrennen,
- Anlage, bei der die Säule zur atmosphärischen Destillation oder die Säule zur Vakuumdestillation
mindestens eine Leitung umfasst, die eine Fraktion gewinnt, die eine Temperatur T5 im Bereich zwischen 250 °C und 400 °C und eine Temperatur T95 von höchstens 470 °C hat,
- die Anlage umfasst außerdem mindestens eine Zone zur Hydrobehandlung der Fraktion,
gefolgt von mindestens einer Zone zum Hydrocracken bei Normaldruck, und mindestens
einer Zone zum Trennen der Produkte, die es ermöglicht, einen Diesel zu erhalten,
der einen 95%-Destillationspunkt kleiner als 360 °C, einen Schwefelgehalt von höchstens
50 ppm und eine Cetanzahl größer als 51 hat,
- und eine Zone zum katalytischen Cracken, um mindestens eine Vakuumdestillatfraktion
zu behandeln, die zwischen der Fraktion, die eine Temperatur T95 von höchstens 470 °C hat, und dem Vakuumrückstand liegt.
10. Anlage nach Anspruch 9, wobei die Zone zum Trennen der Produkte einen Hydrocrackingrückstand
mit einem Siedepunkt größer als mindestens 535 °C trennt und eine Leitung zum Spülen
des Rückstands und gegebenenfalls eine Leitung zum Recyceln des gespülten Rückstands
zur Hydrocrackingzone oder zum Hydrocrackingreaktor umfasst.
11. Anlage nach einem der Ansprüche 9 bis 10, die eine Leitung umfasst, die den Spülstrom
zur Zone zum katalytischen Cracken befördert.
12. Anlage nach einem der Ansprüche 9 bis 11, die Zone zur Hydrobehandlung vor der Zone
zum katalytischen Cracken umfasst.