[0001] L'invention concerne un procédé de fabrication d'électrodes, conçu principalement
pour la réalisation de tubes électroniques à vide, et notamment de tubes utilisant
un collecteur d'électrons ; le collecteur recueille les électrons après utilisation
d'une fraction de l'énergie qui leur a été communiquée par un champ électrique d'accélération
créé dans le tube à vide. Ce procédé de fabrication est utilisable pour la réalisation
d'autres électrodes que des collecteurs de tubes électroniques. Plus généralement
il est applicable à la réalisation d'électrodes de toutes sortes de dispositifs à
vide total ou partiel faisant intervenir dans ce vide un transport physique de particules
élémentaires chargées (électrons mais aussi ions) qui peuvent être accélérées, ou
ralenties ou collectées par des électrodes du dispositif. Le procédé sera cependant
décrit à propos de l'application la plus intéressante qui est la réalisation du collecteur
d'un tube électronique à vide à faisceau linéaire.
[0002] On citera à titre d'exemple de tubes à faisceau linéaire : les klystrons mono ou
multifaisceaux, les tubes à ondes progressives, les carcinotrons, les tubes à sortie
inductive (IOT pour Inductive Output Tube).
[0003] Ces tubes fonctionnent généralement en faisant interagir, dans une zone dite zone
d'interaction, une onde électromagnétique et un faisceau linéaire d'électrons, le
faisceau communiquant une partie de son énergie cinétique à l'onde électromagnétique
pour amplifier celle-ci. Généralement, le faisceau conserve encore une partie de son
énergie cinétique après son passage dans la zone d'interaction et il faut recueillir
les électrons résiduels dans un collecteur placé à la sortie de la zone d'interaction.
Parfois, l'énergie cinétique subsistante en aval de la zone d'interaction peut atteindre
50% à 80% de l'énergie initialement communiquée au faisceau en amont de cette zone.
Il en découle de fortes contraintes pour la réalisation du collecteur, en termes de
dissipation de chaleur ; il en découle de fortes contraintes pour la réalisation du
collecteur, en termes de dissipation de chaleur ; il y a par ailleurs d'autres contraintes,
telles que la tenue en tension, etc.
[0004] Dans le passé, le collecteur était constitué par une simple électrode métallique,
le plus souvent en cuivre, portée à un potentiel approprié (le plus souvent celui
de l'anode qui a servi à accélérer les électrons). Mais pour augmenter le rendement
des tubes on a été amené à réaliser des collecteurs plus sophistiqués, appelés collecteurs
déprimés mono ou multiétages, constitués par plusieurs électrodes successives portées
à des potentiels différents et donc isolées électriquement les unes des autres.
[0005] La réalisation de ces électrodes de collecteur pose différents problèmes, d'autant
plus difficiles à résoudre que les tubes doivent être à la fois de plus en plus puissants
et de plus en plus compacts. Parmi ces problèmes, il y a le problème de l'évacuation
de la chaleur produite par l'impact des électrons sur une électrode ainsi que le problème
de ré-émission électronique secondaire des électrodes ; il y a le problème de l'isolation
électrique des électrodes entre elles et vis à vis de l'extérieur ; il y a le problème
de l'étanchéité au vide du tube, avec le problème conjoint de la traversée de connexions
électriques de l'intérieur vers l'extérieur du tube pour amener un courant ou une
tension d'une électrode intérieure vers l'extérieur du tube ou de l'extérieur vers
une électrode intérieure du tube, et ceci pour chacune des électrodes du collecteur,
de même d'ailleurs que pour les autres électrodes du tube (anode, cathode).
[0006] Les solutions adoptées pour la réalisation de ces collecteurs déprimés utilisent
le plus souvent des électrodes en cuivre brasées ou frettées sur des pièces en céramique
isolante ; la céramique assure l'isolation électrique entre électrodes portées à des
potentiels différents et dans le cas d'un collecteur à isolement électrique interne,
celle ci doit assurer également le transfert du flux thermique. Le brasage assure
la tenue mécanique et l'étanchéité au vide. Ces assemblages sont complexes et d'un
coût élevé. Leur structure hétérogène constituée de céramiques et de métal les rend
particulièrement sensibles aux contraintes thermomécaniques et vibrations. Leurs performances
limitées notamment en ce qui concerne l'efficacité de la dissipation thermique, les
tensions de fonctionnement admissibles, la compacité, parfois aussi le poids (pour
des applications de tubes spatiaux par exemple).
[0007] Les problèmes sont particulièrement délicats pour la réalisation d'un collecteur
multiétages, mais on comprendra qu'ils peuvent exister aussi pour des électrodes isolées
pour lesquelles il faut aussi prévoir d'une part une isolation électrique par rapport
au reste du tube, d'autre part une alimentation en tension ou en courant, et enfin
une évacuation de la chaleur produite.
[0008] On notera qu'il est suggéré dans le brevet
US 4,277,721, de réaliser des électrodes dont les surfaces ont des caractéristiques qui minimisent
l'émission secondaire grâce à des revêtements en matériaux tels que le graphite pyrolytique,
le carbure de titane, le carbure de tungstène, le diborure de titane. La conductivité
thermique de ces matériaux n'est pas mentionnée, et ils sont en principe déposés sur
des électrodes qui classiquement sont en cuivre.
[0009] JP-61214327 décrit un tube à vide selon la revendication 1.
[0010] La présente invention a notamment pour but de réaliser un tube de construction améliorée
en termes de rapport entre les performances obtenues et le coût de fabrication.
[0011] Pour cela l'invention propose d'une part un tube à vide selon la revendication 1
et d'autre part un procédé de fabrication d'un tel tube selon la revendication 8.
[0012] La particularité de ces électrodes du tube à vide selon l'invention est donc qu'elles
sont réalisées sous forme de blocs de céramique et non de blocs métalliques.
[0013] Les céramiques sont des composés minéraux réfractaires tels que des oxydes métalliques,
des nitrures métalliques, des carbures métalliques, traités par frittage, c'est-à-dire
par agglomération sous forte température (et éventuellement sous pression) d'une poudre
du composé ou d'une pâte du composé (la pâte étant une poudre mélangée à un liant
organique, ce dernier disparaîssant lors de l'opération d'agglomération). Certaines
céramiques sont électriquement isolantes, d'autres sont conductrices, selon la nature
des composés minéraux qui la composent. En mélange de composés isolants et de composés
électriquement conducteurs, les céramiques peuvent d'ailleurs avoir des conductivités
intermédiaires.
[0014] L'électrode est donc réalisée dans ce cas sous forme d'un bloc de céramique composite
(avec deux compositions différentes, l'une conductrice l'autre isolante mais toutes
deux en céramique) et non sous forme d'un brasage d'une électrode métallique (cuivre)
sur une céramique isolante (alumine) comme on pouvait le faire dans l'art antérieur.
[0015] Le montage est d'autant plus avantageux que la céramique (et notamment celle qui
compose le bloc isolant) a une forte conductivité thermique. Par céramique à forte
conductivité thermique, on entend une céramique dont le coefficient de conductivité
thermique est d'au moins 100 watts/m.°K à 20°C, ce qui représente environ un quart
de la conductivité du cuivre, mais environ trois fois au moins la conductivité de
l'alumine.
[0016] L'électrode ainsi réalisée en céramique peut participer directement à l'étanchéité
au vide du tube si elle constitue directement une partie de la paroi de l'enveloppe
du tube. Mais elle peut également être cofrittée avec une autre céramique isolante
constituant (partiellement ou totalement) l'enveloppe étanche du tube. Par exemple,
les électrodes sont des blocs de céramique (au moins superficiellement électriquement
conducteurs) insérés dans un fourreau de céramique isolante et cofrittés avec ce fourreau.
Le fourreau constitue alors l'enveloppe, étanche au vide, du tube.
[0017] Pour réaliser la connexion de l'électrode vers l'extérieur du tube, on utilisera
de préférence aussi une broche en céramique conductrice ; cette broche est en contact
d'un côté avec une partie de céramique conductrice de l'électrode, à l'intérieur du
tube; et elle traverse une céramique isolante faisant partie de l'électrode et/ou
de l'enveloppe du tube, et cofrittée avec cette céramique isolante.
[0018] L'étanchéité au vide de ces traversées conductrices est excellente car d'une part
la liaison obtenue par traitement thermique à haute température est forte et d'autre
part les matériaux alliés présentent des comportements thermomécaniques voisins. Ceci
est particulièrement vrai lorsque la traversée est faite par cofrittage de céramiques.
Les traversées peuvent cependant aussi être réalisées en métal réfractaire cofritté
avec la céramique pendant le frittage de celle-ci.
[0019] Grâce à cette réalisation d'électrode sous forme d'un bloc de céramique fortement
conductrice de la chaleur, on peut adopter des dispositions de tubes particulièrement
efficaces du point de vue de l'évacuation de la chaleur, de l'isolation entre électrodes,
de la compacité du tube, de son poids, dispositions qu'on ne pourrait pas adopter
avec des électrodes métalliques classiques ou avec des assemblages céramique/métal
classiquement brasés.
[0020] La céramique conductrice réalisée en couche mince peut notamment être en carbure
de silicium, ou en carbure de titane, ou en carbure de tungstène, ou en nitrure de
titane, ou en mélange de deux ou plus de ces matériaux. Elle peut comprendre aussi
des ajouts de composés facilitant le frittage, tel que par exemple l'oxyde d'yttrium,
la présence d'ajouts étant classique en matière de frittage de céramiques.
[0021] La céramique utilisée pour réaliser un bloc de céramique isolante faisant partie
de l'électrode ou de l'enveloppe du tube est de préférence essentiellement à base
de nitrure d'aluminium, qui a de très bonnes propriétés de conduction thermique (environ
180 watts/mK à 20°C) et une très bonne tenue diélectrique (tenue à des champs électriques
d'au moins 20 kV/mm). Elle peut être en nitrure d'aluminium presque pur ou en céramique
composite comprenant du nitrure d'aluminium cofritté avec du carbure de silicium ou
du nitrure de titane en faible proportion dans le nitrure d'alumium. Des ajouts de
frittage peuvent là aussi être présents.
[0022] L'invention est applicable aux tubes à vide (vide total ou partiel). L'application
principale est l'application aux tubes électroniques, c'est-à-dire des tubes dans
lesquels les particules chargées qui sont transportées sont des électrons (et dans
ce cas le vide est en général très poussé). Une autre application possible est un
dispositif (qu'on désignera aussi par le vocable « tube » pour simplifier) dans lequel
les particules transportées ne sont pas des électrons mais des ions. Par exemple,
on peut appliquer l'invention à la réalisation d'électrodes d'accélération d'un propulseur
ionique ; un propulseur ionique est un moteur destiné à agir pour déplacer un objet
dans le vide (pour un satellite ou un vaisseau spatial); il produit en continu, lorsqu'il
fonctionne, un plasma d'ions chargés qui sont accélérés sous vide partiel par un champ
électrique (grâce à des électrodes) et éjectés à travers une tuyère. L'éjection agit
comme un propulseur à réaction classique, à la différence que la matière éjectée est
ionique (chargée) et qu'elle est éjectée sous l'effet d'une accélération par un champ
électrique agissant directement sur les ions du fait de leur charge. Dans cette demande
de brevet, et notamment dans les revendications, on considérera qu'on englobe sous
l'appellation « tube » tous les dispositifs à électrodes utilisant le transport de
particules chargées dans un vide total (c'est-à-dire très poussé) ou partiel (moins
poussé), que le tube soit fermé ou qu'il soit partiellement ouvert (comme dans le
cas d'un propulseur).
[0023] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui suit et qui est faite en référence aux dessins annexés
dans lesquels :
- les figures 1 et 2 représentent des constructions de collecteur de tubes à vide de
l'art antérieur ;
- la figure 3 représente en coupe un collecteur de tube selon l'invention ;
- les figures 4 à 7 représentent les différentes électrodes de céramique séparées ;
- la figure 8 représente le fourreau de céramique destiné à enfermer les différentes
électrodes ;
- la figure 9 représente en perspective partiellement coupée le collecteur monté.
[0024] L'invention sera décrite à propos de la réalisation du collecteur d'un tube électronique
à ondes progressives à collecteur déprimé multiétage, mais elle est applicable dans
bien d'autres cas : autres tubes électronique à vide qu'un TOP, collecteur non déprimé
à une seule électrode, autres électrodes que des électrodes de collecteur. Mais elle
est particulièrement intéressante dans le cas d'un collecteur déprimé multi-étage
et c'est pourquoi cet exemple a été choisi pour être décrit en détail. De même, pour
ce qui concerne le procédé de fabrication selon l'invention, qui sera décrit à propos
du même tube à ondes progressives, on comprendra qu'il est applicable à la réalisation
d'un collecteur de TOP comme à la réalisation d'autres électrodes de tubes, avec la
signification globale donnée ci-dessus pour le mot tube.
[0025] On rappelle qu'un tube à ondes progressives (TOP en abbréviation française, TWT en
abbréviation anglaise) est un tube à vide comportant une cathode émettant un faisceau
d'électrons linéaire (focalisé par des aimants permanents), et, successivement de
l'amont vers l'aval dans le sens de parcours des électrons : une anode d'accélération
de ces électrons ; une entrée de signal radiofréquence recevant un signal radiofréquence
à amplifier, cette entrée étant reliée à l'entrée d'une structure de ralentissement
qui est par exemple une hélice entourant le faisceau d'électrons ; une sortie de la
structure de ralentissement, constituant la sortie du TOP, fournissant un signal radiofréquence
; et un collecteur pour recueillir les électrons du faisceau en aval de la structure
de ralentissement. Ces électrons ont perdu une partie de leur énergie en la communiquant
à l'onde radiofréquence, dans la zone d'interaction située entre la partie amont et
la partie aval de l'hélice. Le collecteur qui reçoit les électrons est soumis à un
échauffement intense dû à l'énergie d'impact des électrons et cet échauffement est
l'une des principales causes de difficultés pour la réalisation du tube.
[0026] Le collecteur est typiquement un collecteur déprimé à plusieurs étages, c'est-à-dire
à plusieurs électrodes portées des potentiels différents et isolées les unes des autres
par des parties électriquement isolantes. Les potentiels sont choisis de sorte que
les électrons ayant une certaine énergie atteignent si possible l'électrode qui est
à un potentiel correspondant sensiblement à cette énergie. De cette manière on obtient
un bon rendement du tube, mais cela oblige à prévoir une connexion de plusieurs électrodes
vers l'extérieur du tube.
[0027] L'ensemble des éléments qui viennent d'être décrits est enfermé à l'intérieur d'une
enveloppe étanche dans laquelle est fait un vide poussé. L'enveloppe comporte des
parties isolantes et éventuellement aussi des parties conductrices. Certains des éléments
décrits ci-dessus, électrodes ou isolants entre électrodes peuvent eux-mêmes faire
partie de l'enveloppe étanche et assurent donc eux-mêmes une étanchéité au vide. Les
soudures ou brasures entre éléments, par exemple entre une électrode métallique et
une céramique isolante, participent également à cette étanchéité. Enfin lorsqu'une
électrode est située complètement à l'intérieur de l'enveloppe (c'est-à-dire qu'elle
ne constitue pas une partie de l'enveloppe extérieure et elle n'est donc pas accessible
directement de l'extérieur), il est en général nécessaire, pour la connecter à l'extérieur,
de prévoir une traversée conductrice, à travers une partie isolante de l'enveloppe,
pour relier l'enveloppe à une broche extérieure.
[0028] La figure 1 représente un exemple de réalisation d'un collecteur déprimé multiétages
à isolement interne de l'art antérieur, ce qui permettra de mieux faire comprendre
les différences apportées par l'invention dans la construction globale du collecteur.
[0029] Le collecteur, de forme généralement cylindrique, comprend dans cet exemple trois
électrodes massives en cuivre E1, E2, E3 ayant des formes coniques dont le sommet,
ouvert pour les deux premières électrodes et fermé pour la dernière, est tourné vers
le côté d'arrivée des électrons (à gauche sur la figure 1). Les électrodes E1 et E2
comportent également une partie cylindrique enserrée par des barreaux (ou des plaquettes)
10 de céramique isolante, elles-mêmes enfermées dans une enveloppe métallique extérieure
ENV constituant à la fois un capot de protection électromagnétique et une enveloppe
étanche au vide. La céramique isolante est en général en alumine pour de faibles puissances
à dissiper et en oxyde de béryllium BeO aux puissances plus élevées. Le collecteur
est fermé à droite par un assemblage de parties isolantes et de parties conductrices
brasées les unes avec les autres, réalisant également l'étanchéité au vide. Des traversées
conductrices sont prévues pour connecter les électrodes E1, E2, E3 à l'extérieur.
Ces traversées comprennent un conducteur 12, 13 ou 14 entouré de céramique isolante
16, 17 ou 18. Dans l'exemple de la figure 1, les barreaux de céramique 10 qui entourent
les électrodes E1 et E2 servent aussi à faire passer un conducteur de l'électrode
E1 vers le fond du collecteur, jusqu'à la traversée conductrice 12, en isolant ce
conducteur de l'électrode E2 et de l'enveloppe extérieure ENV.
[0030] La figure 2 représente un autre exemple de réalisation de collecteur de TOP dans
lequel les électrodes sont moins massives que sur la figure 1 : ce sont des coprs
de révolution en cuivre mince brasés sur toute leur périphérie cylindrique à l'intérieur
d'un fourreau de céramique 20 ; la tenue de cette structure aux contraintes thermiques
n'est possible que si la minceur des électrodes permet d'accomoder les dilatations
différentielles sans contrainte excessive. Le fourreau de céramique est là encore
entouré d'un autre fourreau métallique 22 servant de capot de protection électromagnétique.
L'étanchéité au vide est réalisée à la fois par des parties métalliques et par des
parties de céramique isolante. Sur la figure 2, on voit que des traversées conductrices
24 peuvent être prévues radialement à traverse les fourreaux isolants pour la connexion
de l'électrode E1 avec l'extérieur du tube à vide. On utilise un conducteur métallique
tel que du nickel brasé sur l'électrode interne E1. L'étanchéité au vide est assurée
par brasage sur le fourreau céramique. Pour la connexion avec l'électrode E2, on a
fait sortir l'électrode elle-même par le fond du tube jusqu'à l'extérieur, et cette
électrode E2 participe donc elle-même directement à l'étanchéité au vide. Pour l'électrode
E3, un assemblage complexe de métal, de céramique isolante et de traversée conductrice
doit être prévu pour assurer la liaison avec l'extérieur par le fond du tube.
[0031] Dans tous les cas, on voit sur ces figures la complexité de l'assemblage qui permet
de tenir les contraintes mécaniques, les contraintes électriques et les contraintes
thermiques.
[0032] La figure 3 représente le principe général de construction de tube selon l'invention
avec un collecteur dont la particularité est que certaines au moins des électrodes
(mais de préférence toutes) sont réalisées principalement en céramique : elles sont
constituées chacune d'un bloc de céramique (semblables aux blocs de cuivre de la figure
1) ; cette céramique est au moins superficiellement conductrice (pour réaliser la
fonction d'électrode recueillant des électrons) ; cette céramique a de très bonnes
propriétés de conduction thermique pour évacuer la chaleur engendrée par les impacts
d'électrons.
[0033] De préférence, chaque électrode est constituée d'une couche mince de céramique conductrice
frittée à la surface d'une céramique isolante. Dans ce cas, c'est la céramique électriquement
isolante qui doit avoir de très bonnes propriétés de conduction thermique.
[0034] La construction préférée du collecteur est la suivante : les blocs de céramique constituant
les différentes électrodes sont placés en contact avec la périphérie intérieure d'un
fourreau de céramique isolante.
[0035] Des traversées conductrices sont de préférence prévues dans ce fourreau pour assurer
la liaison électrique entre l'extérieur du tube et la partie conductrice de certaines
au moins des électrodes en céramique.
[0036] Les électrodes, le fourreau isolant et les traversées conductrices sont de préférence
rendues solidaires en une seule opération de traitement thermique (cofrittage) ou
bien alors de plusieurs traitements thermiques successifs qui assurent une forte liaison
et donc une étanchéité de l'intérieur du tube à vide.
[0037] Sur la figure 3, on a représenté un collecteur à quatre électrodes qui sont respectivement,
en suivant le sens de déplacement des électrons, une première électrode 30, une deuxième
électrode 40, une troisième électrode 50, et une électrode finale 60. Les trois premières
électrodes sont percées axialement en leur centre pour laisser passer le faisceau
électronique, avec des ouvertures (respectivement 31, 41, 51) de plus en plus larges
pour tenir compte de la divergence de plus en plus grande du faisceau vers l'aval.
L'électrode finale 60 n'est pas percée.
[0038] Les électrodes sont réalisées en céramique électriquement conductrice dans certaines
zones, en superficie, et électriquement isolante dans la masse. La céramique peut
être conductrice sur toute sa surface ou seulement dans des zones dessinées selon
un motif qui dépend bien sûr de la conception générale du tube, le reste de l'électrode
étant constitué par un bloc de céramique isolant.
[0039] Les quatre électrodes sont de préférence montées dans un fourreau cylindrique 70
en céramique électriquement isolante et fortement conductrice de la chaleur. Ce fourreau
cylindrique 70 constitue l'enveloppe extérieure du tube et il est de préférence muni
d'ailettes radiales 80 facilitant l'évacuation de la chaleur générée en fonctionnement
depuis l'intérieur du tube. Ce fourreau 70 peut, comme les électrodes 30, 40, 50,
60, avoir une surface localement conductrice, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur
du tube. En pratique on verra que le fourreau peut constituer une électrode au même
potentiel (sa surface interne uniquement) que l'électrode 50.
[0040] Le fond du tube, sur la droite de la figure 3, peut être constitué complètement par
la masse de l'électrode finale 60, surtout si celle-ci n'est conductrice que dans
sa partie superficielle intérieure au tube.
[0041] Sur la figure 3, on n'a pas détaillé les zones conductrices de chaque électrode.
Toutefois, pour illustrer le principe de l'invention, on a représenté par un trait
tireté 90, le long de la paroi intérieure du fourreau 70 et le long d'une partie de
l'électrode 50, une zone superficielle qui est conductrice.
[0042] La connexion électrique des différentes électrodes avec l'extérieur, pour assurer
le passage de courants ou de tensions de polarisations, est réalisée de la manière
suivante : pour l'électrode 30, une traversée conductrice radiale est prévue à travers
le fourreau cylindrique isolant 70. La traversée comprend une tige conductrice 32
qui passe à travers un perçage dans l'électrode 30 et un perçage correspondant dans
le fourreau 70. La tige conductrice 32 est de préférence en céramique conductrice,
mais elle pourrait aussi être en métal conducteur réfractaire tel que du tungstène.
Elle vient en contact, à l'intérieur du tube avec une zone conductrice de la première
électrode 30.
[0043] Pour la deuxième électrode 40, le montage est tout-à-fait similaire, avec une traversée
conductrice radiale comprenant un tige conductrice 42.
[0044] En ce qui concerne la troisième électrode 50, on aurait pu également prévoir une
traversée conductrice, mais on a prévu dans cet exemple que la surface intérieure
du fourreau 70 est rendue conductrice de la même manière que la surface conductrice
des électrodes, c'est-à-dire de préférence par cofrittage d'une céramique conductrice
sur une céramique isolante. La zone conductrice est représentée par la ligne tiretée
90 déjà mentionnée. Une continuité électrique conductrice peut être établie ainsi
depuis l'électrode 50 jusqu'à l'extérieur du tube, comme le montre la ligne tiretée
90 qui part de l'électrode 50 et qui va jusqu'au delà de l'électrode 60. La partie
conductrice extérieure au tube peut alors constituer une connexion extérieure de la
troisième électrode 50. Pour cette raison, on peut considérer que le fourreau constitue
lui-même une électrode, au même potentiel que l'électrode 50.
[0045] La connexion de l'électrode finale 60 avec l'extérieur peut se faire également par
le fond du tube, soit par un contact direct avec la céramique si sa face externe est
conductrice et en contact de conduction électrique avec sa face intérieure au tube
ou bien si elle est entièrement réalisée en céramique conductrice, soit par une traversée
conductrice, avec une tige 62, depuis la face intérieure de l'électrode jusqu'à l'extérieur
du tube si seule la surface de céramique intérieure au tube est conductrice. La traversée
passe dans ce cas à travers le bloc de céramique isolante constituant l'électrode
60 et non pas à travers le fourreau 70. Elle s'étend axialement et non radialement.
[0046] L'ensemble du collecteur est alors formé de céramiques, certaines parties étant en
céramique électriquement isolante mais de très bonne conductivité thermique, et d'autres
parties étant en céramique électriquement conductrice et reliées à des tiges conductrices
passant à travers la céramique isolante. On obtient donc un bloc de collecteur dont
les parties ont des propriétés thermomécaniques homogènes.
[0047] On a avantage à réaliser l'ensemble du collecteur par cofrittage des céramiques,
c'est-à-dire en montant les électrodes et le fourreau en place les uns par rapport
aux autres alors que ces pièces sont encore dans l'état de céramiques crues, et en
effectuant le frittage pour toutes les céramiques à la fois. Il est toutefois possible
aussi de fortement associer les électrodes au corps par traitements thermiques successifs
ou bien aussi d'effectuer des cofrittages partiels de certains sous-ensembles et d'associer
ensuite les sous-ensembles entre eux avec ou sans autre opération de frittage.
[0048] La figure 4 représente de manière isolée la première électrode 30. Dans cet exemple
de réalisation, l'électrode est superficiellement conductrice sur presque toute sa
surface, mais pas à sa périphérie. Elle sera d'ailleurs en contact à sa périphérie
avec le fourreau 70. L'électrode est réalisée par usinage d'une pâte crue de céramique
isolante.
[0049] L'électrode usinée est revêtue d'une couche fine de céramique conductrice crue 35
représentée par un trait tireté. La délimitation de la zone conductrice peut se faire
soit par masquage des zones qui doivent rester isolantes, soit par enlèvement sélectif
après dépôt uniforme sur toutes les surfaces. L'électrode 30 peut être frittée préalablement
à son insertion dans le fourreau 70, ou bien insérée d'abord dans le fourreau 70 puis
cofrittée avec le fourreau. Si elle est frittée en même temps que le fourreau, la
liaison mécanique entre l'électrode et le fourreau n'en sera que plus résistante et
la conductivité thermique améliorée. La traversée conductrice permettant de relier
l'électrode au fourreau est réalisée en prévoyant un perçage radial 36 dans lequel
on pourra insérer la tige conductrice 32 visible à la figure 3 ; cette tige sera de
préférence mise en place dans le perçage avant frittage commun de l'électrode et du
fourreau. Elle est en contact d'un côté avec la couche de céramique conductrice 35.
Le frittage assure l'adhérence de la céramique conductrice superficielle 35 avec la
céramique isolante qui forme le corps de l'électrode 30.
[0050] La figure 5 représente la deuxième électrode 40 prise isolément. Elle est constituée
en principe de la même manière que la première, à savoir par frittage d'un corps de
céramique électriquement isolante crue ayant la forme de l'électrode désirée, revêtue
partiellement d'une couche mince de céramique conductrice crue 45. Un perçage 46 sert
à laisser passer une tige 42 pour l'établissement de la traversée conductrice.
[0051] La figure 6 représente la troisième électrode 50 prise isolément, consitutée comme
les autres avec une couche superficielle locale 55 de céramique conductrice, mais
pas de perçage dans le cas où on ne prévoit pas de traversée conductrice pour sa connexion
à l'extérieur.
[0052] La figure 7 représente la quatrième électrode 60 avec sa couche de céramique conductrice
superficielle locale 65, et son perçage 66 pour une traversée conductrice.
[0053] La figure 8 représente le fourreau cylindrique 70 pris isolément, avec ses ailettes
radiales 80. On remarque des perçages 72 et 73 dans le fourreau, qui viennent en regard
des perçages 36 et 46 de la première et la deuxième électrode 30 et 40 lorsque celles-ci
sont montées dans le fourreau, pour laisser le passage aux tiges conductrices 32 et
42. En effet, les tiges conductrices traversent dans ce cas non seulement l'épaisseur
des blocs de céramique isolante qui constituent les électrodes 30 et 40, mais aussi
l'épaisseur du fourreau 70. Il n'y a pas d'ailettes à l'endroit des perçages 72 et
73 afin que les tiges conductrices qu'on placera dans les perçages soient accessibles.
Les perçages 72, 73, 36 et 46 servent en même temps à assurer le positionnement correct
des électrodes en céramique dans le fourreau 70.
[0054] Les différents éléments constitutifs du collecteur (électrodes, fourreau) peuvent
être réalisés avec l'aide des techniques céramiques conventionnelles. De préférence,
le fourreau 70 avec ses ailettes 80 est de préférence réalisé, du fait qu'il est cylindrique,
par extrusion d'une pâte de céramique crue. Les ailettes peuvent avoir une surface
rainurée (rainures également réalisée pendant l'extrusion) pour améliorer la dissipation
de la chaleur. La conformation du fourreau peut être complétée par d'autres opérations
d'usinage et perçage de la pâte de céramique crue.
[0055] Les électrodes sont de préférence réalisées par extrusion puis usinage de ces blocs
pour leur donner la forme désirée (conique avec une ouverture au sommet et des décrochements
facilitant leur mise en place dans le fourreau). Les blocs de céramique électriquement
isolante crue sont revêtus d'une barbotine de céramique électriquement conductrice
crue. Alternativement, elles pourraient être revêtues d'une encre conductrice à base
de métal réfractaire (tungstène notamment).
[0056] Sur les figures, on a représenté des électrodes dont les parties conductrices sont
à symétrie de révolution. On peut cependant prévoir n'importe quel motif de zone conductrice
sans difficulté particulière, alors que l'usinage de blocs métalliques selon des formes
non symétriques posait beaucoup plus de problèmes dans l'art antérieur.
[0057] Cette disposition permet de limiter les électrons réfléchis en créant une dissymétrie
du champ électrique appliqué par l'électrode ainsi constitué tout en conservant une
électrode axisymétrique simple à fabriquer.
[0058] Les blocs de céramique composite crue revêtus d'une couche électriquement conductrice
sont insérés dans le fourreau, les tiges des traversées conductrices sont mises en
place, une pâte conductrice (céramique ou encre conductrice au tungstène) peut être
déposée, par exemple au pinceau, sur les extrémités de ces tiges pour faciliter la
liaison électrique entre ces tiges et les surfaces conductrices des électrodes.
[0059] De même, une encre conductrice au tungstène ou une pâte de céramique conductrice
peut être déposée à l'intérieur du fourreau, au pinceau et/ou par trempage et/ou par
projection ou pulvérisation, pour réaliser la surface conductrice représentée par
la ligne 90 de la figure 3. Un film conducteur peut également être déposé à l'extérieur
du fourreau (sans établir de liaison électrique avec les surfaces intérieures au tube),
pour assurer le blindage électromagnétique du collecteur.
[0060] La dernière électrode 60, qui forme le fond du tube, est mise en place, avec sa tige
conductrice 62, après ces opérations.
[0061] L'ensemble des électrodes, du fourreau, et des tiges conductrices, est cofritté pour
aboutir à la structure de collecteur désirée.
[0062] La figure 9 représente, en vue partiellement ouverte, le bloc de collecteur ainsi
réalisé. Dans sa version préférée, toutes les électrodes ainsi que le fourreau sont
en céramique au moins superficiellement conductrice.
[0063] La céramique préférée pour toutes les parties isolantes est de préférence à base
de nitrure d'aluminium AIN (jusqu'à 100%). La conductivité thermique du nitrure d'aluminium
est d'environ 180 watts/mK. Au nitrure d'aluminium peuvent être mélangés en faible
proportion du carbure de silicium SiC ou du nitrure de titane TiN. Des ajouts de frittage
en faible proportion (inférieure à 10%) peuvent être inclus dans la pâte de céramique
crue pour faciliter le frittage ou le cofrittage avec d'autres céramiques.
[0064] Pour les parties électriquement conductrices de l'électrode, la céramique est de
préférence en nitrure de titane TiN, mais peut être également en carbure de titane
TiC, carbure de tungstène WC, carbure de silicium SiC. Ces matériaux peuvent être
mélangés à du nitrure d'aluminium. Dans le cas où les parties superficielles conductrices
sont métalliques, le métal est de préférence du tungstène ou du molybdène. Là encore
des ajouts de frittage sont avantageusement prévus, notamment pour faciliter le cofrittage
avec le nitrure d'aluminium.
[0065] La granulométrie des poudres utilisées pour réaliser les céramiques permet de jouer
sur la texture de la surface conductrice de l'électrode, une granulométrie contrôlée
de l'ordre du micromètre (0,5 à 2 micromètres) aboutissant à former des microcavités
superficielles tendant à limiter l'émission secondaire d'électrons lorsque l'électrode
est bombardée par des électrons.
[0066] Les tiges conductrices constituant les traversées dans les céramiques isolantes peuvent
être en nitrure de titane, en carbure de titane, ou en carbure de silicium, ou en
mélange de ces matériaux. Là encore, des ajouts de frittage peuvent être prévus. Les
tiges peuvent aussi être en tungstène ou molybdène.
[0067] Les ajouts de frittage peuvent être typiquement de l'oxyde d'yttrium Y2O3, de l'oxyde
de calcium CaO, du fluorure d'yttrium YF3, du fluorure de calcium CaF2.
[0068] Le nitrure d'aluminium (isolant) et le nitrure de titane (conducteur) présentent
des caractéristiques voisines, en particulier en termes de cinétique de densification
lors du cofrittage, aboutissant à une liaison forte inorganique, de type iono-covalente.
[0069] On sait que la céramique crue subit un rétreint important lors du frittage (de l'ordre
de 15 à 30%). On tient évidemment compte de ce rétreint pour déterminer l'usinage
des pièces de céramique crue. On profitera de ce rétreint pour assurer un frettage
(serrage radial vers l'intérieur) du fourreau sur les électrodes pendant l'opération
de frittage.
[0070] Les assemblages d'électrodes ainsi réalisés peuvent supporter de très hautes températures
de fonctionnement sans entraîner des phénomènes de dégazage comme sur des électrodes
métalliques de l'art antérieur.
[0071] Concernant le fourreau, on peut remarquer que l'invention peut faciliter le refroidissement
du tube par fluide (et notamment un liquide tel qu'une huile isolante électrique ou
de l'eau désionisée) si on mélange dans le corps du fourreau des canaux réalisés au
cours de l'extrusion du fourreau.
[0072] En effet dans l'art antérieur, le fluide devait posséder une rigidité diélectrique
suffante pour s'accommoder des faces externes des électrodes et de l'enveloppe externe
soumises à des tensions différentes entre elles.
[0073] Dans l'invention, le structure de l'enveloppe externe en céramique peut avantageusement
être traversée dans le sens longitudinal par des capillaires dans lequel on peut faire
circuler un fluide de refroidissement. Outre la proximité du fluide de refroidissement
par rapport aux surfaces internes à refroidir, cette disposition permet d'utiliser
un fluide standard tel que de l'eau puisque le fluide n'est plus directement au contact
des électrodes. Le fluide est en contact direct avec l'enveloppe sur toute la longueur
de celle-ci.
[0074] Cette nouvelle disposition, permet également d'éviter l'apparition de couple galvanique,
de corrosion chimique. Le nitrure d'aluminium étant particulièrement inerte chimiquement.
1. Tube à vide caractérisé en ce qu'il comporte au moins une électrode (30, 40, 50, 60) réalisée sous forme d'un bloc
de céramique électriquement isolante à forte conductivité thermique, caractérisé en ce que ce bloc est cofritté avec une couche mince superficielle de céramique électriquement
conductrice sur au moins une partie de sa surface.
2. Tube selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bloc de céramique a une conductivité thermique d'au moins 100 watts/mK à 20°C.
3. Tube selon la revendication 2, caractérisé en ce que la céramique isolante est principalement à base de nitrure d'aluminium.
4. Tube selon la revendication 3, caractérisé en ce que la céramique superficiellement conductrice est à base de nitrure de titane, ou carbure
de titane, ou carbure de silicium, ou carbure de tungstène, ou en mélange de deux
ou plus de ces matériaux.
5. Tube selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il comprend, pour assurer la connexion de l'électrode vers l'extérieur du tube, une
tige en céramique conductrice (32) en contact d'un côté avec une partie conductrice
de l'électrode, à l'intérieur du tube, et traversant une céramique isolante faisant
partie de l'électrode et/ou d'une enveloppe isolante du tube, et cofrittée avec cette
céramique isolante.
6. Tube selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'il comporte une enveloppe externe en céramique électriquement isolante et des moyens
de refroidissement par circulation de liquide en contact direct avec cette enveloppe
sur toute la longueur de l'enveloppe.
7. Tube selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'électrode est un collecteur d'électrons.
8. Procédé de fabrication de tube à vide caractérisé en ce qu'il comprend la réalisation d'au moins une électrode du tube en céramique composite,
en cofrittant une céramique électriquement conductrice sur une céramique électriquement
isolante à forte conductivité thermique.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que la céramique conductrice est déposée en couche mince sur une partie de la surface
de la céramique isolante.
10. Procédé selon l'une des revendications 8 et 9, caractérisé en ce que l'électrode est réalisée en déposant une fine couche de céramique conductrice crue
sur une pâte crue de céramique isolante.
11. Procédé selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que l'électrode est un collecteur d'électrons.
1. A vacuum tube, characterised in that it comprises at least one electrode (30, 40, 50, 60) produced in the form of an electrically
insulating ceramic block with high thermal conductivity, characterised in that said block is cofired with a thin surface layer of electrically conductive ceramic
on at least one portion of its surface.
2. The tube according to claim 1, characterised in that the ceramic block has a thermal conductivity of at least 100 watts/mK at 20°C.
3. The tube according to claim 2, characterised in that the insulating ceramic is mainly based on aluminium nitride.
4. The tube according to claim 3, characterised in that the surface conductive ceramic is based on titanium nitride or titanium carbide or
silicon carbide or tungsten carbide or a mixture of two or more of these materials.
5. The tube according to any one of claims 1 to 4, characterised in that it comprises a rod (32) made from conductive ceramic so as to connect the electrode
with the outside of the tube, one side of said rod being in contact with a conducting
portion of the electrode inside the tube and passing through an insulating ceramic
forming part of the electrode and/or an insulating envelope of the tube, and which
is cofired with said insulating ceramic.
6. The tube according to any one of claims 1 to 5, characterised in that it comprises an external envelope made from electrically insulating ceramic and cooling
means by circulation of liquid in direct contact with said envelope over the entire
length of the envelope.
7. The tube according to any one of claims 1 to 6, characterised in that the electrode is an electron collector.
8. A process for producing a vacuum tube, characterised in that it comprises the production of at least one electrode for the tube from a composite
ceramic, by cofiring an electrically conducting ceramic with an electrically insulating
ceramic with high thermal conductivity.
9. The process according to claim 8, characterised in that the conducting ceramic is deposited as a thin layer on a portion of the surface of
the insulating ceramic.
10. The process according to any one of claims 8 to 9, characterised in that the electrode is produced by depositing a thin layer of raw conductive ceramic on
a raw compound of insulating ceramic.
11. The process according to any one of claims 8 to 10, characterised in that the electrode is an electron collector.
1. Vakuumröhre, dadurch gekennzeichnet, dass sie wenigstens eine Elektrode (30, 40, 50, 60) umfasst, die in Form eines elektrisch
isolierenden Keramikblocks mit hoher Wärmeleitfähigkeit produziert wurde, dadurch gekennzeichnet, dass der Block gemeinsam mit einer dünnen Oberflächenschicht aus elektrisch leitender
Keramik auf wenigstens einen Teil seiner Oberfläche gebrannt ist.
2. Röhre nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass der Keramikblock eine Wärmeleitfähigkeit von wenigstens 100 Watt/mK bei 20°C hat.
3. Röhre nach Anspruch 2, dadurch gekennzeichnet, dass die isolierende Keramik hauptsächlich auf Aluminiumnitrid basiert.
4. Röhre nach Anspruch 3, dadurch gekennzeichnet, dass die oberflächenleitende Keramik auf Titannitrid oder Titancarbid oder Siliciumcarbid
oder Wolframcarbid oder einer Mischung aus zwei oder mehr dieser Materialien basiert.
5. Röhre nach einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, dass sie zum Verbinden der Elektrode mit der Außenseite der Röhre einen Stab (32) aus
leitender Keramik umfasst, wobei eine Seite des Stabs mit einem leitenden Teil der
Elektrode innerhalb der Röhre in Kontakt ist und eine isolierende Keramik durchläuft,
die Bestandteil der Elektrode und/oder einer Isolierhülle der Röhre ist, und die gemeinsam
mit der isolierenden Keramik gebrannt ist.
6. Röhre nach einem der Ansprüche 1 bis 5, dadurch gekennzeichnet, dass sie eine äußere Hülle aus einer elektrisch isolierenden Keramik und Kühlmittel durch
Umlaufen von Flüssigkeit in direktem Kontakt mit der Hülle über die gesamte Länge
der Hülle umfasst.
7. Röhre nach einem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass die Elektrode ein Elektronenkollektor ist.
8. Verfahren zur Herstellung einer Vakuumröhre, dadurch gekennzeichnet, dass es die Produktion wenigstens einer Elektrode der Röhre aus einem keramischen Verbundwerkstoff
durch gemeinsames Brennen einer elektrisch leitenden Keramik auf eine elektrisch isolierende
Keramik mit hoher Wärmeleitfähigkeit beinhaltet.
9. Verfahren nach Anspruch 8, dadurch gekennzeichnet, dass die leitende Keramik als dünne Schicht auf einen Teil der Oberfläche der isolierenden
Keramik aufgebracht wird.
10. Verfahren nach Anspruch 8 oder 9, dadurch gekennzeichnet, dass die Elektrode durch Auftragen einer dünnen Schicht aus roher leitender Keramik auf
eine rohe Masse aus isolierender Keramik erzeugt wird.
11. Verfahren nach einem der Ansprüche 8 bis 10, dadurch gekennzeichnet, dass die Elektrode ein Elektronenkollektor ist.