[0001] Le domaine technique de l'invention est celui des dispositifs de support pour viseur
de véhicules militaires.
[0002] Sur un véhicule militaire disposant d'un viseur, la précision de tir est en partie
due à la capacité du viseur à avoir une position connue et fixe sur le véhicule. C'est
en particulier vrai pour ce qui concerne le simbleautage par exemple.
[0003] L'environnement dans lequel évoluent les véhicules militaires équipés de viseur en
superstructure génère souvent des fortes et intenses vibrations dues au roulage et
aux tirs. Les sollicitations vibratoires verticales sont les plus fortes et les plus
préjudiciables à la longévité des équipements électroniques des viseurs modernes.
[0004] Ainsi l'Homme du métier souhaitant intégrer un tel viseur sur un véhicule militaire
devra répondre à des exigences contradictoires de rigidité du montage pour garantir
précision et stabilité de la visée d'une part et des exigences de souplesse et de
suspension pour garantir résistance et longévité du viseur d'autre part.
[0005] On connaît par le brevet
EP2146176 un dispositif de montage d'une centrale inertielle sur un système d'artillerie. Dans
ce dispositif, une centrale inertielle parallélépipédique est suspendue au moyen d'amortisseurs
en élastomères placés sur deux de ses faces verticales parallèles. De cette manière
la centrale amortit les sollicitations verticales ainsi que les sollicitations transversales
suivant un axe parallèle aux faces de fixation des amortisseurs.
[0006] Ce dispositif présente cependant des inconvénients. Le principal inconvénient étant
que dans le cas d'un viseur, les vibrations dans le plan horizontal sont telles qu'un
montage pas ou peu suspendu est nécessaire pour contribuer à la précision du viseur.
Or les amortisseurs tels que prévus par
EP2146176 laissent un degré de liberté significatif dans le plan horizontal ce qui perturbe
la visée. Il est à noter que les vibrations dans le plan horizontal sont généralement
admissibles par les viseurs.
[0007] Un second inconvénient lié au dispositif proposé par
EP2146176 vient du fait que les élastomères engendrent des phénomènes d'hystérésis et ont une
sensibilité aux éléments climatiques qui est élevée. En outre les élastomères ont
une durée de vie limitée et une évolution de leurs caractéristiques dans le temps.
[0008] On connaît par le brevet
EP0508684 un dispositif amortisseur de chocs pour viseur comportant une unique bague amortisseuse
en matériau polymère pouvant absorber des chocs selon l'axe vertical. Les débattements
dans le plan perpendiculaire à l'axe de suspension sont limités par le contact annulaire
d'une colonne supportant le viseur avec un joint torique d'isolation, au niveau d'une
partie basse du viseur.
[0009] La friction occasionnée par le joint sur la colonne engendre des phénomènes d'hystérésis
dûs à l'adhérence et au frottement du joint. En outre l'élastomère constitutif du
joint a une durée de vie limitée.
[0010] L'invention propose un dispositif de support pour viseur capable de fournir une suspension
réduisant la sensibilité aux phénomènes d'hystérésis tout en absorbant fortement les
niveaux d'accélération basse fréquence suivant l'axe vertical et en fournissant une
liaison relativement rigide entre viseur et véhicule dans le plan horizontal.
[0011] Suivant une variante, l'invention propose un moyen permettant également d'augmenter
l'amortissement du système pour réduire les amplitudes de l'ensemble et le temps de
retour à l'équilibre entre deux sollicitations.
[0012] Ainsi l'invention a pour objet un dispositif de support pour un viseur de véhicule
militaire, comportant une tête à laquelle est fixé le viseur et un pied qui est solidaire
du véhicule, la tête étant solidaire d'une colonne ayant un axe vertical et qui est
introduite dans le pied, la colonne étant rendue solidaire du pied par l'intermédiaire
de moyens ressorts, dispositif caractérisé en ce que les moyens ressorts sont constitués
sous la forme de languettes disposées suivant au moins deux plans parallèles entre
eux et perpendiculaires à l'axe vertical du support, chaque plan comportant au moins
trois languettes régulièrement réparties angulairement autour de la colonne et solidaires
de celle-ci par une première extrémité et solidaires du pied par leur seconde extrémité,
ces moyens ressorts conférant une raideur à la liaison entre la colonne et le pied
qui est moindre suivant l'axe vertical que suivant les autres directions orthogonales
à cet axe vertical.
[0013] La colonne pourra être rigidifiée par au moins une nervure solidaire de la colonne
et de la tête.
[0014] Avantageusement, le pied pourra être un profilé tubulaire de section carrée.
[0015] Dans ce cas, chacun des plans parallèles pourra comporter quatre languettes ressorts,
les languettes étant disposées suivant des diagonales du profilé tubulaire carré.
[0016] Avantageusement, chaque languette pourra être plane et avoir un profil rectangulaire
en section, avec une largeur et une épaisseur sensiblement constantes le long de chaque
languette, l'épaisseur, qui est inférieure à la largeur de la languette, étant orientée
perpendiculairement au plan des languettes donc parallèle à l'axe vertical.
[0017] Selon un mode particulier de réalisation, les languettes disposées au niveau d'au
moins un des plans pourront avoir un profil non plan et comporteront au moins une
ondulation permettant d'augmenter leur capacité à la déformation en traction et compression.
[0018] Avantageusement, les languettes seront réalisées en acier à ressort.
[0019] Selon un autre mode de réalisation de l'invention, le dispositif pourra également
comporter un moyen d'amortissement des oscillations de la colonne.
[0020] Ce moyen d'amortissement des oscillations poura comporter un amortisseur télescopique.
[0021] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre faite
en référence aux figures annexées et dans lesquelles .
La figure 1 représente une vue du dispositif de support équipé d'un viseur sur une
tourelle de véhicule militaire.
La figure 2 représente une vue en coupe verticale d'un premier mode de réalisation
de ce dispositif.
La figure 3 représente une vue de dessous de ce premier mode de réalisation du dispositif.
La figure 4 représente une vue en coupe verticale d'un deuxième mode de réalisation
du dispositif selon l'invention.
La figure 5 représente une vue inclinée en coupe verticale d'un autre mode de réalisation
du dispositif équipé d'un moyen d'amortissement des oscillations.
La figure 6 représente une vue schématique en coupe verticale d'un mode de réalisation
du support équipé d'un moyen d'amortissement des oscillations.
[0022] Selon la figure 1, une tourelle 100 de véhicule militaire comporte un support 1 de
viseur placé verticalement à proximité d'une arme 2. Au sommet du support se situe
un viseur 3. Ce viseur est mobile en rotation sur trois axes, roulis (axe X), tangage
(axe Y) et lacet (axe vertical Z). Le support 1 comporte deux parties visibles. Une
première partie tubulaire de section sensiblement carrée solidaire de la tourelle
100 par sa partie basse nommée pied 4 de support. Une seconde partie cylindrique dénommée
tête 5 de support solidaire du viseur.
[0023] Dans le plan horizontal, la partie basse de la tête 5 est espacée de la partie haute
du pied 4 d'une distance D (voir figure 2).
[0024] Selon la figure 2 le dispositif 1 selon un premier mode de réalisation comporte une
colonne 6 solidaire de la partie inférieure de la tête 5 du support 1 et perpendiculaire
à une surface appelée fond 5a de la tête 5. Cette colonne 6 est coaxiale à l'axe 7
vertical traversant le support 1 et correspond à l'axe 7 vertical de rotation en lacet
du viseur 3 (ou axe Z sur la figure 1). Selon ce mode de réalisation, la colonne 6
ne débouche pas à l'extrémité inférieure du pied 4 et elle est même en retrait d'une
distance R par rapport à l'extrémité inférieure du pied 4. La colonne 6 est reliée
à l'intérieur du pied 4 de support par deux groupes de ressorts plans 10a à 10d et
11a à 11d. Un premier groupe de ressorts plans 10a à 10d définit un premier plan 12
perpendiculaire à l'axe 7. Ce premier plan 12 est placé au voisinage du bord supérieur
du pied 4 de support. Un second plan 13 perpendiculaire à l'axe 7 est défini par le
second groupe de ressorts plans 11a à 11d. Ce second plan 13 est placé au voisinage
de l'extrémité inférieure de la colonne 6.
[0025] La figure 3 montre le dispositif par-dessous et en perspective. On voit que la colonne
6 comporte des équerres 8 formant des nervures solidaires de la colonne 6 et du fond
5a de la tête 5 de support 1. Ces équerres 8 rigidifient la liaison entre colonne
6 et tête 5 de support.
[0026] Les ressorts 10a à 11d plans sont régulièrement répartis angulairement autour de
l'axe 7. Selon le premier mode de réalisation ici décrit, les ressorts 10a à 11d ont
une section rectangulaire. Chaque ressort est donc une languette ayant une largeur
et une épaisseur sensiblement constantes le long de chaque languette. L'épaisseur
de chaque languette est orientée suivant une direction parallèle à l'axe vertical
7 et elle est inférieure à la largeur de la languette. Ainsi l'épaisseur de chaque
languette est orientée perpendiculairement au plan 12 ou 13 défini par les languettes
considérées (donc parallèlement à l'axe vertical Z ou 7).
[0027] Ainsi la raideur du ressort est moindre suivant une direction de déformation verticale
7 alors qu'elle est plus importante suivant les directions (X et Y) perpendiculaires
à la direction verticale.
[0028] Selon d'autres modes de réalisation, les languettes ressorts pourraient être de section
carrée, ronde ou elliptique mais la plus petite dimension de la section de la languette
ressort devra être parallèle à l'axe vertical.
[0029] Chacun des ressorts plans 10a à 11d est solidaire de la colonne 6 par une première
extrémité et solidaire de l'intérieur du pied 4 du support 1 par une deuxième extrémité.
[0030] Lorsque le support est sollicité par des vibrations, la composante verticale des
mouvements transmis engendre une oscillation de l'ensemble formé par la tête 5 de
support et la colonne 6 suivant l'axe vertical 7.
[0031] A ce moment les ressorts plans 10a à 11d sont sollicités en flexion alternée de manière
égale. Suivant les autres axes de sollicitation transversaux à l'axe vertical 7, les
ressorts ayant des formes de languettes rectilignes, ils ne peuvent que très marginalement
se déformer en traction ou compression. Ils bloquent ainsi les degrés de liberté suivant
ces axes transversaux à l'axe vertical 7. L'absence de frottements entre la colonne
6 et le pied 4 permet aussi d'éviter les phénomènes d'hystéresis.
[0032] On notera sur la figure 2 que le support 1 comporte des distances D et R (retrait)
entre fond de tête 5a et haut de pied 4 ainsi qu'entre le bas de la colonne 6 et le
bas du pied 4. Ces distances ont une valeur supérieure à l'amplitude prévue des oscillations
de la tête 5 de support équipée du viseur.
[0033] Les ressorts seront choisis dans un acier à ressort par exemple à 33 % de nickel,
12 % de chrome, 1,2 % de manganèse. Un tel acier a un module d'Young pratiquement
indépendant de la température, et il est notablement moins sensibles aux conditions
climatiques que des ressorts en matériaux polymères ou plastiques.
[0034] La figure 4 montre un autre mode de réalisation de l'invention qui diffère du précédent
en ce que les ressorts 10a à 10d qui sont situés au niveau du plan supérieur 12 ne
sont pas plans mais sont des languettes ayant un profil particulier présentant au
moins une ondulation T entre les deux extrémités. Une telle ondulation diminue le
niveau de contrainte en traction et en compression dans la languette.
[0035] Ce mode de réalisation permet d'optimiser le dimensionnement des ressorts 10a à 10d
disposés au niveau du plan supérieur 12 et suivant les directions perpendiculaires
à l'axe vertical 7.
[0036] Selon les besoins de suspension, un panachage entre ressorts à languette plate ou
présentant une ondulation pourra être envisagé entre les ressorts du plan supérieur
12 et ceux du plan inférieur 13.
[0037] Dans tous les cas, la caractéristique la plus importante des ressorts 10a à 11d sera
néanmoins de présenter une raideur vis à vis des déformations suivant l'axe vertical
7 qui est inférieure à celles suivant tous les axes perpendiculaires à cet axe vertical
7 (ou axe de lacet Z).
[0038] Le dispositif permet aussi par simple remplacement des languettes de s'adapter au
niveau de sollicitation et à la masse du viseur. Ces languettes peuvent être changées
individuellement avec une raideur adaptée. La forme sensiblement linéaire d'une languette
est facile a produire et permet une maîtrise aisée de ses caractéristiques de raideur.
En outre une languette forme un moyen ressort particulièrement léger.
[0039] Selon la figure 5 et selon un autre mode de réalisation de l'invention, un moyen
d'amortissement des oscillations de la colonne 6 est prévu sous la forme d'un amortisseur
télescopique 16 placé coaxialement à la colonne 6. Cet élément a pour rôle d'amortir
les oscillations verticales suivant l'axe Z. Une première extrémité de l'élément amortisseur
16 comporte un filetage 17a vissé dans un taraudage 17b de la colonne 6. La seconde
extrémité de l'amortisseur télescopique 16 comporte une tige 18 coulissant dans le
corps 19 de l'amortisseur 16.
[0040] Une fois le dispositif 1 monté sur le véhicule, l'extrémité de la tige 18 est en
contact avec une surface d'appui 20 du véhicule (capot, toit, surface de montage).
Lors des sollicitations suivant l'axe Z la tige 18 est appuyée sur le véhicule et
s'enfonce dans le corps 19 de l'amortisseur 16. Les mouvements du viseur 3 vers le
bas sont alors amortis. La tige 18 n'étant pas solidaire de la surface d'appui 20,
la colonne 6 est libre de retrouver sa position initiale sans subir les éventuels
frottements au sein de l'amortisseur téléscopique 16 qui risqueraient d'occasionner
des phénomènes d'hystérésis néfastes à la précision du viseur. Les détails concernant
l'amortisseur 16 et son assemblage sur le dispositif seront mieux vus à la figure
6.
[0041] Selon un autre mode de réalisation non représenté, des ailettes de frottement pourront
être rendues solidaires de la colonne (ailettes sous la forme de lames métalliques
percées). L'ensemble des ailettes baigne dans un mélange visqueux qui est contenu
dans le corps du support qui est fermé de façon étanche par un couvercle inférieur
et un couvercle supérieur. La colonne traverse alors le couvercle supérieur et l'étanchéité
est assurée à ce niveau par un ou plusieurs joints.
[0042] Le mélange visqueux pourra être constitué par de l'huile. Le laminage du mélange
visqueux par les ailettes améliore l'amortissement des oscillations suivant l'axe
vertical Z. La géométrie des ailettes peut être plus ou moins large ou présenter des
trous pour augmenter le laminage dans le mélange visqueux contenu dans le corps. Les
ailettes baignant dans le mélange visqueux constituent ainsi un autre moyen d'amortissement
des oscillations de la colonne.
1. Dispositif de support (1) pour un viseur (3) de véhicule militaire, comportant une
tête (5) à laquelle est fixé le viseur (3) et un pied (4) qui est solidaire du véhicule,
la tête (5) étant solidaire d'une colonne (6) ayant un axe vertical (7) et qui est
introduite dans le pied (4), la colonne (6) étant rendue solidaire du pied (5) par
l'intermédiaire de moyens ressorts (10a-10d ; 11a-11d) , dispositif caractérisé en ce que les moyens ressorts (10a - 10d ; 11a-11d) sont constitués sous la forme de languettes
disposées suivant au moins deux plans (12, 13) parallèles entre eux et perpendiculaires
à l'axe vertical (7) du support (1), chaque plan (12, 13) comportant au moins trois
languettes (10a-10d 11a-11d) régulièrement réparties angulairement autour de la colonne
(6) et solidaires de celle-ci par une première extrémité et solidaires du pied par
leur seconde extrémité, ces moyens ressorts conférant une raideur à la liaison entre
la colonne (6) et le pied (4) qui est moindre suivant l'axe vertical (7) que suivant
les autres directions (X, Y) orthogonales à cet axe vertical (7).
2. Dispositif de support (1) pour viseur (3) de véhicule militaire selon la revendication
1, caractérisé en ce que la colonne (6) est rigidifiée par au moins une nervure (8) solidaire de la colonne
(6) et de la tête (5).
3. Dispositif de support (1) pour viseur (3) de véhicule militaire selon une des revendications
1 à 2, caractérisé en ce que le pied (4) est un profilé tubulaire de section carrée.
4. Dispositif de support (1) pour viseur (3) de véhicule militaire selon la revendication
3, caractérisé en ce que chacun des plans parallèles (12, 13) comporte quatre languettes ressorts (10a-10d
; 11a-11d), les languettes étant disposées suivant des diagonales du profilé tubulaire
carré.
5. Dispositif de support (1) pour viseur (3) de véhicule militaire selon une des revendications
1 à 4, caractérisé en ce que chaque languette (10a-10d ; 11a-11d) est plane et a un profil rectangulaire en section,
avec une largeur et une épaisseur sensiblement constantes le long de chaque languette
(10a-10d ; 11a-11d), l'épaisseur, qui est inférieure à la largeur de la languette,
étant orientée perpendiculairement au plan des languettes, donc parallèle à l'axe
vertical (7).
6. Dispositif de support (1) pour viseur (3) de véhicule militaire selon une des revendications
1 à 5, caractérisé en ce que les languettes (10a-10d ; 11a-11d) disposées au niveau d'au moins un des plans (12,
13) ont un profil non plan et comportent ainsi au moins une ondulation permettant
d'augmenter leur capacité à la déformation en traction et compression.
7. Dispositif de support pour viseur de véhicule militaire selon une des revendications
1 à 6, caractérisé en ce que les languettes sont en acier à ressort.
8. Dispositif de support pour viseur de véhicule militaire selon une des revendications
1 à 7, caractérisé en ce que le dispositif comporte un moyen d'amortissement des oscillations de la colonne (6).
9. Dispositif de support pour viseur de véhicule militaire selon la revendication 8,
caractérisé en ce que le moyen d'amortissement des oscillations comporte un amortisseur télescopique (16).