Domaine technique
[0001] L'invention se rattache au domaine des sports de glisse sur neige, et plus particulièrement
au ski alpin. Elle vise une nouvelle construction d'un dispositif de montage des éléments
d'une fixation sur un ski.
Techniques antérieures
[0002] De façon générale, les fixations de sécurité comportent deux éléments principaux,
à savoir une butée et une talonnière, qui sont montées sur le ski, non pas directement
sur la face supérieure de cette dernière, mais sur un dispositif intermédiaire.
[0003] L'utilisation de ce type de dispositif intermédiaire permet notamment de faciliter
l'installation et surtout le réglage de la position de chacun des éléments de la fixation,
pour les ajuster à la longueur de la chaussure de l'utilisateur ce qui est particulièrement
utile pour les skis de location.
[0004] Le Demandeur a décrit un tel dispositif de montage dans le document
FR 2 777 851.
[0005] Un tel dispositif se compose essentiellement d'une poutre rigide, qui repose sur
la face supérieure du ski, directement ou préférentiellement par l'intermédiaire d'une
embase apte à procurer une capacité d'amortissement. La poutre comporte des glissières
latérales sur lesquelles peuvent coulisser deux équipages mobiles destinés à porter
la butée et la talonnière de la fixation.
[0006] La poutre est fixée sur le ski par l'intermédiaire de différents points de montage
situés au moins en extrémité de la poutre. La poutre comporte également des plaquettes
crantées disposées à l'aplomb des deux équipages mobiles, et coopérant avec ces derniers
pour en assurer un positionnement correspondant à l'écartement souhaité entre butée
et talonnière.
[0007] Bien que donnant globalement satisfaction, le dispositif décrit dans ce document
présente toutefois quelques inconvénients.
[0008] En effet, la poutre d'un tel dispositif est un organe relativement complexe, dans
la mesure où elle doit tout d'abord être fermement solidarisée à la planche, et donc
posséder des points de montage très rigides, qui occupent une surface non négligeable
de la poutre, nécessitant donc que cette dernière soit relativement longue.
[0009] Par ailleurs, les glissières latérales de cette poutre sont des zones où se concentrent
les contraintes mécaniques qui peuvent être importantes dans le cadre de certains
mouvements où l'utilisateur exerce des efforts verticaux de forte intensité. Les déformations
induites peuvent également gêner la conduite du ski et les performances du système.
[0010] Il est donc nécessaire de dimensionner ces glissières de manière conséquente, puisqu'elles
assurent le maintien des équipages qui portent les éléments de la fixation. L'augmentation
d'épaisseur du rail de la glissière se conduit inévitablement par l'augmentation de
la masse du dispositif interface, ce qui n'est pas souhaitable.
Exposé de l'invention
[0011] Un objectif de l'invention est donc de pouvoir à la fois alléger le dispositif interface,
ou à tout le moins lui conférer des propriétés mécaniques supérieures, à masse équivalente.
[0012] Un autre objectif est de diminuer la déformation du rail, qui peut engendrer certains
mouvements de roulis préjudiciables à la conduite du système. Un objectif complémentaire
est d'améliorer la résistance à l'arrachement des deux équipages mobiles.
[0013] Ainsi, l'invention concerne un dispositif de montage de la butée ou de la talonnière
d'une fixation de sécurité d'un ski, qui comporte :
■ une poutre présentant de chaque côté un rail définissant une glissière longitudinale
pour un équipage mobile réglable en position longitudinale, cet équipage portant la
butée ou la talonnière ;
■ une plaquette, montée sur ladite poutre, et possédant une zone présentant des moyens
de réglage agencés pour coopérer avec l'équipage mobile, de manière à permettre le
réglage de ce dernier en position longitudinale.
[0014] Conformément à l'invention, ce dispositif se caractérise en ce que la plaquette possède
au moins une excroissance latérale, qui s'étend latéralement en direction du rail
en la recouvrant en tout ou partie.
[0015] Autrement dit, la plaquette qui assure le réglage longitudinal des équipages mobiles
se prolonge latéralement pour venir renforcer le rail de la glissière de la poutre.
En d'autres termes, la résistance à l'arrachement des équipages mobiles est améliorée
par la présence à l'intérieur du rail d'une portion de la plaquette, qui vue de dessus
présente son bord latéral au-delà de la position où le rail des équipages mobiles
pénètre dans la glissière. En particulier, la déformation du rail, et donc le roulis
de l'élément de fixation sont diminués.
[0016] En pratique, ces excroissances latérales peuvent s'étendre jusqu'à l'aplomb du rail,
de sorte qu'elles renforcent ce dernier en lui étant parallèle jusqu'au point le plus
large de la glissière. Cependant, le renforcement conféré par la plaquette caractéristique
peut être suffisant si ces excroissances ne se prolongent pas jusqu'à l'arête du rail,
mais s'arrêtent à un niveau intermédiaire entre le fond de la glissière et l'arête
du rail, en vue de dessus.
[0017] De même, différentes variantes de géométrie peuvent être adoptées pour éviter d'alourdir
indûment le dispositif global, la plaquette étant réalisée dans un matériau plus rigide,
et donc généralement plus lourd, que le reste de la poutre. Ainsi, les excroissances
de la plaquette peuvent n'occuper longitudinalement qu'une fraction de la longueur
de cette dernière.
[0018] En d'autres termes, les excroissances ne sont présentes qu'à un certain niveau de
la plaquette, et dans un nombre et une longueur suffisante pour conférer la rigidification
souhaitée.
[0019] En pratique, les excroissances peuvent occuper entre 30% et 70% de la longueur de
la plaquette, avec des résultats satisfaisants en termes de renforcement de la glissière.
Un compromis peut être trouvé entre la longueur et la largeur de ces excroissances.
[0020] D'un point de vue pratique, la plaquette peut posséder de chaque côté au moins deux
excroissances, qui sont dans une variante, localisées à proximité des extrémités avant
et arrière de la plaquette.
[0021] En fonction de la longueur de la poutre, il est également possible de prévoir une
excroissance supplémentaire située sensiblement au niveau longitudinal médian de la
plaquette, de manière à former un point supplémentaire de rigidification. Bien entendu,
le nombre d'excroissances peut être adapté en fonction de la longueur de la poutre
et de l'excursion possible de l'équipage mobile, de manière à ce que la rigidification
de la glissière soit analogue, quelle que soit la position de l'équipage mobile. Par
ailleurs, en augmentant le nombre d'excroissances, on peut minimiser l'amplitude des
mouvements de roulis autour d'un axe transversal.
[0022] Avantageusement en pratique, le dispositif peut comporter également les vis de fixations
qui traversent à la fois la plaquette et la poutre, et qui permettent donc de solidariser
le dispositif à la planche en utilisant des points situés à l'aplomb de la plaquette,
et non contrairement à l'art antérieur en extrémité avant et/ou arrière de la poutre.
[0023] L'emploi d'une plaquette métallique, ou tout le moins en un matériau particulièrement
rigide, permet le montage solide à la fois de la poutre et des plaquettes.
[0024] Dans une forme préférentielle, les vis de montage peuvent être implantées au moins
en partie dans les excroissances latérales de la plaquette. En d'autres termes, les
excroissances caractéristiques permettent de monter le dispositif intermédiaire avec
des points qui sont aussi éloignés en largeur que possible, ce qui confère une meilleure
tenue à l'arrachement de l'ensemble.
Description sommaire des figures
[0025] La manière de réaliser l'invention, ainsi que les avantages qui en découlent ressortiront
bien de la description du mode de réalisation qui suit, à l'appui des figures annexées
dans lesquelles :
La figure 1 est une vue en perspective sommaire d'un dispositif de montage conforme
à l'invention, incluant l'embase et la poutre, mais sur lequel les équipages mobiles
sont montrés séparés de la poutre.
La figure 2 est une vue en perspective sommaire du dispositif de la figure 1 en ne
montrant que la poutre.
La figure 3 est une vue en perspective sommaire de la zone arrière de la poutre, montrée
sans la plaquette caractéristique.
La figure 4 est une vue en perspective sommaire de la plaquette caractéristique montrée
seule.
La figure 5 est une vue en perspective sommaire de la partie arrière de la poutre
montrant la plaquette mise en place dans son logement.
Les figures 6 et 7 sont des vues en coupe transversales de la poutre équipées de la
plaquette respectivement seule, et surmontée de l'équipage mobile, au niveau du plan
A-A illustré à la figure 5.
Les figures 8 et 9 sont des vues analogues aux figures 6 et 7 respectivement montrées
au niveau du plan B-B de la figure 5.
Les figures 10, 11 sont des coupes analogues à celles de la figure 6 et 7, montrées
au niveau du plan C-C de la figure 5.
Manière de réaliser l'invention
[0026] Comme déjà évoqué, l'invention concerne un dispositif intermédiaire de montage des
éléments d'une fixation de sécurité pour ski. Tel qu'illustré à la figure 1, ce dispositif
1 comporte une embase 2 destinée à venir au contact de la face supérieure du ski.
Cette embase 2 est surmontée de la poutre 3 par rapport auxquels vont coulisser les
deux équipages mobiles 4, 5 qui recevront la butée et la talonnière de la fixation.
Les deux équipages mobiles 4 et 5 ont été représentés séparés de la poutre 3 sur lesquels
ils sont aptes à coulisser en configuration normale.
[0027] Dans la forme illustrée aux figures, les agencements caractéristiques de l'invention
ont été représentés uniquement pour l'équipage arrière portant la talonnière, mais
il est bien entendu possible de les voir mis en place uniquement au niveau de l'équipage
avant, ou encore de l'équipage avant et arrière.
[0028] Comme illustré à la figure 2, la poutre 3 présente une longueur qui lui permet d'accueillir
à la fois l'équipage qui portera la butée, et celui qui recevra la talonnière. Pour
ce faire la poutre 3 est réalisée en deux parties 10, 11 qui sont assemblées par un
système de coulisseau central 12. Toutefois, l'invention couvre également les variantes
dans laquelle la poutre est réalisée en une seule partie, voire encore en deux parties,
avec des portions indépendantes dédiées chacune à un des équipages mobiles. Cette
poutre 3 est réalisée préférentiellement à partir d'un matériau polymère, avantageusement
chargé, par exemple de fibres de verre.
[0029] Tel qu'illustré à la figure 2, la poutre 3 comporte deux logements 20, 21 destinés
à recevoir des plaquettes crantées 30, 23 permettant le réglage de la position longitudinale
des équipages mobiles. Cette plaquette peut être réalisée en un matériau tel que l'acier,
l'aluminium ou le carbone, ou encore en un matériau polymérique fortement chargé en
fibres.
[0030] Tel qu'illustré à la figure 2, le logement 21 situé à l'avant reçoit une plaquette
traditionnelle 23 sans rapport direct avec l'invention. En revanche, la plaquette
arrière 30 s'insert dans un logement 20 prévu à cet effet sur la face supérieure de
la poutre, visible à la figure 3. Ce logement 20 s'étend symétriquement par rapport
au plan longitudinal médian de la poutre. Il définit latéralement trois amoindrissements
24, 26, 28 du rail de coulissement 25 de l'équipage mobile. Ces zones 24, 26, 28 de
moindre épaisseur du rail sont séparées par deux zones 29, 27 où l'épaisseur du rail
n'est réalisée que par la matière constituant la partie principale de la poutre.
[0031] Le logement 20 possède en partie centrale une portion évidée 40, permettant le passage
des organes de blocage du mécanisme de réglage en position longitudinale portée par
l'équipage mobile 5.
[0032] Plus précisément, et en référence à la figure 4, cet évidement se trouve au regard
de l'ouverture 31 formée au niveau central de la plaquette 30, et bordé latéralement
des crans 32 de réglage destinés à recevoir un élément de crantage solidaire de l'élément
mobile, pour assurer son positionnement longitudinal.. De retour à la figure 3, le
logement 20 comporte également des ouvertures 41-44 situées aux quatre coins du logement,
et permettant le passage des vis de montage de la plaquette sur la poutre, qui peuvent
avantageusement permettre en même temps le montage du dispositif 1 sur la planche.
[0033] En relation avec la figure 4, la plaquette 30 possède donc trois excroissances latérales
33, 34, 35 situées en extrémité et au niveau médian. Les excroissances 33, 35 situées
au niveau des extrémités de la plaquette 30 comportent une arête dimensionnée pour
se trouver à l'aplomb de la portion 51 de la glissière formée par la matière de la
poutre, tel qu'illustré aux figures 6 et 7. Toutefois, une rigidification suffisante
peut être obtenue avec des excroissances qui s'interrompent avant le bord latéral
de la glissière, par exemple en restant en retrait de 1 à 2 millimètres.
[0034] On notera que la forme précise des extrémités latérales des excroissances à ce niveau
peut être choisie pour éviter autant que faire se peut le contact direct entre le
métal de la plaquette 30 et la glissière 60 de l'équipage mobile 5, qui est réalisée
en matière plastique, et ce afin de limiter les risques de blocage par le gel.
[0035] Les déformations 39 de forme sensiblement conique réalisées dans la plaquette au
niveau des excroissances contribuent à rigidifier celles-ci, et donc à renforcer également
la glissière sur laquelle coulisseront les équipages mobiles.
[0036] Au niveau médian, la plaquette 30 comporte également des excroissances 34 de forme
sensiblement trapézoïdale, avec la petite base orientée du côté externe. De la même
manière que pour les excroissances situées au niveau des extrémités 33 de la plaquette,
la forme précise de l'excroissance 34 située au niveau médian est choisie pour limiter
les frottements directement avec la glissière complémentaire de l'équipage mobile.
Cette excroissance 34 comporte un évidement central 39 destiné à l'alléger, et ce
sans notablement diminuer sa résistance mécanique.
[0037] De même, la plaquette 30 présente des échancrures 45, 46 au niveau de ces extrémités
avant et arrière, entre les excroissances latérales 33, 35, et ce afin de ne pas augmenter
le poids du dispositif de montage par des zones qui ne confèrent pas de rigidification
supplémentaire au niveau de la glissière de coulissement des équipages mobiles.
[0038] Lorsque la plaquette 30 est insérée dans le logement 20 tel qu'illustré à la figure
5, il est alors possible de visser l'ensemble directement sur le ski par l'intermédiaire
des trous 39 prévus à cet effet, par des vis qui viennent comme illustré aux figures
6 et 7 affleurer au niveau supérieur de la plaquette, en prenant appui sur le trou
conique 39.
[0039] Tel qu'illustré aux figures 8 et 9, entre les excroissances caractéristiques 33,
34, 35, la plaquette 30 s'insert dans le logement 20 prévu dans la poutre, et la glissière
de la poutre est dans cette zone alors formée par la matière 52 de la poutre elle-même.
En comparaison, et tel qu'illustré aux figures 6 et 7, les excroissances caractéristiques
33 se superposent à une portion 51 de la poutre elle-même pour former la glissière
de l'équipage mobile.
[0040] Par ailleurs, au niveau médian, tel qu'illustré à la figure 10, les excroissances
34 de la plaquette 30 reposent sur les portions 53 de la poutre 30, de manière à former
la glissière qui reçoit l'équipe mobile 5.
[0041] Il ressort de ce qui précède que le dispositif conforme à l'invention présente l'avantage
de diminuer les déformations de la poutre, et donc de minimiser les mouvements de
roulis des éléments de la fixation aussi bien autour d'un axe transversal que longitudinal.
Il permet également d'augmenter la résistance à l'arrachement, et ce sans augmentation
notable du poids de l'ensemble.
1. Dispositif (1) de montage de la butée ou de la talonnière d'une fixation de sécurité
d'un ski, comportant :
■ une poutre (3) présentant de chaque côté un rail (25) définissant une glissière
longitudinale pour un équipage mobile réglable (5) en position longitudinale, ledit
équipage (5) portant la butée ou la talonnière ;
■ une plaquette (30) montée sur ladite poutre (3), et possédant une zone présentant
des moyens de réglage agencés pour coopérer avec ledit équipage mobile, pour son réglage
en position longitudinale,
caractérisé en ce que ladite plaquette (30) possède au moins (25) une excroissance latérale (33, 34, 35)
qui s'étend latéralement en direction dudit rail en la recouvrant en tout ou partie.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les excroissances (33, 34, 35) occupent longitudinalement une fraction de la longueur
de la plaquette (30).
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que les excroissances (33, 34, 35) occupent entre 30.et 70.% de la longueur de la plaquette.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la plaquette (30) possède de chaque côté au moins deux excroissances (33, 35) localisées
à proximité des extrémités avant et arrière de la plaquette (30).
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que la plaquette possède également une excroissance (34) située sensiblement au niveau
longitudinal médian.
6. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comporte des vis de fixation traversant à la fois la plaquette (30) et la poutre
(3).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que lesdites vis sont implantées au moins en partie dans les excroissances latérales
de la plaquette.