Domaine de l'invention
[0001] La présente invention concerne de façon générale les constructions de bâtiments et,
plus particulièrement, un joint parasismique pour dalles ou murs porteurs.
Exposé de l'art antérieur
[0002] De plus en plus de constructions sont réalisées en prévoyant qu'elles résistent à
des secousses sismiques. Des normes parasismiques fixent, selon les pays et les régions,
l'amplitude des déformations éventuelles que doit supporter un bâtiment.
[0003] Parmi les moyens parasismiques, on utilise généralement des joints qui ont la propriété
d'absorber une déformation imposée à une dalle porteuse sans engendrer de rupture
d'une chape de revêtement. Ces joints de dilation sont répartis dans la construction,
à intervalle régulier ou non, généralement tous les quelques mètres. Par rapport à
des joints de dilatation thermique, les joints parasismiques doivent absorber des
amplitudes de déformation beaucoup plus importantes (généralement de plusieurs centimètres)
dans toutes les directions.
[0004] Pour une dalle porteuse, ces joints parasismiques n'ont pas pour objet d'empêcher
qu'un éventuel revêtement de sol ou de plafond ne soit endommagé, mais servent à ce
que la chape de béton rapportée sur la dalle porteuse, ou la dalle porteuse elle-même
ne soit pas endommagée. L'intervalle entre les deux parties de la chape, donc de la
dalle sous-jacente, doit être fermé, c'est-à-dire qu'il ne doit pas être obstrué,
que ce soit lors de la fabrication d'un plancher ou lors du coulage de la chape recouvrant
la dalle porteuse.
[0005] On connaît de nombreux joints parasismiques qui ne permettent pas d'absorber les
mouvements des bâtiments liés aux secousses et qui sont endommagés à la moindre secousse,
endommageant alors la dalle (ou partie de dalle) en périphérie.
[0006] Le document
DE-U-20 2009 006808 décrit un joint parasismique dans lequel deux éléments profilés coulissent l'un par
rapport à l'autre dans la largeur, chaque profilé est monté à pivotement vertical
par un de ses bords longitudinaux sur un support fixé à la dalle et l'écartement du
joint est fixé par coulissement du bord libre d'un profilé par rapport au bord libre
de l'autre. Un des deux profilés a une section en forme de U et l'autre profilé a
la forme d'une plaque.
[0007] Une telle réalisation permet un écartement du joint. Toutefois, la largeur minimale
du joint est fixée par la largeur des profilés et il n'est donc pas possible d'autoriser
un resserrement du joint qui soit plus étroit que cette largeur.
[0008] Le document
DE-A-3015011 décrit également un joint parasismique formé de deux éléments profilés coulissant
l'un par rapport à l'autre. Les deux éléments ont une section en forme de U et sont
imbriqués l'un dans l'autre. Les attaches longitudinales des profilés sont en retrait
par rapport au joint, ce qui permet un resserrement du joint sur une largeur inférieure
à la largeur d'un profilé. Toutefois, le joint ne permet pas d'absorber, sans être
détruit, un mouvement de cisaillement.
Résumé
[0009] Un objet d'un mode de réalisation de la présente invention est de pallier tout ou
partie des inconvénients des joints parasismiques connus.
[0010] Un autre objet d'un mode de réalisation de la présente invention est de proposer
un joint parasismique susceptible de reprendre son état de repos suite à une secousse
d'amplitude acceptable.
[0011] Un autre objet d'un mode de réalisation de la présente invention est de proposer
un joint parasismique autorisant une grande amplitude de déformation dans le plan
de la structure.
[0012] Un autre objet d'un mode de réalisation de la présente invention est de proposer
un joint parasismique facile à poser.
[0013] Un autre objet d'un mode de réalisation de la présente invention est de proposer
un joint parasismique de structure simple.
[0014] Un autre objet d'un mode de réalisation de la présente invention est de proposer
un joint parasismique autorisant une déformation réversible en cisaillement.
[0015] Pour atteindre tout ou partie de ces objets ainsi que d'autres, on prévoit un joint
parasismique, comportant :
un premier et un deuxième éléments profilés, adaptés à s'étendre le long de deux parties
à séparer d'une construction ; et
au moins un troisième et un quatrième éléments profilés, coulissant l'un par rapport
à l'autre et s'étendant dans la largeur du joint, les troisième et quatrième éléments
profilés étant respectivement articulés aux premier et deuxième éléments,
au moins un élément parmi les premier et deuxième éléments définissant, en section,
une portion inclinée, décalant les articulations des troisième et quatrième éléments
vers l'extérieur du joint.
[0016] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les premier et deuxième éléments
comportent ladite portion inclinée (134, 144, 54).
[0017] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la pente de ladite portion
inclinée (134, 144, 54) est choisie en fonction de l'amplitude de cisaillement souhaitée.
[0018] Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite portion inclinée fait
un angle supérieur à 10° par rapport à l'horizontale.
[0019] Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite portion inclinée fait
un angle compris entre 15 et 60° avec l'horizontale.
[0020] Selon un mode de réalisation de la présente invention, le troisième élément est constitué
d'une plaque profilée, le deuxième élément étant constitué d'un profilé en forme de
U, dont l'ouverture est destinée à recevoir à coulissement ladite plaque.
[0021] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la profondeur du U est approximativement
égale à longueur en section de la plaque.
[0022] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les troisième et quatrième
éléments sont identiques et présente chacun, en section, une forme de U dont une des
branches est effilée vers son extrémité libre.
[0023] Selon un mode de réalisation de la présente invention, l'amplitude du coulissement
entre les troisième et quatrième éléments est choisie en fonction de l'amplitude maximale
de dilatation souhaitée en contraction et expansion.
[0024] Selon un mode de réalisation de la présente invention, l'amplitude d'articulation
des troisième et quatrième éléments par rapport aux premier et deuxième éléments est
choisie en fonction de l'amplitude de dilatation en cisaillement souhaitée.
[0025] Selon un mode de réalisation de la présente invention, des pattes de scellement sont
articulées aux premier et deuxième éléments.
[0026] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les extrémités libres respectives
des troisième et quatrième éléments comportent des rotules propres à coopérer à forme
contraire avec des gorges des premier et deuxième éléments.
[0027] Selon un mode de réalisation de la présente invention, au moins un des premier et
deuxième éléments est constitué de deux cornières assemblées l'une à l'autre.
[0028] Selon un mode de réalisation de la présente invention, chacun des premier et deuxième
éléments est constitué de deux cornières assemblées l'une à l'autre.
[0029] Selon un mode de réalisation de la présente invention, l'autre des premier et deuxième
éléments est une platine.
[0030] On prévoit également une construction en béton comportant au moins un tel joint parasismique.
Brève description des dessins
[0031] Ces objets, caractéristiques et avantages, ainsi que d'autres seront exposés en détail
dans la description suivante de modes de réalisation particuliers faite à titre non-limitatif
en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
la figure 1 est une vue en coupe schématique d'une structure porteuse équipée d'un
mode de réalisation d'un joint parasismique ;
la figure 2 est une vue en coupe transversale d'un mode de réalisation d'un joint
parasismique au repos ;
la figure 3 est une vue en coupe illustrant un exemple de fonctionnement du joint
parasismique de la figure 1 ;
la figure 4 est une vue en coupe illustrant un autre exemple de fonctionnement du
joint parasismique de la figure 1 ;
les figures 5A et 5B illustrent des amplitudes maximales de déformation horizontale
du joint parasismique de la figure 2 ; et
les figures 6A et 6B illustrent des amplitudes de déformation verticale et horizontale
du joint parasismique de la figure 2 ;
la figure 7 est un vue en coupe transversale d'un autre mode de réalisation de joint
parasismique, adapté à un joint entre plancher et mur ;
les figures 8A et 8B illustrent des amplitudes de déformation du joint parasismique
de la figure 7 ; et
la figure 9 est une vue en coupe d'un autre mode de réalisation d'un joint parasismique.
Description détaillée
[0032] De mêmes éléments ont été désignés par de mêmes références aux différentes figures.
Par souci de clarté, seuls les éléments qui sont utiles à la compréhension de l'invention
ont été représentés et seront décrits. En particulier, les procédés de construction
des bâtiments parasismiques n'ont pas été détaillés, les modes de réalisation qui
vont être décrits étant compatibles avec les techniques de fabrication et de pose
usuelles de joints parasismiques. De plus, les modes de réalisation vont être décrits
en relation avec un exemple appliqué à la réalisation d'une dalle, mais ils s'appliquent
plus généralement à la réalisation de toute structure porteuse parasismique, par exemple
un mur, un ouvrage d'art, etc.
[0033] La figure 1 est une vue en coupe schématique d'un plancher porteur équipé d'un mode
de réalisation d'un joint parasismique 1. Le plancher comporte une dalle porteuse
2 réalisée sous la forme de parties 22 et 24 disjointes de façon à supporter une secousse
sismique d'une certaine amplitude sans effondrer le bâtiment. La dalle porteuse 2
est généralement ferraillée (fers 25) et est portée par des murs du bâtiment ou par
des poteaux 27 illustrés en pointillés. Chaque zone 22 ou 24 de la dalle porteuse
est indépendante, c'est-à-dire qu'elle est libre par rapport aux zones voisines, l'ensemble
de ces zones constituant la structure porteuse du bâtiment. Le cas échéant, cette
structure peut être essentiellement métallique.
[0034] La structure porteuse du bâtiment, plus particulièrement la dalle 2, est recouverte
d'une chape 3, généralement appelée chape de circulation, en béton. Pour préserver
le caractère indépendant des zones 22 et 24 de la structure porteuse, la chape 3 est
réalisée sous forme de zones 32 et 34 respectant la distribution de la structure porteuse.
Les zones ou chapes 32 et 34 doivent être reliées les unes ou autres à l'aide de joints
de dilatation parasismiques 1, de façon à assurer une finition et à empêcher que l'espace
entre les zones 22 et 24 ne soient obstrué, ce qui nuirait à sa fonction.
[0035] Le joint 1 a, par exemple, une hauteur correspondant à l'épaisseur de la chape 32
et 34. Une fois la chape réalisée, celle-ci est éventuellement recouverte d'un revêtement
(non représenté en partie supérieure) et la dalle porteuse (zones 22 et 24) peut le
cas échéant être revêtue d'un plafond (non représenté en partie inférieure). Les revêtements
de sol et de plafond peuvent être constitués eux-mêmes d'un ou plusieurs revêtements.
Ces revêtements sont susceptibles d'être endommagés en cas de secousse sismique. Toutefois,
grâce au joint 1, la structure porteuse du bâtiment n'est pas affectée.
[0036] Des joints de dilatation thermique peuvent le cas échéant être prévus en plus des
joints parasismiques. Toutefois, ces joints thermiques sont généralement étroits par
rapport aux joints parasismiques et ces derniers remplissent avantageusement également
aussi le rôle de joints de dilatation thermique de la structure porteuse.
[0037] La figure 2 est une vue en perspective d'un mode de réalisation du joint parasismique
1 de la figure 1. Ce joint comporte deux cornières 11 et 12, ou équerres, ayant, en
section, une forme de L. Les cornières 11 et 12 sont destinées à constituer le pied
du joint. Les cornières 11 et 12 sont disposées de telle sorte que leurs branches
verticales respectives 112 et 122 (dans l'orientation de la figure) soient parallèles
entre elles et que leurs branches horizontales respectives 114 et 124 s'étendent vers
l'extérieur du joint 1.
[0038] Chaque cornière 11, 12 est destinée à recevoir, dans sa partie supérieure, une autre
cornière 13, 14 dont une branche verticale 132, 142 est rapportée contre une face
(interne ou externe) de la branche 112 ou 122 de la cornière 11 ou 12, et dont une
aile 134, 144 s'étend vers l'extérieur du joint. Les ailes 134 et 144 forment un angle
supérieur à 10° avec l'horizontale de sorte que, vu en coupe, le joint de dilatation
a une forme légèrement évasée en sa partie supérieure. De préférence, les portions
inclinées 134 et 144 forment un angle compris entre 15 et 60° avec l'horizontale de
telle sorte que les cornières 13 et 14 présentent entre elles un angle ouvert compris
entre 60 et 150°.
[0039] Les extrémités libres respectives des ailes 134 et 144 se terminent par des gorges
136 et 146 dirigées vers l'intérieur du joint. Les gorges 136 et 146 ont, de préférence,
des sections circulaires et sont destinées à recevoir, de façon articulée dans la
longueur du profilé, deux éléments profilés 15 et 16 d'absorption de la dilatation/contraction.
L'élément 15 est par exemple une plaque profilée comportant à une première extrémité
une nervure 152 de section arrondie, formant rotule, destinée à coopérer à forme contraire
avec la gorge 136 pour articuler l'élément 15. L'élément 16 a, en section, une forme
en U allongée dont l'ouverture 164 est destinée à recevoir l'extrémité libre de la
plaque 15. Le fond du U porte une nervure arrondie 162, formant rotule, destinée à
coopérer à forme contraire avec la gorge 146 pour y articuler l'élément 16.
[0040] On peut considérer que les premier et deuxième éléments définissent, en section,
une portion inclinée, décalant les points d'articulation des troisième et quatrième
éléments vers l'extérieur du joint. En d'autres termes l'écart entre les points d'articulation
est supérieur à l'écart entre les branches verticales 112 et 122.
[0041] Dans le cas où les ailes 134 et 144 sont horizontales, elles se prolongent par des
extrémités verticales supportant les gorges 136 et 146 de façon à autoriser un débattement
vertical du joint.
[0042] La figure 3 est une vue en coupe à rapprocher de la figure 1 illustrant un exemple
de déformation du joint 1 suite, par exemple, à une secousse sismique. Dans l'exemple
de la figure 3, on suppose que la contrainte apportée au bâtiment engendre un écartement
des zones 22 et 24 de la dalle porteuse l'une par rapport à l'autre. Cet écartement
est absorbé par le joint 1 grâce au coulissement de l'élément 15 dans l'élément 16.
De plus, en supposant comme cela est représenté qu'une des dalles (ou zones) s'affaisse
par rapport à l'autre, les articulations apportées par les gorges 136 et 146 de montage
des éléments 15 et 16 absorbent cette déformation en cisaillement. En outre, pour
le cas d'un décalage des zones 22 et 24 parallèlement à la direction longitudinale
du joint profilé, les éléments 15 et 16 coulissent l'un par rapport à l'autre dans
la longueur. On obtient bien un joint susceptible d'absorber une déformation dans
toutes les directions.
[0043] Pour éviter que l'intervalle entre les partie 22 et 24 de la dalle ne se colmate,
ce qui empêcherait au joint de pouvoir reprendre son écartement normal, le joint 1
est posé éléments 15 et 16 au dessus. En face inférieure de la dalle, le joint peut
rester ouvert. Dans le cas d'un mur, les éléments 15 et 16 seront, de préférence,
du côté du mur susceptible de recevoir un revêtement de type enduit.
[0044] La figure 4 est un autre exemple de déformation susceptible d'être subie par le joint
de dilatation 1. Dans l'exemple de la figure 4, cette déformation est une déformation
en compression. Les deux parties 22 et 24 se rapprochant l'une de l'autre, les deux
parties du joint 1 se rapprochent et la plaque 15 entre plus profondément dans le
U de l'élément 16. Le joint parasismique permet aux parties 22 et 24 de la dalle et
32 et 34 de la chape de se rapprocher l'une de l'autre sans engendrer de ruptures
de cette dalle porteuse.
[0045] La capacité maximum de déformation du joint parasismique est généralement fixée par
des normes. En fonction de ces normes ou autres contraintes, les dimensions du joint
de dilatation et plus particulièrement de ses éléments 15 et 16 sont modifiées. Il
en est de même pour les angles des équerres 13 et 14 qui sont adaptés en fonctions
des mouvements verticaux à compenser.
[0046] L'amplitude de déformation verticale acceptable dépend de l'amplitude de mouvement
que sont susceptibles d'accepter les articulations formées des gorges 136 et 146 et
des nervures 152 et 162, ainsi que de l'angle entre les ailes 134 et 144.
[0047] L'amplitude de déformation horizontale perpendiculairement à la direction du profilé
est fixée par la profondeur du U de l'élément 16 et la largeur (longueur en section)
de l'élément 15. De préférence, la profondeur du U est égale à la longueur en section
de la plaque 15.
[0048] L'amplitude de déformation horizontale dans la direction du profilé n'est, en pratique,
pas limitée par le joint, dans la mesure où sa longueur est supérieure à cette amplitude.
[0049] Dans l'exemple particulier de réalisation de la figure 2, le joint de dilatation
parasismique au repos fixe un écartement de 40 millimètres entre les parties 22 et
24 de la dalle. Selon cet exemple, la hauteur du joint de dilatation est de 10 cm,
correspondant à la hauteur prévue pour la chape 3. La largeur en section du joint
de dilatation dans sa partie supérieure est d'environ 10 cm également.
[0050] Les figures 5A et 5B sont des vues en coupe illustrant les déformations horizontales
maximum acceptables par le joint de la figure 2. La figure 5A illustre un écartement
maximum d'environ 60 mm. Au-delà, les parties 15 et 16 se désolidarisent l'une de
l'autre et le joint n'est plus réutilisable.
[0051] La figure 5B illustre une déformation maximale en compression dans laquelle l'écartement
entre les parties de dalle est réduit à environ 20 mm. Là encore, si les parties de
dalle ont tendance à se rapprocher plus l'une de l'autre, les éléments 15 et 16 de
dilatation seront endommagés.
[0052] Les figures 6A et 6B illustrent deux configurations dans lesquelles le joint subit,
respectivement, des déformations par écartement et verticale. Dans l'exemple représenté,
et avec les dimensions données précédemment, le joint de dilatation est susceptible
d'absorber une déformation verticale de l'ordre de 14 mm sans être endommagé de façon
irréversible.
[0053] Les dimensions ci-dessus sont données à titre d'exemple particulier de réalisation
et peuvent, bien entendu, être modifiées en fonction de l'application.
[0054] La pose du joint s'effectue lors de la réalisation de la construction, par exemple
lors du coulage du béton de la chape. Par exemple, Le joint 1 est placé en reposant,
par son pied, sur les portions 22 et 24 de la dalle en intercalant des entretoises
(par exemple des morceaux de polystyrène expansé) maintenant l'écartement entre les
cornières 11 et 12 pendant le séchage. De préférence, les équerres 11 et 12 sont fixées,
par exemple visées ou boulonnées, aux parties 22 et 24. Une fois la chape sèche, on
enlève les entretoises, ce qui rend le joint de dilatation fonctionnel.
[0055] De préférence, des pattes de scellement 17 et 18 (figure 1) sont articulées à des
gorges 138 et 148 prévues dans la face inférieure des ailes 134 et 144, et/ou dans
la face des branches 132 et 142 (ou 112 et 122) à l'extérieur du joint.
[0056] Selon une variante non représentée, le joint est directement réalisé au niveau de
la dalle 2. Dans ce cas, les équerres 11 et 12 sont disposées au niveau du coffrage
de la dalle.
[0057] La réalisation à l'aide de cornières 11, 12, 13 et 14 assemblées par paires les unes
aux autres, par exemple par soudure, rivetage ou boulonnage constitue un mode de réalisation
préféré. Un boulonnage autorise notamment, en prévoyant des lumières verticales dans
les cornières, un réglage en hauteur en fonction de l'épaisseur de la dalle. Selon
une telle variante non représentée, les cornières 13 et 14 sont alors décalées vers
le haut par rapport aux cornières 11 et 12. La hauteur minimale est cependant fixée
par la hauteur du pied dans la mesure où il n'est pas souhaitable que les branches
112 et 122 dépassent dans l'espace défini par les cornières 13 et 14, car cela limiterait
l'amplitude de pivotement possible des éléments 15 et 16. Selon une autre variante
non représentée, on pourra réaliser des profilés d'une seule pièce pour les cornières
11 et 13 et d'une seule pièce pour les cornières 12 et 14.
[0058] Le joint 1 est de préférence métallique (par exemple en aluminium ou alliage d'aluminium).
L'épaisseur des profilés est choisie en fonction de la résistance mécanique souhaitée
et, à titre d'exemple particulier, est de quelques millimètres d'épaisseur.
[0059] Les longueurs des profilés dépendent des contraintes de fabrication. Ceux-ci sont
rapportés bout-à-bout si nécessaire lors de la pose.
[0060] Selon une autre variante non représentée, une tête articulée (cornières 13, 14 et
éléments 15, 16) est prévue des deux côtés du joint. Un tel mode de réalisation est
plus particulièrement adapté à la réalisation de joints pour mur porteur.
[0061] La figure 7 est une vue en coupe d'un autre mode de réalisation d'un joint 1', adapté
à une liaison en périphérie d'une dalle 2 (ou portion de dalle) et un mur. Le joint
est, comme précédemment, réalisé au niveau d'une chape 3. Une moitié du joint est
identique au mode de réalisation précédent. Dans l'exemple représenté, on suppose
que la partie portant l'élément 16 est inchangée. L'autre partie portant l'élément
15 est adaptée à être plaquée contre le mur 4. Selon ce mode de réalisation, la rotule
de l'élément 15 est reçue dans une gorge 196 d'une platine 19 plaquée contre le mur
4 et, par exemple, recouverte du revêtement de mur. La platine 19 est, par exemple,
vissée ou scellée dans le mur 4.
[0062] Les figures 8A et 8B sont des vues illustrant la capacité de déformation du joint
1', respectivement en position comprimée et en position écartée et selon des mouvements
verticaux.
[0063] La figure 9 est une vue en coupe illustrant un autre mode de réalisation d'un joint
parasismique. Ce mode de réalisation illustre plusieurs variantes qui peuvent être
prévues séparément ou être combinées avec d'autres variantes ou d'autres modes de
réalisation.
[0064] Par rapport aux modes de réalisation ci-dessus :
- les supports 51 des éléments coulissants sont chacun en une seule partie (incluant
les portions horizontales 52 reposant sur la dalle 2, les portions verticales 53 définissant
la largeur du joint, les portions inclinées 54 d'absorption du cisaillement et les
articulations ou gorges 55) ;
- les pattes de scellement 17' et 18' comportent des ailettes 55 favorisant l'accrochage
dans la chape 3 ; et
- les éléments 60 coulissant l'un dans l'autre sont identiques et ont tous les deux
une section en forme de U, l'une 62 des branches 61 et 62 du U étant effilée vers
son extrémité libre. La direction du U est de préférence inclinée par rapport à l'horizontale
de sorte que, en imbriquant les deux éléments 60 de façon inversée (la partie effilée
62 de l'un au dessus, la partie effilée de l'autre en dessous), la surface supérieure
est approximativement plane et sans cran à la transition d'un élément à l'autre. Le
fait que l'autre branche 62 ne soit pas effilée assure la rigidité de la liaison.
[0065] Une telle réalisation des branches rend la structure symétrique, ce qui facilite
la production dans la mesure où tous les constituants peuvent être indifféremment
montés d'un côté ou de l'autre du joint.
[0066] Divers modes de réalisation ont été décrits. Diverses variantes et modifications
apparaîtront à l'homme de l'art. En particulier, si des formes lisses de cornières
constituent des modes de réalisation simples, d'autres formes pourront leur être conférées
(par exemple des formes ondulées ou crénelées pour améliorer l'accrochage du béton
de la dalle porteuse au profilé), pourvu de respecter les fonctionnalités décrites
et notamment le coulissement des éléments 15 et 16 entre eux et leurs articulations
respectives aux deux parties fixes du joint. En outre, les différents modes de réalisation
décrits sont combinables entièrement ou partiellement.
1. Joint parasismique, comportant :
un premier (11, 13, 51, 19) et un deuxième (12, 14, 51) éléments profilés, adaptés
à s'étendre le long de deux parties à séparer d'une construction ; et
au moins un troisième (15, 60) et un quatrième (16, 60) éléments profilés, coulissant
l'un par rapport à l'autre et s'étendant dans la largeur du joint, les troisième et
quatrième éléments profilés étant respectivement articulés aux premier et deuxième
éléments,
caractérisé en ce qu'au moins un élément parmi les premier et deuxième éléments définit, en section, une
portion inclinée (134, 144, 54), décalant les articulations des troisième et quatrième
éléments vers l'extérieur du joint.
2. Joint selon la revendication 1, dans lequel les premier et deuxième éléments comportent
ladite portion inclinée (134, 144, 54).
3. Joint selon la revendication 1 ou 2, dans lequel la pente de ladite portion inclinée
(134, 144, 54) est choisie en fonction de l'amplitude de cisaillement souhaitée.
4. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel ladite portion
inclinée fait un angle supérieur à 10° par rapport à l'horizontale.
5. Joint selon la revendication 4, dans lequel ladite portion inclinée fait un angle
compris entre 15 et 60° avec l'horizontale.
6. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel le troisième élément
(15) est constitué d'une plaque profilée, le deuxième élément (16) étant constitué
d'un profilé en forme de U, dont l'ouverture est destinée à recevoir à coulissement
ladite plaque.
7. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, dans lequel les troisième et
quatrième éléments (60) sont identiques et présentent chacun, en section, une forme
de U dont une (62) des branches est effilée vers son extrémité libre.
8. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel l'amplitude du
coulissement entre les troisième et quatrième éléments (15, 16) est choisie en fonction
de l'amplitude maximale de dilatation souhaitée en contraction et expansion.
9. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, dans lequel l'amplitude d'articulation
des troisième et quatrième éléments (15, 16) par rapport aux premier et deuxième éléments
est choisie en fonction de l'amplitude de dilatation en cisaillement souhaitée.
10. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, dans lequel des pattes de scellement
(17, 17') sont articulées aux premier et deuxième éléments.
11. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, dans lequel les extrémités
libres respectives des troisième et quatrième éléments comportent des rotules (152,
162) propres à coopérer à forme contraire avec des gorges (136, 146) des premier et
deuxième éléments.
12. Joint selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, dans lequel au moins un des
premier et deuxième éléments est constitué de deux cornières (12, 14) assemblées l'une
à l'autre.
13. Joint selon la revendication 12, dans lequel chacun des premier et deuxième éléments
est constitué de deux cornières (11, 13 ; 12, 14) assemblées l'une à l'autre.
14. Joint selon la revendication 12, dans lequel l'autre des premier et deuxième éléments
est une platine (19).
15. Construction en béton comportant au moins un joint conforme à l'une quelconque des
revendications précédentes.