DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne généralement un mouvement pour pièce d'horlogerie
à complication comportant un actionneur instantané commandé par le mouvement et agencé
pour actionner un mécanisme du mouvement en repoussant brusquement un élément de ce
mécanisme à partir d'une position initiale, l'actionneur comprenant une roue traînante
entraînée en rotation autour de son axe par le mouvement, un excentrique libre de
tourner coaxialement à la roue traînante et agencé pour venir en butée contre la roue
traînante de manière à être entraîné en rotation par cette dernière, un marteau rappelé
par un ressort contre le pourtour de l'excentrique et agencé pour coopérer avec la
courbe de l'excentrique de manière à faire tourner l'excentrique par rapport à la
roue traînante, un mobile pivotant comportant une partie saillante libre de tourner
coaxialement à la roue traînante, le mobile pivotant étant agencé pour être entraîné
en rotation par l'excentrique, et la partie saillante du mobile pivotant étant prévue
pour repousser au passage ledit élément du mécanisme, de manière à faire changé subitement,
et pratiquement sans transition, l'état d'un mécanisme ou d'un affichage du mouvement.
La présente invention concerne notamment un mouvement comportant un tel actionneur
pour actionner la pince d'un mécanisme à équation du temps marchante.
ART ANTERIEUR
[0002] La demande de brevet
EP11159387.7, déposée le 23 mars 2011 est incorporée par référence. Cette demande de brevet décrit un mouvement horloger
comportant un dispositif à équation du temps marchante prévu pour entraîner une aiguille
des minutes du temps solaire vrai en rotation coaxialement aux aiguilles des minutes
et des heures du temps civil. Ce dispositif à équation du temps comporte notamment
un mécanisme de correction comprenant une pince de blocage prévue pour maintenir l'aiguille
des minutes du temps solaire solidaire de l'aiguille des minutes du temps civil. La
pince de blocage est équipée d'un levier de commande qui est prévu pour écarter les
mâchoires de la pince lorsqu'il est actionné, et pour laisser se refermer la pince
lorsqu'il cesse d'être actionné. La fonction de la pince peut être assimilée à celle
d'un mécanisme de débrayage agissant sur l'aiguille des minutes du temps solaire,
une correction de la position de cette dernière étant possible uniquement lorsque
les mâchoires de la pince sont écartées.
[0003] Selon le document susmentionné, un actionneur commandé par le mouvement est encore
prévu pour exercer, à intervalles réguliers, une pression sur le levier de commande
de la pince de blocage du dispositif à équation du temps marchante. Dès que l'actionneur
provoque le débrayage de l'aiguille des minutes du temps solaire, les moyens de correction
peuvent rappeller cette dernière vers la position angulaire qui est correcte à ce
moment-là. Ensuite, après quelques instants, l'actionneur cesse d'actionner le levier
de commande et les mâchoires de la pince se referment. Dès cet instant, l'angle entre
l'aiguille des minutes du temps solaire et l'aiguille des minutes du temps civil est
figé jusqu'au prochain actionnement.
[0004] On comprendra de ce qui précède que l'écart angulaire entre l'aiguille des minutes
du temps civil et l'aiguille des minutes du temps solaire est déterminé, d'une part,
par le décalage entre temps civil et temps solaire, et d'autre part, par la position
de l'aiguille des minutes du temps civil à l'instant précis où l'actionneur a cessé
d'actionner le levier de commande. Avec ce système, il faut donc que l'aiguille des
minutes du temps civil occupe une position bien précise à l'instant du blocage. Un
besoin se fait donc sentir de disposer d'un actionneur avec lequel la transition entre
l'état ouvert et l'état fermé de la pince de blocage se fait de manière franche, et
pratiquement sans transition.
[0005] D'autre part, un problème qui se pose de manière plus générale avec les pièces d'horlogerie
à complication concerne les manipulations effectuées par l'utilisateur et notamment
la remise à l'heure, ou à la date, de la pièce d'horlogerie. En effet, si l'utilisateur
effectue une mise à l'heure ou toute autre manipulation sur le mécanisme, pendant
que la complication est en fonctionnement, cette manipulation risque de provoquer
de la casse. C'est la raison pour laquelle, le mode d'emploi des montres à calendrier
notamment, indiquent souvent qu'aucun réglage ne doit être effectué entre 22 heures
et 1 heure du matin. Un besoin se fait donc sentir de disposer d'un actionneur instantané
permettant de limiter au maximum le temps durant lequel une complication est en fonctionnement.
Particulièrement, avec le dispositif à équation du temps marchante susmentionné, un
besoin se fait sentir de réduire au minimum la durée durant laquelle la pince est
ouverte et l'aiguille des minutes du temps solaire débrayée.
[0006] On connaît des mouvements horlogers qui comprennent un actionneur instantané et qui
correspondent à la définition donnée en préambule. Le Brevet
FR 2 232 788, notamment, décrit un mouvement horloger comportant un mécanisme de calendrier à
avance instantanée. Ce mécanisme de calendrier est commandé par un actionneur instantané
agencé pour assurer une avance par saut de l'indication de la date et de celle du
jour de la semaine. L'actionneur décrit dans ce document est prévu pour déclencher
de manière quasi instantanée le saut du calendrier d'un jour au suivant. Toutefois,
bien que l'actionneur décrit soit capable de s'enclencher quasi instantanément, il
n'est en revanche absolument pas prévu pour revenir rapidement à sa position de départ.
Cet actionneur ne convient donc pas pour commander un actionnement transitoire, c'est-à-dire
un actionnement limité dans le temps et, au cours duquel, le mécanisme actionné reprend
soudainement sa position initiale.
BREF EXPOSE DE L'INVENTION
[0007] Un but de la présente invention est donc de remédier aux inconvénients qui viennent
d'être mentionnés. La présente invention atteint ce but en fournissant un mouvement
horloger comportant un actionneur instantané commandé par le mouvement et qui est
conforme à la revendication 1 annexée.
[0008] On comprendra notamment que, grâce aux caractéristiques de l'invention, la durée
de la période durant laquelle l'actionneur repousse l'élément du mécanisme à actionner
n'est pas déterminée par la vitesse de rotation de la roue traînante, mais par une
double détente. La première détente est le fait du ressort qui rappelle le marteau
contre le pourtour de l'excentrique, alors que la seconde détente fait intervenir
ladite force de rappel.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0009] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple non limitatif,
et faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique de dessus (depuis le côté ponts) d'un mode de
réalisation exemplaire d'un dispositif à équation du temps marchante ;
- la figure 2 est une vue partielle en perspective du dispositif à équation du temps
marchante de la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue schématique partielle de dessus du dispositif à équation du
temps marchante des figures 1 et 2, montrant notamment un mode particulier de réalisation
de l'actionneur instantané de la présente invention ;
- la figure 4 est une vue schématique de dessous (depuis le côté cadran) montrant l'actionneur
instantané de la figure 3 ;
- la figure 5 est une vue partielle agrandie de dessus montrant l'actionneur instantané
des figures 3 et 4 dans sa configuration à l'instant qui précède le saut :
- la figure 6 est une vue partielle semblable à celle de la figure 5 et montrant la
configuration de l'actionneur instantané pendant le saut ;
- la figure 7 est une vue schématique agrandie de l'excentrique de l'actionneur instantané
des figure 3 à 6 dans sa configuration à l'instant qui précède le saut.
DESCRIPTION DETAILLEE D'UN MODE DE REALISATION
[0010] Le mouvement d'horlogerie du présent exemple comporte un mécanisme de calendrier
et un dispositif à équation du temps marchante. Précisons toutefois que la présente
invention ne se limite pas uniquement à de tels mouvements d'horlogerie. Au contraire,
la présente invention concerne de manière générale les mouvements horlogers à complication.
[0011] Dans la description qui suit, on ne décrira pas le mouvement d'horlogerie dans sa
totalité mais seulement le mécanisme à équation du temps marchante et l'actionneur
objet de l'invention. Concernant le calendrier, suffit de préciser que l'indication
du quantième est mise en oeuvre de façon connue grâce à un mobile de 31 entraîné à
raison d'un tour par mois, et que le mobile de 31 entraîne lui-même, par l'intermédiaire
d'un train d'engrenages de rapport 1/12, une came d'équation du temps 101 prévue pour
effectuer une révolution complète en un an. De façon connue, le rayon de la came d'équation
du temps exprime en chaque point de sa circonférence la valeur de l'écart entre le
temps civil et le temps solaire vrai pour un jour donné de l'année.
[0012] En se référant tout d'abord à la figure 1, on peut voir que le dispositif d'équation
du temps marchante comporte également un levier pivoté 103. Ce levier est soumis à
une action de rappel d'un ressort (non représenté) tendant à appliquer le palpeur
104 formant l'extrémité distale du levier contre la périphérie de la came d'équation
du temps 101. Le levier pivoté 103 est solidaire en rotation d'un premier secteur
denté 105 qui constitue le premier élément d'un rouage actionné par la came d'équation
du temps 101. Outre le premier secteur denté, le rouage comprend une roue dentée 111
montée pivotante concentriquement à l'aiguillage du mouvement, ainsi qu'un premier
mobile 107, formé d'un pignon et d'un secteur denté, et un second mobile 109 également
formé d'un pignon et d'un secteur denté. Le premier et le second mobile sont intercalés
entre le premier secteur denté et la roue dentée 111. Le premier secteur denté 105
engrène avec le pignon du premier mobile 107, le secteur denté du premier mobile engrène
avec le pignon du second mobile 109, et enfin le secteur denté du second mobile engrène
avec la roue dentée 111. Le rapport d'engrenage du rouage est choisi en fonction des
dimensions de la came d'équation du temps 101, de façon à ce qu'une variation d'une
minute de l'équation du temps se traduise au final par une rotation de 6° degrés de
la roue dentée 111. On comprendra donc notamment que la position angulaire de la roue
111 est représentative de l'écart entre le temps civil et le temps solaire.
[0013] En se référant maintenant à la figure 2, on peut voir sur la figure que le mouvement
comporte encore un mobile 125 dont l'axe 126 porte l'aiguille des minutes du temps
civil (non représentée). Le mobile 125 sera appelé ci-après « la fausse-chaussée ».
Le dispositif d'équation du temps marchante comporte encore un canon 113 ajusté librement
sur l'axe 126 et qui porte l'aiguille des minutes du temps solaire (non représentée).
On peut voir encore qu'une pince de blocage 121 entoure le canon 113. Cette pince
est articulée sur un pivot 122 qui est fixé en position excentrique sur la planche
de la fausse-chaussée 125. Un double ressort 120 rappelle les mâchoires de la pince
de blocage contre l'extérieur du canon 113. Finalement, un petit levier en forme de
T 124 est pivoté au niveau de la base du T sur la planche de la fausse-chaussée 125.
Le petit levier 124 est agencé de manière à ce qu'une force exercée sur une première
extrémité 126 de la barre du T conduise l'autre extrémité 128 à s'insérer entre les
mâchoires de la pince 121 et à servir de coin pour les écarter. On comprendra que
lorsque les mâchoires de la pince de blocage 121 sont fermées, le canon 113 est solidaire
de la fausse-chaussée 125 qui l'entraîne en rotation. Ainsi, l'angle que fait l'aiguille
des minutes du temps solaire avec l'aiguille des minutes du temps civil ne peut pas
être modifié tant qu'aucune force n'est exercée sur l'extrémité 126 du petit levier
de commande 124.
[0014] Le dispositif d'équation du temps marchante comporte encore un coeur 119 qui est
chassé sur le canon 113 et un levier d'équation du temps 115 dont l'extrémité est
rappelée contre le pourtour du coeur par un ressort 123. D'autre part, comme on peut
le voir sur la figure 1, un bras radial référencé 112 est fixé sur la roue dentée
111. On peut voir sur la figure 2 que le bras 112 s'étend d'abord radialement jusqu'au-delà
de la denture de la fausse-chaussée 125, pour s'incurver ensuite vers le haut et se
terminer approximativement en regard du coeur 119. L'extrémité du bras 112 forme un
petit support décentré 116, et on comprendra que la fonction de la roue dentée 111
avec son bras 112 est celle d'un châssis tournant. On peut voir encore sur la figure
2 que le petit support 116 sert tout à la fois de point d'ancrage pour le ressort
123 et de point de pivotement pour le levier d'équation du temps 115. On voit finalement
que le levier d'équation du temps 115 porte à son extrémité un rouleau 117 et que
ce rouleau est pressé contre le pourtour du coeur 119 par le ressort 123. De manière
connue en soi, la force qu'exerce le rouleau 117 sur le coeur comporte une composante
tangentielle qui tend à rappeler le coeur en direction de sa position angulaire d'équilibre
stable, ou autrement dit, en direction de la position où le rouleau se trouve dans
la coche du coeur.
[0015] Le dispositif d'équation du temps marchante est associé à un actionneur instantané
sur lequel porte spécifiquement la présente invention. Cet actionneur instantané qui
sera décrit en détail plus loin est entraîné par le mouvement.
[0016] Le fonctionnement du dispositif d'équation du temps marchante va maintenant être
décrit. Comme on l'a vu, tant qu'aucune force n'est exercée sur le levier de commande
124, le canon 113 et le coeur 119 sont solidaires de la fausse-chaussée 125 qui les
entraîne en rotation. Conformément à ce qui sera décrit plus avant, l'actionneur instantané
est agencé pour appuyer sur l'extrémité 126 du petit levier 124 une fois toutes les
3 heures. L'actionneur instantané force ainsi les mâchoires de la pince de blocage
121 à s'entrouvrir et à relâcher leur pression sur le canon 113. Libéré par la pince,
le canon pivote entraîné par le coeur jusqu'à ce que le rouleau 117 s'immobilise dans
la coche du coeur. On comprendra que la position qu'occupe l'aiguille des minutes
du temps solaire à ce moment précis dépend de la position angulaire du châssis 111
et donc de celle de la came d'équation du temps 101. Quelques instants plus tard,
l'actionneur instantané cesse d'appuyer sur le levier de commande 124 et les mâchoires
de la pince 121 se referment sur le canon 113 figeant pour les 3 prochaines heures
l'angle entre les deux aiguilles des minutes. A ce propos, on comprendra que l'angle
entre les deux aiguilles des minutes à l'instant où la pince 121 se referme sur le
canon 113 est déterminé, d'une part, par la position de la came d'équation du temps,
et d'autre part, par la position qu'occupe l'aiguille des minutes du temps civil à
cet instant. La position qu'occupe l'aiguille des minutes du temps civil, à l'instant
où les moyens de blocage se referment, est donc critique pour le fonctionnement d'un
dispositif à équation du temps marchante comme celui du présent exemple.
[0017] L'actionneur instantané va maintenant être décrit en se référant aux figures 3 à
7. Dans le présent exemple, la fonction de l'actionneur instantané est de déclencher
le mécanisme de correction de l'équation du temps marchante. Comme on peut le voir
sur les figures, l'actionneur instantané comprend une roue traînante 205, un mobile
pivotant comportant une partie saillante, ou doigt, 213 (figure 3) qui est monté fou
sur l'axe de la roue traînante, un excentrique 207 (figure 4) qui est également monté
fous sur l'axe de la roue traînante et, du côté opposé par rapport au doigt, un marteau,
ou levier, 217 se terminant par une roulette 219 (figures 5 et 6), un ressort (non
représenté) agencé pour rappeler la roulette du marteau contre le pourtour de l'excentrique,
et enfin un culbuteur 209.
[0018] Dans le présent exemple, la roue traînante 205 est entraînée par la minuterie du
mouvement (non représentée) à la vitesse sensiblement constante d'une révolution toutes
les 3 heures. La roue traînante sera donc appelée ci-après « la roue de 3 heures ».
On comprendra toutefois que l'invention ne se limite pas à cette vitesse de rotation
particulière. En effet, selon l'invention, la roue 205 pourrait être entraînée à une
vitesse absolument quelconque. Précisons toutefois que pour que le dispositif à équation
du temps du présent exemple fonctionne, il faut que la roue 205 accomplisse exactement
une révolution en N heures, le paramètre « N » pouvant être tout nombre entier plus
grand ou égal à 1. On comprendra d'autre part que la chaîne cinématique qui entraîne
la roue traînante ne passe pas nécessairement par la minuterie.
[0019] On peut voir sur la figure 7 que, dans le présent exemple, la forme de l'excentrique
207 est doublement asymétrique. En effet, d'une part, la distance séparant son pourtour
de son centre de rotation n'est pas constante, et d'autre part, on observe également
que le sommet de la courbe (c'est-à-dire le point le plus éloigné du centre de rotation)
n'est pas situé à l'opposé de la naissance de la courbe (c'est dire du point le plus
proche du centre de rotation). Le rayon aboutissant au sommet de la courbe (référencé
u) (figure 7) et le rayon aboutissant à la naissance de la courbe (référencé v) partagent
donc l'aire enfermée par la courbe en deux secteurs inégaux. Le plus grand de ces
secteurs sera appelé ci-après le secteur à faible inclinaison 223, et le plus petit
sera appelé le secteur à forte inclinaison 225. En se référant à nouveau aux figures
3, 5 et 6, on peut voir que la planche de la roue de 3 heures 205 est percée d'un
oblong 206 qui définit un arc de cercle, et que l'excentrique 207 porte une goupille
215 qui est arrangée pour coulisser dans cet oblong. La présence de l'oblong permet
à l'excentrique de pivoter relativement à la roue de 3 heures à l'intérieur d'un secteur
dont l'étendue est limitée par les deux extrémités de l'oblong.
[0020] Sur la figure 5, la goupille 215 est représentée en butée contre une extrémité de
l'oblong 206. Dans cette situation, la roue de 3 heures 205 entraîne l'excentrique
207 en rotation par l'intermédiaire de la goupille. La rotation de l'excentrique contraint
d'autre part la roulette 219 à rouler sur le pourtour de ce dernier. De plus, le sens
de rotation de la roue de 3 heures est tel que la roulette s'élève le long de la courbe,
s'éloignant du centre de rotation, lorsqu'elle traverse le secteur à faible inclinaison
223, et redescend, rappelée par le ressort (non représenté) en direction du centre
de rotation, lorsqu'elle traverse le secteur à forte inclinaison 225. Lorsque la roulette,
qui forme la pane du marteau 217, traverse ainsi le secteur à forte inclinaison, la
force exercée par le ressort sur le pourtour incliné de l'excentrique 207 a pour effet
d'entraîner l'excentrique dans le même sens que la roue traînante. L'excentrique étant
libre de pivoter relativement à la roue de 3 heures, la roulette 219 dévale rapidement
l'incliné du sommet jusqu'à la naissance de la courbe, provoquant un soudain pivotement
de l'excentrique et de la goupille 215 dans le sens de la marche. La chute de la roulette
se termine lorsqu'elle vient s'immobiliser à la naissance de la courbe (dans la position
représentée dans la figure 6).
[0021] La longueur de la goupille 215 est telle que son extrémité dépasse de l'oblong 206,
de sorte qu'elle peut pousser le doigt 213. Sur la figure 5, le doigt 213 est représenté
en butée contre la goupille. Dans cette situation, l'excentrique 207 entraîne le doigt
213 en rotation par l'intermédiaire de la goupille. Une fois par tour de la roue de
3 heures 205, le doigt rencontre le culbuteur 209 et soulève ce dernier. L'actionneur
instantané est agencé de manière à ce que le doigt rencontre le culbuteur approximativement
à l'instant où la roulette 219 commence à dévaler le pourtour incliné de l'excentrique.
Ainsi, poussé par le marteau 217, le doigt pivote violement, soulevant le culbuteur
209 et glissant rapidement contre sa face concave, jusqu'à ce que le doigt ait dépassé
le point de soulèvement maximum du culbuteur (comme représenté à la figure 6). Le
ressort sera de préférence agencé pour exercer une poussée aussi forte que possible,
de manière à ce que le mouvement de pivotement de l'excentrique et du doigt soit très
rapide.
[0022] Comme on peut encore le voir sur les figures, lorsque le culbuteur 209 est soulevé
par le doigt 213, le dos du culbuteur vient presser contre l'extrémité 126 du petit
levier de commande 124 avec suffisamment de force pour faire s'entrouvrir les mâchoires
de la pince de blocage 121 et pour libérer le canon 113. Pour entrouvrir les mâchoires
de la pince de blocage, le culbuteur doit contraindre le double ressort 120, et on
comprendra que, par réaction, le levier de commande et le culbuteur sont alors eux-mêmes
rappelés contre la partie saillante (le doigt) 213 par le double ressort (120). Cette
force de réaction est sans effet tant que le doigt 213 est poussé par la goupille
215 et que le point de soulèvement maximum du culbuteur n'est pas atteint. En revanche,
dès que le doigt dépasse le point de soulèvement maximum du culbuteur (figure 6),
la composante tangentielle de la force de réaction exercée par le culbuteur sur le
doigt s'oriente dans le sens de la rotation. Le doigt étant alors libre de tourner
relativement à l'excentrique et à la roue de 3 heures, le culbuteur retombe en éjectant
le doigt. La pression du culbuteur sur le levier de commande s'interrompt donc soudainement,
permettant à la pince de blocage d'immobiliser le canon à un instant bien précis.
[0023] On peut comprendre de ce qui précède la raison pour laquelle l'actionneur du présent
exemple est dit « instantané ». En effet, selon l'invention, la durée de la période
durant laquelle l'actionneur appuie sur le levier 124 n'est pas déterminée par la
vitesse de rotation de la roue traînante, mais par une double détente faisant intervenir
d'abord le puissant ressort de rappel du marteau 217 et ensuite le double ressort
120. D'autre part, comme expliqué plus haut, l'actionneur instantané détermine également
à quel moment les moyens de blocage libèrent le canon 113 et à quel moment ils le
bloquent à nouveau. Les révolutions de la roue traînante 205 prenant exactement 3
heures, la position de l'aiguille des minutes du temps civil à l'instant où les moyens
de blocage sont actionnés est toujours la même. On agence de préférence le dispositif
d'équation du temps marchante pour que l'aiguille des minutes du temps civil occupe
la position « 12 heures à l'instant où les moyens de blocage bloquent à nouveau le
canon après l'avoir laissé libre quelques instants.
[0024] On comprendra en outre que diverses modifications et/ou améliorations évidentes pour
un homme du métier peuvent être apportées au mode de réalisation qui fait l'objet
de la présente description sans sortir du cadre de la présente invention définie par
les revendications annexées. En particulier, la présence du culbuteur 209 n'est pas
essentielle à l'invention. En effet, même si, dans le présent exemple, la partie saillante
(le doigt) 213 repousse l'élément du mécanisme (le levier de commande 124 du dispositif
à équation du temps marchante) par l'intermédiaire du culbuteur 209, la partie saillante
pourrait tout aussi bien entrer directement en contact avec l'élément du mécanisme
pour le repousser.
1. Mouvement horloger comportant un actionneur instantané commandé par le mouvement et
agencé pour actionner un mécanisme du mouvement en repoussant brusquement un élément
(124) du dit mécanisme à partir d'une position initiale, l'actionneur comprenant une
roue traînante (205) entraînée en rotation autour de son axe par le mouvement, un
excentrique (207) libre de tourner coaxialement à la roue traînante et agencé pour
venir en butée contre la roue traînante de manière à être entraîné en rotation par
cette dernière, un marteau (217) rappelé par un ressort contre le pourtour de l'excentrique
et agencé pour coopérer avec la courbe de l'excentrique de manière à faire tourner
l'excentrique par rapport à la roue traînante, un mobile pivotant comportant une partie
saillante (213) libre de tourner coaxialement à la roue traînante, le mobile pivotant
étant agencé pour être entraîné en rotation par l'excentrique et la partie saillante
(213) du mobile pivotant étant prévue pour repousser au passage ledit élément du mécanisme,
caractérisé en ce que la partie saillante (213) du mobile pivotant est agencée pour écarter passagèrement
l'élément (124) du mécanisme de sa position initiale à l'encontre d'une force de rappel,
en ce que la force de rappel est prévue pour ensuite ramener l'élément du mécanisme dans sa
position initiale, et en ce que le mobile pivotant est libre de tourner d'un angle limité par rapport à l'excentrique,
de manière à permettre à la partie saillante (213) de s'effacer devant l'élément du
mécanisme (124) par pivotement du mobile pivotant relativement à l'excentrique (207)
lorsque l'élément du mécanisme et ramené dans sa position initiale par la force de
rappel.
2. Mouvement horloger selon la revendication 1, caractérisé en ce que le marteau (217) se termine par une roulette (219) agencée pour rouler sur le pourtour
de l'excentrique.
3. Mouvement horloger selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'excentrique (207) est entraîné par la roue traînante (205) par l'intermédiaire
d'une goupille (215) agencée pour coulisser dans un oblong (206) de manière à permettre
à l'excentrique de tourner librement par rapport à la roue traînante d'un angle déterminé,
une extrémité de l'oblong et la goupille étant en outre agencées pour avoir la possibilité
de venir en butée l'une contre l'autre.
4. Mouvement horloger selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le mobile pivotant comportant une partie saillante (213) est entraîné par l'excentrique
(207) par l'intermédiaire d'une goupille (215), la partie saillante et la goupille
étant agencées pour avoir la possibilité de venir en butée l'une contre l'autre.
5. Mouvement horloger selon les revendications 3 et 4, caractérisé en ce que l'excentrique (207) est entraîné par la roue traînante (205) par l'intermédiaire
de la même goupille (215) qui entraîne également le mobile pivotant comportant une
partie saillante (213).
6. Mouvement horloger selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'oblong (206) est formé dans la planche de la roue traînante (205), et en ce que la goupille (215) est solidaire de l'excentrique (207).
7. Mouvement horloger selon la revendication 4, caractérisé en ce que la partie saillante est réalisée sous la forme d'un doigt (213), et en ce que la goupille (215) est solidaire de l'excentrique.
8. Mouvement horloger selon les revendications 6 et 7, caractérisé en ce que l'excentrique (207) est entraîné par la roue traînante (205) par l'intermédiaire
de la même goupille (215) qui entraîne également le doigt (213) du mobile pivotant.
9. Mouvement horloger selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le mobile pivotant comportant une partie saillante (213) et l'excentrique (207) sont
disposés de part et d'autre de la roue traînante (205).
10. Mouvement horloger selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'actionneur instantané comporte encore un culbuteur (209), et en ce que la partie saillante (213) du mobile pivotant est agencée pour repousser l'élément
(124) d'un mécanisme par l'intermédiaire du culbuteur.