DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne un mouvement pour pièce d'horlogerie à complication
prévu pour entraîner en rotation une aiguille des heures et une aiguilles des minutes
du temps civil et comportant un dispositif à équation du temps marchante prévu pour
entraîner une aiguille des minutes du temps solaire en rotation coaxialement aux aiguilles
des minutes et des heures du temps civil.
[0002] Comme on le sait, il existe un écart entre le temps solaire vrai qui correspond à
la durée qui s'écoule entre deux passages supérieurs consécutifs du Soleil au méridien
du même lieu, et le temps civil qui est la moyenne, faite sur l'année, de la durée
de tous les jours solaires vrais. Cette différence entre le temps civil et le temps
solaire vrai atteint +14min. 22 s. le 11 février, -16 min. 23 s. le 4 novembre, et
s'annule le 15 avril, le 13 juin, le 1
er septembre et le 25 décembre. Ces valeurs varient peu d'année en année.
ART ANTERIEUR
[0003] Pour indiquer l'écart entre le temps civil et le temps solaire, certaines pièces
d'horlogeries comportent un dispositif dit à équation du temps marchante, c'est-à-dire
dont l'aiguillage comporte deux aiguilles des minutes concentriques, l'une indiquant
le temps civil, et l'autre le temps solaire, l'aiguille des minutes du temps solaires
étant commandée par une came d'équation du temps dont le profil est déterminé par
la différence entre le temps solaire moyen et le temps vrai à un instant donné.
[0004] Le document de brevet
CH 689'359, en particulier, décrit un mouvement horloger comprenant un tel dispositif à équation
du temps marchante. Selon ce document, le dispositif comporte une came d'équation
du temps entraînée en rotation par le mouvement à raison d'une révolution par an.
Cette came coopère avec une extrémité d'une bascule, alors que l'autre extrémité de
la bascule s'étend face à l'axe de rotation des aiguilles. Ainsi, lorsqu'en tournant,
la came d'équation du temps fait pivoter la bascule, ce pivotement fait varier la
distance entre l'extrémité libre de la bascule et l'axe des aiguilles. L'extrémité
de la bascule en regard des aiguilles est munie d'un incliné agencé pour servir de
secteur de came pour mettre à l'heure l'aiguille des minutes du temps solaires une
fois par jour.
[0005] Le dispositif à équation du temps marchante comporte encore un canon muni d'un pignon
et prévu pour porter l'aiguille des minutes du temps solaire. Ce canon est monté rotatif
concentriquement aux aiguilles des minutes et des heures du temps civil. Le mécanisme
de correction de l'équation du temps marchante comprend encore un support solidaire
en rotation de l'aiguille des minutes du temps civil. Un râteau est pivoté sur le
support, et le secteur denté du râteau est arrangé pour engrener avec le pignon du
canon de l'aiguille des minutes du temps solaire. A l'opposé du secteur denté, le
manche du râteau porte un plot de positionnement. On comprendra que le plot de positionnement
tourne autour de l'axe des aiguilles avec le support. Il tourne donc à la vitesse
de l'aiguille des minutes du temps civil. Si, dans sa course, le plot de positionnement
rencontre l'incliné du levier d'équation du temps, il glisse contre celui-ci. La force
de réaction exercée par l'incliné sur le plot rabat ce dernier en direction de l'axe
de rotation des aiguilles. Ainsi, le plot est contraint de dévier de sa trajectoire
circulaire, ce qui fait pivoter le râteau. En pivotant, le râteau entraîne avec lui
le pignon du canon, ce qui fait tourner le canon à friction et entraînent l'aiguille
des minutes du temps solaire qui tourne ainsi dans le sens horaire. Le râteau étant
pivoté sur le support, la rotation du canon s'effectue par rapport au support et donc
par rapport à l'aiguille des minutes du temps civil. On comprendra de ce qui précède
que c'est la distance entre le plot de positionnement et l'axe de rotation des aiguilles
à l'instant où le plot arrive à l'extrémité de l'incliné, qui détermine la position
exacte de l'aiguille des minutes du temps solaire.
[0006] Le mécanisme qui vient d'être décrit permet uniquement la correction de la position
de l'aiguille des minutes du temps solaire dans le sens horaire. C'est la raison pour
laquelle, un deuxième mécanisme est prévu pour reculer l'aiguille. Ce deuxième mécanisme
comporte des moyens de débrayage prévus pour débrayer le canon de l'aiguille des minutes
du temps solaire. Ces moyens de débrayage sont agencés pour libérer le canon lorsqu'une
force est appliquée sur un levier de commande prévu à cet effet, et pour bloquer à
nouveau le canon lorsque la force cesse d'être appliquée. Le deuxième mécanisme comporte
encore un dispositif de déclenchement qui est commandé par le mouvement pour appliquer
une force, une fois par 24 heures, sur le levier de commande des moyens de débrayage.
En réponse à cette force, les moyens de débrayage débrayent le canon des minutes du
temps solaire, de sorte qu'il devient libre de tourner relativement à l'aiguille des
minutes du temps civil. Précisons que l'engrènement du râteau avec le pignon du canon
n'est pas affecté par ce débrayage. Le deuxième mécanisme comprend en outre un petit
ressort monté sur le support et qui est arrangé pour pousser le râteau de manière
à rappeler le pignon et le canon dans le sens antihoraire. Ainsi, lorsque le canon
est débrayé, le petit ressort fait pivoter le râteau, écartant le plot de positionnement
de l'axe de rotation des aiguilles. Le dispositif de déclenchement commandé par le
mouvement est prévu pour actionner les moyens de débrayage à un instant où le plot
de positionnent se trouve en regard du début de l'incliné. Ainsi, au moment où le
canon est débrayé, il tourne dans le sens antihoraire jusqu'à ce que le plot de positionnement
soit retenu par l'incliné contre lequel il vient buter.
[0007] On comprendra donc qu'avec le dispositif à équation du temps marchante qui vient
d'être décrit, la correction de la position de l'aiguille des minutes du temps solaire
se fait une fois par 24 heures en deux temps. Dans un premier temps, l'aiguille des
minutes du temps solaire tourne dans le sens antihoraire jusqu'à se trouver dans une
position en retard sur le temps solaire. Puis dans un deuxième temps, l'aiguille des
minutes du temps solaire est ramenée dans le sens horaire jusqu'à la position déterminée
par la came d'équation du temps. Ce dispositif présente certains défauts. D'une part
la nécessité d'avoir un deuxième mécanisme pour reculer l'aiguille complique considérablement
la construction. D'autre part, le canon de l'aiguille des minutes du temps solaire
a, en tout temps, la possibilité de tourner à friction relativement à l'aiguille des
minutes du temps civil. Cette possibilité peut s'avérer problématique en cas de choc.
En effet, un choc, d'intensité même modérée, peut suffire à fausser l'écart entre
les aiguilles du temps civil et du temps solaire. Finalement, la force du petit ressort
doit être trop faible pour faire tourner le canon à friction, et au même temps, elle
doit être suffisante pour le faire tourner quand il est débrayé. L'arrangement décrit
implique donc certaines difficultés d'ajustement.
BREF EXPOSE DE L'INVENTION
[0008] Un but de la présente invention est donc de remédier aux inconvénients de l'art antérieur
qui viennent d'être décrits, et notamment de corriger l'équation du temps marchante
dans le sens horaire et dans le sens antihoraire avec le même mécanisme. La présente
invention atteint ce but en fournissant un mouvement pour pièce d'horlogerie comportant
un dispositif à équation du temps marchante conforme à la revendication 1 annexée.
[0009] Conformément à l'invention, le châssis est relié cinématiquement à la came d'équation
du temps. La position angulaire du châssis est donc représentative de l'écart entre
le temps civil et le temps solaire. D'autre part, le châssis porte le levier d'équation
du temps, ce dernier étant rappelé contre le pourtour du coeur. Ainsi, de manière
connue en soi, la force exercée par le levier sur le coeur engendre un couple qui
tend à rappeler le coeur vers une position angulaire d'équilibre. Comme le levier
d'équation du temps est monté sur le châssis, la position angulaire d'équilibre est
liée à la position angulaire du châssis. La position du coeur à l'équilibre est donc
représentative de l'écart entre le temps civil et le temps solaire.
[0010] Le coeur est solidaire du canon prévu pour porter l'aiguille des minutes du temps
solaire. Le coeur est donc retenu par le canon tant qu'aucune force n'est exercée
sur le levier de commande des moyens de blocage. Lorsqu'à un instant donné, une pression
est exercée sur le levier de commande, cette pression provoque la libération du canon
qui est alors libre de tourner avec le coeur. Comme on l'a vu plus haut, le coeur
et le canon sont alors rappelés vers une position d'équilibre représentative de l'écart
existant entre le temps civil et le temps solaire. Le coeur et le canon demeurent
ensuite dans la positon d'équilibre tant que les moyens de blocage ne se sont pas
refermés. Quelques instants plus tard, la pression sur le levier de commande cesse,
et les moyens de blocage bloquent à nouveau le canon. À partir de cet instant, l'aiguille
des minutes du temps solaire et l'aiguille des minutes du temps civil sont maintenues
solidaires et tournent de concert, à la vitesse d'un tour par heure.
[0011] On comprendra encore que lorsque les moyens de blocage bloquent le canon, l'écart
angulaire entre les deux aiguilles des minutes est déterminé, d'une part, par le décalage
entre temps civil et temps solaire, et d'autre part, par la position qu'occupait l'aiguille
des minutes du temps civil à l'instant précis où les moyens de blocage ont bloqué
le canon. Avec ce système, il faut donc que l'aiguille des minutes du temps civil
occupe une position bien précise à l'instant du blocage, pour qu'ensuite l'écart angulaire
entre les deux aiguilles corresponde bien au décalage entre temps civil et temps solaire.
Comme l'aiguille des minutes du temps civil est prévue pour repasser par la même position
exactement une fois par heure, l'ajustement périodique du décalage angulaire entre
l'aiguille des minutes du temps solaire et l'aiguille des minutes du temps civil doit
être effectué à une minute bien précise et ne peut se faire qu'une fois par heure
au maximum. Autrement dit, la période séparant deux ajustements consécutifs doit correspondre
à un nombre entier d'heures.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0012] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple non limitatif,
et faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique de dessus (depuis le côté ponts) d'un mode de
réalisation particulier du dispositif à équation du temps marchante du mouvement pour
pièce d'horlogerie à complication de la présente invention ;
- la figure 2 est une vue partielle en perspective du dispositif à équation du temps
marchante de la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue schématique partielle de dessus montrant le dispositif de
déclenchement du mécanisme de correction du dispositif à équation du temps marchante
des figures 1 et 2 ;
- la figure 4 est une vue schématique de dessous (depuis le côté cadran) montrant le
dispositif de déclenchement de la figure 3 ;
- la figure 5 est une vue partielle agrandie de dessus montrant le dispositif de déclenchement
des figures 3 et 4 dans sa configuration à l'instant qui précède le saut :
- la figure 6 est une vue partielle semblable à celle de la figure 5 et montrant la
configuration du dispositif de déclenchement pendant le saut ;
- la figure 7 est une vue schématique agrandie de l'excentrique du dispositif de déclenchement
des figure 3 à 6 dans sa configuration à l'instant qui précède le saut.
DESCRIPTION DETAILLEE D'UN MODE DE REALISATION
[0013] Le mouvement d'horlogerie de la présente invention comporte de préférence un mécanisme
de quantième perpétuel ou un autre type de mécanisme de calendrier avec indication
du quantième et du mois. Précisons toutefois que la présente invention ne se limite
pas aux mouvements comportant un calendrier.
[0014] Le mouvement d'horlogerie du présent exemple comporte un mécanisme de calendrier.
Toutefois, dans ce qui suit, on ne décrira pas le mouvement d'horlogerie dans sa totalité
mais seulement le mécanisme à équation du temps marchante. Concernant le calendrier,
suffit de préciser que l'indication du quantième est mise en oeuvre de façon connue
grâce à un mobile de 31 entraîné à raison d'un tour par mois, et que le mobile de
31 entraîne lui-même, par l'intermédiaire d'un train d'engrenages de rapport 1/12,
une came d'équation du temps 101 prévue pour effectuer une révolution complète en
un an. De façon connue, le rayon de la came d'équation du temps exprime en chaque
point de sa circonférence la valeur de l'écart entre le temps civil et le temps solaire
vrai pour un jour donné de l'année.
[0015] En se référant tout d'abord à la figure 1, on peut voir que le dispositif d'équation
du temps marchante comporte également un levier pivoté 103. Ce levier est soumis à
une action de rappel d'un ressort (non représenté) tendant à appliquer le palpeur
104 formant l'extrémité distale du levier contre la périphérie de la came d'équation
du temps 101. Le levier pivoté 103 est solidaire en rotation d'un premier secteur
denté 105 qui constitue le premier élément d'un rouage actionné par la came d'équation
du temps 101. Outre le premier secteur denté, le rouage comprend une roue dentée 111
montée pivotante concentriquement à l'aiguillage du mouvement, ainsi qu'un premier
mobile 107, formé d'un pignon et d'un secteur denté, et un second mobile 109 également
formé d'un pignon et d'un secteur denté. Le premier et le second mobile sont intercalés
entre le premier secteur denté et la roue dentée 111. Le premier secteur denté 105
engrène avec le pignon du premier mobile 107, le secteur denté du premier mobile engrène
avec le pignon du second mobile 109, et enfin le secteur denté du second mobile engrène
avec la roue dentée 111. Le rapport d'engrenage du rouage est choisi en fonction des
dimensions de la came d'équation du temps 101, de façon à ce qu'une variation d'une
minute de l'équation du temps se traduise au final par une rotation de 6° degrés de
la roue dentée 111. On comprendra donc notamment que la position angulaire de la roue
111 est représentative de l'écart entre le temps civil et le temps solaire.
[0016] En se référant maintenant à la figure 2, on peut voir sur la figure que le mouvement
comporte encore un mobile 125 dont l'axe 126 porte l'aiguille des minutes du temps
civil (non représentée). Le mobile 125 sera appelé ci-après « la fausse-chaussée ».
Le dispositif d'équation du temps marchante comporte encore un canon 113 ajusté librement
sur l'axe 126 et qui porte l'aiguille des minutes du temps solaire (non représentée).
On peut voir encore qu'une pince de blocage 121 entoure le canon 113. Cette pince
est articulée sur un pivot 122 qui est fixé en position excentrique sur la planche
de la fausse-chaussée 125. Un double ressort 120 rappelle les mâchoires de la pince
de blocage contre l'extérieur du canon 113. Finalement, un petit levier en forme de
T 124 est pivoté au niveau de la base du T sur la planche de la fausse-chaussée 125.
Le petit levier 124 est agencé de manière à ce qu'une force exercée sur une première
extrémité 126 de la barre du T conduise l'autre extrémité 128 à s'insérer entre les
mâchoires de la pince 121 et à servir de coin pour les écarter. On comprendra que
lorsque les mâchoires de la pince de blocage 121 sont fermées, le canon 113 est solidaire
de la fausse-chaussée 125 qui l'entraîne en rotation. Ainsi, l'angle que fait l'aiguille
des minutes du temps solaire avec l'aiguille des minutes du temps civil ne peut pas
être modifié tant qu'aucune force n'est exercée sur l'extrémité 126 du petit levier
de commande 124.
[0017] Le dispositif d'équation du temps marchante comporte encore un coeur 119 qui est
chassé sur le canon 113 et un levier d'équation du temps 115 dont l'extrémité est
rappelée contre le pourtour du coeur par un ressort 123. D'autre part, comme on peut
le voir sur la figure 1, un bras radial référencé 112 est fixé sur la roue dentée
111. On peut voir sur la figure 2 que le bras 112 s'étend d'abord radialement jusqu'au-delà
de la denture de la fausse-chaussée 125, pour s'incurver ensuite vers le haut et se
terminer approximativement en regard du coeur 119. L'extrémité du bras 112 forme un
petit support décentré 116, et on comprendra que la fonction de la roue dentée 111
avec son bras 112 est celle d'un châssis tournant. On peut voir encore sur la figure
2 que le petit support 116 sert tout à la fois de point d'ancrage pour le ressort
123 et de point de pivotement pour le levier d'équation du temps 115. On voit finalement
que le levier d'équation du temps 115 porte à son extrémité un rouleau 117 et que
ce rouleau est pressé contre le pourtour du coeur 119 par le ressort 123. De manière
connue en soi, la force qu'exerce le rouleau 117 sur le coeur comporte une composante
tangentielle qui tend à rappeler le coeur en direction de sa position angulaire d'équilibre
stable, ou autrement dit, en direction de la position où le rouleau se trouve dans
la coche du coeur.
[0018] Le dispositif d'équation du temps marchante comporte encore un dispositif de déclenchement
entraîné par le mouvement et qui sera décrit en détail plus loin.
[0019] Le fonctionnement du dispositif d'équation du temps marchante qui fait l'objet du
présent exemple va maintenant être décrit. Comme on l'a vu, tant qu'aucune force n'est
exercée sur le levier de commande 124, le canon 113 et le coeur 119 sont solidaires
de la fausse-chaussée 125 qui les entraîne en rotation. Conformément à ce qui sera
décrit plus avant, le dispositif de déclenchement est agencé pour appuyer sur l'extrémité
126 du petit levier 124 une fois toutes les 3 heures. Le dispositif de déclenchement
force ainsi les mâchoires de la pince de blocage 121 à s'entrouvrir et à relâcher
leur pression sur le canon 113. Libéré par la pince, le canon pivote entraîné par
le coeur jusqu'à ce que le rouleau 117 s'immobilise dans la coche du coeur. On comprendra
que la position qu'occupe l'aiguille des minutes du temps solaire à ce moment précis
dépend de la position angulaire du châssis 111 et donc de celle de la came d'équation
du temps 101. Quelques instants plus tard, le dispositif de déclenchement cesse d'appuyer
sur le levier de commande 124 et les mâchoires de la pince 121 se referment sur le
canon 113 figeant pour les 3 prochaines heures l'angle entre les deux aiguilles des
minutes. A ce propos, on comprendra que l'angle entre les deux aiguilles des minutes
à l'instant où la pince 121 se referme sur le canon 113 est déterminé, d'une part,
par la position de la came d'équation du temps, et d'autre part, par la position qu'occupe
l'aiguille des minutes du temps civil à cet instant. La position qu'occupe l'aiguille
des minutes du temps civil, à l'instant où les moyens de blocage se referment, est
donc critique pour le fonctionnement dispositif à équation du temps marchante de la
présente invention.
[0020] Le dispositif de déclenchement du mécanisme de correction de l'équation du temps
marchante va maintenant être décrit en se référant aux figures 3 à 7. Comme on peut
le voir sur les figures, le dispositif de déclenchement comprend une roue traînante
205, un doigt 213 (figure 3) monté fou sur l'axe de la roue traînante, un excentrique
207 (figure 4) qui est également monté fous sur l'axe de la roue traînante, mais du
côté opposé par rapport au doigt, un levier 217 portant une roulette 219 (figures
5 et 6), un ressort (non représenté) agencé pour rappeler la roulette du levier contre
le pourtour de l'excentrique, et enfin un culbuteur 209.
[0021] Dans le présent exemple, la roue traînante 205 est entraînée par la minuterie du
mouvement (non représentée) à la vitesse sensiblement constante d'une révolution toutes
les 3 heures. La roue traînante sera donc appelée ci-après « la roue de 3 heures ».
On comprendra toutefois que cette roue pourrait être entraînée à une vitesse différente.
En effet, pour que le dispositif fonctionne correctement, il suffit qu'elle accomplisse
exactement une révolution en N heures, le paramètre « N » pouvant être tout nombre
entier plus grand ou égal à 1. On comprendra d'autre part que la chaîne cinématique
qui entraîne la roue traînante ne passe pas nécessairement par la minuterie.
[0022] On peut voir sur la figure 7 que la forme de l'excentrique 207 est doublement asymétrique.
En effet, d'une part, la distance séparant son pourtour de son centre de rotation
n'est pas constante, et d'autre part, on observe également que le sommet de la courbe
(c'est-à-dire le point le plus éloigné du centre de rotation) n'est pas situé à l'opposé
de la naissance de la courbe (c'est dire du point le plus proche du centre de rotation).
Le rayon aboutissant au sommet de la courbe (référencé u) et le rayon aboutissant
à la naissance de la courbe (référencé v) partagent donc l'aire enfermée par la courbe
en deux secteurs inégaux. Le plus grand de ces secteurs sera appelé ci-après le secteur
à faible inclinaison 223, et le plus petit sera appelé le secteur à forte inclinaison
225. En se référant à nouveau aux figures 3, 5 et 6, on peut voir que la planche de
la roue de 3 heures 205 est percée d'un oblong 206 qui définit un arc de cercle, et
que l'excentrique 207 porte une goupille 215 qui est arrangée pour coulisser dans
cet oblong. La présence de l'oblong permet à l'excentrique de pivoter relativement
à la roue de 3 heures à l'intérieur d'un secteur dont l'étendue est limitée par les
deux extrémités de l'oblong.
[0023] Sur la figure 5, la goupille 215 est représentée en appui contre une extrémité de
l'oblong 206. Dans cette situation, la roue de 3 heures 205 entraîne l'excentrique
207 en rotation par l'intermédiaire de la goupille. La rotation de l'excentrique contraint
d'autre part la roulette 219 à rouler sur le pourtour de ce dernier. De plus, le sens
de rotation de la roue de 3 heures est tel que la roulette s'élève le long de la courbe,
s'éloignant du centre de rotation, lorsqu'elle traverse le secteur à faible inclinaison
223, et redescend, rappelée par le ressort (non représenté) en direction du centre
de rotation, lorsqu'elle traverse le secteur à forte inclinaison 225. Lorsque la roulette
et le levier 217 traverse ainsi le secteur à forte inclinaison, la force exercée par
le ressort sur le pourtour incliné de l'excentrique 207 a pour effet d'entraîner l'excentrique
dans le même sens que la force motrice du rouage. L'excentrique étant libre de pivoter
relativement à la roue de 3 heures, la roulette 219 dévale rapidement l'incliné du
sommet jusqu'à la naissance de la courbe, provoquant un soudain pivotement de l'excentrique
et de la goupille 215 dans le sens de la marche. La chute de la roulette se termine
lorsqu'elle vient s'immobiliser à la naissance de la courbe (dans la position représentée
dans la figure 6).
[0024] La longueur de la goupille 215 est telle que son extrémité dépasse de l'oblong 206,
de sorte qu'elle peut pousser le doigt 213. Sur la figure 5, le doigt 213 est représenté
en appui contre la goupille. Dans cette situation, l'excentrique 207 entraîne le doigt
213 en rotation par l'intermédiaire de la goupille. Une fois par tour de la roue de
3 heures 205, le doigt rencontre le culbuteur 209 et soulève ce dernier. Le dispositif
de déclenchement est agencé de manière à ce que le doigt rencontre le culbuteur approximativement
à l'instant où la roulette 219 commence à dévaler le pourtour incliné de l'excentrique.
Ainsi, poussé par le levier 217, le doigt pivote violement, soulevant le culbuteur
209 et glissant rapidement contre sa face concave, jusqu'à ce que le doigt ait dépassé
le point de soulèvement maximum du culbuteur (comme représenté à la figure 6). Le
ressort sera de préférence agencé pour exercer une poussée aussi forte que possible,
de manière à ce que le mouvement de pivotement de l'excentrique et du doigt soit très
rapide.
[0025] Comme on peut encore le voir sur les figures, lorsque le culbuteur 209 est soulevé
par le doigt 213, le dos du culbuteur vient presser contre l'extrémité 126 du petit
levier de commande 124 avec suffisamment de force pour faire s'entrouvrir les mâchoires
de la pince de blocage 121 et pour libérer le canon 113. Pour entrouvrir les mâchoires
de la pince de blocage, le culbuteur doit contraindre le double ressort 120, et on
comprendra que, par réaction, le culbuteur est alors lui-même rappelé contre le doigt
213 par le double ressort (120). Cette force de réaction est sans effet tant que le
doigt est poussé par la goupille 215 et que le point de soulèvement maximum du culbuteur
n'est pas atteint. En revanche, dès que le doigt dépasse le point de soulèvement maximum
du culbuteur (figure 6), la composante tangentielle de la force de réaction exercée
par le culbuteur sur le doigt s'oriente dans le sens de la rotation. Le doigt étant
alors libre de tourner relativement à l'excentrique et à la roue de 3 heures, le culbuteur
retombe en éjectant le doigt. La pression du culbuteur sur le levier de commande s'interrompt
donc soudainement, permettant à la pince de blocage d'immobiliser le canon à un instant
bien précis.
[0026] L'homme du métier appréciera que le dispositif de déclenchement qui vient d'être
décrit est du type dit « instantané ». En effet, la durée de la période durant laquelle
les moyens de déclenchement appuient sur le levier 124 n'est pas déterminée par la
vitesse de rotation de la roue traînante, mais par une double détente faisant intervenir
d'abord le puissant ressort de rappel du levier 217 et ensuite le double ressort (120).
D'autre part, comme expliqué plus haut, le dispositif de déclenchement détermine également
à quel moment les moyens de blocage libèrent le canon 113 et à quel moment ils le
bloquent à nouveau. Les révolutions de la roue traînante 205 prenant exactement 3
heures, la position de l'aiguille des minutes du temps civil à l'instant où les moyens
de blocage sont actionnés est toujours la même. On agence de préférence le dispositif
d'équation du temps marchante pour que l'aiguille des minutes du temps civil occupe
la position « 12 heures à l'instant où les moyens de blocage bloquent à nouveau le
canon après l'avoir laissé libre quelques instants. A noter que le choix de la position
« 12 heures », ou de toute autre position particulière donnée, n'implique aucune difficulté
technique, puisqu'au montage, les deux aiguilles des minutes et le coeur 119 peuvent
être chassés dans n'importe quelle position angulaire sur leur axe (référencés 113
et 126).
[0027] On comprendra en outre que diverses modifications et/ou améliorations évidentes pour
un homme du métier peuvent être apportées au mode de réalisation qui fait l'objet
de la présente description sans sortir du cadre de la présente invention définie par
les revendications annexées. En particulier, le dispositif de déclenchement n'a pas
besoin d'être du type instantané, mais pourrait être du type traînant. Dans ce cas,
un doigt 213 pourrait par exemple tourner solidairement avec la roue traînante 205.
La longueur du doigt serait déterminée de manière à ce que la trajectoire du doigt
intersecte une fois par tour celle de la première extrémité 126 du levier de déclenchement
124. La forme de l'extrémité du doigt et de celle du levier 124 serait alors avantageusement
conçue pour qu'après être rentrés en contact, le doigt et le levier se sépare d'un
seul coup, sans transition.
1. Mouvement pour pièce d'horlogerie à complication prévu pour entraîner en rotation
une aiguille des heures et une aiguilles des minutes du temps civil et comportant
un dispositif d'équation du temps marchante comprenant un canon (113) monté rotatif
concentriquement aux aiguilles des minutes et des heures du temps civil et prévu pour
porter une aiguille des minutes du temps solaire, le dispositif d'équation du temps
comprenant une came d'équation du temps (101) entraînée en rotation par le mouvement
à raison d'une révolution par an, et un mécanisme de correction prévu pour ajuster
périodiquement le décalage angulaire de l'aiguille des minutes du temps solaire par
rapport à l'aiguille des minutes du temps civil, en fonction de la position angulaire
de la came d'équation du temps, le mécanisme de correction comprenant :
- des moyens de blocage (120, 121, 124) comportant un levier de commande (124) et
prévus pour solidariser ledit canon (113) et l'aiguille des minutes du temps civil,
lesdits moyens de blocage étant agencés pour libérer ledit canon lorsqu'une force
est appliquée sur ledit levier de commande et pour bloquer à nouveau ledit canon lorsque
ladite force cesse d'être appliquée ;
- un dispositif de déclenchement (205, 207, 209, 213) entraîné par le mouvement et
prévu pour appliquer périodiquement une force sur ledit levier de commande (124) à
un intervalle régulier correspondant à un nombre entier d'heures ;
caractérisé en ce que le mécanisme de correction comprend en outre:
- un coeur (119) solidaire du dit canon (113), et un levier d'équation du temps (115)
prévu pour coopérer avec le coeur ;
- une liaison cinématique (103, 104, 105, 107, 109) reliant le profil de la came d'équation
du temps (101) à un châssis (111, 112) pivoté concentriquement aux axes des aiguilles,
le levier d'équation du temps (115) étant monté pivotant sur le châssis en position
décentrée, un ressort (123) étant encore arrangé sur le châssis de manière à rappeler
une extrémité libre du levier d'équation du temps contre le coeur.
2. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de blocage (120, 121, 124) comportent une pince de blocage (121) solidaire
de l'aiguille des minutes du temps civil, la pince de blocage étant associée, d'une
part, à un ressort (120) agencé pour faire se refermer la pince autour du dit canon
(113) pour le solidariser de l'aiguille des minutes du temps civil, et associée d'autre
part, au dit levier de commande (124), le levier de commande étant agencé pour faire
s'ouvrir la pince lorsqu'une force est appliquée sur le levier de commande.
3. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ladite liaison cinématique (103, 104, 105, 107, 109) entre la came d'équation du
temps (101) et le châssis (111, 112) comporte un râteau (103, 104, 105) dont le manche
(104) est agencé pour coopérer avec le profil de ladite came, et un train d'engrenages
(107, 109) reliant le secteur denté (105) du râteau à une denture solidaire du châssis,
ladite denture étant concentrique à l'axe des aiguilles.
4. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que le levier d'équation du temps (115) comporte à son extrémité un rouleau (117) rappelé
contre le coeur (119) et agencé pour rouler contre le profil du coeur.
5. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit dispositif de déclenchement (205, 207, 209, 213) est actionné par une roue
traînante (205) entraînée par le mouvement au rythme d'une révolution toutes les N
heures, N étant un nombre entier positif.
6. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon la revendication 5, caractérisé en ce que ledit dispositif de déclenchement (205, 207, 209, 213) comporte un doigt (213) entraîné
par la roue traînante (205) et prévu pour actionner ledit levier de commande (124).
7. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon la revendication 6, caractérisé en ce que ledit dispositif de déclenchement (205, 207, 209, 213) comporte un excentrique (207)
entraîné par la roue traînante (205) par l'intermédiaire d'une goupille (215) agencée
pour coulisser dans un oblong (206), et une roulette (219) rappelée par un ressort
contre le pourtour de l'excentrique, et en ce que la roue traînante entraîne le doigt (213) par l'intermédiaire de l'excentrique.
8. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon la revendication 6 ou 7, caractérisé en ce que le doigt (213) actionne le levier de commande (124) par l'intermédiaire d'un culbuteur
(209).
9. Mouvement pour pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 5 à 8, caractérisé en ce que la roue traînante (205) est entraînée par la minuterie du mouvement au rythme d'une
révolution toutes les 3 heures.