[0001] La présente invention se rapporte au domaine du doublage de murs extérieurs de bâtiments,
notamment dans le cas d'un double mur, c'est-à-dire d'un cas où un mur porteur est
doublé d'un mur de briques, ces murs étant séparés d'un espace vide ou rempli d'un
isolant thermique. De tels murs de briques servent généralement d'habillage pour les
murs extérieurs d'un bâtiment. L'invention se rapporte plus particulièrement à des
murs construits sans mortier. Le document
EP2831347 décrit un tel procédé.
[0002] Un tel mur de briques n'est généralement pas auto-stable, notamment s'il est de grande
hauteur, par exemple sur plusieurs étages ; il doit être ancré dans le mur porteur.
[0003] L'invention a pour but de proposer un dispositif pour ancrer un tel mur de briques
assemblées sans mortier avec un mur porteur.
[0004] Pour atteindre son but, l'invention propose un dispositif pour ancrer un mur de doublage
à un mur porteur constituant ensemble un double-mur, dans lequel :
- le mur porteur comprend un premier logement d'ancrage ;
- le mur d'habillage comprend des briques maintenues entre elles par des inserts munis
d'au moins un deuxième logement d'ancrage ;
caractérisé en ce qu'il comprend une ancre pour venir en prise avec le premier logement
et une entretoise, reliée à cette ancre par une première extrémité, une deuxième extrémité
de l'entretoise étant prévue pour venir en prise avec le deuxième logement.
[0005] Le premier logement d'ancrage peut être une rainure en forme de « T », de préférence
verticale, débouchant par une zone étroite sur une face avant du mur porteur et comprenant
une zone élargie, à l'arrière de la zone étroite, l'ancre comprenant un corps pouvant
prendre une première position dans laquelle il peut être introduit dans la zone élargie
en passant par la zone étroite et une deuxième position, dans laquelle il est prisonnier
de la zone élargie.
[0006] L'ancre est avantageusement en taule pliée, le corps ayant une forme de « C » et
cette ancre comprenant en outre deux pattes s'étendant en vis-à-vis l'une de l'autre,
chacune à partir d'un bord respectif du « C », les pattes comprenant des moyens pour
y fixer la première extrémité de l'entretoise. Ces moyens de fixation de la première
extrémité de l'entretoise peuvent comprendre deux trous, chacun formé en vis-à-vis
de l'autre dans une patte respective, à distance du bord, les pattes étant prévues
pour être élastiquement rapprochées l'une de l'autre, de sorte que, lorsque les trous
sont sensiblement coaxiaux, la première extrémité de l'entretoise peut y être introduite,
l'ancre étant conçue de sorte que lesdites pattes tendent à s'éloigner élastiquement
l'une de l'autre jusqu'à ce que les bords des trous s'arcboutent sur la première extrémité
de l'entretoise, l'entretoise et l'ancre étant ainsi maintenues en prise réciproque.
[0007] L'entretoise comprend avantageusement trois tronçons sensiblement rectilignes :
- un tronçon central ;
- un tronçon formant la première extrémité de l'entretoise, plié sensiblement à 90°
par rapport au tronçon central ; et,
- un tronçon formant la deuxième extrémité de l'entretoise, plié sensiblement à 90°
par rapport au tronçon central, s'étendant selon une direction opposée à celle de
la première extrémité.
[0008] L'entretoise est avantageusement formée à partir d'un fil de section sensiblement
constante, de préférence de section circulaire.
[0009] L'invention porte aussi sur un procédé de construction utilisant un dispositif d'ancrage
selon l'invention.
[0010] Plusieurs modes d'exécution de l'invention seront décrits ci-après, à titre d'exemples
non limitatifs, en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en élévation d'un double mur comprenant un dispositif selon
l'invention pour ancrer un mur de doublage sur un mur porteur ;
- la figure 2 est une vue de dessus du côté porteur du double mur de la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue en perspective d'une ancre pour le dispositif de la figure
1 ;
- la figure 4 est une vue en perspective illustrant l'ancrage du dispositif dans le
mur porteur ; et,
- la figure 5 est une vue en élévation et en coupe illustrant l'ancrage du dispositif
dans le mur de doublage.
[0011] Dans l'exemple illustré à la figure 1, un double mur comprend un mur porteur 1, un
mur de doublage 2 et un dispositif 3 pour ancrer le doublage 2 sur le mur porteur
1.
[0012] Le mur porteur 1 comprend des blocs 4 de béton aggloméré emboîtés les uns dans les
autres. Un tel bloc 4 est partiellement représenté aux figures 1, 2 et 4. Ce bloc
4 comprend, sur toute sa hauteur, une rainure 6 verticale de section sensiblement
constante en forme de « T ». La rainure 6 est ouverte sur une face avant 7 du bloc
4, en vis-à-vis du doublage 2. Depuis la face avant 7, la rainure comprend une zone
étroite 61 de largeur sensiblement constante L61 qui s'étend vers l'arrière sur une
distance D61, jusqu'à une zone élargie, de largeur L62, et de profondeur D62.
[0013] Comme particulièrement illustré à la figure 5, le doublage 2 est constitué d'un empilage
de briques 11 et d'inserts 12, sensiblement symétrique par rapport à un plan vertical
P2 perpendiculaire au plan des figures 1 et 5. Dans l'exemple illustré, les briques
11 sont en terre cuite et les inserts 12 sont en un matériau plastique. Chaque insert
12 est prévu pour s'encliqueter sur un insert disposé en dessous de lui, puis pour
être habillé par une brique 11 du doublage 2. Les inserts, emboîtés entre eux, forment
une ossature pour le doublage 2, les briques constituant un habillage pour cette ossature.
[0014] Chaque insert comprend une base 13 et deux éperons 14, s'étendant verticalement vers
le haut, depuis la base 13. Pour chaque insert 12, seul l'un des éperons est visible,
l'autre étant masqué par celui qui est visible. Le sommet de chaque éperon 14 comprend
des premiers moyens de prises 16 et sous chaque éperon sont disposés des deuxièmes
moyens de prises 17. Les premiers moyens de prises 16 d'un insert 12 sont prévus pour
venir s'encliqueter dans les deuxièmes moyens de prises 17 d'un insert disposé immédiatement
au-dessus.
[0015] De préférence, les inserts sont disposés en quinconce, c'est-à-dire que sur un même
insert d'un rang de briques inférieur, viennent s'encliqueter deux inserts d'un rang
de briques supérieur, chacun des deux inserts du rang supérieur venant en prise avec
un éperon respectif de l'insert du rang inférieur.
[0016] Chaque insert comprend un rang de logements 18 cylindriques verticaux, disposés selon
deux rangs horizontaux, parallèles au plan de symétrie P2.
[0017] Le dispositif d'ancrage 3 comprend une anche 21 et une entrecroise en forme de tige
22.
[0018] Comme particulièrement illustré à la figure 2, dans l'exemple illustré, l'ancre est
réalisée en tôle pliée, symétriquement relativement à un plan P21H ; elle est aussi
symétrique relativement à un plan P21V, perpendiculaire au plan P21 H, à la figure
1, le plan P21 V est confondu avec le plan de la figure.
[0019] L'ancre comprend un corps 23 et deux extrémités s'étendant depuis le corps, en forme
de pattes 24 se faisant vis-à-vis, de part et d'autre du plan de symétrie P21H. Le
corps a une section, dans le plan P21V sensiblement rectangulaire, en forme de « C
», chacune des pattes 24 s'étendant depuis un bord 26 respectif du « C ». Chacune
des pattes 24 est percée d'un trou traversant 27, en vis-à-vis du trou de l'autre
patte, à distance du bord 26 respectif.
[0020] Le corps 23 a une épaisseur E23, mesurée parallèlement aux deux plans de symétrie
P21H et P21V, inférieure à la profondeur D62 de la zone élargie 62 de la rainure 6
(E23<D62). Le corps a en outre une largeur L23, mesurée perpendiculairement au plan
P21V, inférieure à la largeur L62 de la zone élargie 62 de la rainure 6 et supérieure
à la largeur de L61 de la zone étroite 61 de la rainure 6 (L61<L23<L62). De plus,
le corps a une hauteur H23, mesurée perpendiculairement au plan P21H, inférieure à
la largeur L61 de la zone étroite 61 de la rainure 6 (H23<L61). Les dimensions de
l'ancre sont prévues pour qu'il y ait du jeu autour de l'ancre lorsqu'elle est dans
la rainure.
[0021] Ainsi, le corps de l'ancre ne peut être introduit frontalement dans la rainure 6
que si son plan P21H est sensiblement vertical et perpendiculaire à la face avant
7 du bloc 4. Lorsque l'ancre est introduite puis redressée de sorte que le plan P21H
est sensiblement horizontal, l'ancre ne peut plus en être retirée frontalement ; elle
assure ainsi sa fonction d'ancrage dans la rainure 6. Dans cette position, les pattes
24 s'étendent en direction du doublage 2.
[0022] La tige 22 est de section circulaire sensiblement constante ; elle comprend deux
tronçons d'extrémité 31, 33 et un tronçon central 32. Chacun des tronçons d'extrémité
est plié à 90° relativement au tronçon central, de sorte que lorsque l'un s'étend
vers le haut depuis le tronçon central, l'autre s'étend vers le bas depuis le tronçon
central.
[0023] Les trous 27 de l'ancre 21 et la tige 3 sont prévus pour que lorsque les pattes sont
élastiquement rapprochées l'une de l'autre, de sorte que les trous 27 sont sensiblement
coaxiaux, une première extrémité 31 de la tige puisse y être introduite. L'ancre 21
est conçue de sorte que les pattes tendent à s'éloigner élastiquement l'une de l'autre
jusqu'à ce que les bords des trous 27 viennent s'arcbouter sur la tige ; la tige 22
et l'ancre 21 sont ainsi maintenues en prise réciproque, constituant ensemble le dispositif
d'ancrage 3. La première extrémité 31 de la tige conserve néanmoins une possibilité
de rotation dans les trous 27.
[0024] Lorsque le dispositif d'ancrage 3 est en prise dans la rainure 6, il peut y rester
immobilisé, par arcboutement de l'ancre 21 dans la partie élargie 62 de la rainure
6.
[0025] Comme illustré à la figure 5, les logements 18 cylindriques verticaux sont prévus
pour y recevoir, de façon ajustée, la deuxième extrémité 33 de la tige 22, tournée
vers le bas.
[0026] Le jeu autour de l'ancre 21 dans la rainure 6 et la possibilité de rotation pour
la première extrémité 31 de la tige dans les trous 27, permet d'orienter la tige 22,
de façon à pouvoir positionner la deuxième extrémité 33 dans le logement 18 le mieux
adapté, de préférence le plus proche, perpendiculairement à la face 7.
[0027] Chaque brique 11 comprend un évidement intérieur 40. Cet évidement comprend une zone
basse 41 débouchant vers le bas et destinée à envelopper au moins partiellement la
base d'un insert 12 respectif et deux cheminées 42, dont une seule est visible sur
la coupe de la figure 5, chacune débouchant à la fois dans la zone basse et sur la
face supérieure 43 de la brique 11. Chacune des cheminées 42 est prévue pour y recevoir,
de préférence de façon sensiblement ajustée, un éperon 14 respectif. La brique 11
comprend en outre une échancrure 44 réalisée dans une paroi de la zone de base 41,
pour permettre le passage de la tige 22.
[0028] Ainsi, tel qu'illustré à la figure 5, un procédé de construction utilisant un dispositif
d'ancrage 3 selon l'invention comprend les étapes suivantes :
- sur un précédent rang de briques 11 et d'inserts 12, disposer de préférence en quinconce
un nouveau rang d'inserts ; puis,
- après avoir ancré un dispositif d'ancrage 3 dans une rainure 6 selon le procédé précédemment
décrit, introduire la deuxième extrémité 33 du dispositif 3 ; puis,
- recouvrir le nouveau rang d'inserts 12 d'un nouveau rang de briques 11.
[0029] Le nombre de dispositifs d'ancrage par mètre carré de double-mur est choisi pour
assurer une bonne tenue du doublage 2.
[0030] Bien sûr, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation préférés qui viennent
d'être décrits mais, au contraire, l'invention est définie par les revendications
qui suivent.
[0031] Il apparaîtra en effet à l'homme de l'art que diverses modifications peuvent être
apportées aux modes de réalisation décrits ci-dessus, à la lumière de l'enseignement
qui vient de lui être divulgué.
[0032] Ainsi, les termes de « bloc » et « brique » utilisés dans la précédente description
ne sont pas limitatifs, les matériaux constituants chacun des deux pouvant résulter
d'un choix esthétique et/ou technique spécifique. Ainsi, les blocs et les briques
peuvent être, notamment, les uns comme les autres, de béton aggloméré, de terre cuite,
de silico-calcaire ou de bois.
[0033] Dans les inserts, une rainure peut remplacer plusieurs logements d'ancrage cylindriques.
Dans ce cas, l'extrémité correspondante de l'entretoise peut être plate :
- elle peut avoir une forme de disque, ce qui permet une orientation indifférente de
cette extrémité,
- elle peut avoir la forme d'une patte repliée.
[0034] De même, l'entretoise peut ne pas être cylindrique ou même de section constante,
notamment elle peut être en tôle pliée. Elle peut être métallique, de préférence en
acier et inoxydable.
1. Dispositif (3) pour ancrer un mur de doublage (2) à un mur porteur (1) constituant
ensemble un double-mur (1, 2), dans lequel :
- ledit mur porteur comprend un premier logement d'ancrage (6) ;
- ledit mur d'habillage comprend des briques (11) maintenues entre elles par des inserts
(12) munis d'au moins un deuxième logement d'ancrage (18) ;
ledit dispositif d'ancrage comprenant une ancre (21) pour venir en prise avec ledit
premier logement et une entretoise, reliée à ladite ancre par une première extrémité
(31), une deuxième extrémité (33) de ladite entretoise étant prévue pour venir en
prise avec ledit deuxième logement,
caractérisé en ce que
l'ancre est en tôle pliée, le corps (23) ayant une forme de « C », l'ancre comprenant
en outre deux pattes (24) s'étendant en vis-à-vis l'une de l'autre, chacune à partir
d'un bord respectif (26) dudit « C », lesdits pattes comprenant deux trous (27), chacun
formé en vis-à-vis de l'autre dans une patte (24) respective, à distance du bord (26).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le premier logement d'ancrage est une rainure en forme de « T », de préférence verticale,
débouchant par une zone étroite (61) sur une face avant (7) du mur porteur (1) et
comprenant une zone élargie (62), à l'arrière de ladite zone étroite, l'ancre comprenant
un corps (23) pouvant prendre une première position dans laquelle il peut être introduit
dans ladite zone élargie en passant par ladite zone étroite et une deuxième position,
dans laquelle il est prisonnier de ladite zone élargie.
3. Dispositif selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les pattes sont prévues pour être élastiquement rapprochées l'une de l'autre, de
sorte que, lorsque les trous sont sensiblement coaxiaux, la première extrémité de
l'entretoise peut y être introduite, l'ancre (21) étant conçue de sorte que lesdites
pattes tendent à s'éloigner élastiquement l'une de l'autre jusqu'à ce que les bords
desdits trous s'arcboutent sur ladite première extrémité de ladite entretoise, l'entretoise
(22) et l'ancre (21) étant ainsi maintenues en prise réciproque.
4. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3,
caractérisé en ce que l'entretoise comprend trois tronçons sensiblement rectilignes :
- un tronçon central (32) ;
- un tronçon (31) formant la première extrémité de ladite entretoise, plié sensiblement
à 90° par rapport au tronçon central ; et,
- un tronçon (32) formant la deuxième extrémité de ladite entretoise, plié sensiblement
à 90° par rapport au tronçon central, s'étendant selon une direction opposée à celle
de ladite première extrémité.
5. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'entretoise est formée à partir d'un fil de section sensiblement constante, de préférence
de section circulaire.
6. Procédé pour construire un double-mur (1, 2), caractérisé en ce qu'il utilise un dispositif d'ancrage selon l'une des revendications 1 à 6.