[0001] La présente invention concerne un procédé et dispositif de maintenance dans un aéronef.
[0002] Un système avionique comprend aujourd'hui un ensemble d'outils et de bases de données
embarqués de manière notamment à informatiser les outils, notamment les outils de
diagnostic, de maintenance, et les documents, tels que les manuels de diagnostic de
pannes ou les manuels d'opérations de l'avion. Les outils sont donc par exemple à
présent mis en oeuvre par des logiciels ou des bases de données.
[0003] Principalement, deux types de maintenance peuvent être considérés.
[0004] Tout d'abord, il est considéré la maintenance qui a lieu soit dans la base principale
de maintenance de l'avion soit en dehors de cette base, consistant en des actions
limitées à la régulation, la sécurité et la nécessité de faire voler, aussi appelé
dispatcher, l'avion sans délai ou dans un délai limité.
[0005] Ensuite, il est considéré la maintenance réalisée dans la base principale de maintenance
de l'avion pour lequel des actions additionnelles de maintenance sont réalisées telles
que la maintenance intervenant à intervalles réguliers.
[0006] Il est illustré en figure 1, un diagramme des opérations de maintenance réalisées
dans l'avion et dans la base au sol de maintenance selon une solution connue.
[0007] La maintenance s'appuie sur un système, notamment un ordinateur de maintenance central
100 («Central Maintenance Computer» en terminologie anglo-saxonne), qui collecte,
consolide et rapporte les fautes des entités remplaçables de l'avion LRU 105 (« Line
Replacable Unit» en terminologie anglo-saxonne) afin d'aider l'équipe de vol et le
personnel de maintenance dans les procédures de maintenance.
[0008] Les fautes des entités remplaçables de l'avion 105 font l'objet de gestion d'alarmes
par un ordinateur 110.
[0009] L'ordinateur de maintenance central 100 émet à destination de la compagnie de rattachement
de l'avion, notamment à destination du centre de contrôle de maintenance MCC (acronyme
de « Maintenance Control Center » en terminologie anglo-saxonne), un message de maintenance
115.
[0010] Un écran 120 est relié à l'ordinateur de gestion d'alarmes 110 afin d'afficher les
fautes des entités remplaçables de l'avion 105.
[0011] L'ensemble des fautes ou événements arrivant durant une rotation de l'avion est mémorisé
dans un carnet de bord 125 appelé « logbook » en terminologie anglo-saxonne. Ce carnet
de bord lié à l'avion est rempli soit par les pilotes (« technical logbook » en terminologie
anglo-saxonne) soit par l'équipage de cabine (« Cabin Logbook » en terminologie anglo-saxonne).
[0012] Pour ce faire, l'équipage inscrit manuellement les fautes intervenues sur le carnet
de bord 125 ainsi que les conditions de vol dans lesquelles les fautes sont intervenues.
[0013] Lorsque l'avion est au sol, le carnet de bord est récupéré 130 dans l'avion afin
d'être lu au sol par le centre de contrôle de maintenance MCC 135. Ensuite, un technicien
de maintenance se rend dans l'avion afin d'analyser les fautes relevées et d'effectuer
un diagnostic 140.
[0014] Le technicien se rend ensuite à la base au sol de maintenance afin d'obtenir la procédure
d'isolation de la faute 145.
[0015] Avec cette procédure, aussi appelée TSM (acronyme de « Troubleshooting manuel » en
terminologie anglo-saxonne), le technicien se rend de nouveau dans l'avion afin d'exécuter
cette procédure d'isolation des fautes 150.
[0016] A l'issue de l'isolation des fautes, le technicien retourne à la base au sol afin
d'obtenir la procédure de réparation 155 et éventuellement commander une pièce de
remplacement au magasin de rechanges.
[0017] Ensuite le technicien de maintenance retourne une nouvelle fois dans l'avion afin
d'exécuter la procédure de réparation 160.
[0018] Ensuite, des tests 165 sont réalisés afin de vérifier le fonctionnement à l'issue
de la réparation et une procédure d'acceptation 170 est effectuée consistant à déclarer
l'avion comme étant apte à voler.
[0019] Enfin, cette acceptation est inscrite au carnet de bord 175.
[0020] Comme on le comprendra aisément à la lecture de ce qui précède, ce mode opératoire
de maintenance a un coût élevé, et mobilise l'avion au sol un temps considérable.
[0021] Une autre solution connue consiste à mémoriser dans des supports de mémorisation
embarqués (bases de données) l'ensemble des procédures d'isolation des fautes et l'ensemble
des procédures de réparation permettant de supprimer les allers-retours du technicien
de maintenance entre l'avion et la base au sol de maintenance.
[0022] L'ensemble des procédures d'isolation des fautes et l'ensemble des procédures de
réparation représentent toutefois un gros volume de données, pouvant attendre plusieurs
giga octets de données.
[0023] L'ensemble des outils, des données et des documents doit en outre être régulièrement
mis à jour afin que l'équipage de l'avion, et plus particulièrement le pilote et le
technicien de maintenance, bénéficie de la dernière version des outils et des documents.
[0024] Pour ce faire, les outils et la documentation sont chargés dans le ou les ordinateurs
de l'avion par un technicien en charge de maintenir à jour ces outils et documents
(ou synchroniser les bases de données embarquées avec les bases de données au sol).
Celui-ci est muni, par exemple, d'un ordinateur portable comprenant en mémoire la
dernière version des outils et des données et se rend dans l'avion afin de réaliser
le chargement et la mise à jour des outils et des données.
[0025] Toutefois, étant donné que ces outils et la documentation représentent un grand volume
de données, à savoir plusieurs giga-octets, cette mise à jour est longue et peut nécessiter
d'immobiliser l'avion durant un temps relativement long.
[0026] Il en est de même si le technicien utilise un ordinateur portable ayant une connexion
radio Wifi avec lequel il charge les données et qu'il met à jour les outils et les
données mémorisées dans le réseau de l'avion à partir des données chargées sur son
ordinateur portable.
[0027] De plus, une compagnie aérienne dispose classiquement d'un grand parc d'avions ce
qui se traduit par un coût élevé de maintenance des outils et des documents des avions
de son parc ainsi qu'une gestion de configuration importante des données aux sols
destinées à être chargées à bord des avions.
[0028] Ainsi, le maintien à jour d'un tel volume est rendu difficile. Cela a pour conséquence
que le technicien de maintenance, s'appuyant sur ces procédures mémorisées dans l'avion,
peut obtenir des informations concernant les procédures d'isolation et de réparation
à suivre qui peuvent ne plus être à jour, voire erronées. En outre, lorsque les données
de résolution de problèmes sont à bord, cela n'évite pas au technicien de maintenance
le besoin d'être mis en relation avec le magasin des pièces de rechange.
[0029] Le document
US 2003/003872 décrit l'envoi depuis un système de communication au sol de mises à jour de logiciels
des unités avioniques dans un aéronef.
[0030] La présente invention a pour objet de remédier à au moins un des inconvénients des
techniques et processus de l'art antérieur précité. Pour ce faire, l'invention propose
un procédé de maintenance dans un aéronef, permettant notamment la réduction des coûts
de maintenance, le retour rapide de l'avion en fonctionnement, la mise à jour des
données et des outils de l'aéronef de manière sécurisée sans nécessiter l'intervention
d'un technicien.
[0031] L'invention a ainsi pour objet un procédé de maintenance dans un aéronef, l'aéronef
comprenant un système avionique, le système avionique comprenant un ensemble d'entités
de fonctionnement, le système avionique étant connecté à une infrastructure au sol
selon au moins un support de communication, le système avionique communique avec l'infrastructure
au sol selon un mode de communication synchrone, le mode de communication synchrone
consistant à établir un lien de communication entre le système avionique et l'infrastructure
au sol, dédié à la communication entre eux.
[0032] Selon l'invention, le procédé comprend :
- une étape de réception par le système avionique d'une commande de test d'au moins
une entité de fonctionnement via ledit au moins un support de communication,
- une étape d'exécution de ladite commande sur ladite au moins une entité de fonctionnement,
- une étape de consultation via le au moins un support de communication, de données
de maintenance mémorisées dans l'infrastructure au sol relatives au dysfonctionnement
de ladite au moins une entité de fonctionnement,
- au moins une étape d'obtention par le système avionique des données relatives au dysfonctionnement
de ladite au moins une entité de fonctionnement, et
- une étape de réparation de ladite au moins une entité de fonctionnement à partir des
données de maintenance obtenues.
[0033] L'invention fournit un procédé de maintenance dans un aéronef en vue de minimiser
le coût de maintenance, notamment en limitant les allers-retours du technicien de
maintenance entre l'aéronef et l'infrastructure au sol et en améliorant l'accès aux
informations pertinentes pour les opérations de maintenance de la totalité de l'avion.
[0034] En outre, il est possible de recevoir des commandes de test, notamment émises par
un technicien de maintenance au sol utilisant l'infrastructure au sol, de manière
à tester au plus tôt des entités de fonctionnement de l'aéronef en vue par exemple
d'identifier des dysfonctionnements d'entités de fonctionnement de l'aéronef.
[0035] Pour ce faire, le système avionique est connecté à l'infrastructure au sol via au
moins un support de communication, par exemple un réseau de téléphonie mobile, un
réseau de communication sans fil, un réseau satellite.
[0036] La procédure de maintenance s'appuie sur un tel support de communication afin de
consulter les données de maintenance mémorisées dans l'infrastructure au sol et d'obtenir
des données de maintenance, notamment les procédures d'isolation et de réparation
d'entités de fonctionnement dysfonctionnant de manière à bénéficier des versions à
jour de ces procédures.
[0037] Ainsi, la coordination sol - bord des outils de maintenance est facilitée et on limite
l'administration des bases de données mémorisées dans l'aéronef.
[0038] En outre, selon ce procédé, le temps de l'avion au sol pour des raisons de maintenance
est minimisé. Il en est de même du temps d'intervention des techniciens de maintenance.
[0039] En outre, il est permis de faire de la navigation interactive dans les données mémorisées
dans l'infrastructure au sol ainsi que dans des sites documentaires contenant de la
documentation avion (TSM ou autre) par exemple.
[0040] Cela est réalisé grâce au lien permanent qui est établi entre le système avionique
et l'aéronef. Ainsi, les données mémorisées dans l'infrastructure au sol peuvent être
consultées et peuvent être obtenues depuis l'aéronef, sans besoin d'établir une nouvelle
connexion à chaque fois que l'on veut réaliser une des opérations. Il existe ainsi
un lien dédié à la communication entre le système avionique et l'infrastructure au
sol.
[0041] En effet, au moins un outil informatique est partagé entre l'infrastructure au sol
et le système avionique à bord. Cet outil permet de réaliser des actions à distance
entre le sol et le bord. Il est ainsi utilisable par un opérateur unique installé
à un endroit fixe.
[0042] Grâce à cet outil partagé, l'opération de maintenance et la mise à jour simultanée
des bases de données au sol et à bord peuvent être réalisées en une seule fois de
façon synchronisée, c'est-à-dire en temps réel.
[0043] Ainsi, il n'y a pas besoin de vérification, ou d'opération de synchronisation de
bases de données entre le sol et le bord.
[0044] En outre, il est possible de suivre dans les bases de données les actions effectuées.
[0045] Selon une caractéristique particulière, le procédé comprend une étape d'émission
d'au moins une information de dysfonctionnement de ladite au moins une entité de fonctionnement
à l'infrastructure au sol.
[0046] Selon cette caractéristique, le procédé de maintenance est accéléré. En effet, les
dysfonctionnements de l'avion sont émis à l'infrastructure au sol de manière à ce
que les techniciens de maintenance soient informés, par exemple, avant l'atterrissage
de l'avion, des fautes intervenues dans les entités de fonctionnement.
[0047] Selon une autre caractéristique, le procédé comprend une étape préalable de diagnostic
de dysfonctionnement de ladite moins une entité de fonctionnement.
[0048] Ainsi, le procédé mis en oeuvre dans l'aéronef, permet de reconnaitre un dysfonctionnement
ou faute dans au moins une des entités de fonctionnement.
[0049] Selon encore une autre caractéristique, le procédé comprend une étape d'isolation
du dysfonctionnement à partir des données de maintenance obtenues.
[0050] Grâce à cette étape, la cause du dysfonctionnement dans les entités de fonctionnement
est relevée. Une fois la faute isolée, l'on peut procéder à la réparation de la faute.
[0051] Selon une caractéristique, le système avionique et l'infrastructure au sol sont connectés
par une connexion sécurisée, notamment par un réseau privé virtuel.
[0052] Corrélativement, l'invention vise également un dispositif de maintenance dans un
aéronef, l'aéronef comprenant un système avionique, le système avionique comprenant
un ensemble d'entités de fonctionnement et étant connecté à une infrastructure au
sol selon au moins un support de communication, le système avionique communiquant
avec l'infrastructure au sol selon un mode de communication synchrone, le mode de
communication synchrone consistant à établir un lien de communication entre le système
avionique et l'infrastructure au sol, dédié à la communication entre eux.
[0053] Selon l'invention, le dispositif comprend :
- des moyens de réception par le système avionique d'une commande de test d'au moins
une entité de fonctionnement via ledit au moins un support de communication,
- des moyens d'exécution de la commande sur ladite au moins une entité de fonctionnement,
- des moyens de consultation via ledit au moins un support de communication, de données
de maintenance mémorisées dans l'infrastructure au sol relatives au dysfonctionnement
de ladite au moins une entité de fonctionnement,
- des moyens d'obtention par le système avionique des données relatives au dysfonctionnement
de ladite moins une entité de fonctionnement, et
- des moyens de réparation de ladite au moins une entité de fonctionnement à partir
des données de maintenance obtenues.
[0054] Ce dispositif présente les mêmes avantages que le procédé de maintenance brièvement
décrit ci-dessus.
[0055] La présente invention vise enfin un programme d'ordinateur comprenant des instructions
qui, lorsqu'elles sont exécutées par un ordinateur conduisent celui-ci à mettre en
oeuvre chacune des étapes du procédé de maintenance tel qu'exposé ci-dessus.
[0056] D'autres avantages, buts et caractéristiques de la présente invention ressortent
de la description détaillée qui suit, faite à titre d'exemple non limitatif, au regard
des dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 illustre des opérations de maintenance réalisées dans l'avion et dans
la base au sol de maintenance selon l'état de la technique ;
- la figure 2 illustre une vue globale du système dans lequel est mise en oeuvre l'invention
;
- la figure 3 illustre une mise en oeuvre possible dans l'infrastructure de bord de
connexion avec l'infrastructure au sol conformément à l'invention ;
- la figure 4 illustre des opérations de maintenance réalisées dans l'avion et dans
la base au sol de maintenance conformément à l'invention ;
- la figure 5 représente une mise en oeuvre du serveur de liaison dans un avion conformément
à l'invention ;
- la figure 6 illustre un mode de réalisation de l'établissement d'un réseau privé virtuel
selon l'invention ; et
- la figure 7 illustre différents réseaux privés virtuels entre un serveur d'un avion
et un serveur au sol conformément à l'invention.
[0057] Conformément à l'invention, il est installé dans l'avion, un système de maintenance
électronique apte à réaliser les opérations de maintenance de manière notamment à
remplacer le processus papier par un processus électronique.
[0058] Ce système de maintenance s'appuie sur une infrastructure de bord dans un avion,
c'est-à-dire un système avionique comprenant notamment un ensemble d'entités fonctionnelles
de l'avion, par exemple des entités remplaçables de l'avion, hébergeant des applications
pour l'équipage et la maintenance, une infrastructure au sol pour préparer, personnaliser
et gérer les données devant être utilisées à bord par exemple pour réaliser des opérations
de maintenance ou obtenir des données de l'avion pour être utilisées au sol et une
infrastructure de connexion pour échanger des données entre l'infrastructure au sol
et l'infrastructure de bord et pour mettre à jour les outils et les données mémorisées
dans l'infrastructure de bord.
[0059] L'infrastructure au sol est par exemple, présente dans la base de maintenance de
la compagnie aérienne de rattachement de l'avion.
[0060] La figure 2 illustre une vue globale du système utilisé dans l'invention.
[0061] Ainsi, il est représenté un ensemble d'avions 200 (infrastructures de bord) d'une
compagnie aérienne et une infrastructure au sol 205 de cette compagnie. Cette infrastructure
au sol comprend notamment un ensemble d'unités de traitement interconnectées via un
réseau de télécommunication. Ce réseau comprend également une connexion 210, par exemple
une connexion Internet afin d'être connecté aux serveurs des constructeurs d'avion
ou à tout tiers 215.
[0062] L'infrastructure au sol est également connectée via un réseau de communication 220
(infrastructure de connexion) au réseau avionique des avions. Le réseau de communication
220 s'appuie par exemple sur un support de communication sans fil, par exemple WIFI
ou Wimax, un support de communication de téléphonie mobile par exemple GSM / GPRS
ou UMTS ou un support de communication satellite. En outre, l'avion peut être raccordé
au sol par une liaison filaire en cas de dépannage en cas d'indisponibilité de la
communication radio.
[0063] Ainsi le réseau de l'infrastructure au sol comprend notamment un serveur 225 apte
à émettre des données à un avion et à recevoir des données d'un avion par satellite,
et un serveur 230 apte à émettre des données à un avion et à recevoir des données
d'un avion en utilisant un support de communication sans fil ou de téléphonie mobile.
[0064] En outre, il peut être utilisé un support portable 235, tel qu'un ordinateur portable,
une clé USB (« Universal Serial Bus » en terminologie anglo-saxonne), un CD / DVD,
afin d'échanger des données avec l'avion.
[0065] Ainsi, conformément à l'invention, l'infrastructure de l'avion est un réseau mobile
apte à communiquer avec l'infrastructure au sol de la compagnie de rattachement de
sorte à créer une continuité entre l'infrastructure de bord et l'infrastructure au
sol.
[0066] Selon un mode de réalisation particulier, l'infrastructure de bord communique avec
l'infrastructure au sol selon un mode de communication synchrone, ce type de communication
permettant de faire de la navigation interactive des sites documentaires contenant
la documentation avion par exemple.
[0067] La communication synchrone consiste à établir un lien ou canal de communication entre
le système avionique et l'infrastructure au sol, dédié à la communication entre eux,
c'est-à-dire qu'il est disponible lorsque par exemple l'on veut consulter des données
dans l'infrastructure au sol depuis l'aéronef ou l'on veut obtenir des informations
mémorisées dans l'infrastructure au sol.
[0068] Ainsi, il n'est pas nécessaire d'établir le lien ou canal de communication à chaque
fois que l'on veut réaliser une communication.
[0069] Par conséquent, la communication entre l'aéronef et l'infrastructure au sol est assuré
dès lors que l'on n'est pas tributaire d'avoir ou pas une disponibilité du canal.
[0070] L'infrastructure de l'avion devenant une continuité de l'infrastructure au sol, il
est possible de réaliser des mises à jour et des opérations de maintenance de manière
synchrone entre le sol et le bord.
[0071] De plus, la communication peut être initiée via l'infrastructure de bord ou via l'infrastructure
au sol.
[0072] Conformément à l'invention, le réseau de communication 220 reliant l'infrastructure
de bord d'un avion et l'infrastructure au sol permet, non plus d'embarquer tous les
outils et données logicielles à bord, mais seulement les outils essentiels, les autres
données pouvant être consultées par connexion quand cela est nécessaire. Ainsi, un
technicien de maintenance, dans l'avion, peut accéder aux données mémorisées dans
l'infrastructure au sol permettant de réaliser les opérations de maintenances, sans
faire des allers-retours entre l'avion et la base de maintenance.
[0073] En outre, le technicien de maintenance, dans l'avion, peut réaliser des mises à jour
des outils et des données mémorisées dans l'infrastructure de l'avion.
[0074] En outre, le technicien de maintenance peut mettre à jour les outils et les données
dans l'avion depuis le sol, opération aussi appelée mise à jour distante (« remote
update » en terminologie anglo-saxonne). Par exemple, le technicien de maintenance
peut mettre à jour à l'issue de la maintenance le statut du carnet de bord de l'avion.
[0075] De la même façon, le pilote ou l'opérateur de maintenance peut consulter les serveurs
du sol en temps réel afin d'avoir accès à l'ensemble des serveurs de la compagnie
de rattachement de l'avion et mettre simultanément à jour les données et outils à
bord, opération aussi appelé opérations distantes (« remote opérations » en terminologie
anglo-saxonne).
[0076] Enfin, un technicien au sol peut commander la réalisation de tests sur le système
avionique préalablement à la réalisation des opérations de maintenance par l'émission
de commandes via le réseau de communication 220. Ainsi, il est rendu possible pour
le technicien de maintenance, par exemple, préalablement à l'atterrissage de l'avion,
d'effectuer des tests en vue d'identifier les entités remplaçables de l'avion dysfonctionnant.
[0077] Selon un mode de réalisation particulier, il est créé, sur un support de communication
entre l'infrastructure de bord et l'infrastructure au sol, notamment sur un réseau
sans fils ou sur un réseau de téléphonie mobile, un protocole d'encapsulation aussi
appelé tunnelisation («
tunneling » en terminologie anglo-saxonne), apte à encapsuler les données à transmettre de façon
chiffrée. Ce réseau créé est appelé réseau privé virtuel (noté
RPV ou VPN, acronyme de «
Virtual Private Network »). Ce réseau est dit virtuel car il relie deux réseaux physiques par un support
de communication non nécessairement fiable, et privé car seuls les ordinateurs des
réseaux de part et d'autre du réseau privé virtuel peuvent accéder aux données. De
plus, il permet la sécurisation des échanges sur le support de communication non nécessairement
fiable.
[0078] De cette manière, une liaison sécurisée à moindre coût est créée.
[0079] Il est illustré en figure 3, une mise en oeuvre possible de ce système conformément
à l'invention.
[0080] Selon cette mise en oeuvre, un serveur hors avion 300, ici au sol, de la compagnie
aérienne, est connecté à un serveur de liaison 320 de l'infrastructure à bord de l'avion
via un réseau virtuel 305. Le serveur de l'avion 310 comprend un serveur réseau ANSU
(« Aircraft Network Server Unit » selon la terminologie anglo-saxonne) 315 connecté
aussi au serveur de liaison 320.
[0081] Au serveur ANSU 315, sont connectés, notamment une unité d'interface serveur 325,
différents terminaux de bords 330, 335, 340 au moyen d'une unité de routage réseau
électronique ESU (« Ethernet Switch Unit » selon la terminologie anglo-saxonne) 345.
[0082] Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, l'unité de stockage électronique
est connectée à un réseau satellite de type Satcom, ce dernier étant apte à être lui-même
connecté au serveur de la compagnie aérienne.
[0083] Le serveur de liaison 320 est apte à être connecté via une connexion réseau, par
exemple un réseau privé virtuel, à un serveur 300 de la compagnie aérienne en utilisant
différents supports de communication, notamment le réseau de téléphonie mobile par
exemple, le réseau GSM (« Global System for Mobile Communications » selon la terminologie
anglo-saxonne) / EDGE / UMTS (« Universal Mobile Télécommunications System » en terminologie
anglo-saxonne) / HSDPA («
High Speed Downlink Packet Access » en terminologie anglo-saxonne) ou un réseau sans fil, par exemple le réseau
WIFI 802.11 a/b/g ou un réseau satellite par exemple le réseau HSD (« high speed data
Satcom» en terminologie anglo-saxonne).
[0084] De la sorte, le réseau d'ordinateurs de l'avion est connecté au réseau d'ordinateurs
au sol de la compagnie aérienne de rattachement de l'avion.
[0085] Lors de l'établissement d'une connexion réseau entre le réseau d'ordinateurs de l'avion
et le réseau d'ordinateurs au sol, un support est sélectionné parmi la pluralité de
supports de communication disponibles, notamment en fonction de la disponibilité des
supports de communication ou du débit des supports de communication.
[0086] Les serveurs 300 et 330 encapsulent et décapsulent alors les données via des mécanismes
de chiffrement et de cryptage.
[0087] Ces supports de communication sont aptes à fournir un débit élevé de sorte à permettre
la transmission de grosses masses de données entre l'infrastructure au sol et l'infrastructure
de bord de l'avion dans un temps raisonnable, et notamment permettre de charger, de
l'infrastructure au sol de la compagnie aérienne aux ordinateurs de l'avion, les dernières
versions des outils, des données et des documents, l'opération de chargement pouvant
être commandée par un technicien à bord de l'avion ou par un technicien au sol depuis
l'infrastructure au sol.
[0088] Aussi, il est possible à un technicien de maintenance à bord de l'avion d'avoir accès
aux données de maintenance et aux outils centraux de gestion de l'information de la
compagnie aérienne (« maintenance information server » en terminologie anglo-saxonne
ou « Flight Ops Information server ») mémorisées dans l'infrastructure au sol.
[0089] En outre, ce type de connexion permet, à partir de l'avion d'atteindre grâce aux
connexions Internet, des serveurs reliés à l'infrastructure au sol de la compagnie
aérienne comme le server du constructeur de l'avion ou de certains équipements majeurs
constituants l'avion ou sa cabine.
[0090] En outre, selon cette architecture, il est possible à un technicien de maintenance
à bord de l'avion d'avoir accès à des fournisseurs pour, par exemple consulter des
données de vols ou des documentations de maintenance ou de se connecter aux entreprises
de services au sol qui supportent les opérations de maintenance de l'avion.
[0091] Au moyen d'une telle architecture, la maintenance d'un avion consistant à dépanner,
maintenir un avion en bon état de vol et à réparer un avion est réalisée dans des
temps les plus courts possibles et de façon optimisée puisque tous les outils au sol
de maintenance de l'avion sont mis à jour notamment au moment de l'autorisation de
dispatcher l'avion.
[0092] En outre, conformément à l'invention, la maintenance électronique permet de dépanner
et maintenir un avion en bon état de vol à tout moment et quelle que soit sa localisation.
[0093] Pour ce faire, on charge dans l'avion, un minimum de données d'information, tel que
l'outil de diagnostic, le carnet de bord électronique, la liste d'équipement minimum
MEL (« Minimum Equipment List » en terminologie anglo-saxonne), voire un sous-ensemble
de ces données.
[0094] Puis, par l'intermédiaire du réseau de communication 220, le technicien de maintenance
à bord de l'avion va accéder par une connexion appelée connexion distante («
remote access » en terminologie anglo-saxonne), notamment sécurisée par exemple aux données
présentes dans l'infrastructure au sol de la compagnie, tel que le manuel de réparation
TSM, le manuel de maintenance AMM (acronyme de «
Aircraft Maintenance Manual » en terminologie anglo-saxonne) ou l'IPC (acronyme de « Identification Part Catalogue»
en terminologie anglo-saxonne) qui permet d'identifier la référence d'une pièce à
changer et de la commander au magasin de rechange.
[0095] De la sorte, le technicien dispose via le réseau de communication 220, notamment
par l'utilisation d'un canal sécurisé de type VPN, d'un accès aux manuels mémorisés
dans l'infrastructure au sol, ces manuels étant les dernières versions, tel qu'illustré
en figure 4, limitant de la sorte les allers-venus du technicien de maintenance entre
l'avion et l'infrastructure au sol de maintenance.
[0096] Ainsi, tel qu'illustré en Figure 4, où les références déjà citées en référence à
la Figure 1 sont reprises, le technicien à bord de l'avion va au moyen de commandes
distantes, notamment de commandes de consultation, accéder à la procédure d'isolation
de la faute, aussi appelé dysfonctionnement, diagnostiquée 145, ainsi qu'à la procédure
de réparation de la faute isolée 155 et éventuellement au magasin de pièces de rechanges,
via le support de communication 220.
[0097] Selon un mode de réalisation particulier, cette connexion réseau est une connexion
synchrone.
[0098] Selon un autre mode de réalisation, un technicien au sol peut, préalablement à l'arrivée
de l'avion au sol, émettre des commandes, via le réseau de communication 220, à l'infrastructure
de bord afin de réaliser un certains nombre de tests de manière à diagnostiquer, isoler
et réparer les fautes au plus vite.
[0099] Selon un mode de réalisation, les outils, notamment les outils de diagnostic, et
des données peuvent être chargés dans l'infrastructure de bord dans l'avion, via le
réseau de communication 220, celui-ci étant apte à réaliser des échanges entre l'infrastructure
de bord et l'infrastructure au sol selon un moyen de communication haut débit.
[0100] Pour ce faire, il peut être mis en place un réseau de communication 220 apte à communiquer
entre le serveur de liaison 320 et le serveur de la compagnie 300 selon un réseau
de téléphonie mobile et / ou selon un réseau de communication sans fil, notamment
par l'utilisation d'un canal sécurisé de type VPN.
[0101] Selon un exemple de scénario, on prend connaissance d'une faute sur un équipement
grâce à la mémorisation de la faute dans le carnet de bord (logbook). Un operateur
au sol se connecte à l'avion depuis le centre de maintenance (mcc) au sol.
[0102] Le résultat de l'essai concluant que la faute de l'équipement est par exemple un
« spurious message » (message parasite), l'operateur peut depuis son bureau décider
que l'équipement est opérationnel et donner un statut « OK » à bord de l'avion (mise
à jour de la base de données à bord) en même temps qu'il met à jour la base de données
au sol.
[0103] Il est maintenant illustré en figure 5, une architecture de mise en oeuvre du serveur
de liaison 320 dans l'avion apte à communiquer selon un réseau de téléphonie mobile
et selon un réseau de communication sans fil.
[0104] Le serveur de liaison 320 comprend un module de communication sans fil TWLU 510 («
Terminal Wireless LAN Unit » selon la terminologie anglo-saxonne) apte à communiquer
selon par exemple les normes WIFI a/b/g ou Wimax et un module de téléphonie mobile
515 tel qu'un module GSM/GPRS ou UMTS, ces deux modules étant connectés à un module
triplexer 520 relié à une antenne 525.
[0105] Sur le module de téléphonie mobile 515, est installé un système d'exploitation 530,
sur lequel est présent un routeur 535 apte à router la communication soit vers le
module de communication sans fil TWLU 510 soit vers le module triplexer 520 directement
de sorte à utiliser le protocole de téléphonie mobile.
[0106] La communication du serveur de l'avion avec le serveur de la compagnie aérienne est
gérée par un module VPN 540.
[0107] En outre, un module pare-feu (« firewall » selon la terminologie anglo-saxonne) 545
est installé en amont du module VPN 540, entre les données provenant du serveur réseau
ANSU 315 et le module VPN 540 de manière à protéger le serveur 315 des intrusions.
[0108] La figure 6 illustre un mode d'établissement de la communication entre un réseau
d'ordinateurs formant au moins en partie l'infrastructure à bord d'un avion et le
réseau d'ordinateurs formant au moins en partie l'infrastructure au sol de la compagnie
aérienne, conformément à l'invention, basé sur l'architecture représentée en figure
5 comprenant une communication sans fil et une communication de téléphonie mobile.
[0109] Au sein de l'avion, tel que vu précédemment, sont présents dans l'avion, un serveur
ANSU 315 et un serveur de liaison 320 comprenant, selon l'exemple, un module de communication
sans fil TWLU 510 et un module de téléphonie mobile 515.
[0110] Concernant le réseau de la compagnie aérienne avec qui le serveur 310 de l'avion
va communiquer, celui-ci comprend un serveur proxy 605 (traduction française de «
proxy server» appelé aussi
«serveur mandataire») de type RADIUS («
Remote Authentication Dial-In User Service » selon la terminologie anglo-saxonne) apte à recevoir et émettre via une antenne
610 des requêtes et des données.
[0111] Le serveur proxy est une machine faisant fonction d'intermédiaire entre les ordinateurs
d'un réseau local de la compagnie aérienne et un second réseau, le réseau d'ordinateurs
de l'avion.
[0112] Le serveur proxy 605 est connecté via un réseau local 615 à d'autres serveurs 620,
625 RADIUS. En effet, il est à noter que le serveur RADIUS peut faire office de proxy,
c'est-à-dire transmettre les requêtes du client à d'autres serveurs RADIUS.
[0113] Un serveur RADIUS permet de faire la liaison entre des besoins d'identification et
une base d'utilisateurs en assurant le transport des données d'authentification de
façon normalisée.
[0114] Afin de réaliser des échanges de données entre le serveur de l'avion et le réseau
local de la compagnie aérienne, le serveur ANSU 315 génère un certificat avion et
le transmet au module de communication sans fil 510 via le module de téléphonie mobile
515 tel que vu précédemment.
[0115] Le module de communication sans fil 510 émet une requête au réseau local de la compagnie
aérienne selon le protocole EAP - TLS (« Extensible Authentication Protocol - Transport
Layer Security » selon la terminologie anglo-saxonne) afin d'échanger des certificats
et ainsi créer un tunnel sécurisé entre le réseau de l'avion et le réseau local de
la compagnie aérienne. Ce réseau ainsi créé est un réseau privé virtuel.
[0116] Pour ce faire, le protocole EAP - TLS utilise deux certificats pour la création d'un
tunnel sécurisé qui permet ensuite l'identification : un côté serveur et un côté client.
[0117] Ce protocole utilise une infrastructure à clés publiques («
Public Key Infrastructure » en terminologie anglo-saxonne) pour sécuriser les communications d'identification
entre les clients, à savoir les serveurs des avions de la compagnie aérienne et les
serveurs RADIUS de la compagnie aérienne.
[0118] Ensuite, l'identification est réalisée, notamment par l'émission d'une requête de
type DHCP (« Dynamic Host Configuration Protocol » selon la terminologie anglo-saxonne)
au serveur proxy du réseau local de la compagnie aérienne 305 afin de l'informer de
son identité.
[0119] La figure 7 illustre différents réseaux privés virtuels aptes à être créés entre
le réseau d'ordinateurs d'un avion et le réseau d'ordinateurs au sol, notamment le
réseau de la compagnie aérienne.
[0120] Selon cette figure, il est illustré la création d'un réseau privé virtuel basé sur
un support de communication de téléphonie mobile à savoir le réseau GSM / GPRS ou
UMTS. Toutefois, tout type de réseau de téléphonie mobile peut servir de support de
communication à un réseau privé virtuel selon l'invention.
[0121] Ce type de réseau privé virtuel permettant la communication d'un réseau d'ordinateurs
d'un avion avec un réseau au sol est réalisé notamment via un fournisseur de réseau
de communication radio en mode paquet 710 et le réseau Internet ou un réseau local
privé 715.
[0122] En outre, il est illustré la création d'un réseau privé virtuel basé sur un support
de communication sans fil 720, à savoir par exemple le réseau WIFI ou Wimax, celui-ci
étant notamment le réseau de l'aéroport. Ce réseau privé virtuel est également réalisé
via le réseau Internet ou un réseau local privé 715.
[0123] De plus, un réseau privé virtuel peut être créé entre un réseau d'ordinateurs d'un
avion et un réseau au sol lorsque l'avion est en vol notamment en utilisant une communication
satellite 725.
[0124] Une fois ce réseau privé virtuel, les opérations de maintenance, de chargement, peuvent
être exécutées par un technicien à bord ou au sol et bénéficier des dernières versions
des manuels de procédures mémorisées dans l'infrastructure au sol.
[0125] En outre, il est possible de mettre à jour les outils et données mémorisés par les
ordinateurs de l'avion de manière sécurisée.