DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention se rapporte à l'utilisation d'une composition renfermant du
1,3-propanediol comme liquide de cigarette électronique, ladite composition ne renfermant
pas d'eau. Elle a également pour objet une composition de liquide pour cigarette électronique
ne renfermant pas d'eau et comprenant du 1,3-propanediol, ainsi que de la nicotine
et/ou au moins un arôme, ainsi qu'une cigarette électronique renfermant cette composition.
ARRIERE-PLAN DE L'INVENTION
[0002] Le marché de la cigarette électronique connait actuellement un développement important,
du fait qu'elle permet au consommateur de conserver le rituel associé à l'emploi de
la cigarette sans subir les effets délétères des substances nocives que celle-ci renferme.
[0003] La cigarette électronique ou e-cigarette fonctionne à l'électricité sans combustion.
Elle produit un brouillard de fines particules, appelé communément vapeur ou fumée
artificielle, ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac.
Cette vapeur peut être aromatisée (arome de tabac, de menthe, de fruits, de chocolat,
etc.) et contenir ou non de la nicotine. Dans les e-cigarettes correctement fabriquées
et utilisées, l'aérosol contient, selon les données disponibles, beaucoup moins de
substances délétères à la santé que la fumée du tabac, en particulier ni particules
solides, ni goudron, ni autres substances cancérogènes, ni monoxyde de carbone (CO)
.
[0004] L'e-cigarette comporte trois parties principales contenues dans une enveloppe plastique
ou métallique :
- une pile,
- une cartouche ou réservoir contenant un liquide dit "e-liquide", et
- un atomiseur.
[0005] La pile constitue la plupart du temps la plus grande partie de l'e-cigarette sur
les produits jetables. Sur les cigarettes réutilisables, il s'agit de batteries «
basse tension » (accumulateurs), rechargeables par câble USB ou par chargeur. Dans
les e-cigarettes réutilisables, le tube abritant la pile se visse sur la cartouche
contenant le liquide. Sur certains modèles, un voyant lumineux - usuellement une diode
rouge ou bleue - est place à l'autre extrémité du tube de la pile.
[0006] Le dispositif de stockage du e-liquide peut prendre la forme d'une cartouche (généralement
en silicone, PMMA ou métal inoxydable) ou d'un réservoir (en particulier en PMMA/polyéthylène,
verre borosilicate ou métal inoxydable) éventuellement complété d'un dispositif de
captation du liquide par capillarité (notamment en silice, fibre de verre, tissu métallique
céramique, fils de nylon ou fibres de borosilicate) en contact avec le système de
vaporisation. L'atomiseur permet de convertir l'e-liquide en brouillard simulant la
fumée. Il est constitué d'une spirale ou treillis métallique qui forme une résistance
chauffante. Il est de plus en plus souvent intégré dans la cartouche rechargeable.
Une micro-valve sensible à la dépression provoquée par l'inspiration ou un contacteur
à déclenchement manuel permettent l'alimentation par la pile de l'atomiseur. L'e-cigarette
peut être à usage unique ou réutilisable.
[0007] Les e-liquides utilisés sont principalement composés des constituants suivants :
- propylène glycol synthétique (environ 65 %)
- glycérol (environ 25%)
- eau (5 à 10%)
- arômes et colorants (2 à 5%)
- nicotine (0 à 20 mg/ml)
[0008] Certains e-liquides peuvent aussi contenir de l'éthanol en quantité significative
(>1%).
[0009] Certains produits peuvent être dépourvus de propylène glycol synthétique. L'objectif
est dans ce cas de pouvoir revendiquer des produits d'origine exclusivement végétale.
Cet objectif est toutefois atteint au détriment de la longévité des résistances chauffantes,
qui s'encrassent très rapidement. En outre, la qualité de la fumée émise est loin
d'être convenable en terme de densité de vapeur, et les propriétés organoleptiques
des liquides sont fortement modifiées, car la libération des arômes en l'absence de
propylène glycol est rendue moins immédiate. Par ailleurs, l'emploi exclusif de glycérol
force à charger le produit en eau, afin de diminuer la viscosité du e-liquide et de
faciliter ainsi le remplissage de la e-cigarette. Mais, là encore, l'impact d'une
forte teneur en eau modifie radicalement la qualité de la vapeur émise et conduit
à une corrosion excessive des matériaux ainsi qu'à une consommation rapide et excessive
du e-liquide (vaporisation plus rapide). Enfin, une autre problématique liée à l'usage
exclusif de glycérol réside dans le fait que ce composé est nettement moins vaporisable
que le propylène glycol, de sorte que sa vaporisation nécessite une température de
chauffe nettement plus importante, susceptible d'entraîner sa dégradation et la formation
de sous-produits indésirables tels que l'acroléine.
[0010] Par conséquent, l'usage du propylène glycol synthétique en quantité plus importante
que le glycérol est le plus souvent préféré, ce qui n'autorise pas les fabricants
à revendiquer une origine naturelle de leurs produits. De plus, le propylène glycol
est obtenu selon un procédé qui compte parmi les plus énergivores de la pétrochimie
et de fait affiche une forte empreinte environnementale (
Eissen & coll, Angew. Chem. Int. Ed. 2002, 41, 414-436) qui se traduit par une grande consommation d'énergie et une production importante
de composés organiques volatils (COVs) et de déchets. En outre, le propylène glycol
synthétique est obtenu à partir d'oxyde de propylène selon un procédé continu d'hydratation,
selon le schéma suivant :

[0012] Par conséquent, après purification, les impuretés organiques mineures et récurrentes
du propylène glycol sont le di- et tripropylène glycol, ainsi que l'oxyde de propylène
dont la teneur résiduelle d'après les producteurs est de l'ordre de 5 à 10 ppm (
Propylene Glycol - CIR Expert Panel, June 28-29 2010 - Draft Report). Or, l'oxyde de propylène est classé par les agences environnementales nord-américaine
et européenne comme un composé carcinogène et mutagène chez l'animal et comme carcinogène
probable chez l'homme. Par conséquent, il appartient de limiter fortement l'exposition
à ce composé. Aussi, le Rapport et Avis d'Experts sur l'e-Cigarette publié par l'Office
Français de Prévention du Tabagisme (OFT) en mai 2013 insiste sur la nécessité de
garantir l'absence de contaminants cancérigènes dans les e-liquides. De fait, il appartient
d'éviter la présence d'un composé toxique tel que l'oxyde de propylène et dans une
moindre mesure la présence d'impuretés organiques appartenant à la famille fort décriée
au plan toxicologique des éthers de glycols, lesquels altèrent la qualité des e-liquides,
à l'instar des di- et tripropylène glycols.
[0013] Une solution aux problèmes précités a été proposée dans la demande
WO 2013/088230. Elle consiste à substituer au propylène glycol synthétique du propylène glycol d'origine
végétale, obtenu par hydrogénation catalytique de sorbitol, issu lui-même du maïs.
Le propylène glycol est associé à du glycérol d'origine végétale, à de la nicotine
qui peut être extraite de feuilles de tabac et éventuellement à des arômes d'origine
naturelle, pour obtenir un e-liquide d'origine entièrement végétale.
[0014] Si cette solution permet effectivement de s'affranchir des inconvénients liés à l'utilisation
de propylène glycol synthétique, il a à présent été mis en évidence que la densité
de vapeur et la puissance aromatique produits par ces e-liquides d'origine végétale
pouvaient être améliorées en remplaçant le propylène glycol par du 1,3-propanediol
(PDO) et que cet effet était particulièrement marqué en l'absence de glycérine ou
dans une composition de e-liquide à faible teneur de glycérine. En permettant de s'affranchir
du glycérol, l'utilisation de PDO contribue en outre à protéger le dispositif chauffant
des cigarettes électroniques en supprimant le phénomène d'encrassement rapide observé
en présence de glycérine. Un autre avantage lié à l'absence de glycérine est que la
vapeur produite se trouve débarrassée des impuretés toxiques et cancérigènes issues
de la décomposition thermique du glycérol.
[0015] Il a en outre été observé que le PDO permettait d'obtenir des e-liquides dépourvus
de nicotine recréant le picotement de la gorge (ou "throat hit") typiquement ressenti
par l'utilisateur d'une cigarette classique, lors du passage de la nicotine dans la
bouche. Jusqu'à présent, cet effet très recherché par les utilisateurs de e-liquides
n'était obtenu qu'en ajoutant au e-liquide quelques gouttes d'un produit à base de
propylène glycol, de glycérine et d'arômes (E-Liquide Flash® de FLAVOUR ART). Toutefois,
ce dernier présente tous les inconvénients mentionnés ci-dessus, liés à l'emploi de
propylène glycol et de glycérine.
[0016] Le PDO d'origine végétale est aujourd'hui produit au plan industriel par fermentation
du glucose. Il est actuellement utilisé comme intermédiaire de synthèse des résines,
comme solvant, humectant, conservateur dans l'industrie alimentaire, cosmétique, pharmaceutique
et produits d'hygiène corporelle, ainsi que comme composant des fluides hydrauliques,
antigels, liquides de frein, liquides réfrigérants, comme composant des liquides de
nettoyage, de détergents, co-solvant des peintures, et solvant dans l'industrie des
encres d'imprimerie.
[0017] Dans la demande
WO 2015/092757, il est divulgué des compositions comprenant du 1,3-propanediol, de l'eau, et ne
comprenant pas de propylène glycol. Sur un forum Internet: http://www.e-cigarette-forum.com/
forum/diy-e-liquid/35922-any-interest-determining-nicotine-dvap-12.html "Any interest
in determining nicotine--by DVAP- Page 12", il a été proposé d'utiliser du 1,3-propanediol
comme base pour liquide de cigarette électronique.
RESUME DE L'INVENTION
[0018] La présente invention a ainsi pour objet l'utilisation d'une composition renfermant
du 1,3-propanediol et au moins un additif choisi dans le groupe consistant en la glycérine,
la nicotine, un substitut de nicotine et un arôme, ladite composition ne renfermant
pas d'eau, comme liquide de cigarette électronique.
[0019] Elle a également pour objet une composition de liquide pour cigarette électronique
comprenant du 1,3-propanediol, ainsi qu'au moins un composé choisi parmi la nicotine,
un substitut de nicotine et un arôme, caractérisée en ce qu'elle ne renferme pas d'eau.
[0020] Elle a encore pour objet une cigarette électronique renfermant cette composition.
[0021] Elle a également pour objet une utilisation du 1,3-propanediol dans un liquide de
cigarette électronique renfermant ou non de la nicotine, pour améliorer le picotement
de la gorge ressenti par un utilisateur dudit liquide et/ou la facilité d'aspiration
de la vapeur produite par ledit liquide et une utilisation du 1,3-propanediol dans
un liquide de cigarette électronique ne renfermant pas d'eau, renfermant de la nicotine,
pour améliorer la biodisponibilité de la nicotine.
[0022] Elle a encore pour objet une utilisation du 1,3-propanediol, éventuellement en présence
de glycérine, dans un liquide de cigarette électronique ne renfermant pas d'eau pour
renforcer la puissance aromatique et une utilisation du 1,3-propanediol, éventuellement
en présence de glycérine, dans un liquide de cigarette électronique pour limiter ou
pour supprimer la formation de coproduits de thermolyse.
[0023] Elle a enfin pour objet une utilisation du 1,3-propanediol, éventuellement en présence
de glycérine, dans un liquide de cigarette électronique ne renfermant pas d'eau, renfermant
de la nicotine, pour délivrer de manière constante la nicotine.
DESCRIPTION DETAILLEE DE MODES DE REALISATION
[0024] Dans la présente demande, on désigne par "cigarette électronique" l'ensemble des
dispositifs équipés de moyens électriques produisant de la vapeur et délivrant de
la nicotine et/ou un arôme. Cette définition englobe donc notamment les vaporisateurs
personnels (VP), les systèmes électroniques de distribution de nicotine (soit ENDS
pour "Electronic Nicotine Delivery System", soit ENDD pour "Electronic Nicotine Delivery
Device"), ainsi que les cigares électroniques, pipes électroniques et chichas électroniques,
cigarettes à base de tabac chauffé ou contenant un arôme de tabac obtenu par macération.
[0025] On entend par composé "d'origine végétale" un composé comprenant au moins 95% de
carbone biosourcé, tel que déterminé par la norme ASTM D6866 - 12 (
Standard Test Methods for Determining the Biobased Content of Solid, Liquid, and Gaseous
Samples Using Radiocarbon Analysis).
[0026] Comme indiqué précédemment, l'invention porte sur l'utilisation d'une composition
renfermant du PDO comme liquide de cigarette électronique (ci-après, "e-liquide").
Le PDO peut être synthétique ou, selon une forme d'exécution préférée de l'invention,
il peut être obtenu à partir de matières premières végétales et désigné ici par "PDO
d'origine végétale".
[0027] Selon un mode de réalisation, le PDO d'origine végétale est obtenu par voie fermentaire.
[0028] Le PDO d'origine végétale peut être obtenu par fermentation de glucose, en présence
d'une bactérie native ou modifiée génétiquement, choisie notamment parmi les souches
de
Klebsiella (notamment
pneumoniae),
Clostridium (notamment
butyricum),
Citrobacter (notamment
freundii),
Serratia et
Escherichia coli, de préférence
Escherichia coli, et plus préférentiellement
Escherichia coli K-12. Un exemple de souche génétiquement modifiée est décrit dans la demande
US 2012/258521. Le glucose biosourcé mis en oeuvre pour produire le PDO est généralement issu de
plantes sucrières ou amylacées telles que la canne à sucre, le maïs, le blé, la pomme
de terre, la betterave sucrière, le riz, ou le sorgho. De préférence, le glucose est
issu de variétés végétales non génétiquement modifiées, telles que la canne à sucre
ou la betterave. Mieux encore, le glucose est issu de biomasses lignocellulosiques
non alimentaires telles que le bois, la paille, les drèches de palmier (palm bunchees),
la bagasse, et les rafles de maïs non génétiquement modifié. Le produit de la fermentation
peut être récupéré, et le PDO purifié, par filtration membranaire, électrodialyse,
concentration ou rectification, par exemple, ou par une combinaison de ces techniques.
Le PDO peut en particulier être purifié par distillation, opération qui permet d'atteindre
une pureté de 99,8%. Les impuretés présentes à hauteur de 0,2% sont l'eau et le propanol-1
(
Chatterjee & coll. Glycerol to Propylene Glycol /Department of Chemical & Biomolecular
Engineering Senior Design Reports (CBE), University of Pensylvania - April 12, 2011), composé dénué de toxicité. Le PDO peut représenter de 50 à 99% en poids, de préférence
de 60 à 95% en poids, plus préférentiellement de 70 à 90% en poids, par rapport au
poids total de la composition.
[0030] Le glycérol biosourcé mis en oeuvre pour produire le propylène glycol peut être d'origine
animale ou végétale, de préférence végétale. Le glycérol végétal est issu de l'hydrolyse
(acide ou basique) des huiles végétales ou de leur alcoolyse (transestérification).
Ces huiles appartiennent de façon non limitative au groupe des huiles de soja, de
palme, de palmiste, de coprah, de colza, de tournesol, de germe de maïs, de coton,
d'olive, de sésame, de son de riz, de lin, de ricin, d'avocat, d'arachide, de carthame,
de pépins de raisin, ou de pin (tall oil). On préfère utiliser du glycérol issu de
variétés végétales non génétiquement modifiées, telles que les huiles de palme, de
colza, de tournesol, ou de coprah.
[0031] Le sorbitol ou l'acide lactique biosourcé mis en oeuvre pour produire le propylène
glycol d'origine végétale est généralement issu de plantes sucrières ou amylacées
telles que la canne à sucre, le maïs, le blé, la pomme de terre, la betterave sucrière,
le riz, ou le sorgho. De préférence, on utilise le sorbitol ou l'acide lactique issu
de variétés végétales non génétiquement modifiées, telles que la canne à sucre ou
la betterave. Mieux encore, le sorbitol ou l'acide lactique est obtenu à partir de
biomasses lignocellulosiques non alimentaires telles que le bois, la paille, les drèches
de palmier (palm bunchees), la bagasse, et les rafles de maïs non génétiquement modifié.
[0033] Le propylène glycol peut représenter de 2 à 50% en poids, de préférence de 10 à 40%
en poids, plus préférentiellement de 20 à 30% en poids, par rapport au poids total
de la composition.
[0034] On préfère selon l'invention que la composition utilisée comme e-liquide ne contienne
pas ou peu de glycérine, c'est-à-dire qu'elle renferme de 0 à 40% en poids de glycérine,
de préférence de 0 à 20% en poids, par exemple de 0 à 5% en poids de glycérine ou
de 5 à 20% en poids de glycérine. Il a en effet été observé, comme indiqué plus haut,
que l'absence de glycérine permettait d'éviter la formation de sous-produits indésirables
lors du chauffage de la glycérine. Il a précisément été constaté qu'à la température
atteinte par la résistance d'une cigarette électronique, le glycérol se décomposait
en acroléine (
Cordoba & coll. Proceedings of COBEM 2011 - 21st Brazilian Congress of Mechanical
Engineering, 24-28 octobre 2011, Natal, RN, Brazil Metzger Brian ; Glycerol Combustion - Thèse de l'Université de Caroline du Nord, 1er Août 2007)
, composé hautement toxique à très faible concentration (
Goniewicz & coll. Levels of Selected Carcinogens and Toxicants in Vapour from Electronic
Cigarettes - TC Online First, publié le 6 Mars 2013 sous 10.1136/tobaccocontrol-2012-050859). De façon tout-à-fait surprenante, il a également été noté que l'absence de glycérine
permettait d'augmenter nettement la densité de vapeur et la puissance aromatique de
la cigarette électronique. Avantageusement, lorsqu'elle est présente, la glycérine
est d'origine végétale et obtenue suivant les procédés décrits précédemment.
[0035] Mis à part les constituants précités, la composition utilisée selon l'invention peut
renfermer en outre au moins un composé choisi parmi la nicotine, un substitut de nicotine
(typiquement une molécule non addictive mais avec un effet sensoriel proche de celui
de la nicotine) et un arôme.
[0036] La nicotine peut être d'origine synthétique ou végétale et doit répondre de préférence
aux critères de pureté décrits dans les pharmacopées américaine (USP) et européenne
(PE) en vigueur. Elle peut être notamment extraite de feuilles de tabac ou obtenue
par synthèse chimique. La concentration en nicotine dans la composition selon l'invention
peut aller de 0 à 50 mg/ml, de préférence de 2 à 20 mg/ml.
[0037] Selon un mode de réalisation, la composition utilisée selon l'invention a une teneur
en arôme inférieure à 10% en poids.
[0038] Les arômes peuvent également être des arômes d'origine végétale ou synthétique tels
que ceux homologués dans les domaines alimentaire et/ou pharmaceutique, en particulier
ceux listés dans le règlement UE n° 872/2012 du 1er octobre 2012 et dans les pharmacopées
américaine (USP) et européenne (PE) en vigueur. La concentration en arômes peut aller
de 0 à 30% en poids, de préférence de 1 à 8% en poids, plus préférentiellement de
2 à 5% en poids, par rapport au poids total de la composition.
[0039] La composition utilisée selon l'invention peut également comprendre un alcool tel
que l'éthanol et/ou au moins un colorant. L'alcool peut représenter de 0 à 20% en
poids, de préférence de 1 à 10% en poids, par rapport au poids total de la composition.
Les colorants peuvent être des colorants d'origine végétale ou synthétique, tels que
ceux homologués dans les domaines alimentaire et/ou pharmaceutique et en particulier
ceux listés dans le règlement UE n° 1331/2008 et dans les pharmacopées américaine
(USP) et européenne (PE) en vigueur.
[0040] On préfère toutefois selon l'invention que la composition ne comprenne pas d'éthanol
L'eau peut favoriser le développement de microorganismes pathogènes d'origine microbienne
et son utilisation nécessite généralement l'emploi de conservateurs ou la réalisation
d'une microfiltration stérilisante. Par ailleurs, l'ajout d'eau aux e-liquides induit
une transformation de la nicotine base en nicotine protonée. Or, il est connu de l'homme
du métier que la forme protonée de la nicotine est nettement moins bio-assimilable,
et de fait moins addictive, que la nicotine base. Ainsi, le 1,3-propanediol permet
de formuler des e-liquides très fluides, sans avoir à ajouter de l'eau osmosée, dans
lesquels la nicotine est présente sous forme base et sous sa forme hautement biodisponible,
ce qui améliore nettement le contrôle de la délivrance de la nicotine, en particulier
lors du sevrage tabagique.
[0041] Avantageusement, la composition selon l'invention présente une viscosité cinématique
à 20°C inférieure à 200 mPas.s, de préférence inférieure à 100 mPa.s, plus préférentiellement
inférieure à 75 mPa.s, mieux, inférieure à 60 mPa.s, ladite viscosité étant supérieure
à 30 mPa.s, de préférence supérieure à 40 mPa.s et, mieux, supérieure à 50 mPa.s.
[0042] L'invention porte également sur une cigarette électronique renfermant la composition
telle que décrite ci-dessus. Celle-ci est généralement disposée dans une cartouche
solidarisée à un réceptacle abritant un système d'alimentation électrique relié à
un dispositif d'atomisation de la composition.
[0043] Elle porte encore sur l'utilisation du 1,3-propanediol dans un liquide de cigarette
électronique ne renfermant pas d'eau, renfermant ou non de la nicotine, pour améliorer
le picotement de la gorge ressenti par un utilisateur dudit liquide et/ou la facilité
d'aspiration de la vapeur produite par ledit liquide.
[0044] Elle porte également sur l'utilisation du 1,3-propanediol, éventuellement en présence
de glycérine, dans un liquide de cigarette électronique ne renfermant pas d'eau pour
renforcer la puissance aromatique.
[0045] Elle porte encore sur l'utilisation du 1,3-propanediol, éventuellement en présence
de glycérine, dans un liquide de cigarette électronique ne renfermant pas d'eau pour
limiter ou pour supprimer la formation de coproduits de thermolyse.
[0046] Elle porte également sur l'utilisation du 1,3-propanediol dans un liquide de cigarette
électronique ne renfermant pas d'eau, renfermant de la nicotine, pour améliorer la
biodisponibilité de la nicotine.
[0047] Elle porte enfin sur l'utilisation du 1,3-propanediol, éventuellement en présence
de glycérine, dans un liquide de cigarette électronique ne renfermant pas d'eau, renfermant
de la nicotine, pour délivrer de manière constante la nicotine.
[0048] L'invention sera mieux comprise à la lumière des exemples suivants, qui ne sont donnés
qu'à titre purement illustratif et n'ont pas pour but de limiter la portée de l'invention,
définie par les revendications annexées.
EXEMPLES
Exemple 1 (comparatif) : Préparation et analyse d'une composition à base de propylène glycol d'origine végétale
[0049] Dans un mélangeur en verre équipé d'une agitation mécanique on mélange précisément
10,00 kg de propylène glycol d'origine végétale (colza) commercialisé par la société
Oléon sous la référence Radianol® 4710, grade Pharmacopée USP), 1,00 kg de glycérine
végétale (commercialisée par la société Oléon sous la référence Glycérine 4810, grade
Pharmacopées USP et PE), 450,0 g d'arôme fruité de pomme (commercialisé par la société
Safisis sous la référence PT 128) et 114,50 de nicotine végétale (commercialisée par
la société Nicobrand sous la référence Nicotine Free Base, Pharmaceutical grade Nicotine
>99%) . On maintient l'agitation du mélange (50 tours/minute) pendant 20 minutes.
Un prélèvement de 500g est effectué pour analyse.
[0051] Parallèlement, on procède à l'analyse permettant de déterminer la teneur en carbone
biosourcé selon la méthode ASTM D6866 - 12 .
Résultats :
[0052] Dans les conditions d'analyse (sensibilité 0,5 ng/g), aucune trace d'oxyde de propylène,
ni de di- et tripropylène glycols n'est détectée.
[0053] La teneur en carbone biosourcé du mélange est égale à 99,8%.
Exemple 2 : Préparation et analyse d'une composition à base de PDO
[0054] On procède à l'identique de l'Exemple 1, mais en remplaçant le propylène glycol d'origine
végétale par du 1,3-propanediol fourni par la société DuPont & Tate & Lyle LLC sous
la référence Zemea® Propanediol.
Résultats :
[0055] Dans les conditions d'analyse (sensibilité 0,5 ng/g), aucune trace d'oxyde de propylène,
ni de di- et tripropylène glycols n'est détectée.
[0056] La teneur en carbone biosourcé du mélange est égale à 99,7%.
Exemple 3 (comparatif) : Préparation et analyse d'une composition à base de propylène glycol synthétique
[0057] On procède à l'identique de l'Exemple 1, mais en remplaçant le propylène glycol d'origine
végétale par du propylène glycol synthétique fourni par la société Dow sous la référence
Dow® Propylene glycol, grade USP.
Résultats :
[0058] Dans les conditions d'analyse (sensibilité 0,5 ng/g), aucune trace de di- et tripropylène
glycols n'est détectée. En revanche, la teneur en oxyde de propylène libre est de
2,5 mg/kg.
[0059] La teneur en carbone biosourcé du mélange est égale à 9,2%.
[0060] Ces résultats montrent que le propylène glycol synthétique contient des impuretés
indésirables qui ne sont pas contenues dans le PDO d'origine végétale, comme illustré
à l'Exemple 2.
Exemple 4 : Préparation et analyse d'une composition exempte de glycérine
[0061] On procède à l'identique de l'Exemple 1, mais en remplaçant le propylène glycol et
le glycérol d'origine végétale par du PDO d'origine végétale selon l'Exemple 2.
Résultats :
[0062] Dans les conditions d'analyse (sensibilité 0,5 ng/g), aucune trace d'oxyde de propylène,
ni de di- et tripropylène glycols n'est détectée.
[0063] La teneur en carbone biosourcé du mélange est égale à 99,8%.
Exemple 5 : Evaluation de l'efficacité de différents e-liquides
[0064] Les compositions de e-liquides préparées dans les Exemples 1 à 4 sont évaluées par
un panel entraîné de 10 personnes équipées d'une cigarette de marque Joytech™ et de
modèle eCab™ (modèle décembre 2013). Chaque réservoir est rempli d'une quantité identique
de e-liquide (1 ml) .
[0065] Aussi, chaque paneliste effectue en aveugle un essai sur la base de 8 bouffées successives
espacées de 20 secondes et induites chacune par un chauffage de 2 secondes. L'évaluation
repose sur la notation, sur une échelle de 1 à 10, des critères de densité de vapeur
et de puissance aromatique ressentie. Le passage d'un produit à l'autre est effectué
par chaque paneliste de la façon suivante : 5 minutes après la dernière aspiration,
le panéliste rince sa bouche à l'aide de 2 verres d'eau de 100 ml puis se désaltère
avec 50 ml d'eau. Un temps de repos entre chaque évaluation est fixé à 10 minutes.
[0066] Les résultats moyennés obtenus sont rassemblés dans le tableau suivant :
Produit |
Densité de vapeur (note 1 à 10) |
Puissance aromatique (note 1 à 10) |
Exemple 1 |
5,8 ± 1,3 |
5,7 ± 1,5 |
Exemple 2 |
7,8 ± 1,2 |
7,9 ± 1,2 |
Exemple 3 |
5,6, ± 1,4 |
5,4, ± 1,1 |
Exemple 4 |
9,0 ± 1,3 |
8,9 ± 1,2 |
[0067] Il apparaît clairement que le propylène glycol d'origine végétale (Exemple 1) présente
sensiblement les mêmes propriétés que le propylène glycol synthétique (Exemple 3).
En revanche, le PDO (Exemple 2) présente une densité de vapeur et une puissance aromatique
nettement supérieures, qui sont encore augmentées en l'absence de glycérine (Exemple
4). Par rapport au propylène glycol synthétique, il permet par ailleurs de produire
des compositions de e-liquides ayant une faible empreinte environnementale et dépourvues
d'impuretés indésirables telles que l'oxyde de propylène et ses dérivés, voire l'acroléine.
Exemple 6 : Influence de la nature du solvant sur la viscosité et la concentration en nicotine
base dans les formulations de e-liquides
[0068] Dans un mélangeur en verre équipé d'une agitation mécanique on mélange précisément
6,00 kg de propylène glycol d'origine végétale (colza) commercialisé par la société
Oléon sous la référence Radianol® 4710, grade Pharmacopée USP), 4,00 kg de glycérine
végétale (commercialisée par la société Oléon sous la référence Glycérine 4810, grade
Pharmacopées USP et PE) et 16,26 g de nicotine végétale (commercialisée par la société
Nicobrand sous la référence Nicotine Free Base, Pharmaceutical grade Nicotine >99%).
On maintient l'agitation du mélange (50 tours/minute) pendant 20 minutes. On obtient
alors le produit A. Un prélèvement de 200g de A est effectué pour analyse.
[0069] On procède alors de façon identique au produit A pour préparer le produit B correspondant
à un mélange constitué de 5,50 kg de propylène glycol, 4,00 kg de glycérine, 50 g
d'eau osmosée et 162,6 g de nicotine. Un prélèvement de 200g de B est effectué pour
analyse.
[0070] On procède de façon identique au produit A pour préparer le produit C correspondant
à un mélange constitué de 9 837,4 g de 1,3-propanediol fourni par la société DuPont
& Tate & Lyle LLC sous la référence Zemea® Propanediol et de 162,6 g de nicotine végétale
(commercialisée par la société Nicobrand sous la référence Nicotine Free Base, Pharmaceutical
grade Nicotine >99%). Un prélèvement de 200g de C est effectué pour analyse.
[0071] Le produit D est enfin uniquement constitué de 1,3-propanediol fourni par la société
DuPont & Tate & Lyle LLC sous la référence Zemea® Propanediol.
[0072] On mesure alors la viscosité cinématique des produits A, B, C et D.
[0073] Par ailleurs, on effectue une prise de spectre RMN du proton (Résonnance Magnétique
Nucléaire) sur un appareil de marque Avance Brucker (500 MHz), des produits A, B,
C, D dissous au préalable dans le D
20 (eau deutérée). L'objectif est de mesurer le pourcentage de nicotine protonée dans
les produits. Cette quantification par RMN du proton est réalisée sur la base d'une
courbe d'étalonnage couvrant le domaine de concentration de la nicotine protonée compris
en 5 et 95%.
[0074] Les résultats sont rassemblés dans le tableau suivant :
Produit/mesure |
A |
B |
C |
D |
Viscosité cinématique à 20°C, mPa.s |
410,3 |
53,1 |
52,3 |
52,6 |
Concentration en nicotine protonée, % |
34 |
78 |
16 |
- |
[0075] Il ressort de ces essais que le produit C à base de 1,3 propanediol, dans lequel
aucun ajout d'eau osmosée n'a été réalisé, présente une viscosité très avantageuse
(< à 60 mPa.s), se traduisant par une fluidité permettant de remplir aisément un réservoir
de cigarette électronique.
[0076] En revanche, le produit A présente une viscosité très élevée, supérieure à 400 mPa.s.
Ce type de solution visqueuse n'est pas utilisable comme e-liquide puisqu'elle ne
peut être versée à température ambiante dans le corps du réservoir d'une cigarette
électronique.
[0077] Par comparaison, grâce à la présence d'eau, le produit B est d'une fluidité comparable
à celle des produits C et D. Il correspond d'ailleurs aux solutions actuellement commerciales
présentes sur le marché des e-liquides.
[0078] Par conséquent, il est clair que le 1,3-propanediol permet de préparer de façon très
avantageuse des e-liquides très fluides sans avoir à ajouter de l'eau osmosée, donc
sans conservateur ou sans avoir à engager une microfiltration stérilisante.
[0079] En outre, en permettant de formuler des e-liquides sans eau, le 1,3-propanediol assure
la délivrance de la nicotine sous forme base (non protonée) et donc sous forme hautement
biodisponible.
Exemple 7 : Influence de la nature du solvant sur les propriétés sensorielles du e-liquide et
la facilité d'aspiration de la vapeur
[0080] Les compositions de e-liquides B, C et D préparées à l'exemple 6, sont évaluées par
un panel entraîné de 40 personnes (sexe masculin, âge compris entre 25 et 49 ans),
équipées d'une cigarette de marque Joytech™ et de modèle eCab™ (modèle décembre 2013).
Chaque réservoir est rempli d'une quantité identique de e-liquide (1 ml).
[0081] Aussi, chaque panéliste effectue en aveugle un essai sur la base de 8 bouffées successives
espacées de 20 secondes et induites chacune par un chauffage de 2 secondes. Le passage
d'un produit à l'autre est effectué par chaque paneliste de la façon suivante : 5
minutes après la dernière aspiration, le panéliste rince sa bouche à l'aide de 2 verres
d'eau de 100 ml puis se désaltère avec 50 ml d'eau. Un temps de repos entre chaque
évaluation est fixé à 10 minutes. L'évaluation repose sur la notation, sur une échelle
de 1 à 10, des critères suivants :
- 1) le ressenti du « throat hit », c'est-à-dire l'effet de picotement interne de la
gorge classiquement obtenu lorsqu'un fumeur aspire une bouffée de cigarette, qui est
également ressenti lorsqu'un utilisateur de cigarette électronique aspire une vapeur
de e-liquide riche en nicotine,
- 2) la facilité d'aspiration de la vapeur du e-liquide.
[0082] Les résultats moyennés obtenus sont rassemblés dans le tableau suivant :
Produit |
Ressenti du « Throat Hit » (note 1 à 10) |
Facilité d'aspiration (note 1 à 10) |
Produit B |
6,2 ± 1,2 |
6,9 ± 1,4 |
Produit C |
8,9 ± 0,9 |
7,9 ± 1,1 |
Produit D |
8,1 ± 1,1 |
8,1 ± 1,2 |
[0083] Il apparaît clairement que le 1,3 propanediol associé à la nicotine (produit C) induit
un « throat hit » supérieur à un produit classique constitué de glycérine, de propylène
glycol, d'eau et de nicotine (Produit B). Enfin, il est très intéressant de souligner
que le 1,3-propanediol seul (produit D) induit un « throat hit » significatif en absence
de nicotine et significativement supérieur au produit B.
[0084] Relativement à la facilité d'aspiration de la vapeur induite, là encore les e-liquides
C et D s'avèrent supérieurs au produit B.
Exemple 8 : Evaluation olfactive et gustative des formulations à base de 1,3 propanediol avec
ou sans nicotine et exemptes de glycérol
[0085] Une formulation à base de nicotine et de 1,3 propanediol contenant 15 mg/ml de nicotine
est préparée. Cette formulation ainsi qu'une formulation comprenant du 1,3 propanediol
sont soumises en aveugle à une évaluation olfactive par un expert oenologue spécialisé
dans la dégustation et la caractérisation olfactive des boissons et des alcools. L'évaluation
comprend plusieurs techniques distinctes à l'instar de celles mises en oeuvre dans
le cadre des évaluations des grands alcools de bouche :
- Phase 1 : dégustation en bouche dans un verre tulipe neutre
Dans une première phase, les 2 produits ont été testés dans un verre tulipe habituellement
utilisé pour la dégustation de cognac. On relève pour chaque produit au cours de cette
évaluation les notes dites de premier nez puis les notes qui apparaissent ensuite.
On conclut ensuite par une évaluation des notes présentes dans le verre vide.
Sur un plan pratique, chaque produit est laissé dans le verre. Premier temps : le produit est versé dans le verre puis senti. Deuxième temps : le verre est couvert d'un papier neutre et on sent le verre 12 heures après avoir
été laissé au repos. Troisième temps : le papier est enlevé du verre pendant deux jours (cette opération est réalisée
lorsque que l'on déguste des eaux de vie pour observer les dégradations liées à la
pénétration de l'air qui en règle générale amène des dégradations).
- Phase 2 : dégustation au nez dans le creux de la main
Le produit à tester est mis au creux de la main. Avant cette phase, les mains sont
rincées à l'eau déminéralisée afin de ne pas avoir de goûts récurrents (odeur de la
peau, goût saponique lié à un lavage classique ou rinçage à l'eau du robinet pour
avoir des notes de javel). Puis le produit est senti, et dans un second temps le produit
est chauffé par une action de massage au creux de la main
- Phase 3 : dégustation au nez sur le bout du doigt et en bouche.
Une grosse goutte de chaque produit est portée sur le doigt, puis sur la langue. Au
cours de cette phase de travail, des nuances importantes sur le plan gustatif sont
observées. Cette étape incontournable, permet de bien caractériser le produit.
- Phase 4 : dégustation des aérosols issus de la vaporisation des produits consommés à l'aide
d'une cigarette électronique. Le matériel utilisé répond aux caractéristiques suivantes
:
- clearomiseur BCC équipé d'une résistance de 2,2 ohms,
- batterie à voltage variable réglée sur 3,2 V,
- puissance délivrée 5,7 watt.
[0086] Chaque produit est dégusté dans un clearomizer neuf. Dans un premier temps, ce sont
les notes de plaisir qui apparaissent puis celles de dégradation. Puis, dans un second
temps, les sensations, notamment les sensations gourmandes et de plaisir sont observées.
Enfin, les évolutions lors de la phase de vapotage ont aussi été observées, notamment
afin de mesurer si lors de des différentes phases de tirage des différences éventuelles
apparaissent, notamment en vue de mesurer une éventuelle dégradation des produits
au chauffage.
[0087] Les résultats sont rassemblés dans le tableau ci-après :
Produit |
Dégustation au nez |
Dégustation en bouche |
Dégustation au vapotage |
1,3 propanediol |
Notes de colle blanche, tilleul et un coté crémeux tendant vers la pâte d'amande |
grande douceur, aucune agressivité, beaucoup de rondeur. Notes d'orange amère, de
cannelle, puis apparaît en final le réglisse avec une petite pointe piquante de réglisse
et de zan. |
poussière, tabac brun, cacao, noix, cannelle, foin, caramel. Pas d'agressivité mais
la bouche donne l'impression de moisi (champignons), de vieux bois, peu de persistance,
un peu d'amertume. Une finale avec des notes d'amande et noisette. Aucune brûlure
à chaud. Le produit ne bouscule pas les papilles. On ne ressent aucun développement
d'arômes, laisse une pointe d'amertume en finale de bouche au bout de quelques minutes.
Un coté un petit terreux. |
1,3 propanediol + Nicotine (15 mg/ml |
Nez d'amande |
En bouche, le produit est très agressif. Il présente des notes marquées de poivre
noir et un fort goût de menthol. Saturation au niveau des goûts. Le côté piquant est
trop présent. |
premier goût de poisson fumé. Un produit très corsé avec des dominances de poivre
noir et présence de goût de moisissure. Modification progressive en bouche au cours
du vapotage : le côté brûlé se manifeste de plus en plus présentant des notes de caramel
trop chauffé et des goûts carboniques. Beaucoup trop d'amertume et sur puissance des
notes de réglisse. |
[0088] Conclusions : ces tests d'évaluation olfactive, réalisés en aveugle, font apparaître les points
suivants :
- des différences majeures sur un même produit apparaissent selon le mode de dégustation
(au nez, en bouche et au vapotage) ;
- si le 1,3-propanediol est plutôt doux et rond en bouche, il devient plutôt amer au
vapotage.
- si l'ajout de nicotine au 1,3-propanediol, à hauteur de 15 mg/ml, n'est pas détecté
au nez, les notes délivrées en bouche et au vapotage sont en revanche, totalement
différentes de celles observées avec le 1,3-propanediol non nicotiné.
- quelle que soit le type de formulation, nicotinée ou pas, les notes détectées au nez
ou en bouche ne permettent pas de prévoir les notes de tête de coeur détectées lors
du vapotage du produit.
Exemple 9 : Evaluation de la stabilité thermique des formulations à base de 1,3-propanediol avec
ou sans nicotine et exemptes de glycérol
[0089] Dans le cadre de ces tests, la stabilité thermique du propylène glycol, du glycérol,
du 1,3-propanediol, de la nicotine et de leur mélange (formulation contenant 15 mg/ml
de nicotine) a été évaluée. La stabilité des produits et l'interaction possible entre
la nicotine et le 1,3-propanediol ont été évaluées par analyses thermogravimétrique
(ATG) et thermique différentielle(ATD) sur un appareil Q600 TA Instrument. L'analyse
thermogravimétrique est une méthode d'analyse thermique dans laquelle les changements
des propriétés physiques et chimiques des matériaux sont mesurés en fonction de la
température. L'ATG peut fournir des informations sur les phénomènes physiques, tels
que la vaporisation ou la combustion.
[0090] De même, on peut obtenir des informations sur les phénomènes chimiques comme la déshydratation
ou la décomposition. Par analyse thermique différentielle (ATD), le matériau d'étude
et une référence inerte subissent des cycles thermiques identiques. Pendant l'analyse,
la différence de température entre l'échantillon et la référence est enregistrée.
Ces différences de températures suivies en fonction du temps par rapport à la référence
inerte, renseignent sur les phénomènes thermiques subis par l'échantillon, ou exothermiques
ou endothermiques. L'analyse ATD donne par intégration de la courbe du Heat Flow les
valeurs d'enthalpies qui sont dites endothermiques lorsqu'il y a une absorption d'énergie,
ou exothermiques lorsqu'il y a une libération d'énergie sous la forme de chaleur.
Le caractère endothermique est lié à un changement d'état du composé (ex. vaporisation)
alors que le caractère exothermique est induit par des réactions de décomposition
ou des réactions chimiques intra et intermoléculaires.
[0091] L'analyseur thermogravimétrique Q600 de TA INSTRUMENT a été utilisé pour déterminer
conjointement les températures de vaporisation des produits, les valeurs d'enthalpie
et le taux de produits non vaporisés à 350°C. Les conditions d'analyse sont les suivantes
:
- prise d'essai : 50 mg
- creuset ouvert sous flux d'air : 100 ml/min
- rampe de chauffage : 10°C/min
- domaine de température : 25 à 350°C (conditions de température représentatives d'une
utilisation normale ainsi que de mésusage d'une cigarette électronique). Entre chaque
analyse, l'appareil est nettoyé par chauffage à 600°C sous flux d'air, pour éliminer
toute trace de résidu non vaporisé et déposé sur le creuset, les bras de balance ou
les parois du four.
[0092] Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau ci-après :
Produit |
ATD Température Vaporisation (°C)(1) |
ATD Température transformation (°C)(2) |
ATG Résidu non évaporé à 250°C (%) |
Glycérol |
260 |
ND |
27,3 |
Propylène glycol |
174 |
ND |
ND |
1,3-propanediol |
189 |
ND |
ND |
Nicotine |
190 |
ND |
1,08 |
1,3-propanediol + Nicotine 15 mg/ml |
202 |
ND |
ND |
(1) pic endothermique
(2) pic exothermique (réaction et/ou décomposition) |
Conclusions :
[0093]
- le glycérol se vaporise à 260°C avec 27,3% de formation de résidus non caractérisés
(pouvant être apparentés à un produit de décomposition thermique);
- le propylène glycol se vaporise à une température de 174°C sans aucune décomposition
thermique ;
- le 1,3-propanediol se vaporise à une température de 189°C sans aucune décomposition
thermique ;
- la nicotine se vaporise à une température de 190°C en produisant un résidu après évaporation
de 1,08 % lié à la présence dans la nicotine d'un composé lourd non vaporisable ;
- en mélange, le 1,3-propanediol et la nicotine se vaporisent simultanément à 202°C
(1 seul pic de vaporisation observé en ATD) sans donner lieu à une décomposition et/ou
sans réagir entre eux.
[0094] On note clairement que la température de vaporisation totale du glycérol est très
éloignée de celle de la nicotine. De même, la température d'évaporation du propylène
glycol est inférieure de 16°C à celle de la nicotine.
[0095] En revanche, les températures de vaporisation du 1,3-propanediol et de la nicotine
considérés seuls sont quasi équivalentes. Par conséquent, une formulation à base de
1,3-propanediol et de nicotine est parfaitement adaptée pour assurer une délivrance
constante de la nicotine sous forme aérosol contrairement à des formulations à base
de glycérol ou de propylène glycol ou encore de leur mélange.
[0096] Enfin, le 1,3-propanediol est un solvant de la nicotine thermiquement stable, qui
se vaporise sans interagir avec la nicotine.
[0097] Ainsi, la stabilité thermique du 1,3-propanediol ainsi que son absence de réaction
à chaud avec la nicotine, démontrent son intérêt comme base de formulation des liquides
destinés aux vaporisateurs personnels.
Exemple 10 (comparatif): Evaluation de la stabilisation de la nicotine sous forme nicotine base par RMN 1H
[0098] Il est clairement démontré dans la littérature que la forme la plus vaporisable de
la nicotine est la forme nicotine base, c'est-à-dire une nicotine non protonée. La
nicotine est en effet, une molécule très sensible aux conditions acido-basiques de
son environnement. Ainsi, à pH acide à neutre, elle est présente sous une ou plusieurs
formes protonées difficilement vaporisables. En revanche, à pH basique, la nicotine
est stabilisée sous forme base aisément vaporisable et donc plus apte à être administrée
sous forme aérosol.
[0099] Aussi, dans cet essai, la stabilisation de la nicotine a été évaluée en comparant
une formulation nicotinée telle que présente actuellement sur le marché, c'est à dire
formulée dans un mélange de propylène glycol et de glycérine à une formulation à base
de 1,3- propanediol.
[0100] La méthode employée repose sur l'utilisation de l'analyse par spectrométrie de résonance
magnétique du proton (RMN
1H). Cette technique permet d'identifier les atomes d'hydrogène dans une molécule.
Les signaux obtenus étant en partie fonction de l'environnement dans lequel se trouvent
les atomes d'hydrogène considérés. Aussi, cette technique a été préalablement utilisée
par les chimistes pour caractériser des matrices contenant de la nicotine, notamment
le tabac. Cependant, ces études étaient toujours focalisées sur une partie des protons
du cycle pyrrolidine de la nicotine, en particulier le groupe méthyle. Ce dernier
donne en RMN un signal caractéristique dont le déplacement chimique est fonction du
pH acide ou basique de la formulation. Dans cet essai, l'évaluation a été étendue
à d'autres atomes d'hydrogène caractéristiques de la nicotine et dont les déplacements
chimiques sont aussi fonction du pH : en l'occurrence les 3 atomes d'hydrogène du
groupe méthyle, les 3 atomes d'hydrogène du groupe pyrrolidine (Figure 1, a,b,c) et
les 4 atomes d'hydrogène du cycle pyridine (Figure 1, d,e,f,g).

[0101] Les analyses RMN sont réalisées à l'aide d'un spectromètre BRUKER de 400 MHz (aimant
Ultrashield Plus) équipé d'une console Avance III et d'une sonde BBOF (large bande
+ fluor).
[0102] Dans un premier temps un étalonnage a été effectué en mesurant les déplacements chimiques
des atomes d'hydrogène cibles de solutions de nicotine à différents pHs compris entre
1 et 10. Pour cela, des solutions deutérées (D
2O) de nicotine 0,5 mg/ml, tamponnées. Pour cela, on place 0,5 ml la solution nicotinée
dans un tube de RMN à laquelle on ajoute 0,2 ml de solution tampon (pH 1 = HCl, pH
7 = phosphate, autres pHs = citrate). Cet étalonnage nous permet de déterminer les
déplacements chimiques des atomes d'hydrogène cibles sur l'ensemble de la gamme de
pH.
[0103] Ensuite on effectue l'analyse RMN des 2 formulations suivantes :
- Formulation A : 1,3-propanediol (98,2%) + Nicotine (1,8%)
- Formulation B : propylène glycol (53,3%) + glycérol (40,0%) + eau (4,9%) + Nicotine
(1,8%)
[0104] Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau ci-après :
Formulation |
Déplacements chimiques des protons cibles |
Ha |
Hb |
Hc |
H Methyl |
Hd |
He |
Hf |
Hg |
Formulation A |
3,18 |
3,02 |
2,26 |
2,00 |
8,34 |
8,34 |
7,73 |
7,33 |
Formulation B |
3,28 |
3,12 |
2,37 |
2,09 |
8,43 |
8,40 |
7,81 |
7,42 |
Nicotine pH 7 |
3,65 |
3,29 |
2,66 |
2,26 |
8,42 |
8,39 |
7,80 |
7,38 |
Nicotine pH 8 |
3,38 |
3,14 |
2,44 |
2,11 |
8,37 |
8,35 |
7,75 |
7,35 |
Nicotine pH 10 |
3,17 |
3,02 |
2,26 |
1,99 |
8,34 |
8,31 |
7,72 |
7,33 |
Conclusions :
[0105]
- Il apparaît clairement que la nicotine formulée dans le 1,3-propanediol présente des
déplacements chimiques quasi identiques à une nicotine à pH 10, c'est-à-dire présente
sous forme nicotine base non protonée ;
- Formulée dans le propylène glycol et la glycérine, la nicotine est dans un environnement
dont le pH est inférieur à 8, plutôt compris entre 7 et 8. De fait, à cette valeur
de pH, coexistent les formes nicotine base et mono-protonée.
- Par conséquent, la nicotine formulée dans le 1,3-propanediol est essentiellement présente
sous sa forme la plus vaporisable et de fait la plus facilement délivrable par un
vaporisateur personnel.
Exemple 11 (comparatif) : Evaluation de la puissance aromatique et du picotement en gorge (throat hit) de formulations
aromatisées et nicotinées à base de 1,3-propanediol ou de propylène glycol.
[0106] 2 formulations présentant les caractéristiques suivantes sont préparées :
- Formulation A :
1,3-propanediol : 93,5 %
Arôme de menthe fourni par la société Charabot sous la référence « Menthe Green »
(référence 8711347) : 5 %
Nicotine USP fournie par la société Alchem : 1,5 %
- Formulation B :
Propylène glycol (synthétique) : 93,5 %
Arôme de menthe fourni par la société Charabot sous la référence « Menthe Green »
(référence 8711347) : 5 %
Nicotine USP fournie par la société Alchem : 1,5 %
[0107] Les compositions de e-liquides A et B sont évaluées par un panel entraîné de 20 personnes
(sexe masculin, âge comprise entre 25 et 49 ans), équipées d'une cigarette électronique
constituée i) d'un réservoir-atomiseur de marque Aspire™, modèle Nautilus (réservoir-atomiseur
: réservoir en pyrex associé à un atomiseur BDC de 1,6 Ohm, entrée d'air de diamètre
variable 0,9/1,1/1,4/1,8 mm) et ii) d'une batterie de marque Eleaf™, modèle iStick
(capacité 2200 mAh)et de voltage variable (3,0 à 5,0 V). Dans le cadre du test, les
conditions d'utilisation sont les suivantes :
- Volume de formulation : 2 ml
- Voltage : 3,5 V
- Diamètre d'entrée d'air : 1,4 mm
[0108] Chaque paneliste effectue en aveugle un essai sur la base de 3 séries de bouffées
espacées de une minute, constituées de 4 bouffées successives espacées de 5 secondes
et induites chacune par un chauffage de 2 secondes. L'évaluation repose sur la notation,
sur une échelle de 1 à 10, des critères de de puissance aromatique et de picotement
en gorge (throat hit) ressentis. Le passage d'un produit à l'autre est effectué par
chaque paneliste de la façon suivante : 5 minutes après la dernière aspiration, le
panéliste rince sa bouche à l'aide de 2 verres d'eau de 100 ml puis se désaltère avec
50 ml d'eau. Un temps de repos entre chaque évaluation est fixé à 10 minutes. Les
points clés à évaluer sont :
- 1) le ressenti du picotement en gorge « throat hit », c'est-à-dire l'effet de picotement
interne de la gorge classiquement obtenu lorsqu'un fumeur aspire une bouffée de cigarette
classique. Effet ressenti aussi lorsqu'un utilisateur de cigarette électronique aspire
un aérosol riche en nicotine.
- 2) la puissance aromatique ressentie qui traduit l'intensité de l'arôme dégagé et
perçu.
[0109] Les résultats moyennés obtenus sont rassemblés dans le tableau suivant :
Composition |
Ressenti du « Throat Hit » (note 1 à 10) |
Puissance aromatique ressentie (note 1 à 10) |
Formulation A |
8,8 ± 0,9 |
9,1 ± 0,8 |
Formulation B |
6,1 ± 1,1 |
6,5 ± 1,1 |
Conclusions :
[0110]
- La formulation nicotinée à base de 1,3-propanediol s'avère nettement supérieure en
termes de ressenti de picotement en gorge et de puissance aromatique à une formulation
à base de propylène glycol ;
- Ces résultats traduisent que le 1,3-propanediol permet une meilleure délivrance de
la nicotine et un effet potentialisateur des arômes. Ainsi, le 1,3-propanediol permet
de façon avantageuse en termes de sécurité et de prix de revient, d'envisager des
formulations allégées en arôme et en nicotine.
Exemple 12 (comparatif) : Evaluation de la stabilité thermique de compositions glycérinées à base de 1,3-propanediol
ou de propylène glycol
[0111] En vue d'évaluer les interactions chimiques possibles à haute température entre les
différents constituants des solvants des formulations nicotinées, la stabilité thermique
de différents mélanges à base de 1,3- propanediol ou de propylène glycol, à teneur
variable en glycérol, a été évaluée par ATD-ATG. Ainsi, ces tests ont été réalisés
dans des conditions identiques à celles de l'exemple 2.
[0112] Les résultats obtenus sont présentés ci-après :
Formulation (3) |
ATD Température Vaporisation (°C) (1) |
ATD Température transformation (°C) (2) |
ATG Résidu non évaporé à 350°C (%) |
20% GV + 80%PG |
162-209 |
301 |
0,65 |
40% GV + 60%PG |
162-233 |
303 |
1,64 |
50% GV + 50%PG |
166-239 |
304 |
0,85 |
60% GV + 40%PG |
162-243 |
303 |
1,19 |
20% GV + 80%PDO |
194 |
ND |
0,01 |
40% GV + 60%PDO |
192-235 |
ND |
0,29 |
50% GV + 50%PDO |
195-244 |
ND |
0,15 |
60% GV + 40%PDO |
203-247 |
ND |
0,20 |
(1) pic endothermique
(2) pic exothermique (réaction et/ou décomposition)
(3) PG = propylène glycol (synthétique), GV = glycérol végétal, PDO = 1,3-propanediol |
Conclusions :
[0113]
- A l'exception, du mélange 20%GV+80%PDO, l'ensemble des mélanges conduit à 2 pics distincts
de vaporisation, correspondant à l'évaporation du diol et du glycérol ;
- le mélange 20%GV+80%PDO conduit à une co-vaporisation du 1,3-propanediol et du glycérol,
ce qui constitue un avantage en termes d'homogénéité de l'aérosol produit par ce mélange
;
- L'ensemble des formulations à base de propylène glycol conduit à l'apparition en ATD
de pics exothermiques caractéristiques de réactions intermoléculaires. Il y a donc
interaction chimique à chaud (303-304°C) entre les constituants de la formulation.
Ces résultats sont à rapprocher des observations de Jensen & coll (R. Paul Jensen, B.S. Wentai Luo, J. Pankow, R. M. Strongin, D. H. Peyton. Hidden Formaldehyde
in E-cigarettes Aerosols. New England Journal of Medicine, 372;4, pp 392-3,93, January
22,2015)et Bekki & coll (K. Bekki, S. Uchiyama, K Ohta, Y. Inaba, H. Nakagome, N. Kunugita. Carbonyl Compounds
Generated from Electronic Cigarettes. Int. J. Environ. Res. Public Health 2014, 11,
11192-11200) qui expliquent la formation de ces sous-produits. En effet, la thermolyse du propylène
glycol et de la glycérine conduit à la formation d'aldéhydes volatils tels que le
formaldéhyde, l'acétaldéhyde et l'acroléine, lesquels réagissent in situ avec les
glycols présents dans les e-liquides (propylène glycol et glycérol) pour former des
composés lourds de type acétals;
- L'ensemble des formulations à base de propylène glycol conduit à la présence de résidus
non vaporisables à 350°C correspondant à la formation de composés secondaires lourds
dont la teneur est comprise entre 0,6 et 1,7% ;
- En revanche l'ensemble des formulations à base de 1,3- propanediol ne conduit pas
à des réactions exothermiques. Les constituants des formulations sont donc stables
à haute température. Contrairement au propylène glycol, le 1,3-propanediol stabilise
le glycérol ;
- Les formulations à base de 1,3-propanediol présentent de très faibles teneurs en résidus
non vaporisables à 350°C, compris entre 0,01 et 0,3%.
- En termes de stabilité thermique, les formulations 1,3- propanediol-glycérol sont
stables contrairement aux formulations propylène glycol-glycérol, lesquelles conduisent
à la formation de composés secondaires lourds. Pour rappel, la stabilité thermique
des formulations est un pré-requis essentiel des formulations destinées aux vaporisateurs
personnels, en vue de garantir leur innocuité dans les conditions d'utilisation et
de mésusage de ces dispositifs.
[0114] Par conséquent, ces résultats indiquent clairement que les formulations à base de
1,3 propanediol associé ou non au glycérol, permettent d'éviter la formation par thermolyse
de produits secondaires tels que des composés lourds et des aldéhydes toxiques volatils
(acroléine, formaldéhyde, acétaldéhyde).
1. Flüssigzusammensetzung für eine elektronische Zigarette, umfassend 1,3-Propandiol
sowie mindestens eine Verbindung, ausgewählt aus: Nikotin, einem Nikotinersatz und
einem Aroma, dadurch gekennzeichnet, dass sie kein Wasser enthält.
2. Zusammensetzung nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass sie kein Glycerin enthält.
3. Zusammensetzung nach einem der Ansprüche 1 bis 2, dadurch gekennzeichnet, dass das 1,3-Propandiol aus pflanzlichen Rohstoffen erhalten wird.
4. Verwendung einer Zusammensetzung, die 1,3-Propandiol und mindestens einen Zusatzstoff,
ausgewählt aus der Gruppe, bestehend aus Glycerin, Nikotin, einem Nikotinersatz und
einem Aroma, enthält, wobei die Zusammensetzung kein Wasser als Flüssigkeit einer
elektronischen Zigarette enthält.
5. Verwendung nach Anspruch 4, dadurch gekennzeichnet, dass die Zusammensetzung 0 bis 40 Gew.-%, vorzugsweise 0 bis 20 Gew.-%, zum Beispiel 0
bis 5 Gew.-% oder 5 bis 20 Gew.-%, Glycerin enthält.
6. Verwendung nach Anspruch 4 der 5, dadurch gekennzeichnet, dass die Zusammensetzung einen Anteil von Aroma kleiner gleich 10 Gew.-% aufweist.
7. Verwendung nach einem der Ansprüche 4 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass die Zusammensetzung unter anderem Propylenglykol enthält.
8. Verwendung nach Anspruch 7, dadurch gekennzeichnet, dass das Propylenglykol aus pflanzlichen Rohstoffen erhalten wird.
9. Verwendung nach einem der Ansprüche 4 bis 8, dadurch gekennzeichnet, dass das 1,3-Propandiol aus pflanzlichen Rohstoffen erhalten wird.
10. Elektronische Zigarette, die eine Zusammensetzung nach einem der Ansprüche 1 bis 3
enthält.
11. Verwendung von 1,3-Propandiol in einer Flüssigkeit einer elektronischen Zigarette,
die Nikotin enthält oder nicht und kein Wasser enthält, um das Prickeln im Hals, das
ein Benutzer der Flüssigkeit verspürt und/oder die Leichtigkeit des Einatmens des
durch die Flüssigkeit erzeugten Dampfs zu verbessern.
12. Verwendung von 1,3-Propandiol, gegebenenfalls in Gegenwart von Glycerin, in einer
Flüssigkeit einer elektronischen Zigarette, die kein Wasser enthält, um die Stärke
des Aromas zu verstärken.
13. Verwendung von 1,3-Propandiol, gegebenenfalls in Gegenwart von Glycerin, in einer
Flüssigkeit einer elektronischen Zigarette, die kein Wasser enthält, um die Bildung
von Nebenprodukten der Thermolyse zu beschränken oder zu beseitigen.
14. Verwendung von 1,3-Propandiol in einer Flüssigkeit einer elektronischen Zigarette,
die Nikotin enthält und kein Wasser enthält, um die Bioverfügbarkeit des Nikotins
zu verbessern.
15. Verwendung von 1,3-Propandiol, gegebenenfalls in Gegenwart von Glycerin, in einer
Flüssigkeit einer elektronischen Zigarette, die Nikotin enthält und kein Wasser enthält,
um das Nikotin konstant abzugeben.