[0001] L'invention concerne un ressort spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie,
ainsi qu'un oscillateur, un mouvement de pièce d'horlogerie et une pièce d'horlogerie
en tant que tels qui comprennent un tel ressort spiral. Enfin, elle concerne aussi
un procédé de fabrication d'un tel ressort spiral.
[0002] La régulation des montres mécaniques repose sur au moins un oscillateur mécanique,
qui comprend généralement un volant d'inertie, appelé balancier, et un ressort enroulé
en forme de spirale, appelé ressort spiral ou plus simplement spiral. Le spiral peut
être fixé par une extrémité sur l'axe du balancier et par l'autre extrémité sur une
partie fixe de la pièce d'horlogerie, comme un pont, appelé coq, sur lequel pivote
l'axe du balancier. Le ressort spiral équipant les mouvements de montres mécaniques
de l'état de la technique se présente sous la forme d'une lame métallique élastique
ou d'une lame en silicium de section rectangulaire, dont la majeure partie est enroulée
sur elle-même en spirale d'Archimède. Le balancier-spiral oscille autour de sa position
d'équilibre (ou point mort). Lorsque le balancier quitte cette position, il arme le
spiral. Cela crée un couple de rappel qui agit sur le balancier pour tendre à le faire
revenir vers sa position d'équilibre. Comme il a acquis une certaine vitesse, donc
une énergie cinétique, le balancier dépasse son point mort jusqu'à ce qu'un couple
contraire du spiral l'arrête et l'oblige à tourner dans l'autre sens. De cette manière,
le spiral régule la période d'oscillation du balancier.
[0003] La précision des montres mécaniques dépend de la stabilité de la fréquence propre
de l'oscillateur formé par le balancier et le spiral. Lorsque la température varie,
les dilatations thermiques du spiral et du balancier, ainsi que la variation du module
de Young du spiral, modifient la fréquence propre de cet ensemble oscillant, perturbant
ainsi la précision de la montre.
[0004] Il existe des solutions de l'état de la technique qui essaient de réduire, voire
de supprimer, les variations de fréquence d'un oscillateur avec la température. Une
approche considère que la fréquence propre F d'un oscillateur dépend du rapport entre
la constante du couple de rappel C exercé par le spiral sur le balancier et le moment
d'inertie I de ce dernier, par la relation suivante :

[0005] En dérivant l'équation précédente par rapport à la température, nous obtenons la
variation thermique relative de la fréquence propre de l'oscillateur, qui s'exprime
par :

[0006] Où E est le module de Young du spiral de l'oscillateur,
(1/F)dF/dT est le coefficient thermique de l'oscillateur, aussi dénommé simplement
par l'acronyme CT,
(1/E)dE/dT est le coefficient thermique du module de Young du spiral de l'oscillateur,
aussi appelé par l'acronyme CTE,
α
s et α
b sont respectivement les coefficients de dilatation thermique du spiral et du balancier
de l'oscillateur.
[0007] Différentes solutions de l'état de la technique cherchent à annuler la valeur du
coefficient thermique CT de l'oscillateur en choisissant un CTE du spiral adapté à
cet effet. Dans le cas d'un matériau anisotrope, par exemple le silicium, le coefficient
thermique varie selon la direction cristalline de la sollicitation du matériau et
varie donc sur la longueur du spiral. De même, dans le cas d'un matériau hétérogène,
comme le silicium oxydé, le coefficient thermique varie à l'intérieur de la section
de la lame. Un CTE équivalent ou apparent, connu de l'homme du métier, est ainsi considéré
pour le spiral formé en un matériau anisotrope et/ou hétérogène. Des solutions de
l'état de la technique cherchent à annuler la valeur du coefficient thermique CT de
l'oscillateur en choisissant un CTE équivalent ou apparent du spiral adapté à cet
effet.
[0008] Dans la description à suivre, par « CTE », nous entendons notamment « CTE équivalent
ou apparent ».
[0009] A titre d'exemple, le document
EP1258786 propose d'utiliser un spiral formé dans un alliage paramagnétique Nb-Hf particulier
comprenant un taux avantageux de Hf. L'alliage choisi est relativement complexe à
fabriquer.
[0010] Le document
EP1422436 décrit une autre solution reposant sur un spiral en silicium comprenant une couche
d'oxyde. Cette solution nécessite une couche d'oxyde d'épaisseur importante. Sa fabrication
nécessite de traiter le spiral durant un temps important à très haute température,
ce qui représente un inconvénient. Le document
CH 699 780 décrit un spiral en silicium ou le "CTE" est compensé par un revêtement comprenant
un métal ou un alliage ou par des couches dopées à l'intérieure.
[0011] Le but de l'invention est de fournir une autre solution de ressort spiral qui permet
la thermo-compensation de l'oscillateur, afin d'obtenir un oscillateur dont la fréquence
est indépendante ou quasi-indépendante de la température, qui ne présente pas tout
ou partie des inconvénients de l'état de la technique.
[0012] A cet effet, l'invention porte sur un spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie,
caractérisé en ce qu'il comprend une partie, notamment au moins une spire ou une portion
de spire, dotée de silicium fortement dopé de dopage supérieur ou égal à 10
18 at/cm
3 afin de permettre la thermo-compensation de l'oscillateur.
[0013] Ladite partie, notamment ladite spire ou la dite portion de spire, comporte une section
variant localement sur sa longueur, notamment sur la longueur de ladite spire ou de
ladite portion de spire. Cette variation est une variation d'épaisseur et/ou de hauteur.
[0014] En variante ou complément, ladite partie peut comprendre une couche externe oxydée,
notamment en dioxyde de silicium SiO
2.
[0015] L'invention est plus précisément définie par les revendications.
[0016] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers faits
à titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente schématiquement un spiral d'une pièce d'horlogerie selon un
mode de réalisation de l'invention.
La figure 2 représente l'évolution de l'épaisseur relative du spiral en fonction de
son angle défini à partir de son point d'attache selon le mode de réalisation de l'invention.
La figure 3 représente l'évolution de l'épaisseur relative du spiral en fonction de
son angle défini à partir de son point d'attache selon une variante du mode de réalisation
de l'invention.
La figure 4 représente l'épaisseur de la couche d'oxyde d'un spiral dont les variations
de section sont conformes à celles du spiral de la figure 3 pour différents rapports
de l'épaisseur minimale sur l'épaisseur maximale en fonction de la densité de son
dopage afin de former des variantes du mode de réalisation de l'invention.
[0017] Selon un mode de réalisation de l'invention, un oscillateur pour pièce d'horlogerie
comprend un ensemble balancier-spiral, le spiral se présentant sous la forme d'une
lame élastique de section rectangulaire, enroulée sur elle-même en spirale d'Archimède.
Le balancier est réalisé en un alliage cuivre-berrylium, de manière connue. En variante,
d'autres matières peuvent être utilisées pour le balancier. De même, le spiral pourrait
présenter une autre géométrie de base, comme une section non rectangulaire.
[0018] L'objectif de l'invention est de proposer une solution approchant au maximum une
valeur du coefficient thermique (CT) nulle pour le balancier-spiral, dont les oscillations
deviennent ainsi indépendantes ou quasi-indépendantes de la température. Pour cela,
il est nécessaire de coupler la matière du spiral avec celle du balancier pour obtenir
un bon résultat. A titre d'exemple, avec un balancier en CuBe2, le spiral doit avoir
un coefficient thermique du module de Young (CTE) de l'ordre de 26 ppm/°C pour thermo-compenser
l'oscillateur.
[0019] Selon un élément essentiel de l'invention, le spiral des modes de réalisation est
réalisé en silicium et comprend au moins une spire ou portion de spire en silicium
fortement dopé. Par fortement dopé, il est entendu que le silicium présente un dopage
d'une densité ionique supérieure ou égale à 10
18 at/cm
3, voire supérieure ou égale à 10
19 at/cm
3, voire supérieure ou égale à 10
20 at/cm
3. Ce dopage du silicium est obtenu au moyen d'éléments apportant un électron supplémentaire
(dopage de type p ou « p-doped silicon ») ou un électron en moins (dopage de type
n ou « n-doped silicon »). Il est constaté qu'en fonction du matériau utilisé pour
le balancier, par exemple du titane ou un alliage du titane, ce seul silicium fortement
dopé peut suffire à obtenir une thermo-compensation de l'oscillateur. A titre d'exemple,
le dopage de type n est par exemple obtenu en utilisant au moins un élément parmi
: antimoine Sb, arsenic As, ou phosphore P. Le dopage de type p est obtenu par exemple
en utilisant du bore B.
[0020] La partie en silicium fortement dopé occupe avantageusement toute la longueur du
spiral. Autrement dit, toutes les spires en silicium d'un spiral peuvent avantageusement
être fortement dopées. Selon une réalisation, la spire ou la portion de spire est
fortement dopée sur toute sa section. Autrement dit, la partie en silicium fortement
dopé occupe toute la section d'une spire ou d'une portion de spire, c'est-à-dire que
le dopage est massif. Selon une variante de réalisation, la partie en silicium fortement
dopé occupe seulement une couche superficielle de la section d'une spire ou d'une
portion de spire, notamment une paroi d'une spire ou d'une portion de spire. De plus,
dans les réalisations qui vont être décrites ci-dessous, le dopage est avantageusement
uniforme sur toutes les spires du spiral, voire sur tout le spiral et/ou sur toute
une section du spiral. En variante, il peut être non uniforme, variable selon les
spires ou les portions des spires et/ou sur la section des spires ou des portions
des spires du spiral.
[0021] Toutefois, il est aussi noté que la thermo-compensation dépend de l'orientation cristalline.
En d'autres termes, l'effet du dopage du silicium du spiral donne une caractéristique
de thermo-compensation anisotrope.
[0022] Ainsi, selon un mode de réalisation avantageux, la géométrie du ressort spiral présente
des variations de section sur sa longueur pour prendre en compte cette anisotropie.
Autrement dit, le spiral présente une variation de section en fonction de l'orientation
cristallographique du silicium fortement dopé.
[0023] Une première réalisation repose ainsi sur une modulation de l'épaisseur des spires
du spiral, c'est-à-dire une variation de la dimension du côté des spires situé dans
un plan parallèle au plan du spiral, plus particulièrement une variation de la dimension
des spires qui est localement perpendiculaire à la fibre neutre du spiral dans un
plan parallèle au plan du spiral. Cette modulation de l'épaisseur est choisie pour
favoriser la flexion de premières zones du spiral. Ces premières zones du spiral présentent
un CTE local supérieur au CTE local de secondes zones du spiral. La modulation de
l'épaisseur des spires, plus particulièrement l'amincissement de l'épaisseur des spires
dans ces premières zones du spiral, permet ainsi d'optimiser la thermo-compensation
de l'oscillateur. En remarque, cette modulation de l'épaisseur impacte la régularité
de la rigidité de la lame, et donc le comportement mécanique à température constante.
Toutefois, cet effet est considéré comme limité par rapport à l'effet des variations
du CTE du spiral avec la température. Par ailleurs, il est possible de compenser cet
effet par des variations connexes de la section des spires du spiral.
[0024] La figure 1 représente ainsi un spiral 1 à pas constant à l'équilibre ou au repos
selon un mode de réalisation de l'invention, constitué de neuf tours, et comprenant
une évolution de l'épaisseur des spires présentée par la courbe de la figure 2. Cette
figure 2 montre l'évolution de l'épaisseur relative (e/e0) des spires en fonction
de l'angle (α), dans un repère en coordonnées polaires et centré sur le centre du
spiral. Il apparaît que chaque spire présente des amincissements 2 sur des zones s'étendant
une plage angulaire donnée, cette plage angulaire variant selon le dopage du silicium
du spiral et une éventuelle oxydation du spiral fortement dopé. Cette plage angulaire
peut être comprise entre 2 et 80 degrés, notamment entre 5 et 40 degrés, notamment
entre 5 et 20 degrés. Dans notre mode de réalisation particulier, le plan du spiral
coïncide sensiblement avec un plan {001} du monocristal de silicium. Dans ce mode
de réalisation particulier, les premières zones du spiral, notamment les amincissements
2, coïncident sensiblement avec les lieux où la tangente à la fibre neutre est alignée
avec une direction <100> du monocristal de silicium. Dans ce mode de réalisation particulier,
les amincissements 2 sont disposés périodiquement le long des spires du spiral selon
une période de 90°. Dans un mode de réalisation alternatif dans lequel le plan du
spiral ne coïncide sensiblement pas avec un plan {001} du monocristal de silicium,
les amincissements peuvent être disposés périodiquement le long des spires du spiral
selon une période de 180 degrés. En dehors des amincissements, l'épaisseur peut rester
sensiblement constante ou non. Il est à noter que les amincissements, à savoir les
variations locales de la dimension des spires, peuvent être égaux ou non. Les géométries
des amincissements peuvent différer ou non. Ainsi, des amincissements sont disposés
périodiquement selon une période donnée quand bien même les variations locales de
la dimension des spires ou les géométries des aminicissements diffèrent. Il est à
noter qu'avec une telle géométrie, le spiral peut présenter toute épaisseur et tout
pas, tout en conservant un bon comportement thermique, ce qui permet de déterminer
ces paramètres en fonction des critères fixés par la recherche de la meilleure performance
chronométrique de l'oscillateur.
[0025] La figure 3 représente en variante une évolution périodique de l'épaisseur relative
(e/e0) des spires qui présentent un profil linéaire, sur 45 degrés. Ainsi, dans cette
variante particulière, chaque spire présente une épaisseur minimale 2 pour les angles
45, 135, 225 et 315 degrés, et des épaisseurs maximales 3 pour les angles 0, 90, 180,
et 270 degrés. L'angle 0 degré correspond à l'extrémité intérieure du spiral. Entre
ces épaisseurs extrêmes 2, 3, le spiral présente une épaisseur variant linéairement
avec l'angle. Dans ce mode de réalisation, l'évolution de l'épaisseur est donc périodique
et similaire sur chaque spire.
[0026] Dans ces deux modes de réalisation, la réduction d'épaisseur peut aller de 5 à 90%
par rapport à l'épaisseur maximale, notamment de 10 à 40% par rapport à l'épaisseur
maximale.
[0027] Selon une variante de réalisation, la variation de la section des spires du spiral
peut être réalisée par une modification de la hauteur de spires, c'est-à-dire de la
dimension perpendiculaire au plan du spiral. Cette modification peut par exemple être
obtenue par photolithographie grise, dans le même but de favoriser de cette manière
la flexion des premières zones du spiral.
[0028] Naturellement, d'autres modes de réalisation sont envisageables, basés sur la variation
de la forme et/ou de dimensions de la section des spires. Par exemple, il est possible
de varier l'épaisseur et la hauteur des spires, en combinant les deux réalisations
décrites précédemment. La modification de géométrie a pour objectif de favoriser la
flexion du spiral dans les zones favorables, notamment de coefficient thermique positif.
Avantageusement, cette variation de la section du spiral en fonction de l'angle, dans
un repère en coordonnées polaires, est périodique. Notamment, cette période peut être
de 90 ou 180 degrés. De plus, cette variation de section dans le but d'optimiser le
comportement thermique du spiral peut être combinée à une variation de section complémentaire,
en général non périodique, adaptée à l'optimisation du comportement chronométrique
du spiral.
[0029] En remarque, les zones du spiral à favoriser peuvent être déterminées par un calcul
théorique et/ou de manière empirique.
[0030] Par ailleurs, on constate qu'un dopage plus fort apporte un effet renforcé de thermo-compensation.
Il peut être aussi possible de prévoir un dopage plus fort dans certaines zones du
spiral, notamment les zones favorables mentionnées précédemment. Il est aussi possible,
en variante ou complément, de prévoir un dopage plus fort dans les zones plus proches
de la surface du spiral.
[0031] Cette variation du dopage peut être faite a posteriori par diffusion ou implantation
ionique, pour obtenir un ajustement « fin » du CTE du spiral après sa fabrication.
Naturellement, les différentes variations décrites dans les modes de réalisation précédents
peuvent être combinées.
[0032] Il a été constaté que la variation seule de la section d'un spiral permet d'obtenir
de bons résultats en utilisant un silicium très fortement dopé. On constate qu'une
légère oxydation du silicium, en complément des caractéristiques décrites dans les
modes de réalisation précédents, permet d'obtenir un résultat équivalent avec un silicium
un peu moins fortement dopé. Autrement dit, une oxydation du silicium fortement dopé
permet d'améliorer la performance en termes de thermo-compensation à dopage de silicium
équivalent, ou de réduire l'importance de la modulation de l'épaisseur des spires.
[0033] La figure 4 illustre cet effet. Les quatre droites 11, 12, 13, 14 représentent respectivement
quatre spiraux présentant chacun une variation de section différente, obtenue par
la modulation périodique de la section du spiral, dont le rapport R entre l'épaisseur
minimale et l'épaisseur maximale des spires vaut respectivement 1, 0.55, 0.33, 0.10.
Ces quatre spiraux sont associés à un même balancier en CuBe2 pour former des oscillateurs.
Pour chacun de ces spiraux, l'épaisseur d'oxyde (c) nécessaire pour atteindre un coefficient
thermique nul est représentée en fonction du logarithme de la densité ionique (Log
di). On constate dans tous les cas qu'un dopage de densité ionique jusqu'à 10
18 at.cm
-3 nécessite une couche d'oxyde tendant vers 3 µm. On constate dans tous les cas qu'un
dopage très fort de densité ionique supérieure à 10
18 at.cm
-3 nécessite une couche d'oxyde moindre, voire nulle. En outre, la couche d'oxyde peut
être avantageusement annulée pour un balancier formé d'un matériau dont le coefficient
de dilatation thermique est sensiblement plus faible. En remarque, des modes de réalisation
avec des couches d'oxyde d'épaisseur inférieure, voire nulle, restent intéressants
et sont couverts par la présente invention, même si le coefficient thermique est légèrement
moins bon, ce qui est compensé par la plus grande simplicité de fabrication. De plus,
on constate que moins la modulation de l'épaisseur du spiral est prononcée (rapport
R plus grand), plus il faut fortement doper le silicium pour obtenir un coefficient
thermique nul sans oxydation. En remarque, il est aussi noté que ces courbes restent
sensiblement inchangées si on modifie uniquement le type de modulation d'épaisseur,
par exemple selon les figures 2 et 3, tout en conservant un rapport R identique.
[0034] Il apparaît donc que l'invention porte aussi sur un spiral comprenant une partie
en silicium fortement dopé et comprenant une couche externe d'oxydation. Notamment,
des modes de réalisation sont obtenus en ajoutant une couche d'oxyde aux modes de
réalisation décrits précédemment. Dans tous les cas, en considérant plus généralement
tout spiral d'une pièce d'horlogerie selon tout mode de réalisation, la couche d'oxyde
présente une faible épaisseur, son épaisseur maximale étant inférieure ou égale à
5 µm, voire inférieure ou égale à 3 µm, voire inférieure ou égale à 2,5 µm, voire
inférieure ou égale à 2 µm, voire inférieure ou égale à 1,5 µm.
[0035] L'invention porte aussi sur un procédé de fabrication d'un spiral tel que décrit
précédemment. Ce procédé comprend notamment une étape de découpe du spiral dans une
plaquette (wafer) en silicium fortement dopé, par exemple par la méthode de gravure
ionique réactive profonde (Deep Reactive Ion Etching, DRIE, en anglais), cette découpe
étant telle qu'elle permet de former une section variable des spires du spiral. Plus
précisément, selon un mode de réalisation, cette découpe permet de former des spires
d'épaisseur variable par le choix de la forme sur le masque. Un autre mode de réalisation
consiste à former des spires d'une hauteur variable, par exemple à l'aide d'une photolithographie
grise, de gravure multiples utilisant différents masques, ou d'autres procédés connus
de l'homme du métier.
[0036] En remarque, la plaquette peut être fabriquée à partir d'un lingot en silicium fortement
dopé obtenu lui-même par une étape de fort dopage du silicium lors de sa croissance.
[0037] En variante, le procédé de fabrication comprend une étape de découpe du spiral dans
une plaquette en silicium, puis une étape de dopage du silicium après la découpe,
notamment par diffusion ou implantation ionique, pour obtenir un spiral comprenant
du silicium très fortement dopé. Dans ce mode de réalisation, une étape de dopage
(additionnel) est donc ajoutée après la découpe. La plaquette de silicium peut être
initialement fortement dopée ou pas. Ce mode de réalisation permet de doper plus fortement
les zones proches de la surface et plus sollicitées lors des déformations en oscillation.
En remarque, le fait de procéder à un dopage a posteriori présente l'avantage de permettre
d'obtenir un taux de dopage plus important et ainsi d'éviter le recours à une oxydation
du silicium ou de diminuer la couche d'oxyde nécessaire.
[0038] Ce procédé de fabrication présente aussi l'avantage de profiter de la souplesse du
découpage dans une plaquette en silicium, qui permet d'atteindre des géométries très
diverses, et notamment de faire varier avec très peu de limitation l'épaisseur de
la lame formant une spire du spiral.
[0039] La plaquette peut être préférentiellement réalisée en monocristal de silicium orienté
dans la direction <100>.
[0040] Selon une variante de réalisation, le procédé de fabrication comprend une étape complémentaire
d'oxydation. Comme explicité précédemment, la couche d'oxydation utilisée présente
une faible épaisseur, dans tous les modes de réalisation, ce qui présente l'avantage
de permettre sa réalisation à une température d'oxydation peu élevée, et d'éviter
ainsi l'usure prématurée du four utilisé. De plus, cette faible épaisseur de la couche
d'oxydation permet aussi sa réalisation en utilisant l'oxygène comme précurseur, à
la place de la vapeur d'eau utilisée pour des couches d'oxydation plus épaisses, permettant
ainsi de former une couche d'oxydation d'une grande qualité tout en minimisant son
temps de croissance.
[0041] L'invention porte aussi sur un oscillateur de pièce d'horlogerie, un mouvement de
pièce d'horlogerie et une pièce d'horlogerie, comme une montre, par exemple une montre-bracelet,
comprenant un spiral tel que décrit précédemment.
1. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie, caractérisé en ce qu'il comprend une partie, notamment au moins une spire ou une portion de spire, comportant
une section variant localement sur sa longueur par un amincissement de l'épaisseur
et/ou de la hauteur de ladite partie, ladite partie étant dotée de silicium fortement
dopé à une densité ionique supérieure ou égale à 1018 at/cm3 afin de permettre la thermo-compensation de l'oscillateur.
2. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que ladite partie, notamment ladite spire ou ladite portion de spire, comprend du silicium
fortement dopé à une densité ionique supérieure ou égale à 1019 at/cm3, voire supérieure ou égale à 1020 at/cm3.
3. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon la revendication 1 ou 2,
caractérisé en ce que la variation de section est périodique, notamment selon une période de 90 ou 180
degrés.
4. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que les minima d'épaisseur et/ou de hauteur de la spire ou de la portion de spire du
spiral coïncident avec les lieux où la tangente à la fibre neutre est sensiblement
alignée avec une direction <100> du mono-cristal constituant le ressort-spiral.
5. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que ladite partie, notamment ladite spire ou ladite portion de spire, comporte le silicium
fortement dopé sur toute son épaisseur et/ou toute sa hauteur, ou sur une couche de
surface uniquement
6. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une couche externe oxydée, notamment en dioxyde de silicium SiO2.
7. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que la couche externe oxydée recouvre ladite partie, notamment ladite spire ou ladite
portion de spire, et en ce que ladite partie comporte une section variant localement sur sa longueur.
8. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon la revendication 6 ou 7,
caractérisé en ce qu'il comprend une couche externe oxydée d'épaisseur inférieure ou égale à 5 µm, voire
inférieure ou égale à 3 µm, voire inférieure ou égale à 2,5 µm, voire inférieure ou
égale à 2 µm, voire inférieure ou égale à 1,5 µm.
9. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon l'une des revendications
6 à 8, caractérisé en ce qu'il comprend sur toute sa longueur une section variable, en silicium fortement dopé
de dopage supérieur ou égal à 1018 at/cm3 et comprenant une couche externe oxydée.
10. Spiral pour un oscillateur d'une pièce d'horlogerie selon l'une des revendications
précédentes,
caractérisé en ce que la partie en silicium fortement dopé est telle qu'elle permet d'annuler ou sensiblement
annuler l'expression :

Où
CTE est le coefficient thermique du module de Young (CTE)
αs le coefficient de dilation thermique du spiral
αb le coefficient de dilation thermique du balancier destiné à une coopération avec
le spiral.
11. Oscillateur pour pièce d'horlogerie, notamment de type balancier-spiral, caractérisé en ce qu'il comprend un spiral selon l'une des revendications précédentes.
12. Pièce d'horlogerie, notamment montre, caractérisée en ce qu'elle comprend un spiral selon l'une des revendications 1 à 10.
13. Procédé de fabrication d'un spiral selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de fort dopage du silicium et une étape de réalisation d'une
plaquette en silicium fortement dopé, puis une étape de découpe de cette plaquette
pour obtenir un spiral comprenant du silicium fortement dopé.
14. Procédé de fabrication d'un spiral selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de découpe d'une plaquette en silicium pour former un spiral
puis une étape de fort dopage du silicium après la découpe, notamment par diffusion
ou implantation ionique, pour obtenir un spiral comprenant du silicium fortement dopé.
15. Procédé de fabrication d'un spiral selon l'une des revendications 13 ou 14,
caractérisé en ce qu'il comprend tout ou partie des étapes suivantes :
- découpe du spiral de sorte à former une modulation de l'épaisseur du spiral ; et/ou
- seconde découpe du spiral pour former une variation de la hauteur d'au moins une
spire du spiral.
16. Procédé de fabrication d'un spiral selon l'une des revendications 13 à 15, caractérisé en ce qu'il comprend une étape d'oxydation d'au moins une partie du silicium du spiral.
1. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes, dadurch gekennzeichnet, dass sie einen Teil umfasst, insbesondere mindestens eine Windung oder einen Teil einer
Windung umfassend einen lokal in seiner Länge in Bezug auf eine Verringerung der Dicke
und/oder der Höhe des genannten Teils variierenden Abschnitt, wobei der genannte Teil
stark dotiertes Silizium enthält mit einer ionische Dichte höher oder gleich 1018 at/cm3, um die thermische Kompensation der Spiralfeder zu ermöglichen.
2. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß dem vorangehenden Anspruch,
dadurch gekennzeichnet, dass der genannte Teil, insbesondere die genannte Windung oder der genannte Teil einer
Windung stark dotiertes Silizium enthält mit einer ionische Dichte höher oder gleich
1019 at/cm3, sogar höher oder gleich 1020 at/cm3.
3. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß Anspruch 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, dass die Querschnittsänderung periodisch ist, insbesondere gemäß einer Periode von 90
oder 180 Grad.
4. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß einem der vorangehenden Ansprüche,
dadurch gekennzeichnet, dass die Minima der Dicke und/oder der Höhe der Windung oder des Teils der Windung der
Spirale mit den Orten übereinstimmen, an denen die Tangente aus neutraler Faser im
Wesentlichen mit einer Richtung von <100> des Monokristalls fluchtet, der die Spiralfeder
darstellt.
5. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß einem der vorangehenden Ansprüche,
dadurch gekennzeichnet, dass der genannte Teil, insbesondere die genannte Windung oder der genannte Teil einer
Windung Silizium umfasst, welches über seine gesamte Dicke und/oder gesamte Höhe oder
lediglich in einer Oberflächenschicht stark dotiert ist.
6. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß einem der vorangehenden Ansprüche,
dadurch gekennzeichnet, dass sie eine äußere Oxidationsschicht umfasst, insbesondere aus Siliziumdioxid SiO2.
7. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß dem vorangehenden Anspruch,
dadurch gekennzeichnet, dass die äußere Oxidationsschicht den genannten Teil bedeckt, insbesondere die genannte
Windung oder den genannten Teil einer Windung, und, dass der genannte Teil einen über
seine Länge variierenden Querschnitt aufweist.
8. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß Anspruch 6 oder 7, dadurch gekennzeichnet, dass sie eine äußere Oxidationsschicht mit einer Stärke von kleiner oder gleich 5 µm umfasst,
sogar kleiner oder gleich 3 µm, sogar kleiner oder gleich 2,5 µm, sogar kleiner oder
gleich 2 µm, sogar kleiner oder gleich 1,5 µm.
9. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß einem der Ansprüche 6 bis
8, dadurch gekennzeichnet, dass sie auf ihrer gesamten Länge einen variablen Querschnitt aufweist, aus stark dotiertem
Silizium, von einer Dotierung größer oder gleich 1018 at/cm3, und umfassend eine äußere Oxidationsschicht.
10. Spirale für einen Oszillator eines Zeitmessgerätes gemäß einem der vorangehenden Ansprüche,
dadurch gekennzeichnet, dass der Teil aus stark dotiertem Silizium so ausgebildet ist, dass er den folgenden Ausdruck
gleich Null oder im Wesentlichen gleich Null setzt:

wobei
CTE der thermische Koeffizient des Young Moduls (CTE) ist
αs der thermische Dilatationskoeffizient der Spirale ist
αb der thermische Dilatationskoeffizient der Unruh ist, die dazu vorgesehen ist, mit
der Spirale zusammenzuwirken.
11. Oszillator für ein Zeitmessgerät, insbesondere in der Art einer spiralförmigen Unruh,
dadurch gekennzeichnet, dass er eine Spirale gemäß einem der vorangehenden Ansprüche umfasst.
12. Zeitmessgerät, insbesondere Uhr, dadurch gekennzeichnet, dass es eine Spirale gemäß einem der Ansprüche 1 bis 10 umfasst.
13. Herstellungsverfahren für eine Spirale gemäß einem der Ansprüche 1 bis 10, dadurch gekennzeichnet, dass es einen Schritt zur starken Dotierung von Silizium umfasst und einen Schritt zur
Bildung einer stark dotierten Siliziumscheibe, sodann einen Schritt zur Zerschneidung
dieser Scheibe, um eine Spirale zu erhalten, die stark dotiertes Silizium umfasst.
14. Herstellungsverfahren für eine Spirale gemäß einem der Ansprüche 1 bis 10, dadurch gekennzeichnet, dass es einen Schritt zum Zerschneiden einer Siliziumscheibe umfasst, um eine Spirale
zu bilden, sodann einen Schritt zur starken Dotierung des Siliziums nach dem Zerschneiden,
insbesondere mittels Diffusion oder Ionenimplantation, um eine Spirale zu erhalten,
die stark dotiertes Silizium umfasst.
15. Herstellungsverfahren für eine Spirale gemäß einem der Ansprüche 13 oder 14,
dadurch gekennzeichnet, dass es alle oder einen Teil der folgenden Schritte umfasst:
- Zerschneiden der Spirale in der Art, dass eine Modulation der Stärke der Spirale
entsteht; und/oder
- zweites Zerschneiden der Spirale, um eine Variation der Höhe mindestens einer Windung
der Spirale entstehen zu lassen.
16. Herstellungsverfahren für eine Spirale gemäß einem der Ansprüche 13 bis 15, dadurch gekennzeichnet, dass es einen Oxidationsschritt für mindestens einen Teil des Siliziums der Spirale umfasst.
1. A balance spring for an oscillator of a timepiece, characterized in that it comprises a part, in particular at least a coil or a portion of a coil, comprising
a cross section varying locally over the length by a reduction in the thickness and/or
in the height of said part, said part being provided with heavily doped silicon having
an ion density greater than or equal to 1018 at/cm3, in order to permit the thermo-compensation of the oscillator.
2. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in the preceding claim,
characterized in that said part, in particular said coil or said portion of a coil, comprises heavily doped
silicon having an ion density greater than or equal to 1019 at/cm3, or greater than or equal to 1020 at/cm3.
3. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in claim 1 or 2, characterized in that the variation in cross section is periodic, in particular according to a period of
90 or 180 degrees.
4. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in one of previous
claims, characterized in that the minimum values of the thickness and/or the height of the coil or the portion
of the coil of the balance spring coincide with the places where the tangent to the
neutral fiber is substantially in alignment with a direction <100> of the monocrystal
constituting the balance spring.
5. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in one of the preceding
claims, characterized in that said part, in particular said coil or said portion of a coil, comprises the heavily
doped silicon for the whole of its thickness and/or for the whole of its height, or
only on a layer of its surface.
6. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in one of the preceding
claims, characterized in that it comprises an external oxidized layer, in particular consisting of silicon dioxide
SiO2.
7. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in the preceding claim,
characterized in that the external oxidized layer covers said part, in particular said coil or said portion
of a coil, and in that said part comprises a cross section varying locally over its length.
8. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in Claim 6 or 7, characterized in that it comprises an external oxidized layer having a thickness less than or equal to
5 µm, or less than or equal to 3 pm, or less than or equal to 2.5 µm, or less than
or equal to 2 µm, or less than or equal to 1.5 m.
9. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in one of Claims 6
to 8, characterized in that it comprises over its entire length a variable cross section, with heavily doped
silicon having doping greater than or equal to 1018 at/cm3 and comprising an external oxidized layer.
10. The balance spring for an oscillator of a timepiece as claimed in one of the preceding
claims,
characterized in that the part made of heavily doped silicon is of a nature such as to make it possible
to nullify or to substantially nullify the expression:

where
TCY is the thermal coefficient of the Young's modulus (TCY)
αs is the coefficient of thermal expansion of the balance spring
αb is the coefficient of thermal expansion of the balance intended to interact with
the balance spring.
11. An oscillator for a timepiece, in particular of the balance spring type, characterized in that it comprises a balance spring as claimed in one of the preceding claims.
12. A timepiece, in particular a watch, characterized in that it comprises a balance spring as claimed in one of Claims 1 to 10.
13. A method for producing a balance spring as claimed in one of Claims 1 to 10, characterized in that it comprises a step involving the heavy doping of the silicon and a step involving
the production of a wafer made of heavily doped silicon, followed by a step involving
cutting said wafer in order to obtain a balance spring comprising heavily doped silicon.
14. The method for producing a balance spring as claimed in one of Claims 1 to 10, characterized in that it comprises a step involving cutting a wafer made of silicon in order to form a
balance spring, followed by a step involving the heavy doping of the silicon after
cutting, in particular by ion diffusion or ion implantation, in order to obtain a
balance spring comprising heavily doped silicon.
15. The method for producing a balance spring as claimed in one of Claims 13 or 14,
characterized in that it comprises all or part of the following steps:
- cutting the balance spring in such a way as to form a modulation of the thickness
of the balance spring; and/or
- second cutting of the balance spring in order to form a variation in the height
of at least one coil of the balance spring.
16. The method for producing a balance spring as claimed in one of Claims 13 to 15, characterized in that it comprises a step involving the oxidation of at least one part of the silicon of
the balance spring.