[0001] La présente invention se rapporte à un câble comprenant au moins un élément conducteur
allongé entouré par au moins deux couches polymériques résistantes au feu.
[0002] Elle s'applique typiquement, mais non exclusivement, au domaine des câbles de sécurité
résistant au feu, et notamment sans halogène, susceptible de fonctionner pendant un
laps de temps donné dans des conditions d'incendie, sans être pour autant propagateur
d'incendie ni générateur de fumées importantes.
[0003] Ces câbles de sécurité sont en particulier des câbles de transport d'énergie ou des
câbles de transmission basse fréquence, tels que des câbles de contrôle ou de signalisation.
[0004] Un des enjeux majeurs de l'industrie du câble est l'amélioration du comportement
et des performances des câbles dans des conditions thermiques extrêmes, notamment
celles rencontrées lors d'un incendie. Pour des raisons essentiellement de sécurité,
il est en effet indispensable de maximiser les capacités du câble à retarder la propagation
des flammes d'une part, et à résister au feu d'autre part afin d'assurer une continuité
de fonctionnement.
[0005] Un ralentissement significatif de la progression des flammes, c'est autant de temps
gagné pour évacuer les lieux et/ou pour mettre en oeuvre des moyens d'extinction appropriés.
En cas d'incendie, le câble doit pouvoir résister au feu afin de fonctionner le plus
longtemps possible et limiter sa dégradation. Un câble de sécurité se doit en outre
de ne pas être dangereux pour son environnement, c'est-à-dire de ne pas dégager de
fumées toxiques et/ou opaques lorsqu'il est soumis à des conditions thermiques extrêmes.
[0006] Du document
EP-0 942 439 est connu un câble électrique de sécurité résistant au feu et sans halogène comportant
un ensemble de conducteurs électriques isolés, ledit ensemble étant entouré par une
gaine externe. Chaque conducteur électrique isolé est formé par un conducteur électrique
entouré par une couche isolante obtenue à partir d'une composition comprenant une
matière polymérique et au moins une charge formatrice de céramique, ladite couche
isolante étant ainsi apte à se convertir au moins superficiellement en l'état de céramique
à de hautes températures correspondant à des conditions d'incendie. La matière polymérique
de cette unique couche isolante est choisie parmi un polysiloxane, un copolymère d'éthylène,
et leur mélange.
[0007] Toutefois, il a été constaté que ce câble de sécurité de l'art antérieur ne présente
pas des propriétés de résistance au feu optimales, et reste relativement coûteux lorsqu'un
polysiloxane est choisi comme matériau isolant.
[0008] Le but de la présente invention est de pallier les inconvénients des techniques de
l'art antérieur en proposant notamment un câble présentant des propriétés de résistance
au feu excellentes tout en limitant les risques de dégradation mécanique du ou des
conducteurs électriques qui le composent, même à haute température.
[0009] La présente invention a pour objet un câble comprenant au moins un élément conducteur
allongé entouré par au moins :
- une première couche polymérique obtenue à partir d'une première composition comprenant
un premier matériau polymère et une première charge, et
- une deuxième couche polymérique obtenue à partir d'une deuxième composition comprenant
un deuxième matériau polymère et une deuxième charge,
caractérisé en ce que :
- ladite première charge comprend au moins un premier oxyde de type oxyde d'un métal
alcalino-terreux, et
- ladite deuxième charge comprend au moins un premier silicate et un deuxième silicate,
le deuxième silicate étant différent du premier silicate.
[0010] Grâce à l'invention, le câble présente une très bonne résistance au feu, et permet
notamment de réduire significativement voire d'éviter la formation de gouttelettes
enflammées lors de la combustion du câble. Les propriétés mécaniques du câble de l'invention
s'en trouvent également améliorées ce qui lui permet de continuer à fonctionner même
à hautes températures.
[0011] Le câble de l'invention satisfait avantageusement aux conditions des normes suivantes
:
- la norme NF C32-070 CR1 (2001),
- la norme DIN4102-12 avec les exigences de la performance E30, E60, E90, et
- la norme NBN 713020 Addendum 3 avec les exigences de la performance Rf60, Rf90 et
Rf120.
[0012] L'invention telle qu'ainsi définie présente en outre l'avantage d'être économique
puisqu'elle permet de limiter de façon significative voire d'éviter l'utilisation
de polysiloxane dans la couche isolante, tout en ayant de très bonnes propriétés de
résistance au feu.
1. La première couche polymérique
1.1 La première charge
[0013] L'oxyde d'un métal alcalino-terreux permet avantageusement d'améliorer les propriétés
de résistivité électrique à haute température de la première couche polymérique dans
les conditions d'un incendie.
[0014] De préférence, l'oxyde d'un métal alcalino-terreux peut être de haute pureté.
[0015] On entend par « haute pureté » un oxyde d'un métal alcalino-terreux ayant une pureté
(par calcination) d'au moins 96,0%, de préférence d'au moins 98,0%, et de façon particulièrement
préférée d'au moins 99,0%.
[0016] L'oxyde d'un métal alcalino-terreux de haute pureté limite de façon avantageuse la
présence de composé(s) électriquement conducteur(s), notamment sous forme d'impureté(s).
Les impuretés peuvent contenir par exemple des métaux lourds. De préférence, l'oxyde
d'un métal alcalino-terreux peut comprendre au plus 30 ppm de métaux lourds, et de
préférence moins de 10 ppm de métaux lourds.
[0017] Dans un mode de réalisation préféré, l'oxyde d'un métal alcalino-terreux a une température
de fusion d'au moins 1500°C, de préférence d'au moins 2000°C, et de façon particulièrement
préférée d'au moins 2500°C.
[0018] A titre d'exemple préféré, le premier oxyde de la première charge peut être de l'oxyde
de magnésium (MgO).
[0019] La première charge peut comprendre en outre un deuxième oxyde différent du premier
oxyde.
[0020] De préférence, le deuxième oxyde peut être du dioxyde de silicium (SiO
2).
[0021] La première charge peut comprendre de 50 à 90% en poids du premier oxyde par rapport
au poids total de la première charge.
[0022] La première charge peut comprendre de 10 à 30% en poids du deuxième oxyde par rapport
au poids total de la première charge.
1.2 Le premier matériau polymère
[0023] Le premier matériau polymère de l'invention comprend un ou plusieurs polymère(s),
le terme polymère pouvant s'entendre par tout type de polymère bien connu de l'homme
du métier tel que homopolymère ou copolymère (e.g. copolymère séquencé, copolymère
statistique, terpolymère, ..etc).
[0024] Le polymère peut être du type thermoplastique ou élastomère, et peut être réticulé
par des techniques bien connus de l'homme du métier.
[0025] Dans un mode de réalisation particulier, le premier matériau polymère, ou en d'autres
termes la matrice polymère de la première composition, peut comprendre un ou plusieurs
polymères d'oléfine, et de préférence un ou plusieurs polymères d'éthylène. Un polymère
d'oléfine est classiquement un polymère obtenu à partir d'au moins un monomère d'oléfine.
[0026] Plus particulièrement, le premier matériau polymère peut comprendre plus de 30% en
poids de polymère(s) d'oléfine, de préférence plus de 50% en poids de polymère(s)
d'oléfine, de préférence plus de 70% en poids de polymère(s) d'oléfine, et de façon
particulièrement préférée plus de 90% en poids de polymère(s) d'oléfine, par rapport
au poids total du premier matériau polymère dans la première composition. De préférence,
le premier matériau polymère est uniquement composé d'un ou de plusieurs polymère(s)
d'oléfine.
[0027] A titre d'exemple, le premier matériau polymère de l'invention peut comprendre un
ou plusieurs polymères d'oléfine, et de préférence un ou plusieurs polymère(s) d'éthylène,
choisis parmi un polyéthylène linéaire basse densité (LLDPE); un polyéthylène très
basse densité (VLDPE); un polyéthylène basse densité (LDPE); un polyéthylène moyenne
densité (MDPE); un polyéthylène haute densité (HDPE); un copolymère élastomère d'éthylène-propylène
(EPM); un terpolymère éthylène propylène diène monomère (EPDM); un copolymère d'éthylène
et de vinyl ester tel qu'un copolymère d'éthylène et d'acétate de vinyl (EVA); un
copolymère d'éthylène et d'acrylate tel qu'un copolymère d'éthylène et d'acrylate
de butyle (EBA) ou un copolymère d'éthylène et d'acrylate de méthyle (EMA); un copolymère
d'éthylène et d'alpha-oléfine tel qu'un copolymère d'éthylène et d'octène (PEO) ou
un copolymère d'éthylène et de butène (PEB); et un de leurs mélanges. Le polymère
d'éthylène préféré est le copolymère d'éthylène et d'octène (PEO), ou un mélange de
copolymères d'éthylène et d'octène (PEO).
[0028] Le premier matériau polymère de l'invention peut en outre comprendre un polymère
greffé, notamment greffé avec des fonctions polaires.
[0029] Ce polymère greffé permet avantageusement d'améliorer les propriétés mécaniques de
la première couche polymérique.
[0030] A titre d'exemple, le polymère greffé peut être un polymère d'oléfine greffé anhydride
maléique, et notamment un polymère d'éthylène greffé anhydride maléique.
[0031] Lorsqu'un polymère greffé est ajouté au premier matériau polymère, le premier matériau
polymère peut comprendre de 1 à 20 % en poids dudit polymère greffé, et de préférence
de 1 à 15 % en poids dudit polymère greffé, par rapport au poids total du premier
matériau polymère dans la première composition.
[0032] Le premier matériau polymère peut avoir un indice de fluidité en fondu (connu sous
l'anglicisme « Melt Flow Index »), en gramme/10 minutes selon la norme ISO 1133 à
190°C/2,16 kg, allant de 1,0 à 5.
[0033] Lorsque la composition comprend un mélange de deux polymères d'oléfine différents,
notamment un mélange de copolymères d'éthylène et d'octène, les indices de fluidité
en fondu de ces deux polymères sont différents.
[0034] La première composition de l'invention peut comprendre au moins 30 % en poids dudit
premier matériau polymère, et de préférence au moins 40 % en poids dudit premier matériau
polymère, par rapport au poids total de la première composition.
1.3 La première composition
[0035] La première composition peut comprendre de 20 à 60 % en poids du premier oxyde par
rapport au poids total de la première composition. De préférence, la première composition
peut comprendre de 30 à 50 % en poids du premier oxyde par rapport au poids total
de la première composition.
[0036] La première composition peut comprendre de 5 à 30 % en poids du deuxième oxyde par
rapport au poids total de la première composition. De préférence, la première composition
peut comprendre de 5 à 20 % en poids du deuxième oxyde par rapport au poids total
de la première composition.
[0037] Dans un autre mode de réalisation préféré, la première composition peut comprendre
au moins 30 % en poids de ladite première charge, et de préférence au moins 40 % en
poids de ladite première charge, par rapport au poids total de la première composition.
[0038] Dans un autre mode de réalisation préféré, la première composition peut comprendre
au moins 30% en poids dudit premier matériau polymère, et de préférence au moins 40%
en poids dudit premier matériau polymère, par rapport au poids total de la première
composition.
[0039] Afin d'optimiser la résistance au feu du câble de l'invention, la première composition
peut avoir une viscosité Mooney d'au moins 40, et de préférence d'au moins 50. La
première composition peut avoir une viscosité Mooney d'au plus 100, et de préférence
d'au plus 90.
[0040] La viscosité Mooney (ML1+4, 160°C) est exprimée en unités Mooney (Me) et peut être
facilement déterminée par la norme NFT 43005.
[0041] La première composition peut typiquement comprendre en outre des additifs en une
quantité de 0,1 à 20 parties en poids pour 100 parties en poids du premier matériau
polymère dans la première composition. Les additifs sont bien connus de l'homme du
métier et peuvent être par exemple choisis parmi des agents de protection (e.g. des
anti-UV, des anti-cuivre), des agents de mise en oeuvre (e.g. des plastifiants, des
lubrifiants), des pigments, et des antioxydants.
1.4 Caractéristiques de la première couche polymérique
[0042] La première couche polymérique peut entourer un ou plusieurs élément(s) conducteur(s)
allongé(s).
[0043] La première couche polymérique peut être une couche électriquement isolante.
[0044] Dans la présente invention, on entend par « couche électriquement isolante » une
couche dont la conductivité électrique peut être d'au plus 1.10
-9 S/m (siemens par mètre) (à 25°C), de préférence d'au plus 1.10
-8 S/m, et de préférence d'au plus 1.10
-13 S/m (à 25°C).
[0045] Dans un mode de réalisation particulier, l'épaisseur de la première couche polymérique
peut aller de 0,05 mm à 2,0 mm, et de préférence de 0,1 mm à 1,0 mm.
[0046] Dans un mode de réalisation particulier, la première couche polymérique peut être
réticulée ou non réticulée.
[0047] Dans la présente invention, on entend par « non réticulée » une couche dont le taux
de gel selon la norme ASTM D2765-01 (extraction au xylène) est d'au plus 20%, de préférence
d'au plus 10%, de préférence d'au plus 5%, et de façon particulièrement préférée de
0%.
[0048] Dans la présente invention, on entend par « réticulée » une couche dont le taux de
gel selon la norme ASTM D2765-01 (extraction au xylène) est d'au moins 50%, de préférence
d'au moins 80%, et de façon particulièrement préférée d'au moins 90%.
2. La deuxième couche polymérique
2.1 La deuxième charge
2.1.1 Le premier silicate
[0049] Le premier silicate peut être choisi parmi les phyllosilicates, des composés comprenant
du silicate de magnésium, des composés comprenant du silicate d'aluminium, et un de
leur mélange.
[0050] De préférence, le premier silicate peut être un phyllosilicate. Plus particulièrement,
le phyllosilicate peut être du mica.
[0051] La deuxième charge peut comprendre de 20 à 40 % en poids de premier silicate par
rapport au poids total de la deuxième charge.
2.1.2 Le deuxième silicate
[0052] Le deuxième silicate peut être un composé avec une surface spécifique élevée, notamment
d'au moins 10 m
2/g, et de préférence d'au moins 20 m
2/g. La surface spécifique est classiquement déterminée par la méthode B.E.T. selon
la norme DIN ISO 9277.
[0053] Le deuxième silicate peut être notamment de type lamellaire.
[0054] Plus particulièrement, le deuxième silicate peut être choisi parmi les phyllosilicates,
des composés comprenant du silicate de magnésium, des composés comprenant du silicate
d'aluminium, et un de leur mélange.
[0055] De préférence, le deuxième silicate peut être un composé comprenant du silicate de
magnésium.
[0056] Plus particulièrement, le composé comprenant du silicate de magnésium peut être du
talc.
[0057] La deuxième charge peut comprendre de 20 à 40 % en poids de deuxième silicate par
rapport au poids total de la deuxième charge.
2.1.3 Autres composés dans la deuxième composition
[0058] Dans un mode de réalisation préféré, la deuxième charge peut comprendre en outre
:
- un oxyde d'un métal alcalino-terreux, et/ou
- un troisième silicate, le troisième silicate étant différent du premier silicate et
du deuxième silicate.
[0059] L'oxyde d'un métal alcalino-terreux permet avantageusement d'améliorer les propriétés
mécaniques de cohésion de la deuxième couche polymérique après combustion sous l'effet
d'une flamme.
[0060] De préférence, l'oxyde d'un métal alcalino-terreux de la deuxième couche polymérique
peut être de haute pureté, afin d'améliorer la résistivité électrique du câble de
l'invention.
[0061] On entend par « haute pureté » un oxyde d'un métal alcalino-terreux ayant une pureté
(par calcination) d'au moins 96,0%, de préférence d'au moins 98,0%, et de façon particulièrement
préférée d'au moins 99,0%.
[0062] L'oxyde d'un métal alcalino-terreux de haute pureté limite de façon avantageuse la
présence de composé(s) électriquement conducteur(s), notamment sous forme d'impureté(s).
Les impuretés peuvent contenir par exemple des métaux lourds. De préférence, l'oxyde
d'un métal alcalino-terreux peut comprendre au plus 30 ppm de métaux lourds, et de
préférence moins de 10 ppm de métaux lourds.
[0063] Dans un mode de réalisation préféré, l'oxyde d'un métal alcalino-terreux a une température
de fusion d'au moins 1500°C, de préférence d'au moins 2000°C, et de façon particulièrement
préférée d'au moins 2500°C.
[0064] De préférence, l'oxyde d'un métal alcalino-terreux peut être de l'oxyde de magnésium
(MgO).
[0065] Le troisième silicate peut être choisi parmi les phyllosilicates, des composés comprenant
du silicate de magnésium, des composés comprenant du silicate d'aluminium, et un de
leur mélange.
[0066] De préférence, le troisième silicate peut être un composé comprenant du silicate
d'aluminium, notamment de type lamellaire.
[0067] Plus particulièrement, le troisième silicate peut être choisi parmi la montmorillonite,
la bentonite, la kaolinite, l'hectorite, la halloysite, et un de leurs mélanges.
[0068] De préférence, le composé comprenant du silicate d'aluminium peut être la montmorillonite.
[0069] A titre d'exemple préféré de troisième silicate, on peut citer un nanoargile, fonctionnalisé
ou non. Plus particulièrement, il peut être traité en surface par des cations du type
ammonium quaternaire.
[0070] La deuxième charge peut comprendre de 5 à 30 % en poids de troisième silicate par
rapport au poids total de la deuxième charge dans la deuxième composition.
[0071] Dans un autre mode de réalisation préféré, la deuxième charge peut comprendre, par
rapport au poids total de la deuxième charge :
- de 20 à 40 % en poids de premier silicate,
- de 20 à 40 % en poids de deuxième silicate,
- de 5 à 30 % en poids de troisième silicate, et
- de 20 à 40 % en poids d'oxyde d'un métal alcalino-terreux.
2.2 Le deuxième matériau polymère
[0072] Le deuxième matériau polymère comprend un ou plusieurs polymère(s), le terme polymère
pouvant s'entendre par tout type de polymère bien connu de l'homme du métier tel que
homopolymère ou copolymère (e.g. copolymère séquencé, copolymère statistique, terpolymère,
..etc).
[0073] Le polymère peut être du type thermoplastique ou élastomère, et peut être réticulé
par des techniques bien connus de l'homme du métier.
[0074] Dans un mode de réalisation particulier, le deuxième matériau polymère, ou en d'autres
termes la matrice polymère de la deuxième composition, peut comprendre un ou plusieurs
polymères d'oléfine, et de préférence, un ou plusieurs polymère(s) d'éthylène. Un
polymère d'oléfine est classiquement un polymère obtenu à partir d'au moins un monomère
d'oléfine.
[0075] Plus particulièrement, le deuxième matériau polymère peut comprendre plus de 30%
en poids de polymère(s) d'oléfine, de préférence plus de 50% en poids de polymère(s)
d'oléfine, de préférence plus de 70% en poids de polymère(s) d'oléfine, et de façon
particulièrement préférée plus de 90% en poids de polymère(s) d'oléfine, par rapport
au poids total du deuxième matériau polymère dans la deuxième composition. De préférence,
le deuxième matériau polymère est uniquement composé d'un ou de plusieurs polymère(s)
d'oléfine.
[0076] A titre d'exemple, le deuxième matériau polymère de l'invention peut comprendre un
ou plusieurs polymères d'oléfine, et de préférence un ou plusieurs polymère(s) d'éthylène,
choisis parmi un polyéthylène linéaire basse densité (LLDPE); un polyéthylène très
basse densité (VLDPE); un polyéthylène basse densité (LDPE); un polyéthylène moyenne
densité (MDPE); un polyéthylène haute densité (HDPE); un copolymère élastomère d'éthylène-propylène
(EPM); un terpolymère éthylène propylène diène monomère (EPDM); un copolymère d'éthylène
et de vinyl ester tel qu'un copolymère d'éthylène et d'acétate de vinyl (EVA); un
copolymère d'éthylène et d'acrylate tel qu'un copolymère d'éthylène et d'acrylate
de butyle (EBA) ou un copolymère d'éthylène et d'acrylate de méthyle (EMA); un copolymère
d'éthylène et d'alpha-oléfine tel qu'un copolymère d'éthylène et d'octène (PEO) ou
un copolymère d'éthylène et de butène (PEB); et un de leurs mélanges.
[0077] Le deuxième matériau polymère de l'invention peut en outre comprendre un polymère
greffé, notamment greffé avec des fonctions polaires.
[0078] Ce polymère greffé permet avantageusement d'améliorer les propriétés mécaniques de
cohésion de la deuxième couche après combustion sous l'effet d'une flamme.
[0079] A titre d'exemple, le polymère greffé peut être un polymère d'oléfine greffé anhydride
maléique, et notamment un polymère d'éthylène greffé anhydride maléique.
[0080] Lorsqu'un polymère greffé est ajouté au deuxième matériau polymère, le deuxième matériau
polymère peut comprendre de 1 à 20 % en poids dudit polymère greffé, et de préférence
de 5 à 15 % en poids dudit polymère greffé, par rapport au poids total du deuxième
matériau polymère dans la deuxième composition.
[0081] Le deuxième matériau polymère peut comprendre un mélange d'au moins deux polymères
d'éthylène différents, et plus particulièrement peut comprendre un mélange d'un homopolymère
d'éthylène et d'un copolymère d'éthylène et d'acétate de vinyle (EVA).
[0082] De préférence, le deuxième matériau polymère peut comprendre de 50 à 80 % en poids
d'EVA et de 20 à 50 % en poids d'un homopolymère d'éthylène, par rapport au poids
total du deuxième matériau polymère dans la deuxième composition.
[0083] La deuxième composition peut comprendre au moins 30 % en poids du deuxième matériau
polymère, de préférence au moins 50 % en poids du deuxième matériau polymère, et de
préférence au moins 60% en poids du deuxième matériau polymère, par rapport au poids
total de la deuxième composition.
2.3 La deuxième composition
[0084] La deuxième composition peut comprendre au moins 30% en poids de ladite deuxième
charge par rapport au poids total de la deuxième composition.
[0085] Dans un mode de réalisation préféré, la deuxième composition peut comprendre au moins
30% en poids dudit deuxième matériau polymère par rapport au poids total de la deuxième
composition.
[0086] Afin d'optimiser la résistance au feu du câble de l'invention, la deuxième composition
peut avoir une viscosité Mooney d'au moins 50, et de préférence d'au moins 55. La
deuxième composition peut avoir une viscosité Mooney d'au plus 100, et de préférence
d'au plus 90.
[0087] La viscosité Mooney (ML1+4, 160° C) est exprimée en unités Mooney (Me) et peut être
facilement déterminée par la norme NFT 43005.
[0088] La deuxième composition peut typiquement comprendre en outre des additifs en une
quantité de 0,1 à 20 parties en poids pour 100 parties en poids du deuxième matériau
polymère dans la deuxième composition. Les additifs sont bien connus de l'homme du
métier et peuvent être par exemple choisis parmi des agents de protection (e.g. des
anti-UV, des anti-cuivre), des agents de mise en oeuvre (e.g. des plastifiants, des
lubrifiants), des pigments, et des antioxydants.
2.4 Caractéristiques de la deuxième couche polymérique
[0089] La deuxième couche polymérique peut entourer de préférence la première couche polymérique.
[0090] La deuxième couche polymérique peut être avantageusement non réticulée.
[0091] Dans la présente invention, on entend par « non réticulée » une couche dont le taux
de gel selon la norme ASTM D2765-01 (extraction au xylène) est d'au plus 20%, de préférence
d'au plus 10%, de préférence d'au plus 5%, et de façon particulièrement préférée de
0%.
[0092] Dans un autre mode de réalisation préféré, la deuxième couche polymérique est une
couche électriquement isolante.
[0093] Dans la présente invention, on entend par « couche électriquement isolante » une
couche dont la conductivité électrique peut être d'au plus 1.10
-9 S/m (siemens par mètre) (à 25°C), de préférence d'au plus 1.10
-8 S/m, et de préférence d'au plus 1.10
-13 S/m (à 25°C).
[0094] Dans un mode de réalisation particulier, l'épaisseur de la deuxième couche polymérique
peut aller de 0,05 mm à 2,0 mm, et de préférence de 0,1 mm à 1,0 mm.
3. Autre(s) couche(s)
[0095] Le câble selon l'invention peut comprendre en outre une troisième couche polymérique.
[0096] La troisième couche polymérique peut entourer de préférence la deuxième couche polymérique.
[0097] De préférence, la troisième couche polymérique peut être réticulée.
[0098] Dans la présente invention, on entend par « réticulée » une couche dont le taux de
gel selon la norme ASTM D2765-01 (extraction au xylène) est d'au moins 50%, de préférence
d'au moins 80%, et de façon particulièrement préférée d'au moins 90%.
[0099] Dans un mode de réalisation préféré, la troisième couche polymérique est une couche
électriquement isolante.
[0100] Dans la présente invention, on entend par « couche électriquement isolante » une
couche dont la conductivité électrique peut être d'au plus 1.10
-9 S/m (siemens par mètre) (à 25°C), de préférence d'au plus 1.10
-8 S/m, et de préférence d'au plus 1.10
-13 S/m (à 25°C).
[0101] Dans un autre mode de réalisation particulier, la troisième couche polymérique ne
comprend pas de composés halogénés. De préférence, la troisième couche polymérique
est une couche dite « HFFR » pour l'anglicisme
« Halogen-Free Flame Retardant » selon la norme IEC 60754 Parties 1 et 2 (2011).
[0102] La troisième couche polymérique peut comprendre un ou plusieurs polymère(s) d'oléfine
et de préférence un ou plusieurs polymère(s) d'éthylène
[0103] Dans un mode de réalisation particulier, l'épaisseur de la troisième couche polymérique
peut aller de 0,05 mm à 2 mm, et de préférence de 0,1 mm à 1,0 mm.
4. Le câble
[0104] L'invention trouve une application particulièrement avantageuse, mais non exclusive,
dans le domaine des câbles d'énergie ou de télécommunication destinés à rester opérationnels
pendant un temps défini lorsqu'ils sont soumis à de fortes chaleurs et/ou directement
à des flammes.
[0105] Dans la présente invention, on entend par le terme « câble » un câble électrique
et/ou optique, destiné au transport d'énergie et/ou à la transmission de données.
[0106] Plus particulièrement, ce type de câble comprend un ou plusieurs élément(s) conducteur(s)
allongé(s) du type électrique et/ou optique.
[0107] Lorsque l'élément conducteur allongé est du type électrique, il peut être un monoconducteur
tel que par exemple un fil métallique, ou un multiconducteur tel qu'une pluralité
de fils métalliques, torsadés ou non.
[0108] Le conducteur électrique allongé peut être réalisé à partir d'un matériau métallique
notamment choisi parmi l'aluminium, un alliage d'aluminium, du cuivre, un alliage
de cuivre, et une de leurs combinaisons.
[0109] La section (transversale) du conducteur électrique peut aller de 0,5 mm
2 à plus de 240 mm
2.
[0110] La première couche polymérique peut être directement en contact physique avec l'élément
conducteur allongé.
[0111] Dans un mode de réalisation préféré, la deuxième couche polymérique peut entourer
la première couche polymérique.
[0112] Lorsque le câble possède en outre une troisième couche polymérique, la troisième
couche polymérique peut entourer la première couche polymérique et/ou la deuxième
couche polymérique.
[0113] Le câble de l'invention peut en outre comprendre une gaine de protection entourant
un ou plusieurs élément(s) conducteur(s) allongé(s) isolé(s) par au moins la première
couche polymérique, la deuxième couche polymérique, et optionnellement la troisième
couche polymérique, lesdites trois couches étant conformes à l'invention.
[0114] Plus particulièrement, lorsque le câble de l'invention comprend un seul élément conducteur
isolé par au moins la première couche polymérique, la deuxième couche polymérique,
et optionnellement la troisième couche polymérique, la gaine de protection entoure
l'unique élément conducteur allongé et ainsi isolé.
[0115] Lorsque le câble de l'invention comprend plusieurs éléments conducteurs allongés
isolés par au moins la première couche polymérique, la deuxième couche polymérique,
et optionnellement la troisième couche polymérique, la gaine de protection entoure
l'ensemble desdits éléments conducteurs allongés et ainsi isolés.
[0116] La gaine de protection de l'invention peut être une gaine du type tubante ou du type
bourrante.
[0117] On entend par « gaine tubante » une gaine en forme de tube comprenant une épaisseur
sensiblement identique tout le long dudit tube. La gaine tubante peut être plus ou
moins serrée autour de l'ensemble des conducteurs isolés tel que précédemment décrit,
de manière notamment à immobiliser l'ensemble desdits conducteurs isolés à l'intérieur
de ladite gaine.
[0118] La gaine tubante est très simple et rapide à réaliser puisqu'elle nécessite une pression
à la sortie de l'extrudeuse moins importante que celle nécessaire à la fabrication
d'une gaine bourrante.
[0119] On entend par « gaine bourrante » une gaine qui remplit les interstices, lorsqu'ils
existent, entre les conducteurs électriques isolés par au moins la première couche
polymérique et la deuxième couche polymérique, dont les volumes sont accessibles.
[0120] Dans un mode de réalisation particulier, l'épaisseur de la gaine de protection peut
aller de 0,05 mm à 3 mm, et de préférence de 0,5 mm à 2,0 mm.
[0121] La gaine de protection peut être classiquement à base d'un ou de plusieurs polymère(s)
d'oléfine, avec optionnellement au moins une charge ignifugeante telle que du trihydroxyde
d'aluminium (ATH), du dihydroxyde de magnésium (MDH), de la craie. De préférence,
la gaine de protection est une gaine dite « HFFR » pour l'anglicisme «
Halogen-Free Flame Retardant » selon la norme IEC 60754 Parties 1 et 2 (2011).
[0122] Lorsque le câble comprend une gaine de protection, il peut en outre comprendre un
élément de bourrage positionné le long du câble entre la gaine de protection et le
ou les élément(s) conducteur(s) allongé(s) isolé(s), l'élément de bourrage pouvant
en outre entourer le ou les élément(s) conducteur(s) allongé(s) isolé(s).
[0123] L'élément de bourrage est bien connu de l'homme du métier et peut être par exemple
à base d'un ou de plusieurs polymère(s) d'oléfine, avec optionnellement au moins une
charge ignifugeante telle que par exemple du trihydroxyde d'aluminium (ATH), du dihydroxyde
de magnésium (MDH), de la craie. De préférence, l'élément de bourrage est un élément
dit « HFFR » pour l'anglicisme «
Halogen-Free Flame Retardant » selon la norme IEC 60754 Parties 1 et 2 (2011).
[0124] Afin de garantir un câble dit HFFR pour l'anglicisme «
Halogen-Free Flame Retardant », le câble de l'invention, ou en d'autres termes les éléments qui composent ledit
câble tels que par exemple la gaine de protection, ne comprend/comprennent de préférence
pas de composés halogénés selon la norme IEC 60754 Parties 1 et 2 (2011). Ces composés
halogénés peuvent être de toutes natures, tels que par exemple des polymères fluorés
ou des polymères chlorés comme le polychlorure de vinyle (PVC), des plastifiants halogénés,
des charges minérales halogénées, ...etc.
[0125] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lumière de la description d'exemples non limitatifs de câbles selon l'invention faits
en référence aux figures.
La figure 1 représente une vue schématique en coupe transversale d'un câble électrique
selon un premier mode de réalisation conforme à l'invention.
La figure 2 représente une vue schématique en coupe transversale d'un câble électrique
selon un deuxième mode de réalisation conforme à l'invention.
[0126] Pour des raisons de clarté, seuls les éléments essentiels pour la compréhension de
l'invention ont été représentés de manière schématique, et ceci sans respect de l'échelle.
[0127] Le câble électrique représenté sur la figure 1 comporte deux conducteurs électriques
1, chaque conducteur électrique étant entouré successivement par une première couche
polymérique 2 et une deuxième couche polymérique 3, toutes deux conformes à l'invention.
[0128] Une gaine de protection 5 de type bourrante entoure l'ensemble des deux conducteurs
isolés par les deux couches polymériques de l'invention.
[0129] Un élément de bourrage 6 est positionné entre la gaine de protection 5 et l'ensemble
des conducteurs électriques isolés par les deux couches polymériques de l'invention.
L'élément de bourrage 6 entoure en outre l'ensemble des conducteurs électriques isolés
par les deux couches polymériques de l'invention.
[0130] Le câble électrique représenté sur la figure 2 comporte trois conducteurs électriques
1, entourés successivement par une première couche polymérique 2 et une deuxième couche
polymérique 3, toutes deux conformes à l'invention. En outre, une troisième couche
polymérique 4 entoure la deuxième couche polymérique de chacun des conducteurs électriques.
[0131] Une gaine de protection 5 de type tubante entoure l'ensemble des trois conducteurs
électriques isolés par les trois couches polymériques.
[0132] Des espaces vides 7 sont ménagés entre la gaine de protection 5 et l'ensemble des
conducteurs électriques isolés par les trois couches polymériques qu'elle entoure.
[0133] L'ensemble des couches, éléments de bourrage et gaines représentés sur les figures
1 et 2 sont des éléments obtenus par extrusion. La gaine de protection 5 est une gaine
classique réalisée à partir d'une composition ignifugeante à base de polyoléfine.
L'élément de bourrage 6 est un élément de bourrage classique également réalisé à partir
d'une composition ignifugeante à base de polyoléfine.
Exemples
[0134] Le tableau 1 ci-dessous rassemble les constituants d'une première composition polymère
selon l'invention avec :
- un premier matériau polymère constitué du Polymère 1 ; et
- une première charge constituée de deux charges différentes à savoir : Oxyde 1 et Oxyde
2.
Tableau 1
1ère Composition |
Parties en poids (pcr) des constituants pour 100 parties en poids du 1er matériau polymère dans la 1ère com position |
% en poids des constituants dans la 1ère composition |
% en poids des charges dans la 1ère charge |
1er Matériau polymère |
Polymère 1 |
75 |
35,7 |
|
Polymère 2 |
20 |
9,5 |
|
Polymère 3 |
5 |
2,4 |
|
1ère Charge |
Oxyde 1 |
90 |
42,9 |
81,8 |
Oxyde 2 |
20 |
9,5 |
18,2 |
Total |
210 |
100 |
100 |
[0135] L'origine des différents constituants rassemblés dans le tableau 1 est la suivante
:
- Polymère 1 est un copolymère d'éthylène et d'octène (PEO) avec une densité de 0,880-0,884
g/cm3, commercialisé par la société EXXONMOBIL sous la référence EXACT 8203 ;
- Polymère 2 est un copolymère d'éthylène et d'octène (PEO), avec une densité de 0,882
g/cm3, et commercialisé par la société EXXONMOBIL sous la référence EXACT 8201 ;
- Polymère 3 est polyéthylène greffé anhydride maléique, avec une densité de 0,912 g/cm3, commercialisé par la société Polieco - MPB sous la référence Coesive LL15M ;
- Oxyde 1 est un oxyde d'un métal alcalino-terreux du type oxyde de magnésium (MgO),
commercialisé par la société Van Mannekus sous la référence MgO AK98, avec une pureté
de 97,9% ; et
- Oxyde 2 est un dioxyde de silicium (SiO2) commercialisé par la société EVONIK sous la référence Aerosil R974.
[0136] Le tableau 2 ci-dessous rassemble les constituants d'une deuxième composition selon
l'invention avec :
- un deuxième matériau polymère constitué de trois polymères différents, à savoir :
Polymère 10, Polymère 20 et Polymère 30 ; et
- une deuxième charge constituée de quatre charges différentes, à savoir : Silicate
10, Silicate 20, Silicate 30 et Oxyde 10.
Tableau 2
2ème Composition |
Parties en poids (pcr) des constituants pour 100 parties en poids du 2ème matériau polymère dans la 2ème com position |
% en poids des constituants dans la 2ème composition polymère |
% en poids des charges dans la 2ème charge |
2ème Matériau polymère |
Polymère 10 |
60 |
23,3 |
|
Polymère 20 |
30 |
11,7 |
Polymère 30 |
10 |
3,9 |
2ème charge |
Silicate 10 |
45 |
17,5 |
29,4 |
Silicate 20 |
45 |
17,5 |
29,4 |
Silicate 30 |
18 |
7,0 |
11,8 |
Oxyde 10 |
45 |
17,5 |
29,4 |
Additifs |
Plastifiant |
1 |
0,4 |
|
Antioxydant |
3 |
1,2 |
Total |
257 |
100 |
100 |
[0137] L'origine des différents constituants rassemblés dans le tableau 2 est la suivante
:
- Polymère 10 est un copolymère d'éthylène et d'acétate de vinyle (EVA), avec une densité
de 0,950 g/cm3, commercialisé par la société Exxon Mobil sous la référence Elvax 2803 ;
- Polymère 20 est un polyéthylène basse densité, avec une densité de 0,900 g/cm3, commercialisé par la société Polimeri Europa sous la référence Clearflex FFDO ;
- Polymère 30 est un polyéthylène greffé anhydride maléique, avec une densité de 0,912
g/cm3, commercialisé par la société Polieco - MPB sous la référence Coesive LL15M ;
- Silicate 10 est un silicate du type mica, commercialisé par la société Keyser and
Mackay sous la référence Mica SX300 ;
- Silicate 20 est un silicate lamellaire du type talc, commercialisé par la société
Univar sous la référence Mistron HAR, avec une surface spécifique de 22 m2/g (méthode B.E.T. selon la norme DIN ISO 9277) ;
- Silicate 30 est un silicate lamellaire du type montmorillonite, commercialisé par
la société BYK sous la référence Cloisite 20 ;
- Oxyde 10 est un oxyde d'un métal alcalino-terreux du type oxyde de magnésium (MgO)
de grade pharmaceutique, commercialisé par la société SCORA sous la référence MgO
PE leger, avec une pureté (par calcination) de 99,0%, et une température de fusion
d'environ 2800°C ;
- Plastifiant est une cire commercialisée par la société Clariant sous la référence
Cire PE 520 ; et
- Antioxydant est un antioxydant commercialisé par la société Chemtura sous la référence
Naugard XL1.
[0138] Afin de vérifier la résistance au feu des compositions de l'invention en configuration
opérationnelle, les couches polymériques conformes à l'invention ont été mises en
oeuvre dans différents types de câbles (voir tableaux 3 et 4 ci-après) afin d'être
testées au regard des normes suivantes :
- NF C 32-070 CR1 (2001),
- DIN4102-12 avec la performance E30, E60, E90, et
- NBN 713020 Addendum 3 avec la performance Rf60, Rf90, Rf120.
[0139] Le tableau 3 ci-après présente un câble comprenant une première couche polymérique
obtenue à partir de la première composition du tableau 1, et une deuxième couche polymérique
obtenue à partir de la deuxième composition du tableau 2.
[0140] Plus particulièrement, le câble 1 du tableau 3 comprend :
- quatre conducteurs électriques entourés respectivement par une isolation tricouche,
ladite isolation tricouche comprenant une première couche polymérique selon l'invention,
obtenue à partir de la première composition polymère du tableau 1, une deuxième couche
polymérique selon l'invention, obtenue à partir de la deuxième composition du tableau
2, et une troisième couche polymérique selon un mode de réalisation particulier de
l'invention,
- un élément de bourrage entourant les quatre conducteurs électriques isolés, et
- une gaine de protection du type bourrante entourant les quatre conducteurs électriques
isolés ainsi que l'élément de bourrage.
Tableau 3
|
Câble 1 |
Nombre de conducteurs électriques isolés |
4 |
Section d'un conducteur électrique en cuivre (mm2) |
1,5 |
1ère couche polymérique / Epaisseur (mm) |
Composition selon tableau 1 / 0,5 |
2ème couche polymérique / Epaisseur (mm) |
Composition selon tableau 2 / 0,2 |
3ème couche polymérique / Epaisseur (mm) |
HFFR1 / 0,3 |
Epaisseur totale (mm) de l'isolant |
1,0 |
Elément de bourrage |
Oui : HFFR2 |
Epaisseur (mm) de la gaine de protection tubante HFFR3 |
1,3 |
Diamètre extérieur du câble électrique |
14.2 |
Test NF C 32-070 CR1 (2001) |
65 min |
Test DIN4102-12 Performance E90 |
90 min |
Test NBN 713020 Addendum 3 Performance Rf120 |
120 min |
[0141] L'origine des éléments rassemblés dans le tableau 3 est la suivante :
- HFFR1 est une couche extrudée HFFR à base de polyoléfine chargée(s), la/les polyoléfine(s)
étant du type copolymère(s) d'éthylène et d'acétate de vinyl (EVA), et la charge étant
au moins une charge ignifugeante du type trihydroxyde d'aluminium ;
- HFFR2 est un élément de bourrage extrudé HFFR à base de polyoléfine(s) chargée(s),
la/les polyoléfine(s) étant du type copolymère(s) d'éthylène et d'acétate de vinyl
(EVA), et la charge étant au moins une charge ignifugeante du type trihydroxyde d'aluminium
; et
- HFFR3 est une gaine extrudée HFFR à base de polyoléfine(s) chargée(s), la/les polyoléfine(s)
étant du type copolymère(s) d'éthylène et d'acétate de vinyl (EVA), et la charge étant
au moins une charge ignifugeante du type trihydroxyde d'aluminium.
Procédé de préparation
[0142] Dans un premier temps, la première composition du tableau 1 est extrudée, à l'aide
d'une extrudeuse monovis classique, autour de chaque conducteur électrique, formant
ainsi la première couche polymérique isolante.
[0143] Le profil de température va de 90 à 200 °C, et l'extrudeuse comporte huit zones de
chauffe.
[0144] Dans un second temps, la deuxième composition du tableau 2 est extrudée classiquement
autour de la première couche polymérique, formant ainsi la deuxième couche polymérique
isolante.
[0145] Dans un troisième temps, une troisième couche telle que définie dans l'invention,
lorsqu'elle existe, est extrudée autour des deux couches précédentes.
[0146] L'isolation bicouche ou tricouche peut être extrudée en plusieurs étapes successives,
mais elle peut également être extrudée par co-extrusion (une seule et même tête d'extrusion).
[0147] Le reste des éléments constitutifs du câble 1 est extrudé successivement ou en tandem,
à savoir :
- l'élément de bourrage lorsqu'il existe, et
- la gaine de protection.
Test utilisé
[0148] Le câble 1 est soumis :
- au test selon la norme NF C 32-070 CR1 (2001),
- au test selon la norme DIN4120-12, et
- au test selon la norme NBN 713020 Addendum 3,
les résultats de ces tests étant rassemblés dans le tableau 3.
[0149] La norme NF C 32-070 CR1 (2001) indique notamment un seuil de résistance au feu de
65 minutes (min) pour valider la performance.
[0150] La norme DIN4120-12 indique notamment un seuil de résistance au feu de 30, 60 et
90 minutes (min) pour valider respectivement la performance E30, E60 et E90.
[0151] La norme NBN 713020 Addendum 3 indique notamment un seuil de résistance au feu de
60, 90 et 120 minutes (min) pour valider respectivement la performance rf60, rf90
et rf120.
[0152] Les résultats montrent clairement qu'un câble comprenant les deux couches polymériques
de l'invention, quelle que soit sa structure, permet de satisfaire avantageusement
différentes normes de résistance au feu, notamment les normes NF C 32-070 CR1 (2001),
DIN4102-12 (E90), et NBN 713020 Addendum 3 (Rf120), en présentant une résistance au
feu améliorée de façon significative.
1. Câble comprenant au moins un élément conducteur allongé (1) entouré par au moins :
- une première couche polymérique (2) obtenue à partir d'une première composition
comprenant un premier matériau polymère et une première charge, et
- une deuxième couche polymérique (3) obtenue à partir d'une deuxième composition
comprenant un deuxième matériau polymère et une deuxième charge,
caractérisé en ce que :
- ladite première charge comprend au moins un premier oxyde de type oxyde d'un métal
alcalino-terreux, et
- ladite deuxième charge comprend au moins un premier silicate et un deuxième silicate,
le deuxième silicate étant différent du premier silicate.
2. Câble selon la revendication 1, caractérisé en ce que le premier oxyde est de l'oxyde de magnésium (MgO).
3. Câble selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la première charge comprend en outre un deuxième oxyde différent du premier oxyde.
4. Câble selon la revendication 3, caractérisé en ce que le deuxième oxyde est du dioxyde de silicium (SiO2).
5. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première composition comprend de 20 à 60 % en poids du premier oxyde par rapport
au poids total de la première composition.
6. Câble selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que la première composition comprend de 5 à 30 % en poids du deuxième oxyde par rapport
au poids total de la première composition.
7. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première composition comprend au moins 30% en poids de ladite première charge,
et de préférence 40 % en poids de ladite première charge, par rapport au poids total
de la première composition.
8. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier matériau polymère comprend un ou plusieurs polymère(s) d'éthylène.
9. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier matériau polymère comprend au moins un copolymère d'éthylène et d'octène.
10. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la deuxième charge comprend en outre un oxyde d'un métal alcalino-terreux.
11. Câble selon la revendication 10, caractérisé en ce que l'oxyde d'un métal alcalino-terreux est de l'oxyde de magnésium (MgO).
12. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la deuxième charge comprend en outre un troisième silicate, le troisième silicate
étant différent du premier silicate et du deuxième silicate.
13. Câble selon la revendication 12,
caractérisé en ce que la deuxième charge comprend, par rapport au poids total de la deuxième charge :
- de 20 à 40 % en poids de premier silicate,
- de 20 à 40 % en poids de deuxième silicate,
- de 5 à 30 % en poids de troisième silicate, et
- de 20 à 40 % en poids d'oxyde d'un métal alcalino-terreux.
14. Câble selon la revendication 2 ou 11, caractérisé en ce que l'oxyde d'un métal alcalino-terreux a une pureté (par calcination) d'au moins 96,0
%, et de préférence d'au moins 98,0 %.
15. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première couche polymérique (2) est une couche électriquement isolante.
16. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la deuxième couche polymérique (3) est une couche électriquement isolante.
17. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que la deuxième couche polymérique (3) entoure la première couche polymérique (2).