DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention concerne un procédé de traitement de surface d'une paroi métallique ayant
pour effet de réduire la formation de coke à la surface de cette paroi. Plus précisément,
l'invention concerne un procédé d'élimination surfacique de carbures d'une paroi en
alliage métallique, notamment par traitement chimique. L'invention concerne également
l'utilisation d'une paroi métallique traitée par le procédé de traitement dans un
procédé de traitement d'hydrocarbures.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] Les parois des réacteurs de certaines unités de l'industrie pétrochimique ou chimique
sont parfois soumises à des conditions de service très sévères qui peuvent engendrer
des phénomènes de cokage. Par exemple, la fabrication d'alcènes, monomères valorisés
dans l'industrie des polymères, est obtenue par craquage des hydrocarbures dérivés
du pétrole à des températures de l'ordre de 800 à 900°C. Dans ce type de procédé,
un mélange d'hydrocarbures et de vapeur d'eau est mis en circulation à vitesse élevée
dans des réacteurs, généralement constitués de tubes métalliques, souvent en alliages
riches en nickel et en chrome. Les réacteurs sont ainsi soumis à des températures
élevées et à des atmosphères agressives complexes et l'on observe la formation de
carbone (coke) à la surface des parois des tubes, cette formation étant catalysée
par le fer et le nickel présents dans l'alliage métallique constituant les parois.
Ce dépôt de coke peut résulter en un encrassement des tubes, entrainant une perte
de charge, une dégradation de la conductivité des parois et une diminution des rendements.
Il est alors nécessaire d'arrêter l'unité afin d'éliminer le coke formé, opération
préjudiciable à la productivité de l'unité.
[0003] C'est la raison pour laquelle de nombreuses recherches ont été conduites par les
industriels afin de limiter la formation de coke.
[0004] Ces recherches ont permis la mise en œuvre de solutions comprenant notamment :
- la formation d'une couche protectrice en surface, en particulier une couche d'oxydes,
- l'utilisation de revêtements limitant la formation de cokage, voire augmentant les
rendements,
- l'ajout d'espèces soufrées dans la charge ce qui conduit à la formation de sulfures
métalliques ayant un rôle protecteur en surface,
- la réalisation d'un design particulier des réacteurs.
[0005] La formation d'une couche d'oxyde protectrice peut notamment être obtenue par utilisation
d'alliages appropriés, par exemple riches en chrome ou en aluminium, ou par des prétraitements
d'oxydation.
[0006] Malgré l'existence de ces solutions, il existe toujours un besoin pour un traitement
simple et peu couteux permettant de réduire la formation de coke.
RESUME DE L'INVENTION
[0007] A cet effet, il est proposé un procédé de traitement d'une paroi en alliage métallique
Fe-Ni-Cr d'un réacteur industriel réduisant la formation de coke sur ladite surface
lorsqu'elle est soumise à des conditions opérationnelles favorables au cokage, l'alliage
métallique comprenant notamment au sein de sa structure des carbures dont certains
peuvent affleurer la surface. Par exemple, l'alliage métallique contient au moins
5% en masse de fer, au moins 18% en masse de chrome, au moins 25% en masse de nickel
et au moins 0,05% en masse de carbone.
[0008] Par « conditions opérationnelles favorables au cokage », on entend des conditions
susceptibles d'engendrer la formation de coke sur la surface. Les paramètres influant
le cokage comprennent par exemple la température, la nature des fluides liquides ou
gazeux circulant à l'intérieur du réacteur et en contact avec la surface, le régime
d'écoulement des fluides (turbulences).
[0009] Selon l'invention, le procédé comprend une étape chimique de traitement de surface,
au cours de laquelle on élimine par dissolution électrolytique au moins une partie
des carbures initialement présents dans l'alliage, notamment en surface.
[0010] De manière surprenante, alors que la formation de coke est catalysée essentiellement
par la présence de fer et de nickel, on observe une amélioration de la résistance
au cokage d'une surface en alliage métallique en utilisant le traitement selon l'invention.
Autrement dit, la formation de coke est réduite par rapport à une surface non traitée.
[0011] Sans vouloir être lié par une théorie, l'élimination de la surface d'au moins une
partie des carbures par dissolution électrolytique permet de réduire la formation
de coke.
[0012] Une telle étape de traitement de surface présente l'avantage d'être facile à mettre
en œuvre et relativement peu coûteuse.
[0013] Avantageusement, plusieurs étapes chimiques de traitement par dissolution électrolytique
peuvent être prévues.
[0014] Le procédé selon l'invention peut avantageusement être réalisé pour traiter une paroi
d'un réacteur après la fabrication de celui-ci et avant la mise en service du réacteur.
[0015] Avantageusement, après l'étape chimique de traitement, une étape d'oxydation de la
paroi peut être envisagée, ce qui permet de réduire davantage la formation de coke.
Sans vouloir être lié par une théorie, le traitement de surface semble favoriser la
formation d'une couche oxydée homogène et réduire ainsi la formation de coke.
[0016] L'invention est plus particulièrement adaptée pour traiter une paroi d'un réacteur
de vapocraquage (four), ou de toute autre installation dans laquelle on observe la
formation de coke catalysée par le fer, le nickel et éventuellement par d'autres éléments
métalliques catalyseurs présents dans l'alliage métallique constituant le réacteur.
[0017] L'invention concerne ainsi également un procédé de traitement d'hydrocarbures dans
des conditions aptes à provoquer la formation de coke, caractérisé en que l'on met
les hydrocarbures en contact avec une surface d'une paroi en alliage métallique Fe-Ni-Cr,
ladite surface de la paroi métallique étant préalablement traitée par un procédé de
traitement selon l'invention de manière à réduire la formation d'un dépôt de coke.
Notamment, l'alliage métallique est de préférence un alliage métallique contenant
au moins 5% en masse de fer, au moins 18% en masse de chrome, au moins 25% en masse
de nickel et au moins 0,05% en masse de carbone.
[0018] Le procédé de traitement des hydrocarbures peut être un procédé de craquage, dans
lequel les hydrocarbures sont mis en contact avec la paroi en mélange avec de la vapeur
d'eau. Un tel traitement est par exemple mis en œuvre dans un réacteur de vapocraquage.
[0019] Avantageusement, les hydrocarbures peuvent être mis en contact avec la surface de
la paroi métallique à une température de 800 à 900°C, notamment en mélange avec de
la vapeur d'eau.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
Alliages métalliques
[0020] Le procédé de traitement selon l'invention est destiné aux traitements des alliages
métalliques Fe-Ni-Cr, contenant notamment des carbures au sein de leur structure.
Ces carbures peuvent affleurer la surface, autrement dit être en contact avec le milieu
gazeux environnant l'alliage, et/ou peuvent être situés à proximité immédiate de la
surface, par exemple à partir d'une profondeur de 1µm ou plus.
[0021] La présence de ces carbures peut être observée par des observations au microscope
à balayage électronique de la surface de la paroi et/ou de coupes de la paroi.
[0022] De tels carbures se forment par précipitation lors de la fabrication de la paroi.
Ils peuvent également apparaître en partie en service. De manière connue, les carbures,
particulièrement stables chimiquement, se forment à partir du carbone présent dans
l'alliage métallique. Ces carbures peuvent notamment être observés pour une teneur
en carbone de l'alliage métallique d'au moins 0,05% en masse.
[0023] Ce type d'alliage métallique est notamment adapté à une utilisation à haute température
(« heat resistant alloys »)
[0024] Avantageusement, les alliages traités sont des alliages présentant une matrice Fe-Ni-Cr,
éventuellement austénitique, au sein de laquelle précipitent des carbures de chrome
(Cr
xC
y), voire des carbures de niobium (NbC) lorsque cet élément est présent et/ou des carbonitrures
lorsque l'alliage contient de l'azote, et/ou d'autres carbures éventuellement.
[0025] De tels alliages comprennent ainsi :
- au moins 5% en masse de fer, de préférence de 10% à 50%, de manière préférée de 12
à 48% en masse,
- au moins 18% en masse de chrome, de préférence de 19% à 42% en masse,
- au moins 25% en masse de nickel, de préférence de 31% à 46% en masse.
[0026] En outre, ces alliages comprennent du carbone, notamment de 0,05 à 1% en masse de
carbone, de préférence de 0,08 à 0,6% en masse.
[0027] Avantageusement, dans ces alliages, le nickel ou le fer peuvent être l'élément prépondérant.
En général, la teneur en fer est le complément à 100% des teneurs des autres éléments
présents dans l'alliage.
[0028] Les alliages métalliques traités peuvent comprendre d'autres éléments. Ils peuvent
notamment comprendre un ou plusieurs des éléments suivants :
- du niobium, notamment en une teneur de 0,3 à 2,5% en masse, de préférence de 0,5 à
2% en masse,
- du manganèse, notamment en une teneur de 0,01 à 2% en masse, de préférence de 0,5
à 1,7% en masse,
- du silicium, notamment en une teneur de 0,5 à 3% en masse, de préférence de 1 à 2,5%
en masse,
- de l'azote, notamment en une teneur d'au plus 1% en masse, par exemple de 0,01 à 0,5%
en masse.
[0029] L'alliage métallique utilisé peut de préférence être adapté au moulage par centrifugation.
Il peut notamment respecter la norme EN 10295 relative aux aciers moulés réfractaires.
Cette technique consiste à couler le métal liquide dans un moule animé d'un mouvement
de rotation autour de son axe principal. En général, le moule tourne à une vitesse
telle qu'il crée une accélération moyenne de l'ordre de plusieurs centaines et jusqu'à
1000m/s
2 ou plus, dans certains cas. Les moules peuvent être en sable ou en coquille métallique,
montés sur des machines à axe horizontal, vertical ou oblique. Les pièces obtenues
par centrifugation possèdent de très bonnes caractéristiques physiques et mécaniques.
[0030] La paroi traitée peut ainsi avantageusement être réalisée par moulage par centrifugation.
Etape chimique de traitement de surface
[0031] Plus précisément, cette étape est une étape électrochimique, notamment une étape
électrochimique de dissolution sélective.
[0032] Au cours de cette étape, on élimine par dissolution électrolytique au moins une partie
des carbures initialement présents dans l'alliage, notamment en surface, à savoir
les carbures affleurant la surface et/ou situés à proximité immédiate de la surface.
[0033] Notamment, cette étape est avantageusement mise en œuvre dans des conditions adaptées
pour dissoudre au moins une partie de ces carbures sur une profondeur d'au moins 10µm
(depuis la surface traitée), de préférence d'au moins 20µm, davantage de préférence
d'au moins 30µm, voire d'au moins 40µm.
[0034] Notamment, les conditions de dissolution électrolytique peuvent avantageusement être
adaptées pour dissoudre un ou plusieurs carbures choisis parmi les carbures de chrome,
les carbures de niobium lorsque l'alliage contient du niobium, les carbonitrures lorsque
l'alliage contient de l'azote voire d'autres carbures, de préférence les carbures
de chrome.
[0035] En variante ou en combinaison, plusieurs étapes chimiques de traitement de surface
peuvent être prévues. Ainsi, le procédé selon l'invention peut comprendre au moins
une autre étape chimique de traitement, au cours de laquelle au moins une partie des
carbures initialement présents dans l'alliage, notamment en surface, et non dissous
au cours d'une précédente étape chimique de traitement, est éliminée par dissolution
électrolytique.
[0036] Avantageusement, on peut mettre en œuvre une étape de traitement chimique qui est
une étape de dissolution électrolytique de carbures de chrome et une autre étape de
traitement chimique qui est une étape de dissolution électrolytique de carbures de
niobium lorsque l'alliage contient du niobium, par exemple dans les quantités mentionnées
plus haut.
[0037] Une étape de lavage peut être prévue entre deux étapes successives de traitement
chimique dans des conditions aptes à éliminer les traces d'électrolytes de la surface
traiter. Il peut s'agir d'une ou plusieurs étapes de rinçage de la paroi avec de l'eau,
de préférence de l'eau distillée, optionnellement suivie d'une ou plusieurs étapes
de rinçage avec un alcool, par exemple l'éthanol. Ce lavage peut être suivi d'un séchage
dans des conditions permettant d'éliminer le ou les fluides de rinçage de la paroi
à traiter.
[0038] Dans un mode de réalisation particulier, on procède à la dissolution électrochimique
des carbures de chrome puis à la dissolution électrochimique des carbures de niobium.
[0039] L'étape chimique est mise en œuvre en plaçant la paroi à traiter à l'anode d'une
cellule d'électrolyse, la cathode étant formée d'une pièce conductrice (par exemple
métallique ou en graphite) et en appliquant un potentiel électrique au travers de
la cellule d'électrolyse.
[0040] L'étape chimique de traitement peut être réalisée dans une cellule d'électrolyse
comprenant une solution aqueuse d'un hydroxyde de métal alcalin ou une solution aqueuse
d'acide sulfurique.
[0041] Une procédure de dissolution des carbures de chrome est par exemple décrite dans
le brevet
US 4851093 A.
[0042] La solution électrolytique peut ainsi comprendre une solution aqueuse d'un hydroxyde
de métal soluble. Ce métal peut être un métal alcalin tel que Na, K, Li, par exemple
Na.
[0043] La solution électrolytique peut comprendre de 100 à 200g/L d'hydroxyde de métal alcalin,
de préférence de 120 à 150g/L.
[0044] De préférence, la teneur en chlorure de la solution est inférieure à 10ppm en masse.
[0046] La solution électrolytique peut ainsi être une solution aqueuse d'acide sulfurique
dont la concentration en acide sulfurique peut être de 1 à 10 mol.L
-1, de préférence de 2 à 9 mol.L
-1. L'invention n'est toutefois pas limitée à ces conditions particulières : l'homme
du métier est à même de déterminer d'autres concentrations d'acide sulfurique adaptées,
voire d'utiliser d'autres solutions électrolytiques adaptées.
[0047] La différence de potentiel électrique appliquée à la cellule d'électrolyse peut être
de 4 à 8 Volts ou de 3 à Volts, voire de 3 à 5 Volts. Il peut être préférable d'éviter
des différences de potentiels supérieures afin de ne pas générer trop de chaleur.
[0048] Le flux de courant traversant la cellule d'électrolyse est variable en fonction de
la surface à traiter. La densité de courant peut typiquement être de 5A/in
2 (7750A/m
2) à 10A/in
2 (15500A/m
2) de surface de paroi à traiter.
[0049] La durée du traitement peut être variable, par exemple de 4 à 50 heures ou de 2 à
50 heures, par exemple de 2 à 30 heures, en fonction de la quantité de carbures et/ou
de la profondeur de paroi que l'on souhaite traiter.
[0050] La température de la solution électrolytique peut varier de la température ambiante
jusqu'à 85°C environ. Il est toutefois préférable que la température de la solution
soit maintenue inférieure à 60°C.
Etape mécanique de traitement de surface par impact
[0051] Lorsqu'elle est présente, cette étape est de préférence mise en œuvre après l'étape
chimique de traitement précédemment décrite. Ce traitement de surface par impact est
obtenu en martelant la surface par projection de particules dans des conditions adaptées
pour obtenir une déformation plastique permanente de la surface, notamment dans des
conditions adaptées pour obtenir un recouvrement des carbures initialement présents
en surface par déformation plastique permanente de la surface.
[0052] Les carbures initialement présents en surface peuvent affleurer la surface et/ou
être situés à proximité immédiate de la surface, notamment situés à une profondeur
de 1µm et plus de la surface.
[0053] Ces projections de particules créent en surface une petite empreinte ou cratère.
Cette surface est ainsi déformée plastiquement en traction ou en compression lors
de l'impact.
[0054] Habituellement, l'objectif de ce type de traitement de surface par impact est de
comprimer la matière sous la surface impactée : cette matière comprimée tend à retrouver
son volume initial, entraînant de fortes contraintes résiduelles en compression. Ceci
permet d'augmenter de manière notable la durée de vie d'une pièce en alliage car la
quasi-totalité des ruptures en fatigue et en corrosion sous tension s'initient en
surface de telles pièces.
[0055] Dans la présente invention, les impacts causés par les projectiles vont recouvrir
cette surface d'une couche uniforme en compression.
[0056] Alors que l'étape de traitement chimique engendre la formation de cavités, la déformation
plastique permanente obtenue par la mise en œuvre de l'étape de traitement mécanique
permet de reboucher au moins en partie ces cavités. En outre, on observe également
un recouvrement des carbures initialement présents en surface - autrement dit un recouvrement
des carbures affleurant la surface et/ou situés à proximité immédiate de la surface
avant le traitement mécanique - qui n'ont pas été dissous par l'étape de traitement
chimique. De manière surprenante, cette modification de la surface limitant l'accès
aux carbures piégés à l'intérieur de l'alliage métallique permet également de réduire
la formation de coke.
[0057] Selon la forme des particules et la puissance de projection, un tel traitement de
surface peut être désigné par les termes « microbillage » (utilisation de billes),
« sablage », « corindonnage » (utilisation de particules de corindon), « grenaillage
».
[0058] Les particules peuvent être de nature diverse (minérale, métallique,...) de formes
(sphériques ou anguleuses) et de dimensions variées.
[0059] Les particules peuvent ainsi être choisies parmi des particules d'oxyde d'aluminium
(par exemple corindon blanc ou brun), des particules métalliques, des billes en matériau
inerte dans les conditions opérationnelles d'utilisation de la paroi en alliage métallique,
par exemple en verre ou en oxyde d'aluminium, des particules de nesosilicates.
[0060] Notamment, les particules de nesosilicate (grenat), présentent une formule générale
A
mB
n(SiO
4)
t, où A est un métal de transition ou un alcalino-terreux et B est un métal de transition
ou une terre rare. Notamment A peut être choisi parmi Mg, Ca et Mn et B peut être
choisi parmi Y, Ce, La.
[0061] Les particules peuvent présenter un diamètre moyen de 100 à 500µm.
[0062] A titre d'exemple, on peut utiliser des billes de verre d'un diamètre moyen de 100
à 200µm, des particules d'oxyde d'aluminium de diamètre moyen de 250 à 500µm.
[0063] Les particules peuvent être projetées par un fluide gazeux, par exemple de l'air,
de l'argon ou autre, sous une pression de 200 à 400kPa (2 à 4 bars), de préférence
de 250 à 350kPa (2,5 à 3,5 bars).
[0064] Pour des billes de verre, une pression de 300 à 350kPa est utilisable. Pour des particules
d'oxyde d'aluminium, on peut utiliser des pressions de 270 à 320kPa.
[0065] La distance de projection peut être de 5 à 25cm, par exemple de 10 à 20 cm.
[0066] La durée de projection peut être de 0,2 à 3 minutes, de préférence de 0,5 à 2 minutes
(notamment pour une surface de quelques cm
2).
[0067] A titre d'exemple, on peut utiliser une installation pouvant contenir environ 40
litres de particules, projetées à l'aide d'une buse de 7 à 8 mm de diamètre, avec
de l'air comprimé sous pression de 2,5 à 3,5 bars.
[0068] D'autres conditions de projection peuvent néanmoins être envisagées en fonction des
particules utilisées afin d'obtenir la déformation plastique de la surface telle que
décrite dans l'objet de la revendication 5.
[0069] Avantageusement, l'étape de traitement de surface par impact peut être mise en œuvre
dans des conditions adaptées pour obtenir un recouvrement des carbures et/ou une fermeture
des cavités sur une profondeur d'au moins 20µm de préférence, sur une profondeur d'au
moins 30µm.
[0070] Cette étape mécanique est de préférence réalisée « à froid », autrement dit à température
ambiante, à savoir une température allant de 18 à 35°C.
Etape d'oxydation
[0071] Cette étape est réalisée après l'étape chimique de traitement, optionnellement après
l'étape mécanique de traitement de surface. Elle est réalisée dans des conditions
permettant de former une couche d'oxyde(s) sur la surface traitée de la paroi, notamment
une couche contenant un ou plusieurs oxydes de chrome.
[0072] Les conditions d'oxydation peuvent être celles habituellement utilisées pour former
une couche d'oxyde(s) sur ce type d'alliage et connues de l'art antérieur.
[0073] A titre d'exemple, l'oxydation peut être réalisée à une température de 800 à 1100°C,
sous une pression partielle de dioxygène de 10
-6atm à 0,2atm, pendant une durée de 30min à 5h.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0074] L'invention est maintenant décrite au moyen d'exemples et en référence aux dessins
annexés, non limitatifs, dans lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement une cellule d'électrolyse utilisable pour l'étape
chimique de traitement de surface ;
- les figures 2 et 3 représentent des photographies MEB de coupes de deux échantillons
ayant subi un traitement électrochimique de dissolution sélective ;
- les figures 4 à 6 sont des représentations schématiques des observations en coupe
d'échantillons ayant subi respectivement : uniquement un polissage (fig.4), un traitement
de dissolution électrochimique (fig.5), un traitement de dissolution électrochimique
suivi d'un traitement mécanique de surface (fig.6) ;
- les figures 7 à 9 sont des photographies MEB avec un détecteur d'électrons secondaires
(tension d'accélération appliquée de 20kV-fig.7, 9 ou 25kV-fig.8) de coupes d'échantillons,
selon deux grandissements :
∘ a : grossissement 35x, échelle de 500µm
∘ b : grossissement 150x, échelle de 100µm.
Les figures 7a, 7b montrent des photographies d'un échantillon de référence, les figures
8a, 8b montrent des photographies d'un échantillon ayant subi un traitement de dissolution
électrochimique, les figures 9a, 9b montrent des photographies d'un échantillon ayant
subi un traitement de dissolution électrochimique suivi d'un traitement mécanique
de corindonnage.
DESCRIPTION DETAILLEE DES FIGURES
[0075] La figure 1 représente schématiquement une cellule d'électrolyse 1. Une différence
de potentiel électrique est appliquée entre deux électrodes 2, 3 immergées dans une
solution électrolytique 4. La borne positive est l'anode 2, siège d'une oxydation
et la borne négative est la cathode 3, siège d'une réduction. Un générateur de courant
continu 5 relié à l'anode 2 et à la cathode 3 fournit le courant.
[0076] La matière à dissoudre doit être située sur l'anode 2 (borne +). L'écart entre les
deux électrodes 2, 3 est par exemple d'environ 1cm. Pour la cathode (la borne -),
une simple plaque métallique peut être utilisée. L'électrolyte 4 sera par exemple
une solution d'hydroxyde de sodium.
EXEMPLES
[0077] Des échantillons en alliage métallique de type HP modifié 25-35 et de type 35-45
ont été testés. Ces alliages sont constitués d'une matrice austénitique Fe-Ni-Cr au
sein de laquelle précipitent des carbures de niobium (NbC) et de chrome (Cr
7C
3). Les caractéristiques des alliages métalliques des échantillons utilisés sont reportées
dans le tableau 1 ci-dessous.
Tableau 1: Composition chimique typique (% massique) des matériaux utilisés
|
Cr |
Ni |
Fe |
C |
Si |
Mn |
Nb |
HP 25-35 |
25 |
35 |
26 |
0,5 |
1,4 |
1,6 |
0,5 |
HP 35-45 |
35 |
45 |
15 |
0,5 |
2,5 |
1,6 |
0,4 |
[0078] Les échantillons utilisés sont des plaquettes de dimensions 8 x 30mm (échantillons
C1 à C5) et 8 x 25mm (échantillons C6 à C9) et d'épaisseur 2mm obtenues par électroérosion
au cœur de portions de 5cm de tubes de vapocraquage neufs, d'épaisseur initiale 8mm.
L'état de surface initial est un état brut d'usinage.
[0079] Les tubes dont sont issus les échantillons testés ont été fabriqués par moulage par
centrifugation.
[0080] Chaque échantillon testé a été poli au moyen de papiers abrasifs à base de SiC dans
l'ordre suivant de finesse : 600, 800, 1200, 2400.
Techniques de caractérisation utilisées
[0081] Microscope électronique à balayage (MEB) pour l'observation des surfaces et de coupes. Les MEB utilisés sont le MEB
PHILIPS XL 20 et MEB Zeiss Supra 55 VP.
[0082] Découpe ionique : les coupes transverses sont réalisées par découpe ionique par faisceau d'ions défocalisés.
Cette technique utilise des ions argon accélérés pour arracher de la matière, permettant
ainsi un polissage de surface très fin et exempt de pollution. Les échantillons sont
collés sur des masques en titane à l'aide d'une « laque d'argent » constituée de fines
plaquettes d'argent en suspension dans un solvant.
Exemple 1 : traitement électrochimique de la surface
[0083] Dans cet exemple, l'échantillon subit un traitement chimique de dissolution électrolytique.
[0084] L'échantillon à tester est placé à l'anode d'une cellule d'électrolyse telle que
décrite en figure 1, la cathode étant une plaque métallique en acier inoxydable ou
en graphite, de dimensions similaires ou plus importantes que l'échantillon. L'anode
et la cathode sont écartées d'une distance d'environ 1 cm, les plaques étant sensiblement
parallèles à l'intérieur de la cellule d'électrolyse.
[0085] On prépare une solution électrolytique en dissolvant sous agitation mécanique 135g
de NaOH (sous forme de pastilles) dans 1L d'eau distillé, puis on remplit la cellule
d'électrolyse de la solution obtenue. La teneur en chlorure de la solution est inférieure
à 10ppm en masse.
[0086] Une différence de potentiel est appliquée entre l'anode (échantillon) et la cathode.
[0087] Deux séries de 5 et 4 tests ont été effectuées sur des alliages HP 25-35 qui ont
tous été polis avant d'être placés dans la solution. Le tableau 2 rassemble les conditions
utilisées pour chaque test.
Tableau 2 : Paramètres des décompositions électrolytiques
Nom d'échantillon |
Durée (heures) |
Tension (V) |
Intensité (A) |
Remarques |
C1 |
20 |
6 |
15 |
Evaporation de la solution avant la fin de la durée |
C2 |
2 |
8 |
16 |
3 |
6 |
10 |
C3 |
15 |
6,5 |
12 |
C4 |
15 |
6 |
10 |
C5 |
20 |
6 |
10 |
Nom d'échantillon |
Durée (heures) |
Tension (V) |
Intensité (A) |
Profondeur de dissolution des carbures de chrome |
C6 |
2 |
3,72 |
5 |
environ 30 µm |
C7 |
5 |
3,3 |
4,14 |
environ 50 µm |
5 |
4,75 |
8,34 |
environ 50 µm |
C8 |
15 |
4,4 |
8,3 |
environ 72 µm |
C9 |
24 |
3,45 |
5 |
environ 100 µm |
[0088] Dans les conditions testées, l'observation au MEB de la surface des échantillons
C1 à C4 montre une dissolution des carbures de chrome Cr
7C
3, mais pas de dissolution des carbures de niobium NbC. La matrice austénitique reste
intacte.
[0089] On notera que l'intensité de courant ne semble pas influencer la profondeur de dissolution
des carbures de chrome au contraire de la durée de la dissolution.
Observation MEB des échantillons en coupe transverse
[0090] Des coupes des différents échantillons ont été observées au MEB.
[0091] Les figures 2 et 3 sont des photographies de l'échantillon C4 dissous pendant 15h
(fig.2) et de l'échantillon C5 dissous 20h (fig .3). La tension d'accélération appliquée
pour la mesure est de 15kV, le grossissement de 619x (fig.2) et de 629x (fig.3) et
l'échelle de 10µm. Dans l'échantillon C4, on observe des cavités sur une profondeur
de 40µm environ, ce qui semble indiquer l'existence de réseaux de carbures interconnectés.
Sur l'échantillon C5, les cavités s'étendent sur une profondeur de 80µm. Entre 50
et 80µm il existe encore des carbures de chrome, ce qui semble indiquer que le réseau
de carbures n'est pas complètement interconnecté. Le tableau 2 indique pour les échantillons
C6 à C9 la profondeur maximale jusqu'à laquelle une dissolution des carbures de chrome
a été observée.
[0092] Il est ainsi possible d'agir sur la profondeur des carbures atteints en modifiant
les conditions d'électrolyse.
[0093] Les figures 4 et 5 représentent schématiquement des observations typiques d'une coupe
d'un échantillon non traité (fig. 4) et d'un échantillon ayant subi un traitement
chimique (fig. 5). Sur ces schémas, les parties noires correspondent aux carbures
de chrome, les parties grisées aux carbures de niobium.
[0094] On note ainsi sur la figure 5 la présence de carbures de niobium (NbC), de carbures
de chrome (Cr
7C
3) et de cavités. Des carbures de niobium sont observés dans les cavités. Sans vouloir
être lié par une théorie, lors de la dissolution électrolytique, la solution pourrait
se propager en dissolvant les carbures de chrome issus des réseaux interconnectés
mais en préservant les carbures de niobium (NbC). En outre, on observe que les cavités
ne sont pas totalement vides. Une analyse chimique par le MEB /EDX (Energy Dispersive
X-ray Spectrometry) montre que les carbures de chrome ont été partiellement dissous.
On observe également la présence d'oxygène à l'intérieur des cavités, ce qui amène
à penser qu'il y a formation d'oxyde ou d'hydroxyde, provenant probablement de la
solution électrolytique.
Exemple 2 : traitement mécanique de surface / microbillage
[0095] Un échantillon d'alliage HP 25-35 poli est soumis au microbillage dans une cabine
de sablage à manches. Les paramètres utilisés sont les suivants :
- Particules: Billes de verre Ø 100 - 200 µm
- Distance de projection : Environ 15cm
- Durée de la projection : 15 secondes pour un échantillon de quelques cm2
- Gaz vecteur : air comprimé sous pression contrôlée de 2,5 à 3,5 bars, diamètre de
buse 6 à 8 mm, 40 litres de particules en circuit fermé.
[0096] On obtient un échantillon M1.
Exemple 3 : traitement mécanique de surface / sablage (corindonnage)
[0097] Un échantillon d'alliage HP 25-35 poli est soumis au corindonnage dans une cabine
de sablage à manches. Les paramètres utilisés sont les suivants :
- Particules: Corindon brun (Al2O3) Ø 250 - 400 µm
- Distance de projection : Environ 15 cm
- Durée de la projection : 15 secondes pour un échantillon de quelques cm2
- Gaz vecteur : air comprimé sous pression contrôlée de 2,5 à 3,5 bars, diamètre de
buse 6 à 8 mm, 40 litres de particules en circuit fermé.
[0098] On obtient un échantillon M3.
Exemple 4 : Traitement chimique + traitement mécanique/ microbillage
[0099] L'échantillon C4 de l'exemple 1 est soumis au même traitement de microbillage que
celui décrit dans l'exemple 2. On obtient un échantillon CM4.
Exemple 5 : Traitement chimique + traitement mécanique/ corindonnage
[0100] L'échantillon C4 de l'exemple 1 est soumis au même traitement de microbillage que
celui décrit dans l'exemple 3. On obtient un échantillon CM5.
[0101] La figure 6 représente schématiquement l'observation typique d'une coupe d'un échantillon
d'alliage ayant subi un traitement chimique et mécanique. On note que les carbures
de chrome ne sont plus en contact direct avec la surface et que les cavités formées
par la dissolution électrochimique ont été au moins en partie fermées pour la plupart
d'entre elles.
Exemple 6 : cokage
[0102] Des essais de cokage ont été réalisés sur les échantillons C4, CM4, CM5 préparés
dans les exemples 1, 4, 5, ainsi que sur un échantillon de référence simplement poli.
Les échantillons ont été portés à haute température en présence d'un mélange d'hydrocarbures
légers et de vapeur d'eau (proches des conditions industrielles). Ils ont ainsi été
soumis à des conditions favorisant la formation de coke.
[0103] Chaque échantillon a été soumis aux conditions suivantes :
- 1. Montée en température sous argon sec (impuretés en O2 dans l'Argon d'environ 3ppm en volume) jusqu'à 900°C (5°C/min),
- 2. Pré-oxydation des échantillons 900°C, 1h sous air synthétique,
- 3. Balayage du four à l'argon sec 30min,
- 4. Cokage des échantillons : 45 minutes 860°C : éthane + vapeur d'eau,
- 5. Balayage du four sous argon sec 30min,
- 6. Arrêt du système de chauffage et refroidissement lent des échantillons.
[0104] Les échantillons ont été observés au MEB. Les figures 7a et 7b sont des photographies
(grossissements 35x et 150x respectivement) de la surface de l'échantillon de référence
n'ayant subi aucun traitement particulier hormis le polissage initial. On observe
la formation de coke à la surface. Les figures 8a et 8b sont des photographies de
l'échantillon C4 ayant subi le traitement électrochimique (grossissements 35x et 150x
respectivement), les figures 9a et 9b sont des photographies de l'échantillon CM5
(grossissements 35x et 150x respectivement).
[0105] Les échantillons ayant subi un traitement chimique présentent globalement moins de
coke que l'échantillon de référence. On observe encore du coke sur environ 10% de
la surface de l'échantillon.
[0106] Une réduction notable de la quantité de coke est également observée pour les échantillons
ayant subi un traitement mécanique après le traitement chimique (échantillons CM4
et CM5), comme on peut le distinguer sur les figures 9a et 9b pour l'échantillon CM5.
Exemple 7 : traitement électrochimique de la surface
[0107] Dans cet exemple, l'échantillon subit un traitement chimique de dissolution électrolytique
pour éliminer les carbures de niobium.
[0108] L'échantillon à tester est placé à l'anode d'une cellule d'électrolyse du même type
que celle représentée figure 1 et décrite dans l'exemple 1.
[0109] On prépare une solution électrolytique d'acide sulfurique (H
2SO
4) à 7,2 mol.L
-1 dont on remplit la cellule d'électrolyse.
[0110] Un premier test a été effectué sur un alliage HP 25-35 de dimensions 8 x 25 mm et
d'épaisseur 2 mm qui a été poli avant d'être placé dans la solution d'acide sulfurique.
[0111] Une différence de potentiel de l'ordre de 0,8 V est appliquée entre l'anode (échantillon)
et la cathode pendant 2 heures. L'échantillon est ensuite rincé à l'eau distillée
puis à l'éthanol, séché et conservé dans un étui à l'abri des rayures et de l'air
dans un dessiccateur.
[0112] Un deuxième test a été effectué dans les mêmes conditions d'électrolyse sur un échantillon
de mêmes dimensions et du même alliage préalablement soumis à une dissolution électrolytique
des carbures de chrome. Celle-ci est réalisée avec une densité de courant de 5A.in
-2 (0,775A.cm
-2) pendant 2 heures dans une solution de NaOH (135g sous forme de pastilles dans 1L
d'eau). L'échantillon obtenu est ensuite rincé à l'eau distillée puis à l'éthanol
et séché avant d'être introduit dans la solution d'acide sulfurique pour la dissolution
des carbures de niobium.
[0113] Un examen de l'état de surface par microscopie électronique à balayage en électrons
rétrodiffusés (mode d'imagerie sensible au contraste chimique) montre qu'il n'y a
pas eu dissolution des carbures de niobium dans le cas du premier test.
[0114] Au contraire, on observe une dissolution de tous les carbures (chrome et niobium)
par examen de l'état de surface de l'échantillon préalablement soumis à une dissolution
des carbures de chrome. L'absence de carbures de niobium (NbC) en surface a été confirmée
au MEB par une analyse EDX (Energy Dispersive X-ray). La répartition chimique du niobium
sur la surface analysée montre quelques points localement riches en Nb mais plus aucun
carbure de niobium.
[0115] Contrairement à une simple dissolution à l'acide sulfurique, la décomposition électrolytique
successive des carbures de chrome et des carbures de niobium permet donc de dissoudre
les NbC en surface. Sans vouloir être lié par une théorie, la dissolution électrolytique
des M
23C
6/M
7C
3 pourrait venir en partie «déchausser» les NbC et augmenter la surface libre en contact
avec l'électrolyte de la seconde dissolution.
1. Procédé de traitement d'une paroi en alliage métallique Fe-Ni-Cr d'un réacteur industriel
réduisant la formation de coke sur ladite paroi lorsqu'elle est soumise à des conditions
opérationnelles favorables au cokage, l'alliage métallique comprenant au sein de sa
structure des carbures dont certains peuvent affleurer la surface, le procédé comprenant
:
- une étape chimique de traitement de surface, au cours de laquelle au moins une partie
des carbures initialement présents dans l'alliage, notamment en surface, est éliminée
par dissolution électrolytique.
2. Procédé de traitement selon la revendication 1, dans lequel l'étape chimique de traitement
est réalisée dans des conditions adaptées pour dissoudre au moins une partie des carbures
sur une profondeur d'au moins 10 µm, de préférence d'au moins 20µm.
3. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, dans lequel
l'étape chimique de traitement est réalisée dans des conditions adaptées pour dissoudre
au moins une partie des carbures choisis parmi les carbures de chrome, le carbure
de niobium lorsque l'alliage contient du niobium, les carbonitrures lorsque l'alliage
contient de l'azote.
4. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel,
l'étape chimique de traitement est réalisée dans une cellule d'électrolyse comprenant
une solution aqueuse choisie parmi une solution d'un hydroxyde de métal alcalin et
une solution aqueuse d'acide sulfurique.
5. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, comprenant
au moins une autre étape chimique de traitement, au cours de laquelle au moins une
partie des carbures initialement présents dans l'alliage, notamment en surface, et
non dissous au cours d'une précédente étape chimique de traitement, est éliminée par
dissolution électrolytique.
6. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel
:
- une étape de traitement chimique est une étape de dissolution électrolytique de
carbures de chrome,
- une autre étape de traitement chimique est une étape de dissolution électrolytique
de carbures de niobium, l'alliage métallique contenant du niobium.
7. Procédé de traitement selon la revendication 6, dans lequel on procède à la dissolution
électrochimique des carbures de chrome puis à la dissolution électrochimique des carbures
de niobium.
8. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 7,
caractérisé en ce qu'il comprend en outre, après l'étape chimique de traitement de surface:
- une étape mécanique de traitement de surface par impact, au cours de laquelle on
martèle la surface de la paroi ayant subi le traitement chimique par projection de
particules dans des conditions adaptées pour obtenir une déformation plastique permanente
de la surface.
9. Procédé de traitement selon la revendication 8, dans lequel les particules utilisées
au cours de l'étape mécanique de traitement sont choisies parmi des particules d'oxyde
d'aluminium, des particules métalliques, des billes en matériau inerte dans lesdites
conditions opérationnelles, des particules de nesosilicates.
10. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 8 et 9, dans lequel
les particules utilisées au cours de l'étape mécanique de traitement ont un diamètre
moyen de 100 à 500µm.
11. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, dans lequel,
au cours de l'étape mécanique de traitement, les particules sont projetées par un
fluide gazeux sous une pression de 200 à 400 kPa.
12. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, dans lequel
l'alliage métallique contient au moins 5% en masse de fer, au moins 18% en masse de
chrome, au moins 25% en masse de nickel, au moins 0,05% en masse de carbone.
13. Procédé de traitement selon l'une quelconque des revendications 1 à 12,
caractérisé en ce qu'il comprend, après l'étape de traitement chimique, et optionnellement après l'étape
de traitement mécanique de surface lorsqu'elle est mise en œuvre :
- une étape d'oxydation réalisée dans des conditions adaptées pour former une couche
d'oxyde(s) sur la surface ayant subi le traitement chimique, et optionnellement le
traitement mécanique, notamment une couche contenant un ou plusieurs oxydes de chrome.
14. Procédé de traitement d'hydrocarbures dans des conditions aptes à provoquer la formation
de coke, caractérisé en que l'on met les hydrocarbures en contact avec une surface
d'une paroi en alliage métallique Fe-Ni-Cr, ladite surface de la paroi métallique
étant préalablement traitée par un procédé de traitement selon l'une des revendications
1 à 13 de manière à réduire la formation d'un dépôt de coke.
15. Procédé de traitement d'hydrocarbures selon la revendication précédente dans lequel
les hydrocarbures sont mis en contact avec la surface de la paroi métallique à une
température de 800 à 900°C.
1. Verfahren zur Behandlung einer Wand aus Fe-Ni-Cr-Metalllegierung eines Industriereaktors
zur Verringerung von Koksbildung an der Wand, wenn sie Betriebsbedingungen ausgesetzt
ist, die für die Verkokung günstig sind, wobei die Metalllegierung innerhalb ihrer
Struktur Carbide umfasst, von denen einige bündig mit der Oberfläche sein können,
wobei das Verfahren umfasst:
- einen chemischen Oberflächenbehandlungsschritt, bei dem mindestens ein Teil der
ursprünglich in der Legierung vorhandenen Carbide, insbesondere an der Oberfläche,
durch elektrolytische Auflösung entfernt wird.
2. Behandlungsverfahren nach Anspruch 1, wobei der chemische Behandlungsschritt unter
Bedingungen durchgeführt wird, die zum Auflösen mindestens eines Teils der Carbide
bis zu einer Tiefe von mindestens 10 µm, vorzugsweise mindestens 20 µm, geeignet sind.
3. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 1 und 2, wobei der chemische Behandlungsschritt
unter Bedingungen durchgeführt wird, die zum Auflösen mindestens eines Teils der Carbide
geeignet sind, ausgewählt aus Chromcarbiden, Niobcarbid, wenn die Legierung Niob enthält,
Carbonitriden, wenn die Legierung Stickstoff enthält.
4. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 3, wobei der chemische Behandlungsschritt
in einer Elektrolysezelle durchgeführt wird, die eine wässrige Lösung umfasst, ausgewählt
aus einer Lösung eines Alkalimetallhydroxids und einer wässrigen Schwefelsäurelösung.
5. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 4, umfassend mindestens einen
weiteren chemischen Behandlungsschritt, bei dem mindestens ein Teil der anfänglich
in der Legierung, insbesondere an der Oberfläche, vorhandenen und während eines vorherigen
chemischen Behandlungsschritts nicht gelösten Carbide durch elektrolytische Auflösung
entfernt wird.
6. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 5, wobei:
- ein chemischer Behandlungsschritt ein Schritt der elektrolytischen Auflösung von
Chromcarbiden ist,
- ein weiterer chemischer Behandlungsschritt ein Schritt der elektrolytischen Auflösung
von Niobcarbiden ist, wobei die Metalllegierung Niob enthält.
7. Behandlungsverfahren nach Anspruch 6, bei dem die elektrochemische Auflösung der Chromcarbide
durchgeführt wird, gefolgt von der elektrochemischen Auflösung der Niobcarbide.
8. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 7,
dadurch gekennzeichnet, dass es nach dem chemischen Oberflächenbehandlungsschritt ferner umfasst:
- einen mechanischen Schritt der Oberflächenbehandlung durch Aufprall, bei dem die
Oberfläche der Wand, die der chemischen Behandlung durch Sprühen von Partikeln unterzogen
wurde, unter Bedingungen gehämmert wird, die geeignet sind, eine dauerhafte plastische
Verformung der Oberfläche zu erhalten.
9. Behandlungsverfahren nach Anspruch 8, wobei die während des mechanischen Behandlungsschritts
verwendeten Partikel ausgewählt sind aus Aluminiumoxidpartikeln, Metallpartikeln,
unter den Betriebsbedingungen inerten Materialkugeln, Partikeln von Nesosilikaten.
10. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 8 und 9, wobei die in dem mechanischen
Behandlungsschritt verwendeten Partikel einen durchschnittlichen Durchmesser von 100
bis 500 µm aufweisen.
11. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 8 bis 10, bei dem während des mechanischen
Behandlungsschritts die Partikel durch eine gasförmige Flüssigkeit unter einem Druck
von 200 bis 400 kPa gesprüht werden.
12. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 11, wobei die Metalllegierung
mindestens 5 Massen-% Eisen, mindestens 18 Massen-% Chrom, mindestens 25 Massen-%
Nickel, mindestens 0,05 Massen-% Kohlenstoff enthält.
13. Behandlungsverfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 12,
dadurch gekennzeichnet, dass es nach dem chemischen Behandlungsschritt und gegebenenfalls nach dem mechanischen
Oberflächenbehandlungsschritt bei seiner Implementierung umfasst:
- einen Oxidationsschritt, der unter geeigneten Bedingungen durchgeführt wird, um
(eine) Oxidschicht(en) auf der Oberfläche zu bilden, die der chemischen Behandlung
und gegebenenfalls der mechanischen Behandlung unterzogen wurde, insbesondere eine
Schicht, die ein oder mehrere Chromoxide enthält.
14. Verfahren zur Behandlung von Kohlenwasserstoffen unter Bedingungen, die die Bildung
von Koks verursachen können, dadurch gekennzeichnet, dass die Kohlenwasserstoffe mit einer Oberfläche einer Wand aus einer Fe-Ni-Cr-Metalllegierung
in Kontakt gebracht werden, wobei diese Oberfläche der Metallwand zuvor durch ein
Behandlungsverfahren gemäß einem der Ansprüche 1 bis 13 behandelt worden ist, um die
Bildung einer Koksablagerung zu verringern.
15. Verfahren zur Behandlung von Kohlenwasserstoffen nach dem vorhergehenden Anspruch,
bei dem die Kohlenwasserstoffe bei einer Temperatur von 800 bis 900 °C mit der Oberfläche
der Metallwand in Kontakt gebracht werden.
1. A method for treating an Fe-Ni-Cr metal alloy wall of an industrial reactor, which
reduces the formation of coke on said wall when it is subjected to operating conditions
conducive to coking, the metal alloy comprising carbides within its structure, some
of which may be flush with the surface, the method comprising:
- a chemical surface treatment step, during which at least a part of the carbides
initially present in the alloy, in particular at the surface, is removed by electrolytic
dissolution.
2. The treatment method according to claim 1, wherein the chemical treatment step is
carried out under conditions suitable for dissolving at least a part of the carbides
to a depth of at least 10 µm, preferably at least 20 µm.
3. The treatment method according to either of claims 1 and 2, wherein the chemical treatment
step is carried out under conditions suitable for dissolving at least a part of the
carbides chosen from chromium carbides, niobium carbide when the alloy contains niobium
and carbonitrides when the alloy contains nitrogen.
4. The treatment method according to any one of claims 1 to 3, wherein the chemical treatment
step is carried out in an electrolysis cell comprising an aqueous solution selected
from a solution of an alkali metal hydroxide and an aqueous solution of sulphuric
acid.
5. The treatment method according to any one of claims 1 to 4, comprising at least one
other chemical treatment step, during which at least a part of the carbides initially
present in the alloy, in particular at the surface, and not dissolved during a previous
chemical treatment step, is removed by electrolytic dissolution.
6. The treatment method according to any one of claims 1 to 5, wherein:
- one chemical treatment step is an electrolytic dissolution step of chromium carbides,
- another chemical treatment step is an electrolytic dissolution step of niobium carbides,
the metal alloy containing niobium.
7. The treatment method according to claim 6, wherein the electrochemical dissolution
of chromium carbides is carried out followed by the electrochemical dissolution of
the niobium carbides.
8. The treatment method according to any one of claims 1 to 7,
characterised in that it further comprises, after the chemical surface treatment step:
- a mechanical surface treatment step by impact, during which the surface of the wall
which has undergone the chemical treatment is hammered by spraying particles under
conditions suitable for obtaining a permanent plastic deformation of the surface.
9. The treatment method according to claim 8, wherein the particles used during the mechanical
treatment step are chosen from particles of aluminium oxide, metal particles, balls
of material that is inert under said operating conditions, and particles of nesosilicates.
10. The treatment method according to either of claims 8 and 9, wherein the particles
used in the mechanical treatment step have an average diameter of 100 to 500 µm.
11. The treatment method according to any one of claims 8 to 10, wherein, during the mechanical
treatment step, the particles are projected by a gaseous fluid under a pressure of
200 to 400 kPa.
12. The treatment method according to any one of claims 1 to 11, wherein the metal alloy
contains at least 5 wt% iron, at least 18 wt% chromium, at least 25 wt% nickel and
at least 0.05 wt% carbon.
13. The treatment method according to any one of claims 1 to 12,
characterised in that it comprises, after the chemical treatment step, and optionally after the mechanical
surface treatment step when it is implemented:
- an oxidation step carried out under conditions suitable for forming a layer of oxide(s)
on the surface which has undergone the chemical treatment, and optionally the mechanical
treatment, in particular a layer containing one or more chromium oxides.
14. A method for the treatment of hydrocarbons under conditions capable of causing the
formation of coke, characterised in that the hydrocarbons are brought into contact with a surface of a wall made of an Fe-Ni-Cr
metal alloy, said surface of the metal wall being previously treated by a treatment
process according to one of claims 1 to 13 so as to reduce the formation of a coke
deposit.
15. The method of treating hydrocarbons according to the preceding claim, wherein the
hydrocarbons are brought into contact with the surface of the metal wall at a temperature
of 800 to 900°C.