[0001] L'invention concerne un système d'étanchéité pour boîte de pièce d'horlogerie. L'invention
concerne aussi une boîte de pièce d'horlogerie comprenant un tel système. L'invention
concerne encore une pièce d'horlogerie comprenant un tel système ou une telle boîte.
L'invention concerne enfin un procédé de montage d'une telle pièce d'horlogerie ou
d'une telle boîte.
[0002] La demande
EP1033633 concerne un dispositif de fixation étanche d'une glace sur une boîte de montre. Celui-ci
comprend un joint annulaire, qui présente une section sensiblement en forme de I avec
des saillies annulaires au niveau de chacune de ses extrémités. Une première saillie
est prévue pour être logée dans une gorge annulaire d'une carrure, tandis qu'une deuxième
saillie est prévue pour être logée dans une gorge annulaire d'une glace. Ce joint
est comprimé par une lunette au niveau de chacune de ses première et deuxième saillies,
ces dernières étant ainsi pressées au sein de leur gorge respective.
[0003] La demande
EP1916576 divulgue un dispositif de fixation d'une glace de montre, dont le principe est similaire
à celui du dispositif faisant l'objet de la demande
EP1033633. Ce dispositif est ici intégré au sein d'une montre étanche susceptible de résister
à de très grandes profondeurs, typiquement entre 3'000 et 5'000 mètres, qui présente
la particularité de comprendre en son sein une paroi latérale prévue pour supporter
des efforts de pression rencontrés à de telles profondeurs. Cette paroi latérale peut
être constituée par une première bague logée au sein de la carrure de la montre, ou
encore par une paroi d'un fond de la montre, et assure dans tous les cas un appui
de la glace. Ainsi, un joint du dispositif de fixation de glace, dont la structure
générale est semblable à celle du joint de la demande
EP1033633, est ici disposé à l'interface de la glace et d'une deuxième bague disposée sur un
siège annulaire de la carrure, mais aussi à l'interface de la première bague ou d'un
fond et de la carrure. La compression de ce joint est ici essentiellement réalisée
par la deuxième bague qui joue le rôle de lunette selon la demande
EP1033633. La figure 1 illustre un dispositif d'étanchéité connu de l'art antérieur, plus particulièrement
divulgué au sein de la demande
EP1916576. Ce dispositif d'étanchéité A10, intégré au sein d'une boîte A100, comprend un joint
A11 disposé à l'interface de :
- une carrure A2, et
- une première bague A3 logée au sein même de la carrure A2 et prévue pour supporter
des efforts de pression,
et à l'interface de :
- une glace A4, et
- une deuxième bague A5 disposée sur un siège annulaire A21 de la carrure, et qui est
prévue pour comprimer ledit joint A11 lors de son montage sur la carrure.
[0004] La demande
CH499818 divulgue un dispositif de fixation de glace mettant en œuvre deux joints toriques
disposés entre une bague amovible, une glace et une carrure. Il est précisé dans la
description que ces deux joints sont identiques. L'objectif consiste ici à proposer
un dispositif prévu pour la fixation d'une glace en verre minéral trempé ou en saphir,
qui puisse garantir l'étanchéité de la boîte de montre tout en étant particulièrement
compact dans le plan, et ainsi permettre la mise en place d'une lunette relativement
étroite sur la boîte. De tels joints ne sont pas prévus pour relier la bague amovible
à la glace et
a fortiori ne sont pas prévus pour relier l'ensemble bague - glace à la carrure. Par ailleurs,
le fait d'employer deux joints identiques est limitant quant à l'optimisation de la
tenue à l'étanchéité de la pièce d'horlogerie.
[0005] Le but de l'invention est de fournir un système d'étanchéité pour boîte de pièce
d'horlogerie ou pour pièce d'horlogerie permettant de remédier aux inconvénients mentionnés
précédemment et d'améliorer les systèmes d'étanchéité connus de l'art antérieur. En
particulier, l'invention propose un système d'étanchéité permettant d'optimiser l'étanchéité
d'une boîte de pièce d'horlogerie.
[0006] Un système d'étanchéité pour boîte de pièce d'horlogerie selon l'invention est défini
par la revendication 1.
[0007] Différents modes de réalisation du système sont définis par les revendications 2
à 8.
[0008] Une boîte de pièce d'horlogerie selon l'invention est définie par la revendication
9.
[0009] Différents modes de réalisation d'une boîte de pièce d'horlogerie sont définis par
les revendications 10 et 11.
[0010] Une pièce d'horlogerie selon l'invention est définie par la revendication 12.
[0011] Un procédé de montage d'une boîte de pièce d'horlogerie ou d'une pièce d'horlogerie
est défini par la revendication 13.
[0012] Les dessins annexés représentent, à titre d'exemples, deux modes de réalisation d'une
pièce d'horlogerie selon l'invention.
La figure 1 est une vue en coupe radiale d'un mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie
connue de l'art antérieur.
La figure 2 est une vue en coupe radiale d'un premier mode de réalisation d'une pièce
d'horlogerie.
La figure 3 est une vue en coupe radiale partielle du premier mode de réalisation
d'une pièce d'horlogerie.
Les figures 4a et 4b sont des vues en coupe radiale du premier mode de réalisation
du système d'étanchéité.
Les figures 5a à 5e sont des vues en coupe radiale partielle du premier mode de réalisation
d'une pièce d'horlogerie illustrant un procédé de montage du premier mode de réalisation
d'une pièce d'horlogerie.
La figure 6 est une vue en coupe radiale d'un deuxième mode de réalisation du système
d'étanchéité.
La figure 7 est une vue en coupe radiale d'un deuxième mode de réalisation d'une pièce
d'horlogerie.
[0013] Un premier mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie 200 est décrit ci-après en
référence aux figures 2 à 5.
[0014] La pièce d'horlogerie est par exemple une montre, en particulier une montre bracelet.
[0015] La pièce d'horlogerie comprend de préférence une boîte 100 de pièce d'horlogerie.
La pièce d'horlogerie comprend en outre un mouvement horloger. Le mouvement horloger
est destiné à être monté dans la boîte de montre afin de le protéger de l'environnement
extérieur.
[0016] Le mouvement horloger peut être un mouvement électronique ou un mouvement mécanique,
notamment un mouvement automatique.
[0017] La boîte de montre 100 comprend une carrure 2, une première bague 3, une glace 4
et un système d'étanchéité 10. La boîte de montre comprend encore un fond 9 et une
lunette 5, notamment une lunette tournante.
[0018] La première bague 3 est rapportée dans la carrure 2, notamment logée à moindre jeu
jusqu'en contact avec une portée de la carrure. Elle permet notamment l'emboîtage
du mouvement.
[0019] Le fond 9 est fixé sur la carrure, notamment par vissage. De préférence, le fond
est vissé jusqu'à venir en butée contre la bague 3.
[0020] La glace 4 est, elle aussi, fixée sur la carrure, notamment par l'action du système
d'étanchéité. La glace est de préférence fixée en contact contre la première bague
3.
[0021] La lunette peut être montée fixe sur la carrure. Alternativement, la lunette peut
être une lunette tournante, c'est-à-dire montée mobile en rotation sur la carrure
2 autour d'un axe A.
[0022] Le système d'étanchéité 10 comprend :
- un premier joint 11 destiné à être interposé entre :
- d'une part, la carrure 2, et,
- d'autre part, la première bague 3 et la glace 4,
et
- un deuxième joint 12 destiné à être interposé entre la carrure 2 et la glace 4.
[0023] Dans la boîte de pièce d'horlogerie représentée sur la figure 2, le premier joint
11 est interposé entre la carrure 2 d'une part et la première bague 3 et la glace
4 d'autre part, et le deuxième joint 12 est interposé entre la carrure 2 et la glace
4. Ces interpositions sont radiales, c'est-à-dire que, sur une première partie de
la hauteur du premier joint (mesurée selon l'axe A et référencée h4 sur la figure
3), on passe de la glace au premier joint, puis du premier joint à la carrure en se
déplaçant perpendiculairement à l'axe A vers l'extérieur de la carrure et qu'on passe,
sur une deuxième partie de la hauteur du premier joint (mesurée selon l'axe A et référencée
h3 sur la figure 3), de la première bague au premier joint, puis du premier joint
à la carrure en se déplaçant perpendiculairement à l'axe A vers l'extérieur de la
carrure. En se déplaçant parallèlement à l'axe A, on ne relève de préférence pas de
telles transitions. Par ailleurs, sur toute la hauteur du deuxième joint (mesurée
selon l'axe A), on passe de la glace au deuxième joint, puis du deuxième joint à la
carrure en se déplaçant perpendiculairement à l'axe A vers l'extérieur de la carrure.
[0024] Dans ce premier mode de réalisation, illustré par les figures 2, 3, 4a et 4b, le
dispositif d'étanchéité 10 comprend deux joints distincts 11, 12.
[0025] Le premier joint 11 comprend une section radiale sensiblement en forme de I ou de
L de hauteur h1 et de plus grande épaisseur e1 comme représenté sur la figure 4a,
ces hauteur et épaisseur étant mesurées à l'état non-déformé du premier joint. Le
premier joint 11 est positionné en appui contre la première bague 3 sur une hauteur
h3 correspondant notamment à une profondeur définie par une portée 31 de la première
bague 3. Le premier joint 11 est également positionné à l'encontre de la glace 4 sur
une hauteur h4 correspondant partiellement à la hauteur h de la glace 4.
[0026] De préférence, le premier joint a une forme annulaire.
[0027] Préférentiellement, le rapport h1/e1 est compris entre 3 et 10, voire entre 4 et
8. Préférentiellement encore, ce joint est fabriqué dans un premier matériau choisi
parmi les polyamides thermoplastiques, comme le Nylon et notamment le Zytel ou l'Hytrel.
Le premier joint 11 peut être un composant de révolution, notamment de révolution
de l'axe A.
[0028] De préférence, le premier joint 11 est configuré de sorte à lier mécaniquement à
lui seul la glace 4 à la carrure 2 et/ou la bague 3 à la carrure 2. Cette liaison
est permise par la compression du premier joint qui induit une pression du premier
joint sur la carrure, sur la première bague et sur la glace au niveau des surfaces
de contact avec le premier joint. Cette pression associée au coefficient de frottement
existant au niveau des surfaces en contact du premier joint et des différentes pièces
crée un effort de maintien en position des différentes pièces (glace, bague, carrure
et premier joint). La liaison mécanique de la glace à la carrure et/ou de la bague
à la carrure est donc assurée par frottement.
[0029] Le deuxième joint 12 se présente, quant à lui, sous la forme d'un joint comprenant
une section radiale dont l'aire S12 est plus petite, voire beaucoup plus petite que
l'aire S11 de la section radiale en forme de I ou de L du premier joint 11. Préférentiellement,
le rapport S12/S11 est inférieur à 0.4, voire inférieur à 0.3, voire inférieur à 0.2.
Ce rapport est déterminé lorsque les joints sont non déformés.
[0030] De préférence, le deuxième joint a une forme annulaire.
[0031] Le deuxième joint 12 peut être un joint torique de diamètre (de section radiale)
d1. Le diamètre d1 est préférentiellement compris entre 0.5 mm et 1.5 mm. Alternativement,
le deuxième joint 12 peut présenter une section non circulaire. Par exemple, le deuxième
joint peut être un joint quadrilobe.
[0032] Alternativement encore, le deuxième joint peut comprendre une lèvre. Préférentiellement,
le deuxième joint est fabriqué dans un deuxième matériau choisi parmi les élastomères,
comme le FKM. Le deuxième joint 12 peut être un composant de révolution, notamment
de révolution autour de l'axe A.
[0033] Ainsi, les premier et deuxième matériaux sont avantageusement distincts.
[0034] Le deuxième joint est configuré de sorte à assurer l'étanchéité de la boîte 100 de
pièce d'horlogerie 200 au niveau de la glace, notamment au niveau d'une interface
glace-carrure. Cette étanchéité est, par exemple, alternative ou complémentaire à
celle assurée par le premier joint. Autrement dit, le deuxième joint n'assure pas
de fonction de fixation ou de liaison mécanique. En ce sens, le deuxième joint est
prévu exclusivement pour garantir l'étanchéité de la boîte 100 de pièce d'horlogerie
200 au niveau de la glace, notamment au niveau d'une interface glace-carrure.
[0035] Un deuxième mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie 200 est décrit ci-après
en référence aux figures 6 et 7.
[0036] Le deuxième mode de réalisation diffère du premier mode de réalisation en ce que
le système d'étanchéité comprend une garniture d'étanchéité 10' fabriquée d'un seul
tenant. De préférence, celle-ci comprend une première portion formant le premier joint
11' à une première extrémité, notamment à une extrémité inférieure de la garniture,
et une deuxième portion formant le deuxième joint 12' à une deuxième extrémité, notamment
à une extrémité supérieure de la garniture. La première portion 11' comprend une section
radiale longiligne d'une hauteur h11 ', tandis que la deuxième portion 12' se présente
sous la forme d'un lobe comprenant une section de forme sensiblement ovale ou arrondie
d'une hauteur h12', les hauteurs h11' et h12' étant déterminées dans un état non-déformé
de la garniture. Préférentiellement, le rapport h11'/ h12' est compris entre 4 et
6. Préférentiellement encore, le rapport S12'/S11' est inférieur à 0.4, voire inférieur
à 0.3, voire inférieur à 0.2, avec S11' et S12' les aires respectives des sections
radiales des portions 11', 12'. Ce rapport est déterminé lorsque les portions sont
non déformées.
[0037] Alternativement, la deuxième portion 12' peut avoir une section radiale non circulaire.
Par exemple, celle-ci peut être elliptique. Alternativement encore, cette deuxième
portion peut comprendre une lèvre.
[0038] Avantageusement, la première portion 11' peut être faite en un premier matériau et
la deuxième portion 12' peut être faite en un deuxième matériau. Par exemple, un surmoulage
pourrait être effectué sur la première ou la deuxième portion de sorte à obtenir des
premier et deuxième matériaux distincts.
[0039] Préférentiellement, cette garniture est un composant de révolution, notamment de
révolution d'axe A'.
[0040] Ce système 10' s'intègre au sein d'une boîte 100 exactement de la même manière que
le dispositif 10. La figure 7 représente un tel dispositif 10' intégré au sein d'une
boîte 100. On remarque que la figure 7 est très semblable à la figure 2.
[0041] Quel que soit le mode de réalisation ou la variante, la carrure comprend avantageusement
une cheminée 21 faisant saillie depuis une face supérieure 29 de la carrure. De préférence,
la cheminée comprend un rebord 210 de fermeture d'un logement 28 de réception du premier
joint et/ou du deuxième joint ménagé dans la carrure. De préférence, la cheminée est
agencée pour s'étendre autour de la glace. La cheminée est de préférence agencée pour
s'étendre sur une partie de l'épaisseur de la glace.
[0042] La cheminée 21 de la carrure 2 peut être prévue pour remplir d'autres fonctions,
comme par exemple une fonction d'assemblage de la lunette 5 sur la carrure 2. Pour
ce faire, la cheminée peut, par exemple, comprendre une gorge 220 prévue pour réceptionner
un anneau 6 de retenue axiale de la lunette 5. Cette lunette 5 peut être tournante
ou non. La cheminée 21 de la carrure 2 peut également être prévue pour limiter le
déplacement de la glace par rapport à la carrure, en particulier en cas de choc radial
au niveau de la boîte 100.
[0043] De préférence, la cheminée est formée de manière monobloc ou d'un seul tenant ou
venue de matière avec le reste de la carrure.
[0044] Quel que soit le mode de réalisation ou la variante, la bague 3 comprend avantageusement
un réhaut ou forme un réhaut.
[0045] La bague 3 est ici prévue pour reprendre des efforts de pression de la glace 4, et
éventuellement du fond 9. Cette bague 3 peut, complémentairement ou alternativement,
faire office d'élément décoratif ou d'élément d'affichage d'une indication horaire
ou dérivée de l'heure. La bague 3 peut ainsi être assimilée à un rehaut. Dans la variante
de réalisation de boîte représentée sur la figure 2 ou 7, la bague 3 est distincte
d'un fond 9. Alternativement, la bague 3 peut se confondre avec un fond de boîte.
[0046] Ainsi, quel que soit le mode de réalisation ou la variante, la bague 3 peut comprendre
ou former le fond.
[0047] Quel que soit le mode de réalisation ou la variante, sauf précision contraire, les
formes et dimensions décrites des joints sont les formes et dimensions des joints
dans leurs états non déformés.
[0048] Un mode d'exécution d'un procédé de montage de la boîte 100 de pièce d'horlogerie
200 ou d'une pièce d'horlogerie 200 est décrit ci-après en référence aux figures 5a
à 5e. Le procédé comprend les étapes suivantes :
- mettre en place le premier joint 11, 11' et le deuxième joint 12, 12' sur un ensemble
formé par la bague 3 et la glace 4,
- glisser la carrure 2 sur l'ensemble obtenu à l'étape précédente.
[0049] Une description plus détaillée d'un mode d'exécution du procédé est fournie ci-après.
[0050] Dans une première étape, illustrée par la figure 5a, la glace 4 est disposée sur
la première bague 3.
[0051] Dans une deuxième étape, illustrée par la figure 5b, le premier joint 11 est chassé
sur la glace 4 et la première bague 3, en butée à l'encontre d'une portée 31 de la
première bague 3.
[0052] Dans une troisième étape, illustrée par la figure 5c, le deuxième joint 12 est posé
sur la glace 4, en butée à l'encontre du premier joint 11.
[0053] Préférentiellement, la première bague 3 comprend une découpe 32 de sorte à réceptionner
une extrémité d'un tube 7 lui-même prévu pour réceptionner une couronne ainsi qu'une
tige, non représentées sur les dessins. Avantageusement, cette découpe 32 peut faire
office de détrompeur et/ou d'élément de positionnement, en particulier d'élément d'orientation
angulaire de la bague 3 au sein de la carrure 2.
[0054] Dans une quatrième étape illustrée en figure 5d, l'ensemble des composants 3, 4,
11, 12 est inséré dans la carrure 2 jusqu'à ce que la portée 31 de la première bague
3 vienne en butée à l'encontre d'un épaulement 22 de la carrure 2 (plus particulièrement
visible sur la figure 3).
[0055] Une fois l'ensemble des composants 3, 4, 11, 12 ainsi disposé au sein de la carrure
2, tel qu'illustré par la figure 5e, le système 10 forme un système d'étanchéité de
la boîte 100 au niveau de la glace 4, notamment au niveau de l'interface entre la
carrure 2 et la glace 4, et
a fortiori au niveau de l'interface entre la première bague 3 et la carrure 2.
[0056] Dans tout ce document, par « section radiale », nous entendons une section s'étendant
selon un plan :
- passant par un axe du joint, et
- perpendiculaire à un plan sur lequel s'étend le joint.
L'axe est par exemple un axe de révolution.
[0057] Les solutions de système d'étanchéité 10 décrites plus haut présentent de préférence
la particularité de comprendre un premier joint assurant notamment la fixation d'une
glace 4 au sein de la boîte 100, ainsi qu'un deuxième joint prévu exclusivement pour
garantir l'étanchéité de la boîte au niveau de la glace, notamment à l'interface de
la glace 4 et d'une carrure 2 de la boîte 100, et à l'interface de la carrure 2 et
d'une première bague 3 logée au sein même de la carrure 2 et prévue pour supporter
des efforts de pression.
[0058] Avantageusement, le premier joint est prévu pour relier à lui seul la glace 4 à la
première bague 3, et
a fortiori à la carrure 2, d'autre part, le deuxième joint présente des caractéristiques bien
distinctes de celles du premier joint afin de remplir au mieux sa fonction d'étanchéification
de la boîte 100 au niveau de la glace 4, et notamment sa fonction d'étanchéification
au niveau de la zone d'interface entre la glace 4 et la carrure 2, et
a fortiori sa fonction d'étanchéification au niveau de la zone d'interface entre la carrure
2 et la première bague 3.
[0059] Plus particulièrement, des études menées par la déposante ont montré qu'un tel deuxième
joint apporte un gain important au niveau d'une étanchéité « statique », mais permet
également de garantir une étanchéité « dynamique » durant ou après un choc important
si un des éléments au niveau de la glace venait à se déplacer.
[0060] Les solutions décrites présentent la particularité de comprendre deux joints disposés
entre la carrure et la glace. Le premier joint participe avantageusement à la fixation
de la glace sur la carrure. Le premier joint peut également faire office de bague
anti-extrusion, en particulier à de très grandes profondeurs. Le deuxième joint est,
quant à lui, prévu exclusivement pour garantir l'étanchéité de la boîte au niveau
de la glace, en particulier à de très grandes profondeurs. Avantageusement, ces deux
joints présentent des caractéristiques bien différentes, notamment des caractéristiques
de raideur différentes, de sorte à assurer au mieux leurs fonctions respectives. Pour
ce faire, les premier et deuxième joints peuvent, par exemple, être fabriqués dans
des matériaux présentant des caractéristiques différentes, en particulier des modules
d'élasticité différents.
[0061] Avantageusement, un système d'étanchéité selon l'invention est intégré au sein d'une
conception de boîte qui est conformée de sorte à minimiser le nombre de zones à étanchéifier
au niveau de la glace, à savoir une seule et unique zone à étanchéifier au niveau
de la glace. Ainsi, un système d'étanchéité intégré au sein d'une telle conception
de boîte permet de garantir une étanchéité optimale au niveau de la glace de ladite
boîte, notamment à de très grandes profondeurs, typiquement supérieures à 5'000 mètres.
[0062] Dans les différents modes de réalisation de système d'étanchéité, les premier et
deuxième joints sont deux joints distincts. Ainsi, selon les modes de réalisation,
il est possible de distinguer les deux joints l'un de l'autre par une ou plusieurs
de leurs caractéristiques mécaniques et/ou physico-chimiques et/ou géométriques qui
sont différentes.
[0063] Par exemple, dans un mode de réalisation, il est possible de distinguer les deux
joints l'un de l'autre parce qu'ils sont indépendants, c'est-à-dire formés par deux
pièces séparées ou sans liaison mécanique entre elles.
[0064] Dans un autre mode de réalisation, il est possible de distinguer les deux joints
l'un de l'autre parce qu'ils sont réalisés dans deux matériaux distincts ou différents
ou qu'ils comprennent deux matériaux distincts ou différents. Ceci peut aussi être
le cas bien que les deux joints soient réalisés d'un seul tenant.
[0065] Dans un autre mode de réalisation, il est possible de distinguer les deux joints
l'un de l'autre parce que, bien que réalisés d'un seul tenant, il est possible d'identifier
une région de l'ensemble présentant une géométrie particulière. Par exemple, la géométrie
particulière peut être une section transversale (perpendiculairement à l'axe A ou
A') réduite de l'ensemble créant une frontière entre les premier et deuxième joints.
Par exemple, la section transversale réduite présente une aire inférieure à 30% ou
à 20% ou à 10% de l'aire maximale d'une section transversale de l'ensemble.
[0066] Ces différents critères de distinction peuvent être combinés.
1. Système d'étanchéité (10) pour boîte (100) de pièce d'horlogerie (200), comprenant
:
- un premier joint (11) destiné à être interposé entre une carrure (2) d'une part
et une bague (3) et une glace (4) d'autre part,
- un deuxième joint (12) destiné à être interposé entre une carrure (2) et une glace
(4),
les premier et deuxième joints étant deux joints distincts, en particulier deux joints
indépendants ou séparés, et/ou
les premier et deuxième joints étant réalisés dans deux matériaux distincts.
2. Système d'étanchéité (10) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le deuxième joint (12) comprend une section radiale dont l'aire S12 est plus petite
que l'aire S11 de la section radiale du premier joint (11), le rapport S12/S11 étant
de préférence inférieur à 0.4, voire inférieur à 0.3, voire inférieur à 0.2, les aires
étant déterminées dans un état non-déformé des joints.
3. Système d'étanchéité (10) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le deuxième joint a une section radiale circulaire, notamment avec un diamètre de
cercle compris entre 0.5 mm et 1.5 mm, la forme de la section et/ou le diamètre étant
déterminé dans un état non-déformé du deuxième joint, et/ou en ce que le deuxième joint est configuré de sorte à assurer exclusivement l'étanchéité d'une
boîte (100) de pièce d'horlogerie (200) au niveau d'une glace, notamment au niveau
d'une interface glace-carrure, alternativement ou complémentairement au premier joint.
4. Système d'étanchéité (10) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier joint a une section radiale en I ou en L et/ou en ce que le premier joint est configuré de sorte à lier mécaniquement à lui seul une glace
(4) à une carrure (2) et/ou une bague (3) à une carrure (2).
5. Système d'étanchéité (10) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier joint (11) présente une hauteur h1 et une plus grande épaisseur e1, le
rapport h1/e1 étant compris entre 3 et 10, voire entre 4 et 8, les hauteur et épaisseur
étant déterminées dans un état non-déformé du premier joint.
6. Système d'étanchéité (10) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier joint (11) est fabriqué dans un matériau choisi parmi les polyamides thermoplastiques,
comme le nylon, le zytel ou l'hytrel.
7. Système d'étanchéité (10) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le deuxième joint (12) est fabriqué dans un matériau choisi parmi les élastomères,
comme un fluoroélastomère FKM.
8. Système d'étanchéité (10) selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que les premier et deuxième joints sont réalisés sous la forme d'une seule et même garniture
d'étanchéité (10') comprenant une première portion formant le premier joint (11'),
notamment à une première extrémité de la garniture, et une deuxième portion formant
le deuxième joint (12'), notamment à une deuxième extrémité de la garniture.
9. Boîte (100) de pièce d'horlogerie (200) comprenant :
- une carrure (2),
- une bague (3),
- une glace (4), et
- un système d'étanchéité (10) selon l'une des revendications précédentes.
10. Boîte (100) de pièce d'horlogerie (200) selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la carrure comprend une cheminée (21) faisant saillie depuis une face supérieure
(29) de la carrure ou en ce que la carrure comprend une cheminée (21) faisant saillie depuis une face supérieure
(29) de la carrure et la cheminée comprend un rebord (210) de fermeture d'un logement
(28) de réception du premier joint et/ou du deuxième joint ménagé dans la carrure.
11. Boîte (100) de pièce d'horlogerie (200) selon l'une des revendications 9 et 10, caractérisée en ce que la bague (3) comprend un réhaut et/ou en ce que la bague comprend un fond.
12. Pièce d'horlogerie (200) comprenant un système d'étanchéité (10) selon l'une des revendications
1 à 8 et/ou une boîte (100) selon l'une des revendications 9 à 11.
13. Procédé de montage d'une boîte (100) de pièce d'horlogerie (200) selon l'une des revendications
9 à 11 ou d'une pièce d'horlogerie (200) selon la revendication 12 comprenant les
étapes suivantes :
- mettre en place le premier joint (11, 11') et le deuxième joint (12, 12') sur un
ensemble bague (3) et glace (4),
- glisser la carrure (2) sur l'ensemble obtenu à l'étape précédente.