Arrière-plan de l'invention
[0001] La présente invention a trait au domaine des procédés de métallisation de pièces,
et notamment de supports non métalliques. On connait différentes manières de réaliser
une métallisation d'un support non métallique.
[0002] On connait notamment les procédés par voie sèche par plasma, ou par flammage. On
connait également les procédés de métallisation sous vide comme par exemple le procédé
par PVD. Cependant, ces procédés présentent l'inconvénient d'être relativement couteux
du fait de l'énergie demandée et des conditions dans lesquelles ils doivent être réalisés.
Par ailleurs, ils présentent des difficultés d'industrialisation.
[0003] On connait également les procédés de métallisation par voie électrolytique dans laquelle
on dépose une couche de chrome.
[0004] Un intérêt de ce type de procédé est la réalisation de pièces métallisées ayant un
aspect métallique. Ces pièces sont notamment utilisées dans le domaine de l'automobile.
[0005] Cependant le chrome, et en particulier le chrome hexavalent, utilisé dans le cadre
de la métallisation, présente l'inconvénient d'être un produit toxique pour l'environnement.
Le chrome hexavalent nécessite des installations de traitement en circuit fermé des
eaux usées afin de diminuer son impact sur l'environnement. Il représente donc un
coût important dans la production des pièces métallisées. Le chrome trivalent est
également un produit chimique toxique. Le chrome trivalent pose les mêmes problématiques
que le chrome hexavalent.
[0006] Un autre inconvénient de l'utilisation de chrome est que la production présente un
fort taux de rebut des pièces produites. Ce fort taux de rebut augmente donc le coût
de la production des pièces.
[0007] Le document
US 8 105 473 concerne un revêtement métallique galvanique à brillance satinée réglable dans lequel
une couche de Ni mat est déposée sur une surface brillante et est revêtue d'une couche
de Ni sulfamate.
Objet et résumé de l'invention
[0008] Un but de l'invention est de proposer un procédé remédiant aux inconvénients précités.
[0009] A cet effet, l'invention, définie à la revendication 1, concerne un procédé de métallisation
d'un support non métallique permettant d'obtenir une pièce métallisée dépourvue de
chrome, dans lequel :
- on fournit un support non métallique présentant une surface ;
- on réalise une couche d'accroché sur ladite surface ;
- on réalise au moins une couche de renforcement sur la couche d'accroché ;
- on réalise une étape de séchage de la couche de vernis au cours de laquelle on expose
la couche de vernis à un rayonnement ultra-violet.
[0010] Dans ce procédé, on réalise au moins une couche de vernis au-dessus la couche de
renforcement.
[0011] On réalise au moins une couche de nickel sur la couche de renforcement et on réalise
ladite au moins une couche de vernis sur la couche de nickel.
[0012] L'aspect métal est donné par la présence d'au moins une couche de nickel que l'on
dispose sur la couche de renforcement.
[0013] On se dispense alors de l'utilisation du chrome. En d'autres termes, la pièce métallisée
obtenue par la mise en œuvre du procédé est dépourvue de chrome.
[0014] La couche de vernis est déposée sur la couche de nickel afin de protéger la couche
de nickel ainsi que les couches inférieures du risque de corrosion et des chocs provenant
de l'environnement dans lequel la pièce est utilisée.
[0015] Par ailleurs, la couche de vernis peut comporter plusieurs couches de vernis obtenus
par des dépôts successifs de couches vernis.
[0016] En outre, lorsque l'étape de dépôt est réalisée, on comprend que la couche de vernis
recouvre la couche de nickel dans le but d'améliorer la résistance de la pièce aux
chocs et à la corrosion.
[0017] La pièce obtenue par la mise en œuvre du procédé présente donc un aspect métallique
tout en étant robuste.
[0018] Selon l'invention, le vernis déposé est séché par un dispositif émettant des rayons
ultra-violet qui vont permettre la réticulation du vernis. L'étape de séchage est
donc une étape de réticulation.
[0019] En outre, l'étape de séchage au moyen des ultra-violets est réalisée de préférence
sur une plage de 150 nm à 400 nm.
[0020] L'étape de séchage est réalisée à une température inférieure à 60°C.
[0021] On comprend que l'étape de séchage par ultra-violet a une température de fonctionnement
inférieure à une température d'un séchage thermique plus classique dont la température
se situe au-delà des 120°C. Ainsi, le support non métallique est soumis à une plage
de température moindre dans laquelle le risque de dégradation dudit support non métallique
est diminué.
[0022] De manière préférentielle, la couche de vernis est transparente ou colorée. Ainsi,
grâce à l'invention la couche de vernis transparente laisse apparaitre la couleur
naturelle de la couche de nickel située sous la couche de vernis. Par ailleurs, la
couche de vernis peut avoir une teinte colorée afin d'obtenir une pièce métallisée
colorée. Ainsi, la pièce s'adapte à l'environnement esthétique dans lequel ladite
pièce est intégrée.
[0023] De préférence, la couche de vernis est une couche de vernis électrolytique. On comprend
que la couche de vernis est déposée par voie chimique. Les pièces sont disposées de
manière à être immergées dans un bain électrolytique par le biais duquel la couche
de vernis est déposée sur la couche de nickel.
[0024] De préférence, selon un mode de réalisation, non limitatif, la couche de vernis comprend
une succession de couches de vernis. On comprend que la couche de vernis ainsi obtenue
à une transparence ou une teinte qui varient en fonction du nombre et de l'épaisseur
des couches de vernis successives.
[0025] Selon un mode de réalisation préférentiel, mais non exclusif, le support non métallique
est constitué d'acrylonitrile butadiène styrène.
[0026] Le support non métallique est un copolymère d'acrylonitrile, de butadiène et de styrène.
Il présente l'avantage d'avoir des propriétés physiques et chimiques élevées telles
que la rigidité, la résistance aux chocs, la tenue à la chaleur.
[0027] Selon un autre mode de réalisation, le support non métallique est constitué de polyamide
ou de polypropylène.
[0028] On comprend que le support non métallique est réalisé en homopolymère de polyamide.
En outre, les polyamides présentent une bonne résistance mécanique.
[0029] Par ailleurs, de manière avantageuse, le support non métallique peut être constitué
d'un copolymère comportant de l'acrylonitrile butadiène styrène associé à un polycarbonate.
Ce mélange de polymère présente une meilleure résistance aux chocs à basse température
que l'acrylonitrile butadiène styrène ou qu'un polycarbonate seul.
[0030] Selon un autre mode de réalisation, mais non limitatif, le support non métallique
comporte un polymère du type polypropylène. Ainsi, le support non métallique présente
une bonne résistance à la fatigue et présente l'avantage d'être recyclable.
[0031] Avantageusement, la couche d'accroché est obtenue en réalisant successivement une
attaque chimique de la surface du support non métallique, une activation de ladite
surface attaquée chimiquement, et un dépôt d'une première couche de nickel ou de cuivre
sur la surface activée.
[0032] Ainsi, la surface subit tout d'abord une attaque chimique, par exemple au moyen d'un
acide dans le cas d'un support non métallique comportant de l'acrylonitrile butadiène
styrène, ou d'une base dans le cas d'un support comportant un polyamide. On obtient
ainsi une certaine rugosité de ladite surface. Ensuite, l'étape d'activation est réalisée
en déposant un catalyseur compatible avec la matière de ladite surface. De cette manière,
on réalise sur la surface activée un dépôt d'une couche d'accroché afin d'améliorer
l'adhérence de la couche de renforcement.
[0033] La couche de renforcement comprend au moins une couche de cuivre.
[0034] Avantageusement, la couche de nickel comprend une couche de nickel microporeux ou
microfissuré.
[0035] Un intérêt de la structure microporeuse ou microfissuré est d'obtenir une pièce plus
résistante à la corrosion.
[0036] En outre, la couche de nickel peut être subdivisée en trois couches successives d'un
nickel semi-brillant, d'un nickel brillant et d'un nickel microporeux.
[0037] Compte tenu de ce qui précède, on comprend que la pièce métallisée obtenue par la
mise en œuvre du procédé est avantageusement dépourvue de chrome.
[0038] L'invention concerne par ailleurs une pièce métallisée susceptible d'être obtenue
par la mise en œuvre du procédé de métallisation selon l'invention.
[0039] Avantageusement, la pièce métallisée selon l'invention est dépourvue de chrome. Par
ailleurs, elle comporte successivement un support non métallique ayant une surface,
une première couche constituée de cuivre ou de nickel disposée sur la surface, une
couche de cuivre disposée sur la première couche, au moins une deuxième couche de
nickel disposée sur la couche de cuivre, et une couche de vernis disposée sur la deuxième
couche de nickel.
[0040] En conséquence, la deuxième couche de nickel donne l'aspect métallique tandis que
la couche de vernis disposée sur la deuxième couche de nickel permet de protéger la
pièce métallisée de la corrosion et des différentes attaques de l'environnement dans
lequel la pièce métallique est disposée.
[0041] Selon un aspect non-couvert par l'invention, il est décrit un procédé de modification
d'une pièce métallisée dans lequel on fournit une pièce métallisée comprenant un support
non métallique présentant successivement une couche d'accroché, une couche de renforcement,
une couche de nickel, et une couche de chrome.
[0042] On élimine la couche de chrome, puis on dépose une couche de vernis sur la couche
de nickel.
[0043] L'élimination de la couche de chrome est réalisée en plongeant la pièce métallisée
dans un bain électrolytique durant un temps prédéterminé.
[0044] De préférence, la couche de nickel comprend une couche de nickel microporeux ou microfissuré.
[0045] De manière avantageuse, la couche d'accroche est une couche de nickel.
[0046] Avantageusement, la couche de renforcement est une couche de cuivre.
[0047] Un intérêt de ce procédé de modification non-couvert par l'invention est de déchromer
des stocks de pièces existantes afin d'améliorer leur impact environnemental tout
en conservant leur aspect métallique.
Brève description des dessins
[0048] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit des modes
de réalisation de l'invention donnés à titre d'exemples non limitatifs, en référence
aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 illustre de façon schématique une pièce métallisée selon l'invention qui
est dépourvue de chrome et qui comporte un support non métallique et différentes couches
successives disposées sur le support non métallique ;
- la figure 2 illustre les différentes étapes du procédé de métallisation selon l'invention permettant
de réaliser une pièce métallisée dépourvue de chrome ; et
- la figure 3 illustre de façon schématique un procédé de modification non-couvert par l'invention
dans lequel une pièce métallisée existante est déchromée.
Description détaillée de l'invention
[0049] Sur la figure
1, on a représenté de manière schématique une pièce métallisée
10 dépourvue de chrome conforme à l'invention. Cette pièce comporte un support non métallique
S sur lequel vont être déposées les couches
C1 à
C4. Le support non métallique
S présente une surface
11.
[0050] Dans cet exemple, le support non métallique
S est une pièce en matière plastique. Dans cet exemple, le support est constitué d'ABS
(Acrylonitrile Butadiène Styrène) qui présente une bonne résistance mécanique et à
la corrosion. Dans une variante, on utilise un copolymère comportant de l'acrylonitrile
butadiène styrène et un polycarbonate.
[0051] En outre, dans un autre exemple, le support métallique peut être composé de polyamide.
[0052] Dans une autre variante, le support non métallique
S comporte du polypropylène.
[0053] Sur la figure
2, une première étape
S100 est l'étape durant laquelle le support
S en matière plastique reçoit un traitement chimique sur sa surface
11 de sorte à obtenir une rugosité de ladite surface
11.
[0054] Dans cet exemple, l'attaque chimique de la surface
11 d'une pièce, comportant un polymère acrylonitrile butadiène styrène, est réalisée
en plongeant les pièces dans un bain comportant de l'acide sulfurique qui oxyde le
butadiène présent en surface du support
S.
[0055] En outre, le bain est thermostaté à une température de 65°C qui oscille de plus ou
moins 5°C. Ainsi, après un certain temps d'immersion, la surface présente une rugosité.
[0056] Ensuite, une étape
S102 d'activation de la surface
11 attaquée dudit support
S est réalisée de sorte à y déposer un catalyseur à base d'étain et de palladium.
[0057] Dans un mode de réalisation dans lequel la pièce comporte un polymère de type polyamide,
la pièce est plongée dans un bain comportant une base solvantée et thermostatée à
une température de 40°C plus ou moins 5°C. De la même manière, on obtient une rugosité
de la surface
11. Dans ce mode de réalisation, l'étape
S102 d'activation de la surface dudit support
S est réalisée en déposant un catalyseur palladium sur la surface
11 du support
S qui a été préalablement activée.
[0058] Selon la figure
2, une étape de dépôt
S104 d'une couche d'accroche est ensuite réalisée. On constate sur la figure 1, qu'une
première couche
C1 est déposée sur la surface
11 du support non métallique
S.
[0059] La première couche
C1 est une couche d'accroche qui comprend une couche de nickel ou une couche de cuivre.
Dans cet exemple, la couche d'accroche
C1 est réalisée en plongeant le support
S non métallique, dont la surface est activée, dans un bain de nickel. La couche d'accroche
C1 a de préférence une épaisseur comprise entre 0,15 micromètre et 0,25 micromètre.
[0060] Ledit nickel est catalysé par le palladium et l'étain dans l'exemple où le support
non métallique comporte de l'acrylonitrile.
[0061] Dans un mode de réalisation dans lequel le support non métallique comporte du polyamide,
le nickel est catalysé par le palladium.
[0062] Une étape de dépôt
S106 d'une couche de renforcement
C2 est réalisé pour venir renforcer la couche d'accroche
C1 afin d'obtenir une couche métallique homogène. Dans cet exemple, ladite couche de
renforcement
C2 se compose de cuivre.
[0063] Cette étape de dépôt
S106 de la couche de renforcement permet de déposer ladite couche
C2 en plongeant le support non métallique
S dans un bain de cuivre. Ainsi, la couche de renforcement
C2 est disposée sur la couche d'accroche
C1.
[0064] La couche de renforcement
C2 a une épaisseur comprise entre 0,45 micromètre et 0,55 micromètre.
[0065] Dans un autre mode de réalisation, ladite couche de renforcement
C2 se compose de nickel. De la même façon, la couche de renforcement
C2 est déposée sur la couche d'accroche
C1.
[0066] On réalise ensuite une étape de dépôt
S108 d'une couche de nickel
C3 déposée sur la couche de renforcement
C2.
[0067] Dans cet exemple, la couche de nickel
C3 a une épaisseur comprise entre 10 micromètres et 20 micromètres.
[0068] La couche de nickel
C3 est subdivisée en trois couches de nickel :
- une couche de nickel semi-brillant ;
- une couche de nickel brillant ; et
- une couche de nickel microporeux.
[0069] Une étape de dépôt
S110 d'une couche de vernis
C4 est ensuite réalisée sur la couche de nickel
C3. La couche de vernis
C4 est préférentiellement déposée en plongeant la pièce métallisée dans un bain contenant
ledit vernis.
[0070] Une étape de séchage
S112 comportant une étape de réticulation de la couche de vernis
C4 est réalisée au moyen d'un dispositif à rayonnement ultra-violet qui comporte un
ensemble de lampes à ultraviolet qui vont exposer la pièce métallisée, comprenant
la couche de vernis
C4, au rayonnement des ultraviolets durant une durée prédéterminée afin que la couche
de vernis soit complétement sèche.
[0071] On obtient ainsi une pièce métallisée dépourvue de chrome comportant le support non
métallique
S en polyamide ou en acrylonitrile butadiène styrène, la couche d'accroche
C1 comportant du nickel, la couche de renforcement
C2 comportant du cuivre, la couche de nickel
C3 comportant trois formes de nickel, et la couche de vernis
C4.
[0072] En se référant à la figure
3, on va maintenant décrire un mode de mise en œuvre d'un procédé de modification non-couvert
par l'invention.
[0073] Le procédé non-couvert par l'invention débute avec une pièce chromée
100 comportant un support non métallique
S, une couche d'accroche
C1 déposée sur la surface du support non métallique
S, une couche de renforcement
C2 déposée sur la couche d'accroche
C1, la couche de nickel
C3 déposée sur la couche de renforcement
C2 et une couche de chrome
C4'.
[0074] Selon le procédé non-couvert par l'invention, la pièce chromée comportant la couche
de chrome
C4' est plongée dans un bain dans lequel la couche de chrome va être retirée, de sorte
à obtenir une pièce
102 comportant le support non métallique
S, la couche d'accroche
C1, la couche de renforcement
C2 et la couche de nickel
C3.
[0075] Cette étape a donc pour effet de supprimer la couche de chrome. On réalise ensuite
le dépôt d'une couche de vernis
C4 sur la couche de nickel
C3 qui devient la couche supérieure de la pièce de laquelle la couche de chrome
C4' a été retirée.
[0076] La couche de vernis
C4 déposée sur la couche de nickel subit l'étape de séchage
S112 afin de fixer la couche de vernis
C4 sur ladite couche de nickel
C3.
[0077] On obtient ainsi une pièce métallisée
104 dépourvue de chrome.