Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine général de la récupération et de la
valorisation de l'or à partir d'un support contenant d'autres éléments, et notamment
des métaux précieux tel que le platine.
[0002] L'invention concerne un procédé de récupération sélective de l'or.
[0003] L'invention est particulièrement intéressante puisqu'elle permet de récupérer sélectivement
l'or même si le déchet contient des platinoïdes.
[0004] L'invention trouve des applications dans de nombreux domaines industriels, et notamment
pour la valorisation de l'or à partir d'un déchet ou résidu provenant d'un déchet
d'équipements électrique et électronique (DEEE).
État de la technique antérieure
[0005] Actuellement, comptes tenu des ressources disponibles et de la demande croissante
dans les technologies innovantes, la récupération et le recyclage des métaux nobles
représentent un axe stratégique pour de nombreux industriels.
[0006] Par exemple, parmi les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE),
les petits équipements électroniques et de télécommunication possèdent la fraction
métallique la plus riche. Ils peuvent contenir jusqu'à 40 métaux différents dont des
métaux précieux, notamment, l'or et le palladium représentent plus de 80% de la valeur
économique de ces déchets. Par exemple, dans les cartes électroniques l'or et le palladium
permettent de réaliser des contacts ou soudures inoxydables et sont également présents
dans les composants électroniques (résistances, condensateurs...). Les teneurs en
or et en palladium de ces déchets sont généralement très supérieures à celles que
l'on trouve dans les mines. A titre illustratif, la teneur en or des cartes électroniques
est comprise entre 10g/t et 1 000 g/t, alors que la teneur des mines d'or atteint
10g/t dans les mines souterraines les plus riches et seulement 1g/t dans les mines
à ciel ouvert. La teneur en palladium varie entre 5 et 100 g/t dans les cartes électroniques
et culmine à 7g/t dans les mines souterraines.
[0007] Il est donc essentiel de pouvoir recycler et valoriser ces déchets. Le procédé de
recyclage des DEEE comprend classiquement trois grandes étapes : la collecte, le désassemblage
pour pouvoir récupérer les éléments des DEEE contenant la plus forte teneur en éléments
valorisables et le traitement mettant en œuvre des procédés physico-chimiques pour
récupérer les phases métalliques.
[0008] Typiquement, après avoir été désassemblés, la partie d'intérêt des DEES est broyée
pour obtenir des particules. Une phase de séparation permet de récupérer la fraction
des métaux non ferreux (par courant de Foucault ou séparation magnétique par exemple).
Cette fraction est ensuite traitée par des procédés mixtes couplant pyrométallurgie
et hydrométallurgie.
[0009] Des haut-fourneaux destinés à l'exploitation de minerais de cuivre sont utilisés
pour la phase de traitement thermique. Dans ces fourneaux, une série d'étapes pyrométallurgiques
permet d'incinérer les plastiques résiduels mais également de récupérer certains métaux
sous forme de sels ou d'oxydes (Zn, Fe...). Malgré les pertes notables d'éléments
comme l'aluminium ou le tantale, elle permet de concentrer les métaux précieux et
le cuivre dans une phase nommée « black copper ». Cette phase est ensuite traitée
par électrolyse pour obtenir, d'une part, des cathodes de cuivre de haute pureté et,
d'autre part, une boue anodique chargée en or, platinoïdes et argent.
[0010] Le traitement de ce résidu anodique repose essentiellement sur des procédés hydrométallurgiques
utilisant des cyanures pour dissoudre l'or (procédé Mc-Arthur-Forest notamment) ou
l'eau régale pour dissoudre les platinoïdes. Les métaux dissous sont ensuite séparés
et récupérés sous la forme métallique, de sels ou bien de solution. D'autres systèmes
lixiviants existent (Thio-urée, Thiocyanate, eau régale...). Cependant, leur efficacité
reste inférieure à celle de la cyanuration et leur avantage environnemental est contestable.
De nombreuses solutions solvométallurgiques (hydrométallurgie dans des solvants organiques)
ont été également étudiées. Cependant, l'aspect durable du procédé est contestable
car ces solvants organiques sont souvent volatils ce qui induit des pertes conséquentes.
[0011] Même si l'hydrométallurgie conventionnelle présente des avantages et notamment une
dépense énergétique beaucoup plus faible que la voie pyrométallurgique, cette voie
présente plusieurs inconvénients. D'abord, les procédés hydrométallurgiques produisent
des lixiviats acides lors de la récupération des particules avec des ions en mélanges.
La récupération sélective de l'or et du palladium à partir d'une telle matrice est
difficile en raison des similarités chimiques de ces éléments. De plus, l'hydrométallurgie
des métaux précieux met en œuvre des réactifs toxiques ou hautement corrosif et produit
une quantité importante d'effluents qu'il faut traiter entrainant des frais importants
de gestion, d'utilisation et de traitement notamment.
[0012] Il est donc important de trouver des voies alternatives pour la valorisation des
métaux issus des DEEE, remédiant à ces inconvénients.
[0013] La valorisation des métaux en milieu liquide ionique ou solvant eutectique profond
(DES) semble actuellement une voie de chimie verte particulièrement intéressante.
Les liquides ioniques sont des solvants ayant une large fenêtre électrochimique, liquide
à température ambiante, extrêmement stables et permettant des applications à l'air.
Ils ont une tension de vapeur très faible ce qui permet de réduire l'exposition des
travailleurs et de limiter les pertes indésirables de solvant. Ils ont également des
propriétés de complexation et dissolution supérieures aux solvants organiques. Il
a déjà été démontré qu'il est possible de récupérer certains métaux en milieu liquide
ionique.
[0015] Ce document ne décrit pas un déchet contenant à la fois de l'or et un platinoïde.
[0018] Dans cette étude il n'est pas fait mention d'or.
[0019] Ainsi, aucun des travaux ne décrit un procédé de récupération sélective de l'or par
rapport à un platinoïde.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0020] Un but de la présente invention est de proposer un procédé, remédiant aux inconvénients
de l'art antérieur, permettant de récupérer sélectivement l'or d'un support comprenant
de l'or et au moins un platinoïde choisi parmi le platine, le palladium, le rhodium
et le ruthénium, le procédé devant être simple à mettre en œuvre, comprenant peu d'étapes
et mettant en jeu des conditions douces en termes de température, tout en limitant
les coûts énergétique et de retraitement, pour pouvoir être transposé à une échelle
industrielle.
[0021] Pour cela, la présente invention propose un procédé de dissolution sélective d'or
à partir d'un élément contenant de l'or et un platinoïde, le procédé comprenant les
étapes suivantes :
- fournir un élément comprenant de l'or et un platinoïde choisi parmi le platine, le
palladium, le rhodium et le ruthénium,
- plonger l'élément dans une solution de liquide ionique comprenant un liquide ionique
complexant ayant un anion thiocyanate et éventuellement un liquide ionique additionnel
solvant, la concentration en liquide ionique complexant étant supérieure à 0,1mol/L,
pour dissoudre sélectivement l'or présent dans l'élément, le platinoïde n'étant pas
dissout,
la dissolution sélective de l'or ayant lieu :
- soit en présence d'un oxydant, par exemple un sel de fer, moyennant quoi l'or est
dissout dans la solution d eliquide ionique,
- soit en appliquant un potentiel entre l'élément et une contre-électrode plongée dans
la solution de liquide ionique, moyennant quoi l'or est électrodissout dans la solution
de liquide ionique et électrodéposé sur la contre-électrode en une étape unitaire.
L'invention se distingue fondamentalement de l'art antérieur par l'utilisation d'un
liquide ionique à base de thiocyanate pour récupérer sélectivement l'or à partir d'un
support contenant l'or et au moins un platinoïde. Le système (électro-)chimique est
de type liquide ionique, avec un anion de nature à assurer une sélectivité d'extraction
spécifique à l'or vis-à-vis du platinoïde.
[0022] Le support peut contenir un ou plusieurs platinoïdes, éventuellement sous forme d'oxyde
métallique.
[0023] Selon une première variante de réalisation, on utilise un oxydant. Avantageusement,
l'oxydant est du chlorure de fer.
[0024] Selon cette première variante de réalisation, le support peut être électriquement
conducteur ou électriquement isolant. Le support peut être sous forme particulaire.
Cette première variante de réalisation est particulièrement avantageuse dans le cas
où il n'est pas possible de mettre en forme le support sous une forme compatible avec
un procédé électrochimique.
[0025] Selon une deuxième variante de réalisation, le procédé est réalisé par voie électrochimique.
Selon cette variante, on peut simultanément électrodissoudre l'or à l'anode et l'électrodéposer
pour le récupérer sous forme métallique à la cathode (contre-électrode).
[0026] Avantageusement, le potentiel appliqué est compris entre 0,3V et 0,8 V
vs Ag
+/Ag.
[0027] Selon ces différentes variantes de réalisation, la concentration en liquide ionique
complexant est, avantageusement, inférieure ou égale à lmol/L.
[0028] Avantageusement, la dissolution sélective de l'or a lieu à une température entre
10°C et 150°C, de préférence entre 20°C et 90°C, et encore plus préférentiellement
entre 30°C et 80°C, la solution de liquide ionique étant de préférence sous agitation.
De telles conditions améliorent les coefficients de diffusion.
[0029] Avantageusement, le cation du liquide ionique complexant est choisi parmi un pyrrolidinium,
un ammonium et un imidazolium, avantageusement un
N,N-dialkylimidazolium.
[0030] De préférence, le liquide ionique complexant est le thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium
([BMIM][SCN]).
[0031] Avantageusement, la solution de liquide comprend, en outre, le bis(trifluoromethanesulfonyl)imide
de 1-butyl-3-méthylimidazolium ([BMIM][NTf
2]). Avantageusement, le platinoïde est du palladium.
[0032] Avantageusement, le support est un déchet d'équipements électrique et électronique,
par exemple une carte électronique.
[0033] Selon un autre mode de réalisation avantageux, l'élément est une boue métallique,
par exemple obtenue selon les étapes suivantes :
- fournir un déchet d'équipements électrique et électronique,
- broyer le déchet d'équipements électrique et électronique afin d'obtenir des particules,
- mettre en œuvre une étape de séparation sur les particules pour obtenir d'une part
une fraction de métaux non ferreux et d'autre part une fraction de métaux ferreux,
- réaliser un traitement pyrométallurgique et/ou hydrométallurgique sur la fraction
des métaux non ferreux, moyennant quoi on obtient une boue métallique.
[0034] Le procédé présente de nombreux avantages :
- répondre simultanément aux objectifs économiques et environnementaux pour la récupération
sélective d'or dans une matrice contenant également un platinoïde tel que le palladium,
- à la fois assurer l'électro-dissolution sélective de l'or, et en même temps le récupérer
par voie électrochimique, en une opération unitaire (simultanément), et ainsi assurer
la régénération du bain,
- l'anion du liquide ionique complexant complexe le métal à dissoudre en réduisant la
force de complexation de celui-ci, ce qui permet de surmonter les problèmes de solubilité
et stabilité du complexant,
- éliminer le coût et le retraitement de l'espèce complexante qui est régénérée durant
le dépôt de l'or et d'introduire l'espèce active en concentration adaptée favorisant
la cinétique de dissolution et de récupération de l'or,
- le potentiel de dépôt de l'or évite le dépôt d'un autre métal, évite la dégradation
du cation du liquide ionique et minimise l'énergie à fournir pour le dépôt,
- utiliser le liquide ionique comme conducteur ionique, évitant l'apport d'un sel conducteur
pour assurer la conduction ionique durant l'étape d'électrolyse,
- avoir une solution liquide ionique qui est liquide à température ambiante, facilitant
son utilisation en milieu industriel,
- réduire considérablement les contraintes liées à l'utilisation d'acide concentré et
à température, comme l'utilisation d'eau régale, de cyanures, d'acides diverses pour
la dissolution des métaux car les liquides ioniques sont non-volatiles, ininflammables
et chimiquement stables à des températures supérieures à 200°C,
- éviter des étapes d'extraction classiques des platinoïdes par rapport à l'or, qui
sont complexes et couteuses.
[0035] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront du complément
de description qui suit.
[0036] Il va de soi que ce complément de description n'est donné qu'à titre d'illustration
de l'objet de l'invention et ne doit en aucun cas être interprété comme une limitation
de cet objet.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0037] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description d'exemples
de réalisation donnés à titre purement indicatif et nullement limitatif en faisant
référence aux dessins annexés sur lesquels :
La figure 1 est un graphique représentant l'intensité I en fonction du potentiel E,
à une vitesse de balayage Vb = 50 mV/s, d'une anode comprenant un fil d'or et un fil
de palladium dans une solution électrolytique S1, selon un mode de réalisation particulier
de l'invention,
La figure 2 est un chronoampérogramme obtenu lors de la dissolution électrochimique
d'une anode comprenant un fil d'or et un fil de palladium dans la solution électrolytique
S1, selon un autre mode de réalisation particulier de l'invention,
La figure 3 est un chronoampérogramme obtenu lors de la dissolution électrochimique
d'une anode comprenant un fil d'or et un fil de palladium dans la solution électrolytique
S1, selon un autre mode de réalisation particulier de l'invention,
La figure 4 est un cliché obtenu par microscopie électronique à balayage d'une contre-électrode
en platine après mise en œuvre du procédé de récupération sélective de l'or,
selon un autre mode de réalisation particulier de l'invention,
La figure 5 représente une analyse EDX réalisée sur la contre-électrode en platine
observée à la figure 4, au niveau d'une zone sur laquelle il n'y a pas eu de dépôt,
La figure 6 représente une analyse EDX réalisée sur la contre-électrode en platine
observée à la figure 4, au niveau d'une zone sur laquelle il y a eu un dépôt.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0038] Bien que cela ne soit aucunement limitatif, l'invention trouve particulièrement des
applications dans le domaine des équipements électrique et électronique et, plus particulièrement,
pour la valorisation d'or présent dans un déchet ou un résidu provenant d'un déchet
d'équipements électrique et électronique.
[0039] Le procédé pourrait être appliqué à tout autre élément contenant de l'or. Par exemple,
il pourrait s'agir d'un.... ou d'un....
[0040] Le procédé de valorisation d'un déchet d'équipements électrique et électronique,
par exemple une carte électronique, peut comprendre les étapes suivantes :
- a) fournir un déchet d'équipements électrique et électronique (DEEE),
- b) broyer le DEEE afin d'obtenir des particules,
- c) mettre en œuvre une étape de séparation sur les particules pour récupérer d'une
part une fraction de métaux non ferreux (par exemple par Courant de Foucault et/ou
séparation magnétique) et d'autre part une fraction de métaux ferreux,
- d) réaliser un traitement pyrométallurgique et/ou traitement hydrométallurgique sur
la fraction des métaux non ferreux pour récupérer les métaux de transition (par exemple
le cuivre) et d'autres métaux (étain, plomb, etc.), moyennant quoi on obtient un élément
contenant au moins de l'or et un platinoïde choisi parmi le platine, le palladium,
le rhodium et le ruthénium ; l'élément ainsi obtenu est, par exemple, sous la forme
d'une boue métallique ayant une forte concentration en métaux précieux (PGM),
- e) mettre en œuvre le procédé de séparation sélective de l'or en plongeant l'élément
dans une solution de liquide ionique comprenant un liquide ionique complexant et,
éventuellement, un liquide ionique additionnel solvant, le liquide ionique complexant
ayant un anion thiocyanate, la concentration en liquide ionique complexant étant supérieure
à 0,1mol/L, pour dissoudre sélectivement l'or présent dans l'élément, le platinoïde
n'étant pas dissout.
la dissolution sélective de l'or ayant lieu :
- soit en présence d'un oxydant, par exemple un sel de fer, moyennant quoi l'or est
dissous dans la solution liquide ionique,
- soit en appliquant un potentiel entre l'élément et une contre-électrode plongée dans
la solution de liquide ionique, moyennant quoi l'or est électrodissout en solution
et électrodéposé sur la contre-électrode en une étape unitaire.
[0041] Selon une première variante de réalisation, pour mettre en œuvre le procédé de dissolution
sélective de l'or, l'élément est plongé dans la solution liquide ionique en présence
d'un oxydant. Ce mode de réalisation est particulièrement avantageux lorsqu'il n'est
pas souhaité ou pas possible de façonner l'élément sous la forme d'une électrode ou
encore de le déposer sur un substrat électriquement conducteur.
[0042] Par oxydant, on entend une espèce apte à oxyder l'or contenu dans l'élément sous
forme ionique. L'oxydant est notamment un sel métallique. On choisira de préférence
un sel de fer, notamment le chlorure de fer par exemple sous la forme de chlorure
de fer (III) hexahydraté (FeCl
3,6H
2O).
[0043] L'or dissout peut être déposé ou électrodéposé sur un support au cours d'une étape
ultérieure.
[0044] Avantageusement, la solution liquide ionique contient un oxydant et un réducteur
de manière à forme un couple redox (aussi appelée navette électrochimique). Simultanément
:
- l'oxydant peut oxyder l'or d'une forme métallique à une forme ionique (moyennant quoi
l'oxydant est réduit) selon Au → Au+ + e-, et
- le réducteur peut réduire l'or d'une forme ionique à une forme métallique (moyennant
quoi le réducteur est oxydé) selon Au+ + e- → Au.
[0045] L'or peut ainsi être déposé sur un support plongé dans la solution de liquide ionique.
Par exemple, il peut s'agir d'un support en carbone vitreux ou en platine.
[0046] L'oxydation du réducteur et la réduction de l'oxydant permettent de former de nouvelles
espèces oxydant/réducteur et/ou de régénérer les espèces initialement présentes en
solution. Le procédé est économique puisque le couple redox en solution assure simultanément
les réactions redox, de sorte que la consommation en réactif est nulle ; la solution
peut être utilisée pour un nouveau cycle.
[0047] Avantageusement, le couple d'espèce redox est un couple métallique, de préférence
choisi parmi Mn
2+/Mn
3+, Co
2+/Co
3+, Cr
2+/Cr
3+, Cr
3+/Cr
6+, V
2+/V
3+, V
4+/V
5+, Sn
2+/Sn
4+, Ag
+/Ag
2+, Cu
+/Cu
2+, Ru
4+/Ru
8+ ou Fe
2+/Fe
3+, un couple de molécules organiques, un couple de métallocènes tel que Fc/Fc
+, ou un couple de molécules halogénées comme par exemple Cl
2/Cl
- ou Cl
-/Cl
3-.
[0048] On choisira par exemple Fe
2+/Fe
3+. Ces derniers sont solubles dans leurs deux états d'oxydation, ils ne sont pas toxiques,
ils ne dégradent pas le liquide ionique et ils ont des potentiels redox adéquats.
[0049] Selon une deuxième variante de réalisation, l'élément est :
- soit sous la forme d'un substrat électriquement conducteur qui peut être directement
relié à un générateur de tension (ou de courant)
- soit déposé sur un substrat électriquement conducteur qui peut être relié à un générateur
de tension (ou de courant).
[0050] L'élément joue le rôle d'électrode de travail (aussi appelé anode ou électrode positive).
Une contre-électrode (aussi appelée cathode ou électrode négative) et, de préférence,
une électrode de référence sont également plongées dans la solution de liquide ionique
de manière à former une cellule électrochimique. Un potentiel est appliqué entre l'élément
et la contre-électrode, moyennant quoi l'or est électrodissout en solution et électrodéposé
sous forme métallique sur la contre-électrode en une étape unitaire. Alternativement,
il serait possible d'appliquer un courant.
[0051] L'application du potentiel (ou du courant) à l'électrode positive (ou à l'électrode
négative) génère simultanément l'électro-dissolution de l'or à l'électrode positive
et l'électrodéposition/récupération de l'or sous forme métallique à l'électrode négative.
Ainsi, l'étape d'extraction de l'or permet simultanément la récupération de l'or sous
forme métallique et la régénération de la solution liquide ionique par exemple pour
une utilisation dans un nouveau cycle de traitement.
[0052] Le substrat conducteur sur lequel est déposé l'élément est par exemple en oxyde d'indium
dopé à l'étain, carbone vitreux, acier inox, titane ou en un métal noble.
[0053] La contre-électrode peut être du carbone vitreux, de l'acier inox, du carbone, du
titane, des métaux nobles, un oxyde d'indium dopé à l'étain, du platine, une surface
d'or. L'électrode de référence est une électrode de type Ag
+/Ag, par exemple réalisée en mettant en équilibre un fil d'argent avec une solution
comprenant le liquide ionique complexant et du thiocyanate d'argent (AgSCN).
[0054] Selon cette deuxième variante de réalisation, la solution liquide ionique pourrait
également comprendre un oxydant ou une navette électrochimique.
[0055] Nous allons maintenant décrire plus en détail la solution liquide ionique utilisée
pour ces différentes variantes de réalisation.
[0056] La solution liquide ionique peut contenir un ou plusieurs liquides ioniques. Par
exemple, la solution liquide ionique comprend deux liquides ioniques : un liquide
ionique complexant et un liquide ionique solvant.
[0057] On entend par liquide ionique l'association comprenant au moins un cation et un anion
qui génère un liquide avec une température de fusion inférieure ou voisine de 100°C.
[0058] On entend par liquide ionique complexant un liquide ionique qui favorise l'électro-dissolution
de l'or et qui possède un pouvoir de complexation sur l'or. Ce dernier doit également
éviter la dissolution du palladium.
[0059] On entend par liquide ionique solvant un liquide ionique qui ne permet pas la dissolution
des métaux précieux et qui possède pas ou très peu de pouvoir de complexation.
[0060] Le cation du liquide ionique complexant et le cation du liquide ionique solvant sont
indépendamment choisis parmi les familles suivantes : imidazolium, pyrrolidinium,
ammonium, pipéridinium et phosphonium.
[0061] Avantageusement, le liquide ionique solvant et le liquide ionique complexant ont
le même cation pour augmenter la solubilité du liquide ionique complexant dans le
liquide ionique solvant.
[0062] De préférence, le cation du liquide ionique complexant est un cation imidazolium.
De manière particulièrement avantageuse, le cation du liquide ionique complexant et
le cation du liquide ionique solvant sont des imidazolium. Ce cation est stable jusqu'à
un potentiel cathodique suffisamment important pour envisager un dépôt électrochimique
de l'or lorsque les conditions de mélange et d'association des liquides ioniques sont
respectées (en terme de nature d'anion et de concentration). On choisira avantageusement
un
N,N-dialkylimidazolium, et de préférence le 1-butyl-3-méthylimidazolium (BMIM). Ce cation
présente une bonne viscosité et un bon coefficient de diffusion, ce qui favorise le
mouvement des espèces dans la solution liquide ionique. L'anion du liquide ionique
complexant est l'anion thiocyanate. Cet anion favorise la dissolution de l'or, sans
dissoudre le palladium. Dans le cas d'un mélange de liquides ionique, il sera compris
de préférence entre 1%mol et 50%mol, pour améliorer les propriétés de transport du
milieu, et plus efficace le procédé électrochimique (résistance, conductivité ionique,
viscosité, diffusion des espèces, etc.)
[0063] L'anion du liquide ionique solvant peut être organique ou inorganique. L'anion du
liquide ionique solvant n'a pas ou très peu d'affinité complexante, ce qui exclue
les anions ayant un rôle de ligand sur les métaux précieux : halogénures, amines et/ou
soufre. Avantageusement, on utilisera des anions permettant d'obtenir une large fenêtre
électrochimique, une faible viscosité, une température de fusion basse (liquide à
température ambiante), une bonne solubilité avec le liquide ionique complexant et/ou
ne conduisant pas à l'hydrolyse (dégradation) du liquide ionique.
[0064] On choisira par exemple l'anion TFSI pour le liquide ionique solvant.
[0065] A titre illustratif, on pourra choisir un mélange [BMIM][SCN] et [BMIM][TFSI].
[0066] La solution liquide ionique peut, en outre, comprendre un agent desséchant et/ou
un agent favorisant le transport de matière.
[0067] L'agent desséchant est par exemple un sel n'intervenant pas dans les réactions aux
électrodes et ne réagissant pas avec le solvant. L'agent desséchant peut être choisi
parmi MgSO
4, Na
2SO
4, CaCl
2, CaSO
4, K
2CO
3, NaOH, KOH et CaO.
[0068] L'agent favorisant les propriétés de transport peut être un sel, un troisième liquide
ionique ou solvant eutectique profond (DES pour « deep eutectic solvent »), de l'eau
ou un autre solvant organique.
Exemples illustratifs et non limitatifs d'un mode de réalisation :
Exemple 1 : Étude de la dissolution électrochimique d'une électrode Au/Pd-
[0069] La cellule électrolytique comprend trois électrodes :
- une cathode de platine en tant que contre-électrode,
- une anode constituée de deux fils métalliques (un fil d'or et un fil de palladium)
est portée en électrode de travail,
- une électrode de référence Ag+/Ag réalisée en mettant en équilibre un fil d'argent avec une solution de thiocyanate
de 1-butyl-3-méthylimidazolium [BMIM][SCN], contenant 10 mmol/L de thiocyanate d'argent
AgSCN.
[0070] Les solutions électrolytiques testées sont :
- S1 formée uniquement du liquide ionique thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium
[BMIM][SCN].
- S2 comprenant le bis(trifluoromethanesulfonyl)imide de 1-butyl-3-méthylimidazolium
[BMIM][NTf2] et le thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium [BMIM][SCN] à une concentration
de 0.1M.
[0071] Dans un premier temps, une étude voltampérométrique du système a été réalisée dans
la solution électrolytique S1 afin de déterminer le potentiel d'oxydation de l'anode
(figure 1). La vitesse de balayage est de Vb = 50 mV/s. La courbe I(E) montre l'apparition
d'un courant d'oxydation à partir de 0,2 V vs Ag
+/Ag, qui correspond à l'oxydation de l'anode. Des essais de dissolution électrochimique
ont ensuite été réalisés à l'air pour des températures de travail de 40°C et 80°C.
La température est maintenue constante par un bain d'huile à recirculation. La solution
est agitée à 600 tour/min (rpm) par un barreau agité durant la dissolution.
[0072] Les essais de dissolution électrochimique de l'anode ont été réalisés, sous contrôle
potentiostatique durant 1000s, c'est-à-dire en appliquant un potentiel fixe E, situé
au-delà de 0,2 V vs Ag
+/Ag, typiquement entre 0,7 V et 1.1 V vs Ag
+/Ag.
[0073] La figure 2 illustre le chronoampérogramme obtenu lors de la dissolution électrochimique
de l'anode dans la solution électrolytique S1 à 40°C. À la fin de la chronoampérométrie,
l'anode est extraite de la solution électrolytique ainsi obtenue, puis les deux fils
sont pesés. La vitesse de dissolution V
d de l'or est également déterminée.
[0074] Le rendement faradique R
f de la dissolution de l'or est calculé en supposant la formation de Au(I) lors de
la dissolution. Le rendement est calculé en comparant la charge Q effective et la
charge nécessaire pour dissoudre la quantité d'or dissoute via la réaction :
Au → Au(I) + e
-
[0075] Le protocole qui vient d'être décrit a été reproduit à 80°C pour la solution S1 et
à 80°C et pour la solution S2.
[0076] Les résultats pour chacun des essais sont rassemblés dans le tableau 1 ci-dessous.
Solution |
T (°C) |
E (V vs Ag/Ag+) |
Q (C) |
Au dissous (mg) |
Pd dissous (mg) |
Vd (mg/cm2/h) |
Rf |
S1 |
40°C |
0,75 |
1,31 |
1,33 |
0,02 |
48,5 |
98% |
S1 |
80°C |
0,50 |
4,41 |
9,09 |
0,09 |
331 |
99% |
S2 |
80°C |
0,8 |
0,42 |
0,67 |
0 |
16,4 |
78% |
[0077] Ces résultats confirment la dissolution électrochimique, ou dissolution anodique,
de l'or sélectivement par rapport à la dissolution du palladium. Une couche de surface
de couleur jaune est présente à la surface du fil de palladium. Sans être lié par
la théorie, il semble que, dans un premier temps, le palladium est dissous très légèrement,
puis une couche protectrice est formée et protège la surface de la dissolution.
Exemple 2 : Étude de l'électrodissolution-électrodéposition directe de l'or dans la solution
électrolytique S2-
[0078] La cellule électrolytique comprend trois électrodes :
- une plaque de platine (alliage Pt-Rh) en tant que contre-électrode,
- une anode formée de deux fils métalliques (un fil d'or et un fil de palladium préalablement
protégé via l'exemple 1) est portée en électrode de travail, et
- une électrode de référence Ag+/Ag réalisée en mettant en équilibre un fil d'argent avec une solution de thiocyanate
de 1-butyl-3-méthylimidazolium [BMIM][SCN], contenant 10 mmol/L de thiocyanate d'argent
AgSCN.
[0079] La solution électrolytique utilisée est la solution S1 (thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium
[BMIM][SCN]).
[0080] L'essai de dissolution électrochimique a été réalisé à l'air pour une température
de travail de 40°C. Comme pour l'exemple 1, la température est maintenue constante
par un bain d'huile à recirculation. La solution est agitée à 600 tour/min (rpm) par
un barreau agité durant la dissolution.
[0081] La dissolution électrochimique de l'anode a été réalisée, sous contrôle potentiostatique
durant 45min, c'est-à-dire en appliquant un potentiel fixe, situé au-delà de 0,2 V
vs Ag
+/Ag (figure 3), par exemple 0.7 V vs Ag
+/Ag. Le chronoampérogramme confirme la dissolution électrochimique de l'anode dans
la solution électrolytique.
[0082] A la fin de l'étape dissolution, on retire la contre-électrode en platine. Elle est
pesée, observée par microscopie électronique à balayage (MEB) et sa composition est
analysée par spectroscopie de rayons X à dispersion d'énergie (EDX).
[0083] La plaque est recouverte par un dépôt d'or est visible à l'œil nu (figures 4). L'analyse
MEB-EDX confirme d'une part que la partie de la contre-électrode en platine non recouverte
par le dépôt ne contient pas d'or (figure 5) et d'autre part que le dépôt est en or
(figure 6). Aucune trace de palladium n'est observable.
[0084] La vitesse de dissolution de l'or est également déterminée.
[0085] Le même protocole est appliqué pour une température de 80°C.
[0086] Les résultats des essais sont rassemblés dans le tableau 2 ci-dessous.
Solution |
T (°C) |
E (V vs Ag/Ag+) |
Q (C) |
Dissolution (mg) |
Vd (mg/cm2/h) |
Rf |
Au récupéré (mg) |
Au |
Pd |
S1 |
40°C |
0,75 |
3,09 |
3,85 |
0 |
31,6 |
61% |
0,29 |
S1 |
80°C |
0,50 |
8,41 |
16,88 |
0 |
138,4 |
98% |
0,39 |
[0087] Ces résultats confirment la dissolution et l'électrodéposition de l'or. La sélectivité
de la dissolution de l'or conduit à un dépôt de grande pureté. La même expérience
peut être conduite en inversant la contre-électrode et l'électrode de travail.
Exemple 3 : Étude de la dissolution chimique de l'or et du palladium dans différentes solutions
électrolytiques
[0088] Le dispositif de dissolution utilisé dans cet exemple est constitué par un pilulier
contenant 1ml des solutions suivantes :
- S0 formée du liquide ionique thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium [BMIM][SCN]
- S1 formée du liquide ionique thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium [BMIM][SCN]
dans lequel est dissous 0,5M de chlorure de fer(III) hexahydraté FeCl3,6H2O
- S2 formée du liquide ionique bis(trifluoromethanesulfonyl)imide de 1-butyl-3-méthylimidazolium
[BMIM][NTf2] dans lequel ont été ajoutés du thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium [BMIM][SCN]
à une concentration de 1M et 0,5M de chlorure de fer(III) hexahydraté FeCl3,6H2O
- S3 formée du liquide ionique bis(trifluoromethanesulfonyl)imide de 1-butyl-3-methylimidazolium
[BMIM][NTf2] dans lequel ont été ajoutés du thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium [BMIM][SCN]
à une concentration de 0,1M et 0,5M de chlorure de fer(III) hexahydraté FeCl3,6H2O.
[0089] Les essais de dissolution chimique ont été réalisés à l'air pour une température
de travail de 80°C. La température est maintenue constante par chauffage à l'aide
d'un bloc chauffant. La solution est agitée à 400 tour/min (rpm).
[0090] Un fil métallique (or ou palladium) est placé dans le pilulier test pendant 24h.
Le fil est ensuite pesé. Le tableau 3 ci-dessous regroupe les différentes pertes de
masse.
Solution |
T (°C) |
Au dissous (mg) |
Pd dissous (mg) |
S0 |
80°C |
0,01 |
0,02 |
S1 |
80°C |
8,19 |
0,02 |
S2 |
80°C |
9,28 |
0,02 |
S3 |
80°C |
0 |
0 |
[0091] Comme précédemment, les résultats confirment la dissolution chimique du fil d'or
et non du fil de palladium. La concentration de thiocyanate doit être supérieure à
0,1M pour observer une dissolution suffisante de l'or en 24h. En dessous de cette
concentration, la dissolution est plus longue. Au-delà de 1M de thiocyanate, l'augmentation
de la concentration ne conduit pas à une amélioration des résultats.
[0092] La présence du sel de fer assure la dissolution. Comme pour l'exemple 1, la surface
du palladium est recouverte d'un film jaune après l'essai.
1. Procédé de dissolution sélective d'or à partir d'un élément contenant de l'or et un
platinoïde, le procédé comprenant les étapes suivantes :
- fournir un élément comprenant de l'or et un platinoïde choisi parmi le platine,
le palladium, le rhodium et le ruthénium,
- plonger l'élément dans une solution de liquide ionique comprenant un liquide ionique
complexant ayant un anion thiocyanate et éventuellement un liquide ionique additionnel
solvant, la concentration en liquide ionique complexant étant supérieure à 0,1mol/L,
pour dissoudre sélectivement l'or présent dans l'élément, le platinoïde n'étant pas
dissout,
la dissolution sélective de l'or ayant lieu :
- soit en présence d'un oxydant, par exemple un sel de fer, moyennant quoi l'or est
dissout,
- soit en appliquant un potentiel entre l'élément et une contre-électrode plongée
dans la solution de liquide ionique, moyennant quoi l'or est électrodissout et électrodéposé
sur la contre-électrode en une étape unitaire.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'oxydant est du chlorure de fer.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le support est sous forme particulaire.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le potentiel est compris entre 0,3V et 0,8 V vs Ag+/Ag.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la concentration en liquide ionique complexant est inférieure ou égale à lmol/L.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la dissolution sélective de l'or a lieu à une température entre 10°C et 150°C, de
préférence entre 20°C et 90°C, et encore plus préférentiellement entre 30°C et 80°C,
la solution de liquide ionique étant de préférence sous agitation.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le cation du liquide ionique complexant est choisi parmi un pyrrolidinium, un ammonium
et un imidazolium, avantageusement un N,N-dialkylimidazolium.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le liquide ionique complexant est le thiocyanate de 1-butyl-3-méthylimidazolium.
9. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la solution de liquide comprend, en outre, le bis(trifluoromethanesulfonyl)imide
de 1-butyl-3-méthylimidazolium.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le platinoïde est du palladium.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément est un déchet d'équipements électrique et électronique, par exemple une
carte électronique.
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10,
caractérisé en ce que l'élément est une boue métallique, par exemple obtenue selon les étapes suivantes
:
- fournir un déchet d'équipements électrique et électronique,
- broyer le déchet d'équipements électrique et électronique afin d'obtenir des particules,
- mettre en œuvre une étape de séparation sur les particules pour obtenir d'une part
une fraction de métaux non ferreux et d'autre part une fraction de métaux ferreux,
- réaliser un traitement pyrométallurgique et/ou hydrométallurgique sur la fraction
des métaux non ferreux, moyennant quoi on obtient une boue métallique.