[0001] L'invention est relative à un procédé de valorisation énergétique de déchets, du
genre de ceux qui comprennent une étape d'incinération des déchets dans un four pour
la production d'énergie thermique, procédé selon lequel on effectue une gazéification
de déchets à PCI élevé pour produire du gaz, et on injecte ce gaz dans la chambre
de combustion du four.
[0002] Les fours pour la mise en oeuvre de ces procédés sont conçus en fonction du pouvoir
calorifique inférieur moyen (PCI moyen) des déchets à incinérer et en fonction du
flux moyen, généralement exprimé en tonnes par heure (t/h) de déchets à traiter. Un
flux maximum est déterminé, ainsi qu'une puissance maximale du four. Lors de la conduite
de l'exploitation, il faut éviter que ces valeurs maximales soient dépassées, ce qui
risquerait de dégrader les performances du four.
[0003] Pour un rendement optimal du four, il est souhaitable de traiter un flux de déchets
égal au, ou voisin du, flux maximum, en produisant la puissance maximale admissible.
Toutefois, la puissance développée par le four, pour un flux massique donné de déchets,
dépend du PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur) des déchets traités.
[0004] Or le PCI d'un mélange de déchets, d'origines diverses, est variable. En outre les
caractéristiques des déchets évoluent avec le temps, les produits consommés et leurs
déchets se modifiant sur plusieurs années, selon les techniques de fabrication, et
les habitudes de consommation.
[0005] Actuellement, les différentes propriétés combustibles des déchets sont gérées en
amont du four de production dans une fosse de déchargement. Le gestionnaire de la
fosse effectue un mélange empirique des déchets entrant pour apporter un « mix adéquat
» au four de combustion. Ce « mix adéquat » dépend du savoir-faire du gestionnaire,
et peut être une source d'erreurs dans certains cas conduisant à un « mix » inadéquat
situant le couple flux/puissance du four en dehors de la zone de fonctionnement considérée
comme normale. L'évolution des déchets, en particulier des déchets urbains, dans le
temps, aussi bien en quantité (tonnage) qu'en pouvoir calorifique inférieur (PCI),
a pour conséquence que les déchets actuels diffèrent sensiblement de ceux qui ont
été considérés comme base de calcul lors de la conception, il y a quelques années,
d'une unité de valorisation énergétique et de son four. On peut se retrouver avec
des déchets à très haut PCI et à très bas PCI pour lesquels une simple opération de
mélange empirique dans la fosse de déchargement ne suffit pas à conférer les caractéristiques
souhaitées pour le mélange de déchets à introduire dans le four.
[0006] Il en résulte plusieurs inconvénients, en particulier les suivants.
[0007] En raison de l'incertitude sur le PCI des mélanges introduits dans le four, l'exploitant
va chercher à exploiter le four en évitant de dépasser la puissance maximale prévue
à la construction. Pour cela, si les déchets ont un PCI relativement élevé par rapport
à ce qui a été pris en compte lors de la conception du four, la régulation va limiter
le flux massique de déchets introduits dans le four pour ne pas risquer de dépasser
la puissance maximale ; cette façon d'opérer réduit la capacité de l'unité de valorisation
qui ne fonctionnera pas à son flux maximum de sorte que le temps de traitement d'une
quantité donnée de déchets sera plus important.
[0008] Inversement, si la régulation sous-estime le PCI des déchets et fait travailler le
four à son flux massique maximum, il peut y avoir dépassement de la puissance maximale
du four.
[0009] Par ailleurs, les collectes sélectives de déchets se développent et certaines de
ces collectes sont réservées aux déchets à PCI élevé, notamment à ceux qualifiés de
bois B, c'est-à-dire provenant de meubles en bois qui ont été mis au rebut et qui
peuvent avoir été déchiquetés. Ces déchets doivent également être traités, sans pour
autant pouvoir être introduits dans le four considéré en raison de leur PCI élevé.
[0010] EP 1 310 733 A1 décrit un procédé d'incinération dans lequel du gaz, produit dans un four de gazéification,
est injecté dans une section de brûleur d'un four de combustion.
US 5 477 790 A décrit un procédé d'incinération dans lequel du gaz, produit dans une chambre de
combustion, est injecté dans une chambre de mélange reliée à un brûleur.
[0011] L'invention a pour but, surtout, d'optimiser le fonctionnement d'une unité de valorisation
énergétique de déchets existante en la faisant fonctionner, de manière contrôlée,
au voisinage de l'intersection du flux maximal de déchets et de la puissance maximale
du four. L'invention vise également à traiter efficacement les déchets à PCI élevé
collectés séparément.
[0012] L'invention est relative à une unité de valorisation énergétique de déchets, pour
la production d'énergie thermique, comprenant un four (H) pour la combustion de déchets,
et une gazéification de déchets à PCI élevé, caractérisée en ce que :
- le four (H) est un four pour la combustion de déchets à PCI relativement faible, inférieur
à 8 MJ/kg,
- elle comporte un gazogène dans lequel sont gazéifiés les déchets à PCI élevé, supérieur
à 12 MJ/kg, constitués par de la biomasse et/ou des déchets de bois, notamment bois
B, pour produire du syngas,
- au moins une conduite de liaison est prévue entre la sortie du syngas produit par
le gazogène, et la chambre de combustion du four, pour l'injection du syngas dans
ladite chambre de combustion,
- le four de combustion (H) est prévu pour fonctionner entre une puissance maximale
(P2) et une puissance minimale, avec un flux de déchets compris entre un flux maximum
(E2) et un flux minimum (E1), le PCI des déchets étant compris entre une valeur supérieure
et une valeur inférieure, à déterminer de sorte à avoir un PCI relativement faible,
inférieur à 8 MJ/kg,
et en ce qu'une électrovanne est installée sur la conduite de liaison et est commandée
par une régulation pour le réglage du débit de syngas injecté dans le four et pour
faire fonctionner le four à sa puissance maximale.
[0013] Avantageusement, le gazogène est du type à co-courant avec introduction des déchets
à PCI élevé en partie haute du gazogène, introduction d'agents oxydants de gazéification,
en particulier d'air et/ou d'oxygène (O
2) sensiblement à mi-hauteur, la sortie du gaz produit étant située en partie inférieure
du gazogène et étant reliée par au moins une conduite à la chambre de combustion du
four.
[0014] De préférence, on effectue une gazéification de déchets à PCI supérieur à 12 MJ/kg.
[0015] Selon une solution avantageuse, on fait fonctionner le four au flux maximal et on
contrôle, par le débit de syngas, la puissance du four de manière à la maintenir égale
ou voisine de la puissance maximale.
[0016] Lorsque les déchets gazéifiés sont aptes à fournir un syngas propre, c'est-à-dire
ne créant pas un risque sur le respect des seuils imposés pour les rejets gazeux des
unités de valorisation énergétique, le syngas est avantageusement utilisé comme combustible
dans un brûleur installé sur une conduite des gaz de combustion du four, en amont
d'un réacteur pour une dénitrification catalytique des gaz de combustion.
[0017] De préférence, la ou chaque conduite de liaison pour le syngas est raccordée à une
entrée d'air secondaire de la chambre de combustion du four.
[0018] Une unité dans laquelle le four de combustion est prévu pour fonctionner entre une
puissance maximale et une puissance minimale, avec un flux de déchets compris entre
un flux maximum et un flux minimum, le PCI des déchets étant compris entre une valeur
supérieure et une valeur inférieure, est caractérisée en ce qu'une régulation est
prévue pour régler le débit de syngas injecté dans le four et pour faire fonctionner
le four à sa puissance maximale. Une électrovanne peut être installée sur la conduite
de liaison et être commandée par la régulation pour le réglage du débit de syngas
injecté dans le four.
[0019] L'invention concerne également un procédé de valorisation énergétique de déchets
mis en oeuvre dans une installation selon l'invention, comprenant une étape d'incinération
de déchets dans un four (H) pour la production d'énergie thermique, procédé selon
lequel on effectue une gazéification de déchets à PCI élevé pour produire du gaz,
et on injecte ce gaz dans la chambre de combustion du four, caractérisé en ce que
:
les déchets incinérés dans le four (H) sont des déchets (W) urbains et/ou industriels,
les déchets à PCI élevé sont constitués par de la biomasse et/ou des déchets de bois,
notamment bois B, à PCI supérieur à 12 MJ/kg et la gazéification de ces déchets est
effectuée dans un gazogène pour produire du syngas, dont l'injection dans la chambre
de combustion permet d'atteindre une puissance plus élevée du four sans augmenter
le flux massique de déchets introduits,
le four (H) est prévu pour fonctionner entre une puissance maximale (P2) et une puissance
minimale,
et en ce que l'on contrôle, par le débit de syngas, la puissance du four de manière
à la maintenir égale ou voisine de la puissance maximale.
[0020] Avantageusement, le gazogène est à co-courant, à flux descendant, avec alimentation
en partie haute pour les déchets à PCI élevé, alimentation latérale pour un agent
oxydant de gazéification, la sortie du syngas produit étant située en partie inférieure
du gazogène.
[0021] Le four de combustion peut être un four à grille ou à rouleaux.
[0022] Une unité, telle que définie précédemment, comportant une installation de dénitrification
catalytique des gaz de combustion du four, avec un brûleur installé sur une conduite
d'évacuation des gaz de combustion, en amont d'une unité de dénitrification, est caractérisée
en ce qu'une conduite d'alimentation en syngas du brûleur est prévue entre la sortie
du gazogène et le brûleur, pour alimenter ce dernier en syngas lorsque les solides
traités dans le gazogène permettent de générer un syngas propre.
[0023] L'invention consiste, mises à part les dispositions exposées cidessus, en un certain
nombre d'autres dispositions dont il sera plus explicitement question ci-après à propos
d'un exemple de réalisation décrit avec référence aux dessins annexés, mais qui n'est
nullement limitatif. Sur ces dessins :
Fig. 1 est un diagramme de combustion illustrant le fonctionnement d'un four pour
la combustion de déchets.
Fig. 2 est un schéma d'une unité de valorisation énergétique de déchets selon l'invention,
et
Fig. 3 est un schéma d'une installation de dénitrification catalytique sélective avec
brûleur.
[0024] En se reportant à Fig. 1 des dessins, on peut voir un diagramme de combustion qui
définit le domaine de fonctionnement d'un four pour la combustion de déchets urbains
et/ou industriels. La puissance du four exprimée en MW (mégawatts) est portée en ordonnée,
tandis que le flux massique de déchets introduits dans le four est porté en abscisse
et est exprimé en tonnes/heure (t/h).
[0025] Pour un PCI donné, la puissance augmente proportionnellement au flux. Les courbes
iso-PCI sont donc des droites partant de l'origine O et dont la pente est proportionnelle
au PCI. Sur le diagramme de Fig. 1, la droite D1 correspond à la courbe iso-PCI mini
tandis que la droite D2 correspond à la courbe iso-PCI max, ces deux PCI ayant été
pris en considération au moment de la conception du four.
[0026] Le flux maximum admissible correspond à une ligne verticale E2. La puissance maximale
admissible correspond à une ligne horizontale P2.
[0027] La construction du diagramme de combustion est réalisée à partir des données sur
le gisement de déchets à brûler, avec prise en compte de la capacité annuelle et du
pouvoir calorifique inférieur PCI, du nombre de fours ou de lignes de fours, et de
la puissance de la (ou des) chaudière(s). La procédure est la suivante :
- 1/ le flux maximum E2 de déchets entrants est une moyenne calculée sur l'année. On
en déduit un flux minimum E1 comme étant un pourcentage du flux maximum, notamment
50 à 60 % du flux maximum. Le diagramme de Fig. 1 représente toutefois un flux E1
inférieur à cette valeur.
- 2/ La puissance minimale, selon la droite P1 est déduite de la puissance maximale
suivant un pourcentage, notamment Pmin = 50 à 60 % de Pmax.
- 3/ On trace les droites iso-PCI limites D1 et D2, ainsi que la droite D3 correspondant
à un PCI estimé pour les déchets à traiter, compris entre les limites.
- 4/ Les verticales E2 et E1 correspondant au flux max et au flux min sont tracées pour
définir respectivement les limites droites et gauches du domaine de fonctionnement
A du four.
- 5/ Les caractéristiques des déchets traités permettent de connaître le PCI max et
le PCI min qui déterminent de nouvelles frontières.
[0028] En partie basse du domaine A, on peut identifier une zone A1 hachurée qui nécessite
un apport d'énergie par des brûleurs depuis une source externe, pour un bon fonctionnement
du four dans cette zone. L'exploitant de l'unité de valorisation cherchera à éviter
la zone A1.
[0029] Les explications qui précèdent font apparaître que les unités de valorisation énergétique
sont des outils relativement limités à une gamme de fonctionnements définie par les
propriétés combustibles des déchets à incinérer. Une forte variation de ces propriétés
combustibles n'est pas envisageable.
[0030] Sur le diagramme de Fig.1 une zone de surcharge massique Zm correspond à une bande
verticale comprise entre la droite E2 du flux maximum admissible en continu et une
droite verticale E3 correspondant à 110 % du flux maximum. Un fonctionnement dans
cette zone Zm reste acceptable mais de manière temporaire.
[0031] Une zone de surchauffe thermique Zt correspond à une bande horizontale entre la droite
P2 de puissance maxi et une droite P3 correspondant à 110 % de la puissance maxi.
Un fonctionnement dans cette zone Zt reste acceptable, mais il est préférable de l'éviter.
[0032] Le fonctionnement optimal correspond au point B situé à l'intersection de la droite
P2 de puissance maxi et de la verticale E2 de flux maxi.
[0033] D'après le diagramme de Fig. 1, pour être assuré de traiter le flux maxi de déchets,
sans dépasser la puissance maximale du four, il faut que le PCI des déchets ne dépasse
pas celui défini par la droite D4 iso-PCI issue de l'origine O et qui passe par le
point B. L'exploitant va donc s'efforcer de préparer des mélanges de déchets correspondant
à une droite iso-PCI telle que D5 située au-dessous de D4 de manière à pouvoir traiter
le flux massique maximum de déchets, sans dépasser la puissance maxi admissible. Cette
droite D5 coupe la verticale E2 au point B1 de fonctionnement qui correspond à une
puissance inférieure à la puissance maximale.
[0034] Ainsi, avec des déchets peu calorifiques, on pourra traiter la charge massique correspondant
au flux maximum pour lequel le four a été conçu mais il restera un "vide de four thermique"
correspondant au segment vertical B1-B . La puissance sera inférieure à la puissance
maxi, ce qui entraînera un rendement global de l'installation plus faible que celui
pour lequel elle a été conçue.
[0035] Pour remédier à cet inconvénient, selon l'invention, l'unité de valorisation énergétique
comporte un gazogène 1 (Fig. 2) dans lequel sont gazéifiés des déchets à PCI élevé,
en particulier supérieur à 12 MJ/kg et pouvant atteindre 15 MJ/kg ou plus, constituant
un solide à haut pouvoir calorifique. De tels déchets à PCI élevé sont collectés séparément
des déchets urbains ou industriels usuels. Les déchets à PCI élevé sont constitués
notamment par de la biomasse, des déchets de bois, notamment bois B, pouvant résulter
du déchiquetage de meubles mis au rebut.
[0036] Le gazogène 1 peut être de tout type. Dans l'exemple représenté sur Fig. 2, le gazogène
est du type à co-courant avec introduction des déchets à PCI élevé en partie haute
du gazogène comme symbolisée par la flèche 2 L'introduction d'agents oxydants de gazéification,
en particulier d'air et/ou d'oxygène (O
2) est effectuée latéralement, comme symbolisée par la flèche 3, sensiblement à mi-hauteur.
L'introduction d'agents tels que le dioxyde de carbone (CO
2) et/ou l'eau (H
2O) est également possible. La sortie 4 du gaz produit par le gazogène, appelé syngas,
est située en partie inférieure du gazogène et est reliée par au moins une conduite
5 à la chambre de combustion 6 d'un four H pour incinérer des déchets W urbains et/ou
industriels.
[0037] Le gazogène 1 est généralement constitué par une tour métallique cylindrique comportant,
en partie basse, des moyens de déclenchement 7 pour faire démarrer la combustion dans
le gazogène. Les moyens 7 peuvent être des moyens de déclenchement électriques.
[0038] La conduite 5 est équipée d'une électrovanne 8 commandée par une régulation R qui
permet d'ajuster le débit de syngas pour assurer les conditions optimales de combustion
dans le four H, qui peut être de tout type. Dans l'exemple illustré sur Fig. 2, le
four H est un four à grille 9 inclinée ; les déchets W à brûler sont introduits en
partie haute de cette grille, et brûlent en descendant sur cette grille. Les cendres
10 sont évacuées en partie basse. L'air primaire de combustion est fourni par une
soufflante 11 au-dessous de la grille 9.
[0039] La chambre de combustion 6 s'étend vers le haut au-dessus de la grille 9 et comporte
des entrées 12 pour l'air secondaire. Avantageusement, la conduite 5 est raccordée
à au moins une entrée d'air secondaire de sorte que le syngas est injecté au niveau
de cet air secondaire dans la chambre 6, au-dessus du lit de déchets en combustion.
Des brûleurs à gaz naturel ou au fioul, non représentés, sont prévus dans le four
H pour démarrer la combustion jusqu'à une température donnée des gaz dans la chambre
6, cette température étant généralement fixée à 850°C pour les gaz de combustion,
également appelés fumées.
[0040] Lorsque le PCI des déchets est faible, il est possible que la température souhaitée,
notamment 850°C, ne soit pas obtenue en régime permanent, auquel cas, selon l'état
de la technique, les brûleurs à gaz étaient mis en action pour maintenir cette température.
[0041] Selon l'invention, l'injection de syngas dans la chambre de combustion 6, en particulier
au niveau de l'injection d'air secondaire, permet d'obtenir et de maintenir la température
souhaitée de combustion, sans qu'il soit nécessaire de faire fonctionner des brûleurs,
dans le cas où le PCI des déchets est insuffisant.
[0042] Grâce à cette injection de syngas, il apparaît d'après le diagramme de Fig. 1 qu'avec
un flux maximum de déchets traités qui, à lui seul, ne pourrait fournir que la puissance
correspondant au point B1, l'injection contrôlée de syngas permet de passer au point
de fonctionnement optimal B, à la verticale du point B1, sans avoir dépassé le flux
maximum admissible de déchets.
[0043] Pour le cas où le flux de déchets traités serait inférieur au flux maxi et correspondrait
à la verticale E3 de Fig. 1, le point de fonctionnement du four pour un PCI des déchets
correspondant à la droite D5 iso-PCI se situerait au point B2 à l'intersection de
E3 et D5. L'injection de syngas permettrait alors de faire passer le point de fonctionnement
de B2 à B3 situé sur la verticale E3 et sur la ligne P2 de puissance maximale du four.
[0044] L'invention assure la transformation d'un solide à haut pouvoir calorifique en gaz
combustible par gazéification, c'est-à-dire oxydation thermochimique dans des conditions
en-dessous de la relation stoechiométrique, qui est couplée à une unité de valorisation
énergétique.
[0045] De cette façon, on évite de mélanger deux solides ayant des PCI très différents dans
le foyer de combustion d'un four, au sein de la grille. Ceci permet d'utiliser deux
ou plusieurs combustibles solides ayant un pouvoir calorifique très différent, ainsi
que d'autres caractéristiques de combustion différentes, dans une même unité de valorisation
énergétique sans modifier le diagramme de combustion du four illustré sur Fig. 1.
[0046] Le mélange des combustibles ne devant pas se faire au sein de la grille de combustion
ni dans la fosse de déchargement, afin de ne pas dégrader le diagramme de combustion
du four prévu lors de sa construction, la gazéification des déchets solides à haut
PCI, selon l'invention, permet d'alimenter le four de combustion en syngas au sein
du foyer de combustion, avantageusement au niveau de la ligne d'air secondaire en
se servant d'arrivées déjà installées sur les fours. De cette manière, il est possible
d'ajouter tout type de solide, y compris d'autres déchets, dans le gazogène 1, afin
de respecter les normes imposées, notamment des fumées dans le four de combustion
portées à une température de 850°C pendant deux secondes au moins.
[0047] Fig. 3 est un schéma d'une unité de dénitrification catalytique sélective qui peut
être prévue dans une unité de valorisation énergétique. Les gaz de combustion provenant
du four circulent dans une conduite 13 pour être introduits dans un réacteur catalytique
14 fonctionnant à une température d'environ 230°C. De l'ammoniaque provenant d'un
ré servoir 15 est injecté dans la conduite 13 en amont du réacteur 14 pour une élimination
catalytique des oxydes d'azote. Les gaz sortent du réacteur 14 par une conduite 16
reliée à l'aspiration d'une soufflante 17 qui débite dans une cheminée d'évacuation
17a. La teneur en oxyde d'azote des gaz sortant du réacteur 14 est mesurée par une
sonde 18. Une régulation est prévue pour commander une vanne 19 réglant le débit d'injection
de l'ammoniaque en fonction de la teneur en oxyde d'azote NOx fournie par la sonde
18. Un brûleur 20 est installé sur la conduite 13, en amont de l'injection d'ammoniaque.
[0048] Dans le procédé de dénitrification catalytique, le brûleur 20 est prévu pour permettre
le chauffage des gaz de combustion jusqu'à 320°C avant leur entrée dans le réacteur
14. Selon l'état de la technique, le brûleur 20 est alimenté en gaz naturel.
[0049] Selon l'invention, lorsque le gazogène 1 est alimenté en un combustible solide capable
de fournir un syngas propre, c'est-à-dire ne créant pas un risque pour le respect
des seuils imposés aux rejets gazeux des unités de valorisation énergétique, ce syngas
peut être utilisé comme combustible par le brûleur 20, afin de réduire la consommation
en gaz naturel lors de la dénitrification catalytique. Une conduite 21 munie d'une
vanne 22 assure une liaison entre la sortie de syngas du gazogène et l'entrée de combustible
du brûleur 20. Cette liaison est mise en service, par ouverture de la vanne 22, lorsque
le combustible solide fourni au gazogène permet d'obtenir du syngas propre.
Essais
[0050] Des essais ont été effectués avec du bois de classe B comme solide à PCI élevé alimentant
le gazogène. La densité du bois de classe B était de 195 kg/m
3. Le débit massique d'alimentation du gazogène était de 44 kg/h en moyenne sur plusieurs
heures.
[0051] La composition du syngas obtenu ainsi que son PCI exprimé en kWh/Nm
3 sont donnés ci-après.
Syngas
[0052]
Constituants |
% mol |
% masse |
PCI (kWh/Nm3) |
H2O |
10 |
7,19 |
|
H2 |
14 |
1,15 |
2,985 |
CO |
15 |
17,12 |
3,513 |
CO2 |
12 |
20,58 |
|
N2 |
46 |
51,37 |
|
O2 |
1,4 |
1,73 |
|
CH4 |
1,4 |
0,86 |
9,96 |
Total |
100 |
100 |
1,10 |
[0053] L'invention permet le couplage de la gazéification de biomasse/bois (déchets de bois,
bois propre, bois biomasse) sur des unités de valorisation énergétique de déchets
:
- dans le foyer de combustion, pour un fonctionnement optimal du four thermique,
- le cas échéant, au niveau de la dénitrification par voie catalytique, en substitution
du gaz naturel.
1. Unité de valorisation énergétique de déchets, pour la production d'énergie thermique,
comprenant un four (H) pour la combustion de déchets, et une gazéification de déchets
à PCI élevé,
caractérisée en ce que :
- le four (H) est un four pour la combustion de déchets à PCI relativement faible,
inférieur à 8 MJ/kg,
- elle comporte un gazogène (1) dans lequel sont gazéifiés les déchets à PCI élevé,
supérieur à 12 MJ/kg, constitués par de la biomasse et/ou des déchets de bois, notamment
bois B, pour produire du syngas,
- au moins une conduite de liaison (5) est prévue entre la sortie (4) du syngas produit
par le gazogène, et la chambre de combustion (6) du four, pour l'injection du syngas
dans ladite chambre de combustion,
et
en ce qu'une électrovanne (8) est installée sur la conduite de liaison (5) et est commandée
par une régulation (R) pour le réglage du débit de syngas injecté dans le four et
pour faire fonctionner le four à sa puissance maximale.
2. Unité selon la revendication 1, caractérisée en ce que la, ou chaque conduite de liaison (5) pour le syngas est raccordée à une entrée (12)
d'air secondaire de la chambre de combustion du four.
3. Unité selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que le gazogène (1) est à co-courant, à flux descendant, avec alimentation (2) en partie
haute pour les déchets à PCI élevé, alimentation latérale (3) pour un agent oxydant
de gazéification, la sortie (4) du syngas produit étant située en partie inférieure
du gazogène.
4. Unité selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que le four de combustion est un four à grille ou à rouleaux.
5. Unité selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, comportant une installation
de dénitrification catalytique des gaz de combustion du four, avec un brûleur (20)
installé sur une conduite d'évacuation (13) des gaz de combustion, en amont d'une
unité de dénitrification (14), caractérisée en ce qu'une conduite (21) d'alimentation en syngas du brûleur (20) est prévue entre la sortie
du gazogène et le brûleur, pour alimenter ce dernier en syngas lorsque les solides
traités dans le gazogène permettent de générer un syngas propre.
6. Procédé de valorisation énergétique de déchets mis en oeuvre dans une installation
selon l'une des revendications 1 à 5, comprenant une étape d'incinération de déchets
dans un four (H) pour la production d'énergie thermique, procédé selon lequel on effectue
une gazéification de déchets à PCI élevé pour produire du gaz, et on injecte ce gaz
dans la chambre de combustion (6) du four,
caractérisé en ce que :
les déchets incinérés dans le four (H) sont des déchets (W) urbains et/ou industriels,
les déchets à PCI élevé sont constitués par de la biomasse et/ou des déchets de bois,
notamment bois B, à PCI supérieur à 12 MJ/kg et la gazéification de ces déchets est
effectuée dans un gazogène pour produire du syngas, dont l'injection dans la chambre
de combustion (6) permet d'atteindre une puissance plus élevée du four sans augmenter
le flux massique de déchets introduits,
le four (H) est prévu pour fonctionner entre une puissance maximale (P2) et une puissance
minimale,
et en ce que l'on contrôle, par le débit de syngas, la puissance du four de manière à la maintenir
égale ou voisine de la puissance maximale.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que le gazogène est du type à co-courant avec introduction des déchets à PCI élevé en
partie haute du gazogène, introduction d'agents oxydants de gazéification, en particulier
d'air et/ou d'oxygène (O2) sensiblement à mi-hauteur, la sortie (4) du gaz produit étant située en partie inférieure
du gazogène et étant reliée par au moins une conduite (5) à la chambre de combustion
(6) du four (H).
1. Einheit zur Rückgewinnung von Energie aus Abfall, zur Erzeugung von Wärmeenergie,
mit einem Ofen (H) zur Verbrennung von Abfall und einer Vergasung von Abfall mit einem
hohen unteren Heizwert (Hn),
dadurch gekennzeichnet, dass
- der Ofen (H) ein Ofen zur Verbrennung von Abfällen mit einem relativ niedrigen Hn
unter 8 Mj/kg ist,
- sie einen Gasgenerator (1) umfasst, in dem die Abfälle mit einem hohen Hn, über
12 Mj/kg in Gas umgewandelt werden, bestehend aus Biomasse und/oder Holzabfällen,
insbesondere Holz der Klasse B, zur Herstellung von Synthesegas,
- mindestens eine Verbindungsleitung (5) zwischen dem Auslass (4) des durch den Gasgenerator
erzeugten Synthesegases und der Brennkammer (6) des Ofens vorgesehen ist, um das Synthesegas
in die Brennkammer einzuführen,
und dadurch dass ein Magnetventil (8) an der Verbindungsleitung (5) installiert ist
und von einer Regelung (R) gesteuert wird, um die Menge des in den Ofen eingeführten
Synthesegases zu regulieren und den Ofen mit seiner maximalen Leistung zu betreiben.
2. Einheit nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die oder jede Verbindungsleitung (5) für Synthesegas mit einem Sekundärlufteinlass
(12) der Brennkammer des Ofens verbunden ist.
3. Einheit nach einem der Ansprüche 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, dass der Gasgenerator (1) ein Gleichstromgenerator ist, mit Abwärtsstrom, mit einer Zuführung
(2) im oberen Teil Hn, mit einer seitlichen Zufuhr (3) für ein Oxidationsmittel zur
Vergasung, wobei sich der Auslass (4) für das erzeugte Synthesegas im unteren Teil
des Gasgenerators befindet.
4. Einheit nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass der Verbrennungsofen ein Ofen mit Rost bzw. Rollen ist.
5. Einheit nach einem der Ansprüche 1 bis 4, mit einer Anlage zur katalytischen Denitrifikation
der Ofenabgase, mit einem Brenner (20), der an einer Abgasleitung (13) für Brennabgase
vor einer Denitrifikationseinheit (14) installiert ist, dadurch gekennzeichnet, dass eine Synthesegasversorgungsleitung (21) für den Brenner (20) zwischen dem Ausgang
des Gasgenerators und dem Brenner vorgesehen ist, um den Brenner mit Synthesegas zu
versorgen, wenn die im Gasgenerator verarbeiteten Feststoffe die Erzeugung eines sauberen
Synthesegases ermöglichen.
6. Verfahren zur Rückgewinnung von Energie aus Abfällen, das in einer Anlage nach einem
der Ansprüche 1 bis 5 angewendet wird, mit einer Verbrennung von Abfällen in einem
Ofen (H) zur Erzeugung von Wärmeenergie, wobei bei dem Verfahren eine Vergasung von
Abfällen mit hohem Heizwert (Hn) durchgeführt wird, um Gas zu erzeugen, und dieses
Gas in die Brennkammer (6) des Ofens eingeleitet wird,
dadurch gekennzeichnet, dass:
die im Ofen verbrannten Abfälle (H) städtische und/oder Industrieabfälle (W) sind,
die Abfälle mit hohem Hn aus Biomasse und/oder Holzabfällen, insbesondere Holz der
Klasse B, mit einem Hn von über 12 MJ/kg bestehen und die Vergasung dieser Abfälle
in einem Gasgenerator erfolgt, um Synthesegas zu erzeugen, dessen Einführung in die
Brennkammer (6) es ermöglicht, eine höhere Leistung des Ofens zu erreichen, ohne den
Massenstrom der zugeführten Abfälle zu erhöhen,
der Ofen (H) für den Betrieb zwischen einer maximalen Leistung (P2) und einer minimalen
Leistung vorgesehen ist,
und dass man durch den Synthesegasfluss die Leistung des Ofens so steuert, dass sie
gleich oder nahe der maximalen Leistung gehalten wird.
7. Verfahren nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, dass der Gasgenerator ein Gleichstromgenerator mit Einführung der Abfälle mit einem hohen
Hn im oberen Teil des Gasgenerators, Einführung von Oxidationsmitteln zur Vergasung,
insbesondere von Luft und/oder Sauerstoff (O2) im Wesentlichen auf halber Höhe ist, wobei sich der Auslass (4) des erzeugten Gases
im unteren Teil des Gasgenerators befindet und über mindestens eine Leitung (5) mit
der Brennkammer (6) des Ofens (H) verbunden ist.
1. Waste energy recovery unit for producing thermal energy, including a furnace (H) for
burning waste, and a gasification of waste with high LHV,
characterized in that:
- the furnace (H) is a furnace for burning waste with relatively low LHV, less than
8 MJ/kg,
- it comprises a gasifier (1) in which is gasified waste with high LHV, greater than
12 MJ/kg, consisting of biomass and/or waste wood, in particular wood B, to produce
syngas,
- at least one connecting pipe (5) is provided between the exit (4) of the syngas
produced by the gasifier, and the furnace combustion chamber (6), for the injection
of syngas into said combustion chamber,
and
in that a solenoid valve (8) is installed on the connecting pipe (5) and is controlled by
a regulation (R) for the setting of the rate of injected syngas in the furnace and
to operate the furnace at its maximum power.
2. Unit according to the claim 1, characterized in that the, or each connecting pipe (5) for the syngas is connected to a secondary air inlet
(12) of the furnace combustion chamber.
3. Unit according to any one of the claims 1 and 2, characterized in that the gasifier (1) is co-current, down-flow, with high part supply (2) for high LVH
waste, side supply (3) for a gasification oxidizing agent, the outlet (4) of the produced
syngas being located in the lower part of the gasifier.
4. Unit according to any one of the claims 1 to 3, characterized in that the combustion furnace is a grate furnace or roller hearth furnace.
5. Unit according to any one of the claims 1 to 4, comprising catalytic denitrification
installation for the furnace combustion gases, with a burner (20) located on a combustion
gases discharge pipe (13), upstream of a denitrification unit (14), characterized in that a pipe (21) supplying syngas to the burner (20) is provided between the outlet of
the gasifier and the burner, to supply the latter with syngas when the treated solids
in the gasifier allow to generate a clean syngas.
6. Waste energy recovery process implemented in a installation according to one of the
claims 1 to 5, comprising a step of waste incineration in a furnace (H) for producing
thermal energy, a process by which high LVH waste gasification is carried out to produce
gas, and this gas is injected into the combustion chamber (6) of the furnace,
characterised in that:
the incinerated waste in the furnace (H) is municipal waste (W) and/or industrial
waste,
the high LVH waste consists of biomass and/or wood waste, including wood B, with LVH
greater than 12 MJ/kg and the gasification of this waste is carried out in a gasifier
to produce syngas, whose injection into the combustion chamber achieves a higher power
for the furnace without increasing the mass flow of introduced waste,
the furnace (H) is intended to operate between a maximum power (P2) and a minimum
power, and in that the power of the furnace is controlled, by the rate of syngas, in such a way to keep
it at or near the maximum power.
7. Process according to the claim 6, characterized in that the gasifier is a co-current type with high LVH waste introduction in the upper part
of the gasifier, introduction of gasification oxidizing agents, particularly air and/or
oxygen (O2) substantially at mid-height, the outlet (4) of the produced gas being located in
the lower part of the gasifier and connected by at least one pipe (5) to the combustion
chamber (6) of the furnace (H).