Domaine Technique
[0001] L'invention se rapporte au domaine des documents de sécurité, et en particulier les
documents de sécurité sur ou à l'intérieur desquels des images sont observables. L'invention
s'applique de manière non exclusive aux documents d'identité physiques, tels qu'un
passeport, une carte d'identité, un permis de conduire, un permis de séjour, etc.
Technique antérieure
[0002] Le marché de l'identité requiert aujourd'hui des documents d'identité physiques (dits
aussi documents identitaires ou documents de sécurité) de plus en plus sécurisés.
Ce marché concerne des documents très diverses, tels que cartes d'identité, passeports,
badges d'accès, permis de conduire etc., qui peuvent se présenter sous différents
formats (cartes, livrets...).
[0003] Les documents de sécurité doivent être authentifiables facilement et rapidement.
Ils doivent par ailleurs être difficiles à contrefaire (si possible infalsifiables),
et ce, face aux dernières techniques de contrefaçon.
[0004] Les documents de sécurité présentent généralement des images colorées, par exemple
des photographies de visages d'un porteur du document de sécurité.
[0005] Des techniques de formation d'image colorés pour documents identitaires sécurisés
utilisent des matrices de sous-pixels colorés (par exemple avec des sous-pixels Rouge-Vert-Bleu
ou des sous-pixels Cyan-Magenta-Jaune) et des techniques pour noircir une couche qui
masquera des portions de sous-pixels pour obtenir des pixels d'une couleur désirée.
[0006] Par exemple, il est connu d'utiliser des couches lasérisables, comme décrit dans
le document antérieur
FR 2 972 553 dans lequel une couche lasérisable surmonte une matrice de sous-pixels colorés.
[0007] Par lasérisable, on entend que l'application d'un faisceau laser sur la couche (généralement
appelée la lasérisation) génère des niveaux de gris visibles par carbonisation dans
cette couche. A titre indicatif, une couche lasérisable peut être une couche de polycarbonate
transparente et peut comporter des additifs sensibles au passage d'un faisceau laser
car ce faisceau les fait carboniser. Une telle couche lasérisable sera noircie ou
au moins grisée partiellement dans toute son épaisseur selon la puissance du laser
puisque les additifs sensibles au passage d'un faisceau laser sont répartis uniformément
dans toute l'épaisseur de la couche.
[0008] Les techniques de formation d'images couleurs utilisées aujourd'hui comme celles
qui utilisent des couches lasérisables, notamment dans des documents identitaires
sécurisés, ne permettent pas toujours d'obtenir une qualité de rendu visuel satisfaisante.
Des problèmes surviennent notamment lorsque les techniques de formation d'image utilisées
sont limitées dans leur capacité à produire certaines couleurs. Autrement dit, le
gamut de couleur (variété des couleurs réalisables) des techniques connues de formation
d'images couleurs est parfois limité.
[0009] Une solution à ce problème a été décrite dans le document
FR 3 079 052 qui propose d'implémenter des lentilles en regard de pixels colorés pour focaliser
la lumière sur des sous-pixels blancs et améliorer le gamut de couleur. Cette solution
a pour inconvénient d'échauffer les documents, ce qui peut produire des déformations.
En outre, le grossissement des lentilles n'est pas satisfaisant pour avoir un gamut
suffisamment large.
[0010] Il existe un besoin pour des documents de sécurité avec des images colorées qui présentent
un gamut de couleur moins limité.
Exposé de l'invention
[0011] A cet effet, la présente invention propose un document de sécurité comprenant un
empilement de couches comportant une matrice de sous-pixels colorés, une couche opaque
d'apparence blanche au-dessus de la matrice de sous-pixels colorés, dans lequel la
couche opaque d'apparence blanche comporte des perforations en regard (par exemple
au-dessus) de sous-pixels de la matrice de sous-pixels colorés de sorte que lorsque
le dispositif est observé par le dessus, une image colorée apparaît.
[0012] Ainsi, l'invention propose d'utiliser une couche opaque d'apparence blanche qui peut
être perforée pour dévoiler des sous-pixels colorés qui étaient masqués par cette
couche opaque d'apparence blanche. On peut ainsi former des pixels de l'image avec
des sous-pixels colorés et une contribution blanche par la couche opaque blanche,
et également des pixels entièrement blancs, ce qui permet d'avoir un gamut de couleur
élargi, et en particulier des couleurs plus lumineuses.
[0013] L'invention permet également de s'affranchir de l'utilisation de lentilles, dont
la fabrication peut échauffer les documents.
[0014] On peut noter que la personne du métier saura choisir la couche opaque d'apparence
blanche de sorte que des perforations puissent y être réalisées. En outre, cette couche
est opaque, de sorte que la matrice de sous-pixels colorés n'est pas visible par l'oeil
d'un utilisateur par transparence, sauf en utilisant par exemple une lampe au dos
du document. Ainsi, par opaque, on entend un bon niveau d'opacité, par exemple un
niveau qui cache la matrice de sous-pixels colorés, sans utiliser un appareil d'éclairage
sous le dispositif. Aussi, on peut définir « opaque » comme signifiant que la couche
opaque d'apparence blanche masque la matrice de sous-pixels colorés pour un utilisateur
qui l'observe, sans utiliser un appareil d'éclairage sous le dispositif (par exemple,
un éclairage au-dessus du dispositis est possible).
[0015] Dans l'image colorée qui apparait, des pixels sont définis comme des régions comprenant
des sous-pixels colorés visibles à travers une ou plusieurs perforations, éventuellement
une portion de la couche opaque d'apparence blanche, ou encore uniquement une portion
de la couche opaque d'apparence blanche (qui peut correspondre à un sous-pixel blanc).
Une division de l'image en pixels ayant tous les mêmes dimensions étant possible.
On comprend qu'on peut ainsi obtenir une image colorée avec des pixels entièrement
blancs ou partiellement blancs, ou encore avec aucune portion de la couche opaque
d'apparence blanche.
[0016] Selon un mode de réalisation particulier, le document comprend en outre une couche
laserisable agencée au-dessus de la couche opaque d'apparence blanche et configurée
pour être lasérisée par application d'un faisceau laser à au moins une longueur d'onde
de lasérisation.
[0017] Comme expliqué ci-avant, une couche lasérisable est telle que l'application d'un
faisceau laser sur cette couche génère des niveaux de gris visibles par carbonisation
dans cette couche. A titre indicatif, une couche lasérisable peut être une couche
de polycarbonate transparente et peut comporter des additifs sensibles au passage
d'un faisceau laser car ce faisceau les fait carboniser. Une telle couche lasérisable
sera noircie ou au moins grisée partiellement dans toute son épaisseur selon la puissance
du laser puisque les additifs sensibles au passage d'un faisceau laser sont répartis
uniformément dans toute l'épaisseur de la couche.
[0018] L'utilisation de la couche lasérisable permettra d'élargir le gamut de couleur vers
les couleurs sombres, puisque des pixels complètement noirs peuvent être obtenus par
lasérisation.
[0019] La couche lasérisable peut être transparente et donc la couche opaque d'apparence
blanche est plus opaque que cette couche.
[0020] Selon un mode de réalisation particulier, la couche lasérisable comporte des portions
noircies par lasérisation.
[0021] Par exemple, ces portions noircies sont au-dessus de sous-pixels colorés, pour affecter
la teinte perçue. Aussi, ces portions noircies peuvent être au-dessus de portions
de la couche opaque d'apparence blanche ou au-dessus de perforations de cette couche.
Dès lors, on comprend bien comment le gamut de couleurs est ainsi amélioré (un canal
noir est ajouté).
[0022] Les portions noircies améliorent le contraste des images colorées obtenues.
[0023] Selon un mode de réalisation particulier, le document comprend en outre un filtre
limitant le passage d'au moins la longueur d'onde de lasérisation, le filtre étant
agencé entre la couche lasérisable et la couche opaque d'apparence blanche ou, la
couche lasérisable est configurée former un filtre limitant le passage d'au moins
la longueur d'onde de lasérisation.
[0024] L'utilisation d'un filtre est bien adaptée pour les couches opaques d'apparence blanche
fragiles, par exemple des couches fines d'oxydes métalliques, qui pourraient être
affectées, par exemple perforées par le faisceau laser à la longueur d'onde de lasérisation.
[0025] Le filtre peut soit être une couche filtrante assemblée par laminage, ou, de manière
alternative, être la couche lasérisable elle-même.
[0026] A titre indicatif, on peut utiliser une couche lasérisable qui filtre le rayonnement
ultraviolet (UV) et qui est sensible au rayonnement UV pour la lasérisation.
[0027] Selon un mode de réalisation particulier, la couche opaque d'apparence blanche est
choisie pour être perforée par un faisceau laser d'une longueur d'onde de perforation.
[0028] Ce mode de réalisation particulier permet de personnaliser l'image colorée de manière
simple.
[0029] Selon un mode de réalisation particulier, la longueur d'onde de perforation diffère
de la longueur d'onde de lasérisation.
[0030] Par exemple, cela permet de perforer la couche opaque d'apparence blanche sans que
la couche lasérisable ne soit lasérisée.
[0031] On pourra utiliser un faisceau laser pour la lasérisation avec une énergie plus importante
que le faisceau laser utilisé pour la perforation.
[0032] Par exemple, pour une longueur d'onde de lasérisation comprise dans le domaine UV,
on peut utiliser une longueur d'onde de perforation dans le domaine infrarouge (le
filtre pouvant être configuré pour laisser passer cette longueur d'onde).
[0033] Selon un mode de réalisation particulier, un pixel de l'image colorée comporte un
sous-pixels coloré visible à travers une perforation et une portion d'apparence blanche
de la couche opaque d'apparence blanche formant un sous-pixel blanc du pixel.
[0034] Selon un mode de réalisation particulier, la couche opaque d'apparence blanche comprend
un oxyde métallique.
[0035] L'invention propose également un procédé de fabrication d'un document de sécurité
dans lequel on assemble une matrice de sous-pixels colorés avec, au-dessus de la matrice
de sous-pixels colorés, une couche opaque d'apparence blanche,
le procédé comprenant en outre la formation de perforations à travers la couche opaque
d'apparence blanche et en regard de sous-pixels de la matrice de sous-pixels colorés
de sorte que lorsque le dispositif est observé par le dessus, une image colorée apparaît.
[0036] Ce procédé peut être adapté pour la fabrication de tous les modes de réalisation
du document de sécurité tel que décrit ci-avant.
[0037] Selon un mode de mise en œuvre particulier, on assemble en outre une couche laserisable
au-dessus de la couche opaque d'apparence blanche et configurée pour être lasérisée
par application d'un faisceau laser à au moins une longueur d'onde de lasérisation.
[0038] Selon un mode de mise en œuvre particulier, on lasérise la couche lasérisable pour
obtenir des portions noircies.
[0039] Selon un mode de mise en œuvre particulier, on assemble en outre un filtre limitant
le passage d'au moins la longueur d'onde de lasérisation, entre la couche lasérisable
et la couche opaque d'apparence blanche.
[0040] Ce filtre permet de ne pas dégrader la couche opaque d'apparence blanche, qui peut
être très fragile car pouvant être perforée par exemple par application d'un faisceau
laser.
[0041] Ce filtre peut être un filtre qui filtre au moins la longueur d'onde de lasérisation
mais qui laisse passer d'autres longueurs d'onde.
[0042] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, la couche opaque d'apparence blanche
est perforée par un faisceau laser d'une longueur d'onde de perforation pour obtenir
les perforations.
[0043] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, la longueur d'onde de perforation diffère
de la longueur d'onde de lasérisation (la longueur d'onde de perforation est de préférence
non filtrée par le filtre).
[0044] Ce mode de réalisation particulier propose d'utiliser deux longueurs d'ondes de laser
différentes, ce qui est avantageux puisque l'énergie nécessaire à la carbonisation
peut être égale à plusieurs fois celle nécessaire à la perforation.
[0045] En fait, pour un faisceau laser d'une longueur d'onde donnée est utilisé pour la
carbonisation est ensuite arrêté par le filtre, il n'est plus possible de transmettre
une énergie suffisante pour perforer la couche opaque d'apparence blanche sous le
filtre sans carboniser encore la couche lasérisable. Or, il est désirable de pouvoir
rendre visible un sous-pixel de couleur sous la couche opaque d'apparence blanche
sans carbonisation au droit de ce sous-pixel. Dès lors, l'utilisation d'une autre
longueur d'onde, non arrêtée par le filtre ou à tout le moins moins arrêtée par le
filtre peut perforer la couche opaque d'apparence blanche sans contribuer à la carbonisation.
Cela permet de générer indépendamment des couleurs et un canal noir qui apporte le
contraste.
[0046] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le procédé comprend une phase de recalage
dans laquelle on observe la position d'un groupe de sous-pixels colorés préalablement
à la formation des perforations qui forment l'image colorée.
[0047] La phase de recalage est une phase au cours de laquelle on détermine la position
des sous-pixels colorés de la matrice de sous-pixels colorés, pour que la formation
des perforations tienne compte de ces positions.
[0048] Les sous-pixels colorés étant agencés selon une matrice, ils sont alignés selon deux
directions orthogonales. A titre indicatif, la matrice de sous-pixels colorés peut
comprendre des sous-pixels ayant un nombre N de couleurs (par exemple N=3), agencés
selon un motif dans lequel au moins N sous-pixels tous de couleurs différentes se
répète selon les deux directions orthogonales pour former la matrice de sous-pixels
colorés.
[0049] La position d'un sous-pixel d'une couleur donnée à une position permet de déduire
la position des autres-sous pixels, au cours du recalage.
[0050] La position de plusieurs sous-pixels colorés permet de mettre en oeuvre une interpolation
entre ces sous-pixels colorés pour déduire de manière plus fine la position des autres
sous-pixels, au cours du recalage. Ainsi, on peut tenir compte des déformations de
la matrice de sous-pixels colorés.
[0051] L'étape de recalage facilite la mise en œuvre ultérieure de la formation des perforations
dans la couche opaque d'apparence blanche, puisqu'elle permet de connaître la couleur
des sous-pixels qui seront dévoilés par les perforations.
[0052] Selon un mode de mise en œuvre particulier, les sous-pixels colorés du groupe de
sous-pixels colorés sont observables à travers une ou plusieurs perforations de la
couche opaque d'apparence blanche.
[0053] Les perforations utilisées dans cette étape peuvent ne pas être les perforations
qui seront utilisées pour que l'image colorée apparaisse, mais des perforations formées
avant celles qui seront utilisées pour que l'image colorée apparaisse (bien qu'elles
puissent être visibles au sein de l'image colorée).
[0054] Selon un mode de mise en œuvre particulier, on forme un ensemble de tranchées selon
un motif en forme de grille à travers la couche opaque d'apparence blanche.
[0055] Par exemple, ces tranchées sont réalisées par un procédé de démétallisation au moment
du dépôt de la couche opaque d'apparence blanche. Alternativement, on pourra déposer
la couche opaque d'apparence blanche sur la totalité de la surface et réaliser l'ablation
partielle selon par exemple un motif en forme de grille, avant le laminage de cette
couche dans le document.
[0056] Cet ensemble de tranchées permet d'améliorer l'adhésion de la couche opaque d'apparence
blanche aux autres couches du document de sécurité.
[0057] Selon un mode particulier de mise en œuvre, on observe la position du groupe de sous-pixels
colorés à travers ces tranchées.
[0058] Ce mode de mise en œuvre est particulièrement avantageux puisqu'il utilise les tranchées
qui améliorent l'adhésion de la couche opaque d'apparence blanche aux autres couches
du document de sécurité pour observer les sous-pixels et mettre en œuvre un recalage.
[0059] On peut noter que les tranchées peuvent être réalisées au cours d'une étape qui n'est
pas celle de formation des perforations, en particulier, les tranchées sont ici réalisées
avant les perforations.
Brève description des dessins
[0060] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront de la
description faite ci-dessous, en référence aux dessins annexés qui en illustrent des
exemples de réalisation dépourvus de tout caractère limitatif. Sur les figures:
[0061] La figure 1 est une vue en coupe d'un document de sécurité avant perforation, selon
un exemple,
- La figure 2
- est une vue en coupe du document de la figure 1 après perforation,
- La figure 3
- est une vue en coupe du document de la figure 2 après lasérisation,
- La figure 4
- est une vue de dessus de la matrice de sous-pixels colorés,
- La figure 5
- est une illustration d'interpolations déterminées lors d'un recalage,
- La figure 6
- est une vue en coupe d'un document avec des tranchées avant perforation,
- La figure 7
- est une vue de dessus du document de la figure 6, et
- La figure 8
- est une vue en coupe d'un document avec une couche lasérisable filtrante.
Description des modes de réalisation
[0062] On va maintenant décrire des documents de sécurité comprenant à la fois des matrices
de sous-pixels colorés et des couches opaques d'apparence blanche, avec un gamut de
couleur amélioré au moins en termes de luminosité.
[0063] Les images formées par ces sous-pixels sont des images personnalisables, qui peuvent
être différentes pour chaque document, et qui peuvent être propres à chaque utilisateur
de document.
[0064] Les documents décrits ici peuvent être des documents d'identités physiques tels qu'un
passeport, une carte d'identité, un permis de conduire, un permis de séjour, etc.
En fait, les documents décrits ici peuvent être associés à un utilisateur, et les
images colorées qui seront obtenues peuvent être des images des visages des utilisateurs.
[0065] Sur la figure 1, on a représenté schématiquement un document 100 obtenu par l'assemblage
de différentes couches, qui peut avoir été mis en oeuvre au moyen d'un laminage.
[0066] Le document 100 comporte tout particulièrement une matrice de sous-pixels colorés
101, par exemple une couche transparente ou opaque sur laquelle on a imprimé des éléments
colorés qui forment chacun des sous-pixels colorés. Ici, la matrice de sous-pixels
colorés comporte des sous-pixels ayant trois couleurs possibles, des sous-pixels cyans
SB, des sous-pixels magentas SM, et des sous-pixels jaunes SJ. On retrouve ici les
trois couleurs du modèle de couleurs bien connu de la personne du métier sous l'acronyme
anglo-saxon CMY (« Cyan Magenta Yellow »). L'invention n'est pas limitée à ce modèle
de couleurs et peut aussi utiliser un modèle tel que le modèle RGB (« Red Green Blue
» en anglais soit Rouge, Vert, Bleu). Bien entendu, on peut utiliser d'autres triplets
de couleurs qui diffèrent du CMY et du RGB.
[0067] Les sous-pixels sont agencés selon une matrice qui sera décrite plus en détail en
référence à la figure 4. On peut néanmoins noter qu'un motif PM de trois sous-pixels
SB, SM, et SJ est répété plusieurs fois dans la coupe visible sur la figure 1.
[0068] Au-dessus de la matrice de sous-pixels colorés, on a assemblé une couche opaque d'apparence
blanche 102, par exemple une couche fine d'oxyde métallique. Cette couche peut être
choisie pour que des perforations puissent être formées dans cette couche facilement,
par exemple par application d'un faisceau laser avec une longueur d'onde donnée appelée
longueur d'onde de perforation.
[0069] Au-dessus de la couche opaque d'apparence blanche 102, on a agencé une couche lasérisable
103. Cette couche lasérisable est une couche initialement transparente qui contient
des particules qui peuvent être carbonisées par application d'un faisceau laser, et
tout particulièrement d'un faisceau laser à une longueur d'onde donnée appelée longueur
d'onde de lasérisation. L'application du faisceau laser va créer des portions en niveaux
de gris voire des portions noires dans la couche lasérisable. A titre indicatif, la
couche lasérisable comporte du polycarbonate et les particules qui réagissent aux
faisceaux laser.
[0070] Afin de ne pas endommager la couche opaque d'apparence blanche 102 lors de la lasérisation
du document 100, un filtre 104 est agencé entre la couche lasérisable 103 et la couche
opaque d'apparence blanche 102. Ce filtre est configuré pour limiter le passage d'un
faisceau laser à la longueur d'onde de lasérisation, de sorte que cette longueur d'onde
n'atteint pas la couche opaque d'apparence blanche. Par contre, préférentiellement,
ce filtre est passant pour la longueur d'onde de perforation mentionnée ci-avant,
qui diffère de la longueur d'onde de lasérisation.
[0071] Par exemple, le filtre peut comprendre une couche de polymère (éventuellement du
même type de polymère que d'autres couches du document) mais chargé d'une substance
qui absorbe un spectre donné comprenant la longueur d'onde de lasérisation. La transmittance
du filtre est donc faible sur la longueur d'onde de lasérisation et plus forte sur
d'autres longueurs d'ondes (notamment la longueur d'onde de perforation).
[0072] On peut noter que la substance utilisée peut être différente selon que l'on souhaite
arrêter/filtrer un rayonnement infrarouge ou ultraviolet. Il est aussi possible d'utiliser
une couche de polycarbonate lasérisable qui filtre aussi les UV et qui est lasérisée
par un rayonnement UV.
[0073] Par exemple, et comme cela sera décrit en référence à la figure 8, on peut utiliser
une couche de polycarbonate qui se carbonise en surface avec un laser ayant un rayonnement
UV, et mettre en oeuvre la perforation de la couche opaque d'apparence blanche avec
un rayonnement infrarouge de faible puissance (de sorte qu'il ne carbonise pas la
couche lasérisable).
[0074] De manière optionnelle, une couche intermédiaire transparente 105, par exemple en
polycarbonate, est agencée entre la couche opaque d'apparence blanche 102 et le filtre
104.
[0075] Aussi, de manière optionnelle, sous la matrice de sous-pixels colorés 101, on a agencé
une couche de protection 107 qui peut être opaque ou transparente, par exemple en
polycarbonate.
[0076] La figure 2 montre le document 100 après qu'une étape dans laquelle on forme des
perforations PF dans la couche opaque d'apparence blanche ai été mise en oeuvre. Cette
étape peut comporter l'application d'un faisceau laser à la longueur d'onde de perforation.
[0077] A ce stade, on note que chaque motif de sous-pixels colorés PM est associé à différentes
perforations. De la gauche vers la droite sur la figure :
- le premier motif est associé à une perforation unique au-dessus de son sous-pixel
cyan, lorsqu'il est observé depuis le dessus du document, il aura une apparence de
cyan très lumineux (il est associé à deux portions d'apparence blanche) ;
- le deuxième motif est associé à deux perforations au-dessus de son sous-pixel cyan
et au-dessus de son sous-pixel jaune, il aura une apparence verte bien lumineuse (il
est associé à une portion d'apparence blanche) ;
- le troisième motif n'a aucune perforation, il apparaitra blanc en étant observé par
le dessus ; et
- le quatrième motif comporte des perforations au-dessus de tous ses sous-pixels, il
aura une apparence grise du fait de la combinaison des trois composantes cyan, jaune,
et magenta.
[0078] Une image colorée apparait en regardant le document 100, avec des couleurs plus lumineuses
que dans les techniques selon l'art antérieur. On peut noter que la combinaison des
motifs et des perforations forme des pixels d'image, mais, comme cela sera décrit
ci-après, on appelle pixel ceux obtenus après l'étape optionnelle de lasérisation.
[0079] Sur la figure 3, on a représenté le document 100 après qu'une étape de lasérisation
ait été mise en oeuvre. Dans cette étape, on a appliqué un faisceau laser sur le dessus
du document 100 pour former des portions noircies (ou au moins grises) dans l'épaisseur
de la couche lasérisable 103.
[0080] Plus précisément, on a formé une portion noircie PN1 au-dessus du sous-pixel jaune
du motif de sous-pixel le plus à gauche sur la figure, et une portion noircie PN2
au-dessus des sous-pixels magenta et jaune du troisième motif de sous-pixel en partant
de la gauche sur la figure. Ainsi, on obtient une image colorée lorsque l'on observe
le document 100 depuis le dessus comprenant (en considérant les pixels de la gauche
vers la droite sur la figure) :
- un pixel PX1 d'apparence cyan, moins lumineux que celui que l'on obtenait pour la
figure 2 au même emplacement ;
- un pixel PX2 d'apparence verte, identique à celui de la figure 2 au même emplacement
;
- un pixel PX3 d'apparence grise, qui résulte de la présence de la portion noircie PN2
sur les deux tiers de la surface du pixel PX3 ; et
- un pixel PX4 d'apparence grise, identique à celui de la figure 2 au même emplacement.
[0081] On comprend que la combinaison de la couche opaque d'apparence blanche102, perforée,
avec la couche lasérisée 103, permet d'obtenir un gamut de couleurs très large, en
particulier pour les couleurs les plus lumineuses.
[0082] Sur la figure 4, on a représenté une vue de dessus de la matrice de sous-pixels colorés
101. A titre indicatif, la surface occupée par le pixel PX1 décrit en référence à
la figure 3 est représentée par un rectangle en trait discontinu.
[0083] Ici, des lignes colorées sont alignées par groupe de trois couleurs soit trois lignes.
[0084] On peut noter que dans des solutions selon l'art antérieur, une quatrième ligne blanche
peut être ajoutée pour obtenir des couleurs plus lumineuses. Cela étant, l'ajout de
cette quatrième ligne va augmenter la taille des pixels et diminuer la résolution
des images, tout en étant moins satisfaisante en termes de gamut de couleurs car la
saturation maximum possible des couleurs sera plus faible. En effet lorsque seules
3 couleurs sont présentent sans le blanc, chacune d'elle couvre 1/3 de la surface,
alors que si les lignes de blanc sont présentes, chaque couleur ne couvre qu'1/4 de
la surface, conduisant à une moindre saturation.
[0085] D'autres agencements sont possibles, et notamment avec d'autres couleurs et d'autres
formats de matrice.
[0086] Sur la figure 5, on a représenté le résultat d'une phase de recalage.
[0087] Cette phase de recalage (« registration » en anglais) est mise en oeuvre préalablement
à la formation des perforations et vise à connaître la position des sous-pixels colorés
de la matrice de sous-pixels colorés, en particulier en cas de déformations de cette
matrice au sein d'un document.
[0088] Le recalage peut être mis en oeuvre automatiquement, par exemple au moyen d'un système
informatique équipé d'une caméra pour observer les documents.
[0089] Dans cette phase, on peut observer la position d'un groupe de sous-pixels colorés
notés PO sur la figure 5. Par exemple, ces sous-pixels peuvent être observés par des
perforations initiales uniquement utilisées pour le recalage. De manière alternative,
on peut observer les sous-pixels colorés par transparence à travers le document, par
exemple en utilisant un dispositif d'éclairage puissant sous le document.
[0090] De par la position observée des sous-pixels colorés PO (qui ont des couleurs attendues
en des emplacements attendus), on peut déduire par exemple des équations polynomiales
par régression qui passent par ces points et obtenir une transformation à appliquer
à la matrice pour estimer la position de chaque sous-pixel coloré. Cette transformation
déforme en fait un quadrillage initialement orthonormé.
[0091] Cette étape est avantageuse pour les sous-pixels ayant des dimensions de l'ordre
de 60 à 70 micromètres, pour s'assurer que l'on applique un faisceau laser au-dessus
des bons sous-pixels pour faire apparaitre sur chaque document une image colorée avec
les bonnes teintes.
[0092] Sur la figure 6, on a représenté un document 100' selon une variante dans laquelle
une tranchée TR a été formée dans une couche opaque d'apparence blanche 102'. Les
éléments qui portent les mêmes références sur cette figure et sur les figures 1 à
5 sont identiques.
[0093] Cette tranchée TR permet d'améliorer l'adhésion entre la couche opaque d'apparence
blanche 102', qui peut comporter un oxyde métallique, et les autres couches du document
qui sont par exemple en polymère.
[0094] En outre, à travers cette tranchée qui est formée avant les perforations, on peut
observer des sous-pixels colorés. Ceci permet de mettre en oeuvre le recalage, les
pixels du groupe de pixel étant visibles à travers la tranchée (ou les tranchées s'il
y en a plusieurs comme sur la figure 7).
[0095] Une disposition avantageuse pour des tranchées TR est représentée sur la figure 7,
sur laquelle, en vue de dessus, on voit qu'un motif de grille est formé par les tranchées
TR.
[0096] Sur la figure 8, on a représenté un document 100" selon une autre variante. Les éléments
qui portent les mêmes références sur cette figure et sur les figures 1 à 5 sont identiques.
Ici, la couche lasérisable 103' réagit, pour la lasérisation, à un rayonnement avec
une longueur d'onde de lasérisation dans le domaine des ultraviolets (UV). Cette couche
est en outre configurée pour agir comme un filtre pour les UV (la carbonisation peut
se réaliser sur la surface supérieure sur la figure). De ce fait, le rayonnement UV
n'affecte pas la couche opaque d'apparence blanche 102 et ne la dégrade pas lors de
la lasérisation.
[0097] La couche opaque d'apparence blanche peut néanmoins être perforée avec un faisceau
laser d'une longueur d'onde dans le domaine des infrarouges, par exemple de basse
intensité. La couche lasérisable 103' peut être configurée pour laisser passer ce
faisceau laser infrarouge.
[0098] Ce mode de réalisation est avantageux en ce qu'il nécessite moins de couches pour
former un document.
[0099] On peut noter que les perforations décrites ici peuvent avoir des dimensions de l'ordre
de celles d'un sous-pixel ou encore des dimensions plus petites que celles d'un sous-pixel.
Les portions noircies peuvent également avoir des dimensions de l'ordre de celles
d'un sous-pixel ou encore des dimensions plus petites que celles d'un sous-pixel.
On comprend que cela permet d'avoir un ajustement fin des couleurs de chaque pixel.
[0100] Une personne du métier comprendra que les modes de réalisation et variantes décrits
ci-avant ne constituent que des exemples non limitatifs de mise en oeuvre de l'invention.
En particulier, l'homme du métier pourra envisager une quelconque adaptation ou combinaison
des modes de réalisation et variantes décrits ci-avant, afin de répondre à un besoin
bien particulier conformément aux revendications présentées ci-après.
1. Document de sécurité comprenant un empilement de couches comportant une matrice (101)
de sous-pixels colorés (SB, SM, SJ), une couche opaque d'apparence blanche (102) au-dessus
de la matrice de sous-pixels colorés, dans lequel la couche opaque d'apparence blanche
comporte des perforations (PF) en regard de sous-pixels de la matrice de sous-pixels
colorés de sorte que lorsque le dispositif est observé par le dessus, une image colorée
apparaît.
2. Document selon la revendication 1, comprenant en outre une couche laserisable (103)
agencée au-dessus de la couche opaque d'apparence blanche et configurée pour être
lasérisée par application d'un faisceau laser à au moins une longueur d'onde de lasérisation.
3. Document selon la revendication 2, dans lequel la couche lasérisable comporte des
portions noircies (PN1, PN2) par lasérisation.
4. Document selon la revendication 2 ou 3, comportant en outre un filtre (104) limitant
le passage d'au moins la longueur d'onde de lasérisation, le filtre étant agencé entre
la couche lasérisable et la couche opaque d'apparence blanche ou, la couche lasérisable
est configurée former un filtre limitant le passage d'au moins la longueur d'onde
de lasérisation.
5. Document selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel la couche opaque
d'apparence blanche est choisie pour être perforée par un faisceau laser d'une longueur
d'onde de perforation.
6. Document selon les revendications 2 et 5, dans lequel la longueur d'onde de perforation
diffère de la longueur d'onde de lasérisation.
7. Document selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, dans lequel un pixel (PX1)
de l'image colorée comporte un sous-pixels coloré visible à travers une perforation
et une portion d'apparence blanche de la couche opaque d'apparence blanche formant
un sous-pixel blanc du pixel.
8. Document selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel la couche opaque
d'apparence blanche comprend un oxyde métallique.
9. Procédé de fabrication d'un document de sécurité dans lequel on assemble une matrice
(101) de sous-pixels colorés (SB, SM, SJ) avec, au-dessus de la matrice de sous-pixels
colorés, une couche opaque d'apparence blanche (102), le procédé comprenant en outre
la formation de perforations (PF) à travers la couche opaque d'apparence blanche et
en regard de sous-pixels de la matrice de sous-pixels colorés de sorte que lorsque
le dispositif est observé par le dessus, une image colorée apparaît.
10. Procédé selon la revendication 9, dans lequel on assemble en outre une couche laserisable
(103) au-dessus de la couche opaque d'apparence blanche et configurée pour être lasérisée
par application d'un faisceau laser à au moins une longueur d'onde de lasérisation.
11. Procédé selon la revendication 10, dans lequel on lasérise la couche lasérisable pour
obtenir des portions noircies.
12. Procédé selon la revendication 10 ou 11, dans lequel on assemble en outre un filtre
(104) limitant le passage d'au moins la longueur d'onde de lasérisation, entre la
couche lasérisable et la couche opaque d'apparence blanche ou,
la couche lasérisable est configurée former un filtre limitant le passage d'au moins
la longueur d'onde de lasérisation.
13. Procédé selon l'une quelconque des revendications 9 à 12, dans lequel la couche opaque
d'apparence blanche est perforée par un faisceau laser d'une longueur d'onde de perforation
pour obtenir les perforations.
14. Procédé selon les revendications 10 et 13, dans lequel la longueur d'onde de perforation
diffère de la longueur d'onde de lasérisation.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 9 à 14, comprenant une phase de
recalage dans laquelle on observe la position d'un groupe de sous-pixels colorés préalablement
à la formation des perforations qui forment l'image colorée.
16. Procédé selon la revendication 15, dans lequel les sous-pixels colorés du groupe de
sous-pixels colorés sont observables à travers une ou plusieurs perforations de la
couche opaque d'apparence blanche.
17. Procédé selon l'une quelconque des revendications 9 à 16, dans lequel on forme un
ensemble de tranchées (TR) selon un motif en forme de grille à travers la couche opaque
d'apparence blanche.
18. Procédé selon les revendications 15 et 17, dans lequel on observe la position du groupe
de sous-pixels colorés à travers les tranchées.